Delvaux, Martine

  • Articles
  • No 085 - automne 2020

    Regards féministes

    Écrire féministe de la main gauche

    Voici ma dernière chronique officielle dans À bâbord !. Oui, j’ai tenu une chronique, au cours des dernières années. C’est-à-dire que j’ai écrit, régulièrement, un texte féministe destiné à la revue, des textes dont je dirais même qu’ils lui ont été confiés, À bâbord ! accueillant avec générosité ce que je lui soumettais d’idées et de mots en suivant le pas à pas de ce qui se passait autour de moi et de ce qui, moi, me traversait.

  • No 079 - avril / mai 2019

    Regards féministes

    Monsieur

    Le 8 mars dernier, pendant la période de questions suivant un entretien organisé dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, assis au bout de la dernière rangée, tout au fond de la salle, vous m’avez posé une question. Sans lever la main. Sans attendre un tour de parole. Vous ne m’avez pas regardée, pas vraiment. Plutôt, vous avez regardé vers moi, votre regard tombant juste à côté, dans le vide à côté de moi, là où il n’y avait personne.

  • No 078 - février / mars 2019

    Regards féministes

    Ce que nous apprend le cinéma

    Au moment où je m’apprête à rédiger cette chronique, l’écrivain français Yann Moix, en pleine promotion de son dernier roman, affirme dans un entretien pour le magazine Marie-Claire ne pas être capable d’aimer les femmes de 50 ans. Ne pas les désirer. Leur préférer celles qui ont la moitié de son âge. Préférer, aussi, des femmes du « genre asiatique ». Le corps des femmes de 25 ans, dit l’écrivain, est extraordinaire, contrairement à celui des femmes de 50 ans avec qui il n’aurait même pas l’idée de coucher puisqu’elles lui sont « invisibles ». Les propos de Yann Moix ont enflammé la toile, suscitant des réactions ulcérées et moqueuses de la part de nombre de femmes connues et moins connues. Et moi, j’ai vu mon âge clignoter sur l’écran toute la journée. Invisible, mais pas complètement…

  • No 083 - mars 2020

    Regards féministes

    Sidération féministe

    Alors que j’écris ces lignes, j’ai à côté de moi, sur ma table de travail, une liasse d’enveloppes contenant des lettres, accompagnées de chroniques découpées dans le Journal de Montréal, soulignées et commentées, envoyées par quelqu’un qui, sous couvert de l’anonymat, conteste des opinions que j’énonce publiquement – des opinions féministes.

  • No 077 - déc. 2018 / janv. 2019

    Regards féministes

    Oiseaux moqueurs

    Vous, le critique caché derrière son écran. Vous, le chroniqueur payé pour ses déversements quotidiens de haine. Vous, le collègue arrogant, le voisin vulgaire, l’oncle grossier, l’ami nonchalant, l’amant inconscient. Vous qui prenez plaisir à infantiliser, caricaturer, mépriser, humilier, dénaturer ce que nous faisons et qui nous sommes. Vous qui jouissez du plus petit pouvoir possible : celui de vous moquer.

  • No 069 - avril / mai 2017

    Regards féministes

    Soyez des hommes

    En février dernier, un reportage de l’émission Corde sensible de Radio-Canada portant sur les safe spaces (ou « espaces sécuritaires ») et la question de la liberté d’expression au sein de l’université a créé bien des remous. Beaucoup a été dit sur le sujet, mais une question demeure : à qui profite cette défense inconditionnelle de la liberté d’expression ?

  • No 074 - avril / mai 2018

    Regards féministes

    Marre des zones grises

    On m’a souvent demandé d’intervenir sur la question des agressions sexuelles, de la violence à caractère sexuel, autour d’#AgressionNonDénoncée et de #MoiAussi, sur la culture du viol, sur les rapports de pouvoir entre professeurs et étudiant·e·s en milieu universitaire… Tant de fois où j’ai parlé de ça, d’une manière ou d’une autre, je me rends compte que j’en suis fatiguée. Fatiguée d’en parler de la même façon, pour faire sérieux, professionnel. En parler de l’extérieur.

  • No 072 - déc. 2017 / janv. 2018

    Regards féministes

    La série des #MoiAussi

    Tous les 6 décembre, depuis quelques années, depuis l’avènement des réseaux sociaux, je mets sur ma page Facebook un statut qui demande : « Où étiez-vous le 6 décembre 1989 ? » Chaque fois, des dizaines d’internautes répondent à la question, décrivant avec précision le lieu où elles et ils se trouvaient, avec qui, quelle a été leur réaction, et puis après, ce que ça a changé…

  • No 070 - été 2017

    Regards féministes

    Féminités dystopiques

    Le 4 mai dernier, un projet de loi a été adopté, de justesse, par les républicains de la Chambre des représentants américains, un projet de loi visant à réformer l’« Obamacare ». Certes, le projet de loi doit maintenant être adopté par le Sénat. Néanmoins, les modifications apportées à l’« Affordable Care Act » ont de quoi faire trembler les femmes.

