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Articles (673)
- Commission Viens. Réconciliation et (in)action
À l’automne 2019, le commissaire Jacques Viens déposait le rapport final de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics. Un total de 142 appels à l’action y étaient formulés afin d’améliorer les relations entre les Autochtones et les services de police, de justice, correctionnels, de protection de la jeunesse, ainsi que les services de santé et services sociaux. Le gouvernement du Québec annonçait le 17 septembre 2021 que 68 appels à l’action avaient été réalisés ou étaient en voie de l’être. Qu’en est-il vraiment ? Deux membres du Comité de suivi des appels à l’action de la commission Viens partagent leurs observations. Propos recueillis par Samuel Raymond.
- Abolition des commissions scolaires : changer quatre trente sous pour une piastre ?
Abolir ou transformer les commissions scolaires ? Nuance importante, disait le député Roberge en 2016. Évolution, plutôt que révolution, dit-il depuis qu’il est ministre. À en croire la novlangue caquiste, le Grand Soir de la libération nationale face aux « diktats » bureaucratiques aurait cédé à la magie du changement dans la continuité. Et s’il s’agissait d’une diversion ?
- Un échec ?
La commission Charbonneau sera-t-elle un échec ? La question mérite d’être posée puisque quelques semaines avant de finir d’entendre des témoins, elle n’a pas encore abordé le volet qui constitue le cœur de son mandat : l’octroi des contrats de construction par le ministère des Transports et le financement des partis politiques provinciaux.
- Un système de pratiques antidémocratiques révélé
Le rapport de la Commission Charbonneau n’invite pas à la lecture : la brique compte 1 741 pages et l’absence d’une pagination unique et d’un index rend sa consultation difficile. J’aurais aimé que la Commission fasse preuve, par souci démocratique, d’un minimum de pédagogie dans la présentation de son rapport final.
- L’abolition des commissions scolaires
La Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault, qui a un fort vent électoral dans ses voiles politiques, a commencé à divulguer des éléments de son éventuel programme. En éducation comme ailleurs, l’approche est résolument comptable : la CAQ préconise par exemple qu’on évalue les enseignantes et enseignants afin de les rémunérer selon leurs performances – tout en reconnaissant qu’une infime minorité (5 %, dira Legault) pose problème et en taisant les bien connus dangers et effets contre-productifs de cette approche. La CAQ propose également, dans le but cette fois d’alléger les structures scolaires et d’augmenter les services directs aux élèves, « l’abolition des commissions scolaires (incluant les élections scolaires et les postes de commissaires) et des directions régionales ».
- La commission Charbonneau contre la corruption
Les révélations de la commission Charbonneau sur la corruption à Montréal surprennent par leur ampleur. Plusieurs faits dévoilés dans les médias, entre autres l’affaire des compteurs d’eau, laissaient entendre que le problème était bien réel. Mais les témoins entendus ont expliqué à la fois les mécanismes de cette corruption et à quel point cette dernière était solidement implantée.
- Moderniser les structures scolaires : un pari d’équilibriste
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation, le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Quatrième article d’une brève série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- 25 ans des États généraux sur l’éducation. Que sont devenus les « rails de l’égalité des chances » ?
En 1995, à l’occasion des États généraux sur l’éducation, le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Premier article d’une brève série, pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- La syndicalisation des travailleurs agricoles migrants
Le 16 avril 2010, la Commission des relations du travail a déclaré que l’article 21(5) du Code du travail qui avait pour effet d’empêcher la syndicalisation dans le secteur des fermes maraîchères violait la liberté d’association prévue dans les Chartes canadienne et québécoise et était donc inopérant. Cette décision historique pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour les travailleurs et travailleuses dans ce domaine en leur permettant finalement de s’organiser et de revendiquer l’amélioration de leurs conditions de travail.
- Le projet de loi 39 doit être corrigé pour que tous les votes et toutes les personnes comptent
La présente lettre a été déposée à la Commission des institutions dans le cadre des Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 39, Loi établissant un nouveau mode de scrutin. Du 22 janvier au 6 février 2020, la Commission a entendu 24 organisations et 12 personnes dans le cadre de 5 jours d’auditions et elle a reçu 46 mémoires et documents. L’étude détaillée du projet de loi 39 devrait débuter dans les prochaines semaines.
- Refonte de la taxation scolaire. Une réforme qui en prépare une autre ?
En labourant les terres caquistes afin d’« alléger le fardeau fiscal des contribuables », le gouvernement Couillard prétend s’attaquer à diverses iniquités fiscales par sa réforme du modèle de taxation scolaire. Or, bien plus qu’un enjeu technique et électoral, cette réforme a une portée politique et idéologique notable.
- Faut que ça cesse de faire mal
SLAPP, une abréviation en forme de bruit sec. SLAPP, l’onomatopée d’un coup de fouet. SLAPP, un son qui évoque un bris, une cassure, une douleur. SLAPP, ça fait mal.
- Cachez ce racisme systémique que nous ne saurions voir
Dès le printemps 2016, une pétition était lancée demandant au gouvernement du Québec de faire la lumière sur l’enjeu du racisme systémique dans les institutions publiques et dans l’ensemble de la société. En mettant de l’avant le fait que « le racisme systémique a notamment pour effet d’appauvrir, de judiciariser, de stigmatiser et d’exclure des citoyennes et des citoyens », la démarche a permis d’opérer un changement de vocabulaire en attendant que les pratiques changent aussi.
- Des barrages qui ne font pas l’unanimité
Il existe environ 50 000 grands barrages en opération de plus de 15 mètres de hauteur sur les fleuves de la Terre, estime la Commission Internationale des Grands Barrages (CIGB) [1]. La plupart (71,7 %) ont une seule utilisation : l’irrigation, l’hydroélectricité, etc., pendant que les autres, à usages multiples (28,3 %), voient leur nombre croître.
