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Articles (645)
- L’Amérique latine dans son bicentenaire
L’année 1810 constitue un moment important dans l’histoire latino-américaine. Pour un grand nombre de pays de la région, il symbolise en effet le bicentenaire de la naissance des États nationaux établis sur ce continent. Il est vrai que l’indépendance proprement dite n’a pas été déclarée durant cette année-là ; 1810 a marqué plutôt le commencement d’un processus qui devait mener, quelques années plus tard, à la souveraineté des colonies espagnoles, à l’exception de Cuba, de Porto-Rico et de la future République Dominicaine. Quant au Brésil, il s’est séparé du Portugal presque sans lutte, suivant une chronologie quelque peu différente, mais au cours de la même période.
- Le financement électoral américain, ou le triomphe de l’argent
Les primaires américaines s’achèvent dans quelques semaines. Une fois que les conventions nationales démocrates et républicaines auront confirmé la ou le candidat retenu, en juillet, la campagne présidentielle pourra alors véritablement commencer, en vue de l’élection le 8 novembre prochain.
- Donald Trump et la radicalisation du conservatisme américain
Le président républicain Donald Trump, aussi radicalement ignorant, mythomane et raciste soit-il, n’est pas une aberration : il est issu de dizaines d’années de radicalisation du Parti républicain et du mouvement conservateur américain.
- Superhéros, propagande et empire
Dans le contexte de la montée du nazisme, deux artistes juifs américains créèrent la bande dessinée Superman en 1938. Le nombre de ces justiciers s’est dès lors multiplié et leurs ennemis ont toujours reflété les défis politiques des États-Unis, comme la guerre froide. Quel sens donner à tous ces surhumains en collants qui déferlent sur le grand écran ?
- Une imagerie d’Épinal
À la suite de l’impressionnant succès international remporté par Monsieur Lazhar (2011), Philippe Falardeau s’est vu offrir un attrayant contrat par la compagnie californienne Alcon Entertainment pour tourner un film à gros budget en territoire américain. C’est pourquoi Falardeau a réalisé The Good Lie (2014), dont l’action se déroule surtout dans la ville de Kansas City, au Missouri.
- Trump, l’Alt-Right et la résistance
L’administration Trump est l’une des plus réactionnaires de l’histoire des États-Unis. Le milliardaire-président a promulgué une série de décrets ciblant les musulman·e·s, les immigrant·e·s, les femmes et plusieurs autres groupes opprimés. Ces mesures sont non seulement rétrogrades, elles ont aussi permis d’ériger un écran de fumée pour accélérer la déréglementation de l’économie américaine au seul bénéfice de la classe capitaliste.
- Cela peut arriver ici
La présence de deux candidatures populistes fortes (i.e. qui font appel au peuple contre les élites) durant les primaires américaines, à gauche Bernie Sanders et à droite Donald Trump, indiquait déjà que la dernière élection présidentielle aux États-Unis détonnerait.
- Impérialisme culturel à l’ère du capitalisme numérique
Lors d’un événement organisé par l’Association canadienne des producteurs médiatiques qui s’est tenu à Ottawa le 31 janvier dernier, la PDG de la CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, a critiqué la domination de Netflix au Canada en faisant un parallèle entre la plateforme de diffusion numérique américaine et l’Empire britannique.
- Bernie Sanders, populiste de gauche ?
« Le Triomphe de l’injustice ». Ce constat récent de deux économistes, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, de l’Université de Californie est sans appel. Dans ce contexte, Bernie Sanders, candidat à la nomination pour le parti démocrate pour l’élection présidentielle 2020, a le vent dans les voiles.
- L’industrie du vivant-marchandise
« Ce que le libéralisme veut, c’est un sujet désymbolisé, (…) un sujet flottant, délesté de toute attache symbolique ; (…) un sujet unisexe et « inengendré », c’est-à-dire désarrimé de son fondement dans le seul réel, celui de la différence sexuelle et de la différence générationnelle. »
Dany Robert Dufour, 2003:248 - Wounded Knee : 50 ans de lutte
Le 27 février marquait le 50e anniversaire du début de l’occupation de Wounded Knee, une action menée par l’American Indian Movement (AIM) et des militant·es Oglala-Lakota de la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. L’occupation, qui a duré 71 jours, marque un tournant dans les luttes pour les droits des peuples autochtones aux États-Unis.
- Regain du syndicalisme étatsunien
Avec un taux de syndicalisation d’environ 11 % et des décennies de reculs imposés par des gouvernements acquis à la mondialisation et au néolibéralisme, le mouvement ouvrier étatsunien affichait jusqu’à récemment un portrait plutôt déprimant. Or, les choses pourraient être en train de changer.
- L’entente canada États-Unis
La politique commerciale québécoise s’est récemment enrichie d’une Stratégie du gouvernement du Québec à l’égard des États-Unis, l’une des cinq priorités étant de favoriser les échanges économiques. C’est bien l’orientation suivie par le gouvernement du Québec, signataire d’un nouvel accord commercial.
- Les féminismes améfricains
En 1988, la féministe noire brésilienne Lélia Gonzalez nous invitait à partir de la catégorie politique culturelle de l’« améfricanité » pour penser et construire les théories et les actions féministes dans les Amériques. Ce mot-valise met en relief les racines et les influences amérindiennes et africaines qui, malgré l’effacement historique et continu, font partie intégrante des sociétés latino-américaines.
- Politique de la nuit
Alors que les nuits montréalaises sont largement reconnues par la richesse de la scène musicale underground, la Ville peine à déployer les moyens pour protéger la vie nocturne et développer son économie. Entrevue avec Mathieu Grondin, porte-parole de l’organisme sans but lucratif MTL 24/24.
