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Articles (1340)
- La médicalisation de la naissance
Pour la deuxième fois, À Bâbord ! ouvre ses pages à la Coalition pour la santé sexuelle et reproductive. Cette série d’articles porte sur la médicalisation de la sexualité et de la vie reproductive et vise à mettre en garde contre un discours et des pratiques médicales qui envahissent notre conception du corps et de la santé.
- Un autre regard sur l’accouchement
The Business of Being Born, un film de Ricki Lake et Abby Epstein (États-Unis, 2008)
- Une coalition à la défense du fjord
La résistance s’organise au Saguenay pour protéger le fjord contre trois projets industriels qui menacent cet écosystème fragile. À bâbord ! s’est entretenu avec Adrien Guibert-Bartez, co-porte-parole de la Coalition Fjord, le regroupement qui coordonne les mobilisations. Propos recueillis par Valérie Beauchamp.
- Une révolte citoyenne par l’art
Au Québec, l’expression art engagé évoque spontanément les années 1970, décennie pendant laquelle une masse critique d’artistes s’est mobilisée du côté des forces militantes marxistes, indé-pendantistes, féministes. Depuis, cette période est évoquée avec nostalgie ou cynisme (selon l’analyse produite), mais très souvent comme un moment historique passé. L’ère de l’art engagé serait révolue ! Pourtant, avec la résurgence du militantisme lié aux protestations antiguerre, aux mouvements altermondialistes, aux préoccupations environnementales et équitables, on assiste, depuis une dizaine d’années, à un regain de l’engagement artistique et politique et à une redéfinition de ses paramètres.
- Abolition du placement syndical dans la construction
L’industrie de la construction constitue un gros secteur d’activités occupant plus de 150 000 travailleuses et travailleurs actifs et près de 25 000 employeurs. Par ailleurs, elle brasse plusieurs millions de dollars. Cette industrie est aussi connue pour la violence et les intimidations qui y ont cours ainsi que pour la corruption des employeurs. Chacun se souviendra des « incidents » de la Baie-James de 1972. Plus récemment, plusieurs événements et dénonciations de violence ont de nouveau mis le secteur sous les projecteurs. L’année 2011 s’est d’ailleurs terminée par une modification substantielle de la législation régissant les relations de travail dans le secteur.
- Le démantèlement
C’était hier. Dans le tourbillon du développement de l’industrie lourde, de celle des pâtes et papiers et de la production de lingots d’aluminium, au début du 20e siècle, on promettait que la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean allait devenir la Chicago du Nord. Quelque 100 ans plus tard, force est de se demander si notre région ne deviendra pas plutôt une Detroit du Nord avec ses échecs, ses ruines et ses rêves brisés.
- Une mission dévoyée
Lorsque l’Organisation européenne de coopération économique, formée par les Américains après la guerre pour distribuer les 12 milliards d’aide du plan Marshall, eut terminé son travail, on convint chez les techniciens de la « modernisation » de prolonger l’effort de rattraper l’Amérique et d’élargir le mandat de l’organisation pour y inclure l’éducation, c’est-à-dire le capital humain, c’est-à-dire la main-d’œuvre, dont la notion apparaissait justement dans la charte. C’était en 1961. (…)
- Que faire pour contrer la montée de la droite ?
Françoise David est connue de nous tous. Depuis la marche des femmes de 1995 jusqu’à celle du 12 octobre de l’an 2000, en passant par son rôle à la tête de la FFQ ou au sein de l’organisme Au bas de l’Échelle, elle n’a cessé d’apparaître comme l’une des figures de proue de la gauche féministe et sociale du Québec. Sa décision de fonder D’abord Solidaires et de ne pas opter de participer à la construction de l’UFP en a étonné et fait réfléchir plus d’un-e. Nous l’avons rencontrée. Voici quelques-uns des moments les plus forts de cet échange mutuellement fructueux.
- Le chemin de la révolte. Entretien avec Dominic Champagne
Dominic Champagne est un auteur et metteur en scène au parcours théâtral tumultueux, allant de l’underground, avec Cabaret Neiges Noires, jusqu’au Cirque du Soleil à Las Vegas. Il est aussi l’un des artistes québécois dont les engagements sont les plus visibles et les plus percutants, principalement ceux en faveur de la protection de l’environnement. Il nous explique les liens qu’il entretient entre son travail d’artiste et ses interventions militantes. Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- « Ils veulent diminuer notre terre ! »
Dans l’État mexicain de Puebla, au cœur de la Sierra Nororiental, des sociétés d’énergie tentent d’harnacher d’importantes rivières à travers plusieurs projets de barrages hydroélectriques, au détriment des populations locales. Mais la résistance s’organise et les victoires s’accumulent.
- La contamination des mots
C’est un euphémisme de dire qu’on entend beaucoup parler de la contamination des eaux – à moins que ce soit un leurre –, mais beaucoup moins de la contamination des mots. Alors que Guy Laliberté, grâce à l’assistance veule et bénévole des médias, tente de fasciner le monde avec la promotion de sa Fondation One Drop (qu’il appelle fallacieusement sa Mission sociale et poétique), la lecture ou la relecture de Don Quichotte s’avère hautement désaltérante. Sûrement pas pour comparer le Chevalier à la Triste Figure à la tête heureuse de Guy Laliberté, mais pour l’y opposer.
- Le dossier nucléaire iranien et le Conseil de sécurité
Siddharth Varadarajan, journaliste indien de premier plan, est l’éditeur-adjoint du journal de gauche The Hindu. En novembre 2005, l’Association des correspondants auprès de l’ONU lui a décerné le prix Elizabeth Neuffer pour sa série d’articles intitulée « Le casse-tête iranien », traitant des relations entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Reconnu comme l’un des principaux experts sur la question du programme nucléaire iranien, amplement consulté et cité dans le monde entier, M. Varadarajan est cependant méconnu dans le monde francophone. À bâbord ! offre ici à ses lecteurs et lectrices son analyse en profondeur de cette question cruciale.