- L’insoutenable légèreté du Canada envers les réfugiés
Stewart Istvansffy est avocat et pratique le droit à Montréal. Il est spécialiste du droit des réfugiées.
- Deuxième mandat de la CAQ : Cette priorité prioritaire qui cherchait une crise à résoudre
Réélu, le gouvernement Legault veut redonner la priorité à l’éducation. Or, après un début de règne marqué par des mesures audacieuses, bien que fort discutables (abolition des commissions scolaires, généralisation des maternelles 4 ans, harmonisation de la taxe scolaire, abolition du cours ECR), le projet de la CAQ pour l’éducation semble s’essouffler. De quelle « priorité des priorités » parle-t-elle donc ?
- Une école pour le XXIè siècle : défis et réalités
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation, le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Troisième article d’une brève série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- Mexique : Une victoire pour la justice et contre la violence d’État
Mai 2018 : le Mexique est secoué par une décision aussi importante qu’inattendue, qui révèle l’ampleur de la violence d’État dans ce pays souvent vu comme contrôlé par les narcos. Après des années de mensonges officiels du gouvernement d’Enrique Peña Nieto visant à convaincre la population que les 43 étudiants de l’École normale d’Ayotzinapa, disparus en 2014, avaient été victimes de leurs propres actes, un tribunal de Tamaulipas accepte d’ouvrir une enquête à la suite de plaintes pour torture de certains de ces narcotrafiquants accusés.
- Une démocratie municipale favorisant l’apathie citoyenne
À une époque où les villes voient leur champ de responsabilités s’élargir, où la Commission Charbonneau révèle l’existence d’une culture de corruption dans la gouvernance municipale et où l’UPAC étend ses activités, l’intérêt pour la politique municipale continue de piétiner à moins de 50 % de participation lors des élections de 2013.
- Les débroussailleurs en arrachent
On en compte environ 10 000 au Québec. Payés au rendement, ils triment dur dans les forêts denses et éloignées de l’Abitibi, du Lac-Saint-Jean, de la Mauricie ou de la Côte-Nord pour un salaire un tant soit peu convenable. Ils espèrent, une fois la saison terminée, pouvoir retirer le maximum de l’assurance-emploi – lequel plafonne à 485 $ par semaine, est-il besoin de le rappeler – pour pouvoir subsister jusqu’à la saison suivante.
- Désobéissance civile et laïcité
La Loi sur l’instruction publique du Québec prévoit (article 222) que « pour des raisons humanitaires ou pour éviter un préjudice grave à un élève, la commission scolaire peut, sur demande motivée des parents d’un élève, d’un élève majeur ou d’un directeur d’école, l’exempter de l’application d’une disposition du régime pédagogique. » La chose est rare, on le devine, mais elle se produit parfois. C’est justement le cas ces temps-ci.
- Décentraliser de façon responsable
Lancée comme mot d’ordre voilà plus de 30 ans, la décentralisation s’imposait alors comme un des enjeux majeurs du XXe siècle, du moins le disait-on. Déjà en 1991, les mémoires déposés et les témoignages entendus lors des audiences de la Commission Bélanger-Campeau laissaient entrevoir un large consensus sur la nécessité d’un Québec décentralisé. Quatre ans plus tard, les recommandations de la Commission nationale sur l’avenir du Québec rappelaient l’importance de la décentralisation comme fondement d’une organisation politique.
- Le saccage du Grand Nord
Ottawa s’apprête à donner le feu vert à un projet colossal qui transformera l’Arctique en un chantier géant et en profite pour faire des gâteries aux richissimes pétrolières. État des lieux d’une catastrophe sociale et environnementale en préparation.
- La coupe est pleine
Le film de Fernando Meirelles (The Constant Gardener ; Blindness) présentant la candidature de la ville de Rio auprès du Comité international Olympique (CIO) avait quelque chose de magique. En 2 minutes et demie, Rio y est présenté comme une ville où la pratique des sports, de l’escalade à la natation en passant par le volleyball et le vélo, cohabite avec l’urbanité la plus vibrante dans une complète convivialité. Lorsque Rio a obtenu les Jeux olympiques de 2016, le 2 octobre 2009, c’est comme si une partie de la magie avait acquis une existence réelle. Tout comme en octobre 2007, au moment où le Brésil obtenait la Coupe du Monde FIFA 2014, cela a soulevé l’enthousiasme dans toutes les couches de la population. Pouvait-on être contre la Coupe du Monde dans un pays si fortement associé au soccer ?
- Charte des droits de l’enfant du Québec : une avenue assez contraignante ?
Comme avocate en protection de la jeunesse, j’entends souvent les magistrats dire aux parents : « il faut que les bottines suivent les babines ». En effet, quand on dit vouloir assurer la sécurité et le développement d’un enfant, il est essentiel de passer de la parole aux actes.
- Effets de la pandémie sur le projet de loi 39
Si la disparition du coronavirus est le vœu, collectif et individuel, de 2021, il faut aussi se souhaiter une reprise intelligente des travaux qu’il a interrompus. Au niveau politique, des projets politiques conçus avant la pandémie paraîtront déphasés si le nouveau contexte n’est pas pris en compte et si notre mémoire fait défaut. Cette adaptation sera cruciale pour combiner réalisme et acceptabilité sociale.
- Seul à la barre de l’éducation
Le 7 février dernier, au beau milieu de la nuit, le CAQ imposait le bâillon pour mettre un terme immédiat au mandat des élu.es scolaires. Elle confiait, ce faisant, les rênes du réseau scolaire public aux directions générales des commissions scolaires qui devaient gouverner seules jusqu’à la formation des conseils d’administration, à la mi-juin 2020.
- Problème insoluble ?
La corruption en politique ne date pas d’hier. Six ans après la fondation du Canada en 1867, le premier ministre John A. Macdonald est forcé de démissionner pour avoir accepté de l’argent du Canadien Pacifique. La politique municipale n’est pas à l’abri et la situation est souvent bien pire, depuis longtemps.
