Roméo Bouchard
Y a-t-il un avenir pour les régions ? Un projet d’occupation du territoire
lu par Gaétan Breton
Roméo Bouchard, Y a-t-il un avenir pour les régions ? Un projet d’occupation du territoire, Montréal, Écosociété, 2006
Roméo Bouchard
lu par Gaétan Breton
Roméo Bouchard, Y a-t-il un avenir pour les régions ? Un projet d’occupation du territoire, Montréal, Écosociété, 2006
John Newsinger
lu par Louis Gill
John Newsinger, La politique selon Orwell, Marseille, Agone, coll. « Banc d’essai », 2006
Marcel Durand
lu par Lucie Mercier
Marcel Durand, Grain de sable sous le capot. Résistance et contre-culture ouvrière : les chaînes de montage de Peugeot (1972-2003), Marseille, Agone, 2006
Norman Bethune
lu par Yachar Sunal
Norman Bethune, Politique de la passion, édité par Larry Hannant, Montréal, Lux Éditeur, 2006
Albert Parsons et l’origine de la fête du 1er mai
par Richard Saint-Pierre
Même si les sources troubles de la « Fête » du 1er mai sont de moins en moins évoquées par les organisateurs des manifestations traîne pieds qui en font encore la commémoration à chaque année, on peut présumer qu’il reste quand même du monde pour savoir qu’aux origines de cette commémoration, il y a eu un mouvement lié à la réduction du temps de travail, et que cette lutte a mené à l’emprisonnement ou à l’exécution de ses principaux meneurs. Néanmoins, puisqu’on ne se fend pas trop pour les « détails » de l’histoire du mouvement ouvrier en cette ère du citoyennisme petit-bourgeois, replongeons-nous dans la tourmente de ce premier 1er mai, celui de 1886. Pour mieux comprendre tant les tenants et les aboutissants de l’affaire que les motivations et le vécu des hommes et des femmes qui l’ont marquée, il me semble intéressant de revenir rapidement autant sur les faits que sur le parcours hors de l’ordinaire de l’un de ses principaux animateurs, Albert Parsons.
Chronique de l’émancipation créatrice
par Ricardo Peñafiel
Le droit de propriété intellectuelle est l’un des principaux enjeux des accords commerciaux négociés un peu partout sur la planète et notamment dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). On nous dit qu’en l’absence de droits d’exclusivité sur les brevets, il n’y aurait plus d’incitatif pour la création de nouvelles connaissances. Les compagnies spécialisées dans la recherche et le développement exigent d’étendre ces droits dans le temps et dans l’espace. Quel intérêt, nous dit-on, aurait un laboratoire à engager des sommes faramineuses dans la recherche et la création s’il ne peut jouir du privilège d’exploiter de manière exclusive les retombées de ces idées ? Comme si l’humanité n’avait pas été en mesure de créer quoi que ce soit jusqu’ici. Comme si la création de connaissances ne pouvait se faire qu’en fonction des profits escomptés. Comme si le fait d’interdire à la communauté des chercheurs l’accès à une connaissance cruciale pour l’avancement de nouvelles recherches pouvait augmenter le potentiel créateur de l’humanité. Sans en avoir l’air, cette question concerne le fondement de toute politique d’émancipation.
Colombie
par Mélissa Leblanc
On estime à 3,5 millions le nombre de déplacées internes en Colombie au cours des vingt dernières années. Toutefois, il ne s’agit pas d’une population déplacée pour cause de guerre, c’est plutôt une guerre menée exprès pour déplacer les populations. Le phénomène du déplacement forcé, bien qu’il soit parfois dû aux confrontations armées, est une stratégie étatique contre les populations rurales qui a pour but d’opérer une contre-réforme agraire et de mettre des territoires stratégiques au service des intérêts économiques nationaux et internationaux. Sur ces terres volées aux paysannes se déploie actuellement une vaste gamme de projets agro-industriels, d’élevage extensif, d’exploitation minière, pétrolière et forestière. La Colombie est l’un des pays ayant la plus grande concentration de terres en Amérique latine. Aujourd’hui, le gouvernement d’Uribe Velez prétend légaliser cette contre-réforme agraire par des nouvelles lois sur le « développement rural » et sur la « démobilisation » des paramilitaires.
Chronique éducation
par Normand Baillargeon
En 2005, le Gouvernement du Québec a annoncé sa décision de ne pas reconduire les clauses dérogatoires qui permettaient, nonobstant la déconfessionnalisation des commissions scolaires, de dispenser dans nos écoles des enseignements religieux : catholique et protestant. Nous sommes actuellement en période dite de transition et, à la rentrée 2008, c’en sera fini de ces cours. Qu’y aura-t-il à la place ? Qu’est-ce qui serait souhaitable ? Qu’est-ce que je préconiserais pour ma part ? Je vais consacrer mes deux prochaines chroniques à ces difficiles questions.
Contribution au débat public sur les accommodements raisonnables
par Mabrouk Rabahi
Le débat biaisé sur les accommodements raisonnables a le mérite de poser deux problèmes majeurs au Québec : le racisme envers les communautés et sa conséquence, soit une résistance qui se présente comme un regain de religiosité, lequel ne peut échapper à l’encadrement intégriste, comme cela arrive dans les pays d’origine de ces communautés.
