Saint-Valérien. De la saine réintégration du politique dans le social

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Dossier : Bas-Saint-Laurent - Dépasser l’horizon

Saint-Valérien. De la saine réintégration du politique dans le social

Une Néo-Valérienoise en processus d’ancrage

Contrairement à plusieurs villages ruraux, la municipalité de Saint-Valérien résiste à la dévitalisation. Chaque année, de nouveaux ménages s’y installent et les initiatives citoyennes foisonnent, appuyées par les élu·es municipaux. Si bien que des gens d’un peu partout font la route pour venir comprendre le secret des irréductibles Valérienois·es.

Mentionnons d’abord la culture d’entraide et le savoir-faire transmis de génération en génération entre les familles y travaillant la terre depuis plus de 135 ans et les nouveaux ménages venus y élire domicile plus récemment. Puis, les organismes locaux et les propriétaires d’entreprises ont toujours pris part à la vie communautaire, ce qui donne lieu à des échanges intra et intergénérationnels. Par exemple, le groupe de la Tire de tracteurs antiques supporte financièrement les activités parascolaires, parmi lesquelles des ateliers d’artisanat donnés par les dames du Cercle de Fermières. Ces dernières se réjouissent de la compagnie des jeunes, parmi lesquel·les certain·es rendront éventuellement la pareille par de menus travaux ou lors de corvées dans les champs.

Ensuite, comme en témoignent plusieurs initiatives au fil des ans, un souci de prendre soin du territoire est présent depuis longtemps. Le Cercle des jeunes naturalistes dans les années 30, la Fête des Arbres instiguée dans les années 40, l’école Saint-Rosaire inscrite comme Établissement Vert Brundtland dans les années 2000, la Fête des semences et le renouvellement de politiques de développement durable sont quelques exemples parmi d’autres de ces initiatives citoyennes qui traversent les époques.

Pouvoir envisager une vie bonne

La combinaison de la culture d’entraide à échelle humaine, de l’accès au patrimoine naturel et des engagements municipaux pour en prendre soin, ainsi que la proximité d’une ville de services comme Rimouski attirent les nouveaux ménages en quête d’une vie bonne. Une fois installés, ils trouvent rapidement des groupes et activités d’intérêt par lesquels s’ancrer. Jadis, cet ancrage se faisait en grande partie par le biais de l’église. Aujourd’hui, cela passe beaucoup par le Centre communautaire.

La conversion de l’église en centre communautaire a été un processus éprouvant, parfois tendu, qui a permis de maintenir un lieu central essentiel à la rencontre. Sa gestion étant assumée par les citoyen·nes impliqué·es dans les organismes communautaires locaux, ce lieu est devenu un commun où convergent et émergent un éventail d’activités culturelles, culinaires, nourricières, sportives, festives, éducatives, intérieures, extérieures, pour les enfants, les parents, les grands-parents et, parfois, tout cela en même temps. La liberté et la responsabilité de s’organiser permettent la création de projets qui alimentent l’appareil municipal, lequel voit une motivation à appuyer les initiatives citoyennes.

Cette dynamique entre le communautaire et le municipal, enrichie par la rencontre entre la tradition et le renouveau, permet au politique de regagner lentement mais sainement le social. Évidemment, nous ne sommes pas à l’abri des flammèches, mais le choc des idées garde la communauté bien vivante.

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