Articles

  • No 024 - avril / mai 2008

    Éditorial no 24

    Rapport Castonguay : le néolibéralisme triomphe

    Les médias ont beaucoup parlé des « réserves » exprimées par le ministre de la Santé Philippe Couillard à l’égard de certaines recommandations formulées par le groupe de travail présidé par Claude Castonguay. Mais ils ont peu parlé du désaveu ayant immédiatement suivi et qui n’annonce rien de bon…
    Le mandat confié à Claude Castonguay en mai 2007 portait sur le financement du réseau public de santé. Dans le rapport de 2008, quelques propositions concernent le financement : assurance privée (…)

  • No 024 - avril / mai 2008

    Aux racines du mal

    There will be blood

    vu par Philippe de Grosbois

    Le conflit au Vietnam a amené son lot de films dans lesquels des cinéastes américains se sont questionnés sur les États-Unis, ses ambitions et ses délires. Apocalypse Now de Francis Ford Coppola est peut-être le plus brillant exemple de cette mouvance. Il semblerait que les États-Unis des années 2000, embourbés dans le néoconservatisme aussi bien qu’en Irak, entraîneront aussi une vague de films introspectifs, tels Lord of War (Andrew Niccol, 2005), Jarhead (Sam Mendes, 2005) et In the (…)

  • No 024 - avril / mai 2008

    Marketing viral

    Virus et compagnies

    par Philippe de Grosbois

    « The premise of all marketing is that everyone hates marketing, and they need a new campaign that’s going to break through that cynicism. » Naomi Klein
    Préambule sur le changement social
    Le changement social repose sur des bases multiples. D’une part, les sociétés se transforment par des innovations technologiques, par des changements institutionnels et organisationnels, auxquels les individus doivent plus ou moins s’adapter. D’autre part, des individus, des groupes et des mouvements (…)

  • No 024 - avril / mai 2008

    Décès du maître du swing (1925-2007)

    La force tranquille d’Oscar Peterson

    par Claude Vaillancourt

    Pour plusieurs amateurs de jazz, écouter la musique d’Oscar Peterson tenait du plaisir caché. Alors que le jazz se livrait à toutes les expériences, de la déconstruction radicale par les musiciens de free jazz à la fusion audacieuse avec les sonorités rock, Oscar Peterson continuait à reprendre des mélodies de Broadway, de vieux boogie-woogies ou des classiques du swing avec une obstination et une assurance qui déconcertaient. L’immense popularité du pianiste accentuait une certaine méfiance à son égard : son succès n’était-il pas engendré par un jeu largement consensuel, propulsé par une technique cherchant avant tout à éblouir ?

  • No 024 - avril / mai 2008

    Daniel Bensaïd

    Politique pour les dépossédés

    par Jacques Pelletier

    Connu surtout comme militant politique, à titre de dirigeant et de théoricien de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) française, Daniel Bensaïd est aussi engagé depuis une vingtaine d’années dans l’élaboration d’une entreprise de réflexion sociale et politique d’envergure. Sa production intellectuelle, nombreuse et diversifiée, peut néanmoins être regroupée autour de trois pôles principaux : l’approfondissement et le prolongement de la pensée de Marx ; le développement d’une réflexion stratégique liée à la conjoncture ; l’articulation des rapports entre la politique et l’histoire. Les trois livres qu’il a publiés au cours de la dernière année constituent autant de révélateurs des principales facettes d’un projet d’ensemble par ailleurs unifié par le fil à plomb de la défense des opprimés et des exclus de la globalisation marchande.

  • No 024 - avril / mai 2008

    Observatoire des luttes

    Eau Secours au secours de l’eau

    par Gaétan Breton

    La Coalition Eau Secours a vu le jour à la fin de 1996 en réaction à une menace de privatisation des services d’eau de Montréal. Les rapaces qui repèrent les officiers municipaux vulnérables (Veolia, Suez et autres) avaient rencontré en secret le maire, Pierre Bourque, qui semblait pencher du côté de la privatisation. Les ministres responsables d’alors n’étaient pas contre non plus. L’heure était donc grave et certaines personnes ont décidé de fonder un groupe pour empêcher la catastrophe, car n’en doutons pas, c’eût été une catastrophe comme ça l’a été partout où l’on a privatisé les services d’eau. Il faut ajouter qu’en 1996, déjà 13 % des usines d’épuration des eaux (soit 52 sur 390) étaient sous contrôle privé. Mais les citoyennes sont moins « regardants » pour l’épuration, qui arrive après usage, que pour la filtration, qui vient avant. Cela dit, nous avons un déficit énorme en qualité de l’eau rejetée dans la nature, surtout en ce qui concerne les rejets industriels.

