Dossier : Abitibi. Territoire des possibles
Faire partie d’un tout
En septembre 2018, je vivais à Montréal, dans un appartement de la rue Beaubien dont le salon était constamment inondé de lumière et où la porte donnant sur le balcon restait ouverte même la nuit. Dehors, il faisait si chaud qu’on n’osait plus en parler, mais malgré les meubles fondants, l’air collant et les corps coulant le long des rues, le quartier demeurait bien vivant. Les parcs étaient saturés de bermudas et de pique-niques improvisés. La bière était froide, les oranges juteuses, les conversations passionnées et les amitiés, sincères. Et moi, moi je mangeais du soleil et de la salade verte en pensant que, forcément, il y avait dans cette infinité de rues, de couleurs et de possibilités, une place qui me revenait. Un matin, je m’éveillerais en disant « je suis chez moi » et en y croyant.