- La charte ne poursuit pas la Révolution tranquille
La création du ministère de l’Éducation en 1964 n’allait pas de soi comme en témoigne l’opposition plurielle à ce projet, et notamment celle manifestée par les enseignants réunis dans la Corporation des instituteurs et des institutrices catholiques (CIC), l’ancêtre de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Impulsée par Paul Gérin-Lajoie, la mise sur pied de ce ministère remettait en question la domination de l’Église sur le système d’éducation, contrôle qu’elle exerçait au nom des (…)
- Mondialisation, quand tu nous tiens... par le ventre
Des citoyens attentifs ou particulièrement intéressés ont peut-être appris qu’une commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Québec était en cours. Si nos autorités politiques se préoccupent de la situation de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois au point d’entreprendre une large consultation publique, c’est que la situation est critique… ou que la pression populaire est forte.
- De la cuisine au studio
De la cuisine au studio, Anna Lupien, Montréal, Remue-ménage, 2012.
- Internet comme mirage pédagogique
Je suis très loin d’être un technophobe et j’utilise au contraire beaucoup et apprécie énormément l’ordinateur, Internet, de nombreux logiciels et des tas d’innovations de l’ère numérique. Tout cela, je le reconnais, a souvent rendu ma vie et certaines des tâches que j’accomplis plus faciles. Pourtant, ce n’est pas sans un grand malaise que j’entends certaines personnes vanter les bienfaits pédagogiques qu’il faut attendre de toutes ces innovations. Je l’avoue : j’ai très souvent de sérieux doutes et de grandes réserves devant les promesses que me font tous ces technophiles.
- Un PPP communautaire forcé en Estrie ?
Après plusieurs années de lutte, les organismes communautaires du Québec ont obtenu en 2001 une politique de reconnaissance de l’action communautaire autonome par le gouvernement du Québec et l’engagement d’un soutien financier accru. Ce « soudain » intérêt de l’État pour les organismes communautaires découle aussi (en grande partie diront certains) du désengagement social de l’État. L’État se tourne vers ces organismes puisqu’ils demeurent les plus près de la communauté tout en étant à « (…)
- La médicalisation de la reproduction
Au Canada, près d’un couple sur huit connaîtrait des problèmes de fertilité . Parmi ces couples, certains opteront pour l’adoption, d’autres vont préférer mener une vie sans enfant ou attendre sans traitement. Pour d’autres, les nouvelles technologies de la reproduction (NTR) représentent l’espoir de réaliser leur rêve le plus cher, celui d’avoir un enfant. En effet, la multitude des techniques offertes renouvelle constamment cet espoir, et ce, malgré le taux d’échec important de ces (…)
- Splendeur et misère des coalitions
Les causes se gagnent plus facilement quand l’union fait la force. Syndicats et organisations citoyennes jugent souvent nécessaire de former des coalitions afin de mettre en commun leur énergie pour une cause particulière et lutter plus efficacement. Mais ces réseaux n’ont pas la vie facile, le plus souvent à cause d’un manque d’argent.
- L’enseignement supérieur comme rouage de l’économie mondialisée
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation, le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Dernier article d’une série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- 25 ans des États généraux sur l’éducation. Le « virage du succès » ou celui de l a performite ?
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation , le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Second article d’une brève série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- Gratuité scolaire. Mettre fin au bricolage
Théoriquement, la gratuité d’accès à l’école primaire et secondaire est le corollaire de l’obligation de fréquenter celle-ci. On devrait s’attendre à ce que « gratuit » signifie « zéro dollar, partout, tout le temps ». Or, non seulement la fréquentation scolaire, bien qu’obligatoire, n’est pas gratuite, mais elle ne coûte nulle part la même chose !
- La cause, la demande et la voix de Tamara Thermitus
Me Tamara Thermitus est l’ancienne présidente de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ). Elle a mené pendant des mois, et mène toujours, une bataille juridique axée, entre autres, sur la réhabilitation des faits et de sa réputation.
- La grève des ferrailleurs de la construction (1974-1975)
En 1974, les ferrailleurs de l’industrie de la construction constituent un front commun, au-delà de leur appartenance syndicale, et obtiennent une augmentation des salaires pour atténuer l’inflation au terme d’une grève victorieuse qui dure du 25 novembre 1974 au 17 janvier 1975.
- Guatemala : L’État de droit gravement menacé
Entouré d’une escorte militaire et policière, le président du Guatemala, Jimmy Morales, a annoncé le 31 août dernier sa décision de ne pas renouveler le mandat de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG). Quelques jours plus tard, arguant une menace à la sécurité nationale, Morales sommait d’interdiction de séjour le chef de la CICIG, le Colombien Iván Velásquez.
- Les commissaires scolaires, qu’ossa donne ?
Le célèbre numéro « Les unions qu’ossa donne ? » d’Yvon Deschamps mettait en scène un ouvrier aliéné au point de ne plus savoir distinguer entre les forces qui cherchent à l’écraser et celles qui peuvent l’aider à s’émanciper. Cette situation pourrait-elle malheureusement s’appliquer à la façon dont l’imaginaire collectif perçoit aujourd’hui les commissaires scolaires ?
- Paul Gérin-Lajoie. Bâtisseur de l’éducation publique
Premier titulaire du ministère de l’Éducation, porteur d’un modèle d’éducation accessible, gratuit et public, Paul Gérin-Lajoie est décédé en juin dernier à l’âge de 98 ans. C’est l’un des pères de la réforme du système éducatif québécois qui disparaît alors que de nombreuses questions se posent encore aujourd’hui sur cette mission fondamentale de l’État.