- Ces obscurs objets du désir
À lui seul, le générique d’introduction attise la curiosité : un homme se jette d’une tour à bureaux. Tout autour de lui, le long de sa chute, défilent des réclames publicitaires représentant des familles unies, de longues jambes féminines, des verres de whisky, des slogans tels « Enjoy the best America has to offer ». Ainsi commence chaque épisode de la série américaine Mad Men, qui a complété sa troisième saison l’automne dernier.
- L’art vivant – autour de Paul-Émile Borduas
L’art vivant – autour de Paul-Émile Borduas Jean-Philippe Warren, Montréal, Boréal, 2011.
- Les vivants, les morts et les autres, de Pierre Gélinas
La réédition du roman Les vivants, les morts et les autres de Pierre Gélinas permet d’enrichir le débat sur l’héritage de la Grande Noirceur. Ce roman, écrit en 1959, est un document littéraire de première main qui dépeint, avec un réalisme rigoureux, une opposition syndicale et communiste à l’intransigeance du gouvernement de Duplessis.
Alors que de nombreux auteurs de cette période ont dénoncé le climat de peur qui tétanisait nombre d’intellectuels à l’époque, Pierre Gélinas a préféré (…) - Corps vivante
Julie Delporte, Corps vivante, Pow Pow, 2022, 267 p.
- Diversité et inclusion pour transformer les bibliothèques publiques
Le congrès 2017 de l’American Library Association (ALA) a fait de la transformation des bibliothèques son thème principal. Nous reproduisons ici un texte tiré du blogue de l’auteure qui propose un retour sur un atelier consacré aux fondements de l’inclusion et de la diversité dans une perspective de justice sociale. Un enjeu qui interpelle directement les bibliothèques québécoises.
- Les sciences cubaines occultées
À ceux et celles ayant l’habitude de jeter un coup d’œil dans les capsules de science et techniques des journaux, de parcourir la page d’actualités médicales des hebdomadaires ou de feuilleter les mensuels de culture scientifique, le défi est lancé : cherchez des nouvelles sur Cuba dans les archives de vos publications les plus familières. Nada ? Allez donc sur Internet, dans les sites journalistiques spécialisés en culture scientifique. Todavia nada ?
- Culture à vendre
Les artistes produisant de grandes œuvres pensent rarement au marché. Leur travail se fait en fonction de hautes exigences, d’aspirations élevées, il exprime en profondeur – et souvent aussi avec légèreté – leur vision du monde et de la condition humaine. Leurs œuvres s’intègrent à un grand tout qu’on appelle la culture, avec laquelle se forme l’identité des peuples. Ces mêmes artistes seraient sans aucun doute surpris de constater comment leur art est traité dans les accords commerciaux internationaux.
- Libertés et démocratie : attention fragiles !
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, des juristes s’inquiètent des deux côtés du 45e parallèle. En effet, cette date fatidique a marqué un point tournant pour les démocraties occidentales puisque, sous la pression des États-Unis, celles-ci utilisèrent ce prétexte pour élaborer des lois qui atténuent plusieurs mécanismes de protections de nos libertés civiles chèrement acquises depuis des décennies. Quelles sont les menaces inhérentes à ces lois spéciales et que pouvons-nous faire en tant que citoyens pour écarter ces menaces ?
- Pour une justice transformatrice
Pendant la grève étudiante de 2012, il y a eu une vie collective foisonnante à Montréal. Malgré la créativité, les apprentissages, et l’empowerment collectif, plusieurs problèmes existants ont été amplifiés, notamment le sexisme et le machisme. C’est de ce contexte qu’a émergé l’expérience québécoise de justice transformatrice.
- L’accord de Paris est bien vivant
Lors de la signature de l’Accord de Paris en 2015, nous avons été plusieurs à déclarer que nous en étions au début de la fin de l’ère des combustibles fossiles. Reste à savoir si cette fin arrivera suffisamment rapidement, alors que les États-Unis se retirent de l’accord.
- Les innocentes
Coproduction franco-polonaise, le dernier long métrage de la cinéaste Anne Fontaine met en scène avec brio un drame méconnu de la Pologne occupée par les Soviétiques.
- Toni Morrison, terrible vivante
Toni Morrison, autrice incontournable de la littérature états-unienne, est décédée le 5 août dernier, à l’âge de 88 ans. Il convient de revenir sur son œuvre romanesque magistrale, récompensée par les plus grands prix (dont le Pulitzer en 1988 et le Nobel de littérature en 1993) et par un succès populaire jamais démenti, et, plus largement, d’apprécier son engagement comme éditrice et essayiste.
- Éducation sexuelle et pulsions mercantiles
Sharon Lamb et Lyn Mikel Brown, deux professeures américaines connues depuis une vingtaine d’années pour leurs recherches sur les femmes et les filles, ont publié en 2006 le livre Packaging Girlhood : Rescuing Our Daughters from Marketers’ Schemes [1]. Ce livre, qu’elles ont écrit en tant que femmes, mères et enseignantes, s’adresse surtout aux parents et porte un regard critique sur la culture dans laquelle les jeunes filles évoluent.
- Diplomatie patronale
En mars 2005, tout ne tournait pas rond entre le Canada et les États-Unis, car sous la pression de l’opinion publique, le gouvernement canadien se comportait en bien piètre allié. Notre pays avait refusé de s’impliquer (du moins publiquement) dans la guerre en Irak et avait officiellement renoncé à collaborer à un utopique et coûteux projet de bouclier antimissile.
- Les Crypto Wars
La cryptographie fait partie de nos activités quotidiennes. Si nous sommes capables de naviguer sur le Web sans être constamment exposés à des virus ou logiciels malveillants, effectuer des transactions bancaires sans crainte de fraude, ou encore échanger des communications privées avec des collègues ou ami·e·s, c’est grâce à l’implantation de systèmes cryptographiques robustes.
- Le combat (inachevé) de Chantale Daigle
Cela fait 34 ans que le nom de Chantale Daigle est associé aux luttes pour le droit à l’avortement. Son combat, bien qu’important, demeure inachevé.
