L’indépendance - Laquelle ? Pour qui ?
L’indépendance contre la globalisation capitaliste
Le discours de la globalisation capitaliste soutient que les frontières se sont effacées devant l’envergure des échanges internationaux, que l’État nation est en déclin et est devenu impuissant devant les acteurs économiques mondiaux. La régulation de l’économie, la plus légère possible, est la tâche des institutions internationales. Il en découle donc que la lutte pour la souveraineté nationale est complètement décalée et passéiste.
L’indépendance politique – voie de la résistance à la globalisation capitaliste
Les objectifs des néolibéraux sont clairs. Il s’agit pour eux de présenter la globalisation capitaliste comme un processus naturel et incontournable et de convaincre la population que la souveraineté populaire doit désormais être mise au rancart et que les humains n’ont plus aucune maîtrise sur leur destin. En somme, il s’agit de légitimer l’impuissance politique de la majorité populaire !
Mais il n’y a rien d’inévitable dans la globalisation capitaliste. Bloquer les objectifs des États dominants est possible. On peut résister. L’exemple latino-américain est là pour le démontrer. Les mouvements sociaux réunis dans l’Alliance sociale continentale et les gouvernements progressistes (Venezuela, Bolivie, Équateur) ont été capables de faire échouer la ZLÉA qui visait à rendre irréversibles les politiques d’ajustement structurel des dernières décennies. Ils ont refusé de constitutionnaliser l’ordre néolibéral qui visait à limiter leurs domaines de souveraineté. Ils ont refusé de réduire l’ouverture de leur économie à la soumission aux diktats des tenants du grand capital international. Ils ont revendiqué des espaces d’autonomie et de souveraineté pour définir leurs politiques publiques et leurs options économiques. Ils ont lutté pour pouvoir exercer la souveraineté démocratique des peuples, leur souveraineté nationale et populaire.
Cette expérience de la lutte des peuples latino-américains nous démontre que la résistance à la logique néolibérale fondant la globalisation est possible. La lutte pour l’indépendance du Québec doit s’inscrire dans cette résistance.
En ralliant le modèle néolibéral, en s’en faisant le défenseur conséquent, le Parti québécois abandonnait le terrain de la résistance nationale à la domination. Il s’est fait le chantre du libre-échange qui visait la libre circulation des capitaux des grandes entreprises et le libre investissement dans toutes les sphères de la vie sociale au détriment du bien commun. Seule la culture devait avoir droit à échapper au rouleau compresseur du libre-échange. Le PQ a soutenu le ralliement aux alliances militaires impérialistes. Il s’est inscrit contre toute la logique de la lutte indépendantiste dans l’histoire. Une véritable orientation indépendantiste se construit en effet sur le refus de se faire dicter ses politiques par les institutions du grand capital, de la déréglementation et de la privatisation. Elle met de l’avant une logique économique qui est centrée sur la protection de l’environnement, sur des initiatives visant à prendre le contrôle de nos richesses naturelles, sur le développement du secteur public, sur la prise en main des secteurs de l’énergie, des mines, des forêts et enfin sur le développement de la démocratie citoyenne qui passe d’abord par l’égalité sociale et l’égalité de genre…
Un combat internationaliste
La lutte pour l’indépendance du Québec s’inscrit dans un contexte continental. La question des alliances dans l’État canadien et avec les organisations syndicales et populaires des Amériques et avec les peuples et gouvernements qui s’inscrivent dans une logique anti-impérialiste est essentielle. Le combat pour l’indépendance est un combat inter-nationaliste… qui passe par la fusion des souverainetés populaires inscrites dans la perspective d’un monde altermondialiste faisant toute sa place à la souveraineté populaire, à l’égalité et à un environnement viable !