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Articles (2168)
- Au sujet de certaines formes de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États
Voici une liste provisoire et non exhaustive de certains types de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États qui ont pris forme au sein de divers modes de production qui se sont succédé dans l’histoire (la commune primitive, le mode de production esclavagiste, le mode de production féodal, le mode de production capitaliste, le mode de production « socialiste » et le mode de production « communiste »). Les concepts énumérés ici sont définis, par ordre alphabétique, dans un lexique qui apparaît dans la deuxième partie du texte.
- Google. Ne pas être malveillant
En 2015, Google devient Alphabet, compagnie mère chapeautant une diversité d’entreprises et de services. Au moment de cette restructuration, le code de conduite de Google est modifié et ne comporte plus la devise « don’t be evil », pilier de la culture de l’entreprise depuis 2000.
- Le faux débat sur l’interculturalisme et la question identitaire
Par le biais de lettres aux journaux, des universitaires québécois débattent présentement de l’identité québécoise et des valeurs communes qui devraient être partagées dans le contexte d’une société moderne. Trois grandes orientations cadrent ce débat. D’une part, les signataires du « Manifeste pour un Québec pluraliste » [1] prônent une vision ouverte et pluraliste de la société québécoise. D’autre part, les tenants d’une conception nationaliste conservatrice (les « néo-traditionnalistes ») remettent en question les pratiques d’accommodements raisonnables qui auraient pour effet de nier la mémoire de la majorité historique. Enfin, un troisième groupe propose une « vision stricte de la laïcité », qui « récuse les manifestations religieuses ostentatoires dans la sphère publique [2] ».
- Penser le journalisme dans un monde en crise
Il faut prendre au sérieux la prétention des journalistes à se voir comme « chiens de garde de la démocratie » pour saisir l’ampleur des dérives actuelles de l’idéal moderne d’autonomie collective, classiquement entendu comme la capacité de la société de prendre en main son histoire. Appréhender le journalisme en le confrontant à sa doxa permet alors de resituer la crise contemporaine du journalisme dans le miroir de la crise du politique. Cela ne fait bien sûr pas disparaître le problème (…)
- Droits et responsabilités sont-ils compatibles ?
Plus que jamais, les réalités qui se dissimulent derrière le mot RESPONSABILITÉ sont inquiétantes. Lorsque nos gouvernants – le gouvernement Harper par exemple – affirment agir de manière responsable, il est devenu impossible de les croire. Ce n’est pas un hasard ! On a confié beaucoup de responsabilités formelles aux gouvernements en prenant pour acquis que c’était leur rôle de voir à notre bien-être. Nos espoirs sont largement déçus.
La collusion entre les élites politiques et (…) - Cul, corps, cash
Le dernier livre de la sexologue Jocelyne Robert, Sexe en mal d’amour, de la révolution sexuelle à la régression érotique, est présenté comme un ouvrage qui vise à « susciter et à intensifier la réflexion et les initiatives de ceux et celles qui auraient envie de purifier l’air de la puanteur pseudo-érotique ambiante, axée sur le cul obligé, performant, instrumental, mécanique, utilitariste et triste comme un jour de corvée ». À bâbord ! l’a interviewée sur sa vision du contexte social dans lequel s’inscrit la sexualité au Québec et en Occident.
- Déclin du « centre journalistique » ?
Il y a un mois, suite aux dernières élections européennes, Simon Tremblay-Pepin s’interrogeait sur la « fin du centre » en Europe mais aussi au Québec. Les partis traditionnels, de centre-gauche comme de centre-droite, qui partagent grosso modo le même programme économique d’austérité budgétaire, se sont vus rabroués par l’électorat : des partis de droite dure (France, Danemark, Royaume-Uni, Autriche), mais aussi de gauche (Syriza en Grèce) ont raflé la mise. Or, tout porte à croire qu’un phénomène semblable se produit sur la scène journalistique.
- L’islamophobie : fantasme ou réalité ?
Nous diffusons en ligne la version intégrale d’un article de Jacques Pelletier que l’on retrouve dans notre numéro de juin 2014.
- Maladie ou salut de la démocratie ? Fausse question, mauvaises réponses
Le populisme est d’actualité. Mieux dit : il ne cesse d’être d’actualité. Peu d’enjeux du débat public sont aussi systématiquement actuels. À tel point que le sociologue est interpellé moins par son actualité que par sa récurrence : pourquoi le populisme ne cesse-t-il de faire la une ? Peut-être est-ce l’actualité qui fait la question populiste ; et le populisme, un concept qui sert davantage qu’à l’éclairer, à la renvoyer à la déraison.
- La nécessité d’exporter ?
La production québécoise, toutes catégories confondues, est exportée à plus de 60 %, ce qui implique qu’il ne s’agit plus de nos surplus de productivité, mais de notre productivité elle-même que nous exportons.
- Misère du journalisme
Au milieu des années 1990, Alain Accardo faisait paraître en France les résultats d’une enquête approfondie sur le journalisme. Ces travaux font actuellement l’objet d’une réédition dans un même volume intitulé Journalistes précaires, journalisme au quotidien, à paraître chez Agone (Marseille). Ce livre suit plusieurs journalistes chevronnés dans leurs pratiques quotidiennes, à l’intérieur des rédactions comme sur le terrain, pour expliquer la nature de la crise profonde à la fois d’identité, du sens et des valeurs, qui affecte aujourd’hui l’ensemble du journalisme et qui compromet la qualité d’une information plus que jamais nécessaire à la vie démocratique.
L’enquête centre l’observation et l’analyse sur le processus de précarisation croissante qui touche désormais l’emploi dans les entreprises de presse, de plus en plus soumises à la loi du marché, avec des effets le plus souvent désastreux tant au plan de l’activité professionnelle – et donc de la qualité de l’information – qu’au plan de l’existence personnelle des précaires (piges, contrats à durée déterminée, etc.). Comme le soulignent le sociologue Alain Accardo et ses amis journalistes du groupe de recherche, « on perçoit actuellement dans le journalisme les conséquences d’une évolution qui affecte plus largement une grande partie du tertiaire et tout particulièrement le secteur de la production et de la diffusion des biens symboliques, évolution caractérisée par l’émergence et le développement au sein des classes moyennes d’un “prolétariat” de type nouveau, comparable à bien des égards à l’ancien prolétariat industriel, et en même temps très différent parce que les nouveaux manœuvres, ouvriers spécialisés et autres “nouveaux pauvres” de la production symbolique sont porteurs de propriétés (origines sociales, capital culturel, dispositions, etc.) grâce auxquelles ils peuvent faire illusion, aux yeux des autres et à leurs propres yeux, et continuer à tourner indéfiniment en rond dans les contradictions inhérentes à leur position de dominants (très) dominés, à la fois victimes malheureuses, souffre-douleur révoltés et complices consentants de l’exploitation qu’ils subissent. »
Le texte qui suit est tiré de la préface de Journalistes précaires, journalisme au quotidien, écrit en collaboration avec Georges Abou, Gilles Balbastre, Christophe Dabitch et Annick Puerto.