- Pour une symbiose entre l’être et la nature
L’idée d’une transition écologique est un concept étranger aux nations autochtones puisque la prise en compte de la nature et de l’écologie y est inhérente et fait donc partie de leur culture. Le territoire, c’est ce qui nous identifie en tant que Nation, dit la représentante jeunesse pour Femmes autochtones du Québec. Il s’agit moins pour nous d’une « transition » que d’une transmission de ces valeurs.
- Maternité et médecine. Silence, on accouche !
Longtemps, l’expérience de l’enfantement a appartenu aux femmes : celles qui donnaient naissance et celles qui les accompagnaient. Ce dossier commence avec l’histoire de la dépossession des femmes de leur savoir et de leur puissance d’agir. Dépouillées de leur pouvoir, de leur corps et de l’acte de donner naissance, les femmes deviennent des figures passives de leur accouchement, des objets qu’il est possible de manipuler sans consentement. Des utérus qu’on fait accoucher. La construction de l’accouchement comme évènement médical requérant contrôle et surveillance de la part de l’institution hospitalière s’est échelonnée sur plusieurs siècles.
« Silence, mesdames, on vous accouche ! »
- La crise de la croissance
Depuis l’automne 2008, aucun reportage sur « l’état de santé » de l’économie mondiale ne passe à côté d’une question fondamentale : à quand le retour à la croissance ? Beaucoup d’efforts sont mis en place pour stimuler l’économie afin de retrouver rapidement le chemin d’une expansion soutenue et continue. Pourtant, les mêmes journaux télévisés qui, d’une voix, espèrent retrouver le chemin de la prospérité, se montrent de plus en plus soucieux de développement durable et de lutte aux changements climatiques. Il y a donc là imbrication de deux discours pourtant irréconciliables : d’un côté une défense non critique de la croissance économique comme souverain bien de la vie civilisée et, de l’autre, la reconnaissance de la nécessité de « protéger » l’environnement des activités humaines.
- Éducation sexuelle et pulsions mercantiles
Sharon Lamb et Lyn Mikel Brown, deux professeures américaines connues depuis une vingtaine d’années pour leurs recherches sur les femmes et les filles, ont publié en 2006 le livre Packaging Girlhood : Rescuing Our Daughters from Marketers’ Schemes [1]. Ce livre, qu’elles ont écrit en tant que femmes, mères et enseignantes, s’adresse surtout aux parents et porte un regard critique sur la culture dans laquelle les jeunes filles évoluent.
- Impérialisme culturel à l’ère du capitalisme numérique
Lors d’un événement organisé par l’Association canadienne des producteurs médiatiques qui s’est tenu à Ottawa le 31 janvier dernier, la PDG de la CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, a critiqué la domination de Netflix au Canada en faisant un parallèle entre la plateforme de diffusion numérique américaine et l’Empire britannique.
- Crise du logement : tout va très bien, madame la ministre
Alors qu’une grave crise du logement sévit au Québec, frappant durement les personnes locataires, les élu·e·s et les représentants des propriétaires immobiliers se relaient pour nous assurer que tout va pour le mieux. Que révèlent ces discours, et que leur répondre ? Propos recueillis par Alexis Ross.
- Chili. Rébellions populaires contre le néolibéralisme
Depuis le 18 octobre 2019, le Chili néolibéral du président Piñera est entré en crise, en proie à une vaste rébellion populaire touchant le pays entier. En ce début de novembre 2019, les blocages sont partout, laissant voir que se joue un véritable bras de fer politique entre forces sociales irréductiblement opposées.
Photos : Fabián Muñoz.
- Le travail invisible, angle mort des luttes sociales ?
Vous vous souvenez peut-être de la bande dessinée Fallait demander, publiée il y a un peu plus d’un an sur Facebook. La bédéiste Emma y abordait l’épineux sujet de la charge mentale, qui réfère au fardeau cognitif que portent beaucoup de femmes qui doivent « penser à » et s’assurer que « tout soit fait » à la maison. S’il ne s’agit pas d’un problème récent, il doit toutefois être élargi et examiné à nouveau par les mouvements féministes et progressistes.
- Adolescentes
Alors que Greta Thunberg est l’objet d’attaques de chroniqueurs conservateurs au Québec et dans le monde, nous publions sur notre site la chronique de Martine Delvaux de notre numéro estival (toujours en kiosque).
- Les 30 glorieuses et la révolution culturelle
Les transformations politiques, économiques et sociales engendrées par la Révolution tranquille ont été bien étudiées. Il n’en est pas de même de la révolution des mœurs et de la culture. Elle a si profondément subverti le Québec que n’importe quel Québécois qui s’était exilé à la fin des années 1950 ne le reconnaissait plus lorsqu’il y revenait une décennie plus tard.
Cette transformation radicale des mentalités affecte, avec une périodicité et une intensité variables, toutes les sociétés (…) - Le gars dans le milieu de la place
Les bras en l’air en plein Santiago
Il était dans le milieu de la rue, les bras en l’air, en train de rouspéter contre une facture erronée. Le timbre de voix de Michel Chartrand a augmenté quand il a su que l’hôtel Carrera, où il logeait, appartenait à la compagnie International Telephone and Telegraph (ITT), celle-là même à qui les Libéraux avaient donné un fief sur la Côte Nord et qui finançait déjà en douce le coup d’État à venir. Plus tard, j’ai bien compris le rôle que Chartrand (…) - Sensibilité sociale à fleur de peau
Benoit Pilon est une exception dans le cinéma québécois. Loin de nous présenter des films formatés pour plaire ou cherchant à s’adapter à l’air du temps, il nous introduit en toute discrétion dans l’univers de personnages originaux et décalés. Il nous les montre dans leur intimité, dans leur fragilité, et nous force par la bande à réfléchir aux soubresauts de notre histoire contemporaine. Après Rosaire et la Petite Patrie, dans lequel on rencontre son vieil oncle ancré dans une région qui lutte pour sa survie, et Roger Toupin, épicier, qui nous raconte l’histoire d’un homme dépassé par les changements trop rapides autour de lui, il nous revient avec Nestor et les oubliés, qui nous présente un orphelin de Duplessis solide, fier et bien vivant. Par ce film comme dans les précédents, Benoit Pilon a su marquer le documentaire québécois d’une belle touche de sensibilité. À bâbord ! l’a rencontré.