- Mouvements queers et féministes : l’intersectionnalité est une exigence stratégique
La communauté queer naît d’abord d’une identité politique radicale. Elle entretient l’ambition d’un mouvement de libération qui puise dans l’anti-autoritarisme et qui pose l’intersectionnalité comme une composante essentielle de son discours. Pourtant, il existe peu de réflexions stratégiques pour s’assurer que ces exigences survivent au test de la lutte.
- Les biotechnologies au service de quelle société ?
De l’ingénierie génétique aux nanotechnologies, en passant par le clonage et la fécondation in vitro, les biotechnologies créent un malaise. Que ce soit le manque d’éthique de certains chercheurs, l’avidité des entreprises biopharmaceutiques, le danger de déstabiliser des écosystèmes déjà fragilisés par la pollution, les raisons ne manquent pas pour afficher une fin de non-recevoir à la biotechnologie. Pour ces critiques, la science et la technologie ne sont pas un mal en soi. Il s’agit (…)
- Nouvelles, histoires et autres contes
Julio Cortázar, Nouvelles, histoires et autres contes, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2008, 1397 p., ill.
- Ma-Nee Chacaby. De survivante à guérisseuse
Ma-Nee Chacaby, l’autrice du livre Un parcours bispirituel. Récit d’une aînée ojibwé-crie lesbienne était à Montréal en mai dernier pour le lancement de la traduction française de son livre paru aux Éditions du remue-ménage cette année.
- L’altermondialisme est toujours bien vivant
Baptiste Godrie a coordonné avec Claude Vaillancourt un ouvrage de réflexion sur l’évolution du mouvement altermondialiste depuis le Sommet des Amériques de Québec : Vingt ans d’altermondialisme au Québec. À bâbord ! l’a rencontré. Propos recueillis par Myriam Boivin-Comtois.
- L’extrême droite bien vivante en Italie
Si l’extrême droite inquiète en France, elle semble tout aussi menaçante en Italie. Quand on fait la somme des appuis aux partis de cette tendance, on se retrouve avec 40 % des intentions de vote, un chiffre par ailleurs plutôt stable depuis les dernières élections.
- Le marché de droit divin : capitalisme sauvage et populisme de marché
Thomas Frank, Le marché de droit divin : capitalisme sauvage et populisme de marché, Lux/Agone, Montréal/Marseille, 2003.
- Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision
Brigitte Le Grignou, Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision, Paris, Economica, coll. « Etudes politiques », 2003
Et si la télévision n’aliénait pas ses téléspectateurs de manière aussi univoque que ne le croit la critique classique ? Cette interrogation traverse le livre de Brigitte Le Grignou, professeure de science politique à l’Université Paris-Dauphine largement nourrie des apports de la sociologie de Pierre Bourdieu. Elle y présente une synthèse de ce qu’on appelle (…) - Misère du journalisme
Au milieu des années 1990, Alain Accardo faisait paraître en France les résultats d’une enquête approfondie sur le journalisme. Ces travaux font actuellement l’objet d’une réédition dans un même volume intitulé Journalistes précaires, journalisme au quotidien, à paraître chez Agone (Marseille). Ce livre suit plusieurs journalistes chevronnés dans leurs pratiques quotidiennes, à l’intérieur des rédactions comme sur le terrain, pour expliquer la nature de la crise profonde à la fois d’identité, du sens et des valeurs, qui affecte aujourd’hui l’ensemble du journalisme et qui compromet la qualité d’une information plus que jamais nécessaire à la vie démocratique.
L’enquête centre l’observation et l’analyse sur le processus de précarisation croissante qui touche désormais l’emploi dans les entreprises de presse, de plus en plus soumises à la loi du marché, avec des effets le plus souvent désastreux tant au plan de l’activité professionnelle – et donc de la qualité de l’information – qu’au plan de l’existence personnelle des précaires (piges, contrats à durée déterminée, etc.). Comme le soulignent le sociologue Alain Accardo et ses amis journalistes du groupe de recherche, « on perçoit actuellement dans le journalisme les conséquences d’une évolution qui affecte plus largement une grande partie du tertiaire et tout particulièrement le secteur de la production et de la diffusion des biens symboliques, évolution caractérisée par l’émergence et le développement au sein des classes moyennes d’un “prolétariat” de type nouveau, comparable à bien des égards à l’ancien prolétariat industriel, et en même temps très différent parce que les nouveaux manœuvres, ouvriers spécialisés et autres “nouveaux pauvres” de la production symbolique sont porteurs de propriétés (origines sociales, capital culturel, dispositions, etc.) grâce auxquelles ils peuvent faire illusion, aux yeux des autres et à leurs propres yeux, et continuer à tourner indéfiniment en rond dans les contradictions inhérentes à leur position de dominants (très) dominés, à la fois victimes malheureuses, souffre-douleur révoltés et complices consentants de l’exploitation qu’ils subissent. »
Le texte qui suit est tiré de la préface de Journalistes précaires, journalisme au quotidien, écrit en collaboration avec Georges Abou, Gilles Balbastre, Christophe Dabitch et Annick Puerto.
- Une lutte sans merci
Le travail cinématographique auquel se livrent, en collaboration, les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne depuis plus de 35 ans est remarquable par son exigence et sa continuité. Au total, les deux cinéastes d’origine wallonne ont coréalisé 16 films qui traitent de sujets leur tenant à cœur. Après avoir œuvré durant quelques années dans le domaine du documentaire en signant des métrages comme Le chant du rossignol (1978) et Leçons d’une université volante (1982), ils mettent en scène des œuvres de fiction intimistes à partir de la deuxième moitié des années 1980.
- La légitimité de la cause environnementale
Grâce aux succès d’estime remportés par des œuvres dramatiques comme La Répétition (1990), Don Quichotte (1997-1998) et L’Odyssée (2000-2003) [2], Dominic Champagne a acquis une réputation plutôt enviable d’auteur, de metteur en scène, de rebelle qui n’hésitait pas à contester l’ordre établi afin d’interpeller vigoureusement le public auquel il s’adressait.
