Résultats de la recherche
Articles (3502)
- Le monde magique d’Heather O’Neill
La littérature québécoise en anglais traverse actuellement une période particulièrement florissante. C’est du moins ce que prétend la revue Lettres québécoises qui lui consacre un dossier dans son dernier numéro, et qui tient Heather O’Neill comme une représentante flamboyante de ce renouveau.
- Que peut-on attendre du tramway ?
L’annonce du projet de réseau structurant de transport en commun (RSTC) à Québec a fait couler beaucoup d’encre et nourri de nombreuses tribunes, chacun y allant de son interprétation et de sa lecture. Dans les discussions ayant eu lieu autour du tramway et de ses effets, la science a été mise de côté pour faire place aux opinions. Ce texte propose d’explorer les impacts possibles sur la base de faits, soit d’études reconnues et publiées.
- Le travail du sexe est un travail
Le 7 avril 2021, la Direction de l’UQAM et Hélène Boudreau signent une entente de principe, qui met fin à la poursuite intentée contre cette dernière. L’étudiante au baccalauréat en arts visuels avait partagé une de ses photos de finissante sur ses médias sociaux, dont son compte payant OnlyFans.
- Au sujet de certaines formes de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États
Voici une liste provisoire et non exhaustive de certains types de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États qui ont pris forme au sein de divers modes de production qui se sont succédé dans l’histoire (la commune primitive, le mode de production esclavagiste, le mode de production féodal, le mode de production capitaliste, le mode de production « socialiste » et le mode de production « communiste »). Les concepts énumérés ici sont définis, par ordre alphabétique, dans un lexique qui apparaît dans la deuxième partie du texte.
- Reterritorialisons Québec
Dans le contexte actuel, il est essentiel de comprendre que l’occupation territoriale dont nous héritons est le produit de l’érosion du bien commun par des intérêts privés.
- Les 100 ans de l’Organisation internationale du travail (OIT)
L’Organisation internationale du travail (OIT) a toujours joué un rôle important lors des moments clefs de l’histoire du travail, qu’il s’agisse de la Grande Dépression, de la décolonisation, de la création de Solidarność en Pologne, de la victoire sur l’apartheid en Afrique du Sud. Voilà l’occasion de revenir sur le passé d’une institution qui célèbre cette année son centième anniversaire.
- Reprendre parole. Entrevue avec la maison d’édition Diverses Syllabes
Nouvelle maison d’édition fondée à l’été 2020, Diverses Syllabes a soulevé un grand intérêt dans le milieu littéraire et au-delà. À bâbord ! a rencontré trois des co-fondatrices.
Version intégrale de l’entrevue parue dans le numéro 86 de la revue.
Avec Sayaka Araniva-Yanez, Brintha Koneshachandra et Paola Ouedraogo
Propos recueillis par Alexis Ross
- Le progrès fragile de la scolarisation primaire dans le monde
Plusieurs organismes internationaux ont entrepris de promouvoir l’éducation universelle : offrir à tous les enfants une scolarisation de base. Le progrès de l’institution scolaire primaire est indéniable, mais depuis une décennie celui-ci stagne et on craint que les avancées faites de longue haleine ne soient vite effacées dès lors qu’une crise économique ou un conflit militaire survient. Pis encore, le progrès de l’école et le progrès des compétences de base ne sont pas analogues : plusieurs vont à l’école, mais n’y apprennent que trop peu.
- La dette comme arme impérialiste
Depuis le 19e siècle, de l’Amérique latine à la Chine en passant par Haïti, la Grèce, la Tunisie, l’Égypte et l’Empire ottoman, la dette publique a été utilisée comme arme de domination et de spoliation
- Le pragmatisme radical d’un « matérialiste historique »
Quelques jours après le congrès de Québec solidaire et l’élection de Gabriel Nadeau-Dubois comme député de Gouin, À bâbord ! rencontrait le nouveau co-porte-parole de QS pour l’interroger sur une série d’enjeux entourant l’avenir du parti.
Dans cette seconde partie de l’entretien, le nouveau représentant de QS à l’Assemblée nationale détaille une stratégie pour faire des percées dans les différentes régions du Québec et souligne l’importance pour le parti de gauche de formuler des propositions économiques concrètes pour le développement régional. L’ancien leader étudiant se prononce également sur des questions d’éducation, de politique municipale et de communication politique.
Pour (re)lire la première partie, cliquez ici.
- Vers un point de bascule ?
L’automne 2014 fut riche en mobilisations sur le front de la lutte à l’austérité, et le mouvement syndical fut l’un des principaux acteurs de cette lutte, sinon le principal. Batailles contre la réforme des régimes de retraite des employés municipaux, contre la réforme des Centres à la Petite Enfance (CPE), contre les coupures à Radio-Canada, contre le projet de loi 10 en santé, bref, contre le projet général de liquidation du volet social de l’État. Semaine après semaine, l’opposition syndicale et populaire s’est fait entendre. Les centrales syndicales l’ont bien souligné lors de leurs sorties publiques de début d’année [1] : l’année 2015 sera elle aussi chargée, d’autant plus que les négociations du secteur public viendront s’ajouter à cette campagne plus générale.
Sur le plan de la mobilisation, le mouvement syndical semble prêt à être à nouveau de la partie en 2015. Qu’en est-il de l’analyse politique de la situation ? C’est sur ce terrain que j’aimerais m’interroger dans ce billet. Le mouvement syndical a-t-il pris la mesure de la radicalité des attaques que nous vivons, et de la radicalité nécessaire pour leur répondre ?
- Les stages rémunérés, c’est CUTE !
D’abord parue en une version courte publiée dans le numéro 73, voici la version plus élaborée de la rencontre avec ces militantes. Nous la publions aujourd’hui puisque les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE) profiteront de la journée des droits des femmes pour appeler à l’action et diffuser les perspectives féministes de cette campagne, intrinsèquement liée à la reconnaissance et la valorisation du travail invisible des femmes.
- Maladie ou salut de la démocratie ? Fausse question, mauvaises réponses
Le populisme est d’actualité. Mieux dit : il ne cesse d’être d’actualité. Peu d’enjeux du débat public sont aussi systématiquement actuels. À tel point que le sociologue est interpellé moins par son actualité que par sa récurrence : pourquoi le populisme ne cesse-t-il de faire la une ? Peut-être est-ce l’actualité qui fait la question populiste ; et le populisme, un concept qui sert davantage qu’à l’éclairer, à la renvoyer à la déraison.
- Mettre fin à la violence policière : exigeons plus
Encore une fois, les gestes meurtriers de la police et l’impunité qui les permet provoquent une indignation justifiée. Je comprends la rage et je partage la colère. S’il ne surprend pas, le manque de considération pour la vie noire demeure atterrant. Et pourtant, j’espère que cette fois nos demandes répétées pour que la police cesse d’être la police seront entendues.