- L’échec commercial d’un bien public
L’imputabilité des élites dépend en grande partie de la qualité, de la pluralité et de la disponibilité des journalistes professionnels, qui sont les yeux et les oreilles des citoyen·ne·s autrement exclu·e·s des lieux de pouvoir. Pourtant, les médias d’information, particulièrement la presse écrite, traversent une crise économique sans précédent et sans fin qui met son existence en péril. Et si la solution consistait à admettre l’échec commercial de l’information et à confirmer son statut de bien public ?
- L’intersectionnalité, cette approche qui dérange
Approche forgée au tournant des années 1980 dans les espaces militants et ayant fait son entrée dans le monde universitaire au début des années 1990, l’intersectionnalité désigne la prise en compte des diverses relations de pouvoir qui traversent les individus et la manière dont celles-ci se renforcent mutuellement.
- Bernie Sanders, populiste de gauche ?
« Le Triomphe de l’injustice ». Ce constat récent de deux économistes, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, de l’Université de Californie est sans appel. Dans ce contexte, Bernie Sanders, candidat à la nomination pour le parti démocrate pour l’élection présidentielle 2020, a le vent dans les voiles.
- Journalisme, militantisme et impartialité
De nos jours, dans les codes d’éthique ou de déontologie qui balisent modérément les activités professionnelles liées aux métiers de l’information, il n’est plus tant question d’objectivité journalistique que d’autres valeurs, telles l’exactitude, l’équité, la rigueur, la vérité et l’impartialité, dont on ne manquera pas de préciser ici qu’elle reste encore et toujours synonyme d’objectivité. Ces mêmes qualités déterminent a contrario ce que la journaliste Colette Beauchamp nomme « la tare de la subjectivité » des militantes, laquelle renvoie à de moins nobles vocables – tels idée reçue, parti pris, partialité – et dote ces acteurs du monopole de l’idéologie.
- Médias : la crise vue de l’intérieur
Perte de revenus publicitaires, mises à pied et fermetures, attaques verbales et physiques, crédibilité et légitimité mises en doute : les difficultés des médias d’information abondent. Quelques publications récentes de journalistes cherchent à éclairer les multiples dimensions de cette crise, avec des résultats variés.
- Des municipalités vulnérables
L’efficacité du lobbyisme repose sur une ressource clé qui se paie cher : l’accès aux décideur·euses. Aux niveaux provincial et fédéral ainsi que dans les plus grandes villes du Québec, cet accès restreint. Mais est-ce aussi vrai dans le cas des petites municipalités, qui constituent la vaste majorité des 1130 municipalités locales du Québec ?
- Disséquer la « sensibilité » nationaliste conservatrice
Le schisme identitaire : Guerre culturelle et imaginaire québécois a été écrit par la vedette montante du nationalisme conservateur québécois, Étienne-Alexandre Beauregard [3]. Si sa thèse est faible et friable, le livre demeure toutefois intéressant, car il expose les travers du débat actuel sur l’identité.
- Les élites du capital financier
Pour dépasser l’image standard du bourgeois propriétaire d’entreprise comme figure de la domination sociale, il est nécessaire d’opérer un retour sur le développement de l’entreprise depuis deux siècles ainsi que sur la part croissante de l’activité financière depuis 30 ans. L’analyse sommaire de ces deux dimensions permettra de distinguer les traits caractéristiques d’une élite financière dont le pouvoir ne cesse de croître.
- Le souverainisme néolibéral et nationaliste. Les raisons de s’en séparer
Le souverainisme ne va pas bien. La portée du projet se réduit, les discussions sur le monde que la souveraineté pourrait permettre de construire sont remises à plus tard, soumises à l’impératif de gagner d’abord un prochain référendum. La vision du monde, néolibérale, de ses représentant·es officiel·les contribue à approfondir le divorce avec les personnes qui sont portées par une solidarité politique à l’égard des opprimé·es et par un point de vue critique de la mondialisation. L’indépendance peut-elle redevenir un projet progressiste menant à plus de liberté, d’égalité et de justice ? Peut-elle concerner plus spécifiquement les couches populaires et défavorisées ? La possibilité d’une réponse positive à ces questions réside dans la capacité d’invention qu’auront ceux et celles qui prennent leurs distances avec le nationalisme et qui refusent de secondariser les luttes pour l’égalité et la justice sociale.
- Quelle alternative pour le journalisme ?
Il est assez difficile d’imaginer quelles formes pourrait prendre le retour à une pratique journalistique digne de ce nom, alors que la crise du politique qui sévit actuellement tend au contraire à délégitimer jusqu’à l’idée même qu’une parole puisse venir s’interposer entre le citoyen-consommateur et la « réalité » économique immédiate.
- Vers une nouvelle critique des médias
La critique des médias dominants est une nécessité pour contrer la tendance hégémonique de la « pensée unique » néolibérale. Mais une critique trop manichéenne des médias est sans doute démesurément à la mode dans la galaxie altermondialiste. Face au risque d’une critique unique de « la pensée unique », une autre critique des médias est possible, plus sensible aux complications et aux contradictions de notre monde, et donc plus radicale, car plus à même de saisir les racines emmêlées des maux humains dans les sociétés capitalistes actuelles.
- L’idéologie des autres
Le discours n’est pas neuf. Depuis plusieurs décennies, et plus intensément depuis 1989, il nous dit que nous sommes dans une ère d’après les idéologies. Il conviendrait donc de n’être d’aucune. À l’idéologie, cet impératif oppose une contrepartie dont le nom varie selon les conjonctures : pragmatisme, réalisme politique, consensus, lucidité. Derrière ce discours qui se méfie des idées et des idéaux d’émancipation et d’égalité se cache quelque chose d’extrêmement insidieux, qui est peut-être la plus redoutable des illusions : un fantasme d’adéquation au réel.
- Des médias régionaux vulnérables
Où que vous soyez au Québec, les médias vont mal et les rapports s’accumulent pour le confirmer. Dans cet enjeu, il est néanmoins important de noter le déséquilibre qui existe entre le centre et les périphéries ainsi que la diminution de la production d’information originale dans les régions, comme l’a établi le rapport Payette en 2010.
- Mouvements queers et féministes : l’intersectionnalité est une exigence stratégique
La communauté queer naît d’abord d’une identité politique radicale. Elle entretient l’ambition d’un mouvement de libération qui puise dans l’anti-autoritarisme et qui pose l’intersectionnalité comme une composante essentielle de son discours. Pourtant, il existe peu de réflexions stratégiques pour s’assurer que ces exigences survivent au test de la lutte.
