Résultats de la recherche
Articles (2188)
- Chili. Rébellions populaires contre le néolibéralisme
Depuis le 18 octobre 2019, le Chili néolibéral du président Piñera est entré en crise, en proie à une vaste rébellion populaire touchant le pays entier. En ce début de novembre 2019, les blocages sont partout, laissant voir que se joue un véritable bras de fer politique entre forces sociales irréductiblement opposées.
Photos : Fabián Muñoz.
- Inégalités sociales et environnementales. Portrait géographique à fine échelle
La distribution géographique des inégalités, qu’elles soient sociales, liées à la qualité de l’environnement ou encore à l’accessibilité aux services, n’est pas un phénomène qui relève du hasard.
- Splendeur et misère des coalitions
Les causes se gagnent plus facilement quand l’union fait la force. Syndicats et organisations citoyennes jugent souvent nécessaire de former des coalitions afin de mettre en commun leur énergie pour une cause particulière et lutter plus efficacement. Mais ces réseaux n’ont pas la vie facile, le plus souvent à cause d’un manque d’argent.
- Changements climatiques. Danser au-dessus d’un volcan
La semaine dernière, j’ai marché jusqu’à une petite boutique de vêtements de mon quartier où j’ai acheté deux chandails dont j’avais vraiment besoin. La vendeuse m’a dit qu’ils étaient faits de fibres en provenance de bouteilles de plastique recyclées et de coton biologique (mais ils ont été fabriqués en Chine, rien n’est parfait). Elle a glissé les vêtements dans mon sac à dos, non pas dans un gros sac de plastique, et m’a envoyé la facture par courriel, « parce que c’est mieux pour l’environnement ».
- Le chemin de la révolte. Entretien avec Dominic Champagne
Dominic Champagne est un auteur et metteur en scène au parcours théâtral tumultueux, allant de l’underground, avec Cabaret Neiges Noires, jusqu’au Cirque du Soleil à Las Vegas. Il est aussi l’un des artistes québécois dont les engagements sont les plus visibles et les plus percutants, principalement ceux en faveur de la protection de l’environnement. Il nous explique les liens qu’il entretient entre son travail d’artiste et ses interventions militantes. Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- Un projet de loi à sens unique
En dépit de sa volonté affichée de collaboration, le gouvernement Harper a plutôt fait cavalier seul dans l’élaboration de l’avant-projet de loi sur l’éducation des Premières Nations déposé en octobre 2013. Le processus a été vivement critiqué et rejeté par les principales parties intéressées, dont le Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN). En entrevue avec À bâbord !, la directrice générale du CEPN, Lise Bastien, ne mâche pas ses mots pour dénoncer la mauvaise foi du gouvernement fédéral dans ce dossier.
- Vers une réappropriation de notre action politique
Dans un contexte d’épuisement et de sous-financement, il est plus que jamais important de rappeler que l’action communautaire autonome est un mouvement social et politique qui doit être proactif dans la construction d’un contre-discours fort.
- Nouveau Parlement, vieilles options
Avec l’appui du quart de l’électorat éligible, la Coalition avenir Québec (CAQ) se retrouve au pouvoir pour les quatre prochaines années. Si l’Assemblée nationale a renouvelé ses visages, les vieilles options et les vieux dilemmes se sont néanmoins réinstallés à demeure. Le gouvernement Legault souscrit en effet à la même logique d’austérité que ses prédécesseurs et, pour le combattre et le remplacer, Québec solidaire (QS) devra continuer à éviter les sentiers qui ont tenu la gauche en échec durant toute l’ère péquiste.
- Un siècle de solidarité ouvrière
Le Conseil central du Montréal métropolitain – CSN (CCMM-CSN) est reconnu comme une organisation syndicale militante, combative et solidaire, toujours présente au cœur des luttes politiques et sociales. Son influence sur la vie politique montréalaise et québécoise au cours du XXe siècle est indéniable et se poursuit aujourd’hui. Pour souligner son 100e anniversaire, nous proposons un rapide survol de son histoire [1].
- Le travail invisible, angle mort des luttes sociales ?
Vous vous souvenez peut-être de la bande dessinée Fallait demander, publiée il y a un peu plus d’un an sur Facebook. La bédéiste Emma y abordait l’épineux sujet de la charge mentale, qui réfère au fardeau cognitif que portent beaucoup de femmes qui doivent « penser à » et s’assurer que « tout soit fait » à la maison. S’il ne s’agit pas d’un problème récent, il doit toutefois être élargi et examiné à nouveau par les mouvements féministes et progressistes.
- Au coeur de la prison. Le Front de libération des femmes du Québec
En mars et avril 1971, à la prison Tanguay, les militantes du Front de libération des femmes (FLF) ont vécu avec les prisonnières de droit commun une expérience de solidarité féministe unique dans nos annales. En plus de réaliser un travail de conscientisation féministe et de défense des droits des prisonnières, elles ont tissé avec elles de profonds liens de confiance et de sororité sociale et politique. Retour sur une lutte peu ordinaire tombée dans les limbes de l’Histoire.
- Convergence, quelle convergence ?
La convergence entre partis souverainistes, on en parle beaucoup ces jours-ci. Dans le rang des solidaires, le débat est en cours, mais l’idée rencontre de la résistance. On se demande : est-elle possible avec le PQ ?
- Bangladesh. La misère des travailleuses du textile
De retour d’une mission intersyndicale au Bangladesh, l’autrice partage ses constats et impressions sur un implacable système d’exploitation [2].
- La grande phobie de la violence
Choisir les actions non violentes, qui vont des grandes manifestations à la désobéissance civile, ou préférer l’action directe, qui ne craint pas toujours d’utiliser la violence pour se faire entendre. La première est jugée acceptable par l’opinion publique, alors que la seconde est sévèrement condamnée. Et si les choses n’étaient pas aussi simples ?
- Première Moisson. Tribulations d’une syndicalisation
Figure familière des étalages de supermarché, la boulangerie Première Moisson, occupe une place particulière dans les maisonnées québécoises. Récit du premier syndicat à voir le jour chez Première Moisson, dans sa succursale du marché Jean-Talon à Montréal.