- À petit feu
Le 22 janvier dernier, la télévision de Radio-Canada diffusait le deuxième épisode de la cinquième saison de la série Trauma. La nouvelle trame « haïtienne » de l’émission est entrecoupée d’un cas de viol : une jeune femme est amenée à l’urgence par son petit ami, inanimée, en hémorragie vaginale, le visage en apparence tuméfié. Les urgentologues soupçonnent un viol, mais la jeune femme ne se souvient de rien. On croit qu’elle a été battue, mais son visage gonfle et dégonfle à quelques (…)
- Cinéma de science-fiction : un regard critique sur notre monde
Lorsqu’il est question d’œuvres cinématographiques de science-fiction, l’un des thèmes les plus populaires et les plus fréquemment représentés est sans conteste l’effondrement de la civilisation telle qu’on la connait. De tous les scénarios proposés, c’est régulièrement celui de la catastrophe environnementale qui vient mettre les bases de l’œuvre de science-fiction.
- Ce que nous apprend le cinéma
Au moment où je m’apprête à rédiger cette chronique, l’écrivain français Yann Moix, en pleine promotion de son dernier roman, affirme dans un entretien pour le magazine Marie-Claire ne pas être capable d’aimer les femmes de 50 ans. Ne pas les désirer. Leur préférer celles qui ont la moitié de son âge. Préférer, aussi, des femmes du « genre asiatique ». Le corps des femmes de 25 ans, dit l’écrivain, est extraordinaire, contrairement à celui des femmes de 50 ans avec qui il n’aurait même pas l’idée de coucher puisqu’elles lui sont « invisibles ». Les propos de Yann Moix ont enflammé la toile, suscitant des réactions ulcérées et moqueuses de la part de nombre de femmes connues et moins connues. Et moi, j’ai vu mon âge clignoter sur l’écran toute la journée. Invisible, mais pas complètement…
- Les laissés-pour-compte du baseball
Récemment, Moneyball a été mis en nomination pour six Oscars, phénomène plutôt rare pour un film portant sur le baseball. C’est qu’au lieu de s’attarder à la grandeur et aux misères d’une équipe négligée qui ferait fi des divergences internes pour cimenter son esprit de corps et triompher dans un match ultime contre des favoris arrogants, Moneyball est une fable économique portant sur le fonctionnement décisionnel des propriétaires d’un club. En prenant appui sur les As d’Oakland de 2002, équipe qui a remporté le championnat de sa division malgré une très faible masse salariale et la perte de trois de ses meilleurs joueurs sur le marché des joueurs autonomes, le film plaide pour l’innovation dans un univers capitaliste féroce et évidemment inéquitable.
- Critique, censure et riposte
Cette ère n’est pas toute jeune. Cela fait bientôt quinze ans que le Web héberge des médias citoyens alternatifs, autogérés. Les formes de censure qui lui sont propres non plus. Elles se reproduisent, se globalisent, prennent des boucs émissaires. Les pouvoirs menacés par ces formes médiatiques comprennent de plus en plus les risques associés à ces fuites, ces inscriptions, ces circulations, ces prises de parole, mais ils comprennent rarement leur mode de fonctionnement. Au contraire, les réponses et la riposte à ces formes de censure se renouvellent et s’organisent en un réseau de solidarités de plus en plus souple et conscient de ses forces.
- De la démocratie à la ploutocratie
Lors d’une rencontre entre élues progressistes et groupes de la société civile à Ottawa le 6 juin dernier, Marcy Kaptur, représentante démocrate de l’Ohio au Congrès des États-Unis, a qualifié
son propre régime politique de « ploutocratie ». L’accusation est grave : notre voisin ne s’est-il pas toujours fait le représentant de la démocratie et de la liberté ? Venant d’une élue respectée, ce terme n’est-il pas un surprenant aveu d’échec ? - Chronologie des événements
États-Unis
1965
4 janvier – L’université de Berkeley autorise la liberté d’expression et d’association et instaure une plus grande liberté académique. Victoire partielle du Free Speech Movement, qui a mobilisé les étudiants de Californie durant 4 mois et provoqué l’arrestation de 800 d’entre eux.
21 février – New York : Assassinat du militant noir Malcolm X.
7 mars – Répression policière lors de la Marche pour les droits civiques dans l’état de l’Alabama.
Juin – Fondation de la (…) - « Sisterhood is powerful » ? ... O yes mama !
La fin des années 1960 est un moment charnière dans l’histoire du mouvement des femmes aux États-Unis. Après un certain essoufflement d’un féminisme réformiste focalisé autour de la question de l’égalité des droits dans la Constitution et malgré la création en 1966 d’une nouvelle organisation, NOW (National Organization for Women), qui cherche à le ressourcer, un mouvement plus radical va se mettre en place. Il prendra, au cours des années 1970, l’ampleur et l’importance qu’on lui connaît.
- Misères et mensonges du bouclier antimissiles
Si l’échéancier promulgué par le président George W. Bush le 17 décembre 2002 est respecté, la première phase du bouclier antimissiles devrait être complétée dès septembre 2004. Six intercepteurs vont alors être déployés à Fort Greely, en Alaska, et quatre autres à la base aérienne de Vandenberg, en Californie. On prévoit ajouter dix intercepteurs à Fort Greely dès 2005.
- Faire partie d’un tout
En septembre 2018, je vivais à Montréal, dans un appartement de la rue Beaubien dont le salon était constamment inondé de lumière et où la porte donnant sur le balcon restait ouverte même la nuit. Dehors, il faisait si chaud qu’on n’osait plus en parler, mais malgré les meubles fondants, l’air collant et les corps coulant le long des rues, le quartier demeurait bien vivant. Les parcs étaient saturés de bermudas et de pique-niques improvisés. La bière était froide, les oranges juteuses, les conversations passionnées et les amitiés, sincères. Et moi, moi je mangeais du soleil et de la salade verte en pensant que, forcément, il y avait dans cette infinité de rues, de couleurs et de possibilités, une place qui me revenait. Un matin, je m’éveillerais en disant « je suis chez moi » et en y croyant.