- L’affaire Snowden, un an plus tard
Il y a un an aujourd’hui, le journal britannique The Guardian publiait les premières révélations fournies par Edward Snowden sur la surveillance de la NSA et de ses partenaires de l’alliance Five Eyes (la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Ces révélations sont déjà passées à l’histoire, en raison de ce qu’elles nous enseignent sur les rapports entre l’État et ses citoyen.ne.s au 21è siècle, sur la place que les technologies de communication ont prise dans nos vies, et enfin sur le type de travail journalistique qui a permis à de telles informations d’être transmises au public du monde. Sans vouloir en faire un bilan exhaustif ou définitif, j’aimerais ici partager certaines réflexions à ce sujet.
- Les mouvements pour un salaire étudiant
Nous publions ici la version intégrale d’un article d’Aurélien Casta paru en version abrégée dans le magazine des Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE). L’auteur remercie les membres des CUTE et en particulier Annabelle Berthiaume pour leur proposition et leur relecture des différentes versions de ce texte, ainsi que Maud Simonet, Bernard Friot et Laura pour leurs suggestions.
- La responsabilité de protéger
Quatre mois après le début de l’intervention de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Libye, qui ne devait durer que quelques jours, la chute du régime libyen semble, au moment d’écrire ces lignes, imminente. S’il reste impossible de savoir ce que ces événements apporteront comme avancées ou comme reculs pour le peuple libyen, et encore moins quelles seront leurs répercussions sur l’état des relations internationales et des rapports de force entre les pays membres de l’OTAN et le reste du monde, certains journaux ont déjà désigné un vainqueur : « La guerre de Nicolas Sarkozy » titrait un article du Monde du 23 août. Deux jours plus tard, le même journal rappelait que les principales compagnies pétrolières, et les françaises « au premier rang », seraient les principaux « bénéficiaires collatéraux » de l’appui occidental aux rebelles. La « Responsabilité de protéger » la population de la Libye devant les menaces faites par Mouammar Kadhafi a été invoquée pour justifier l’intervention. Repositionné historiquement et au vu des risques qu’il représente, le principe de la Responsabilité de protéger permettrait-il de reproduire des modes de subordination historiques et constitutifs du droit international ?
- Notre agriculture prend le champ
Les ententes de libre-échange, particulièrement au chapitre des produits agricoles, sont une sorte de cheval de Troie de la part des États-Unis et de l’Union européenne. Les dispositions de l’ALÉNA sur l’agriculture, en tous cas, ne visent pas à égaliser les chances des trois pays impliqués, mais à garantir aux États-Unis un droit le plus large possible à l’exportation de leurs produits.
- Le mythe de l’égalité déjà-là
Le simple fait de ne pas se conformer au diktat du patriarcat met les femmes dans des positions susceptibles de violence. Le 16 novembre 2011, j’ai pu l’observer concrètement. Je participais à la conférence « On nous fait la guerre : l’antiféminisme » donnée par Barbara Legault dans le cadre du cours Révolution féministe : de la chambre à coucher à l’économie de marché offert par l’Upop Montréal pour présenter un cadre d’analyse théorique à propos de l’antiféminisme.
Plusieurs antiféministes-masculinistes étaient venus assister à l’événement public dans le but de nous intimider, mais aussi de nous filmer sans notre consentement. La conférence s’est finalement conclue par une intervention policière…
- Journalisme. L’indépendance à la pige ?
De l’aveu de Pierre Sormany, l’un des fondateurs de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) il y a vingt-cinq ans, l’adoption du terme « indépendant » est une usurpation, une substitution qui vise à éviter le terme « pigiste », jugé péjoratif . Les journalistes « indépendant·e·s » se distinguent donc de leurs collègues salarié·e·s par le type de relation contractuelle qui les lient aux entreprises de presse. En tant que pigistes, les journalistes « indépendant·e·s » se (…)
- Entretien avec Jooneed Khan
Originaire de Maurice, Jooneed Khan a œuvré pendant trente-cinq ans au quotidien La Presse comme journaliste de politique internationale. Il nous livre ici ses réflexions sur la nature perfide d’un système mondial qui confine de nombreux pays du tiers-monde – à l’instar de Maurice – à l’inégalité et à la dépendance.
- Conflits d’intérêts
Professeure au département de Science politique de l’Université Laval, Anne-Marie Gingras est l’auteure de Médias et démocratie, Le grand malentendu, publié aux Presses de l’Université du Québec (Québec, 2006). Ce livre s’attache à analyser le rôle politique des médias privés et publics, ainsi que des sondages et des technologies médiatiques et jette un regard à la fois critique et nuancé sur le métier de journaliste. L’entretien qu’elle a accordé à À bâbord ! porte sur les liens entre les médias et les pouvoirs économiques.
- L’archivage culturel, une responsabilité collective
Même si elle n’a plus la cote depuis l’ère numérique, la télé est toujours parmi nous et demeure très influente. Depuis 70 ans, elle marque notre imaginaire collectif et notre discours politique. Pourtant, on ne l’archive pas de manière systématique. Ce travail dépend en grande partie de passionné·es et de militant·es. Regard sur deux documentaires qui soulignent cette tâche essentielle, ainsi que l’état inquiétant de l’archivage culturel à l’ère numérique.
- Reprendre parole. Entrevue avec la maison d’édition Diverses Syllabes
Nouvelle maison d’édition fondée à l’été 2020, Diverses Syllabes a soulevé un grand intérêt dans le milieu littéraire et au-delà. À bâbord ! a rencontré trois des co-fondatrices.
Version intégrale de l’entrevue parue dans le numéro 86 de la revue.
Avec Sayaka Araniva-Yanez, Brintha Koneshachandra et Paola Ouedraogo
Propos recueillis par Alexis Ross
- Journalisme et relations publiques
La journaliste souhaite raconter chaque jour une histoire d’intérêt public. Une histoire qu’elle a développée elle-même. Pour réaliser cette aspiration : fabriquer des reportages originaux d’intérêt public, la journaliste doit surmonter plusieurs obstacles. Celui qui nous préoccupe ici est l’industrie des relations publiques.
- La raison populiste
Ernesto Laclau, La raison populiste, Paris, Seuil, coll. « L’ordre
philosophique », 2008, 295 p. - L’ère Morales et les défis de la stabilité politique en Bolivie
Evo Morales a été considéré comme populiste, de même que d’autres chefs d’États sud-américains, comme Hugo Chavez, et Rafael Correa. Comme eux, il a dénoncé l’élite et l’oligarchie, il s’est fait défenseur des classes populaires et des Autochtones. Après 14 ans au pouvoir, peut-on dire que son type de gouvernement a bien défendu sa population ?