- Un demi-siècle de réformes
Le 29 juin 1967, la Loi sur les collèges d’enseignement général et professionnel était sanctionnée, mettant ainsi en œuvre l’une des propositions les plus originales du rapport Parent. L’idée semble assez consensuelle pour se concrétiser sous un gouvernement dirigé par l’Union nationale, qui vient de prendre la place des libéraux de Jean Lesage. Cinquante ans plus tard, on peut cependant constater que l’institution n’a pas cessé d’être remise en cause au fil des décennies.
- La machine à écraser les droits sociaux
Au courant de 2016, le gouvernement Trudeau a modifié la réforme de l’assurance-chômage qu’avait mise en œuvre le gouvernement Harper. Mais il n’a pas touché au Tribunal de la sécurité sociale, lui aussi pensé par Harper au nom d’une simplification des procédures d’appel. Or, la machine créée par les conservateurs se révèle d’une redoutable efficacité pour décourager les chômeurs·euses de faire valoir leurs droits contre l’avis de la Commission (gouvernementale) pour l’assurance-emploi.
- Cégeps - 50 ans d’existence
Le rapport Parent, qui a été publié en cinq volumes entre 1963 et 1966, est le fruit de la commission Parent, laquelle avait été mise en place en 1961. Son travail est unanimement reconnu comme un moment capital de la Révolution tranquille, un moment qui signe l’entrée dans la modernité de notre système d’éducation.
- Les artifices du pouvoir
La ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, attire l’attention des médias depuis plusieurs années. L’administration municipale fait l’objet de multiples plaintes au ministère des Affaires municipales ; des démarches citoyennes devenues indispensables qui suscitaient chez Sylvie Asselin, en juillet 2015 au sortir d’élections précipitées, des réflexions sur l’état de notre démocratie.
- L’Union européenne ou l’impensé démocratique
L’Union européenne est une machine à fabriquer du droit. C’est par le droit que les politiques néolibérales s’imposent. Le droit de la concurrence, inscrit au cœur des traités, devient le droit à partir duquel les élites néolibérales, hégémoniques au sein des institutions nationales et européennes, façonnent l’Union.
- Quand revaloriser rime avec surcharger
Depuis bientôt cinq ans, les acteurs et actrices du milieu de l’éducation tiennent à bout de bras l’école publique malgré de sévères compressions budgétaires. N’en déplaise au ministre de l’Éducation qui affirme que les commissions scolaires peuvent facilement absorber la nouvelle ronde de compressions, la réalité sur le terrain est tout autre : diminution des services et hausse des tarifs sont à l’agenda de la rentrée scolaire 2015-2016.
- L’immigration soumise aux règles du marché
L’importation d’une main-d’œuvre temporaire traitée comme une marchandise fait l’objet de nombreuses critiques depuis fort longtemps. Ainsi, pendant que l’on déroule le tapis rouge devant une minorité d’immigrants-investisseurs pour leur permettre de bénéficier de procédures rapides (acceptation, certificat de résidence, conditions d’établissement privilégiées, etc.), on renforce les mesures de précarisation de la situation d’importantes catégories d’immigrants, notamment les demandeurs d’asile et les travailleurs temporaires à contrat.
- L’austérité comme stratégie de classe
Alors qu’elle est de plus en plus contestée comme orientation générale des politiques économiques et fiscales, l’austérité demeure l’orientation principale du gouvernement du Québec. L’objectif de la Commission permanente de révision des programmes présidée par Lucienne Robillard est de réduire de manière durable et permanente la taille de l’État et le poids des dépenses publiques dans l’économie québécoise.
- Élections municipales
Le 3 novembre prochain, des élections sont prévues dans toutes les municipalités du Québec. Règle générale, le taux de participation à ce type d’exercice est très faible (environ 45 % pour l’ensemble du Québec en 2009, 38 % à Montréal) et plusieurs candidates et candidats sont même élus par acclamation (56 % des élu·e·s, maires et conseillers, en 2009). Au cours des derniers mois, dans la foulée des « révélations » dont la commission Charbonneau a rendu compte sur la collusion, les malversations et les prévarications dans diverses municipalités québécoises, les maires de Montréal et de Laval ont dû démissionner. Ce fut ensuite le tour de leurs substituts. D’autres maires québécois, faisant face à des accusations criminelles, se sont également vus dans l’obligation de quitter leur poste, dans la tourmente. Or, cette désolante suite de révélations et d’abdications ne semble pas avoir suscité de regain d’intérêt pour la politique municipale ou de mobilisations d’importance. Elle a plutôt alimenté un cynisme généralisé, qui, croyons-nous, peut s’expliquer par la dépolitisation des enjeux municipaux.
- Le pouvoir municipal citoyen
Alors que la commission Charbonneau révèle chaque jour l’ampleur de la corruption – érigée en système dans les villes de Montréal, de Laval et sans doute aussi dans d’autres municipalités du Québec – et que nous sommes à quelques mois des prochaines élections municipales qui auront lieu le 1er novembre prochain, deux questions méritent d’être soulevées : quel rôle pour la gauche québécoise sur la scène municipale et quelle stratégie adopter en vue d’obtenir le « droit à la ville » si cher a Henri Lefevbre ?
- Rififi en perspective
Les prochaines semaines risquent d’être chargées en discordes entre les représentants patronaux et syndicaux siégeant à la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST). Un fossé gigantesque divise en effet les deux groupes qui devaient se pencher récemment sur la mise à jour du régime québécois de santé et de sécurité au travail.
- Mourir dans la dignité...
La commission sur le droit de mourir dans la dignité, après s’être attardée aux recommandations d’experts, en est aux audiences publiques. Les citoyens et organismes défilent massivement devant les commissaires et présentent leurs témoignages, leurs points de vue et opinions, dans les cadres fixés par l’institution sans déroger aux règles établies. Grand soin est pris de ne pas confondre suicide assisté, euthanasie et sédation... le mandat en cas d’inaptitude ou le testament biologique. Mais qu’en est-il de la dignité ?
