Dossier : Hull, ville assiégée
Hull, champs de bataille !
À la fin des années 1960, le nationalisme québécois est porté par toute une génération et fait des avancées rapides : le discours de Charles De Gaulle, la création du Parti québécois, la campagne « Égalité ou indépendance » de l’Union nationale dirigée par Daniel Johnson, les actions du FLQ, l’engagement des artistes et des intellectuels provoquent un vent de panique à Ottawa. Les fédéralistes se cherchent un chef de guerre : il s’appellera Pierre-Elliott Trudeau et arrive à Ottawa avec ses deux acolytes, Marchand et Pelletier, en 1967. Trudeau, avec la complicité des élites locales, choisit rapidement son champ de bataille, l’Île de Hull. Les armes seront des bulldozers, et des milliers de victimes y laisseront, non pas leur vie, mais souvent leur raison de vivre.