Un texte de Mariame Kaba, traduit de l’anglais par Philippe Néméh-Nombré.
- « Nous sommes prêts ! »
Le 9 mars dernier, Gabriel Nadeau-Dubois annonçait qu’il faisait le saut en politique au sein de Québec solidaire. Moins de trois mois plus tard, l’ancien leader étudiant était élu co-porte-parole du parti et député de Gouin. Dans son sillage, plus de 6 000 personnes ont manifesté leur enthousiasme en joignant les rangs de la formation de gauche. Au-delà d’un indéniable « effet GND », comment l’arrivée de cette icône du Printemps érable affectera-t-elle les stratégies et le fonctionnement de QS ?
- Vivre en corpocratie
Il est aisé aujourd’hui de constater l’immense pouvoir des grandes entreprises. Leur lobbying intensif dicte les politiques adoptées par les gouvernements. Le financement des partis politiques leur permet de se partager de juteux contrats publics. Les accords commerciaux leur donnent la possibilité de poursuivre les gouvernements (alors que l’inverse est impossible). Et si la démocratie était tout simplement dépassée ? Et si le pouvoir était glissé imperceptiblement aux mains des entreprises, selon un système que nous pourrions nommer « corpocratie » ? Lançons-nous dans le jeu et essayons de déterminer ce que seraient les grandes caractéristiques de ce nouveau régime.
- Témoignages
Québec solidaire a eu 10 ans en février 2016 et À bâbord ! avait produit un court dossier à ce sujet au même moment. Dans la foulée du 11e congrès du parti qui s’est tenu la fin de semaine dernière, nous mettons en ligne ce dossier. Est réunie ici la dizaine de témoignages de personnalités publiques soulignant le travail parcouru depuis la fondation de QS. Dans cet autre article, vous trouverez le texte critique de Diane Lamoureux.
Dossier coordonné par Philippe Boudreau.
- La pensée politique de gauche
François Cyr, est avocat et professeur de politique. Militant syndical et de la gauche politique québécoise depuis nombre d’années, il fut l’un des fondateurs et animateurs du Rassemblement pour l’alternative progressiste puis de l’Union des forces progressistes. Il est mainteant membre du Comité de coordination national de Québec solidaire à titre de responsable aux orientations. À bâbord ! s’est entretenu avec lui sur la vision et la pensée politique du nouveau parti de gauche sur la scène politique québécoise. Il s’exprime ici à titre personnel.
- Vers une nouvelle gauche municipale au Québec ?
À quelques mois des élections municipales de novembre 2017, la gauche politique s’organise pour prendre d’assaut les gouvernements locaux.
- Les mouvements pour un salaire étudiant
Nous publions ici la version intégrale d’un article d’Aurélien Casta paru en version abrégée dans le magazine des Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE). L’auteur remercie les membres des CUTE et en particulier Annabelle Berthiaume pour leur proposition et leur relecture des différentes versions de ce texte, ainsi que Maud Simonet, Bernard Friot et Laura pour leurs suggestions.
- GNL Saguenay : protection du climat et de la biodiversité doivent être au centre des décisions
Chaque année, les experts nous alarment sur la situation fragile de notre climat et de la disparition des espèces, sommant l’humanité d’effectuer le virage pour renverser la tendance. Ils rappellent que les « changements transformateurs » de nos sociétés, ne peuvent plus attendre à demain. Or, la réponse mondiale est grandement insuffisante et les projets d’énergies polluantes se poursuivent, dont ceux des énergies fossiles.
- Les innombrables contradictions de la convergence
Québec solidaire n’a pas fini d’entendre parler de son refus d’une convergence avec le Parti québécois lors des prochaines élections. En plus des reproches de dogmatisme, de fermeture et de favoriser la réélection des libéraux, les solidaires doivent aussi jongler avec le scandale entourant la non-divulgation de la feuille de route de OUI Québec sur une démarche commune d’accession à l’indépendance.
- Négociations du secteur public. Une société à reconstruire, une planète à sauver
C’est avec appréhension que plusieurs salarié·e·s du secteur public envisagent le prochain duel que sera la négociation des conventions collectives. Le gouvernement caquiste demeure foncièrement attaché au même credo néolibéral que son prédécesseur. Face à lui, des organisations syndicales extrêmement prudentes, malmenées par la droite depuis des décennies, se présentent en rangs dispersés.
- Pour une politique participaliste
Je voudrais présenter ici des idées ayant été avancées par Stephen R. Shalom et qui me semblent ouvrir des avenues prometteuses sur la question du politique et la prise de décision collective.
Je précise d’emblée qu’à un exposé précis et exhaustif de mon sujet – au demeurant impossible à réaliser en quelques pages – j’ai préféré offrir un traitement quelque peu impressionniste, sans doute, mais qui donne au moins une idée relativement juste des problèmes, réels et importants, que Shalom (…) - Il y a police sous roche
À Montréal et ailleurs, il y a longtemps que les rumeurs sur l’utilisation d’agents provocateurs lors de manifestations circulent. L’affaire des trois agents (dé)masqués de la Sûreté du Québec (SQ) au Sommet de Montebello confirme l’existence du phénomène. La tenue d’une enquête publique indépendante doit vider la question une fois pour toutes.
- L’État : d’hier à aujourd’hui
L’État. Ce petit mot de quatre lettres est probablement, avec Dieu, celui qui a fait couler le plus d’encre et, possiblement, qui a fait l’objet du plus grand nombre de… mensonges. Avant de cerner les éléments le concernant, il est important de préciser que ce mot vient rarement seul.
- Empire. Nouvel habit de l’impérialisme ?
Au tournant du millénaire, Michael Hardt et Antonio Negri avançaient une thèse assez controversée au sujet de l’avènement d’une nouvelle forme « postmoderne » de domination mondialisée qu’ils nomment « Empire ». Pour ces auteurs, la concurrence belliqueuse entre puissances impériales a fait place à un seul système d’exploitation post-étatique de domination mondialisée.
- Retour sur Octobre
Figure incontournable du Front de libération du Québec, Paul Rose a à la fois pratiqué, sous toutes ses formes, la résistance politique et affronté la violence du système qu’il dénonçait. Docteur en sociologie, il est conseiller syndical depuis plusieurs années. Dans cette entrevue exclusive, il revient sur Octobre 1970, sur les réflexions qu’il en a tirées et sur son parcours de militant.