- Biodiversité. L’offensive de la biologie de synthèse
La nouvelle ingénierie du vivant propose des solutions à l’érosion rapide de la biodiversité… à quels risques, et au profit de qui ?
- Cinq phrases pour embrasser les écologies queers
Les propositions qui suivent découlent du portait que dresse l’auteur Cy Lecerf Maulpoix de ces écologies fondamentalement intersectionnelles, anticapitalistes, décoloniales, féministes et queers.
- L’affaire Snowden, un an plus tard
Il y a un an aujourd’hui, le journal britannique The Guardian publiait les premières révélations fournies par Edward Snowden sur la surveillance de la NSA et de ses partenaires de l’alliance Five Eyes (la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Ces révélations sont déjà passées à l’histoire, en raison de ce qu’elles nous enseignent sur les rapports entre l’État et ses citoyen.ne.s au 21è siècle, sur la place que les technologies de communication ont prise dans nos vies, et enfin sur le type de travail journalistique qui a permis à de telles informations d’être transmises au public du monde. Sans vouloir en faire un bilan exhaustif ou définitif, j’aimerais ici partager certaines réflexions à ce sujet.
- Le féminicide de Ciudad Juárez
Du 5 au 15 février 2004, une délégation québécoise de solidarité avec les femmes de Ciudad Juárez s’est rendue au Mexique dans le but de manifester sa solidarité envers les familles des victimes du féminicide et les groupes locaux qui le dénoncent. La mission avait aussi pour objectifs de vérifier la mise en œuvre des recommandations émises par les diverses organisations ayant enquêté sur le cas, de concrétiser des pistes d’appui et de faire pression sur les autorités locales pour que cessent le féminicide et l’impunité. Marie-Hélène Côté, qui faisait partie de la délégation, rapporte ici quelques éléments marquants.
- Résistance populaire face aux minières canadiennes
La demande pour les métaux et minéraux non métalliques a monté en flèche depuis 2000, sous l’effet conjugué de la croissance asiatique et de la crise financière occidentale, qui fait rechercher des valeurs sûres comme l’or. Dans leur dernier ouvrage [3], Alain Deneault et Wiliam Sacher soulignent comment le laxisme de la législation canadienne et les conditions particulièrement favorables de la Bourse de Toronto ont stimulé la croissance des entreprises minières au Canada, pour le plus grand bénéfice des spéculateurs. Non seulement le Canada est-il un paradis fiscal pour les entreprises minières, mais le gouvernement « couvre » les opérations de ces entreprises à l’étranger, rendant toute poursuite pratiquement impossible.
- Un dossier noir : l’environnement
Dix ans après l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange nord américain (ALÉNA), plusieurs plaintes ont été déposées devant les arbitres responsables de l’application du traité entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. L’analyse des décisions rendues et des plaintes en suspens expose clairement ce que plusieurs craignaient depuis fort longtemps : l’ALÉNA, comme tous les accords commerciaux, sert principalement à protéger le fameux « droit au profit » si cher aux grandes entreprises au détriment du droit des collectivités à protéger leurs conditions de vie et ce, autant dans le domaine du travail, de la protection sociale que de l’environnement.
- À propos d’Aaron Swartz (1986-2013)... et des autres
C’est à moi que revient l’honneur et le plaisir de lancer le blogue de la revue. En ce qui me concerne, j’ai l’intention de publier des réflexions plus ou moins spontanées et pas toujours abouties, mais qui, je l’espère, sauront néanmoins stimuler les esprits et enrichir les débats.
Je me lance.
- Montréal. Ville autochtone
Aujourd’hui, la majorité des Autochtones du Canada devient urbaine. Alors que cela risque de bouleverser définitivement la vision passéiste que l’on a trop souvent d’eux, j’ai souhaité rencontrer dans le cadre d’un projet photographique une dizaine de jeunes habitant à Montréal. Celles et ceux y ayant presque toujours vécu ont bien voulu m’expliquer ce qui les a retenus en ville ; celles et ceux arrivé·e·s il y a peu m’ont évoqué les raisons de leur venue et les conséquences que cela a eues sur leur vie et leur identité. Voici une partie de ce qu’il m’a été permis d’apprendre.
- La traîtrise de la résilience
La résilience, une qualité fortement valorisée par les temps qui courent, peut se retourner contre celles qui en font preuve. Elle peut, insidieusement, mener à un déni de l’humanité des femmes qui survivent à la violence.
- Les nouveaux gatekeepers
Jusqu’à récemment, la question « faut-il publier ou pas ? » relevait du groupe relativement circonscrit des professionnel·le·s de l’univers de la diffusion médiatique. La donne s’est grandement complexifiée ces dernières années puisque la parole publique est accessible à un nombre beaucoup plus grand de gens, alors même qu’elle est encadrée, filtrée et exploitée avec une intensité inégalée par les plateformes corporatives que sont Facebook, Google, Amazon et Apple. Cette bouleversante irruption de nouveaux « gatekeepers » (ou « portiers des médias ») dans l’écosystème médiatique est un phénomène d’une portée politique déterminante. Parce que publier, c’est justement rendre public ce qui relevait jusqu’alors du privé.
- Prolétaires de tous les jeux, unissez-vous !
Games Workers Unite Montréal est une organisation locale s’inscrivant dans le mouvement mondial Games Workers Unite (GWU). À bâbord ! s’est entretenu avec eux pour discuter de la situation au Québec. Propos recueillis par Yannick Delbecque.