- Mondialisation et tiers-mondisme
Le 18 avril 1955 s’ouvrait la Conférence de Bandoung, en Indonésie, en présence notamment de Chou En Lai (Chine), de Gamal Abdel Nasser (Egypte), de Jawaharlal Nehru (Inde) et de Soekarno (Indonésie). Cette première grande rencontre des pays nouvellement indépendants allait poser les bases de ce que deviendra le mouvement des pays non alignés, plus tard connu sous le nom du Groupe des 77. Aziz Fall, dans le premier d’une série de deux textes, revient sur ce moment fondateur du tiers-mondisme.
- Black Mirror. Technos vampiriques
Mêlant habilement une anticipation scientifique réaliste et des scénarios d’horreur cauchemardesques, Black Mirror marque l’imaginaire de son vaste public, y compris à gauche, depuis ses débuts. Lancée en 2011 par Charlie Brooker, la série britanno-américaine revient en 2019 pour une cinquième saison.
- Les guérisseuses
Les auteures du collectif Faire partie du monde (Éditions du Remue-Ménage, 2017) souhaitent « sortir des chemins que la domination se fraye violemment aussi bien sur la Terre que dans le corps des femmes ». Intelligentes et percutantes, ces paroles témoignent des pratiques écoféministes et des guérisons qu’elles peuvent apporter.
- Projet Montréal à la conquête de l’arrondissement Villeray-St-Michel-Parc-Extension
Mardi 28 août 2017, l’équipe de Projet Montréal dédié à l’arrondissement de Villeray-St-Michel-Parc-Extension (VSMPE) s’est réunie en vue de l’investiture des candidates et candidats aux différents postes, soumis au vote des citoyennes et citoyens habitant les différents quartiers.
- Documentation à perte de vue ou documentation humanisée
À l’échelle planétaire, on reconnaîtra aisément l’existence d’une situation de fraction documentaire et informatique qui met hors circuit une très forte majorité d’humains. Pour notre part, l’avalanche d’informations et notre branchement perpétuel tendent à nous rapprocher de ce paradoxe que chantait Jacques Dutronc : « on nous dit tout, on nous dit rien ». Le tout et n’importe quoi à l’information mène à une forme de marécage de l’esprit qui, pour dégager un minimum de signification, exige une compréhension de l’information, un triage de base. Il faut discriminer et, ultimement, tirer du sens à partir du fatras documentaire qui, plus souvent qu’autrement, distrait, déconcerte, quand on ne va pas carrément jusqu’à faire l’impasse pour éviter toute préoccupation.
- Qui parle lorsque parle Mathieu Bock-Côté ?
Les thèses nationalistes conservatrices de Mathieu Bock-Côté (MBC) sont de plus en plus remarquées et discutées. Celui qui sévit depuis une douzaine d’années dans les pages d’organes intellectuels vendus à sa cause semble avoir acquis un capital intellectuel qui force la réplique de ses adversaires. Cette trajectoire apparemment ascendante n’est pourtant pas le produit d’un génie particulier ou le fait héroïque d’un auteur isolé qui signe des camouflets incendiaires dont la seule originalité s’imposerait à la lecture. C’est tout le contraire.
- La leçon de Sainte-Paule. Une histoire politique des Opérations Dignité
Au début des années 70, le gouvernement du Québec prend la décision de fermer plusieurs villages de l’Est-du-Québec, arguant que ceux-ci ne peuvent répondre aux besoins de leur population. Plusieurs familles s’opposent à la perte de leurs terres et se mobilisent dans ce qui portera le nom des Opérations Dignité pour lutter contre ce déracinement forcé.
- Comment rendre l’extrême droite présentable
Les succès considérables de l’extrême droite dans le monde risquent-ils de se reproduire chez nous ? Peu réceptives d’emblée à ce mouvement, les populations québécoise et canadienne sont confrontées à une grande opération de séduction des partis de cette tendance.
- Prolifération des condos, densification et exclusion
Le visage de Montréal se transforme peu à peu avec la construction de hautes tours d’habitation qui s’imposent dans le paysage. Les logements y sont coûteux et luxueux. Même pour celles et ceux qui n’y habitent pas, ces édifices imposent un type d’urbanisme qui aura d’importantes conséquences.
- Noir·es sous surveillance à Montréal
En réponse à une panique morale concernant le crime armé, le SPVM a lancé une série de nouvelles opérations ciblant les jeunes noir·es et racisé·es, notamment l’installation de plusieurs nouvelles caméras de surveillance. La mise sous surveillance des personnes noires est une vieille stratégie à Montréal et elle doit être abolie.
- Un retour à la vie normale ?
Ce texte est mon plaidoyer pour ne pas nous laisser séduire par l’idée d’un « retour à la vie normale ». Les graves conséquences de la pandémie doivent résonner comme un appel à changer en profondeur les rapports sociaux, pour éviter que les prochaines crises du genre ne soient aussi dévastatrices.
- Contre le racisme systémique. Les infirmières en première ligne
La mort de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette dans des circonstances nébuleuses et violentes a créé une onde de choc soudaine au Québec, signe d’une amnésie collective qui dure depuis des décennies en ce qui concerne le traitement des Autochtones.
