Résultats de la recherche
Articles (3474)
- Microsoft. Adopter, étendre, anéantir
Le troisième texte de cette série sur les GAFAM porte sur Microsoft, omniprésent dans le monde du travail et dont la stratégie technico-commerciale est féroce.
- Postes : fin d’un service public universel
Depuis quelques années déjà Postes Canada recherche la rentabilité absolue, sans se préoccuper des répercussions sur les travailleuses et travailleurs pas plus que sur les usagères et usagers des services postaux. Comme le soulignait Giuliana Fumagalli lors d’une entrevue réalisée récemment, le désir de la direction de dérèglementer Postes Canada ne date pas d’hier. Cette militante syndicale met l’accent sur les points qui accablent le plus le personnel des services postaux et leurs usager·ère·s.
- Le martineau et l’université
Pourquoi le martineau, chroniqueur générique, attaque-t-il si fréquemment l’université ? Et comment cette dernière peut-elle contrer ces coups venus de la droite, dont elle n’est pas la seule victime ?
- La gauche, l’islam, et le racisme
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’état d’urgence planétaire décrété par les États-Unis sous prétexte de « guerre au terrorisme », dans les pays occidentaux, les personnes issues des pays arabo-musulmans sont en butte à toutes les discriminations, tant ethno-raciales que socio-économiques. De plus, les pays arabo-musulmans sont également victimes de l’impérialisme occidental et de l’incurie de leurs propres dirigeants. Au nord comme au sud, des courants politiques « musulmans » prétendent mener des luttes pour contrer ces injustices. Ce constat soulève des défis pour la gauche, qui doit d’une part comprendre les phénomènes politiques se réclamant de l’islam et trouver la meilleure stratégie pour y répondre et, d’autre part, prendre ses responsabilités dans la lutte contre les injustices subies par des nations à majorité musulmane et par les minorités arabo-musulmanes d’Occident. La relation entre la gauche et l’islamisme politique soulève plusieurs questions : comment mener la lutte contre l’islamophobie et le racisme tout en maintenant une vigilance constante à l’égard du fondamentalisme religieux ? L’islamisme peut-il apporter une contribution positive à la lutte anti-impérialiste ? Une action politique inspirée par l’islam peut-elle être également progressiste et compatible avec la gauche ? Les enjeux ne sont pas les mêmes dans les sociétés occidentales où les personnes de confession islamique, minoritaires, sont victimes de racisme et dans les pays arabo-musulmans où la gauche et l’extrême-gauche laïques sont également victimes de l’islamisme politique. Nous avons demandé à deux membres de la rédaction, Benoît Renaud et Mabrouk Rabahi, de lancer le débat.
- Le Québec du citoyen Martineau
Richard Martineau réclame avec force une liberté de parole qu’il exerce depuis plusieurs années. Or il existe en ce moment une position idéologique très payante au Québec : elle consiste à parler à partir du point de vue « du monde ordinaire ». Le génie de Mario Dumont est d’ailleurs d’avoir su percevoir le potentiel de cette position jusqu’à réussir à l’incarner. C’est le débat sur les accommodements raisonnables et le coming out d’une droite intellectuelle revancharde au Québec qui ont permis à Richard Martineau de se forger une personnalité dans le Journal de Montréal. Le chroniqueur, qui se fait dans ce contexte le porte-voix du « vrai monde », a développé une pensée politique constituée de deux lignes idéologiques qui forment un faisceau sulfureux. La première tend vers une définition républicaine de la société bonne, tandis que la seconde est attachée à une politique du ressentiment aux accents autoritaires. Portrait-robot d’un consensus idéologique.
- Vers des collectivités durables. Réinventer Postes Canada
Sous le gouvernement Harper, le service des postes du Canada a fait l’objet de graves menaces, comme la fin de la livraison à domicile et la privatisation. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a mené une dure bataille contre ces offenses, appuyée par une grande partie de la population.
- En finir avec des mythes tenaces
La chimie ? « C’est dangereux ! Je ne veux rien de chimique dans mon corps ! » ou encore : « C’est incompréhensible, la chimie. C’est le cours que je détestais le plus à l’école. » Voilà quelques-unes des réactions que j’obtiens quand je révèle mon travail : enseignante de chimie dans un cégep depuis 18 ans. Que de vilaines allégations contre cette « pauvre » chimie si mal comprise !
- Nouvelles mouvances africaines
L’histoire récente de l’Afrique australe est teintée des luttes de libération, de la fin de l’apartheid et du passé colonial. L’Afrique du Sud conserve toujours une position d’empire régional, dominant ses voisins et particulièrement le Mozambique, un pays détruit qui peine à se relever des années de guerre. Le Zimbabwe quant à lui sombre dans la crise et survit grâce à l’aide alimentaire alors qu’il y a tout juste trois ans ce pays exportait sa production agricole dans toute la région.
Il y a vingt ou trente ans, les anciens marxistes sont devenus les « libérateurs », mais sans réussir le pari d’amener les pays vers de réelles victoires au plan social. C’est plutôt une nouvelle colonisation capitaliste qui a commencé et qui affecte la grande majorité de la population dont la moyenne d’âge est moins de 25 ans. Dans cette Afrique lusophone et anglophone, des mouvements relativement récents s’élèvent contre les dirigeants actuels. Partout, il y a le risque de passer pour rétrograde et de vivre le rejet de ses anciens « camarades ».
- J’apostasie, tu apostasies, nous apostasions… Apostasiez !
Ce n’est un secret pour personne : l’Église catholique est une institution dont un des buts principaux est le contrôle social. Elle exerce, depuis des siècles, une influence tentaculaire sur l’ordre social et politique de nombreux pays, ainsi que sur la vie sociale, sexuelle et conjugale de centaines de millions de personnes. Au fil de l’histoire, elle ne s’est pas gênée pour avoir recours à la guerre, au gynécide et au génocide pour imposer son pouvoir. Aujourd’hui, elle continue de mener une guerre ouverte et permanente contre les droits des femmes et de défendre une morale rétrograde qui condamne des millions de personnes à la maladie, à la soumission et à la misère. Assez c’est assez ! Apostasions !
- Irréductibles traces
Il y a des moments dans l’Histoire qui ouvrent des champs (chants ?) de possibles en rupture avec l’ordre établi et qui, par-delà la répression et la censure, laissent de multiples traces. De la Révolution française aux collectivités espagnoles de 1936, en passant par l’aventure du Che et de la Révolution russe, ces événements (au sens fort du terme) semblent tisser une trame dont il s’agit d’extraire les joyaux cachés. De tous ces moments, mai 68 brille encore d’un éclat qui en gêne plus d’un, y compris un certain président d’une certaine république. « Je veux tourner la page de mai 68 une bonne fois pour toutes », clame-t-il. Face à l’arrogance des puissants, le dessin et la chanson peuvent alors sembler des armes bien fragiles. Ce sont pourtant celles-là que Dominique Grange et Tardi ont empoignées en produisant un magnifique album BD-CD, 1968-2008… N’effacez pas nos traces !