- Journalisme et mouvements sociaux : aux racines d’une crise de confiance
On a pu mesurer, ces dernières années, toute la profondeur de la fracture entre les médias traditionnels et les mouvements sociaux. L’étendue du fossé séparant les protestataires et les journalistes a mis en lumière une crise de confiance beaucoup plus profonde envers les médias, dont les origines remontent très loin.
- La bataille de la fiscalité
Le démantèlement de l’État social québécois et les négociations dans le secteur public se font parallèlement à un important projet de transformation de notre fiscalité. Le lien entre ces deux réalités est fondamental : sans fiscalité redistributrice, il ne peut exister d’État fort et responsable. C’est donc en s’attaquant aux racines du financement public que les libéraux élaborent leur projet de transformation radicale de l’État québécois.
- Les inégalités : une tendance mondiale
Les inégalités sociales s’accentuent. S’il y a là matière à se scandaliser, il n’y a malheureusement pas matière à être surpris. Des études récentes ont bien documenté le phénomène au Québec et au Canada [4], mais qu’en est-il des autres pays dits « développés » ? Une étude publiée par l’OCDE [5] en décembre dernier s’attarde justement sur cette question et, disons-le, la réponse n’est pas des plus réjouissantes. Les pays membres de l’organisation, malgré trente ans de croissance économique soutenue, ont en effet vu l’écart entre les riches et les pauvres augmenter.
- Le Réseau Liberté-Québec
Le 23 octobre dernier, plus de 450 personnes se réclamant de la « droite citoyenne » se sont réunies à Québec (encore une fois…) pour créer un mouvement de masse en faveur d’une réforme en profondeur du modèle québécois. Cette réforme reposerait sur les valeurs de liberté de choix et de responsabilité individuelle. Alors que les journalistes experts en politique-spectacle se demandent si ce mouvement réussira à ressusciter l’ADQ ou s’il mènera à la création d’un nouveau parti de droite, il convient de se pencher sur la nature profonde du discours idéologique tenu par le Réseau Liberté-Québec, afin de comprendre sa prégnance dans l’espace public depuis plus d’une trentaine d’années.
- Le cas d’Abousfian Abdelrazik
Le drame d’Abousfian Abdelrazik se présente comme un vibrant témoignage (un de plus) sur le sort réservé aux personnes victimes de la doctrine de la sécurité nationale, doctrine reposant sur une idéologie raciste, colonialiste et impérialiste.
- Dissocier indépendance et nationalisme
La question de l’indépendance représente une contradiction irrésolue dans l’histoire de la communauté politique du Québec. Elle est intimement mêlée aux autres formes de domination, dont l’oppression capitaliste. Si elle a, jusqu’ici, fait partie de l’arsenal idéologique des classes dominantes et des élites nationalistes, cela ne veut pas pour autant dire que la gauche peut se permettre de l’escamoter. Peut-être faudrait-il en revenir à dissocier indépendance et nationalisme. Cela ne veut pas dire nier la réalité nationale, mais plutôt penser l’appartenance à une communauté politique concrète comme condition nécessaire de tout projet d’émancipation et d’autonomie politique [6].
- Wikileaks et les habits de l’empereur
En novembre dernier, l’organisation Wikileaks a débuté la publication de câbles diplomatiques américains, causant la commotion que l’on connaît. L’hypocrisie des autorités américaines, promptes à condamner les attaques à la liberté d’expression sur Internet provenant d’États rivaux, mais indignées lorsque cette liberté nuit à ses propres intérêts, n’a rien de bien étonnant. Par contre, la réaction d’une bonne part de la communauté journalistique mondiale laisse pour le moins perplexe, au point où on y trouve une raison supplémentaire de s’interroger sur la vitalité de la profession.
- Mobilité en déroute. Comment sortir de l’impasse du financement ?
Le transport coûte cher, très cher. La construction d’infrastructures de transports collectifs se chiffre en milliards de dollars, les frais d’exploitation en millions, et les dépenses liées à l’entretien ont tendance à grossir chaque année. Comment peut-on alors espérer financer de nouveaux projets, étendre nos réseaux et améliorer la qualité de l’expérience usager ?
- Hé oh les médias ! On est en code rouge
L’urgence climatique est telle qu’en août dernier, le secrétaire général des Nations Unies a qualifié le sixième rapport du GIEC de « code rouge pour l’humanité ». Bien sûr, les médias ne peuvent pas être tenus responsables de la dérive civilisationnelle qui a mené à ce point de bascule existentiel. N’empêche : ils pourraient contribuer beaucoup plus efficacement à le repousser.
- Brèches féministes dans les murs de la ville
Malgré des avancées au cours du siècle dernier, l’appropriation par les femmes de l’institution municipale et de la ville se produit lentement – trop lentement, au goût de plusieurs militantes et organisations féministes. Comment rompre avec cette hégémonie patriarcale qui a longtemps fait des municipalités des boys club ?
- L’économie des inégalités
L’économie des inégalités, Thomas Piketty, Paris, La Découverte, 2015 (1997), 126 p.
- Militer : l’enseignement de Gramsci
Aujourd’hui, comme hier, militer, œuvrer à partager avec d’autres nos rêves de justice sociale, d’égalité, de solidarité et de liberté n’est pas une tâche facile. Que nous soyons filles ou garçons, d’origine plébéienne ou pas, comment rejoindre les non-militants, voire les apathiques ? Comment unir nos « savoirs » à leurs appréhensions ? Comment, à partir de leurs problèmes quotidiens, esquisser des solutions qui ébrèchent l’exploitation, la domination et la discrimination ? Il n’y a pas de réponses toutes faites à ces questions. Cependant, les réflexions d’Antonio Gramsci peuvent nous aider à mieux les poser et les résoudre.