- Réformes et contre-réformes en éducation
En réaction aux résultats catastrophiques, réels ou appréhendés, des élèves du Québec aux épreuves de français, la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, annonçait le 6 février 2008 un train de 22 mesures en cinq axes pour corriger, espérait-elle, les ratés de nos services éducatifs en français. Parmi ces mesures, on trouve la révision du programme de français et l’accroissement du niveau de préparation en français de tous les enseignants. Depuis cette annonce, la déjà ex-ministre de l’Éducation a réformé la réforme, du moins partiellement, au soulagement et à la réjouissance de nombreux citoyens. Mais y a-t-il vraiment lieu de se réjouir ou plutôt de quoi doit-on se réjouir ? Et à quelle aune doit-on mesurer la valeur de cette contre-réforme ? Pour répondre à ces questions, le passé, pas si lointain, permettra de jeter un nouvel éclairage sur cette contre-réforme et donnera, nous l’espérons, une autre perspective sur les récents événements politiques en matière d’éducation.
- Et si on optait pour la laïcité républicaine
Le principal objectif de la laïcité est d’assurer la neutralité de l’État en matière religieuse afin d’accorder à tous les mêmes droits et privilèges sans égard à leur croyance religieuse ou à leur incroyance. Cela nécessite une séparation claire de l’État et du religieux. Mais à quoi donc veut-on s’ouvrir lorsque l’on parle de « laïcité ouverte » ? On veut ouvrir les institutions publiques à l’intrusion du religieux. Dès lors, la laïcité ouverte ouvre la porte à ce dont elle est sensée protéger l’État.
- Quand les élèves donnent la leçon
Au Chili, l’année politique 2006, les étudiantes du secondaire l’ont écrite. Tout a commencé en mai dernier, alors qu’une grève étudiante a touché l’ensemble du pays. Non satisfaits de la sortie de la crise, les lycéennes ont repris les manifestations, les occupations d’école et les grèves au mois d’octobre. Depuis la transition à la démocratie (1990), aucun mouvement populaire n’a autant secoué la classe politique au pouvoir. D’ailleurs, personne ne pensait qu’une protestation étudiante déboucherait sur une vaste remise en question du « modèle chilien ».
- Une réforme champbête
L’agriculture québécoise est en crise. Le rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire au Québec (le Rapport Pronovost), rendu public le 12 février dernier, propose certaines réformes que le milieu de l’agriculture paysanne attendait depuis longtemps. Mais d’un point de vue solidaire et écologiste, le rapport Pronovost est-il vraiment valable ? Procède-t-il, comme il le clame, du concept de souveraineté alimentaire ? Nous avons demandé à un agriculteur, une chercheuse et un militant écologiste ce qu’ils en pensent.
- La pensée politique de gauche
François Cyr, est avocat et professeur de politique. Militant syndical et de la gauche politique québécoise depuis nombre d’années, il fut l’un des fondateurs et animateurs du Rassemblement pour l’alternative progressiste puis de l’Union des forces progressistes. Il est mainteant membre du Comité de coordination national de Québec solidaire à titre de responsable aux orientations. À bâbord ! s’est entretenu avec lui sur la vision et la pensée politique du nouveau parti de gauche sur la scène politique québécoise. Il s’exprime ici à titre personnel.
- L’égalité des femmes au Québec, c’est réglé ?
Première anecdote
Le mercredi 13 février 2008 à RDI, Simon Durivage s’apprête à discuter avec ses invitées du « Club des ex » du projet de loi 63, qui vise entre autres à ajouter un nouvel article (49.2) à la Charte québécoise des droits et libertés : « Les droits et libertés énoncés dans la présente Charte sont garantis également aux femmes et aux hommes. » En guise d’introduction, il lance, tout bonhomme, tout souriant : Ce n’est pas fini, ça ? C’est acquis, non ? Nous sommes tous (…) - La vraie contre-réforme de l’éducation
Trente ans après la Commission Parent, le consensus qui s’était créé autour de cette réforme s’est peu à peu effondré, comme l’ont démontré les consultations autour des États généraux, menées en 1996.
- Le néolibéralisme à l’assaut de l’université
En février 2004 a commencé à siéger la Commission parlementaire de l’Assemblée nationale sur le financement des universités. C’est là une question d’une grande importance puisque ce qui est en jeu, c’est tout à la fois l’accessibilité aux études universitaires et l’autonomie de l’université. On peut espérer que le gouvernement Charest n’osera pas, pour le moment du moins, hausser les frais de scolarité. Mais il y a fort à parier qu’il va chercher à promouvoir les diverses formes de partenariat avec le privé qu’il voit d’un bon œil pour solutionner le problème du sous-financement chronique des universités.
- Barrick Gold contre la liberté d’expression
Barrick Gold est une grosse compagnie. Première dans l’extraction minière de l’or, elle affiche des profits de 514 millions $ au premier trimestre 2008 et a produit 1,7 millions d’onces d’or de janvier à mars. L’augmentation du cours de l’or permet à ses actions de s’envoler en Bourse et à ses actionnaires d’empocher d’importants profits. Sur son site Internet, dans la section « Vision & Values », la compagnie se vante d’adopter des « comportements responsables », d’apporter « des (…)
- Éducation sexuelle et pulsions mercantiles
Sharon Lamb et Lyn Mikel Brown, deux professeures américaines connues depuis une vingtaine d’années pour leurs recherches sur les femmes et les filles, ont publié en 2006 le livre Packaging Girlhood : Rescuing Our Daughters from Marketers’ Schemes [2]. Ce livre, qu’elles ont écrit en tant que femmes, mères et enseignantes, s’adresse surtout aux parents et porte un regard critique sur la culture dans laquelle les jeunes filles évoluent.
