L’Empire du Soleil
Le Cirque du Soleil et ses travailleurs
par Mélanie Tardif et Hugues Sarra-Bournet
En novembre dernier, le Cirque du Soleil (CdS) annonçait triomphalement qu’il présenterait à compter de 2007, et ce pour une période minimale de quatre ans, un tout nouveau spectacle d’hiver au Madison Square Garden, signe tant attendu d’un possible ancrage de la compagnie à New York. Comme l’indiquait récemment une lettre ouverte au Devoir intitulée « Le syndrome de l’ogre » [1], le CdS semble « devenu un animal vorace à l’appétit insatiable » : association avec la firme CKX et sa filiale Elvis Presley Enterprises, association avec Apple Corps Ltd — la compagnie des Beatles —, et création en 2006 du spectacle Love (cinquième spectacle à Las Vegas), inauguration prochaine de trois nouveaux spectacles permanents à Tokyo, Macao et Londres, lancement d’un énième spectacle de tournée ce printemps à Montréal… Une entreprise peut-elle devenir une multinationale du divertissement et continuer de croître à un rythme sidérant année après année sans que personne n’en paie le prix ?