- L’aide sociale et la pauvreté. Une lutte inachevée
La marche « Du pain et des roses » s’ébranle le 26 mai 1995 en trois contingents. De Montréal, de Longueuil et de Rivière-du-Loup, des centaines de femmes marcheront durant 10 jours pour se rendre devant l’Assemblée nationale. Le thème central de cette longue caravane est la lutte à la pauvreté.
- Le Liban sur le qui-vive
Depuis six mois, le Liban va à la dérive. Il n’y a plus de président de la République, le parlement est inopérent car le gouvernement du premier ministre Fouad Sanioura ne respecte plus les règles de représentation exigées par la Constitution libanaise. On assiste à un bras de fer politique entre le gouvernement et l’opposition dirigée par le Hezbollah. La réapparition des milices un peu partout dans le pays et des manœuvres militaires aux frontières ont fait monter la tension d’un cran. Le spectre d’une autre guerre civile se profile. Que se passe-t-il donc ? Pour notre compréhension de la situation politique actuelle au Liban, un retour en arrière s’impose.
- Droit au logement au Québec. Le temps de faire des choix politiques conséquents
En septembre dernier, des militantes et militants pour le droit au logement ont marché les 560 km reliant Ottawa et Québec pendant 28 jours. Événement le plus ambitieux des 40 ans d’histoire du FRAPRU, De villes en villages pour le droit au logement visait à mettre en lumière les graves dénis du droit au logement et à réclamer des engagements ambitieux de la part des gouvernements afin d’y mettre un terme.
- Le corps de la lettre
Les narratrices de Karine Rosso, de Catherine Mavrikakis et de Lucille Ryckebusch sont contraintes dans leur corps (par les injonctions à la beauté, par l’enfermement, par la maladie). Elles cherchent cependant à reprendre possession d’elles-mêmes en dialoguant chacune avec des autrices libératrices (Nelly Arcan, Anne Frank, Virginia Woolf). Il en résulte des œuvres capables d’exprimer une vulnérabilité émancipatrice.
- Les innombrables contradictions de la convergence
Québec solidaire n’a pas fini d’entendre parler de son refus d’une convergence avec le Parti québécois lors des prochaines élections. En plus des reproches de dogmatisme, de fermeture et de favoriser la réélection des libéraux, les solidaires doivent aussi jongler avec le scandale entourant la non-divulgation de la feuille de route de OUI Québec sur une démarche commune d’accession à l’indépendance.
- La stabilité artificielle des banques canadiennes
Depuis le déclenchement de la récente crise économique et financière, le gouvernement de Stephen Harper manque rarement les occasions qui lui sont offertes de vanter, sur la scène internationale, les mérites et la solidité du système bancaire canadien. Il est vrai que, contrairement à d’autres pays du G8, le gouvernement fédéral n’a finalement pas eu besoin d’avoir recours aux moyens qu’il s’était donnés pour acheter des actions de banques canadiennes. En revanche, celui-ci est beaucoup plus discret sur les raisons de cette stabilité, laquelle est en grande partie attribuable aux sommes colossales qu’il a lui-même injectées dans les coffres des banques pour leur permettre de poursuivre leur croissance. Ces sommes qui, per capita, sont d’ailleurs du même ordre que celles accordées par d’autres pays industrialisés en soutien à leurs banques, ont également engagé le système financier canadien dans un nouveau cycle de croissance qui, toutefois, repose sur des mécanismes semblables à ceux qui ont provoqué la récente crise mondiale.
- Fraudeuses du fisc
En plus d’œuvrer au Canada, il faut savoir que les banques canadiennes sont également présentes dans de nombreux autres pays. Outre les États-Unis et le Royaume-Uni, elles se retrouvent au sein de plusieurs petits pays que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) considère… comme des paradis fiscaux ! C’est à cet aspect qu’une récente étude de la Chaire d’études socio-économiques (CESE) de l’UQAM [3] s’est attardée, c’est-à-dire aux répercussions que la présence des banques canadiennes dans ces endroits ont sur les recettes fiscales de nos gouvernements. Cette étude a donc quantifié les montants d’impôts sur le revenu des sociétés que les principales banques canadiennes ne versent pas aux fiscs canadien et québécois, puisqu’elles ont pignon sur rue dans des pays où l’imposition du profit est quasi inexistante.
- Quand la banque s’amuse
En juillet prochain, il y aura un bien triste anniversaire à souligner : les 60 ans de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI). C’est en effet en juillet 1944, réunis à Bretton Woods, que les Alliés, au dernier stade d’un conflit terriblement meurtrier, posèrent les bases de l’ordre d’après-guerre en décidant, entre autres, la création de ces deux institutions internationales. Rattachés formellement à l’ONU qui voyait elle aussi le jour à ce moment, la Banque mondiale et le FMI avaient comme mandat originel de financer le développement international et la reconstruction à la suite de la guerre ainsi que de stabiliser les taux de change en vue d’éviter une grave crise financière comme celle de 1929. Aujourd’hui, on peut dire que ces deux organismes se sont largement éloignés de ce mandat pour devenir, au fil du temps, un des piliers du processus d’imposition à l’ensemble de la planète des politiques néolibérales capitalistes.
- L’urbanisme au service de la résilience climatique
Le concept de « résilience urbaine » génère un intérêt croissant (ainsi que de nombreuses critiques), ne serait-ce que parce que les catastrophes naturelles entraînent des conséquences majeures sur les villes en raison de la forte concentration de personnes, de services et d’infrastructures qui s’y trouvent. De plus, la majorité de la population mondiale vit déjà en milieu urbain et cette proportion continue d’augmenter [4].
- Quels droits pour les travailleuses et travailleurs migrants temporaires ?
Alors qu’elles et ils rendent possible la souveraineté alimentaire au Québec, les travailleuses et travailleurs migrants sont invisibles et leurs voix, inaudibles. Ils et elles sont pourtant régulièrement victimes de graves violations de leurs droits. La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a même dénoncé la discrimination systémique à leur égard depuis 2011. À bâbord ! a rencontré Michel Pilon et Mostafa Henaway [5], qui œuvrent au quotidien à la défense de leurs droits. Propos recueillis par Amélie Nguyen.