- De l’insurrection au parlementarisme
Tommy McKearney est né en 1952 en Irlande du Nord. Il est issu d’une famille qui a une longue tradition républicaine. Ses deux grands-pères ont combattu dans la guerre d’indépendance (1919-1921) et la guerre civile (1922-1923). Trois de ses frères sont morts durant le conflit nord-irlandais : deux en service commandé pour l’IRA, le troisième, malgré qu’il n’ait jamais été membre de l’IRA, a été assassiné par des paramilitaires protestants. Le 9 août 1971, au lendemain de l’introduction de la politique d’internement, Tommy McKearney décida de joindre l’IRA provisoire. Il deviendra rapidement l’officier commandant de la brigade d’East Tyrone. Arrêté en 1977, il fut condamné à la prison à vie. Dès son arrivée en prison, il participa avec des centaines d’autres républicains au blanket protest et au dirty protest pour obtenir le statut de prisonnier politique. En 1980, après trois ans de lutte sans résultat, il prit part avec six autres volontaires à la première des deux grèves de la faim menées par les prisonniers républicains. Afin d’éviter la mort d’un des grévistes, la grève fut levée après 53 jours, avant qu’un accord officiel n’ait été conclu, ce qui mena à la seconde grève de la faim, dirigée par Bobby Sands. À sa sortie de prison en 1993, en désaccord avec l’orientation prise par le Sinn Féin, il fonde avec d’autres républicains l’Irish Republican Writers Group (IRWG) et la revue Fourthwrite (for a democratic socialist republic) afin de donner une voix à la gauche républicaine. Aujourd’hui, il est journaliste pigiste et organisateur syndical pour l’Independent Workers Union. Ses articles peuvent être consultés sur son site [7]. Il se décrit toujours comme un républicain socialiste. Il vient de publier The Provisional IRA : From Insurrection to Parliament (Pluto Press, 2011, 236 p.). C’est à cette occasion qu’À bâbord ! l’a rencontré.
- Regards spéculatifs sur la société
Posant notre regard sur l’époque actuelle, traversée d’incertitudes et secouée par les crises économiques, les désastres écologiques et les scandales politiques, on ne peut s’empêcher, trop souvent, d’adopter une attitude désabusée. Ce désabusement politique est largement relayé par le roman contemporain qui s’est replié, à quelques exceptions près, dans les méandres de l’intimité ou dans des fresques historiques sans véritables liens avec les temps présents. Le roman réaliste ne semble plus pouvoir saisir les sens et les possibilités enfouies dans ce réel qu’il prétend décrire. Dans cette littérature, la temporalité s’est figée dans un éternel présent : « La prose “réaliste” se situe hors du temps ; ce qui est ancré dans le temps ne serait que pacotille [8]. » C’est sur cette « pacotille » que nous nous pencherons et, plus précisément, sur la science-fiction.
- Parler de sexualité à l’école
Avec l’implantation de la réforme, l’éducation à la sexualité, qui était jusqu’alors dispensée dans les cours de formation personnelle et sociale, a été abandonnée. Mais le MELS vient d’annoncer son retour, du préscolaire jusqu’à la fin du secondaire, sous une forme qui reste toutefois à préciser.
Une seule chose semble sûre : il ne s’agira pas d’un nouveau cours, ce qui autorise à penser qu’on ventilera ce qu’on aura décidé d’enseigner dans divers cours existants, comme ceux de sciences (…) - La santé des femmes et l’égalité professionelle
La division sexuelle du travail est un aspect de l’organisation du travail qui peut avoir des effets sur la santé des hommes et des femmes. Les études de l’Invisible qui fait mal, partenariat entre trois centrales syndicales et un centre de recherche universitaire, ont permis de mettre en exergue les enjeux d’égalité professionnelle entrant parfois en conflit avec le désir d’améliorer la santé des femmes au travail : les dangers associés au déploiement d’une force physique importante et évidente ; les contraintes associées à la conciliation travail famille ; certaines difficultés dans le fonctionnement de collectifs de travail. Les femmes n’auraient pas à choisir entre santé et égalité, si les postes de travail et l’organisation du travail étaient adaptés à la spécificité de la biologie et des rôles sociaux des femmes.
- Corbyn et le retour vers le futur des travaillistes
Un an après le Brexit, les citoyen·ne·s du Royaume-Uni ont été appelé·e·s à élire un nouveau parlement. Contre toute attente, le Parti conservateur de Theresa May a perdu son pari : il n’a plus la majorité même s’il forme le gouvernement, tandis que le Labour de Jeremy Corbyn sort revigoré de la joute électorale.
- L’offensive des nationalistes conservateurs expliquée
Y a-t-il une mouvance néoconservatrice au Québec ? Porte-t-elle le chapeau de cowboy et le fusil, la Bible et Adam Smith à la main ? Dans l’ouvrage qu’ils dirigent, La guerre culturelle des conservateurs québécois (M Éditeur, 2016), Francis Dupuis-Déri et Marc-André Éthier décortiquent, sans fard ni caricature, les assauts du nationalisme conservateur depuis le tournant des années 2000.
- La justice pour toutes !
Un féminisme dépolitisé a réussi à s’imposer au Québec avec le concours des gouvernements, des médias, de l’industrie du divertissement et parfois même des groupes de femmes.
- Le journalisme à l’ère Snowden
Les documents fournis par Edward Snowden sur les activités de surveillance de la National Security Agency (NSA) américaine et de son allié britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), ont suscité de nombreux questionnements sur les activités de nos États comme sur notre usage du réseau Internet. On a beaucoup souligné, à juste titre, le courage de Snowden devant les sacrifices qu’il a dû accomplir. Or, le tumulte provoqué par ces divulgations a aussi gagné le milieu journalistique, particulièrement aux États-Unis et en Grande-Bretagne. C’est ici qu’il faut saluer le travail des journalistes à qui Snowden a, non sans raison, choisi de faire confiance.
- La fabrication du leader
La téléréalité et ses dérivés ne cessent de nous étonner tant par leur médiocrité que par leur capacité à se renouveler dans le même genre de cochonneries : des immigrants risquant l’expulsion des Pays-Bas et rivalisant pour gagner quelque deux mille dollars en faisant valoir leur connaissance du pays, intervention psychorépressive sur de jeunes délinquants ; du dressage cognitivo-comportemental d’animaux et d’enfants.
- La censure sur internet...notre antidote
Internet est de plus en plus censuré et surveillé. Twitter annonçait récemment avec grand tapage sa nouvelle capacité de censurer du contenu par pays : Google collabore maintenant à la censure en hine ; Facebook est une base de données de tous vos messages et images intimes, sans oublier la carte détaillée de votre réseau social, le rêve de toute agence de renseignement ; quant au Canada, il se dirige vers de nouvelles lois sur le droit d’auteur et la surveillance électronique qui rendront jaloux les pays les plus répressifs du monde entier [9].
- Utopies, liberté et négativité
Cet oxymoron, juxtaposant dans le même énoncé deux termes contradictoires, qu’on pouvait lire sur les murs de Mai 68, répond implicitement au dénigrement des utopies en tant que « pures spéculations », projections imaginaires dans des mondes impossibles. Plutôt que de renier le caractère imaginaire des utopies (« l’imagination au pouvoir ! »), il en exalte le plus haut degré de « réalisme ». De fait, les utopies ne sont rien d’autre que des projections imaginaires. Mais ces projections ne sont pas que des « vues de l’esprit ». Elles nous permettent de voir « sous les pavés, la plage » ; elles sont précisément ce par quoi le « réel » se dévoile tel qu’il « est » (contingent) plutôt que comme il « paraît » (apodictique). Et sans cette mise à distance de l’apparente naturalité, fatalité ou inéluctabilité des rapports sociaux « réellement existants », aucun dépassement de ceux-ci n’est possible.