  • No 024 - avril / mai 2008

    Chronique économie

    Castonguay le Lucide

    par Gaétan Breton

    Le Rapport Castonguay constitue un hymne à la privatisation jouant sur les mêmes harmoniques que le manifeste Pour un Québec lucide. L’objectif de départ était d’« assurer la pérennité du système public de santé en augmentant sa productivité et en ajustant la croissance des dépenses publiques de santé au taux de croissance de la richesse ». Serez-vous surpris d’apprendre que ces thèmes recouvrent l’essentiel des recommandations ? En fait, les commissaires ont été payés cher avec les sommes qui sont réputées manquer dans le système de santé pour faire une étude concluant exactement ce qu’ils pensaient au début. Une interview aurait fait l’affaire.

  • No 024 - avril / mai 2008

    Turbulences

    par Philippe de Grosbois

    De même que la vérité sort de la bouche des enfants, la vérité économique sort souvent de la bouche des... affairistes. Considérons les propos de René Vézina, rédacteur en chef du journal Les Affaires, à l’émission Bazzo.tv du 28 janvier dernier.
    À propos du plan de relance économique du président Bush :
    « Ce n’est pas tant que tout le monde a besoin d’argent ; il faut donner l’impression que quelqu’un est en train d’amener une chaloupe quelque part (...), parce que c’est essentiellement (…)

  • No 024 - avril / mai 2008

    Référendum constitutionnel au Venezuela

    Victoire de l’opposition, de l’abstention ou de la démocratie ?

    par Ricardo Peñafiel

    La victoire du « non » lors du référendum du 2 décembre 2007 portant sur les réformes constitutionnelles proposées par le président vénézuélien Hugo Chávez constitue le premier succès électoral de l’opposition depuis l’arrivée au pouvoir du mouvement bolivarien en 1998. Pourtant, en chiffres absolus, le camp de l’opposition n’a pratiquement pas connu d’augmentation. Le facteur déterminant de ce référendum est surtout l’abstention de près de trois millions d’électeurs qui, après avoir voté pour Chávez lors des présidentielles de décembre 2006, n’ont pas accouru aux urnes pour soutenir ses réformes constitutionnelles. Plus qu’un désaveu vis-à-vis de Chávez, cette abstention peut être interprétée comme un signe de l’autonomie et de la maturité de l’électorat chaviste refusant de se faire imposer un chantage plébiscitaire au nom de leur appui à un chef ou à un processus révolutionnaire.

  • No 024 - avril / mai 2008

    Rencontre des femmes au Chiapas

    « La commandante Ramona et les zapatistes »

    par Anahi Morales et Émilie Breton

    La rencontre des femmes zapatistes avec les femmes du monde a eu lieu dans le contexte d’une série de rencontres internationales en territoire zapatiste. Plus de deux mille personnes se sont déplacées au Caracol la Garrucha [1] du 28 au 31 décembre 2007 pour y assister. L’événement, qui portait le nom de la commandante Ramona afin d’honorer la lutte de cette femme, visait à partager l’expérience des femmes zapatistes, ce qu’elles firent lors de plénières non mixtes traitant de divers sujets dont la vie des femmes avant et après le soulèvement zapatiste, l’organisation à travers la santé, l’éducation, le commerce et l’agriculture, les jeunes filles zapatistes et la participation des femmes à La Otra Campaña [2].

