No 033 - février / mars 2010
En Algérie
Il est impossible d’aborder la question des rapports entre langue et nation en Algérie, et plus particulièrement celle de la revendication culturelle et linguistique berbère (ou, comme on le dit maintenant, tamazight), tant celle-ci est l’objet de malentendus et surdéterminée politiquement, si l’on ne commence pas par évacuer un certain nombre de stéréotypes qui ont entouré les problèmes linguistiques en Algérie. Parmi ceux-ci, on trouve – notamment en Occident – l’opposition fréquente entre les « Arabes » et les « Kabyles », ou bien les « Berbères » et les « Arabes », ou encore les « Algériens » et les « Berbères », comme s’il s’agissait de peuples distincts… Aussi, on ne peut traiter de la revendication linguistique berbère si l’on ne restitue pas le contexte historique de l’émergence de ce problème et si l’on n’essaye pas de reconstituer les conditions dans lesquelles cette question a été forgée et dans lesquelles elle a évolué.