- Le monde magique d’Heather O’Neill
La littérature québécoise en anglais traverse actuellement une période particulièrement florissante. C’est du moins ce que prétend la revue Lettres québécoises qui lui consacre un dossier dans son dernier numéro, et qui tient Heather O’Neill comme une représentante flamboyante de ce renouveau.
- Des centres sociaux autogérés à la lutte avec les sans-papiers en Andalousie
Militant anarchiste, travailleur social et fondateur du Bureau des droits sociaux de Séville[Voir : http://ods-sevilla.org/], Carlos S.E s’investit depuis plus de 20 ans dans divers collectifs qui partagent les principes de l’auto-organisation basée sur la gestion horizontale ainsi que la démocratie et l’action directes. Nous l’avons rencontré afin qu’il dresse un portrait de ces expériences qui prennent racine dans la transformation de la réalité socioéconomique contemporaine.
- L’appropriation collective du temps et de l’espace de la création
Le droit de propriété intellectuelle est l’un des principaux enjeux des accords commerciaux négociés un peu partout sur la planète et notamment dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). On nous dit qu’en l’absence de droits d’exclusivité sur les brevets, il n’y aurait plus d’incitatif pour la création de nouvelles connaissances. Les compagnies spécialisées dans la recherche et le développement exigent d’étendre ces droits dans le temps et dans l’espace. Quel intérêt, nous dit-on, aurait un laboratoire à engager des sommes faramineuses dans la recherche et la création s’il ne peut jouir du privilège d’exploiter de manière exclusive les retombées de ces idées ? Comme si l’humanité n’avait pas été en mesure de créer quoi que ce soit jusqu’ici. Comme si la création de connaissances ne pouvait se faire qu’en fonction des profits escomptés. Comme si le fait d’interdire à la communauté des chercheurs l’accès à une connaissance cruciale pour l’avancement de nouvelles recherches pouvait augmenter le potentiel créateur de l’humanité. Sans en avoir l’air, cette question concerne le fondement de toute politique d’émancipation.
- « Elle est chez qui la violence ? »
Motivés, Motivés ! Les Toulousains de Zebda le sont toujours. En studio, où ils ont réalisé un disque (Utopie d’occase) d’une grande intimité alliée à une rage – mais de celle qui fait danser – inépuisable. Sur scène, où on les a vus, à Montréal début août, rivaliser d’énergie avec une foule gonflée à bloc. Et en politique, bien sûr, où ils donnent un bel exemple de radicalité ouverte, militante et enthousiaste. À l’occasion de leur passage au Québec cet été, Mouloud Idir a rencontré Mustapha Amokrane et Magyd Cherfi.
- La pensée au service de l’action
Intellectuel engagé : c’est sous cette désignation commode que sont communément évoqués les intellectuels qui prennent position pour des causes spécifiques particulières ou encore, plus largement, pour des mouvements ou des partis. Jean-Paul Sartre en a incarné la figure paradigmatique à travers, notamment, son implication dans le Parti communiste en tant que « compagnon de route ». Chez Sartre, c’est d’abord un intellectuel qui s’engage, sur la base de sa production et de sa reconnaissance en tant justement que penseur et intellectuel, dans son cas « total », c’est-à-dire dominant dans plusieurs champs de la réflexion et de la création en art et en sciences humaines, et qui met son prestige au service des causes qu’il soutient.
- Un parti de gauche hybride
Benoit Renaud est, depuis le 1er mars 2008, le secrétaire général de Québec solidaire. À ce titre, il est en quelque sorte le coordonnateur de la vie interne du parti. L’itinéraire de ce militant vaut la peine d’être rappelé, car Benoit Renaud cumule une longue expérience dans divers mouvements et associations (du mouvement étudiant au mouvement contre la guerre en passant par le collectif d’À bâbord !) de même qu’un engagement dans des organisations politiques qu’on pourrait qualifier de « marxistes révolutionnaires » ou de « trotskistes ». Il est donc bien placé pour analyser, dans une perspective engagée et « intéressée », l’évolution de la gauche au Québec depuis une vingtaine d’années et le phénomène de convergence politique qui s’exprime maintenant dans Québec solidaire.
- Lutte contre le crime sexuel ou répression des jeunes ?
Parmi les mesures proposées par le gouvernement conservateur afin de lutter contre les « crimes violents », la mesure sur « l’âge de protection » vise à hausser l’âge de consentement à une activité sexuelle non exploitante de 14 à 16 ans. Non seulement cette disposition n’offrira pas davantage de sécurité aux citoyenNEs canadienNEs, mais elle rate sa cible en s’en prenant directement aux jeunes. Au lieu de les protéger, cette mesure risque d’avoir des conséquences néfastes pour eux.
- Flusher tout
Il y a environ une cinquantaine d’années, il était encore possible de se baigner dans le fleuve Saint-Laurent, et cela, même dans la grande région de Montréal. Un temps révolu. Le fleuve se fait encore servir une soupe d’égouts à longueur d’année, souvent sans traitement. Pas de quoi souhaiter y plonger !
- Les victoires des employéEs de l’hôtellerie québécoise
Les employés québécois de l’hôtellerie jouissent actuellement de conditions de salaire et de travail parmi les meilleures en Amérique du Nord. Cela n’a pas été toujours le cas. Ainsi, alors que dans les années 1970, les salaires des préposées aux chambres et des serveurs étaient à peine supérieurs au salaire minimum, ils sont aujourd’hui souvent deux fois plus élevés. Alors que ces travailleurs étaient pauvres, ils gagnent maintenant bien leur vie. Alors qu’ils étaient traités comme des domestiques, ils se perçoivent aujourd’hui comme des professionnels. Comment expliquer cette progression remarquable ?
- Le droit à l’avortement, une lutte exemplaire
Militante de longue date pour le droit à l’avortement, Louise Desmarais publie en 1998 La lutte pour le droit à l’avortement, histoire d’une bataille inachevée. Elle présente ici les principales caractéristiques et les moments forts, selon elle, de la lutte pour le droit à l’avortement au Québec.
- Regards spéculatifs sur la société
Posant notre regard sur l’époque actuelle, traversée d’incertitudes et secouée par les crises économiques, les désastres écologiques et les scandales politiques, on ne peut s’empêcher, trop souvent, d’adopter une attitude désabusée. Ce désabusement politique est largement relayé par le roman contemporain qui s’est replié, à quelques exceptions près, dans les méandres de l’intimité ou dans des fresques historiques sans véritables liens avec les temps présents. Le roman réaliste ne semble plus pouvoir saisir les sens et les possibilités enfouies dans ce réel qu’il prétend décrire. Dans cette littérature, la temporalité s’est figée dans un éternel présent : « La prose “réaliste” se situe hors du temps ; ce qui est ancré dans le temps ne serait que pacotille [1]. » C’est sur cette « pacotille » que nous nous pencherons et, plus précisément, sur la science-fiction.