- Russie - Les « miracles » de Poutine
Vue de loin, la popularité persistante de Poutine en Russie apparaît étonnante, sinon entièrement fabriquée. Le personnage est généralement réservé, peu sympathique et n’a aucun charisme ni dans ses discours ni dans son allure. Il a été le premier responsable de la guerre de Tchétchénie et de toutes les atrocités qui l’ont entourée, pour ne mentionner que ce dossier à son passif. Pourtant au cours des quatre dernières années ou plus, d’après tous les sondages y compris les plus crédibles, son taux d’approbation ou de popularité s’est maintenu aux alentours de 76 %. La majorité de la population aurait été d’accord pour qu’il fasse amender la constitution du pays afin de pouvoir briguer un troisième mandat présidentiel consécutif. On peut y voir la conséquence du contrôle direct ou indirect exercé par le Kremlin sur les grands médias électroniques. Mais il y a plus et le phénomène demande une explication. Un peu paradoxalement, il s’explique davantage par le bilan catastrophique de son prédécesseur que par les succès de Poutine lui-même.
- Commission Viens. Réconciliation et (in)action
À l’automne 2019, le commissaire Jacques Viens déposait le rapport final de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics. Un total de 142 appels à l’action y étaient formulés afin d’améliorer les relations entre les Autochtones et les services de police, de justice, correctionnels, de protection de la jeunesse, ainsi que les services de santé et services sociaux. Le gouvernement du Québec annonçait le 17 septembre 2021 que 68 appels à l’action avaient été réalisés ou étaient en voie de l’être. Qu’en est-il vraiment ? Deux membres du Comité de suivi des appels à l’action de la commission Viens partagent leurs observations. Propos recueillis par Samuel Raymond.
- Politique pour les dépossédés
Connu surtout comme militant politique, à titre de dirigeant et de théoricien de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) française, Daniel Bensaïd est aussi engagé depuis une vingtaine d’années dans l’élaboration d’une entreprise de réflexion sociale et politique d’envergure. Sa production intellectuelle, nombreuse et diversifiée, peut néanmoins être regroupée autour de trois pôles principaux : l’approfondissement et le prolongement de la pensée de Marx ; le développement d’une réflexion stratégique liée à la conjoncture ; l’articulation des rapports entre la politique et l’histoire. Les trois livres qu’il a publiés au cours de la dernière année constituent autant de révélateurs des principales facettes d’un projet d’ensemble par ailleurs unifié par le fil à plomb de la défense des opprimés et des exclus de la globalisation marchande.
- Toponymie autochtone : la racine des cultures
De plus en plus, nous sommes exposé·es à l’art, aux langues et aux cultures des nations autochtones que nous côtoyons. Il suffit toutefois de poser les yeux sur une carte du Québec pour réaliser que nous y sommes exposé·es depuis longtemps à travers la toponymie du territoire.
- Je vote pour la science. Entrevue avec Isabelle Burgun
Je vote pour la science est une émission de radio hebdomadaire diffusée sur les ondes de Radio Ville-Marie. Elle est issue d’une coalition du même nom et diffuse des idées sur les rapports entre mondes scientifique et politique.
Entrevue avec Isabelle Burgun, animatrice de l’émission radio Je vote pour la science. Propos recueillis par Yannick Delbecque.
- Entretien avec Catherine Dorion. Comment dire les choses autrement en politique ?
Pour le meilleur et pour le pire, de l’intérieur ou de l’extérieur, Québec solidaire est parfois associé au populisme de gauche. Chose certaine, le défi de faire connaître et apprécier un programme politique considéré par plusieurs comme radical est toujours grand. Nous discutons de la question avec la députée Catherine Dorion qui, de son côté, a été souvent confrontée à un populisme… de droite.
Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- Le gérontocide, forme extrême de l’âgisme ?
En cette année deux-mille-vingt après Jésus-Christ, serions-nous en train d’assister à une forme inédite de gérontocide, cette pratique d’« élimination des vieillards » aussi vieille que l’Antiquité [2] ? Cette question épineuse, difficile à manipuler, me taraude depuis plusieurs jours, comme citoyen et comme gérontologue social.
- « Notre relation à l’autre est indissociable de notre rapport au territoire »
Élue depuis moins d’un an, la jeune députée de Québec solidaire (27 ans) a pris la mesure de sa fonction. « J’arrive à bien marcher avec ces grands souliers, dit-elle. J’ai progressivement découvert le travail de députée au quotidien, en région et à l’Assemblée nationale à Québec. » Mines, environnement, agriculture, services publics, culture, relations avec les Autochtones… nous avons passé en revue avec elle les grands dossiers qui l’occupent à l’occasion de la parution d’un numéro d’À bâbord ! consacré à l’Abitibi-Témiscamingue.
Propos recueillis par Rémi Leroux.
- Les gestionnaires de l’apocalypse
Ce ne sont pas les idées qui mènent le monde.
C’est leur gestion.
Publicité HEC, Montréal, 2009L’ex-ministre péquiste François Legault et l’homme d’affaires Charles Sirois ont lancé le 21 février dernier un « ambitieux » manifeste portant sur l’avenir du Québec. Le document de consultation portant sur l’éducation, rendu public le 12 avril, est venu confirmer l’ambition principale de la coalition : la dissolution des institutions politiques québécoises dans un processus de contrôle managérial visant à produire des individus adaptés à la dynamique de croissance irréfléchie qui caractérise notre époque.
- Ni Dieu, ni Maître : la mouvance anarchiste contemporaine
Récupérer de la nourriture dans les conteneurs à poubelles, s’organiser avec ses voisinEs pour construire un centre social autogéré dans son quartier, s’impliquer dans une fanfare de rue : hors de l’arène partisane, point de salut pour l’action politique ? Alors que de nombreux indicateurs confirment une baisse de la confiance envers les éluEs et un déclin de l’intérêt de la population pour la politique des partis, de nombreuses activités militantes se présentent comme autant d’expressions d’une façon originale de faire de la politique à l’extérieur des voies institutionnalisées. Dans le Québec d’aujourd’hui, plusieurs de ces initiatives sont porteuses d’un projet politique dont la forme et la
finalité s’inspirent d’un renouveau de la pensée politique libertaire. - Victoire de Michelle Bachelet
L’élection présidentielle ayant porté au pouvoir Michelle Bachelet le 15 janvier 2006 a suscité un enthousiasme populaire à la mesure des enjeux cruciaux soulevés par le choix historique des Chiliens de porter une femme à la présidence de leur pays. Première femme élue présidente dans l’histoire du Chili, la figure de Bachelet suscite bien des commentaires. Tandis que les grands quotidiens états-uniens la placent aux côtés de Lula dans le camp gauche « inoffensive » et « civilisée » par opposition aux « radicaux » Hugo Chávez ou Evo Morales, la presse espagnole s’étonne de voir un pays jugé très machiste élire une femme à la présidence avant les grandes démocraties libérales européennes ou nord-américaines.
