Résultats de la recherche
Articles (1804)
- Accumuler avec Ricardo : la machine à manger
L’anthropologie nous apprend que les pratiques culinaires sont des pratiques sociales liées à un système symbolique qu’elles contribuent à alimenter et à reproduire dans sa matérialité. Aussi, il n’est pas rare que dans une réunion de famille, lorsqu’il est question de cuisine, on en vienne à parler de « Ricardo ». En substance, le pivot de la conversation consistera à discuter les raisons pour lesquelles on aime, ou pas, Ricardo : ses recettes sont simples, il a du « bon sens », il est souriant ; il en fait trop, ce n’est pas vraiment un cuisinier.
- Droit à l’assurance-chômage : le combat de tous et toutes
En septembre 2022 paraissait aux éditions Écosociété le livre Trouve-toi une job ! Petite histoire des luttes pour le droit à l’assurance-chômage. À bâbord ! s’est entretenu avec Jérémie Dhavernas, avocat du Mouvement Action-Chômage (MAC) et auteur de l’ouvrage. Propos recueillis par Viviana Melisa Isaza Lescano.
- Vol à l’étalage. La fabrique de criminelles
Le taux de criminalité au Canada est en baisse constante depuis les dernières décennies. Pourtant, les données de Statistique Canada indiquent une augmentation de la population carcérale féminine qui ne fléchit pas.
- Les stages rémunérés, c’est CUTE !
D’abord parue en une version courte publiée dans le numéro 73, voici la version plus élaborée de la rencontre avec ces militantes. Nous la publions aujourd’hui puisque les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE) profiteront de la journée des droits des femmes pour appeler à l’action et diffuser les perspectives féministes de cette campagne, intrinsèquement liée à la reconnaissance et la valorisation du travail invisible des femmes.
- Réformes et contre-réformes en éducation
En réaction aux résultats catastrophiques, réels ou appréhendés, des élèves du Québec aux épreuves de français, la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, annonçait le 6 février 2008 un train de 22 mesures en cinq axes pour corriger, espérait-elle, les ratés de nos services éducatifs en français. Parmi ces mesures, on trouve la révision du programme de français et l’accroissement du niveau de préparation en français de tous les enseignants. Depuis cette annonce, la déjà ex-ministre de l’Éducation a réformé la réforme, du moins partiellement, au soulagement et à la réjouissance de nombreux citoyens. Mais y a-t-il vraiment lieu de se réjouir ou plutôt de quoi doit-on se réjouir ? Et à quelle aune doit-on mesurer la valeur de cette contre-réforme ? Pour répondre à ces questions, le passé, pas si lointain, permettra de jeter un nouvel éclairage sur cette contre-réforme et donnera, nous l’espérons, une autre perspective sur les récents événements politiques en matière d’éducation.
- Une histoire sans mémoire
À la fin de sa vie, le poète Gilbert Langevin aimait lancer à la cantonade la question : « Quelle est la devise du Québec ? », à laquelle il s’empressait de répondre : « Je ne m’en souviens plus ». Langevin témoignait ainsi, à sa manière, de ce que peut avoir de problématique – et parfois de douloureux – le rapport que nous entretenons avec notre passé. Le vacarme entendu cet été autour du Moulin à paroles nous le rappelle encore, de même que ces vives querelles suscitées par les programmes d’enseignement de l’histoire au primaire et au secondaire. Depuis des années en effet, ces programmes sont vertement dénoncés par de nombreux observateurs, qui les jugent profondément déficients. Réunis en une Coalition pour l’enseignement de l’histoire au Québec, ces opposants commencent à se faire entendre. Pour mieux comprendre les nombreux enjeux qui se nouent ici, j’ai interrogé l’un d’eux, Robert Comeau, historien et professeur associé à l’UQAM. M. Comeau dirige en outre le Bulletin d’histoire politique.
- Abolition du cours ECR. Le test des valeurs de la CAQ
Peu de programmes scolaires n’auront autant servi la controverse et si peu le débat public que celui d’Éthique et culture religieuse. En l’abolissant dès 2022, le gouvernement Legault, champion autoproclamé de la laïcité, donne l’impression de parachever son œuvre. Pourtant, ses intentions quant à la suite des choses sont à peu près aussi peu consistantes que la critique qu’il en a livrée.
- Des données pour le bien commun
Les groupes progressistes ont aujourd’hui accès à une incroyable quantité d’information sous la forme des données numériques qu’elles accumulent au fil de leurs activités. Or, il faut souvent des compétences techniques de pointe pour en tirer du savoir utilisable. La fondation Data for Good réunit des hackers indépendants et bénévoles qui partagent leur expertise afin que ces ressources numériques puissent servir l’intérêt général. Propos recueillis par Isabelle Bouchard.
- À quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l’heure des big data
Dominique Cardon, À quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l’heure des big data, Paris, Seuil, 2015, 106 pages.
- Le programme biolinguistique
Les paragraphes suivants visent à souligner la contribution exceptionnelle de Noam Chomsky, ce grand intellectuel qui, au siècle dernier, a fait faire un changement de paradigme scientifique à la linguistique et qui ne cesse de faire avancer nos connaissances du langage, cet objet qui fait partie de la biologie humaine et qui sert à exprimer des pensées complexes.