- Prélude aux luttes urbaines
Le mouvement des squatters d’après-guerre est un des plus importants mouvements de revendication ouvrière et d’action directe organisés à Montréal autour de la question du logement. Largement couvert par la presse de l’époque, cet épisode est pourtant tombé dans l’oubli, même chez les squatters contemporains de la rue Saint-Norbert ou de la rue Overdale [2]. Cette lutte mérite d’être plus connue, non seulement pour la qualité de son organisation, mais aussi pour son impact sur les conditions de logement des familles ouvrières.
- La tête dans le sable bitumineux
L’exploitation accélérée des sables bitumineux constitue le principal enjeu de la politique énergétique du Canada dans la perspective du protocole de Kyoto. Les sables bitumineux sont la principale source d’émission de gaz à effet de serre (GES) au Canada et la principale raison de leur hausse. Avec tous les projets de développement actuellement en cours et approuvés par le gouvernement, la production de GES canadiens va doubler entre 2000 et 2012. Face à ce constat, on comprend mieux pourquoi le gouvernement conservateur de Harper et la ministre de l’Environnement Rona Ambrose ont annoncé, le 20 octobre dernier, que le Canada repousse à 2050 ses objectifs de réduction de GES.
- Cul, corps, cash
Le dernier livre de la sexologue Jocelyne Robert, Sexe en mal d’amour, de la révolution sexuelle à la régression érotique, est présenté comme un ouvrage qui vise à « susciter et à intensifier la réflexion et les initiatives de ceux et celles qui auraient envie de purifier l’air de la puanteur pseudo-érotique ambiante, axée sur le cul obligé, performant, instrumental, mécanique, utilitariste et triste comme un jour de corvée ». À bâbord ! l’a interviewée sur sa vision du contexte social dans lequel s’inscrit la sexualité au Québec et en Occident.
- Des états généraux pour l’avenir des universités
La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) réclame de manière urgente la tenue, au Québec, d’États généraux sur les universités. Par la voie de leurs représentantEs syndicaux, les professeurEs des universités québécoises expriment leur ferme opposition à la perspective du dépôt, devant l’Assemblée nationale du Québec, d’une loi sur la gouvernance des universités. Dénonçant le « verdict » prononcé par la ministre Michelle Courchesne prétendant qu’une loi allait régler les problèmes de gouvernance dans les universités, ceux-ci sont au contraire d’avis que l’adoption des dispositions annoncées dans le projet de loi 107, en novembre 2008, ne ferait que confirmer une tendance néfaste, celle de confier les destinées des universités à une nouvelle classe de gestionnaires mus par des valeurs étrangères au milieu universitaire.
- Pourquoi la bosse des affaires pousse désormais dès six ans
Un document absolument capital du renouveau pédagogique en cours dans nos écoles s’intitule Programme de formation de l’école québécoise pour l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire [3]. On y précise les grandes orientations de ce qui se déroulera dans nos écoles, du curriculum qu’on transmettra et de sa justification. Qui a déterminé tout cela ? On nous le répète sans cesse : ces décisions vitales sont supposées avoir été prises après de vastes consultations, de sorte que ce qu’on y trouve est présumé faire l’objet d’un large consensus. Il y a sans doute un peu de vrai là-dedans, puisque des personnes sont bien consultées. Mais il y a aussi autre chose.
- Multiplication des postes vacants : où est le problème ?
Tout indique que le thème de la pénurie de main-d’œuvre occupera encore la conversation publique en 2022. Le phénomène, qui a gagné en importance dans les dernières années, justifierait qu’on lui accorde notre attention et que les gouvernements agissent pour y remédier. Mais remédier à quoi exactement ?
- Recherche, design et médias contre le profilage racial
MTL sans profilage est un collectif de recherche-action multigénérationnel, multidisciplinaire et multiracial qui vise à documenter, visibiliser et intervenir sur les enjeux de profilage racial dans les pratiques policières à Montréal. Présentation du parcours, des apprentissages et de l’approche du collectif.
- Aldo Miguel Paolinelli
… c’est à cette illusion [vouloir changer le monde] que je dois la joie d’avoir connu certains d’entre les meilleurs.
Carlos Liscano, Le fourgon des fous.
Pour Mayté
La rencontre
D’après Miguel, que j’ai connu en 1997 au comité de parents de l’école où allaient nos enfants, l’expression « Fils de pute » en Argentine est un véritable compliment, une marque d’affection, de reconnaissance. Dans la bouche de cet ouvrier de la construction, élu l’hiver dernier à la présidence de la (…) - Une victoire encore incomplète
Le 13 septembre 2007, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait, après 12 ans de négociations et d’atermoiements, sa Déclaration sur les droits des peuples autochtones. Dans les deux Amériques, on estime à environ 50 millions le nombre actuel des autochtones, qui sont présents dans tous les pays (sauf l’Uruguay), mais concentrés surtout dans les Andes (Pérou, Bolivie) et en Mésoamérique (Mexique, Guatemala).
- L’avenir du Moyen-Orient
Journaliste britannique vivant à Beyrouth, Robert Fisk est correspondant pour le journal londonien The Independent. Depuis trente ans, ses reportages sur le Moyen-Orient ont apporté un contraste nécessaire aux doctrines officielles en présentant une réalité nuancée, complexe et d’une grande érudition historique. Rachad Antonius l’a interviewé sur plusieurs aspects de la situation socio-politique actuelle au Moyen-Orient après l’élection du Hamas en Palestine et la crise des caricatures.
- Qui « nuit au dialogue » ?
Encore un billet sur SLĀV ? Pas exactement. Je voudrais ici prendre un pas de recul et discuter de la question du « dialogue » qui aurait été brisé dans la foulée du débat autour de la création de Robert Lepage et Betty Bonifassi. Lorsqu’il est question de la responsabilité de « maintenir le dialogue » de la part des personnes critiques de SLĀV et des personnes qui se sont portées à sa défense, on peut constater un déséquilibre significatif dans le discours médiatique dominant. Voilà ce que j’aimerais démontrer ici.
- Violence et libération
L’apparition de mouvements révolutionnaires prônant une stratégie de lutte armée, durant les années 1960-1970 dans les centres développés du capitalisme, a pu sembler à beaucoup une aberration mentale ou simplement l’expression d’une frustration extrême dans certaines franges de la société. Comment, dans des formations sociales connaissant un relatif bien être économique, pouvait-on envisager sérieusement le recours à la violence politique pour entamer ou accélérer des changements sociaux ? (…)
- La santé sera-t-elle un jour possible ?