- Éloge de l’action politique jetable
Prenons l’action politique par son bout le plus naïf, par sa nécessité utopique, et par sa véritable motivation. Parlons de cette forme de l’action politique dont l’objectif est de « changer le monde ». Formule creuse ? Principe d’espérance ? Impossibilité ? Évidence ? Le motus de la transformation politique et générale de la vie des communautés humaines accueille plusieurs significations, et celles-ci répondent à différentes conceptions de l’action qui mène au changement, différentes manières de comprendre l’émancipation et ses moyens.
- Que faire pour contrer la montée de la droite ?
Françoise David est connue de nous tous. Depuis la marche des femmes de 1995 jusqu’à celle du 12 octobre de l’an 2000, en passant par son rôle à la tête de la FFQ ou au sein de l’organisme Au bas de l’Échelle, elle n’a cessé d’apparaître comme l’une des figures de proue de la gauche féministe et sociale du Québec. Sa décision de fonder D’abord Solidaires et de ne pas opter de participer à la construction de l’UFP en a étonné et fait réfléchir plus d’un-e. Nous l’avons rencontrée. Voici quelques-uns des moments les plus forts de cet échange mutuellement fructueux.
- L’histoire (vraie) de la police au Québec
La police au Québec est importante. On le voit aujourd’hui : la gestion de la crise sociale et sanitaire est fortement policière. Rien de bien surprenant, quand on connaît l’historique de l’institution. Petite chronologie, ici, qui montre que la police a toujours été au service du capital, du colonialisme et des nationalismes canadien et québécois.
- Du rapport de force au rapport de faiblesse
Dans une série d’articles à venir, je me propose de vous faire part de mes observations critiques autour des négociations des rapports collectifs de travail dans les secteurs public et parapublic au Québec de 1964 à aujourd’hui.
- Vers la fin des logements à bas prix ?
À Québec, le parc de logements locatifs à prix abordable s’effrite. Les récents indicateurs annoncent qu’une crise du logement pointe à nouveau. La chute des taux d’inoccupation entraîne une augmentation des loyers, accélérant la gentrification déjà présente depuis quelques années dans les quartiers populaires.
- J’apostasie, tu apostasies, nous apostasions… Apostasiez !
Ce n’est un secret pour personne : l’Église catholique est une institution dont un des buts principaux est le contrôle social. Elle exerce, depuis des siècles, une influence tentaculaire sur l’ordre social et politique de nombreux pays, ainsi que sur la vie sociale, sexuelle et conjugale de centaines de millions de personnes. Au fil de l’histoire, elle ne s’est pas gênée pour avoir recours à la guerre, au gynécide et au génocide pour imposer son pouvoir. Aujourd’hui, elle continue de mener une guerre ouverte et permanente contre les droits des femmes et de défendre une morale rétrograde qui condamne des millions de personnes à la maladie, à la soumission et à la misère. Assez c’est assez ! Apostasions !
- L’urgence de réagir
Naomi Klein est sans contredit l’une des figures les plus connues de la gauche altermondialiste occidentale depuis trois lustres. Cette intellectuelle engagée a réussi à attirer l’attention des journalistes et d’un certain public en écrivant des essais percutants tels No Logo (1999), Fences and Windows (2002), The Shock Doctrine (2009) et This Changes Everything (2014). De plus, Klein a donné une forme de prolongement à ses œuvres littéraires en les adaptant pour le septième art.
- État d’urgence, État policier
Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, alors que 130 personnes ont été tuées à Paris et en région parisienne dans des attentats coordonnés, François Hollande déclare la mise en place d’un état d’urgence immédiat. Cet état d’urgence, annoncera-t-il dès le surlendemain, sera prolongé de trois mois, bien au-delà des 12 jours prévus légalement.
- La contamination des mots
C’est un euphémisme de dire qu’on entend beaucoup parler de la contamination des eaux – à moins que ce soit un leurre –, mais beaucoup moins de la contamination des mots. Alors que Guy Laliberté, grâce à l’assistance veule et bénévole des médias, tente de fasciner le monde avec la promotion de sa Fondation One Drop (qu’il appelle fallacieusement sa Mission sociale et poétique), la lecture ou la relecture de Don Quichotte s’avère hautement désaltérante. Sûrement pas pour comparer le Chevalier à la Triste Figure à la tête heureuse de Guy Laliberté, mais pour l’y opposer.
- Haïti. La place des femmes dans les récentes mobilisations
Depuis le 6 et 7 juillet 2018 s’enracine en Haïti une mobilisation populaire donnant à voir que la population demande des comptes au gouvernement. Ces manifestations ont débuté quand les citoyen·ne·s se sont révolté·e·s contre la hausse du prix des produits pétroliers que le gouvernement avait voulu imposer sous l’injonction des organisations internationales. Depuis cette date se sont répétés ou relancés des actes de protestations continues des citoyen·ne·s contre la corruption, la cherté de la vie et la gabegie administrative.
- Le droit à l’avortement, une lutte exemplaire
Militante de longue date pour le droit à l’avortement, Louise Desmarais publie en 1998 La lutte pour le droit à l’avortement, histoire d’une bataille inachevée. Elle présente ici les principales caractéristiques et les moments forts, selon elle, de la lutte pour le droit à l’avortement au Québec.
- Bernie Sanders, populiste de gauche ?
« Le Triomphe de l’injustice ». Ce constat récent de deux économistes, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, de l’Université de Californie est sans appel. Dans ce contexte, Bernie Sanders, candidat à la nomination pour le parti démocrate pour l’élection présidentielle 2020, a le vent dans les voiles.
- Grèce. Syriza à l’heure des choix
La victoire de Syriza en Grèce a suscité beaucoup d’espoir : pour la première fois, en Europe, on élisait un gouvernement nettement opposé aux politiques d’austérité. Mais les premières semaines au pouvoir ont montré à quel point le parti fait face à une opposition impitoyable des institutions européennes. Nous avons demandé à Stathis Kouvelakis, professeur au King’s College de Londres et membre du comité central de Syriza, de faire « le point sur la situation.
- Postes : fin d’un service public universel
Depuis quelques années déjà Postes Canada recherche la rentabilité absolue, sans se préoccuper des répercussions sur les travailleuses et travailleurs pas plus que sur les usagères et usagers des services postaux. Comme le soulignait Giuliana Fumagalli lors d’une entrevue réalisée récemment, le désir de la direction de dérèglementer Postes Canada ne date pas d’hier. Cette militante syndicale met l’accent sur les points qui accablent le plus le personnel des services postaux et leurs usager·ère·s.
- L’islamophobie : fantasme ou réalité ?
Nous diffusons en ligne la version intégrale d’un article de Jacques Pelletier que l’on retrouve dans notre numéro de juin 2014.
