André Corten (dir.), avec la collaboration d’Anne-Élisabeth Côté
La violence dans l’imaginaire latino-américain
Lu par Jean-Marc Piotte
André Corten (dir.), avec la collaboration d’Anne-Élisabeth Côté, La violence dans l’imaginaire latino-américain, Paris, Khartala, et PUQ, Québec, 2008, 421 p.
Sautez l’introduction d’André Corten, savante, donc complexe et difficile, et allez directement aux textes de ce recueil, quitte à y revenir à la fin de vos lectures pour comprendre les présupposés théoriques qui ont orienté les enquêtes et les analyses.
La violence, comme le pouvoir chez Foucault, est partout, mais elle n’est pas indifférenciée et s’exerce avec des modalités et des intensités différentes selon les acteurs et les victimes. Au-delà de celle incontournable de l’État et de ce qui lui résiste, les auteurs pourchassent toutes les manifestations de la violence, dont celle qui s’exprime dans les familles, et dont l’acteur principal est le père ou son substitut, et celle qui prolifère dans les bidonvilles contre majoritairement des jeunes et d’autres misérables de ces quartiers.
Les auteurs explorent les différentes facettes de la violence à travers des romans, des discours politiques, des récits d’actions collectives et le « parler ordinaire » des paysans et des habitants des bidonvilles. Par une analyse du langage, du discours, ils décrivent « l’imaginaire » latino-américain de la violence ou, encore, les façons de penser collectives la concernant dans les différents pays d’Amérique latine. A particulièrement stimulé ma curiosité la troisième partie qui, à partir du parler populaire – paroles qui sont généralement exclues de l’espace public médiatique – décortique comment le petit peuple perçoit la violence. Commencez votre lecture par le premier article de cette partie, celui de Pierre Beaucage : il vous incitera à la poursuivre.
Ce livre s’adresse à tous ceux qui désirent mieux connaître les différents pays latino-américains ou mieux comprendre les manifestations protéiformes de la violence.