« Alors que l’on exhorte les citoyens à une saine alimentation, la majorité des travailleurs passe le tiers de leur vie adulte dans des lieux qui agressent leur santé physique et mentale. » – Fernand Séguin
- L’illibéralisme, le nouvel encerclement
Si l’extrême droite est en expansion dans le monde, c’est dans sa version « illibérale » qu’elle menace le plus les pays démocratiques. Bien que très utilisé dans certains cercles, ce terme est peu connu au Québec. Est-ce parce qu’il demeure peu pertinent dans notre contexte politique, ou désigne-t-il une réalité que nous refusons de voir ?
- Queer et féminisme. Entrevue avec toutEs ou pantoute
toutEs ou pantoute est un balado queer-féministe interrégional qui explore divers enjeux sociaux en mêlant la théorie, l’art, la science et le militantisme. À bâbord ! a échangé avec deux de ses créateurices pour réfléchir aux solidarités possibles et nécessaires entre mouvements queer et féministe.
Avec Laurie La Fée Perron et Alexandra Turgeon, animateurices du balado toutEs ou pantoute
Propos recueillis par Claire Ross
- Postes Canada à l’ère du 2.0
Postes Canada avance dans sa stratégie de mettre un terme à la livraison du courrier à domicile. Les protestations n’ont pas tardé à venir tant des partis d’opposition que des municipalités et des citoyen·ne·s dès l’annonce de la société en février dernier. Pourtant, en mettant l’accent sur les aspects les plus matériels du problème, ne passe-t-on pas à côté de l’essentiel ?
- Contre-réforme agraire et agrobusiness
On estime à 3,5 millions le nombre de déplacées internes en Colombie au cours des vingt dernières années. Toutefois, il ne s’agit pas d’une population déplacée pour cause de guerre, c’est plutôt une guerre menée exprès pour déplacer les populations. Le phénomène du déplacement forcé, bien qu’il soit parfois dû aux confrontations armées, est une stratégie étatique contre les populations rurales qui a pour but d’opérer une contre-réforme agraire et de mettre des territoires stratégiques au service des intérêts économiques nationaux et internationaux. Sur ces terres volées aux paysannes se déploie actuellement une vaste gamme de projets agro-industriels, d’élevage extensif, d’exploitation minière, pétrolière et forestière. La Colombie est l’un des pays ayant la plus grande concentration de terres en Amérique latine. Aujourd’hui, le gouvernement d’Uribe Velez prétend légaliser cette contre-réforme agraire par des nouvelles lois sur le « développement rural » et sur la « démobilisation » des paramilitaires.
- Conformer ou émanciper ?
On discute trop rarement de l’école primaire au Québec. Comme si cette institution, à la fois publique, gratuite et universelle, était neutre, lisse et complètement consensuelle. Elle s’impose à nous comme un fait établi. Un enjeu réglé. Un acquis.
- Être anarchiste dans une société hiérarchique
Serge Roy a été fonctionnaire au ministère du Revenu du Québec pendant près de 30 ans, président du Syndicat de la fonction publique du Québec de 1996 à 2001, président de l’Association québécoise pour un contrat mondial de l’eau et trois fois candidat pour Québec solidaire. Il a également signé plusieurs textes sur et autour de l’anarchisme depuis les années 1970. Entretien avec un libertaire qui a su concilier ses idéaux et son engagement politique.
Propos recueillis par Gabriel Arsenault
- La vaine chasse aux signes religieux
À bâbord ! a reçu cette contribution au débat sur le projet de charte du gouvernement québécois. Il nous fait plaisir de la diffuser.
- Accumuler avec Ricardo : la machine à manger
L’anthropologie nous apprend que les pratiques culinaires sont des pratiques sociales liées à un système symbolique qu’elles contribuent à alimenter et à reproduire dans sa matérialité. Aussi, il n’est pas rare que dans une réunion de famille, lorsqu’il est question de cuisine, on en vienne à parler de « Ricardo ». En substance, le pivot de la conversation consistera à discuter les raisons pour lesquelles on aime, ou pas, Ricardo : ses recettes sont simples, il a du « bon sens », il est souriant ; il en fait trop, ce n’est pas vraiment un cuisinier.
- Carlos Liscano, l’écrivain et l’autre
J’écris pour cesser d’être celui que je suis. Carlos Liscano
L’ écrivain et l’autre est le sixième livre traduit en français de Carlos Liscano, auteur uruguayen considéré comme un des écrivains latino-américains les plus importants de sa génération. Le livre se présente sous la forme de réflexions fragmentaires en marge d’un roman impossible à écrire. « J’ai commencé mon roman en visant très haut, beaucoup d’ironie. […] L’histoire habituelle : un individu ordinaire qui veut juste avoir (…) - L’expansion canadienne en Afrique
Aziz Fall, politologue d’origine sénégalaise et égyptienne, enseigne depuis 17 ans les sciences politiques, l’anthropologie, les relations internationales et le développement international à l’Université McGill et à l’UQAM. Il a été coordonnateur du Réseau québécois contre l’apartheid et fondateur du Groupe de recherche et d’initiatives pour la libération de l’Afrique (GRILA).
- Grève et paix : une histoire des lois spéciales au Québec
Martin Petitclerc et Martin Roberge, Grève et paix : une histoire des lois spéciales au Québec, Montréal, Lux, 2018, 275 pages.
- Le prédateur et l’imposteur. La politique économique selon Jean Chrétien et Paul Martin
Jean-Denis Garon et Alain Therrien, Le prédateur et l’imposteur. La politique économique selon Jean Chrétien et Paul Martin, Éditions Michel Brulé, Montréal, 2007.
- Entrevue avec le cinéaste Michel Jetté
Burn Out ou La Servitude Volontaire de Michel Jetté est un film décapant sur le milieu du travail. Son histoire montre à quel point la grande entreprise dévore sans le moindre remords les employé·e·s, complices de leur propre malheur.
- Julienne Lusenge, pour la dignité des Congolaises
Julienne Lusenge est originaire du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Elle est présidente de Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI), une organisation congolaise offrant des services holistiques aux femmes victimes de violences sexuelles. Elle est aussi cofondatrice du Fonds pour les femmes congolaises qui soutient les petites organisations travaillant dans les communautés pour changer la situation des femmes, changer les mentalités et travailler pour le retour de la paix. Entretien avec une femme « née activiste ».
Propos recueillis par Gérald McKenzie.
- L’altermondialisme est toujours bien vivant
Baptiste Godrie a coordonné avec Claude Vaillancourt un ouvrage de réflexion sur l’évolution du mouvement altermondialiste depuis le Sommet des Amériques de Québec : Vingt ans d’altermondialisme au Québec. À bâbord ! l’a rencontré. Propos recueillis par Myriam Boivin-Comtois.