Avec la collaboration de Louisa Argun et Isabelle Wallace*
- Que peut-on attendre du tramway ?
L’annonce du projet de réseau structurant de transport en commun (RSTC) à Québec a fait couler beaucoup d’encre et nourri de nombreuses tribunes, chacun y allant de son interprétation et de sa lecture. Dans les discussions ayant eu lieu autour du tramway et de ses effets, la science a été mise de côté pour faire place aux opinions. Ce texte propose d’explorer les impacts possibles sur la base de faits, soit d’études reconnues et publiées.
- Splendeur et misère des coalitions
Les causes se gagnent plus facilement quand l’union fait la force. Syndicats et organisations citoyennes jugent souvent nécessaire de former des coalitions afin de mettre en commun leur énergie pour une cause particulière et lutter plus efficacement. Mais ces réseaux n’ont pas la vie facile, le plus souvent à cause d’un manque d’argent.
- Le gérontocide, forme extrême de l’âgisme ?
En cette année deux-mille-vingt après Jésus-Christ, serions-nous en train d’assister à une forme inédite de gérontocide, cette pratique d’« élimination des vieillards » aussi vieille que l’Antiquité [2] ? Cette question épineuse, difficile à manipuler, me taraude depuis plusieurs jours, comme citoyen et comme gérontologue social.
- « Y’a qu’à » - La CAQ et l’éducation
Peut-être y a-t-il, médiatiquement et politiquement, de salutaires insignifiances, une stratégie visant à ne rien dire de trop marqué, pleine de sous-entendus, qui permettrait d’éviter les vagues et les critiques, tout en fédérant peurs, espoirs et ressentiments de tous poils, par-delà les contradictions. Ainsi en irait-il de la Coalition avenir Québec (CAQ). L’inexistence de ce parti dans la vie des idées au Québec et l’insipidité de son discours ont pour effet que l’intellectuel·le lambda, quel que soit son penchant idéologique, n’a sans doute pas consacré plus de quinze minutes de sa vie à réfléchir à la CAQ, à cette possibilité jadis improbable : un gouvernement Legault.
- Petite histoire d’une ronde de négociations collectives
L’enjeu principal pour les membres du Front commun 2015 était d’obtenir pour les trois prochaines années des augmentations salariales de 13,5% pour pallier les mesures d’austérité en cours. Les pertes de pouvoir d’achat de 2010 à 2015 jumelées à des hausses de tarifs de maints services de base (électricité, transport, frais de garde, etc.) nécessitaient ce rattrapage. Il y a loin de la coupe aux lèvres.
- Un parcours singulier
Il y a de ces gens qui vous vampirisent et vous soutirent toute votre énergie. Eh bien, Monique Béchard est tout le contraire : elle vous transfuse de sa bonne humeur dès la première rencontre. Entretien avec une femme au franc-parler.
- La hantise du hijab chez Djemila Benhabib
Les employés de la fonction publique et parapublique devraient s’abstenir du port de signes religieux ostentatoires ; la loi doit être la même pour tous, indépendamment des croyances ou incroyances de chacun ; les accommodements raisonnables qui visent à satisfaire les positions fondamentalistes de chrétiens, musulmans ou juifs me semblent peu recommandables. Je partage donc ces positions avec Djemila Benhabib, y compris son jugement sur la recherche névrotique du consensus au Québec (Les (…)
- Un stade démontable...permanent ?
Le stade olympique de Londres comptera 80 000 places. Afin d’en assurer la pérennité, on a pensé à édifier une structure démontable permettant de réduire l’ensemble à 25 000 places, en faisant du coup une infrastructure moins coûteuse à gérer, et s’intégrant davantage dans l’East End de Londres, fortement défavorisé, en lui fournissant des installations sportives de proximité. Mais c’était sans compter sur les intérêts du sport professionnel…
- La libération animale
Il y aura bientôt quarante ans – pour être exact, le 5 avril 1973 –, j’ai fait paraître dans The New York Review of Books la recension d’un ouvrage précurseur de ce qui allait devenir le nouveau mouvement en faveur des droits des animaux. Ce livre, Animals, Men and Morals, était un ouvrage collectif édité par Stanley et Roslind Godlovitch et John Harris.
- Irréductibles traces
Il y a des moments dans l’Histoire qui ouvrent des champs (chants ?) de possibles en rupture avec l’ordre établi et qui, par-delà la répression et la censure, laissent de multiples traces. De la Révolution française aux collectivités espagnoles de 1936, en passant par l’aventure du Che et de la Révolution russe, ces événements (au sens fort du terme) semblent tisser une trame dont il s’agit d’extraire les joyaux cachés. De tous ces moments, mai 68 brille encore d’un éclat qui en gêne plus d’un, y compris un certain président d’une certaine république. « Je veux tourner la page de mai 68 une bonne fois pour toutes », clame-t-il. Face à l’arrogance des puissants, le dessin et la chanson peuvent alors sembler des armes bien fragiles. Ce sont pourtant celles-là que Dominique Grange et Tardi ont empoignées en produisant un magnifique album BD-CD, 1968-2008… N’effacez pas nos traces !
- UQAM la Rouge
Quand je discute avec des baby boomers progressistes ou avec des personnes ayant milité durant les années 1970, on me dit souvent qu’à l’échelle du Québec, les années 1980, c’est la décennie perdue, la décennie la plus sombre pour la gauche, pour les mouvements sociaux, bref, pour les grandes luttes visant la transformation sociale. Probablement que ces personnes ont en tête la grave récession de 1981-1982 et la terrible réorganisation économique subséquente faite sur le dos des travailleuses et des travailleurs. Elles doivent songer aussi à l’échec référendaire de 1980, suivi de l’infâme rapatriement constitutionnel de 1982, puis de la confusion dans laquelle sera plongé le PQ avec son « beau risque ». J’imagine qu’elles pensent aussi à la dissolution des organisations marxistes-léninistes En lutte ! et PCO. Sans compter l’abominable raclée qu’ont mangée les syndicats du secteur public et parapublic en 1982-1983, raclée dont ils ne se sont pas encore remis d’ailleurs. C’est vrai que décrit comme ça, a posteriori, le portrait laisse songeur. Toutefois, sur le coup, je ne l’ai jamais vécu de cette façon-là. Les militantEs du mouvement étudiant non plus.