  • No 024 - avril / mai 2008

    Union européenne

    La démocratie encore mal traitée

    par Pierre Khalfa et Frédéric Viale

    Le 13 décembre 2007, les chefs d’État et de gouvernements de l’Union européenne (UE) ont signé le « traité modificatif » censé remettre sur pied une construction européenne qu’ils estiment grippée par le double « non » de la France et des Pays-Bas au Traité constitutionnel européen (TCE). Dans une relative discrétion médiatique, ce texte est largement présenté comme une série d’aménagements techniques destinés à simplifier le fonctionnement de l’Union et comme l’unique moyen de sortir du blocage, tout en répondant aux exigences des votes français et néerlandais de 2005. En réalité, ce texte, qui ne présente que quelques améliorations à la marge du fonctionnement de l’UE, ne répond nullement aux exigences démocratiques minimales, renforçant l’UE dans son caractère de machine à écarter les peuples de la décision publique.

  • No 024 - avril / mai 2008

    Citoyens de seconde zone

    Israël reloge ses Bédouins

    par Pierre Stambul

    Compliquée, la guerre du Proche-Orient ? Pierre Stambul en revient et raconte : il y a 5 millions d’Israéliens et 5 millions de Palestiniens entre Méditerranée et Jourdain. Les premiers jouissent de plus de 90 % de l’espace et les autres survivent dans des réserves. Visite chez les Bédouins du Néguev [3].

  • No 024 - avril / mai 2008

    Gagner sa vie sans la perdre

    Abitibi-Témiscamingue : toujours vigilante !

    par Jean-Marc Piotte

    Des Réseaux de Vigilance, regroupant associations étudiantes, groupes communautaires, féministes ou écologiques et syndicats, se sont formés dans presque toutes les régions du Québec pour affronter le gouvernement Charest qui, nouvellement élu en 2003, attaque directement les acquis syndicaux et sociaux par un certain nombre de lois. Cette mobilisation passionnée des forces militantes du Québec, même si elle n’a pu bloquer l’adoption de ces lois, a exercé incontestablement une influence modératrice sur les visées belliqueuses du gouvernement libéral. Or, le réseau national devrait faire le post mortem des réseaux qui se sont peu à peu défaits au fil du temps, chacun retournant à ses préoccupations particulières. Pourtant, dans certaines régions, comme l’Abitibi-Témiscamingue, des militantes réussissent heureusement à maintenir vivant ce réseautage : comment et pourquoi ?

  • No 024 - avril / mai 2008

    Chronique féminisme

    L’égalité des femmes au Québec, c’est réglé ?

    par Elsa Beaulieu

    Première anecdote
    Le mercredi 13 février 2008 à RDI, Simon Durivage s’apprête à discuter avec ses invitées du « Club des ex » du projet de loi 63, qui vise entre autres à ajouter un nouvel article (49.2) à la Charte québécoise des droits et libertés : « Les droits et libertés énoncés dans la présente Charte sont garantis également aux femmes et aux hommes. » En guise d’introduction, il lance, tout bonhomme, tout souriant : Ce n’est pas fini, ça ? C’est acquis, non ? Nous sommes tous (…)

  • No 024 - avril / mai 2008

    Chronique éducation

    Bienvenue à l’hôpital de l’école

    par Normand Baillargeon

    Si vous suivez l’actualité en éducation, ne serait-ce que du coin de l’œil, vous ne pouvez manquer de ressentir périodiquement une grande frustration devant l’incapacité des intervenants, et en particulier des experts, à parvenir à des consensus minimaux même sur des questions qui nous semblent fondamentales et élémentaires. Pour en rester à l’actualité la plus immédiate, considérez les questions suivantes, sur lesquelles on a passionnément débattu.

  • No 024 - avril / mai 2008

    Mobilisation étudiante à l’UQAM

    Détournement majeur

    par Éric Duhaime et Lyne Nantel

    Au-delà des chiffres exorbitants ayant retenu l’attention médiatique sur l’actuelle crise financière qui secoue l’Université du Québec à Montréal, l’enjeu sous-jacent de cette crise est celui d’une transformation de l’orientation de la vocation de l’enseignement au Québec. Dans la foulée des mesures d’austérité envisagées pour résorber cette crise financière, l’exercice gestionnaire auquel se prête la direction de l’UQAM, au moyen d’un plan de redressement imposé par la ministre de l’Éducation, vient compromettre la mission d’enseignement de cette institution.