- Nuisance pour la démocratie ?
Le pouvoir politique contemporain ne s’incarne plus à travers la personne d’un souverain omnipotent régnant sur ses sujets jusqu’à son dernier souffle. Aujourd’hui, il se conquiert, dans plusieurs pays, à l’occasion d’élections « libres » où se concurrencent des candidats identifiés à des partis politiques censés représenter les desiderata des citoyens électeurs et citoyennes électrices. En règle générale, la durée du mandat des députées est limitée dans le temps.
- Comment la critique du « politically correct » nous enfonce dans le brouillard
Avec les récents livres de Mathieu Bock-Côté et de Pierre Mouterde consacrés au « politiquement correct », un certain confusionnisme idéologique s’étend du conservatisme au progressisme, au Québec comme en France. Une telle pente manichéenne ne nous fait-elle pas perdre en chemin la boussole de l’émancipation ?
- Qui nous protège de la police ?
La créatrice de l’application mobile Bon Cop Bad Cop nous présente cette initiative dont l’objectif est de documenter la répression policière auprès des communautés racisées pour mieux défendre leurs droits.
Propos recueillis par Joëlle Dussault, doctorante en sociologie à l’UQAM.
- De guérillera à sénatrice. Entrevue avec Sandra Ramírez
Notre rendez-vous était fixé au quartier général de la FARC (Force alternative révolutionnaire commune), le nouveau parti politique créé par un accord de paix historique signé en 2016 entre le gouvernement colombien et la plus ancienne guérilla d’Amérique latine, les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple (FARC EP).
- La santé sera-t-elle un jour possible ?
« Alors que l’on exhorte les citoyens à une saine alimentation, la majorité des travailleurs passe le tiers de leur vie adulte dans des lieux qui agressent leur santé physique et mentale. » – Fernand Séguin
- L’éducation populaire menacée
À bâbord ! : M. Bélanger, professeur à l’UQAM, vous êtes spécialiste de l’éducation aux adultes et de l’éducation populaire. Vous êtes donc particulièrement bien placé pour nous expliquer les menaces qui pèsent actuellement au Québec sur l’éducation populaire et pourquoi elle est ciblée de la sorte.
- Crise du capitalisme financiarisé
Que le capitalisme soit en crise, et que cette crise soit majeure et affecte le cœur de ce régime économique ne font maintenant aucun doute. Les signes avant-coureurs d’une reprise, d’un quelconque retour à la normale, espérés depuis un an ne se manifestent toujours pas. Au contraire, depuis l’automne la crise financière s’étend à d’autres secteurs et se consolide en crise économique majeure. Ceux qui ne croyaient qu’à un léger, court et nécessaire ajustement après la folie momentanée des subprimes* commencent à réaliser l’importance des déséquilibres ainsi que des contradictions structurelles qui se sont accumulées dans le cadre du capitalisme financiarisé. Celles-ci sont principalement de deux ordres : financier et ordinaire.
- La déraison de la croissance des transports
Les usagers briseront les chaînes du transport surpuissant lorsqu’ils se remettront à aimer comme un territoire leur îlot de circulation, et à redouter de s’en éloigner trop souvent.
Ivan Illich [3]
- Victoire de l’opposition, de l’abstention ou de la démocratie ?
La victoire du « non » lors du référendum du 2 décembre 2007 portant sur les réformes constitutionnelles proposées par le président vénézuélien Hugo Chávez constitue le premier succès électoral de l’opposition depuis l’arrivée au pouvoir du mouvement bolivarien en 1998. Pourtant, en chiffres absolus, le camp de l’opposition n’a pratiquement pas connu d’augmentation. Le facteur déterminant de ce référendum est surtout l’abstention de près de trois millions d’électeurs qui, après avoir voté pour Chávez lors des présidentielles de décembre 2006, n’ont pas accouru aux urnes pour soutenir ses réformes constitutionnelles. Plus qu’un désaveu vis-à-vis de Chávez, cette abstention peut être interprétée comme un signe de l’autonomie et de la maturité de l’électorat chaviste refusant de se faire imposer un chantage plébiscitaire au nom de leur appui à un chef ou à un processus révolutionnaire.
- Vers des collectivités durables. Réinventer Postes Canada
Sous le gouvernement Harper, le service des postes du Canada a fait l’objet de graves menaces, comme la fin de la livraison à domicile et la privatisation. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a mené une dure bataille contre ces offenses, appuyée par une grande partie de la population.
- Définancement de la police. Amincir la mince ligne bleue
Printemps 2020 : le meurtre crapuleux de George Floyd à Minneapolis crée un momentum. Des foules en colère prennent la rue partout en Amérique du Nord, incluant Montréal, où des manifestations #BlackLivesMatter (#BLM) débordent largement le prévisible bassin militant. Ces manifestations deviennent les premiers gros rassemblements publics de la pandémie. Pendant un temps, les questions du racisme anti-Noir·e·s et des abus policiers réussissent à voler la vedette au satané coronavirus dans l’actualité. La question n’est désormais plus de déterminer si l’institution policière est minée par de sérieux problèmes, mais plutôt de savoir quelle réponse y apporter. C’est dans ce contexte que le thème du définancement de la police réussit à s’imposer dans le débat public.
- L’intelligence artificielle, cette chimère
Voici un article paru dans la revue Milieu(x) en 2019, reproduit ici avec leur permission.
- Grandeur et misère de QS
Québec solidaire aura 10 ans l’an prochain. J’étais à son congrès de fondation en février 2006. J’ai été membre de son comité de coordination jusqu’en 2009. Si d’autres activités m’occupent en ce moment, je suis toujours attentif à ce qu’il advient de ce parti dont les idéaux politiques correspondent aux miens. Alors que des partis similaires – Syriza en Grèce, Podemos en Espagne – connaissent des vagues d’appui populaire sans précédent, comment comprendre l’évolution bien différente de Québec solidaire ?
- Tapis glissant pour Erdoğan
Le 17 décembre dernier, une vague d’arrestations a frappé le milieu politique et des affaires en Turquie. Plus de 50 personnes, dont des individus très en vue – fils de ministres, maire d’un arrondissement d’Istanbul, hauts fonctionnaires, directeur de banque, etc. –, ont été arrêtées pour des motifs de malversations, de corruption et de blanchiment d’argent. Le Parti pour la justice et le développement (AKP) du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan a été directement touché par cette opération sans précédent. En pleine année électorale et près d’un an après les manifestations de Gezi, qui ont enflammé les grandes villes turques à l’été 2013, À bâbord ! s’est entretenu avec Jean Marcou, professeur à l’Institut d’études politiques de Grenoble et spécialiste de la Turquie, afin de faire le point sur la situation sociale et politique en Turquie.