- La marche vers le Nord sans les Premières Nations
Un an après son annonce par Jean Charest, la seule caractéristique certaine du « Plan Nord » est l’immensité du territoire ciblé. Ce « Plan » s’appliquerait à tout ce qui se trouve au nord du 49e parallèle, soit 70 % du Québec. Pour le reste, les observateurs remarquent que, depuis un an, le premier ministre reste vague et ambigu, y compris dans ses relations avec les Premières Nations.
- Une désolante hagiographie
Les membres de la direction du Parti québécois (PQ) avaient demandé au metteur en scène Yves Desgagnés d’organiser les célébrations qui devaient succéder à l’annonce de la victoire électorale de cette formation politique, le 4 septembre 2012, dans la salle de spectacle Métropolis. Cependant, l’attentat terroriste perpétré par l’homme d’affaires Richard Henry Bain, lors de cette soirée, a entraîné la mort d’un employé, Denis Blanchette, ainsi que la blessure fort grave d’un de ses collègues, (…)
- 30 ans de résistance à l’homophobie. La descente policière au Sex Garage
En 2020, on soulignera le 30e anniversaire de la descente policière qui a eu lieu lors d’une fête privée surnommée « Sex Garage ». Cette soirée rassemblait des membres de la communauté LGBTQ+ et fut ruinée par une intervention policière musclée et parsemée de propos homophobes. D’autres arrestations eurent lieu lors de manifestations qui suivirent cette intervention policière. Ces événements de l’été 1990 ont été déterminants dans l’obtention de véritables gains juridiques et sociaux pour les membres de la communauté LGBTQ+.
- Le monde magique d’Heather O’Neill
La littérature québécoise en anglais traverse actuellement une période particulièrement florissante. C’est du moins ce que prétend la revue Lettres québécoises qui lui consacre un dossier dans son dernier numéro, et qui tient Heather O’Neill comme une représentante flamboyante de ce renouveau.
- Les Premières nations
Qu’est-ce qu’une nation ?
Groupe d’humains assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unicité et la volonté de vivre en commun. Source : Dictionnaire Le Robert méthodique.
Cette définition du Robert décrit bien la réalité de la province du Québec, car les nations autochtones et la nation québécoise veulent être reconnues comme des sociétés distinctes et désirent développer des relations de partenariat entre elles dans un respect mutuel des différences. Somme toute, c’est ce (…) - « Y’a qu’à » - La CAQ et l’éducation
Peut-être y a-t-il, médiatiquement et politiquement, de salutaires insignifiances, une stratégie visant à ne rien dire de trop marqué, pleine de sous-entendus, qui permettrait d’éviter les vagues et les critiques, tout en fédérant peurs, espoirs et ressentiments de tous poils, par-delà les contradictions. Ainsi en irait-il de la Coalition avenir Québec (CAQ). L’inexistence de ce parti dans la vie des idées au Québec et l’insipidité de son discours ont pour effet que l’intellectuel·le lambda, quel que soit son penchant idéologique, n’a sans doute pas consacré plus de quinze minutes de sa vie à réfléchir à la CAQ, à cette possibilité jadis improbable : un gouvernement Legault.
- La révolte libanaise contre l’indécence de ses gouvernants
Depuis le 18 octobre 2019, le Liban est en proie à un mouvement social sans précédent, à la fois par son ampleur et sa composition. Retour sur une situation singulière au Proche-Orient.
- La première Révolution tranquille
Céline Saint-Pierre, La première Révolution tranquille. Syndicalisme catholique et unions internationales dans le Québec de l’entre-deux-guerres, Montréal, Del Busso Éditeur, 217, 234 pages.
- Un parcours singulier
Il y a de ces gens qui vous vampirisent et vous soutirent toute votre énergie. Eh bien, Monique Béchard est tout le contraire : elle vous transfuse de sa bonne humeur dès la première rencontre. Entretien avec une femme au franc-parler.
- ZLÉA : Le mouvement étudiant contre la globalisation néolibérale
Au Québec, les grèves pour le climat de 2019 n’étaient pas les premières grèves « internationales ». Le 31 octobre 2002, 10000 personnes prennent d’assaut les rues de Montréal pour s’opposer à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA), à l’initiative du mouvement étudiant. Un an après le Sommet des Amériques, le mouvement étudiant québécois se positionne à l’avant-garde de cette lutte internationale.
- Histoire de Fros
J’ai grandi dans Noranda, près de la Fonderie Horne, dans les années 1980. J’y ai connu des jeunes de mon âge avec des noms comme Simbirski et Wigorski. Je demandais : « D’où ça vient un nom de famille en -ski ? » De Pologne, me répondait-on. Certaines personnes âgées les affublaient de la dénomination de « Fros », une contraction du mot anglais foreigner, qui signifie étranger.
- Mondialisation et tiers-mondisme
Le 18 avril 1955 s’ouvrait la Conférence de Bandoung, en Indonésie, en présence notamment de Chou En Lai (Chine), de Gamal Abdel Nasser (Egypte), de Jawaharlal Nehru (Inde) et de Soekarno (Indonésie). Cette première grande rencontre des pays nouvellement indépendants allait poser les bases de ce que deviendra le mouvement des pays non alignés, plus tard connu sous le nom du Groupe des 77. Aziz Fall, dans le premier d’une série de deux textes, revient sur ce moment fondateur du tiers-mondisme.
- Portraits de femmes
Dans leurs livres récemment publiés, Catherine Mavrikakis et Valérie Lefebvre-Faucher esquissent des portraits de femmes on ne peut plus contrastés. La première décrit la condition d’une femme de la petite bourgeoisie dont le destin se déroule sous le signe d’un ennui profond, de nature quasi ontologique. La seconde évoque celui des femmes de la maison Marx, marqué par la lutte, aspect longtemps négligé par les historiographes de la famille au profit de la célèbre figure paternelle.