- La guerre des mineurs en Virginie-Occidentale
Dans son nouveau roman Frères insoumis, l’essayiste et romancier Claude Vaillancourt raconte l’histoire vraie d’une lutte syndicale épique ayant opposé, en 1921, des travailleurs des mines de la Virginie-Occidentale à une partie patronale particulièrement brutale. Nous avons discuté avec l’auteur, qui est aussi membre du collectif d’À bâbord !.
Propos recueillis par Isabelle Bouchard
- Chili. Participation des peuples autochtones au renouveau constitutionnel
La constitution chilienne sera bientôt réécrite par une assemblée constituante élue. La question de la place des peuples autochtones et des Afrodescendant·e·s dans cette assemblée, et donc dans la future constitution du pays, est cruciale.
- Les voix multiples d’Octobre 70
Septembre 2020. Par un après-midi d’automne, je me rends au cinéma Beaubien rejoindre ma grande amie Astrid (nom fictif). Elle, d’ascendance canadienne-française. Moi, Québécoise d’origine haïtienne. Nous allons voir le film Les Rose, portant sur ce qu’on appelle « la crise d’Octobre ». Ni elle ni moi n’étions nées au moment de ces évènements.
- La gestionnite aiguë en éducation
L’éducation primaire et secondaire va mal : nous le voyons avec la pénurie de main-d’œuvre, le manque de ressources matérielles telles que les livres ou autres instruments d’apprentissage, ou encore l’état de nombreux bâtiments scolaires… Les méthodes de gestion actuelles, qui relèvent davantage de l’entreprise privée que du service public, sont à revoir afin de garantir une éducation qui soit émancipatrice, tant pour les enseignant·e·s que pour les élèves.
- Projet de loi 21 sur la laïcité. Dénoncer l’inacceptable
Les enjeux de la laïcité et du racisme ne devraient pas être liés. Cependant, la Ligue des droits et libertés (LDL) constate que les débats sur la laïcité au Québec ont trop souvent pour conséquence de cibler et d’exclure certains groupes, en particulier les personnes racisées, en plus de contribuer à rendre le débat social extrêmement toxique.
- Le projet de loi 39 réformant le mode de scrutin doit avoir toutes les chances d’être amélioré
Lorsque l’Assemblée nationale reprendra ses travaux le 15 septembre prochain, le gouvernement Legault entreprendra la seconde moitié de son mandat. Nous souhaitons vivement que le menu législatif que le premier ministre annoncera alors inclut le projet de loi 39 visant à remplacer le mode de scrutin majoritaire actuel par un système mixte à finalité proportionnelle. Nous l’incitons également à renoncer à tenir un référendum sur ce sujet qui aurait lieu en même temps que les élections de 2022.
- Art militant autochtone. Sindy Ruperthouse et nos soeurs en esprit
En 2014, la GRC alléguait qu’il y avait 1 200 femmes autochtones assassinées ou disparues depuis les années 1980. Si on ajustait ce nombre à la population en général, ce serait 32 000 femmes qui seraient dans la même situation, soit autant qu’en temps de guerre. J’ai voulu présenter le cas particulier de Sindy Ruperthouse, une Anishnabeh de la communauté de Pikogan, pour dénoncer le sort réservé aux femmes autochtones par la société dominante.
- Le gérontocide, forme extrême de l’âgisme ?
En cette année deux-mille-vingt après Jésus-Christ, serions-nous en train d’assister à une forme inédite de gérontocide, cette pratique d’« élimination des vieillards » aussi vieille que l’Antiquité [3] ? Cette question épineuse, difficile à manipuler, me taraude depuis plusieurs jours, comme citoyen et comme gérontologue social.
- L’école de village. Au cœur des communautés rurales dynamiques
Au Québec, l’Église a décliné depuis la Révolution tranquille. De nos jours, à Huberdeau comme partout sur le territoire rural, c’est l’école de village qui a repris le rôle d’institution rassemblant la communauté. Les citoyen·ne·s d’Huberdeau et des villages voisins ont dû défendre jusqu’en Cour supérieure l’intégrité des services dispensés dans leur école, leur droit à l’éducation de proximité et leur droit d’être consultés lorsque des modifications de services sont envisagées.
- Étouffer la dissidence. Vingt cinq ans de répression politique au Québec
Collectif, Étouffer la dissidence. Vingt cinq ans de répression politique au Québec, Montréal, Lux, 2016, 152 pages.
- Radio-poubelles et islamophobie. « Business as usual »
À la suite de l’attentat au Centre culturel islamique de Québec le 29 janvier dernier, une puissante vague de sympathie envers la communauté musulmane s’est manifestée. Mais la Coalition sortons les radios-poubelles de Québec est navrée de vous annoncer que la trêve est déjà terminée.
- Pour les droits de quelles femmes ?
Le groupe Pour les droits des femmes (PDF) s’est formé en 2013 lors des débats sur la Charte des valeurs du gouvernement péquiste. Depuis, il s’est exprimé publiquement sur de nombreux sujets, dont les législations concernant les personnes transgenres. Examen d’un discours qui multiplie les exclusions.
- La pathologie managériale
Pour une fois, il n’est pas question d’abolir les cégeps. Dans un récent document de consultation, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, propose « seulement » de créer de nouvelles structures et de revoir la réglementation régissant les établissements collégiaux.
- Pas de capitalisme sans racisme
L’enjeu de la migration et des solutions à y apporter est devenu la question centrale de notre époque. La vague sans précédent de migration de masse en 2015, qui a battu des records avec le déplacement de 244 millions de personnes (juste devant les 232 millions de personnes en 2013), l’illustre bien.
- L’optimisme gouvernemental
À en croire un document du gouvernement québécois, tout va bien en matière de travail au Québec cette année ! Voyez le document ci-contre. Regardons-y de plus près et vérifions si l’enthousiasme du gouvernement est justifié…
- Des conseils pédagogiques du professeur Feynman
Connaissez-vous Richard Feynman (1918-1988) ? Cet attachant et iconoclaste personnage est un des plus grands physiciens du 20e siècle, mais aussi, et c’est à ce titre que je veux en parler ici, un des plus éminents professeurs de physique. Mais d’abord un (très bref) mot sur l’homme et son œuvre.