  • No 024 - avril / mai 2008

    Psychologie et réinsertion sociale

    La vérité est dans le travail ?

    par Grégory Lambrette

    Depuis plus de deux décennies, la psychologie s’est vue attribuer la tâche d’accompagner les personnes en situation d’exclusion ou de précarisation dans le but de les insérer ou de les réinsérer professionnellement et socialement. Ces deux adverbes ne sont pas couramment réunis pour rien : ils participent d’une lecture suggérant que le palliatif par excellence à l’exclusion est le travail. C’est là, nous semble-t-il, une confusion de niveau logique non négligeable qui mérite d’être examinée.

  • No 024 - avril / mai 2008

    Pas vu à la télé

    Les chorales militantes

    par Nesrine Bessaïh

    La recette est simple. Vous réunissez quelques personnes autour d’une chanson connue. Vous détournez ensemble les paroles de leur sens original pour en faire une chanson qui dénonce la guerre, le racisme, la destruction de l’environnement, la dictature du capital ou toute autre cause qui vous indigne. Vous répétez comme il faut.
    Et puis, c’est là que ça se complique, vous vous donnez en spectacle ! Cela peut se faire dans le cadre d’un évènement militant (manifestation, soirée bénéfice, (…)

Dossier : Nous sommes héritiers de 1968

  • 28 juillet 2008

    Présentation du dossier

    Nous sommes héritiers de 1968

    L’expression « les héritiers de 1968 » était scandée il y a un an comme insulte suprême par Nicolas Sarkozy annonçant qu’il comptait bien « liquider » cet héritage « une bonne fois pour toutes ». Face à ces propos, nous ne pouvons que revendiquer pleinement l’insulte (oui, nous sommes tous des héritiers de 1968 !), relayant ainsi, dans un écho historique, un des plus beaux slogans de Mai 68 : « Nous sommes tous des juifs allemands ». En s’identifiant à la condition juive et, par-delà, à (…)

  • 26 juillet 2008

    France

    Mai 68 à la puissance quatre

    par Alain Badiou

    Ce qui a fait la singularité de Mai 68 (et plus encore sans doute de la petite dizaine d’années qui a suivi), ce n’est pas du tout la simplicité d’une Idée, non plus que la massivité d’une révolte. Ni l’éclat de la pensée, ni la puissance du nombre ne peuvent caractériser ce moment. Quand Jean-Claude Milner, dans Constat, déchiffre l’épisode comme la conjonction de la révolte et de la pensée, il s’égare. Ce qui fut du côté de la violence et du nombre n’était guère nouveau, et ce qui fut du (…)

  • 26 juillet 2008

    Inde 1967 - 1972

    Retour sur le mouvement naxalite

    par Mritiunjoy Mohanty

    Les mouvements populaires de revendication des droits d’occupation et de location de la terre constituent une partie importante de l’histoire des luttes progressistes en Inde. Même s’ils sont défaits, les mouvements des années 1940 ont obtenu un gain important : les réformes agraires autorisées par la Constitution de l’Inde, au moment où elle devient une république en 1950. Ces réformes agraires sont cependant mises en échec par une coalition de la bourgeoisie urbaine et des intérêts (…)

  • 25 juillet 2008

    Quelques notes sur le féminisme aux États-Unis en 1968

    « Sisterhood is powerful » ? ... O yes mama !

    par Véronique Dassas

    La fin des années 1960 est un moment charnière dans l’histoire du mouvement des femmes aux États-Unis. Après un certain essoufflement d’un féminisme réformiste focalisé autour de la question de l’égalité des droits dans la Constitution et malgré la création en 1966 d’une nouvelle organisation, NOW (National Organization for Women), qui cherche à le ressourcer, un mouvement plus radical va se mettre en place. Il prendra, au cours des années 1970, l’ampleur et l’importance qu’on lui connaît.

  • 24 juillet 2008

    Mexico 1968

    Le 2 octobre ne s’oublie pas

    par Laura Castellanos

    Laura Castellanos, journaliste à Mexico, vient de faire paraître un livre important : México Armado. 1943-1981 (éditions Era, 2007), relatant pour la première fois l’histoire des guérillas du Mexique. Nous reproduisons ici les quelques pages portant sur les événements de 1968. Car le massacre de Tlatelolco constitue un point tournant dans l’histoire de ce pays, à la fois pour ces centaines de jeunes qui, au cours des années suivantes, se lancent dans la lutte armée estimant que toutes les autres voies de changement étaient bloquées et pour un régime autoritaire qui s’enfonce dans la violence et la répression de la « sale guerre ».