- Le droit à la santé, un droit fondamental
Le Québec doit indiquer à la Cour suprême, d’ici juin 2006, les mesures qu’il entend adopter en réaction au jugement Chaoulli, lequel rend inconstitutionnelles les dispositions législatives interdisant le recours à des assurances privées afin d’accéder à des services de santé privés. Dans sa requête pour demande de sursis, il a annoncé qu’il devait procéder à une analyse de toutes les solutions disponibles et de leurs effets sur le système juridique, social, organisationnel et budgétaire du (…)
- Main basse sur l’eau de Montréal
Nous le constatons malheureusement tous les jours : le gouvernement « conservateur » de Jean Charest adore jouer au mécano avec les acquis sociaux. Il préfère toutefois démonter au lieu de construire. La décision d’aller de l’avant avec les défusions s’inscrit dans cette volonté de tout faire éclater afin que le privé puisse ensuite ramasser les morceaux.
- Les 70 ans de la grande marche des chômeurs sur Ottawa
Le chômage et la misère ressemblent beaucoup à un hiver qui n’en finit plus : gris et sordide. Considérés trop souvent comme une défaillance ou une « catastrophe », les problèmes sociaux sont naturalisés et, par le fait même, semblent sans Histoire . Le désarroi qui en résulte nous laisse alors sans prise sur le présent. Il est donc urgent de nous réapproprier notre passé afin, au minimum, d’en tirer des leçons pour l’avenir.
1935-2005, soixante-dix ans nous séparent ainsi de la Marche des (…) - Ces gens qui m’expliquent la vie
Qui n’a jamais eu l’honneur de se faire expliquer la vie par un homme sur des sujets concernant les femmes ? Or, cette irritation quotidienne n’est pas seulement l’apanage masculin, puisque de nombreuses femmes blanches reproduisent ce schéma envers les femmes racisées.
- Queer et féminisme. Entrevue avec toutEs ou pantoute
toutEs ou pantoute est un balado queer-féministe interrégional qui explore divers enjeux sociaux en mêlant la théorie, l’art, la science et le militantisme. À bâbord ! a échangé avec deux de ses créateurices pour réfléchir aux solidarités possibles et nécessaires entre mouvements queer et féministe.
Avec Laurie La Fée Perron et Alexandra Turgeon, animateurices du balado toutEs ou pantoute
Propos recueillis par Claire Ross
- Piotte et le syndicalisme de combat
Voici la version intégrale d’un article de Jacques Pelletier paru en version courte dans notre numéro 87.
- Vivre et mourir dans l’ombre des monuments
Les mythes porteurs du récit national contribuent à la machine à oublier en gommant les multiples antagonismes de classes qui se sont institués dans l’histoire. Puisqu’ils participent à la fabrique du consentement, plusieurs sont à déconstruire pour saisir les enjeux populaires de la période de la consolidation industrielle au Saguenay–Lac-Saint-Jean (1888-1929).
- Les innocentes
Coproduction franco-polonaise, le dernier long métrage de la cinéaste Anne Fontaine met en scène avec brio un drame méconnu de la Pologne occupée par les Soviétiques.
- Une culture de l’inculture
Les enseignants et leurs élèves évoluent au sein d’un système éducatif qui préconise, en théorie, un accès à la culture pour tous. Le programme de formation de l’école québécoise du ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) privilégie le rehaussement culturel des disciplines et des matières à enseigner. Comment expliquer que de jeunes Québécois – de milieux défavorisés, entre autres – n’aient encore jamais mis les pieds dans un musée ? Le chemin pour y arriver semble semé d’embûches. Il est temps d’affirmer un réel plaidoyer pour la culture dans l’éducation.
- Une crise peut en cacher une autre
Depuis le déclenchement officiel de la crise financière, car, croit-on, elle est différente d’une crise économique, les médias nous ont appris qu’il existe une économie virtuelle et une économie réelle. Dans la première on a des crises financières et dans la seconde, des crises économiques. En fait, les deux économies se retrouvent en crise à ce moment-ci.
- La situation psychopolitique du Québec
Je ne souhaite pas parler ici de la valeur et des limites de la pratique des accommodements raisonnables. Je veux parler de « l’Affaire Hérouxville », en particulier du texte des « Normes de vie » rendu public par la municipalité mauricienne et de la réaction médiatique et politique à ce texte. Dans les suites de l’affaire, il m’a en effet semblé que nul n’a été en mesure de dire quelque chose sur la lettre du texte. Apparemment approuvé par une majorité silencieuse, le texte des « Normes de vie » a été, du côté de l’élite parlante québécoise, ou bien (1) rejeté du revers de la main (ignorance et paranoïa auront alors été attribuées aux rédacteurs), (2) ou bien qualifié de maladroit pour le détourner de son propos (certains y voyant une manifestation démocratique, d’autres y détectant un républicanisme à la québécoise), (3) ou bien, et c’est ce qui en restera, ridiculisé.
- Négociations du secteur public. Une société à reconstruire, une planète à sauver
C’est avec appréhension que plusieurs salarié·e·s du secteur public envisagent le prochain duel que sera la négociation des conventions collectives. Le gouvernement caquiste demeure foncièrement attaché au même credo néolibéral que son prédécesseur. Face à lui, des organisations syndicales extrêmement prudentes, malmenées par la droite depuis des décennies, se présentent en rangs dispersés.