- Conflits d’intérêts
Professeure au département de Science politique de l’Université Laval, Anne-Marie Gingras est l’auteure de Médias et démocratie, Le grand malentendu, publié aux Presses de l’Université du Québec (Québec, 2006). Ce livre s’attache à analyser le rôle politique des médias privés et publics, ainsi que des sondages et des technologies médiatiques et jette un regard à la fois critique et nuancé sur le métier de journaliste. L’entretien qu’elle a accordé à À bâbord ! porte sur les liens entre les médias et les pouvoirs économiques.
- Convergence, quelle convergence ?
La convergence entre partis souverainistes, on en parle beaucoup ces jours-ci. Dans le rang des solidaires, le débat est en cours, mais l’idée rencontre de la résistance. On se demande : est-elle possible avec le PQ ?
- Indépendance nationale et souveraineté populaire
De défaite en défaite jusqu’à la victoire finale… Tel semble être le leitmotiv lancinant de la nation québécoise. Jamais au pouvoir, toujours en résistance : tous les soulèvements et projets d’indépendance de ce peuple semblent voués à l’échec. Et pourtant, ils ne sont tels qu’en fonction d’une idée précise de la prise du pouvoir ou de l’accession à un État-nation. Par rapport à la création puis à la perpétuation d’un sentiment national et d’une souveraineté populaire, tous ces « échecs » sont autant de jalons à partir desquels nous pouvons encore nous projeter vers un avenir où le « peuple » québécois décidera de son devenir de manière autonome.
- Dissidences
Originaire du quartier Lower Ormeau, dans le sud de Belfast, Anthony McInthyre a vu naître la violence politique en Irlande du Nord à la fin des années 60. Comme de nombreux jeunes catholiques, il a choisi la voie des armes pour défendre sa communauté. En 1973, à l’âge de 16 ans, il devint membre de l’Irish Republican Army (IRA). Un an plus tard, il fut arrêté et emprisonné pour participation à cette organisation clandestine. Relâché en 1975, il retourna en prison en 1976 pour le meurtre d’un paramilitaire protestant. En 1978, il se joignit au Blanket Protest 1 après avoir perdu son statut de prisonnier politique 2 à la suite d’une tentative d’évasion ratée. En prison, il entreprit des études universitaires et s’occupa d’ateliers de discussion sur l’histoire de l’Irlande. Sorti de prison en 1992, il devint membre du Sinn Féin et poursuivit des études doctorales. Déçu de la nouvelle orientation adoptée par les dirigeants du Sinn Féin et opposé aux Accords du Vendredi saint [4], Anthony McInthyre abandonna le mouvement républicain en 1998. Depuis, il est journaliste et l’un des fondateurs de la revue en ligne The Blanket (http://lark.phoblacht.net), qui se veut une tribune libre et ouverte aux différents courants de pensée. Anthony McInthyre nous a accordé une entrevue dans laquelle il nous livre ses pensées sur le Sinn Féin, les Accords du Vendredi saint, l’avenir de l’Irlande du Nord et la revue The Blanket.
- Un programme néolibéral pur et dur
C’est sans doute l’une des grandes ironies de la petite histoire politique du Québec que l’ADQ se présente sous la bannière du changement quand on sait qu’elle veut remplacer ce qu’elle appelle de « vieilles » idées par des idées encore plus désuètes.
- Colombie. La grève de 2021
Les manifestations qui ont débuté le 28 avril 2021 ont transformé le paysage politique de la Colombie. Ce qui était au départ une grève d’une journée s’est transformé en la mobilisation sociale la plus importante de l’histoire du pays.
- L’ère Morales et les défis de la stabilité politique en Bolivie
Evo Morales a été considéré comme populiste, de même que d’autres chefs d’États sud-américains, comme Hugo Chavez, et Rafael Correa. Comme eux, il a dénoncé l’élite et l’oligarchie, il s’est fait défenseur des classes populaires et des Autochtones. Après 14 ans au pouvoir, peut-on dire que son type de gouvernement a bien défendu sa population ?
- Le bon mot...
« On ne peut plus jouer sur les mots ». Line Beauchamp, 25 avril 2012.
Rome brûle ! Non. Reprenons. Le Québec brûle ! Pendant ce temps, le Premier ministre (Pm) Jean Charest, trouve que sa pièce est un peu trop surchauffée. Insensible à la souffrance sociale qui sévit à l’extérieur de son bunker et fort conscient que la surchauffe vient de ses décisions impopulaires en tout point conformes à ses orientations néolibérales, le Pm souhaite qu’on rafraîchisse la pièce qu’il occupe. Pour ce faire, il demande à son serviteur de démarrer… le climatiseur. Le bon mot pour résumer le comportement de Jean Charest durant le conflit étudiant édition 2012 : irresponsabilité.
- L’illusion démocratique
La grande force des dominants aujourd’hui est de s’appuyer sur le système politique le plus légitime qui soit, la démocratie, et de le vider de tout son sens. Les citoyens et les citoyennes ont parfois l’impression de pouvoir agir sur leur sort, en allant voter principalement, alors qu’en vérité ils sont bâillonnés. Ce détournement de la démocratie a comme principal effet de bloquer les solutions pour résoudre les crises qui s’accumulent.
- Le Brésil au bord du précipice
Le Brésil est plongé dans une profonde crise politique, sociale et environnementale. En plus d’être l’un des pays les plus touchés par la pandémie, le Brésil subit un taux de déforestation sans précédent, une croissance de la pauvreté et de multiples attaques contre les droits et les institutions du pays.
Propos recueillis par Karen Lang.
- Affaire non classée
« Quand on se réconcilie sur une affaire, dit-elle, c’est qu’on n’y entend plus rien. […]
Qui dit réconciliation en ce sens historien, dit-elle, dit pacification et momification. »– Charles Péguy, Clio
- Un politicien présomptueux
Quoi qu’on en dise, Lucien Bouchard a été l’un des politiciens québécois les plus marquants au cours des 25 dernières années, principalement en raison du rôle majeur qu’il a joué dans le camp du « Oui » durant la campagne référendaire portant sur la souveraineté du Québec en 1995. Toutefois, les avis qu’on entretient au sujet de sa contribution sociopolitique nationale demeurent très partagés au sein de la population québécoise.
- L’intérêt public ou l’enveloppe ?
Posez-vous la question : si vous étiez absolument certain de pouvoir accepter une grosse enveloppe brune pleine de billets de cent dollars sans que personne ne le sache jamais, l’accepteriez-vous en échange d’un service contraire aux règles ? J’ai posé la question en classe à mes étudiantEs du niveau collégial et la très grande majorité a avoué qu’elle serait prête à se laisser corrompre sans hésiter. C’est là un triste constat, mais c’est peut-être un signe que la croyance en la capacité de l’être humain d’être désintéressé relève de la chimère.
