Véronique Bergen
Résistances philosophiques
Véronique Bergen, Résistances philosophiques, Paris, PUF, Collection « travaux pratiques », 2009, 149 p.
La remontée des luttes, depuis le milieu des années 1990, contre la mondialisation capitaliste actuelle, a permis, une fois de plus, de vérifier la proposition que Michel Foucault avait énoncée naguère : là où il y a pouvoir, il y a résistance. Encore faut-il penser cette résistance dans la multiplicité de ses figures. Véronique Bergen, écrivaine et philosophe, a tracé, dans un court ouvrage, les grandes lignes d’une typologie des résistances. Partant de trois rapports au réel – à savoir la dialectique, la voie vitaliste et l’axiomatique – qui, eux-mêmes, renvoient à la démarche de trois philosophes (Sartre, Deleuze et Badiou), l’auteure décrit trois schémas d’opposition à l’ordre social contemporain. Il ne s’agit pas, pour Véronique Bergen, de choisir entre ces trois approches, mais de mieux les comprendre afin d’en cumuler les forces pour « composer le visage de demain », un visage autre que celui dessiné par le néolibéralisme dominant. C’est donc là un ouvrage très stimulant, encore que certains et certaines pourront le trouver trop bref. À ce titre, on pourra en compléter la lecture par une nouvelle publication des éditions Lux, Hémisphère gauche : une cartographie des nouvelles pensées critiques, écrit par Razmig Keucheyan et qui donne une ample vision des divers courants critiques surgis depuis la seconde moitié des années 1990.