  • No 067 - déc. 2016 / janv. 2017

    Le cancre, le genre et la pensée dominante

    Le 29 janvier dernier, Nathalie Collard publiait une critique de Décadence de Michel Onfray, et du livre Le nouveau régime de Mathieu Bock-Côté. Si l’on en croit le commentaire de M. Bock-Côté, fait à la radio de Radio-Canada, cette critique ne vaudrait pas mieux qu’« un mauvais travail de cégep ». Difficile de laisser passer ce commentaire sans rien dire.

  • No 066 - oct. / nov. 2016

    Culture du viol

    En finir avec les contes de fées

    Alors que le débat sur la culture du viol prend enfin sa place dans la sphère publique, certaines voix s’élèvent pour défendre le caractère inaltérable des rapports hommes femmes : « c’est comme ça, on ne peut rien y faire ». Devant cette manie de culpabiliser les filles et de croire que l’agression sexuelle est dans la nature, on se demande à quoi on tient, au juste… il ressort que ce fétiche, c’est l’organisation d’un monde qui repose sur sa division entre les hommes et les femmes.

  • No 062 - déc. 2015 / janv. 2016

    Féminisme

    Décider entre hommes

    Je rédige cette chronique à la veille des élections fédérales, après avoir vu parader pendant des semaines et sur tous les écrans de ma vie les figures des politiciens. Accompagnée dans cette promenade par les photos de #DéciderEntreHommes (créé par Marilyse Hamelin et Marie-Ève Maillé), le boys’ club n’a pas cessé d’appa­raître.

  • No 060 - été 2015

    Féminisme

    Les femmes, au présent

    La liste est longue des disparitions de femmes. Il faut lire le long roman 2666 de Roberto Bolano pour sentir dans son corps l’extrême violence, mais aussi la terrible mécanique des femmes éliminées à Ciudad Juárez, au Mexique ; des femmes-déchets, comme dans cette scène du long métrage de Ridley Scott The Counselor où le personnage joué par Penelope Cruz se retrouve poussé par une pelle mécanique dans une immense pile de détritus. Elle est de la même espèce que les déchets, nous dit le film, un être humain jetable.

  • No 063 - février / mars 2016

    Lise Thériault et le féminisme

    Chère Madame la Ministre

    J’ai relu votre entrevue plusieurs fois, les yeux écarquillés, incrédule devant les mots : la ministre de la Condition féminine ne se dit pas féministe. En lisant l’article, je me demande ce que dit le titre. Est-ce qu’il dit : la ministre de la Condition féminine dit ne pas être féministe ? Ou : la ministre de la Condition féminine refuse de se dire féministe ? Ou encore : la ministre de la Condition féminine affirme ne pas être féministe ?

  • No 058 - février / mars 2015

    Féminisme

    Ce que haïr veut dire

    J’écris cette chronique entre les dénonciations d’agressions sexuelles concernant Jian Gomeshi et Bill Cosby, celles qui ont envahi le web et tant de lieux d’activités, des salles des médias à la colline parlementaire en passant par l’université. Je l’écris à la veille du 6 décembre, 25 ans après l’attentat de l’École polytechnique et la mort de 14 femmes, des étudiantes, au bout d’une arme de destruction massive : la misogynie et l’antiféminisme.

  • No 059 - avril / mai 2015

    Féminisme

    Tombent les filles

    « Why do you hate women ? », demande la détective Stella Gibson au meurtrier en série Paul Spector, dans la télésérie The Fall. La réponse se trouve peut-être dans la bouche de son héroïne, comme une provocation : « The basic human form is female. Maleness is a kind of birth defect. »

  • No 061 - oct. / nov. 2015

    Le mirage du discours

    Le 12 août dernier, Martine Delvaux proposait une réflexion sur le film Le Mirage de Ricardo Trogi dans La Presse+. Dès le lendemain, un chroniqueur du Journal de Montréal réagissait de façon outrancière en personnalisant indûment l’enjeu social qui était soulevé. Dans ce nouvel article, l’auteure revient sur Le Mirage et aborde ce à quoi s’exposent les femmes lorsqu’elles prennent la parole dans l’espace public.

  • No 057 - déc. 2014 / janv. 2015

    Féminisme

    À qui appartiennent les femmes ?

    « Le corps de Jennifer Lawrence est devenu celui de toutes les femmes. » Cet extrait du titre d’un article de Tracy Clark-Flory sur le site Salon saisit en quelques mots le sens du « celebgate » du mois de septembre dernier. La diffusion, sur le web, de nus volés d’actrices et de chanteuses populaires a fait couler beaucoup d’encre au cours des semaines qui ont suivi. Ces photos, selfies ou autres, étaient la propriété privée des stars, piquées à même leur stockage informatique.

  • No 056 - oct. / nov. 2014

    Féminisme

    Une féministe, l’été

    Pendant 15 jours, j’ai été une féministe en vacances. J’ai troqué l’ordinateur, les réseaux sociaux, les livres pour les monuments, les musées, les terrasses de café, le bonheur de flâner dans des rues inconnues. Mais est-ce que j’ai vraiment été en vacances ? Une féministe ne prend-elle jamais de vraies vacances ?

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