- Les verrous de 1968
D’innombrables allégations encombrent la mémoire de Mai 68, devenu pour certain·es la source par excellence des pires maux dont souffrirait notre société : hédonisme individualiste, narcissisme consumériste, repli des individus dans la sphère privée, atomisation de la société, censure du politically correct, supériorité des droits sur les devoirs, perte des valeurs communes au profit de la protection des minorités, dissolution des repères collectifs, dévalorisation des maîtres et des supérieurs, dispersion des familles, fantasme d’autofondation de soi, irresponsabilité de masse, hyperfestivité, maladies vénériennes, impératif de jouissance illimitée, impossibilité des transgressions et des interdictions au profit du règne de l’autorisation et de la permission – quelle faute n’a-t-on pas fait porter à 1968 ?
- Un renouvellement de la gauche sans soulèvement populaire
La série de manifestations au Brésil en juin-juillet 2013 a pris tout le monde par surprise, jusqu’à ses militantes et militants les plus engagés, instigateurs du Movimento do Passe Livre (MPL, Mouvement pour la gratuité des transports en commun). L’ampleur de la mobilisation n’était pas anodine, regroupant des personnes de plusieurs horizons pour des manifestations à un rythme soutenu. On ne peut donc pas nier le dynamisme de la société civile brésilienne du 21e siècle.
- Le bien-être animal
Commençons par définir ce qu’on entend par bien-être animal. Selon l’Organisation mondiale de la santé animale, « le bien-être animal fait référence aux conditions de vie auxquelles un animal doit faire face. Un animal a un bon niveau de bien-être s’il est en santé, s’il est à son aise, s’il est bien nourri, s’il est en sécurité, s’il est capable d’exprimer ses comportements innés, et s’il ne doit pas éprouver d’états négatifs tels que la souffrance, la peur et la détresse. La qualité du bien-être d’un animal implique la prévention de la maladie et les traitements d’un vétérinaire, un abri adéquat, une saine nutrition, de même que la manipulation, le transport et l’abattage sans cruauté. » Qu’en est-il chez nous ? Le portrait, on va le voir, est loin d’être rose.
- Pourquoi je suis devenue une pornstar
On imagine souvent que les personnes en situation de handicap sont dans le chemin, qu’elles sont sans importance ou qu’elles ont besoin d’aide. On dit qu’elles sont une « source d’inspiration » quand elles font des choses ordinaires. On les pense moins capables ou pas aussi bonnes que les personnes « normales » (un terme qui est aussi problématique). Ces attitudes renforcent et perpétuent des politiques et des pratiques qui associent handicap et non-désirabilité.
- Repérer les angles morts
L’histoire maghrébine et proche-orientale des 20 dernières années regorge d’exemples historiques nous donnant à voir l’irruption du peuple dans l’arène politique dans des sociétés où le politique a toujours été une affaire de rapports de force bruts que les possédants et dominants faisaient subir à des masses qu’ils méprisaient largement. Les récentes révoltes, à appréhender sous un temps long et discontinu, donnaient à voir une appropriation des espaces publics et des formes de mobilisation inédites. C’est le politique qui se libère et s’autonomise dans des sociétés où nous avons tendance à penser que c’est face au seul pôle religieux qu’il faut s’affranchir. Autonomie du politique face au religieux, mais aussi et surtout face au militaire, au policier et à l’arbitraire de l’injustice des possédants.
- La responsabilité de protéger
Quatre mois après le début de l’intervention de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Libye, qui ne devait durer que quelques jours, la chute du régime libyen semble, au moment d’écrire ces lignes, imminente. S’il reste impossible de savoir ce que ces événements apporteront comme avancées ou comme reculs pour le peuple libyen, et encore moins quelles seront leurs répercussions sur l’état des relations internationales et des rapports de force entre les pays membres de l’OTAN et le reste du monde, certains journaux ont déjà désigné un vainqueur : « La guerre de Nicolas Sarkozy » titrait un article du Monde du 23 août. Deux jours plus tard, le même journal rappelait que les principales compagnies pétrolières, et les françaises « au premier rang », seraient les principaux « bénéficiaires collatéraux » de l’appui occidental aux rebelles. La « Responsabilité de protéger » la population de la Libye devant les menaces faites par Mouammar Kadhafi a été invoquée pour justifier l’intervention. Repositionné historiquement et au vu des risques qu’il représente, le principe de la Responsabilité de protéger permettrait-il de reproduire des modes de subordination historiques et constitutifs du droit international ?
- Quand les affaires priment sur l’éthique
Le point de départ de cet article est relativement simple : l’une des manières les plus simples et efficaces de contribuer au mieux-être des populations du Sud est d’exercer de la pression sur nos gouvernements pour qu’ils agissent de manière responsable et éthique dans leur politique extérieure, en particulier dans la gestion de l’aide publique au développement. S’il est très difficile d’avoir une influence directe sur la politique intérieure d’un autre État, il est beaucoup plus simple de demander des comptes aux représentants de notre État. Pourtant, les exemples où ce sont les intérêts commerciaux qui priment sur l’éthique sont légion. Ici, nous avons choisi d’illustrer cette dynamique de collusion en analysant l’action du Canada aux Philippines.
- Le Canada : conquérant ou inféodé ?
Ce dossier sur la politique étrangère canadienne était devenu nécessaire. L’appui canadien à l’agression israélienne contre le Liban et l’implication grandissante du Canada dans la guerre néocoloniale d’Afghanistan apparaissent comme des révélateurs d’une politique étrangère impérialiste qui, si elle n’est pas complètement nouvelle, n’en demeure pas moins inquiétante. Cependant que de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger un retrait immédiat des troupes canadiennes d’Afghanistan, la propagande pro-guerre s’intensifie dans les médias de masse et chez la classe politique, laissant présager le maintien du cap militariste de la politique étrangère canadienne.
- Après la réélection de Bouteflika, quelle alternative ?
Le scrutin du 8 avril dernier a conduit à la réélection spectaculaire (avec près de 85 % des voix) d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence de l’Algérie. La période pré-électorale a été marquée par une crise au cœur du pouvoir et des institutions algériennes. Les rivalités aiguës, exacerbées par l’approche des élections présidentielles, ne proposant aucun débat clair et aucune controverse porteuse de sens, ont entraîné l’opinion populaire vers le repli méfiant et l’attentisme.
