Les alternatives de la société civile

No 031 - oct. / nov. 2009

En temps de crise

Les alternatives de la société civile

Nathalie Guay

Le 2e Forum social québécois, qui aura lieu du 8 au 12 octobre prochain au cégep du Vieux-Montréal, réunira quelques milliers de personnes qui partageront leurs analyses et leurs propositions alternatives au néolibéralisme, autour de diverses thématiques comme les droits humains, la démocratie, l’environnement, la culture, la privatisation, etc. Il s’agit d’une occasion unique pour traiter des enjeux fondamentaux auxquels nous sommes confrontés et se réapproprier la possibilité d’imaginer l’avenir autrement. Il y a deux ans, 5 000 personnes avaient investi le premier FSQ et plusieurs forums ont ensuite eu lieu dans les différentes régions du Québec, confirmant le besoin de se rencontrer et la volonté de construire un autre Québec.

La particularité d’un espace comme le FSQ tient au fait que ce sont les participantes eux-mêmes qui proposent et animent les ateliers et activités culturelles, à l’exception de six grandes conférences avec invités internationaux et québécois sur des grandes questions d’actualité. D’ailleurs, plus d’une centaine d’invités internationaux se réuniront à Montréal tout juste avant le forum dans le cadre de la réunion du Conseil international du Forum social mondial afin de faciliter leur participation au forum. Le deuxième FSQ sera aussi la première étape d’une série d’événements qui se succéderont pour concerter les efforts des mouvements progressistes des Amériques, et particulièrement de l’Amérique du Nord : Forum mondial sur la crise des civilisations au Pérou (mars 2010), Forum international sur la sortie de crise au Mexique (mai 2010), 2e Forum social États-Unis (Détroit, 22-26 juin 2010) et 4e Forum social des Amériques au Paraguay (juillet 2010).

Thème central : la crise du capitalisme

Cette année, la thématique de la crise du capitalisme devrait susciter un grand nombre d’activités. Alors qu’il y a près d’un an, l’éclatement de la crise financière et les réactions fusant de toutes parts laissaient présager des changements importants dans nos sociétés (rappelons-nous que même Sarkozy indiquait qu’il fallait « refonder le capitalisme  »), on constate aujourd’hui, du moins dans la sphère publique, l’absence de grands débats d’idées ou de propositions audacieuses. Pire, les réponses néolibérales ont la cote. La rencontre du G20 à Londres au début du mois d’avril dernier avait donné le ton, les 20 dirigeants ayant notamment décidé de renflouer les coffres du Fonds monétaire international (FMI), institution où les pouvoirs de décision sont proportionnels à l’argent investi par les différents pays, afin de stimuler la sortie de crise.

Au Québec, les grands titres tentent de nous convaincre que la crise se termine, comme si de nouveaux travailleurs ne venaient pas chaque jour grossir les rangs des millions de nouveaux chômeurs à travers le monde ! Mais la crise que nous vivons est plus profonde que la plongée du Dow Jones. Il s’agit avant tout d’une crise de notre modèle de développement, d’une crise sociale et économique qui se fait sentir depuis longtemps dans les pays du Sud, d’une crise environnementale qui détruit notre milieu nourricier, enfin, d’une crise culturelle qui nous entrave dans un modèle uniformisant de surconsommation, qui nous forme à la compétition et à l’isolement individuel.

Il faut prendre d’assaut le FSQ et toutes les tribunes disponibles, toutes les occasions possibles pour imposer une autre voix dans la société. Il faut se mobiliser ensemble pour être plus forts, il faut s’ouvrir aux millions de personnes animées d’un espoir de changement à travers le monde et faire jaillir les idées qui nous amèneront ailleurs.

Forum social québécois

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