- États-Unis : menace à la liberté d’association en pleine pandémie
Ce n’est un secret pour personne : Trump n’a pas la fibre syndicale ! Le gouvernement étasunien fait peu de cas des conventions internationales du travail, en l’occurrence des conventions nos 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Ceci est encore plus criant en période de pandémie.
- Enfermer pour le profit
Plus on accepte de liberté dans les affaires, plus il faut bâtir de prisons pour ceux qu’elles défavorisent », écrit l’Uruguayen Eduardo Galeano dans Les veines ouvertes de l’Amérique latine. À cela on pourrait ajouter : plus on cède les prisons au « libre marché », plus celles-ci sont répressives.
- Encore et toujours modeler la nature !
Depuis cinq ans la Commission mixte internationale se penche sur le problème du contrôle des débits d’eau du barrage Moses-Sanders. L’enjeu économique est tel que l’organisme n’a pas même adopté les conclusions de ses propres experts. Une nouvelle échéance est fixée en juin prochain. À voir ce que deviendront les belles idées environnementales.
- Privatisations à perpète
Alors que le gouvernement Charest jongle avec l’idée de favoriser l’ouverture de centres de détention privatisés, la dynamique adoptée par cette « industrie » aux États-Unis révèle de plus en plus de cas troublants qui poussent plusieurs administrations publiques à reprendre le contrôle de leurs prisons. Ces exemples devraient servir de pistes de réflexion et de débat contre l’avancée du privé dans un autre domaine où les profits et l’intérêt public demeurent clairement incompatibles [4].
- Le lobby pro-israélien et la politique étrangère canadienne
Avec son soutien inconditionnel aux bombardements israéliens au Liban, le gouvernement Harper a mis fin en juillet à la longue tradition de modération canadienne dans le conflit israélo-arabe. Ce changement de cap en a surpris plusieurs qui voyaient le Canada en interlocuteur modéré, engagé dans une tradition de maintien de la paix. Mais cela n’intervient pas sur un coup de tête du gouvernement conservateur puisque déjà, sous le gouvernement Martin, le Canada cessait de critiquer à l’ONU l’occupation israélienne des territoires occupés [5].
- Quand Amnistie Internationale déshabille Paulette pour habiller John
Note du collectif d’ À bâbord ! : La résolution adoptée à l’été 2015 par Amnistie internationale proposant de décriminaliser la prostitution a fortement fait réagir dans les milieux progressistes. À bâbord ! souhaite revenir sur cet enjeu et offrir quelques pistes de réflexion pour alimenter le débat. La question de la prostitution/du travail du sexe en est une complexe qui ne sera pas résolue de sitôt. « Ces débats, constatait Ève-Marie Lacasse en 2013 dans notre no 51, déchirent les passions, les discours et les visions féministes. Les prises de position s’emballent, les féministes étant bien souvent pressées par le temps, entraînées, sinon contraintes, à prendre position. Dans ce climat, un processus de raidissement de la pensée est à l’œuvre. » Contre ce raidissement, nous vous proposons deux articles qui ont pour but non de clore le débat, mais au contraire de susciter de saines discussions dans vos réseaux. L’article de Béatrice Vaugrante est disponible ici.
- Sensibilité sociale à fleur de peau
Benoit Pilon est une exception dans le cinéma québécois. Loin de nous présenter des films formatés pour plaire ou cherchant à s’adapter à l’air du temps, il nous introduit en toute discrétion dans l’univers de personnages originaux et décalés. Il nous les montre dans leur intimité, dans leur fragilité, et nous force par la bande à réfléchir aux soubresauts de notre histoire contemporaine. Après Rosaire et la Petite Patrie, dans lequel on rencontre son vieil oncle ancré dans une région qui lutte pour sa survie, et Roger Toupin, épicier, qui nous raconte l’histoire d’un homme dépassé par les changements trop rapides autour de lui, il nous revient avec Nestor et les oubliés, qui nous présente un orphelin de Duplessis solide, fier et bien vivant. Par ce film comme dans les précédents, Benoit Pilon a su marquer le documentaire québécois d’une belle touche de sensibilité. À bâbord ! l’a rencontré.
- L’affaire valjalbert.ca
Qui se serait douté le 24 mars 2013 lors de la mise en ligne du site satirique www.valjalbert.ca que celui-ci finirait censuré quelques jours plus tard ? Le site dénonçait d’une façon élégante et caricaturale le projet de mini-centrale hydroélectrique à Val-Jalbert. Des huissiers de justice, de multiples mises en demeure et des injonctions allaient s’abattre sur l’hébergeur du site (le Réseau Koumbit), le registraire du nom de domaine (BareMetal.com), l’autorité responsable des noms de domaines .ca (l’ACEI) et finalement son auteur, Nicolás Andrade.
- Des jeux ? Voyons donc !
Les jeux n’ont pas toujours la cote. On parle de l’atrophie du cerveau, d’un côté, et de la cyberdépendance, de l’autre. Or, les jeux sont un produit culturel important. C’est pour cette raison que les bibliothèques ont décidé de s’en mêler et d’en faire la promotion.
- Revoir l’agriculture. Entrevue avec Carole Poliquin, cinéaste
La documentariste Carole Poliquin, connue pour ses films percutants sur l’économie, nous revient avec le documentaire Humus, l’histoire d’une famille qui se lance dans l’expérience risquée et salutaire de l’agriculture régénératrice. Une aventure qu’elle nous raconte par d’émouvants témoignages et de superbes images. Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- Sommaire du numéro 103
Le collectif de rédaction de la revue À bâbord ! vous invite au lancement de son numéro 103 ayant pour titre de dossier « À ras bord ! ».
L’événement se déroulera à la libraire Zone Libre (262 Rue Sainte-Catherine E) le mercredi 2 avril 2025 à partir de 18h.
Tous les détails ici !