- Montréal n’est pas une ville sanctuaire
Afin de se démarquer des politiques anti-immigration de Donald Trump, le maire de Montréal Denis Coderre « tweetait » en janvier dernier au président des États-Unis que Montréal est une ville sanctuaire et qu’elle était fière de l’être. Mais au-delà des paroles, qu’en est-il réellement ?
- « Oui, nous avons le soleil... »
Dans la foulée des luttes sociales qui ont explosé durant les années 1960-1970 en Occident, diverses tentatives de remettre en cause la culture dominante ont émergé, laissant, par la suite, des traces non négligeables dans les mémoires collectives. Dans ce bouillonnement des pratiques et des tendances critiques qui marquèrent cette époque, nous nous pencherons plus précisément sur la « Contre-culture » et une de ses manifestations concrètes, le mouvement des communes qui toucha aussi bien les États-Unis, le Québec que l’Europe occidentale.
- Un gain à la Cour suprême
Dans le domaine des relations du travail, il est rare que les travailleurs enregistrent des gains importants devant les tribunaux. Devant un système judiciaire créé par la classe dirigeante et tributaire de son idéologie dominante, les travailleurs ne pourront jamais combattre à armes égales avec les employeurs, qui mènent le jeu. Or, il arrive parfois que les droits individuels reconnus par la classe dirigeante produisent des effets pervers qui bénéficient aux travailleurs, ne serait-ce que de façon mineure. Une démonstration éloquente nous en est faite avec la décision récente de la Cour suprême dans l’affaire Health Services and Support – Facilities Subsector Bargaining Assn. c. Colombie-Britannique (2007 CSC 27). Cette décision a renversé la jurisprudence dominante en donnant une interprétation plus large à la notion de liberté d’association. En outre, elle produit déjà ses effets sur la législation antisyndicale adoptée par le gouvernement libéral au Québec.
- La diversité culturelle comme forme de résistance
Louise Beaudoin défend avec ardeur et efficacité le dossier de la diversité culturelle depuis de nombreuses années. La préservation de l’identité culturelle des peuples, selon elle, est essentielle et sera l’un des facteurs qui nous permettront de vivre dans un monde en paix. Cependant, la bataille n’est pas encore gagnée et la prochaine année s’avère cruciale puisque l’UNESCO s’apprête à adopter une convention sur la diversité culturelle. Mais quelle en sera la teneur ?
- Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec
Outre son drôle de comportement électoral, la région de Québec est également le théâtre de pratiques sociales originales. L’une d’elles, qui vise une plus grande autonomie financière du mouvement populaire, dure depuis plus de 30 ans.
- Résistances et médias alternatifs *
« Il ne peut y avoir de véritable progrès social au Québec sans un journal qui traite des problèmes du peuple »
– Michel Chartrand - Syndicalisme en santé. Une nouvelle plateforme politique
S’engager dans les luttes sociopolitiques pour contribuer à faire changer les choses, c’est ce que propose l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) à ses membres pour combattre le sentiment d’impuissance vis-à-vis du démantèlement du réseau de la santé.
- Mesures sanitaires ou contrôle des corps ?
La volonté des gouvernements d’imposer la vaccination obligatoire aux fonctionnaires ou aux travailleur·euse·s témoigne de leur penchant pour une stratégie de gestion de crise basée sur le contrôle.
- Propriété intellectuelle ? Tromperie intellectuelle !
L’expression « propriété intellectuelle » est utilisée de plus en plus fréquemment depuis quelques décennies. Cette désignation terminologique est un dérivé du néolibéralisme, mais le terme est pourtant utilisé sans méfiance dans plusieurs milieux militants. Son usage donne une fausse légitimité au concept de « propriété des idées », concept auquel plusieurs s’opposent notamment lorsqu’il s’agit des brevets sur le vivant.
- Pour une symbiose entre l’être et la nature
L’idée d’une transition écologique est un concept étranger aux nations autochtones puisque la prise en compte de la nature et de l’écologie y est inhérente et fait donc partie de leur culture. Le territoire, c’est ce qui nous identifie en tant que Nation, dit la représentante jeunesse pour Femmes autochtones du Québec. Il s’agit moins pour nous d’une « transition » que d’une transmission de ces valeurs.
- La misère sociale aujourd’hui
Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Paris, Éditions du Seuil, 2014
- Le détestable arrêt Fraser
Législateurs et juges font malheureusement trop souvent peu de cas des travailleurs agricoles. Pour preuve, le refus de les entendre par le biais de la vidéoconférence sans prise en compte de leurs conditions matérielles (comme le retour – obligatoire – au pays après la fin de leur contrat de travail), la lenteur du système à lutter contre les conditions inhumaines et racistes dans lesquelles ils sont parfois contraints de travailler et de vivre, l’existence de plusieurs législations fédérales et provinciales leur octroyant ou retirant certains droits collectifs du travail, et ce, pour des raisons obscures, en réaction ou non à des décisions de justice. Si la justification de chaque avancée ou recul en matière de liberté d’association des travailleurs agricoles est souvent faible, l’analyse du mouvement dans son ensemble conduit à sérieusement douter de l’impartialité du traitement réservé à ces travailleurs et, plus largement, de celui offert à la liberté d’association reconnue par la Constitution. Le cas du régime des relations collectives de travail ontarien est édifiant.
- Quelques réflexions stratégiques
L’action en faveur de la justice et de la paix au Proche-Orient fait face à des défis importants dans le contexte actuel. Le texte qui suit se veut une réflexion sur l’approche stratégique qu’on pourrait adopter dans les milieux militants. Il ne prétend aucunement être une réponse définitive aux questions posées, mais plutôt une invitation à une réflexion et à un dialogue sur ces questions.
- Les services secrets jouent avec le feu
Au cours de la dernière année, beaucoup de choses ont été dites sur les accommodements raisonnables en général et sur les musulmans en particulier. Toutefois, à force de vouloir faire le procès de la communauté musulmane, on en vient à perdre de vue qu’il existe au sein de cette communauté des individus qui ne sont pas exactement ce qu’ils prétendent être. Des individus qui parviennent à se faire passer pour des leaders de cette communauté dans les médias alors qu’en fait, ils agissent à titre d’informateur pour le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS). C’est notamment à cause d’eux que la communauté musulmane souffre aujourd’hui d’un problème d’image dans les médias.
- Culture à vendre
Les artistes produisant de grandes œuvres pensent rarement au marché. Leur travail se fait en fonction de hautes exigences, d’aspirations élevées, il exprime en profondeur – et souvent aussi avec légèreté – leur vision du monde et de la condition humaine. Leurs œuvres s’intègrent à un grand tout qu’on appelle la culture, avec laquelle se forme l’identité des peuples. Ces mêmes artistes seraient sans aucun doute surpris de constater comment leur art est traité dans les accords commerciaux internationaux.