- Grèce. Syriza à l’heure des choix
La victoire de Syriza en Grèce a suscité beaucoup d’espoir : pour la première fois, en Europe, on élisait un gouvernement nettement opposé aux politiques d’austérité. Mais les premières semaines au pouvoir ont montré à quel point le parti fait face à une opposition impitoyable des institutions européennes. Nous avons demandé à Stathis Kouvelakis, professeur au King’s College de Londres et membre du comité central de Syriza, de faire « le point sur la situation.
- L’histoire méconnue des grèves d’élèves du secondaire
Les récentes mobilisations des élèves du secondaire pour la défense du climat sont historiques à l’échelle planétaire. À Montréal, la marche pour le climat du 27 septembre 2019 aurait été l’une des plus grandes manifestations de l’histoire du Canada. Des jeunes se mobilisent également dans leur école pour exiger la mise en place d’un service de compost ou pour l’utilisation d’ustensiles biodégradables à la cafétéria. D’autres rejoignent le réseau Extinction Rebellion pour mener des actions de désobéissance civile.
- La disparition : deux variations sur un thème
On saurait difficilement trouver deux romans aussi dissemblables que ceux publiés cet automne par André Hamel et Jean-Simon Desrochers. Dans Le désarroi du vieil Hubert (Leméac, 2019), Hamel nous propose un récit intimiste centré sur la quête de sens d’un héros vieillissant face à une mort inéluctable. Dans Les limbes (Les herbes rouges, 2019), Desrochers évoque sur le mode descriptif la disparition du célèbre « Red Light » de Montréal, démoli pour faire place nette à la modernité conquérante des années 1960.
- Contre le racisme systémique. Les infirmières en première ligne
La mort de Joyce Echaquan à l’hôpital de Joliette dans des circonstances nébuleuses et violentes a créé une onde de choc soudaine au Québec, signe d’une amnésie collective qui dure depuis des décennies en ce qui concerne le traitement des Autochtones.
Avec la collaboration de Louisa Argun et Isabelle Wallace*
- Voix autochtones
Voix autochtones est une émission diffusée sur la radio communautaire CKIA FM de Québec portant sur les actualités politiques, sociales, culturelles et artistiques des Premières Nations, le tout accompagné de musique autochtone contemporaine et traditionnelle. Rencontre avec la réalisatrice et animatrice, Donna Larivière, de la nation algonquine.
- Une voix plurielle à la première personne
Dans cette entreprise collective, je suis inspirée par ces femmes tenaces et persévérantes qui défient l’autorité et les savoirs officiels, et quand bien même on chercherait à les dénigrer ou à les discréditer.
- Le Canada abandonne les femmes autochtones à leur sort
L’Association des femmes autochtones du Canada estime qu’au cours des vingt dernières années, au moins 500 femmes autochtones à travers le Canada seraient disparues et pourraient avoir été assassinées. En mars 2004, face à l’indifférence et à l’impunité, elle a lancé la campagne Sœurs d’esprit, afin de sensibiliser la population à ce drame, de faire connaître les violences que vivent les femmes autochtones et de rendre justice et honneur aux disparues.
- Le ruban blanc
On ne saurait s’étonner que Michael Haneke ait divisé la critique et le public en réalisant des oeuvres cinématographiques stylisées où il remettait en question de manière très explicite, voire brutale, certains consensus sociaux. À cet égard, des films comme Benny ’s video (1992) et les deux versions de Funny Games [6](1998 et 2008) sont très évocateurs de son esthétique, de sa volonté fullerienne [7] de déstabiliser le spectateur ou de le faire partici- per à ses entreprises. Conscient du fait que l’on pouvait associer sa façon de faire à une simple provocation d’artiste ou à de la complaisance par rapport à ce qu’il prétendait dénoncer, Haneke décide d’adopter une démarche beaucoup plus sobre, plus classique en réalisant Le ruban blanc (2009), une œuvre politico-historique.
- Qu’est-ce que le terrorisme ?
Nul n’est à l’abri du terrorisme, dit-on désormais. Les guerres censées l’éradiquer ayant lamentablement échoué, il menacerait aujourd’hui les sociétés les mieux sécurisées. Mais que recouvre le terme « terroriste » exactement ? On dit qu’il est une violence aveugle dirigée contre des civils – c’est là une première réponse. Mais afin d’aller plus loin, inversons la question : quelles formes de violence comptent aujourd’hui comme « actes terroristes » et quelles formes échappent à cette catégorie ?
- Une coalition à la défense du fjord
La résistance s’organise au Saguenay pour protéger le fjord contre trois projets industriels qui menacent cet écosystème fragile. À bâbord ! s’est entretenu avec Adrien Guibert-Bartez, co-porte-parole de la Coalition Fjord, le regroupement qui coordonne les mobilisations. Propos recueillis par Valérie Beauchamp.
- Gaspésie : La Biennale Barachois In Situ
À Barachois, un village situé entre Gaspé et Percé qui ne s’inscrit généralement pas dans les circuits touristiques habituels, la dévitalisation régionale est perceptible depuis des décennies. L’école du village a fermé ses portes en 1996, par manque d’élèves. Les services de train et d’autocar ne sont plus offerts depuis 2013 et 2015 respectivement. La population, majoritairement anglophone, est vieillissante et les familles avec jeunes enfants sont rares. Néanmoins, un nouvel évènement artistique attire les curieux et curieuses, et mobilise la population : la Biennale Barachois In Situ.
- Colombie. La grève de 2021
Les manifestations qui ont débuté le 28 avril 2021 ont transformé le paysage politique de la Colombie. Ce qui était au départ une grève d’une journée s’est transformé en la mobilisation sociale la plus importante de l’histoire du pays.