- Le Canada et le libre-échange
Dans le meilleur des mondes, les financiers et les politiciens auraient retenu les leçons de la crise qui nous frappe depuis 2008. À la place, ils ne font que mettre de l’avant, avec une désolante pauvreté d’imagination, des solutions vouées à l’échec. Parmi celles-ci, le libre-échange qui profite d’un élan nouveau. Le Canada en est plus que jamais un grand zélateur.
- Russie - Les « miracles » de Poutine
Vue de loin, la popularité persistante de Poutine en Russie apparaît étonnante, sinon entièrement fabriquée. Le personnage est généralement réservé, peu sympathique et n’a aucun charisme ni dans ses discours ni dans son allure. Il a été le premier responsable de la guerre de Tchétchénie et de toutes les atrocités qui l’ont entourée, pour ne mentionner que ce dossier à son passif. Pourtant au cours des quatre dernières années ou plus, d’après tous les sondages y compris les plus crédibles, son taux d’approbation ou de popularité s’est maintenu aux alentours de 76 %. La majorité de la population aurait été d’accord pour qu’il fasse amender la constitution du pays afin de pouvoir briguer un troisième mandat présidentiel consécutif. On peut y voir la conséquence du contrôle direct ou indirect exercé par le Kremlin sur les grands médias électroniques. Mais il y a plus et le phénomène demande une explication. Un peu paradoxalement, il s’explique davantage par le bilan catastrophique de son prédécesseur que par les succès de Poutine lui-même.
- Le Canada, un État militariste comme les autres
En dépit des déclarations officielles du gouvernement libéral de l’époque, le Canada a participé militairement à la guerre d’Irak en 2003 en fournissant des planificateurs militaires, en prenant la tête d’une force navale dans le Golfe persique, en consacrant d’importants moyens logistiques en Afghanistan – relevant ainsi les forces états-uniennes qui ont pu être redéployées en Irak – et en fournissant les pistes d’aviation de Terre-Neuve aux bombardiers états-uniens en route pour l’Irak…
- Google. Ne pas être malveillant
En 2015, Google devient Alphabet, compagnie mère chapeautant une diversité d’entreprises et de services. Au moment de cette restructuration, le code de conduite de Google est modifié et ne comporte plus la devise « don’t be evil », pilier de la culture de l’entreprise depuis 2000.
- Nos corps de jeunes vieilles, ils en pensent quoi du féminisme ?
Comment se définir comme femmes et féministes vieillissantes dans nos sociétés contemporaines plurielles ? Quels dialogues se forment entre le corps et l’idéation de son contrôle ? Voilà des questions que nous nous proposons d’élucider à travers la socioanalyse d’une discussion entre neuf femmes âgées entre 35 et 45 ans [6].
- Idle No More
Depuis des centaines d’années, les peuples autochtones protègent leurs territoires, maintiennent et gardent dynamiques leurs langues, leurs traditions et leurs cultures, et tentent d’avoir des rapports justes et équitables avec les Canadien·ne·s. Or, ces efforts passent souvent inaperçus, et sont même ignorés, jusqu’à ce que se produisent l’étincelle, le point de paroxysme ou la crise
- Dany Laferrière, L’énigme du retour
Un écrivain qui se complaît dans la séduction et le succès médiatiques court le risque de se livrer pieds et poings liés aux attentes du marché du livre, relayées et alimentées par les médias. Cette surveillance médiatique y est pour beaucoup dans ce que Dany Laferrière appelle la « dictature du plaisir », dans une auto-entrevue qui dénote un sens aigu de la lucidité et de l’autocritique :
« D. – […]. Des fois j’ai l’impression que tu t’es perdu à force de vouloir te faire voir. Tout cet (…) - Qui donc outrage la justice ?
L’automne dernier, Gabriel Nadeau-Dubois obtenait enfin gain de cause en Cour suprême contre le « carré vert » Jean-François Morasse [7]. Le plus haut tribunal du pays venait ainsi clore quatre années de procédures judiciaires ayant débuté au plus fort de la grève étudiante de 2012.
- L’optimisme gouvernemental
À en croire un document du gouvernement québécois, tout va bien en matière de travail au Québec cette année ! Voyez le document ci-contre. Regardons-y de plus près et vérifions si l’enthousiasme du gouvernement est justifié…
- Sidération féministe
Alors que j’écris ces lignes, j’ai à côté de moi, sur ma table de travail, une liasse d’enveloppes contenant des lettres, accompagnées de chroniques découpées dans le Journal de Montréal, soulignées et commentées, envoyées par quelqu’un qui, sous couvert de l’anonymat, conteste des opinions que j’énonce publiquement – des opinions féministes.
- L’histoire de l’occupation anishnabe dans les Laurentides
Quand les premières populations euro-canadiennes sont arrivées dans les Laurentides, dans les années 1800, beaucoup d’Algonquin·e·s (Anishnabes) étaient présent·e·s dans la région et vivaient sur ces terres. Le territoire algonquin s’étend de Trois-Rivières jusqu’aux portes de la Baie-James.
- Enraciner la justice sociale dans l’écoféminisme
L’écoféminisme englobe plusieurs luttes pour la justice sociale, car il lie ensemble des enjeux de justice environnementale avec des enjeux d’égalité entre les genres. Les perspectives écoféministes, qu’elles soient locales ou globales, ont comme prémisse l’inséparabilité de la justice sociale avec la justice environnementale. Dans les Amériques, les luttes des femmes paysannes et des femmes autochtones sont emblématiques d’un mouvement et d’une pensée écoféministe active et dynamique.
- Perspectives sur l’Acadie contemporaine
La création acadienne semble revendiquer une place de plus en plus importante : s’agit-il de la réussite d’une survivance ou de la nécessité de vivre ?
- Les tragédies sans fin de Lac-Mégantic
« On » a transformé un joli train de campagne en bombe létale. Puis, « on » a rasé ce qui restait de la ville. Il faudra, c’est sûr, identifier les « on ». En attendant, choses vues chez les survivant·e·s.