- Au-delà de l’alternative électorale ?
Le mariage de raison annoncé entre l’UFP et Option citoyenne a été célébré les 3, 4 et 5 février derniers. À plusieurs égards, il amène des perspectives nouvelles pour la gauche québécoise, mais il laisse bien des questions en suspens. Certes, on peut se réjouir de la naissance de Québec solidaire, dans la mesure où une alternative électorale à la gauche du Parti québécois amènera peut-être un certain nombre de personnes à participer aux consultations électorales, principalement chez les (…)
- La disparition : deux variations sur un thème
On saurait difficilement trouver deux romans aussi dissemblables que ceux publiés cet automne par André Hamel et Jean-Simon Desrochers. Dans Le désarroi du vieil Hubert (Leméac, 2019), Hamel nous propose un récit intimiste centré sur la quête de sens d’un héros vieillissant face à une mort inéluctable. Dans Les limbes (Les herbes rouges, 2019), Desrochers évoque sur le mode descriptif la disparition du célèbre « Red Light » de Montréal, démoli pour faire place nette à la modernité conquérante des années 1960.
- Barâyé, la nouvelle révolution iranienne
Dans les heures suivant sa publication le 28 septembre 2022, la chanson « Barâyé » de Shervin Hajipour a embrasé Internet avant d’être reprise par les manifestant·es iranien·nes à travers le pays et autour du globe. En peu de temps, la chanson, dont le titre signifie « pour » ou « à cause de » en persan, est devenu l’hymne de la révolte iranienne.
- Les Laurentides entre explosion et implosion
Les Laurentides connaissent depuis quelques années une forte croissance démographique et un dynamisme économique qui font l’envie de bien des régions du Québec. En revanche, ces atouts produisent des effets pervers sur le plan social et environnemental.
- Enraciner la justice sociale dans l’écoféminisme
L’écoféminisme englobe plusieurs luttes pour la justice sociale, car il lie ensemble des enjeux de justice environnementale avec des enjeux d’égalité entre les genres. Les perspectives écoféministes, qu’elles soient locales ou globales, ont comme prémisse l’inséparabilité de la justice sociale avec la justice environnementale. Dans les Amériques, les luttes des femmes paysannes et des femmes autochtones sont emblématiques d’un mouvement et d’une pensée écoféministe active et dynamique.
- Et s’il n’y avait pas eu Murdochville ?
Au-delà du nécessaire devoir de mémoire, pourquoi commémorer d’une décennie à l’autre la grève de Murdochville ? Pourquoi vouloir dépoussiérer ce conflit en ces temps où les conditions générales de travail des ouvriers et ouvrières du Québec, sans être parfaites, ne sont plus l’ombre de ce qu’elles ont déjà été ?
- Les Fermières Obsédées
C’est soir de vernissage à la galerie de l’UQAM. Sous la responsabilité de la commissaire Thérèse St-Gelais, l’exposition « archi-féministe [4] » intitulée Loin des yeux près du corps [5] nous introduit dans l’univers d’artistes incontournables telles que Ghada Amer, Louise Bourgeois, Betty Goodwin, Kiki Smith et Angèle Verret. À travers le brouhaha, je n’ai d’yeux que pour Les Fermières Obsédées (F.O.) venues visiter celles qui les inspirent, flamboyantes dans leur costume de spectatrices. C’est que durant la dernière décennie, les F.O. ont si bien incarné les enjeux de la troisième vague féministe au Québec, par leurs performances politiquement et esthétiquement « baveuses », qu’on ne peut tout simplement pas se lasser d’elles.
- Le mythe d’un traitement "humain"
Vus de l’extérieur, les défenseurs des droits des animaux (DDA) doivent sembler bien étranges. Nous ne mangeons pas de viande, nous évitons tout cosmétique qui aurait été testé sur des animaux et nous boycottons les « Ringling Brothers » [un cirque qui utilise des animaux, NDT]. Porter de la fourrure est hors de question : les DDA ne portent même pas de cuir ou de laine. En fait, bien des gens considèrent que les DDA sont à classer parmi les cinglés certifiés et les tiennent pour des premiers de classe de la dinguerie. Pourtant, quand on le ramène à l’essentiel, ce que nous défendons est de l’ordre du simple bon sens.
- Les gazous de la colère
Le 25 mai 2006 on a monté la rue Saint-Laurent, derrière la bannière de
Solidarité sans frontières
avec des semblants d’instruments, des embryons d’partitions,
et l’urgence de pas encore une fois, au pas, côte à côte, bien drilléEs,
répéter les mêmes slogansOn a joué faux, mais ça sonnait vrai
C’est le temps des agrais [6], de retour dans nos rues,
pour le temps d’un parfait crash sonore absoluDéfoncer les limites de l’acceptable
pour que l’odeur d’la mort devienne intolérable
qu’on la sente quand on passe à travers les façades
des images qu’les médias nous servent en rafale
des commentaires des experts qui réitèrent que
« l’enfer, c’est l’autre »
et que nos bombes les libèrent.C’est l’temps de garder le rythme comme on peut
le temps de taper plus fort si on veut
dérégler la cadence
réinventer les sens
faire taire les silences
c’est le temps de l’insolence.Tiré de « Honk You Very Much » (moyen métrage, O.D. Asselin, 2008),
texte d’une membre de l’Ensemble Insurrection Chaotique. - Dissident dans la révolution : Victor Serge, une biographie politique
Susan Weissman, Dissident dans la révolution : Victor Serge, une biographie politique, Paris, Syllepse, 2007, 481 p.
- Des coûts plus élevés pour moins de transparence et de démocratie
La controverse actuelle autour des partenariats public-privé (PPP) au Québec fait ressortir le conflit de valeurs entre les secteurs public et privé. On pourrait définir le PPP comme « un projet qui consiste à faire appel à l’intérêt économique privé pour accomplir des tâches considérées traditionnellement comme étatiques. [7] » Or, l’intérêt privé n’a rien à voir avec l’intérêt public : le premier est fondé sur le profit et la rentabilité, le second sur des notions d’intérêt général et de bien commun. La critique des PPP n’a pas pour but de diaboliser le secteur privé, mais de rappeler que les relations qui se tissent entre le public et le privé sont à haut risque, entre autres pour l’accessibilité et l’équité des services publics.
- Les 70 ans de la grande marche des chômeurs sur Ottawa
Le chômage et la misère ressemblent beaucoup à un hiver qui n’en finit plus : gris et sordide. Considérés trop souvent comme une défaillance ou une « catastrophe », les problèmes sociaux sont naturalisés et, par le fait même, semblent sans Histoire . Le désarroi qui en résulte nous laisse alors sans prise sur le présent. Il est donc urgent de nous réapproprier notre passé afin, au minimum, d’en tirer des leçons pour l’avenir.