- La restitution des terres, clé de la vitalité des systèmes alimentaires autochtones
Les peuples autochtones [3] sont à la tête d’un mouvement pour la souveraineté alimentaire qui repose sur la restauration des systèmes agroalimentaires ancestraux. Bien que nous nous efforcions de restaurer ce que le colonialisme a confisqué de nos tables, il demeure que sans réparation ni restitution de nos territoires, aucune justice n’est possible. La souveraineté alimentaire passe par la restitution des terres.
- Signe religieux. Une notion à déconstruire
Le signe religieux est un enjeu clivant au Québec. En tant que sémioticien·ne·s, nous souhaitons contribuer à ce débat. L’objectif n’est pas d’interroger la laïcité, ni le droit à l’affirmation et à la revendication de son appartenance religieuse. Ce que nous interrogeons ici, c’est la conception de la laïcité maniée à partir de la notion du « signe religieux qui pose problème ». Plutôt nébuleuse, la récente Loi sur la laïcité de l’État ne propose en effet qu’une vague définition de cette notion.
- Court circuit panoramique D.I.Y.
Le punk, malgré ses outrances et ses révoltes, a subi, comme à peu près tous les idiomes musicaux, la récupération commerciale et capitaliste d’une part, et, d’autre part une standardisation de « style » dans laquelle l’histoire de la musique (médias, hits, encyclopédies, etc.) l’a confiné. Envers et contre ce triste réductionnisme, prenons les chemins de traverses séditieux en allant à la rencontre de l’underground – au lieu d’Internet, allons pour ce faire dans les salles de seconde zone pour rencontrer cette musique enragée !
- Nourritures nordiques
Le Grenier boréal est une coopérative agricole et alimentaire située à Longue-Pointe-de-Mingan, un peu au nord du 50e parallèle. À bâbord ! est allé sur place en avril dernier pour discuter du projet, voir les installations et constater que les défis, tout comme la neige, abondent.
- Les temps sauvages
On pourrait dire de Mario Vargas Llosa ce que l’on a déjà fait remarquer à propos de Balzac. L’écrivain, chez lui, écrit contre l’homme politique, son idéologie et ses convictions. Démocrate libéral, partisan du libre marché, il écrit des romans inspirés par une vision du monde critique qui fait voir le vrai visage des dictatures. En cela, ils s’avèrent objectivement progressistes, ce qui constitue un étonnant paradoxe.
- Commission Viens. Réconciliation et (in)action
À l’automne 2019, le commissaire Jacques Viens déposait le rapport final de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics. Un total de 142 appels à l’action y étaient formulés afin d’améliorer les relations entre les Autochtones et les services de police, de justice, correctionnels, de protection de la jeunesse, ainsi que les services de santé et services sociaux. Le gouvernement du Québec annonçait le 17 septembre 2021 que 68 appels à l’action avaient été réalisés ou étaient en voie de l’être. Qu’en est-il vraiment ? Deux membres du Comité de suivi des appels à l’action de la commission Viens partagent leurs observations. Propos recueillis par Samuel Raymond.
- « Copagande », l’art de légitimer l’institution
Le maintien en place de l’institution policière dans nos sociétés suppose un travail considérable sur les esprits. Cela se voit notamment dans les œuvres cinématographiques et télévisuelles (Bon cop bad cop, De père en flic, 19-2, District 31, etc.) et dans de nombreuses opérations de relations publiques, allant de visites dans les écoles à la participation de policier·e·s à titres « d’expert·e·s » dans des médias d’information.
- Les voix multiples d’Octobre 70
Septembre 2020. Par un après-midi d’automne, je me rends au cinéma Beaubien rejoindre ma grande amie Astrid (nom fictif). Elle, d’ascendance canadienne-française. Moi, Québécoise d’origine haïtienne. Nous allons voir le film Les Rose, portant sur ce qu’on appelle « la crise d’Octobre ». Ni elle ni moi n’étions nées au moment de ces évènements.
- 25 ans des États généraux sur l’éducation. Que sont devenus les « rails de l’égalité des chances » ?
En 1995, à l’occasion des États généraux sur l’éducation, le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Premier article d’une brève série, pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- Un siècle de solidarité ouvrière
Le Conseil central du Montréal métropolitain – CSN (CCMM-CSN) est reconnu comme une organisation syndicale militante, combative et solidaire, toujours présente au cœur des luttes politiques et sociales. Son influence sur la vie politique montréalaise et québécoise au cours du XXe siècle est indéniable et se poursuit aujourd’hui. Pour souligner son 100e anniversaire, nous proposons un rapide survol de son histoire [4].
- Inégalités sociales et environnementales. Portrait géographique à fine échelle
La distribution géographique des inégalités, qu’elles soient sociales, liées à la qualité de l’environnement ou encore à l’accessibilité aux services, n’est pas un phénomène qui relève du hasard.
- Entre la 5G et les Amish
En septembre 2020, le président français Emmanuel Macron annonçait l’irrémédiable venue de la 5G sur le territoire français en déclarant : « La France va prendre le tournant de la 5G parce que c’est le tournant de l’innovation. Et j’entends beaucoup de voix qui s’élèvent pour nous expliquer qu’il faudrait relever la complexité des problèmes contemporains en revenant à la lampe à l’huile. Je ne crois pas au modèle amish. »
- « Nous n’avons pas à subir ce qu’on nous impose » - Entrevue avec Alyssa Symons-Bélanger
Alyssa Symons-Bélanger [5] est une artiste autodidacte, activiste et facilitatrice, qui a participé à plusieurs actions de perturbation en matière environnementale. Elle a notamment participé au blocage de la ligne 9 de Enbridge pour s’opposer à son inversion et, en 2016, à la perturbation des audiences de l’Office national de l’Énergie (ONE) pour s’opposer au projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada.