- À nous l’UQAM !
Entretien avec Marie Blais, présidente du SCCUQ (Syndicat des chargé·e·s de cours de l’UQAM) et Michèle Nevert, présidente du SPUQ (Syndicat des professeur·e·s de l’Université du Québec à Montréal).
Les négociations des conventions collectives des professeur·e·s et des chargé·e·s de cours de l’UQAM se déroulent dans le contexte des négociations de l’ensemble de la fonction publique et d’une grande partie du secteur parapublic. À bâbord ! a rencontré les présidentes du SPUQ et du SCCUQ pour connaître les spécificités de leurs luttes respectives ainsi que les articulations de celles-ci entre elles, avec les étudiant·e·s, avec d’autres enjeux relatifs au secteur universitaire, à l’éducation et aux réformes des services publics en général ainsi qu’au Front commun et à la résistance de la société québécoise organisée contre l’offensive austéritaire. Les lignes qui suivent rapportent les faits saillants d’une vive et cordiale discussion qui a eu lieu dans les locaux du SCCUQ par un chaud après-midi de l’automne du même acabit.
Propos recueillis par Ricardo Peñafiel.
- Faire l’économie du savoir
Il y a quelque chose de contradictoire à associer l’éducation à une forme « d’économie du savoir ». C’est comme s’il fallait admettre que, pour qu’on la prenne au sérieux, l’éducation doive générer des profits et être partie prenante de l’économie. Comme si l’éducation relevait d’une véritable industrie. S’il est vrai qu’elle participe déjà à cette logique, il faut toutefois rappeler que sa visée première doit être émancipatrice, qu’elle doit permettre de générer et de partager des connaissances. Les paradoxes de cette logique économiste sont nombreux et ressortent de manière encore plus évidente dans un contexte d’austérité.
- Guy Rocher
Monument de la pensée intellectuelle québécoise, Guy Rocher a été le sujet de plusieurs ouvrages. Loin de nous l’idée d’en faire ici une recension exhaustive, nous entendons plutôt y puiser des informations susceptibles de nous permettre d’esquisser, à grands traits, des éléments de sa vie qui ont été étroitement associés au changement social au Québec et de présenter certains points forts de sa démarche théorique en sociologie.
- L’école doit devenir un sanctuaire
À Montréal, le 15 janvier 2014, Émilio, 16 ans et résidant au Québec depuis 2008, est convoqué dans un bureau de son école secondaire. On lui dit que si sa mère ne vient pas payer la facture pour régler les frais de son inscription, Immigration Canada sera appelé et sa famille sera déportée. Des frais de 6 000 dollars par enfant et par année sont exigés pour l’inscription de la plupart des enfants sans-papiers dans les écoles publiques québécoises.
- Plan de communication 2.0
C’est avec une assurance tranquille que le Parti libéral a pris le pouvoir le printemps dernier. Notre premier ministre serait un bon docteur, qui nous éloignerait des éclats causés par la charte des valeurs et un éventuel référendum sur l’indépendance du Québec. Profitant d’une belle majorité au Parlement, il gouvernerait en appliquant ses principes très chers de démantèlement progressif de l’État auquel il n’a jamais cessé de croire. Mais il apprendrait des erreurs du passé. Avec un bon plan de communication, la population ne pourrait pas s’empêcher de le suivre.
- Halte aux oléoducs
Les limitations imposées à l’expression de la voix citoyenne par l’Office national de l’énergie (ONÉ) et la Commission parlementaire du gouvernement du Québec n’auront pas réussi à décourager le mouvement d’opposition aux projets destructeurs de l’industrie pétrolière et gazière. Au contraire, cette complicité affichée de nos gouvernements avec l’industrie – sous prétexte d’acceptabilité sociale – aura eu pour effet de galvaniser les troupes.
- Féminicide, version canadienne
La découverte du corps de la jeune Tina Fontaine, à la mi-août, a relancé le débat sur les femmes autochtones portées disparues ou assassinées. Il y a longtemps que les associations de femmes autochtones et l’Assemblée des Premières Nations, le Rapporteur de l’ONU sur les droits autochtones, Amnistie internationale nous alertent sur le caractère inacceptable de cette situation. Cette fois-ci, leur appel doit être entendu.
- Tergiversations écologiques
Si l’année 2012 fut marquée par la question étudiante qui provoqua la plus grande crise sociale des 30 dernières années, l’année 2013 aura été sans conteste celle des enjeux énergétiques. Pour comprendre cette transformation du débat public qui a complètement basculé en l’espace d’une année, il faut replacer la trajectoire économique, politique et idéologique du Parti québécois à l’intérieur de ce que nous pourrions appeler une « charnière historique » entre la fin d’une période libérale et la consolidation d’un nouveau régime.
- Souveraineté alimentaire à la sauce PQ
La nouvelle politique québécoise de souveraineté alimentaire mise en place par le gouvernement Marois au mois de mai était censée incarner une réponse au rapport de la commission Pronovost déposé cinq ans plus tôt. Quelques mois seulement après l’entrée en scène d’un gouvernement péquiste à Québec, le délice avec lequel la première ministre et son ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, François Gendron, faisaient usage du label « souveraineté alimentaire » laissait voir leur plaisir de découvrir ce qui n’est rien de plus qu’une coïncidence linguistique faisant le pont entre agriculture et lexique politique québécois.