- Les luttes antiracistes, des luttes contre l’effacement
« Encore aujourd’hui, on continue à associer les luttes antiracistes à l’immigration récente, comme si ces dernières étaient condamnées à un éternel recommencement. Plusieurs événements restent mal documentés et ne sont quasiment jamais évoqués dans les livres d’histoire. »
Alexander Grant
- Idle No More
Le mouvement Idle No More est né à l’automne 2012, initié en Saskatchewan par deux femmes autochtones et deux citoyennes canadiennes. Sans politicienNEs élues, sans chef national ni salariéEs, Idle No More coordonne des actions stratégiques en mobilisant des leaders autochtones de la base et des Canadiennes de toutes origines contre le projet de loi C-45, dont ses impacts sur les droits à l’eau et au territoire prévus par la Loi sur les Indiens. Le mouvement s’en prend aux politiques visant (…)
- Henri Lefebvre et la production de la banlieue
Crise économique oblige, il semble que nous n’ayons plus les moyens de mener le train de vie de l’État-providence. Il faut augmenter les tarifs des services dont la santé et l’éducation, revoir les règles de gouvernance économique, l’évaluation des risques, les attentes de profits. Sauf que personne ne questionne ses pratiques spatiales. Outre la remise en question de la « gratuité », fort peu pour affecter nos façons de faire hormis ces normes comptables. Du coup, la responsabilité se trouve rejetée vers un « autre » commode : le gestionnaire ou le politicien qu’il s’agit dorénavant de discipliner.
- Intégration révolutionnaire ou désintégration ?
Après une période d’innovation généralisée, le Venezuela d’aujourd’hui semble vouloir revenir à un ordre du jour socialiste finalement moins du XXIe siècle que des années 1950. Sur le plan de l’urbanisme, la mise en chantier des « villes socialistes » est un désastre pour l’environnement, spatial et social, car elle découle d’une planification urbaine dont les principes, sinon l’action, sont révolus. Or, pour être véritablement révolutionnaire, le Venezuela doit poursuivre sa « bolivarisation ». L’urbanisme du XXIe siècle sera créole et populaire ou ne sera pas !
- La convergence des indépendantistes
Le refus du premier ministre écossais Alex Salmond de se montrer en public en compagnie de Pauline Marois par peur d’être associé à deux échecs référendaires est le symptôme des abcès qui minent l’indépendantisme québécois : le « référendisme » et la dispersion de leurs forces.
- Lumière sur un peuple invisible
Après L’erreur boréale, Richard Desjardins et Robert Monderie nous arrivent avec un autre film choc. Le peuple invisible révèle les misères du peuple algonquin, dépossédé de son territoire. Ce film nous force à réfléchir sur la condition des autochtones, sur la place qui leur revient auprès de nous, et sur le drame particulier d’un peuple abandonné. À bâbord ! a rencontré les deux cinéastes.
- Simone Bussières, trajectoire plurielle
Romancière et animatrice de radio, Simone Bussières a été la première femme directrice de l’enseignement primaire au Québec. Fondatrice et directrice d’une maison d’édition, elle est l’autrice d’une méthode d’apprentissage de la lecture qui a activement participé, tout au long de sa vie, au développement de la vie culturelle et éducative. La reconnaissance tarde pourtant à venir : elle est décédée en janvier 2019, à près de 101 ans, dans une relative confidentialité.
- La longue marche vers l’autonomie
De toutes parts, les gouvernements provinciaux et fédéral prétendent qu’une relation nouvelle se développe avec les peuples autochtones. Pourtant, malgré l’éloquence de leurs discours, ceux-ci ne se sont jamais engagés de leur propre gré à reconnaître les aspirations des Premières Nations à l’autonomie. Encore aujourd’hui, les gouvernements poursuivent l’entreprise coloniale visant à éteindre le statut d’autochtone.
- Utopistes de première génération
Suivant le modèle de Thomas More, qui a créé le mot « utopie » dans une œuvre éponyme, les auteurs anciens se sont mis à inventer des mondes idéaux. Ils ont décrit la société de leurs rêves, sans songer à ce que ces rêves deviennent réalisables, contrairement aux utopistes du XIXe siècle. Quelles leçons peut-on tirer des mondes qu’ils ont inventés ? Leurs rêves ont-ils encore des échos dans le monde d’aujourd’hui ?
- Abandon du projet d’hébergement inuit
À la suite de l’abandon du projet par la Régie de la Santé du Nunavik, les membres du Comité citoyen de Villeray, déboutés, se demandent encore ce qui s’est passé. Avons-nous mal évalué les forces d’opposition au projet ? Qui, de l’Agence de santé de Montréal, du conseil d’arrondissement de Villeray/St-Michel/Parc-Extension [8] ou des citoyens opposants sont les véritables responsables de ce fiasco interculturel ? Une réflexion s’impose pour comprendre le sens de cette lutte citoyenne difficile, aux multiples enjeux.
- Luttes communes avec les syndicats du Mexique
En octobre dernier, le mouvement parasyndical québécois Lutte commune et le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) ont organisé une conférence et un atelier avec des militant·e·s œuvrant dans des syndicats mexicains. Quel portrait tracer des luttes syndicales au Mexique ? Comment se vivent au quotidien ces combats ? Que retenir de ces solidarités nouvelles ? Propos recueillis par Isabelle Bouchard.
- Convergence des luttes sociales
Du 21 au 24 août a eu lieu à Ottawa le premier Forum social des peuples - Québec, Canada et Premières Nations. L’imposante auto-programmation comportait des dizaines d’ateliers sur de nombreux thèmes, des assemblées de convergence et une assemblée générale clôturant le tout. Près de 5 000 personnes y ont participé. Quatre auteures, membres du Collectif d’À bâbord !, présentent ici l’état de la réflexion sur certains enjeux abordés au Forum social des peuples.
- L’hydre mondiale. L’oligopole bancaire
L’hydre mondiale. L’oligopole bancaire, François Morin, Montréal, Lux éditeur, 2015, 168 p.
- Une accumulation de la richesse sans croissance
À bâbord ! : La crise de 2007-2008 semble-t-elle résolue ? Sommes-nous passés à autre chose ?