- ONG de vigilance biologique
Le Groupe ETC [8], fondé en Saskatchewan à la fin des années 1970, est à l’époque l’une des premières organisations non-gouvernementales à s’intéresser aux biotechnologies, plus particulièrement à la question de la modification génétique des semences et de ses implications socioéconomiques et environnementales. C’est alors un véritable pionnier, puisqu’il faut attendre plus de quinze ans pour que cette question émerge finalement sur la scène publique, avec les premières récoltes commerciales d’organismes génétiquement modifiés (OGM) en 1996.
- Des féministes radicales à Montréal ? Oh oui !
Le féminisme radical, ça vous dit quelque chose ? Ces féministes irrévérencieuses qui, dès la fin des années 1960, se réunissaient dans les cuisines, descendaient dans la rue, faisaient des actions-choc, « brassaient la cage » et bien d’autres choses encore ? Époque révolue ? Que non ! Le 16 février dernier avait lieu à Montréal une rencontre de féministes radicales, la deuxième en cinq ans. La première avait eu lieu en 2003. À chaque fois presque une centaine de femmes se sont mobilisées, dont une majorité de jeunes femmes entre 20 et 30 ans. Qu’on se le dise, le féminisme radical est toujours vivant !
- Un cycle mondial de protestation
La vague de mobilisation qui a secoué le Québec au printemps 2012 est sans précédent. Le nombre de manifestations et d’opérations de perturbation, tout comme la créativité des étudiantEs et leur détermination, a surpris tout le monde et a contribué à redéfinir l’image du Québec à l’international. Soudainement, celui-ci n’était plus une contrée paisible et provinciale, mais plutôt la dernière expression d’un phénomène mondial de contestation du néolibéralisme et des politiques d’austérité. Le quotidien britannique The Guardian est même allé jusqu’à décréter que la mobilisation étudiante québécoise était en train de devenir l’une des plus puissantes et des plus créatives campagnes contre l’austérité [9].
- Conjuguer « travailler » au futur compliqué
L’avenir du travail est imbriqué dans les périples de survivance qui seront le lot des générations futures. Dramatique ? Les effondrements seront indéniables. Effectuer quelques pas de côté demandera donc un courage et des forces qui ne peuvent être que collectives. Parce qu’il est clair que les monarques des systèmes actuels ont l’intention de s’accrocher, mais aussi parce qu’il s’agit de reconfigurer profondément nos sociétés et nos relations aux écosystèmes.
- Définancer la police
Quelles sont les chances que les enfants de nos premier·ère·s ministres, maire·sse·s, et député·e·s se retrouvent en prison ? Si les enfants de nos élu·e·s étaient régulièrement emprisonné·e·s, tabassé·e·s, harcelé·e·s ou tué·e·s par la police, ne seraient-ils et elles pas disposé·e·s à trouver de vraies alternatives aux systèmes policier et carcéral ?
- L’abolitionnisme carcéral est une lutte féministe
Pour certain·e·s, être féministe et abolitionniste carcérale sont deux choses qui ne vont pas ensemble, alors que nombre de féministes militent pour la criminalisation des violences genrées. Pour ma part, je crois le contraire : féminisme et abolition carcérale sont deux luttes indissociables.
- « Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! »
Sandrine Ricci, « Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! » Rwanda, rapports de sexe et génocide des Tutsi, M Éditeur, 2019, 216 pages.
- Protéger et transmettre l’innu-aimun
Yvette Mollen est née dans la communauté innue d’Ekuanitshit. Elle consacre sa carrière à la sauvegarde et la transmission de la langue innue, l’innu-aimun. À bâbord ! a échangé avec elle à propos des enjeux entourant la protection de cette langue et, par le fait même, de la culture innue. Propos recueillis par Adèle Clapperton-Richard, Isabelle Bouchard et Myriam Boivin-Comtois.
- Lancement du numéro 103
Le collectif de rédaction de la revue À bâbord ! vous invite au lancement de son numéro 103 ayant pour titre de dossier « À ras bord ! ».
L’événement se déroulera à la libraire Zone Libre (262 Rue Sainte-Catherine Est, Montréal) le mercredi 2 avril 2025 à partir de 18h.
Entrée libre, bienvenue à toutes et à tous !
- Court circuit panoramique D.I.Y.
Le punk, malgré ses outrances et ses révoltes, a subi, comme à peu près tous les idiomes musicaux, la récupération commerciale et capitaliste d’une part, et, d’autre part une standardisation de « style » dans laquelle l’histoire de la musique (médias, hits, encyclopédies, etc.) l’a confiné. Envers et contre ce triste réductionnisme, prenons les chemins de traverses séditieux en allant à la rencontre de l’underground – au lieu d’Internet, allons pour ce faire dans les salles de seconde zone pour rencontrer cette musique enragée !
- Les nouveaux médias
D’Émilie-Gamelin à Tahrir, les réseaux se sont invités partout où l’actualité s’est faite brûlante. Prenons le conflit étudiant et la campagne électorale dans la foulée. Ils ont servi de moult façons. Un événement Facebook pour organiser une manifestation, le mot-clic #manifencours pour la suivre en direct sur Twitter et Instagram pour la revivre façon rétro. On a aussi pu voir des personnalités publiques croiser le fer sur Twitter – ce qu’on appelle un « tweet-fight » –, par exemple celui entre Martine Desjardins et François Legault sur le financement des universités.
- La guerre des mineurs en Virginie-Occidentale
Dans son nouveau roman Frères insoumis, l’essayiste et romancier Claude Vaillancourt raconte l’histoire vraie d’une lutte syndicale épique ayant opposé, en 1921, des travailleurs des mines de la Virginie-Occidentale à une partie patronale particulièrement brutale. Nous avons discuté avec l’auteur, qui est aussi membre du collectif d’À bâbord !.
Propos recueillis par Isabelle Bouchard
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- Dossier : Racisme au Québec. Au-delà du déni
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