Propos recueillis par Amélie Nguyen avec l’aide de Frédérique Godefroid
- Catalogne. La rue prend l’initiative
Tous les paris sont ouverts sur les issues possibles de l’affrontement entre la Catalogne et le gouvernement espagnol depuis les résultats électoraux du 10 novembre 2019. La grande et inquiétante nouveauté de cette élection est le renforcement inédit de l’extrême droite qui, depuis les élections précédentes tenues en avril dernier, a plus que doublé sa représentation en recueillant plus de 15 % des voix au niveau national.
- Quels droits pour les travailleuses et travailleurs migrants temporaires ?
Alors qu’elles et ils rendent possible la souveraineté alimentaire au Québec, les travailleuses et travailleurs migrants sont invisibles et leurs voix, inaudibles. Ils et elles sont pourtant régulièrement victimes de graves violations de leurs droits. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a même dénoncé la discrimination systémique à leur égard depuis 2011. À bâbord ! a rencontré Michel Pilon et Mostafa Henaway [6], qui œuvrent au quotidien à la défense de leurs droits. Propos recueillis par Amélie Nguyen.
- Reprendre parole. Entrevue avec la maison d’édition Diverses Syllabes
Nouvelle maison d’édition fondée à l’été 2020, Diverses Syllabes a soulevé un grand intérêt dans le milieu littéraire et au-delà. À bâbord ! a rencontré trois des co-fondatrices.
Version intégrale de l’entrevue parue dans le numéro 86 de la revue.
Avec Sayaka Araniva-Yanez, Brintha Koneshachandra et Paola Ouedraogo
Propos recueillis par Alexis Ross
- Comment la critique du « politically correct » nous enfonce dans le brouillard
Avec les récents livres de Mathieu Bock-Côté et de Pierre Mouterde consacrés au « politiquement correct », un certain confusionnisme idéologique s’étend du conservatisme au progressisme, au Québec comme en France. Une telle pente manichéenne ne nous fait-elle pas perdre en chemin la boussole de l’émancipation ?
- Under Pressure
- Le Nous est un Autre
L’histoire des frontières est une histoire relativement récente. Sous les empires, le principe des frontières était plutôt flou, certaines populations n’ayant même pas conscience d’y appartenir. Les lignes entre empires étaient mouvantes, souvent même indéterminées.
- De l’autonomie de l’art
La rencontre entre l’art et le politique n’a cessé de se reconfigurer au fil des traditions et des démarches esthético-politiques de toutes sortes, allant des expériences subversives des dadaïstes aux œuvres surréalistes en passant par les critiques du Refus global à l’art public de l’ATSA.
- Nouveau Parlement, vieilles options
Avec l’appui du quart de l’électorat éligible, la Coalition avenir Québec (CAQ) se retrouve au pouvoir pour les quatre prochaines années. Si l’Assemblée nationale a renouvelé ses visages, les vieilles options et les vieux dilemmes se sont néanmoins réinstallés à demeure. Le gouvernement Legault souscrit en effet à la même logique d’austérité que ses prédécesseurs et, pour le combattre et le remplacer, Québec solidaire (QS) devra continuer à éviter les sentiers qui ont tenu la gauche en échec durant toute l’ère péquiste.
- Vers une réappropriation de notre action politique
Dans un contexte d’épuisement et de sous-financement, il est plus que jamais important de rappeler que l’action communautaire autonome est un mouvement social et politique qui doit être proactif dans la construction d’un contre-discours fort.
- Les chiens
Deux ans après #MoiAussi, trente ans après la tuerie de Polytechnique, quelques lignes sous forme d’allégorie. Pour ne jamais baisser les bras, et pour ne jamais oublier.
- À la recherche du téléphone éthique
Pour les militant·e·s de gauche, choisir un téléphone intelligent peut s’avérer une tâche complexe. Une variété de critères éthiques existe, mais il est difficile, voire impossible, de trouver un appareil pouvant les satisfaire tous. Est-il possible de changer les pratiques des grands fabricants et autres emblèmes de l’ère techno-capitaliste ?
- Racisme systémique et périnatalité ?
Poser le racisme comme un axe de pouvoir systémique, c’est rendre compte de son omniprésence dans la quotidienneté des personnes racisées. Pour mieux comprendre comment s’articulent les discriminations raciales pendant la grossesse et l’accouchement, À bâbord ! s’est entretenu avec Hirut Melaku, accompagnante à la naissance et à l’allaitement ainsi que militante pour la justice reproductive.
- L’expérience des femmes autochtones. Éloignement et hypermédicalisation
En 2014 et 2015, j’ai eu la chance de rencontrer des femmes de plusieurs communautés des Premières Nations afin de leur donner une formation en accompagnement à la naissance. Lors de ma première journée, le groupe m’écoute attentivement parler des droits des femmes, de la possibilité d’écrire un plan de naissance ou de choisir librement sa position d’accouchement. Leurs expériences contredisent pourtant ces droits élémentaires.
- La novlangue « environnementaliste »
L’environnement, le changement climatique et la transition énergétique se trouvent sur toutes les lèvres et dans tous les médias depuis un certain temps, car la planète est en crise. Pourtant, le pouvoir n’est ni aveugle, ni sourd. Il a vite compris qu’il fallait mettre tout en œuvre pour rassurer une population inquiète. Au cœur de l’effort pour calmer le peuple : le langage. Voici un court regard sur trois concepts qui maintiennent le statu quo.