  • 23 juillet 2008

    1968 au Québec

    Terre en transe

    par Christian Brouillard

    L’année 1968 devait être, selon les paroles de Fidel Castro prononcées le 2 janvier à La Havane, celle du « guérillero héroïque ». Les échos de la mort du Che allaient se répercuter tout au long de cette année dans le monde, à travers un, deux, trois, mille foyers de révolte. Le Québec n’y échappera pas et cet écho sera modulé selon les caractéristiques propres de la société québécoise : on assiste alors non pas à un « complot international » ou à une transposition tardive de ce qui se fait ailleurs, mais à une convergence de mouvements de lutte qui entrent en résonance avec ce qui se passe au niveau mondial (pouvant, à l’occasion, s’en inspirer) et qui ont des racines dans l’histoire québécoise.

  • 22 juillet 2008

    Prague 1968

    Les chars soviétiques contre le socialisme

    par David Mandel

    Le Printemps de Prague était en grande partie une crise de déstalinisation retardée. Ce processus de libéralisation relative des dictatures bureaucratiques et de règlement de comptes limité avec la terreur stalinienne a eu lieu en 1956, de manière plus ou moins explosive, dans la plupart des pays du camp soviétique à la suite de la dénonciation de Staline par Khrouchtchev lors du XXe Congrès du Parti communiste d’Union soviétique (PCUS).

  • 21 juillet 2008

    Les "Mai 68" dans le monde

    Chronologie des événements

    États-Unis
    1965
    4 janvier – L’université de Berkeley autorise la liberté d’expression et d’association et instaure une plus grande liberté académique. Victoire partielle du Free Speech Movement, qui a mobilisé les étudiants de Californie durant 4 mois et provoqué l’arrestation de 800 d’entre eux.
    21 février – New York : Assassinat du militant noir Malcolm X.
    7 mars – Répression policière lors de la Marche pour les droits civiques dans l’état de l’Alabama.
    Juin – Fondation de la (…)

  • 20 juillet 2008

    Italie 1968-1969

    Du mai rampant à l’automne chaud

    par Claude Rioux

    Contrastant avec la nature rapide et explosive des mouvements de 1968 en France, l’Italie connaît une agitation qui s’inscrit dans la longue durée. Les événements auront également une tournure plus violente et plus dramatique, car au « mai rampant » succédera bientôt l’« automne chaud » de 1969 avec son cortège de morts violentes dans les affrontements et les attentats, pour mener aux sombres « années de plomb » de la décennie 1970, avec l’émergence du terrorisme.

  • 18 juillet 2008

    Petite bibliographie sélective sur 1968

    Baynac, Jacques, Mai retrouvé, Paris, Robert Laffont, 1978, 301 p. Baynac, tout en cernant le climat d’ensemble de ce printemps chaud, se concentre essentiellement sur l’action du Comité d’action travailleurs-étudiants de la faculté de Censier. Un avant-goût de ce que pouvait – ou pourrait – être l’autogestion généralisée de la société.
    Bensaïd, Daniel, 1968. Fins et suites, Paris, Éditions Lignes, 2008. Recueil des textes parus à l’occasion des trois derniers anniversaires de Mai 68 (…)

  • 17 juillet 2008

    Les verrous de 1968

    D’innombrables allégations encombrent la mémoire de Mai 68, devenu pour certain·es la source par excellence des pires maux dont souffrirait notre société : hédonisme individualiste, narcissisme consumériste, repli des individus dans la sphère privée, atomisation de la société, censure du politically correct, supériorité des droits sur les devoirs, perte des valeurs communes au profit de la protection des minorités, dissolution des repères collectifs, dévalorisation des maîtres et des supérieurs, dispersion des familles, fantasme d’autofondation de soi, irresponsabilité de masse, hyperfestivité, maladies vénériennes, impératif de jouissance illimitée, impossibilité des transgressions et des interdictions au profit du règne de l’autorisation et de la permission – quelle faute n’a-t-on pas fait porter à 1968 ?

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