- Darwinisme social et sadisme économique
Le 6 janvier 2013, une nouvelle réglementation est entrée en vigueur à l’assurance-emploi. Indiscutablement, il s’agit d’une contre-réforme qui a et aura pour effet de détériorer les conditions matérielles d’existence d’un nombre important de chômeuses et de chômeurs vivant dans les provinces de l’Est. Quels sont les mots appropriés pour décrire la nouvelle réalité que nous ont concoctée les Harper, Finley et Flaherty ? La réponse est suggérée dans le sous-titre ici : « darwinisme social » et « sadisme économique ». Essayons de le démontrer d’une manière irréfutable.
- L’intérêt public ou l’enveloppe ?
Posez-vous la question : si vous étiez absolument certain de pouvoir accepter une grosse enveloppe brune pleine de billets de cent dollars sans que personne ne le sache jamais, l’accepteriez-vous en échange d’un service contraire aux règles ? J’ai posé la question en classe à mes étudiantEs du niveau collégial et la très grande majorité a avoué qu’elle serait prête à se laisser corrompre sans hésiter. C’est là un triste constat, mais c’est peut-être un signe que la croyance en la capacité de l’être humain d’être désintéressé relève de la chimère.
- Le Pacte budgétaire en Europe
Les pays membres de l’Union économique et monétaire européenne (zone euro) sont en train de ratifier le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de la zone euro (TSCG), dit aussi Pacte budgétaire. La France l’a ratifié en octobre. Ce traité instaure une « règle d’or » budgétaire, c’est-à-dire l’interdiction de dépasser 0,5 % de déficit structurel public par rapport au PIB. Cela revient à interdire toute marge de manœuvre pour les politiques économiques. Il fait donc abstraction de la récession générale qui sévit depuis que la crise financière a entraîné les économies dans la débâcle : ainsi, il va accroître les difficultés, ajouter de la récession à la récession, du déficit au déficit, de la dette à la dette.
- Mémoire de Jeanne Lapointe
Je rencontrai Jeanne Lapointe pour la première fois au cours de l’automne 1978. Elle m’invitait à donner une conférence sur « l’écriture et la féminité » dans le cadre des activités qu’elle dirigeait alors au sein du RFUL de l’Université Laval. J’avais peu publié, mais ce peu suffisait à Jeanne pour me situer « du bon côté des choses », comme elle me dit au téléphone en me priant de venir parler à ses étudiants, nombreux. Pas seulement à ceux et celles qui se tenaient avec nous dans le (…)
- Justice sociale et politiques de la santé
« L’injustice sociale tue à grande échelle », déclare le rapport final de la Commission sur les déterminants sociaux de santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et pour cause : être pauvre, au Québec, peut coûter jusqu’à cinq ans d’espérance de vie en santé selon une étude de l’Institut national de santé publique du Québec. L’abondante littérature sur le sujet est en effet univoque : la situation socioéconomique est aussi importante, sinon plus, pour l’état de santé que les saines habitudes de vie et l’accès aux soins de santé.
- Les partenariats publics-privés
L’intrusion du privé dans des secteurs d’activités du domaine public, notamment par le biais des partenariats public-privé (PPP), était l’un des éléments centraux de la réingénierie proposée par le gouvernement Charest dès son arrivée au pouvoir. Les orientations qu’il a adoptées au fil du temps en ont toujours témoigné. Cependant, la teneur de cette privatisation est-elle exprimée clairement par les pouvoirs politiques et, surtout, comprise par la population ? Rien n’est moins certain. Les PPP, sous différentes formes, occupent une place grandissante parmi les projets d’infrastructures au Québec et le réseau de la santé ne fera pas exception à la règle.
- Abolition du placement syndical dans la construction
L’industrie de la construction constitue un gros secteur d’activités occupant plus de 150 000 travailleuses et travailleurs actifs et près de 25 000 employeurs. Par ailleurs, elle brasse plusieurs millions de dollars. Cette industrie est aussi connue pour la violence et les intimidations qui y ont cours ainsi que pour la corruption des employeurs. Chacun se souviendra des « incidents » de la Baie-James de 1972. Plus récemment, plusieurs événements et dénonciations de violence ont de nouveau mis le secteur sous les projecteurs. L’année 2011 s’est d’ailleurs terminée par une modification substantielle de la législation régissant les relations de travail dans le secteur.
- Chartrand le malcommode
Le 12 avril 2010, le réputé syndicaliste québécois Michel Chartrand s’éteignait à l’âge vénérable de 93 ans. En raison des propos tenus par l’ex-ministre de la Justice du Québec, Marc Bellemare, au sujet des relations unissant le premier ministre Charest à des personnages importants de l’industrie de la construction, et de l’annonce des travaux de la Commission Bastarache, l’événement n’a pas suscité autant d’attention médiatique qu’on aurait pu le souhaiter. Pourtant, plusieurs mois avant que Chartrand ne meure, le cinéaste Manuel Foglia a eu l’heureuse idée de le filmer et d’interroger des personnalités connues à son sujet afin de tracer un portrait synthétique de celui qui fut une des figures-clefs du syndicalisme québécois de la deuxième moitié du XXe siècle.
- La Diversité québécoise en débat
La Diversité québécoise en débat
Sous la dir. de Bernard Gagnon, Montréal, Québec Amérique, 2010, 269 p. - Appartenances religieuses, appartenance citoyenne
Sous la direction de Paul Eid, Pierre Bosset, Micheline Milot et Sébastien Lebel-Grenier, Appartenances religieuses, appartenance citoyenne, PUL, 2009, 425 p.
Rubriques (57)
- Dossier : Démocratiser l’économie
- No 004 - avril / mai 2004
- Dossier : Cégeps – 50 ans d’existence
- No 033 - février / mars 2010
- Dossier : Côte-Nord - Nitassinan / Territoires enchevêtrés
- No 050 - été 2013
- Dossier : L’eau, c’est politique
- No 054 - avril / mai 2014
- Dossier : Le droit à la ville
- Dossier : Saguenay - Lac-St-Jean. Chroniques d’un royaume