- Un espace médiatique critique est-il possible ?
Les grands réseaux de communication dont l’objectif est de développer les échanges d’information ont toujours été soumis aux intérêts de la sphère marchande et à l’essor d’un capitalisme de plus en plus déterritorialisé. L’emprise de la rationalité du mode de production capitaliste dans le champ médiatique n’a ainsi eu de cesse de se faire de plus en plus prégnante. La concentration économique des médias, leur financiarisation, le rôle joué par la publicité, l’affaiblissement de l’audiovisuel public et sa dépendance de la logique commerciale soumettent toujours davantage les médias à l’épreuve des lois du marché et les tiennent de plus en plus éloignés d’un modèle théorique de médias servant le jeu démocratique.
- S’approprier les outils des hackers
Si le journalisme a été brisé par la montée en puissance des géants du Web, pourquoi ne pas tenter de le réparer en utilisant les mêmes outils, les mêmes armes ?
- À la recherche du téléphone éthique
Pour les militant·e·s de gauche, choisir un téléphone intelligent peut s’avérer une tâche complexe. Une variété de critères éthiques existe, mais il est difficile, voire impossible, de trouver un appareil pouvant les satisfaire tous. Est-il possible de changer les pratiques des grands fabricants et autres emblèmes de l’ère techno-capitaliste ?
- Le pragmatisme radical d’un « matérialiste historique »
Quelques jours après le congrès de Québec solidaire et l’élection de Gabriel Nadeau-Dubois comme député de Gouin, À bâbord ! rencontrait le nouveau co-porte-parole de QS pour l’interroger sur une série d’enjeux entourant l’avenir du parti.
Dans cette seconde partie de l’entretien, le nouveau représentant de QS à l’Assemblée nationale détaille une stratégie pour faire des percées dans les différentes régions du Québec et souligne l’importance pour le parti de gauche de formuler des propositions économiques concrètes pour le développement régional. L’ancien leader étudiant se prononce également sur des questions d’éducation, de politique municipale et de communication politique.
Pour (re)lire la première partie, cliquez ici.
- Pourquoi je suis devenue une pornstar
On imagine souvent que les personnes en situation de handicap sont dans le chemin, qu’elles sont sans importance ou qu’elles ont besoin d’aide. On dit qu’elles sont une « source d’inspiration » quand elles font des choses ordinaires. On les pense moins capables ou pas aussi bonnes que les personnes « normales » (un terme qui est aussi problématique). Ces attitudes renforcent et perpétuent des politiques et des pratiques qui associent handicap et non-désirabilité.
- L’indépendance contre la globalisation capitaliste
Le discours de la globalisation capitaliste soutient que les frontières se sont effacées devant l’envergure des échanges internationaux, que l’État nation est en déclin et est devenu impuissant devant les acteurs économiques mondiaux. La régulation de l’économie, la plus légère possible, est la tâche des institutions internationales. Il en découle donc que la lutte pour la souveraineté nationale est complètement décalée et passéiste.
- Soins palliatifs du capitalisme
Le système libéral est sensé répartir les revenus en fonction de l’apport individuel, dans un contexte de négociations permanentes où chacun a l’information parfaite et connaît les alternatives qui existent. Effectivement, toutes les transactions se concluent au prix d’équilibre. Quel monde magnifique ! Cependant, pour la réalité, il y a l’impôt.
- Intégration révolutionnaire ou désintégration ?
Après une période d’innovation généralisée, le Venezuela d’aujourd’hui semble vouloir revenir à un ordre du jour socialiste finalement moins du XXIe siècle que des années 1950. Sur le plan de l’urbanisme, la mise en chantier des « villes socialistes » est un désastre pour l’environnement, spatial et social, car elle découle d’une planification urbaine dont les principes, sinon l’action, sont révolus. Or, pour être véritablement révolutionnaire, le Venezuela doit poursuivre sa « bolivarisation ». L’urbanisme du XXIe siècle sera créole et populaire ou ne sera pas !
- La nouvelle cible de la croisade états-unienne
La crise en Irak est source d’inquiétude pour bien des militantes pour la paix à travers le monde. Il y a en effet de bonnes chances que cette crise s’aggrave et s’étende au-delà de ce pays. Alors qu’en Irak des factions radicales se consolident et résistent à la coalition dirigée par les États-Unis, les conservateurs religieux ont déjà remporté les élections en Iran. L’exportation de la démocratie au Moyen-Orient, une priorité numéro un de l’administration Bush, est clairement un échec.
- La gauche et l’islamisme
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’état d’urgence planétaire décrété par les États-Unis sous prétexte de « guerre au terrorisme », dans les pays occidentaux, les personnes issues des pays arabo-musulmans sont en butte à toutes les discriminations, tant ethno-raciales que socio-économiques. De plus, les pays arabo-musulmans sont également victimes de l’impérialisme occidental et de l’incurie de leurs propres dirigeants. Au nord comme au sud, des courants politiques « musulmans » prétendent mener des luttes pour contrer ces injustices. Ce constat soulève des défis pour la gauche, qui doit d’une part comprendre les phénomènes politiques se réclamant de l’islam et trouver la meilleure stratégie pour y répondre et, d’autre part, prendre ses responsabilités dans la lutte contre les injustices subies par des nations à majorité musulmane et par les minorités arabo-musulmanes d’Occident. La relation entre la gauche et l’islamisme politique soulève plusieurs questions : comment mener la lutte contre l’islamophobie et le racisme tout en maintenant une vigilance constante à l’égard du fondamentalisme religieux ? L’islamisme peut-il apporter une contribution positive à la lutte anti-impérialiste ? Une action politique inspirée par l’islam peut-elle être également progressiste et compatible avec la gauche ? Les enjeux ne sont pas les mêmes dans les sociétés occidentales où les personnes de confession islamique, minoritaires, sont victimes de racisme et dans les pays arabo-musulmans où la gauche et l’extrême-gauche laïques sont également victimes de l’islamisme politique. Nous avons demandé à deux membres de la rédaction, Benoît Renaud et Mabrouk Rabahi, de lancer le débat.
- Vers un point de bascule ?
L’automne 2014 fut riche en mobilisations sur le front de la lutte à l’austérité, et le mouvement syndical fut l’un des principaux acteurs de cette lutte, sinon le principal. Batailles contre la réforme des régimes de retraite des employés municipaux, contre la réforme des Centres à la Petite Enfance (CPE), contre les coupures à Radio-Canada, contre le projet de loi 10 en santé, bref, contre le projet général de liquidation du volet social de l’État. Semaine après semaine, l’opposition syndicale et populaire s’est fait entendre. Les centrales syndicales l’ont bien souligné lors de leurs sorties publiques de début d’année [10] : l’année 2015 sera elle aussi chargée, d’autant plus que les négociations du secteur public viendront s’ajouter à cette campagne plus générale.