Contribution au débat public sur les accommodements raisonnables
par Benoit Renaud
On ne peut pas comprendre le phénomène du « code de vie » de Hérouxville ou la tournure xénophobe que prend souvent le débat sur les accommodements raisonnables sans les situer dans le contexte de la « guerre contre le terrorisme » et de la mission canadienne en Afghanistan, qui alimente la diabolisation de l’Islam et des musulmans (ou des personnes associées à tort à l’Islam, comme les Sikh ou les Arabes chrétiens ou athées). L’islamophobie est tellement omniprésente dans les actions et les discours de nos dirigeants — de la guerre aux Certificats de sécurité — et dans nos médias, qu’on ne le remarque plus. Le cas de Hérouxville est l’occasion d’un réveil collectif et d’un effort de développement et de convergence des mouvements antiguerre et antiracisme dans notre société.
Contribution au débat public sur les accommodements raisonnables
par Nesrine Bessaïh
Le principe de laïcité devrait servir de point de départ à toute considération sur les accommodements raisonnables ou sur les arrangements pris par des institutions publiques ou privées et des groupes de citoyennes. Il importe cependant de définir plus précisément ce que sous-entend ce principe. Il importe également de remettre en perspective la diversité politique de toutes les sociétés humaines et d’apprendre, en tant que progressistes, à développer une solidarité avec les progressistes de toutes les origines.
Contribution au débat public sur les accommodements raisonnables
Parmi les positions qui se sont mariées, pour le meilleur et pour le pire, dans ce débat chargé de positions de principe, quatre ont particulièrement contribué à enflammer les discussions et à les faire dévier vers des zones troubles : 1. l’approche policière, selon laquelle il serait nécessaire que l’État intervienne pour mettre fin au désordre que les multiples demandes d’ordre religieux, émanant d’un excès de « droits démocratiques », contribueraient à semer dans la cité ; 2. l’approche antireligieuse, qui postule qu’il faudrait limiter, sinon éliminer de l’environnement public ou semi public, toute trace visible des religions [1] ; 3. l’approche identitaire, considérant lesdites demandes et la prétendue transformation de l’environnement social comme le symptôme de l’amenuisement de l’identité et des valeurs collectives, menacées par la multiculturalisation de la société ; et 4. l’approche xénophobe, pour laquelle l’immigration serait la principale cause de cette menace. Ces positions ont convergé dans le discours entourant l’établissement, ici et là en région, de « normes de vie » destinées à accueillir les immigré·es de demain. Ces approches méritent d’être sérieusement examinées. Nous nous penchons ici sur les deux dernières.
Règlements abusifs de l’assurance-maladie
Jill Hanley
Depuis 2001 au Québec, tous les résidents permanents et travailleurs temporaires arrivant au pays doivent attendre trois mois avant d’être couverts par le régime d’assurance-maladie, une période nommée « délai de carence ». Les femmes immigrantes sont particulièrement touchées par ce délai.
Élections canadiennes en vue
Le contexte de la politique fédérale canadienne a bien changé depuis quelques années. Lorsque les Libéraux de Jean Chrétien ont pris le pouvoir en 1993, le Canada sortait d’une grave récession, les déficits budgétaires étaient de l’ordre de 40 milliards $, les États-Unis venaient d’élire Clinton et réduisaient leurs dépenses militaires après l’effondrement de leur adversaire de la Guerre froide. L’ALÉNA venait d’entrer en vigueur et on se préparait à fonder l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’était l’époque du néolibéralisme triomphant et arrogant.
Éditorial No 19
Un vent de changement ? Plutôt un ajustement des fractions parlementaires sur les forces sociales, économiques et culturelles à l’œuvre depuis plus de 25 ans. Certes il y a eu du suspense, mais en fin de compte nous n’avons assisté qu’à une redistribution des cartes entre ces farceurs qui veulent notre bien.
L’Empire du Soleil
par Mélanie Tardif et Hugues Sarra-Bournet
En novembre dernier, le Cirque du Soleil (CdS) annonçait triomphalement qu’il présenterait à compter de 2007, et ce pour une période minimale de quatre ans, un tout nouveau spectacle d’hiver au Madison Square Garden, signe tant attendu d’un possible ancrage de la compagnie à New York. Comme l’indiquait récemment une lettre ouverte au Devoir intitulée « Le syndrome de l’ogre » [2], le CdS semble « devenu un animal vorace à l’appétit insatiable » : association avec la firme CKX et sa filiale Elvis Presley Enterprises, association avec Apple Corps Ltd — la compagnie des Beatles —, et création en 2006 du spectacle Love (cinquième spectacle à Las Vegas), inauguration prochaine de trois nouveaux spectacles permanents à Tokyo, Macao et Londres, lancement d’un énième spectacle de tournée ce printemps à Montréal… Une entreprise peut-elle devenir une multinationale du divertissement et continuer de croître à un rythme sidérant année après année sans que personne n’en paie le prix ?
Élections canadiennes en vue
par Benoit Renaud
Le contexte de la politique fédérale canadienne a bien changé depuis quelques années. Lorsque les Libéraux de Jean Chrétien ont pris le pouvoir en 1993, le Canada sortait d’une grave récession, les déficits budgétaires étaient de l’ordre de 40 milliards $, les États-Unis venaient d’élire Clinton et réduisaient leurs dépenses militaires après l’effondrement de leur adversaire de la Guerre froide. L’ALÉNA venait d’entrer en vigueur et on se préparait à fonder l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’était l’époque du néolibéralisme triomphant et arrogant.