1935-2005, soixante-dix ans nous séparent ainsi de la Marche des (…) - L’Ambassade universelle : squat bruxellois des sans-papiers
Josef, un Nigérien de 27 ans, devient résidant de l’Ambassade universelle peu après que sa demande de statut de réfugié a été refusée par la Belgique. Il est hospitalisé pour anxiété à la suite de ce refus, puis référé, à sa surprise, à « un groupe qui aide les sans-papiers ». Deux semaines plus tard, il se trouve en compagnie de trente sans-papiers habitant un squat dans l’ancienne ambassade somalienne, abandonnée depuis 1991 à cause de la guerre civile. Cet immeuble est situé dans le (…)
- Les leçons de la pandémie pour le monde du travail
Les masques ont eu beau disparaître de la plupart des espaces publics au Québec, la COVID-19 et ses conséquences ont encore un impact important, notamment sur le monde du travail.
- Devant le laid
Et si la laideur de notre monde n’était pas le fruit du hasard, mais plutôt d’un système économique qui, dans sa quête d’efficacité et sa réduction de toutes choses à sa valeur marchande, piétine la créativité et le souci de la beauté ? Il nous faudrait alors imaginer une politique du beau.
- La Presse, OBNL. Pertes et profits
L’annonce de la transformation de La Presse en organisme à but non lucratif est un aveu de l’échec financier de la formule gratuite du quotidien numérique défendue par les dirigeants de l’entreprise depuis une dizaine d’années. Cette stratégie a par ailleurs pour objectif avoué d’accéder à de nouvelles ressources financières, publiques et privées. Un nouveau modèle d’affaires qui pose questions.
- Militantismes et engagement politique à l’ère du numérique
Le cyberactivisme contemporain [8] s’enracine dans ces mouvements qui, au début des années 1970, cherchèrent à politiser le phénomène des télévisions communautaires afin qu’elles deviennent véritablement citoyennes, de même que dans les initiatives ayant fait émerger des connexions nouvelles entre les dimensions locale et globale des luttes sociopolitiques des activistes s’appuyant sur les médias et les outils numériques.
- Renouvelable vs nucléaire : où est l’avenir ?
Le secteur nucléaire a depuis 1990 une capacité de production électrique d’environ 350 gigawatts (GW) qui, au mieux, se maintiendra jusqu’en 2020, pour ensuite diminuer graduellement vers zéro en 2050. Les énergies renouvelables, c’est-à-dire éolienne et solaire photovoltaïque (PV), sont depuis 10 ans en expansion rapide ; en 2013, leur production électrique avait atteint un tiers du nucléaire, vieux de 50 ans. Comme les prix et l’intérêt des investisseurs favorisent maintenant le renouvelable, dont le potentiel est énorme, c’est lui qui offre la meilleure possibilité de contrôler les changements climatiques.
- Au-delà de la réforma agraire
Pour ceux et celles qui espéraient que l’élection du Parti des Travailleurs (PT), en 2003, mettrait fin à vingt ans de répression de la lutte pour le droit à la terre au Brésil, les espoirs ont vite été déçus. Depuis l’arrivée de Lula au pouvoir, la situation ne s’est pas améliorée, au contraire. En 2003 seulement, 73 travailleurs ruraux ont été assassinés et 35 292 familles ont été expulsées de leurs terres. Cette recrudescence de la violence s’explique par le fait que l’autorité du gouvernement fédéral est sévèrement limitée au niveau des États, et encore davantage au niveau local.
- Luttes autochtones
Catherine Tremblay a séjourné du 25 mai au 25 novembre 2015 au Guatemala, dans le cadre d’une mission de Projet accompagnement Québec Guatemala. Elle y a accompagné les communautés autochtones locales dans leur combat pour la reconnaissance de leurs droits.
- Une voie navigable
Malgré la hausse des échanges commerciaux causée par la mondialisation, la quantité de marchandises transbordées sur le Saint-Laurent est passée de 130 millions de tonnes (Mt) en 1980 à 100 Mt en 1990, puis s’est stabilisée autour de 105 Mt. L’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) a fait augmenter les quantités de marchandises échangées entre le Québec et ses voisins du sud. En contrepartie, l’ALÉNA et la dérèglementation du secteur des transports ont donné au camionnage la priorité (…)
- La Caisse de dépôt et de placement à l’épreuve de la financiarisation
Frédéric Hanin (dir.), La Caisse de dépôt et de placement à l’épreuve de la financiarisation, Québec, Presses de l’Université Laval, 2016.
- Wounded Knee : 50 ans de lutte
Le 27 février marquait le 50e anniversaire du début de l’occupation de Wounded Knee, une action menée par l’American Indian Movement (AIM) et des militant·es Oglala-Lakota de la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. L’occupation, qui a duré 71 jours, marque un tournant dans les luttes pour les droits des peuples autochtones aux États-Unis.
- Libre-échange. Résoudre la quadrature du cercle
Le libre-échange n’a jamais été aussi impopulaire. Les populations en subissent durement les effets. La concurrence entre les travailleurs et les travailleuses de tous les pays fait très mal. Les délocalisations affectent grandement l’emploi. Les multinationales accumulent les profits alors que les citoyen·ne·s s’appauvrissent. Un grand défi se pose ainsi aux gouvernements un peu partout dans le monde : comment continuer à négocier des ententes commerciales en dépit de leurs conséquences négatives ?
- Le néolibéralisme en zone de turbulence
Les dernières années ont été marquées par des changements politiques importants dans le monde : Brexit, élection de Donald Trump aux États-Unis, renforcement de gouvernements autoritaires dans plusieurs pays (Turquie, Russie, Indonésie, Hongrie, etc.), remise en cause du libre-échange, montée de l’extrême droite. En dépit de ces transformations, le néolibéralisme se perpétue toujours, contre vents et marées. Mais tient-il aussi solidement le coup qu’on pourrait le croire ? Entrerait-il dans une nouvelle phase ?
- Les pétrolières, fausses championnes de l’environnement
Lorsque le président des États-Unis Donald Trump a voulu retirer son pays de l’Accord de Paris sur le climat, il a fait face à des opposantes inattendues : les compagnies pétrolières. Comment de si grandes entreprises qui ont intérêt à vendre le plus de pétrole possible ont-elles trouvé un intérêt à défendre un accord qui vise à en réduire la consommation ?
- Bataille autour du Code du travail en 1964-1965
Les années 1960 marquent une grande période d’expansion pour le mouvement syndical québécois. Durant cette décennie, le taux de syndicalisation bondit de 30 à 40 %. Les effectifs passent de 375 000 à 700 000 syndiqué·e·s. Cette progression est imputable, pour l’essentiel, à l’implantation du syndicalisme dans les services public et parapublic. La force de frappe du mouvement syndical se manifeste en 1964-1965 par la conquête de nouvelles lois du travail qui ont pour effet de reconnaître aux salarié·e·s des secteurs public et parapublic le droit de négociation et le droit de grève. Retour sur un événement historique dont on célébrera le cinquantième anniversaire au cours des prochains mois.