Éric Pineault : Nous sommes passés à autre chose, mais les problèmes ne sont pas résolus ! Nous avons connu une économie très fragile financièrement. Il reste des îlots de fragilité, au Canada en particulier, à cause de l’endettement des ménages, alors que le problème est en grande partie résorbé aux États-Unis. Mais cette crise financière s’est surtout transformée en un problème de stagnation. (…) - Santé communautaire : un exercice de démocratie directe
La crise sanitaire actuelle remet en évidence les problèmes existant depuis des décennies dans le réseau de la santé. La solution passe par le développement des services communautaires et de premières lignes.
- Secteur public : premières négociations sous un gouvernement caquiste
En publiant sa mise à jour économique en novembre dernier, le gouvernement de François Legault a défini le terrain sur lequel il veut que se tiennent les négociations du secteur public. Avec ce décor qui se précise, comment analyser la posture dans laquelle se trouvent les organisations syndicales à la ligne de départ ? Les sombres années d’austérité libérale sont-elles terminées ? Le camp syndical pourra-t-il enfin sortir vainqueur d’un bras de fer avec l’État ?
- Syndicalisme en santé. Une nouvelle plateforme politique
S’engager dans les luttes sociopolitiques pour contribuer à faire changer les choses, c’est ce que propose l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) à ses membres pour combattre le sentiment d’impuissance vis-à-vis du démantèlement du réseau de la santé.
- En prison pour la cause des femmes : la conquête du banc des jurés
Marjolaine Péloquin, En prison pour la cause des femmes : la conquête du banc des jurés, Montréal, Éditions du Remue-Ménage, 2007, 307 pages.
- ONG de vigilance biologique
Le Groupe ETC [9], fondé en Saskatchewan à la fin des années 1970, est à l’époque l’une des premières organisations non-gouvernementales à s’intéresser aux biotechnologies, plus particulièrement à la question de la modification génétique des semences et de ses implications socioéconomiques et environnementales. C’est alors un véritable pionnier, puisqu’il faut attendre plus de quinze ans pour que cette question émerge finalement sur la scène publique, avec les premières récoltes commerciales d’organismes génétiquement modifiés (OGM) en 1996.
- Bouffée de réel du printemps
Le printemps aura donné lieu à un mouvement de révolte des étudiants et des lycéens, entre autres, contre le Contrat Première Embauche (CPE) destiné aux « jeunes » sans qualification, « ceux-là » en somme qui auront animé les émeutes de l’automne, provoquant la proclamation d’un état d’urgence – ce que l’on n’avait pas vu depuis la Guerre d’Algérie. Mais que signifiait exactement ce mouvement contre ce que le sens commun considérait comme un projet censé réduire le chômage et instituer la flexibilité dont les entreprises ont besoin ?
- Souvenirs du Bank Hotel
Tandis que les classes supérieures disparaissent derrière les murs des immeubles et des autos, les gens modestes, eux, poussent n’importe où, sauf dans les habitations.
Siegfried Kracauer, 1927. - BD québécoise : l’explosion
« À quand les éditeurs ? » s’interrogeait André Carpentier en 1975 ; « La bande dessinée québécoise : sempiternels recommencements » s’inquiétait Jacques Samson en 1997 ; « La bande dessinée québécoise à l’âge adulte ? Mais ouvrez les yeux » se félicitait Fabien Deglise en une du Devoir en 2004. Petit constat de l’état de la bande dessinée québécoise après 40 ans de modernité.
- Au sujet de certaines formes de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États
Voici une liste provisoire et non exhaustive de certains types de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États qui ont pris forme au sein de divers modes de production qui se sont succédé dans l’histoire (la commune primitive, le mode de production esclavagiste, le mode de production féodal, le mode de production capitaliste, le mode de production « socialiste » et le mode de production « communiste »). Les concepts énumérés ici sont définis, par ordre alphabétique, dans un lexique qui apparaît dans la deuxième partie du texte.
- Arendt et Little Rock
La photographie que vous voyez est immensément célèbre dans l’histoire de l’éducation au XXe siècle. Elle est aussi au cœur d’une controverse en philosophie de l’éducation qui n’a rien perdu ni de sa vigueur, ni de son intérêt, ni de son actualité, et qui concerne la réflexion d’une des plus grandes et des plus influentes penseuses de l’éducation, Hannah Arendt (1906-1975).
- Sous les poubelles, la merde
Depuis le 18 juillet au matin, le ramassage des poubelles n’est plus assuré dans la majeure partie du Liban, faute de décharge pour les accueillir. Comme dans d’autres cas ces dernières années, ce raté de l’État n’aura été que l’élément déclencheur d’une importante mobilisation populaire pour dénoncer, cette fois, l’opacité gouvernementale et l’incapacité des autorités à mettre en place des services publics dignes de ce nom.
- « Sisterhood is powerful » ? ... O yes mama !
La fin des années 1960 est un moment charnière dans l’histoire du mouvement des femmes aux États-Unis. Après un certain essoufflement d’un féminisme réformiste focalisé autour de la question de l’égalité des droits dans la Constitution et malgré la création en 1966 d’une nouvelle organisation, NOW (National Organization for Women), qui cherche à le ressourcer, un mouvement plus radical va se mettre en place. Il prendra, au cours des années 1970, l’ampleur et l’importance qu’on lui connaît.
- Résistances à la crise
MADRID. Dans les rues, des milliers de nouveaux itinérants dans leur sac de couchage, blottis ensemble par douzaines ou peaufinant leur cabane en carton. Dans les médias, les images terribles d’un nouveau suicide, celui d’une professionnelle au chômage de 54 ans, accablée par son éviction imminente, et que l’étouffement financier a fait se jeter par la fenêtre de son immeuble.
- Un non-alignement souhaitable !
Pour consolider le fragile acquis politique des indépendances, la Conférence des non alignés du Caire de 1962 esquisse les termes d’une coopération essentielle entre le Nord et le Sud au niveau économique. Cela permettra l’avènement, deux ans plus tard, de la Commission des Nations Unies pour le Commerce et le Développement. L’ordre international s’avère de plus en plus pervers pour ces sociétés périphériques. Certes, à sa faveur se dispersent, dans le prétendu tiers-monde, des itinéraires selon qu’on dispose de certains atouts pour être intégré favorablement dans le marché mondial. Naturellement donc, les préoccupations du mouvement des non alignés se focalisent sur le dialogue Nord-Sud. Ce fut davantage, et cela le demeure d’ailleurs, un monologue du Sud.