Sur le plan de la mobilisation, le mouvement syndical semble prêt à être à nouveau de la partie en 2015. Qu’en est-il de l’analyse politique de la situation ? C’est sur ce terrain que j’aimerais m’interroger dans ce billet. Le mouvement syndical a-t-il pris la mesure de la radicalité des attaques que nous vivons, et de la radicalité nécessaire pour leur répondre ?
- Journalismes : institutionnel vs citoyen
Il m’est avis que le Web social marque la fin du monopole des journalistes institutionnels (formés aux écoles de journalistes, accrédités, etc.) sur l’information. Cela ne signifie pas qu’ils sont appelés à disparaître, mais plutôt à voir des transformations dans leur rôle, dans leurs pratiques et dans leur manière d’interagir avec les citoyennes, qu’on ne peut plus simplement appeler « public ».
- Le voyou, le barbare et le philistin
L’affaire Péladeau-Lafrance a suscité bien des gloses dans les médias ces derniers mois. Par-delà les lieux communs et la satire – tentante au demeurant –, cette affaire de gros mots pourrait-elle nous révéler quelque chose sur ce qu’on appelle la culture, aujourd’hui envahie à un tel point par le divertissement et la marchandisation des diverses formes d’expression artistique que la culture de masse d’il y a cinquante ou soixante ans peut paraître comme un âge d’or de la culture ?!
- Militer au quotidien
Compost, vélo, récupération de nourriture et de matériaux, jardinage en pot sur le balcon, la liste de nos pratiques quotidiennes s’allonge et se réinvente chaque jour. Mais au delà d’un simple mode de vie alternatif, nous tendons à inscrire notre quotidienneté dans une démarche politique qui dépasse la révolution personnelle.
- S’en laver les mains
Malgré les règlements sur le respect de l’environnement qui existent au Québec, les problèmes persistent à plusieurs endroits. Avons-nous les moyens de nos ambitions ? Les municipalités doivent faire appliquer des règlements et des politiques que leur largue le gouvernement sans les doter des moyens et des outils nécessaires. Ce sont les cours d’eau qui en souffrent.
- Doit-on s’y résigner ?
Jean-Pierre Terrail est professeur à l’Université de Versailles-Saint-Quentin. L’Humanité a présenté son dernier livre comme un ouvrage « savant, foisonnant, bourré de références insolites » et son travail comme ouvrant « des pistes neuves et dérangeantes ». En fait, comme on va le constater, Terrail propose un substantiel et stimulant renouvellement de la question de l’inégalité scolaire.
- La restitution des terres, clé de la vitalité des systèmes alimentaires autochtones
Les peuples autochtones [11] sont à la tête d’un mouvement pour la souveraineté alimentaire qui repose sur la restauration des systèmes agroalimentaires ancestraux. Bien que nous nous efforcions de restaurer ce que le colonialisme a confisqué de nos tables, il demeure que sans réparation ni restitution de nos territoires, aucune justice n’est possible. La souveraineté alimentaire passe par la restitution des terres.
- Notre système de santé sous la loupe
M Éditeur et À bâbord ! ont le plaisir de vous inviter au lancement du livre
La santémalade de l’austérite. Sauver le système public... et des vies !
sous la direction de Normand Baillargeon
Mercredi 15 novembre de 17 à 19 heures
au YÏSST (901, rue Saint-Zotique Est, Montréal).Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous !
- Les artifices du pouvoir
La ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, près de Québec, attire l’attention des médias depuis plusieurs années. L’administration municipale fait l’objet de multiples plaintes au ministère des Affaires municipales ; des démarches citoyennes devenues indispensables qui suscitaient chez Sylvie Asselin, en juillet 2015 au sortir d’élections précipitées, des réflexions sur l’état de notre démocratie.
- L’économie participaliste
L’économie participaliste, Pascal Lebrun, Montréal, Lux, 2014.
- Les murmures de l’anti-pouvoir
Lorsqu’il analysait la Nouvelle gauche des années 1960, Herbert Marcuse ne tarissait pas d’éloges à son endroit. Ce mouvement était à la conquête de notre sensibilité laminée par la rationalité bourgeoise instrumentale, il voulait transformer jusqu’à notre conception de l’âme qui devenait, grâce au mouvement de libération afro-américain, « noire, violente et
Lorgiaque ». Bien entendu, s’il était sincère dans sa volonté de renverser le monde pour le rendre conforme à notre sensibilité et à nos désirs, ce mouvement se devait d’opter pour l’illégalisme, pour « l’indispensable » désobéissance civile et l’action directe. - Conquérir le pouvoir citoyen
Le passé politique des villes québécoises, alors que seuls les propriétaires fonciers avaient droit de vote, pour ne pas dire droit de cité, continue de peser sur notre conception même de la démocratie municipale. Toutefois, entre luttes urbaines et ouverture d’espaces institutionnels de participation, depuis plus de 30 ans des citoyennes revendiquent le droit à la ville.
- Les verrous de 1968
D’innombrables allégations encombrent la mémoire de Mai 68, devenu pour certain·es la source par excellence des pires maux dont souffrirait notre société : hédonisme individualiste, narcissisme consumériste, repli des individus dans la sphère privée, atomisation de la société, censure du politically correct, supériorité des droits sur les devoirs, perte des valeurs communes au profit de la protection des minorités, dissolution des repères collectifs, dévalorisation des maîtres et des supérieurs, dispersion des familles, fantasme d’autofondation de soi, irresponsabilité de masse, hyperfestivité, maladies vénériennes, impératif de jouissance illimitée, impossibilité des transgressions et des interdictions au profit du règne de l’autorisation et de la permission – quelle faute n’a-t-on pas fait porter à 1968 ?
- Agriculture biologique de proximité. Pour passer du rêve à la réalité
L’agriculture biologique de proximité s’est démarquée dans la dernière année par sa résilience et sa cohérence avec des valeurs en résurgence. Elle a le potentiel de transformer notre relation à l’agroalimentaire, dans la mesure où la société et l’État soutiendront son essor.
- La France qui démissionne
La France de l’ère Sarkozy est particulièrement marquée par une résignation des élites devant une mondialisation menée en anglais par les grandes forces du capitalisme international. Défenderesse de la diversité des cultures, ouverte sur le monde, dans ses meilleurs jours, la France, menée par ses élites complaisantes, rêve désormais de se fondre dans un grand tout où seul compte le langage de l’argent.