- Journal d’un coopérant
Depuis le début de sa carrière artistique, Robert Morin s’impose comme un cinéaste ou vidéaste indépendant, qui ne craint pas de bousculer les clichés dominants de notre société pour favoriser la prise de conscience, chez le spectateur d’une réalité troublante. Aussi, malgré ses maladresses stylistiques et le caractère parfois inaccompli de ses explorations thématiques, la dimension sociopolitique de son œuvre a le mérite de susciter des interrogations contemporaines pertinentes.
- Les Forces Canadiennes recrutent-elles de la "chair à canon" ?
Le court "clip" vidéo mis en ligne par la Fédération des femmes du Québec (FFQ) a été jugé blessant par certains parents de militaires morts ou blessés au combat. Les excuses rapides et la modification de la vidéo étaient appropriées.
Les organismes anti-guerre compatissent à leur peine, mais trouvent malheureux qu’ils soient blessés par l’expression « chair à canon » qui, selon le dictionnaire Robert, est une locution familière pour désigner « les soldats exposés à être tués ». Il ne (…) - Laïcité, hijab et crucifix
J’ai connu le Québec des années 1950 dans lequel l’Église cherchait à contrôler l’âme de tous les Canadiens français : institution de l’Index qui interdisait les livres non conformes à l’orthodoxie catholique, dont Sartre, Marx, Camus, Voltaire, Hugo… ; port obligatoire d’un couvre-chef pour les femmes dans les églises et interdiction pour les hommes ; célébration du mariage où la future épouse devait déclarer sa soumission à son futur époux en échange de sa protection ; interdiction du divorce assurant une plus grande équité envers les femmes ; mariage interreligieux fortement déconseillé, voire proscrit ; écoles non mixtes ; la sexualité acceptée après le mariage en vue de la seule procréation ; condamnation de l’utilisation des moyens contraceptifs efficaces, dont le condom ; interdiction de l’avortement ; maintien des fils et des filles dans la famille jusqu’à leur mariage ; opprobre couvrant l’homosexualité, etc. L’Église catholique a, sur certains points, évolué, mais elle est demeurée foncièrement homophobe, masculiniste et sexuellement répressive. Aussi, je m’accommode mal de toute religion qui, au nom de sa Vérité, contrevient aux valeurs de liberté et d’égalité.
- Retour au cabotage
Malgré la hausse des échanges commerciaux causée par la mondialisation, la quantité de marchandises transbordées sur le Saint-Laurent est passée de 130 millions de tonnes (Mt) en 1980 à 100 Mt en 1990, puis s’est stabilisée autour de 105 Mt. L’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) a fait augmenter les quantités de marchandises échangées entre le Québec et ses voisins du sud. En contrepartie, l’ALÉNA et la dérèglementation du secteur des transports ont donné au camionnage la priorité sur d’autres formes (ferroviaire, maritime).
- Dissidences
Originaire du quartier Lower Ormeau, dans le sud de Belfast, Anthony McInthyre a vu naître la violence politique en Irlande du Nord à la fin des années 60. Comme de nombreux jeunes catholiques, il a choisi la voie des armes pour défendre sa communauté. En 1973, à l’âge de 16 ans, il devint membre de l’Irish Republican Army (IRA). Un an plus tard, il fut arrêté et emprisonné pour participation à cette organisation clandestine. Relâché en 1975, il retourna en prison en 1976 pour le meurtre d’un paramilitaire protestant. En 1978, il se joignit au Blanket Protest 1 après avoir perdu son statut de prisonnier politique 2 à la suite d’une tentative d’évasion ratée. En prison, il entreprit des études universitaires et s’occupa d’ateliers de discussion sur l’histoire de l’Irlande. Sorti de prison en 1992, il devint membre du Sinn Féin et poursuivit des études doctorales. Déçu de la nouvelle orientation adoptée par les dirigeants du Sinn Féin et opposé aux Accords du Vendredi saint [9], Anthony McInthyre abandonna le mouvement républicain en 1998. Depuis, il est journaliste et l’un des fondateurs de la revue en ligne The Blanket (http://lark.phoblacht.net), qui se veut une tribune libre et ouverte aux différents courants de pensée. Anthony McInthyre nous a accordé une entrevue dans laquelle il nous livre ses pensées sur le Sinn Féin, les Accords du Vendredi saint, l’avenir de l’Irlande du Nord et la revue The Blanket.
- Un mouvement mondial
La ville d’aujourd’hui est le produit de la mondialisation néolibérale. Elle se doit de participer à l’économie mondiale, voire d’en être le moteur. Ces tentatives d’instrumentalisation des villes ont comme conséquences notamment de les vider de leur dimension politique. C’est dans ce contexte qu’émerge un mouvement citoyen mondial pluriel qui revendique le droit à la ville. Cherchant à combattre les inégalités engendrées par ce système en vue de l’accès pour tous aux droits politiques, économiques, sociaux et culturels, un projet de charte mondial du droit à la ville est en marche.
- En avant pour la guerre !
La première moitié de l’année 2005 est particulièrement révélatrice quant à l’orientation que les responsables militaires et politiques canadiens veulent dorénavant imprimer à la « défense » du pays. En effet, le budget 2005 annonce d’abord une hausse des dépenses militaires de 12,8 milliards de dollars en cinq ans, ce qui les fera pratiquement doubler. Puis, en avril, paraît le nouvel Énoncé de politique internationale (EPI) du Canada, Fierté et influence : notre rôle dans le monde. Le volet « défense » de cet énoncé vient ouvertement sceller un partenariat militaire beaucoup plus étroit avec les États-Unis, dont on ne saurait minimiser la gravité.
- Un fusil dans la main, un poème dans la poche
Emmanuel Dongala, Un fusil dans la main, un poème dans la poche, Paris, Le Serpent à plumes, coll. « Motifs », 2003, 396 p.
- Des entreprises privées de placement dans les services publics
Les employeurs de la fonction publique ont de plus en plus recours à des entreprises privées de placement à but lucratif pour combler leurs besoins de main-d’œuvre. C’est vrai dans la fonction publique, tout comme dans le réseau de la santé. Bien que la stratégie ne soit pas nouvelle, elle a acquis une ampleur sans précédent.
Rubriques (493)
- Le blogue de la Rédac
- No 013 - février / mars 2006
- Dossier : Repenser l’alimentation
- Dossier : Le printemps érable - Ses racines et sa sève
- Regards croisés sur le système public de santé
- No 011 - oct. / nov. 2005
- Dossier : Sciences engagées
- Dossier : À ras bord !
- No 093 - Automne 2022
- Mini-dossier : Action communautaire autonome