- Politique de la nuit
Alors que les nuits montréalaises sont largement reconnues par la richesse de la scène musicale underground, la Ville peine à déployer les moyens pour protéger la vie nocturne et développer son économie. Entrevue avec Mathieu Grondin, porte-parole de l’organisme sans but lucratif MTL 24/24.
- Vers l’imposition d’un nouvel ordre mondial
Aux prises avec le déclin d’un ordre mondial qu’il ne maîtrise plus, l’Occident cherche-t-il à réimposer sa volonté par une nouvelle grande guerre, qui serait cette fois vraiment planétaire ? Ce terrifiant scénario s’alimente à l’inexorable escalade de pressions et menaces contre la Syrie et l’Iran, opposant pour la première fois depuis la fin de la guerre froide le trio occidental du club du veto à l’ONU (États-Unis, Royaume-Uni, France) au duo non occidental (Russie et Chine).
- De l’insurrection au parlementarisme
Tommy McKearney est né en 1952 en Irlande du Nord. Il est issu d’une famille qui a une longue tradition républicaine. Ses deux grands-pères ont combattu dans la guerre d’indépendance (1919-1921) et la guerre civile (1922-1923). Trois de ses frères sont morts durant le conflit nord-irlandais : deux en service commandé pour l’IRA, le troisième, malgré qu’il n’ait jamais été membre de l’IRA, a été assassiné par des paramilitaires protestants. Le 9 août 1971, au lendemain de l’introduction de la politique d’internement, Tommy McKearney décida de joindre l’IRA provisoire. Il deviendra rapidement l’officier commandant de la brigade d’East Tyrone. Arrêté en 1977, il fut condamné à la prison à vie. Dès son arrivée en prison, il participa avec des centaines d’autres républicains au blanket protest et au dirty protest pour obtenir le statut de prisonnier politique. En 1980, après trois ans de lutte sans résultat, il prit part avec six autres volontaires à la première des deux grèves de la faim menées par les prisonniers républicains. Afin d’éviter la mort d’un des grévistes, la grève fut levée après 53 jours, avant qu’un accord officiel n’ait été conclu, ce qui mena à la seconde grève de la faim, dirigée par Bobby Sands. À sa sortie de prison en 1993, en désaccord avec l’orientation prise par le Sinn Féin, il fonde avec d’autres républicains l’Irish Republican Writers Group (IRWG) et la revue Fourthwrite (for a democratic socialist republic) afin de donner une voix à la gauche républicaine. Aujourd’hui, il est journaliste pigiste et organisateur syndical pour l’Independent Workers Union. Ses articles peuvent être consultés sur son site [10]. Il se décrit toujours comme un républicain socialiste. Il vient de publier The Provisional IRA : From Insurrection to Parliament (Pluto Press, 2011, 236 p.). C’est à cette occasion qu’À bâbord ! l’a rencontré.
- Un mouvement de résistances
Jean-Yves Joannette travaille et milite dans les milieux populaires et communautaires autonomes depuis une trentaine d’années. Il a débuté au Comité Logement Centre-Sud, et il a été le premier coordonnateur du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ) au début des années 80. Depuis une douzaine d’années, il est permanent à la Table des regroupements d’organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de Montréal. Il a contribué à la mise sur pied de plusieurs coalitions dont J’ai jamais voté pour ça ! Il est aussi reconnu pour son travail d’animateur ou de monologuiste lors de manifestations ou de colloques.
- Montréal. Ville autochtone
Aujourd’hui, la majorité des Autochtones du Canada devient urbaine. Alors que cela risque de bouleverser définitivement la vision passéiste que l’on a trop souvent d’eux, j’ai souhaité rencontrer dans le cadre d’un projet photographique une dizaine de jeunes habitant à Montréal. Celles et ceux y ayant presque toujours vécu ont bien voulu m’expliquer ce qui les a retenus en ville ; celles et ceux arrivé·e·s il y a peu m’ont évoqué les raisons de leur venue et les conséquences que cela a eues sur leur vie et leur identité. Voici une partie de ce qu’il m’a été permis d’apprendre.
- La gauche, l’islam, et le racisme
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’état d’urgence planétaire décrété par les États-Unis sous prétexte de « guerre au terrorisme », dans les pays occidentaux, les personnes issues des pays arabo-musulmans sont en butte à toutes les discriminations, tant ethno-raciales que socio-économiques. De plus, les pays arabo-musulmans sont également victimes de l’impérialisme occidental et de l’incurie de leurs propres dirigeants. Au nord comme au sud, des courants politiques « musulmans » prétendent mener des luttes pour contrer ces injustices. Ce constat soulève des défis pour la gauche, qui doit d’une part comprendre les phénomènes politiques se réclamant de l’islam et trouver la meilleure stratégie pour y répondre et, d’autre part, prendre ses responsabilités dans la lutte contre les injustices subies par des nations à majorité musulmane et par les minorités arabo-musulmanes d’Occident. La relation entre la gauche et l’islamisme politique soulève plusieurs questions : comment mener la lutte contre l’islamophobie et le racisme tout en maintenant une vigilance constante à l’égard du fondamentalisme religieux ? L’islamisme peut-il apporter une contribution positive à la lutte anti-impérialiste ? Une action politique inspirée par l’islam peut-elle être également progressiste et compatible avec la gauche ? Les enjeux ne sont pas les mêmes dans les sociétés occidentales où les personnes de confession islamique, minoritaires, sont victimes de racisme et dans les pays arabo-musulmans où la gauche et l’extrême-gauche laïques sont également victimes de l’islamisme politique. Nous avons demandé à deux membres de la rédaction, Benoît Renaud et Mabrouk Rabahi, de lancer le débat.
- Banques, casseroles et pirates
Après une vigoureuse poussée démocratique dans la foulée de la violente crise financière de 2008, où en est l’Islande aujourd’hui ? Le peuple islandais n’a pas obtenu tous les résultats escomptés, mais sa lutte se poursuit, portée principalement par le dynamisme de ses activistes de l’information.