- L’auto, frein à la mobilité
Pour vous procurer une copie papier de ce numéro, rendez-vous sur le site des Libraires ou consultez la liste de nos points de vente.
- Tous contre les pauvres
Différents discours idéologiques concourent à nier l’existence des inégalités sociales au Québec. Il faut les déconstruire pour espérer, au-delà des vœux pieux, que les choses changent réellement.
- Difficile populisme de gauche
Le populisme oppose le peuple aux élites. Dans ce combat, il propose de construire une volonté populaire capable de ravir le pouvoir aux dominants. Le populisme rompt toutefois avec la démocratie lorsque cette construction s’opère par le haut, se matérialise par la voix d’un leader fort et concourt à l’exercice d’un pouvoir souverain au nom du peuple et non par lui. Il se sépare aussi de la gauche lorsqu’il soutient cette répartition hiérarchique du pouvoir plutôt que l’égalité de ses parts.
- L’union des voix malgré tout
Les soulèvements du « printemps arabe » ont engendré diverses transformations politiques, notamment le renversement des dictatures en place. Une fois l’euphorie passée, la complexité de la transition démocratique et le renforcement de mouvances intégristes participent à produire des espaces publics fragmentés, désordonnés, mais aussi ouverts sur de nouveaux horizons.
- Peur et pensée politique
La crise du capitalisme n’est plus épisodique et conjoncturelle. À la suite de l’effondrement des mécanismes de l’endettement, qui avaient eux-mêmes remplacé la social-démocratie pour en contenir l’effet désintégrateur, la crise est devenue « structurelle ». Cette fois, c’est plus grave : l’anticapitalisme est aussi entré en crise. Ce que l’action politique de gauche et sa théorie nomment liberté ne serait plus que la condition d’une plus cruelle pénétration des marchés. Toute issue semble ouvrir sur l’accélération des moteurs. À moins que… de nouvelles valeurs soient proclamées, qui aboliraient le capitalisme une bonne fois pour toutes !
- Le budget participatif
À la suite des révélations quant à l’existence de la corruption dans les municipalités au Québec, comment expliquer qu’il n’y ait pas eu un plus grand nombre de citoyennes et de citoyens réclamant des comptes à leurs éluEs ? Depuis quelques années déjà, plusieurs faits permettaient pourtant de présumer qu’un certain nombre de nos représentantEs et fonctionnaires « s’en mettent plein les poches », ou à tout le moins abusent du système. Une question s’impose donc : comment éviter que cela ne se reproduise ?
- Quitte ou double
La lutte étudiante actuelle concerne les frais de scolarité, enjeu certes criant, mais qui cache un autre système de ségrégation entravant l’accessibilité à l’éducation : les bourses aux études supérieures provenant d’organismes fédéraux ou provinciaux. On en vient à se demander lequel des deux, frais de scolarité ou absence de bourses, restreint le plus fortement l’accès aux études supérieures.
- La transformation de la production
La financiarisation de l’économie et la transnationalisation des processus de production forcent à repenser la forme de l’État et les relations entre classes sociales. Assiste-t-on nous à l’émergence d’une classe capitaliste transnationale, voire d’un « État capitaliste global », dont les États nationaux ne seraient qu’une courroie de transmission ? Est-il de nos jours encore pertinent de penser les classes dans une optique nationale ?
- L’exportation de la mort
L’amiante était dangereux pour la santé des travailleurs et de tous ceux qui entraient en contact avec lui. La fibre chrysotile de l’amiante, contrairement aux autres fibres, ne le serait pas, en étant employée de façon sécuritaire. C’est du moins ce que tentent de nous en convaincre l’Institut du chrysotile, largement financé par les deux ordres du gouvernement, et son principal porte-parole, Clément Godbout. Quels sont leurs arguments ?
- Ni Dieu, ni Maître : la mouvance anarchiste contemporaine
Récupérer de la nourriture dans les conteneurs à poubelles, s’organiser avec ses voisinEs pour construire un centre social autogéré dans son quartier, s’impliquer dans une fanfare de rue : hors de l’arène partisane, point de salut pour l’action politique ? Alors que de nombreux indicateurs confirment une baisse de la confiance envers les éluEs et un déclin de l’intérêt de la population pour la politique des partis, de nombreuses activités militantes se présentent comme autant d’expressions d’une façon originale de faire de la politique à l’extérieur des voies institutionnalisées. Dans le Québec d’aujourd’hui, plusieurs de ces initiatives sont porteuses d’un projet politique dont la forme et la
finalité s’inspirent d’un renouveau de la pensée politique libertaire. - « Elle est chez qui la violence ? »
Motivés, Motivés ! Les Toulousains de Zebda le sont toujours. En studio, où ils ont réalisé un disque (Utopie d’occase) d’une grande intimité alliée à une rage – mais de celle qui fait danser – inépuisable. Sur scène, où on les a vus, à Montréal début août, rivaliser d’énergie avec une foule gonflée à bloc. Et en politique, bien sûr, où ils donnent un bel exemple de radicalité ouverte, militante et enthousiaste. À l’occasion de leur passage au Québec cet été, Mouloud Idir a rencontré Mustapha Amokrane et Magyd Cherfi.
- Des ramparts comme autant de frontières
Pendant que les États-Unis continuent leur Guerre de terreur en Irak, la prise en otages d’étrangers par les mouqawama (combattants de la résistance) a capté l’attention des médias. En réponse aux enlèvements, plusieurs ONG internationales et organismes d’aide humanitaire ont relocalisé leur personnel étranger à Amman. Les journalistes étrangers qui n’ont pas encore quitté le pays sont presque paralysés et font leurs reportages de leurs fauteuils, devant des téléviseurs situés dans des complexes hôteliers « protégés » par des remparts de béton, des gardes armés et leurs bons contacts.
- Du vent dans les compteurs
Augmenter nos tarifs d’électricité pour rembourser la dette. L’idée a été moussée par le groupe des Lucides et reprise par le gouvernement Charest. À les entendre, notre électricité est comme le gaz des Albertains, mais nous sommes trop nonos pour en tirer profit.
- Les élites responsables du déficit d’empathie
Dans une lettre d’opinion publié sur Pivot, l’historienne Catherine Larochelle [12] m’a ouvert une nouvelle voie qui permet d’intégrer plus clairement la responsabilité des élites politiques et médiatiques à ma réflexion sur l’empathie et sur son déclin dénoncé à grands cris par tant de nos contemporain·es.
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- Dossier : Qui échappe à l’extractivisme ?
- No 095 - Printemps 2023
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- Dossier : À ras bord !
- No 001 - sept. / oct. 2003
- Dossier : Médias, journalisme et critique sociale
- Dossier : Changements climatiques - L’urgence d’agir
- Mini-dossier : La rectitude politique en débat