L’armée canadienne n’est pas l’armée du salut

No 036 - oct. / nov. 2010

Francis Dupuis-Déri

L’armée canadienne n’est pas l’armée du salut

Daniel Chapdelaine

Francis Dupuis-Déri, L’armée canadienne n’est pas l’armée du salut,
Montréal, Lux Éditeur, 2010, 159 p.

D’entrée de jeu, cet ouvrage est un plaidoyer efficace et très articulé condamnant l’intervention de l’armée canadienne en Afghanistan et justifiant son retrait immédiat. Dans la forme, c’est un recueil de textes publiés tantôt dans Le Devoir, tantôt dans Le Couac, ainsi que les textes de conférences livrées ces dernières années par le professeur de sciences politiques.

L’auteur saborde plusieurs arguments du discours militariste : sous des couverts de défense de la démocratie, des droits des femmes, du droit à l’école pour les enfants afghans, le Canada s’est empêtré dans une logique de guerre contre un pays souverain, qui ne nous a en aucun temps attaqué ou même menacé. Appelons un chat, un chat : nous, citoyennes, cautionnons par nos votes, nos impôts et surtout notre indifférence, les meurtres de milliers de civils, la torture de centaines de prisonniers et la destruction des rares infrastructures existant dans un des pays les plus pauvres de la planète.

F D-D nous sensibilise également au peu de considération accordée dans notre belle société aux groupes pacifistes, à une époque où tous se doivent d’appuyer « nos soldats » : insultes, crachats, gifles étant le prélude à des épithètes peu édifiantes telles celles lancées par le maire Labeaume à l’endroit de l’auteur venu troubler une paisible cérémonie militaire entourant le 400e anniversaire de la ville de Québec en 2008. Enfin, l’ouvrage nous rappelle qu’alors que nous déplorions la mort d’une centaine de nos soldats (138, fin 2009), on compte également plus de 30 000 afghans tués (dont 1,000 enfants) lors de cette guerre (agression) depuis 2001.

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