- Défendre l’accès à un savoir émancipateur
Réfléchir sur les bibliothèques, c’est parler d’un lieu qui donne accès au savoir et qui le rend disponible. Or, développer une société où le plus grand nombre peut participer aux décisions collectives de manière éclairée nécessite l’acquisition d’un savoir qui soit riche, qui permette de développer une réflexion critique. L’une de ces conditions est certes le respect du droit à une éducation publique gratuite, et ce, allant jusqu’à l’éducation supérieure pour favoriser la justice sociale et limiter les inégalités. Elle demeure toutefois insuffisante si on ne se penche pas également sur la qualité des savoirs transmis.
- Justin Trudeau derrière le masque
Il est beau, gentil et souriant. Il se dit ouvert et progressiste. À l’étranger, on nous l’envie, on dit qu’il en faudrait davantage, des chefs d’État comme lui. Plusieurs sondages ont confirmé sa popularité. Mais gardons notre méfiance : et si Justin Trudeau n’était qu’un leurre ?
- Un flou juridique complaisant
Entre 4 000 et 6 000. Selon le Conseil canadien des réfugiés, c’est le nombre de personnes immigrantes incarcérées chaque année par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour des périodes allant de quelques jours à plusieurs mois. Or, aucun protocole n’encadre la durée pendant laquelle ces personnes resteront dans les centres de détention de l’ASFC sans accusation criminelle portée contre elles.
- Fuck toute ! – Quelques flèches tirées du Printemps 2015
Fuck toute ! – Quelques flèches tirées du Printemps 2015, Collectif de débrayage & consorts, Montréal, Sabotart, 2016, 145 p.
- Blanches
Autour d’une table ronde sur les femmes et la littérature.
- Fennario persiste et signe
Au fil du temps, Martin Duckworth s’est imposé comme un solide directeur de la photographie et un cinéaste indépendant appréciable aux yeux de différents observateurs du septième art québécois. Dès lors, son plus récent documentaire allait-il lui permettre de représenter adéquatement une figure controversée du théâtre national ?
- Un modèle agroalimentaire à revoir
Depuis quelques années, l’alimentation est redevenue une préoccupation importante pour la majorité des foyers canadiens, en particulier depuis la crise alimentaire mondiale de 2007-2008. Avec la croissance rapide des prix des aliments de base, les gens sont en effet plus sensibles au gaspillage et cherchent des moyens concrets de contrer ce fléau.
- De Wrightville à Brigilville ?
Depuis quelques mois, l’actualité municipale gatinoise est accaparée par l’annonce de mégaprojets dans le quartier patrimonial du centre-ville. Parmi ceux-ci, le projet des « twin towers » de la firme Brigil remporte la palme du gigantisme avec une hauteur projetée de 35 et 55 étages.
- Prendre... le temps d’une soupe
Depuis sa première intervention La banque à bas en 1997, l’ATSA crée tous les ans un événement artistique et solidaire qui sensibilise le grand public à la réalité des gens de la rue. Intitulé État d’urgence entre 1998 et 2010, puis Fin novembre de 2011 à 2013, il s’agit cette année de la 18e édition de cet effort créatif et citoyen unique avec les personnes de la rue. L’événement a lieu du 15 au 18 octobre prochains à la place Émilie-Gamelin à Montréal.
- Témoignages
Québec solidaire a eu 10 ans en février 2016 et À bâbord ! avait produit un court dossier à ce sujet au même moment. Dans la foulée du 11e congrès du parti qui s’est tenu la fin de semaine dernière, nous mettons en ligne ce dossier. Est réunie ici la dizaine de témoignages de personnalités publiques soulignant le travail parcouru depuis la fondation de QS. Dans cet autre article, vous trouverez le texte critique de Diane Lamoureux.
Dossier coordonné par Philippe Boudreau.
- « Vous, les pétrolières, n’êtes pas les bienvenues au Québec »
Fin novembre 2014, l’ancien leader étudiant Gabriel Nadeau-Dubois annonce sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle qu’il reverse à la campagne « Coule pas chez nous » le montant de la bourse de 25 000 $ qu’il a reçu avec le Prix littéraire du Gouverneur général pour son essai Tenir tête. Il va même plus loin en lançant le site « Doublons la mise », par lequel il invite la population québécoise à faire un don pour doubler le montant de 25 000 $.
- Faire l’économie du savoir
Il y a quelque chose de contradictoire à associer l’éducation à une forme « d’économie du savoir ». C’est comme s’il fallait admettre que, pour qu’on la prenne au sérieux, l’éducation doive générer des profits et être partie prenante de l’économie. Comme si l’éducation relevait d’une véritable industrie. S’il est vrai qu’elle participe déjà à cette logique, il faut toutefois rappeler que sa visée première doit être émancipatrice, qu’elle doit permettre de générer et de partager des connaissances. Les paradoxes de cette logique économiste sont nombreux et ressortent de manière encore plus évidente dans un contexte d’austérité.
- Prendre... le temps d’une soupe
Depuis sa première intervention La banque à bas en 1997, l’ATSA crée tous les ans un événement artistique et solidaire qui sensibilise le grand public à la réalité des gens de la rue. Intitulé État d’urgence entre 1998 et 2010, puis Fin novembre de 2011 à 2013, il s’agit cette année de la 18e édition de cet effort créatif et citoyen unique avec les personnes de la rue. L’événement a lieu du 15 au 18 octobre prochains à la place Émilie-Gamelin à Montréal.
- L’illusion démocratique
La grande force des dominants aujourd’hui est de s’appuyer sur le système politique le plus légitime qui soit, la démocratie, et de le vider de tout son sens. Les citoyens et les citoyennes ont parfois l’impression de pouvoir agir sur leur sort, en allant voter principalement, alors qu’en vérité ils sont bâillonnés. Ce détournement de la démocratie a comme principal effet de bloquer les solutions pour résoudre les crises qui s’accumulent.
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- Dossier : Le populisme de gauche. À tort ou à raison ?
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- Dossier : L’institut économique de Montréal, repaire de la droite
- Dossier : Syndicalisme, l’heure des choix