- Reterritorialisons Québec
Dans le contexte actuel, il est essentiel de comprendre que l’occupation territoriale dont nous héritons est le produit de l’érosion du bien commun par des intérêts privés.
- Gratuité scolaire (2è partie) - Parachever le projet d’équité scolaire et sociale
En faisant adopter le projet de loi no 12 [11], le gouvernement Legault a confirmé qu’il ne tient pas à rendre l’école gratuite, mais à en perpétuer le caractère facturable et, conséquemment, inéquitable. Or, des avenues plus prometteuses et plus structurantes en matière de gratuité scolaire auraient pu être privilégiées.
La première partie de cette chronique est disponible ici.
- D’Idola à Valérie
Idola St-Jean était une grande défenderesse des droits des femmes dans le Québec, des années 20. Peu connue, c’est pourtant en grande partie grâce à elle que, nous, les femmes, avons obtenu les droits de vote et d’éligibilité. Mais il a fallu attendre les années 40, au Québec… Le 5 novembre 2017, à Montréal, une femme a été élue à la tête de la mairie. Valérie Plante, la première mairesse, en 375 ans d’Histoire de Montréal !
- L’UQÀM, c’est Nous !
Le vaste téléroman que constitue l’histoire récente de la plus grosse université francophone d’Amérique aura été marqué, dans sa saison 2008-2009, par un épisode de solidarité sans précédent. Il convient de poser dès maintenant les premières pierres de ce qui deviendra notre mémoire collective de la grève de 2009.
- Victoire de Michelle Bachelet
L’élection présidentielle ayant porté au pouvoir Michelle Bachelet le 15 janvier 2006 a suscité un enthousiasme populaire à la mesure des enjeux cruciaux soulevés par le choix historique des Chiliens de porter une femme à la présidence de leur pays. Première femme élue présidente dans l’histoire du Chili, la figure de Bachelet suscite bien des commentaires. Tandis que les grands quotidiens états-uniens la placent aux côtés de Lula dans le camp gauche « inoffensive » et « civilisée » par opposition aux « radicaux » Hugo Chávez ou Evo Morales, la presse espagnole s’étonne de voir un pays jugé très machiste élire une femme à la présidence avant les grandes démocraties libérales européennes ou nord-américaines.
- Les bandits
Eric J. Hobsbawm, Les bandits, Montréal, Lux Éditeur, 2008, 260 p.
- Entrevue avec le cinéaste Michel Jetté
Burn Out ou La Servitude Volontaire de Michel Jetté est un film décapant sur le milieu du travail. Son histoire montre à quel point la grande entreprise dévore sans le moindre remords les employé·e·s, complices de leur propre malheur.
- Un virage municipaliste au Québec ?
Les élections municipales du 5 novembre 2017 ont ébranlé le cœur du Québec. Pour la première fois de son histoire, les citoyens et citoyennes de Montréal ont élu une mairesse à la tête de la ville. Presque inconnue du grand public quelques mois plus tôt, Valérie Plante a réussi à déjouer toutes les prédictions depuis son arrivée dans la sphère politique. Que signifie une telle victoire pour la gauche montréalaise et québécoise ?
- Le Brésil dans la tourmente
Tirant profit du mécontentement issu de la crise économique qui secoue le Brésil depuis 2014, trois juristes entament en décembre 2015 une procédure de destitution contre la présidente élue Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT). On reproche à celle-ci d’avoir commis des crimes de responsabilité fiscale, c’est-à-dire d’avoir maquillé les comptes publics et autorisé des crédits supplémentaires sans autorisation législative. Appelée « coup de pédale fiscal », cette pratique consiste à utiliser des fonds de banques publiques pour financer des programmes sociaux.
- Deuxième femme présidente en Afrique
Quelle est la place de la femme sur la scène politique africaine ? Cette question occupe une place majeure dans les débats qu’entretiennent les acteurs sociaux sur toute l’étendue du continent africain. Rappelons qu’en Afrique, les femmes représentent plus de la moitié de la population. Il est donc tout à fait légitime de se préoccuper du rôle qu’il faut assigner à la gent féminine au sein des instances dirigeantes.
- Itinérance à Montréal : Prends garda toi !
Le 20 janvier 2021, la direction de l’Accueil Bonneau abolissait intégralement son service d’intervention de première ligne et plaçait des agent·e·s de sécurité là où des intervenant·e·s qualifié·e·s faisaient leur travail avec passion et engagement. Ces coupures ne sont que la pointe de l’iceberg.
- Gouvernance. État d’urgence, rassemblements et dérives possibles
En ces temps d’urgence sanitaire, les différents paliers de gouvernement font face à une situation de santé publique inédite. Comprendre les pouvoirs octroyés à nos élu · e · s en ces temps troubles est essentiel pour en surveiller l’exercice et les dérives possibles. Entre actions d’urgence et concentration excessive du pouvoir, le terrain est glissant.
- Que peut-on attendre du tramway ?
L’annonce du projet de réseau structurant de transport en commun (RSTC) à Québec a fait couler beaucoup d’encre et nourri de nombreuses tribunes, chacun y allant de son interprétation et de sa lecture. Dans les discussions ayant eu lieu autour du tramway et de ses effets, la science a été mise de côté pour faire place aux opinions. Ce texte propose d’explorer les impacts possibles sur la base de faits, soit d’études reconnues et publiées.
- Le Québec dans le monde
Aujourd’hui, selon le Fonds des Nations Unies, plus de 11 % de la population mondiale a plus de 60 ans, et d’ici 2050, cette proportion passera à environ 22 %.
- Impérialisme culturel à l’ère du capitalisme numérique
Lors d’un événement organisé par l’Association canadienne des producteurs médiatiques qui s’est tenu à Ottawa le 31 janvier dernier, la PDG de la CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, a critiqué la domination de Netflix au Canada en faisant un parallèle entre la plateforme de diffusion numérique américaine et l’Empire britannique.