- Notre démocratie du petit nombre
Un parlement québécois votant, par une imposante majorité d’élu·e·s, l’adoption d’une loi d’exception restreignant les droits fondamentaux d’association, d’expression et de réunion. Un gouvernement péquiste appuyant l’application d’un règlement municipal brimant tout autant ces mêmes droits, sur un territoire plus restreint, mais à perpétuité. Un gouvernement canadien bâillonnant la recherche scientifique autant que l’expression de la critique au sein de tout ce que pouvait subventionner l’État auparavant. Un gouvernement états-unien se dotant du pouvoir d’épier toutes les communications dans le monde et poursuivant, telle une police politique internationale, le courageux dénonciateur de cette situation inacceptable. Un peu partout sur la planète, une criminalisation de l’action collective et une banalisation de lois d’exception décrétées par des gouvernements « démocratiquement » élus (ou non).
- Soulèvements populaires en Amérique latine
En mai dernier sortait le dernier ouvrage collectif du GRIPAL (Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en Amérique latine) intitulé L’interpellation plébéienne en Amérique latine. Violence, actions directes et virage à gauche. Ce livre, fruit d’une recherche collective qui aura duré trois ans, analyse une série de soulèvements populaires survenus en Amérique latine au cours de la dernière décennie. Par un va-et-vient constant entre la théorie politique et les recherches de terrain, ce livre s’avère un outil de d’interprétation indispensable pour aborder d’autres printemps des peuples survenus plus près de nous ou ailleurs dans le monde. Afin d’en rendre compte, À bâbord ! a rencontré Ricardo Peñafiel, l’un des codirecteurs de ce livre.
- Planification : un parcours semé d’embûches
Les transports collectifs joueront un rôle central dans la transition écologique, de concert avec une requalification du territoire respectueuse des populations qui y vivent. Mais encore faut-il qu’ils soient efficaces et bien conçus. Le Réseau express métropolitain de Montréal a, quant à lui, de nombreux effets pernicieux sur cet écosystème de transport.
- La langue is never about la langue
En tant que personne qui pratique et enseigne la traduction comme métier, je travaille de très près, et quotidiennement, avec la langue. Chaque jour je la regarde dans le blanc des yeux, lui fouille les entrailles, lui tords le bras, l’embrasse aussi, la caresse. C’est ma spécialité. La langue ne me quitte jamais et j’y réfléchis constamment, avec et par elle, inévitablement. Mais la langue, malgré tout, m’échappe ; je ne suis pas encore arrivé·e, après plus de quinze ans de carrière, à bien la cerner.
- Multiplication des postes vacants : où est le problème ?
Tout indique que le thème de la pénurie de main-d’œuvre occupera encore la conversation publique en 2022. Le phénomène, qui a gagné en importance dans les dernières années, justifierait qu’on lui accorde notre attention et que les gouvernements agissent pour y remédier. Mais remédier à quoi exactement ?
- Notre système de santé sous la loupe
M Éditeur et À bâbord ! ont le plaisir de vous inviter au lancement du livre
La santémalade de l’austérite. Sauver le système public... et des vies !
sous la direction de Normand Baillargeon
Mercredi 15 novembre de 17 à 19 heures
au YÏSST (901, rue Saint-Zotique Est, Montréal).Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous !
- Le pouvoir municipal citoyen
Alors que la commission Charbonneau révèle chaque jour l’ampleur de la corruption – érigée en système dans les villes de Montréal, de Laval et sans doute aussi dans d’autres municipalités du Québec – et que nous sommes à quelques mois des prochaines élections municipales qui auront lieu le 1er novembre prochain, deux questions méritent d’être soulevées : quel rôle pour la gauche québécoise sur la scène municipale et quelle stratégie adopter en vue d’obtenir le « droit à la ville » si cher a Henri Lefevbre ?
- Le souverainisme néolibéral et nationaliste. Les raisons de s’en séparer
Le souverainisme ne va pas bien. La portée du projet se réduit, les discussions sur le monde que la souveraineté pourrait permettre de construire sont remises à plus tard, soumises à l’impératif de gagner d’abord un prochain référendum. La vision du monde, néolibérale, de ses représentant·es officiel·les contribue à approfondir le divorce avec les personnes qui sont portées par une solidarité politique à l’égard des opprimé·es et par un point de vue critique de la mondialisation. L’indépendance peut-elle redevenir un projet progressiste menant à plus de liberté, d’égalité et de justice ? Peut-elle concerner plus spécifiquement les couches populaires et défavorisées ? La possibilité d’une réponse positive à ces questions réside dans la capacité d’invention qu’auront ceux et celles qui prennent leurs distances avec le nationalisme et qui refusent de secondariser les luttes pour l’égalité et la justice sociale.
- Du cataclysme à la promesse
L’apocalypse philosophique existe-t-elle encore aujourd’hui ? Depuis le millénarisme médiéval de Joachim de Flore jusqu’aux annonces de Peter Sloterdijk, le discours du cataclysme n’a cessé de se renouveler et il reproduit en le modifiant un dispositif maintenant bien connu : un renversement du temps de l’histoire, en continuité avec l’approche par les catégories, déjà classiques depuis Hegel, d’une structure nécessaire, d’une téléologie. La plupart des philosophies de l’histoire, pensons seulement à Auguste Comte, considèrent le progrès comme le moteur d’une histoire orientée nécessairement vers le bien. Le catastrophisme contemporain, autant scientifique que philosophique, propose de renverser cette structure : s’instaurant prophète d’une fin néfaste, fondée sur la ruine écologique et sur la terreur généralisée, il prophétise un désastre inéluctable, et pour certains déjà manifeste. Du stalinisme aux manipulations génétiques rendant possible la gestion de l’espèce humaine, Peter Sloterdijk, pour ne nommer que lui, appartient à cette catégorie de prophètes du mal nécessaire.
- Les réserves de Monsieur Harper
Le 29 juin 2006, le Canada (avec la Russie) votait contre l’adoption de la Déclaration des droits des peuples autochtones à la première séance du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Ce vote constitue un revirement majeur par rapport à l’attitude adoptée par le Canada durant les vingt années pendant lesquelles s’est élaborée cette déclaration. Un retour en arrière sur l’historique et le contexte d’élaboration de cette déclaration, ainsi qu’une analyse de la position du Canada, permettra de mieux comprendre — et d’expliquer — ce vote qui ne répond aux demandes ni des autochtones, ni des partis d’opposition, ni des ONG, ni du Comité permanent des affaires autochtones.
Rubriques (257)
- No 054 - avril / mai 2014
- No 035 - été 2010
- No 041 - oct. / nov. 2011
- Mini-dossier : COVID en continu
- No 073 - février / mars 2018
- Dossier : Nos services publics, un trésor collectif en péril
- No 053 - février / mars 2014
- Mini-dossier : La musique engagée
- Dossier : Libérer des espaces - Résister, créer, militer
- Dossier : Gaspésie - Forces vives