- Coupes à blanc dans la culture
Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur, nous assistons à diverses coupes budgétaires qui visent à transformer ou à mettre fin au financement de nombreux organismes de la société civile. Ces coupes se succèdent à un rythme si rapide, et affectent tellement de domaines, qu’il est difficile de bien comprendre les transformations inévitables que cela provoquera sur l’expression même de la démocratie au Canada. Dans le but de cerner les effets directs des récentes coupes fédérales, dans le milieu de la culture plus particulièrement, nous avons choisi de nous concentrer sur l’abolition du seul et unique programme de financement voué aux arts et à la diversité culturelle au Canada.
- De sa pertinence dans un état laïc
Il était temps qu’une revue appartenant à la tradition progressiste québécoise décide d’accueillir une discussion portant sur le thème de la laïcité de l’État. Jusqu’à tout récemment, la gauche a généralement traité un peu trop à la légère tout débat touchant à la religion, assumant d’une manière non critique l’hypothèse d’une sécularisation « inévitable » de la société et le confinement du religieux dans la sphère des idiosyncrasies personnelles. J’aimerais y contribuer en proposant que la décision prise en 2005 d’implanter un programme obligatoire d’éthique et de culture religieuse aux niveaux primaire et secondaire constitue une invention éducative particulièrement pertinente de la part d’un État laïc occidental en ce début de siècle.
- Programmer le désastre - La politique israélienne à l’oeuvre
Michel Warschawski, Programmer le désastre - La politique israélienne à l’œuvre, Paris, La Fabrique, 2008, 76 p.
- L’open data municipale pour toutes et tous ?
Depuis leur apparition il y a une dizaine d’années, les politiques d’ouverture des données municipales produisent des résultats mitigés en matière de revitalisation de la démocratie locale et d’empowerment citoyen. Comment faire en sorte que l’open data bénéficie à tout le monde ?
- Une culture de l’inculture
Les enseignants et leurs élèves évoluent au sein d’un système éducatif qui préconise, en théorie, un accès à la culture pour tous. Le programme de formation de l’école québécoise du ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) privilégie le rehaussement culturel des disciplines et des matières à enseigner. Comment expliquer que de jeunes Québécois – de milieux défavorisés, entre autres – n’aient encore jamais mis les pieds dans un musée ? Le chemin pour y arriver semble semé d’embûches. Il est temps d’affirmer un réel plaidoyer pour la culture dans l’éducation.
- Éthique et culture religieuse II
En 2008, on cessera de dispenser dans nos écoles un enseignement religieux catholique ou protestant. Faut-il mettre quelque chose à la place de ces enseignements ? Quoi, le cas échéant ? Et comment justifier notre réponse — positive ou négative ? Dans le dernier numéro, j’ai rappelé les graves enjeux que soulèvent toutes ces difficiles questions. J’en viens à présent à un examen critique de ce que propose le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) et à l’exposé de ce que je préconiserais pour ma part.
- Inégalités sociales et environnementales. Portrait géographique à fine échelle
La distribution géographique des inégalités, qu’elles soient sociales, liées à la qualité de l’environnement ou encore à l’accessibilité aux services, n’est pas un phénomène qui relève du hasard.
- Un grand défi pour les anglophones
Le comité d’action sociale anglophone (CASA) aide les jeunes anglophones de la péninsule gaspésienne grâce à son programme Compass. Ce programme vise à aider les anglophones de 12 à 35 ans pour qui accéder au marché du travail présente toutes sortes de difficultés.
- Toujours plus précaires
Cela fait plus de 30 ans que les militant·e·s et les chercheurs·euses documentent la vulnérabilité accrue et l’exploitation engendrées par les Programmes de travailleurs étrangers temporaires (PTET) au Canada.
- Le programme "Bleu, Blanc, Bouge"
Au Canada, les problèmes de surpoids et de manque d’activité physique deviennent de plus en plus alarmants. En effet, selon une enquête menée par Statistique Canada et publiée en 2011, 85 % des adultes et 93 % des enfants et des jeunes Canadiens n’atteignent pas le niveau minimal quotidien d’activité physique nécessaire pour maintenir une bonne santé et un bien-être satisfaisant (Statistique Canada, 2011). Selon le Canada’s House of Commons Standing Committee on Health, le Canada présente l’un des plus hauts taux d’obésité infantile du monde dit développé et se classerait au 5e rang parmi les pays de l’OCDE.
- La pensée politique de gauche
François Cyr, est avocat et professeur de politique. Militant syndical et de la gauche politique québécoise depuis nombre d’années, il fut l’un des fondateurs et animateurs du Rassemblement pour l’alternative progressiste puis de l’Union des forces progressistes. Il est mainteant membre du Comité de coordination national de Québec solidaire à titre de responsable aux orientations. À bâbord ! s’est entretenu avec lui sur la vision et la pensée politique du nouveau parti de gauche sur la scène politique québécoise. Il s’exprime ici à titre personnel.
- Quand la banque s’amuse
En juillet prochain, il y aura un bien triste anniversaire à souligner : les 60 ans de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI). C’est en effet en juillet 1944, réunis à Bretton Woods, que les Alliés, au dernier stade d’un conflit terriblement meurtrier, posèrent les bases de l’ordre d’après-guerre en décidant, entre autres, la création de ces deux institutions internationales. Rattachés formellement à l’ONU qui voyait elle aussi le jour à ce moment, la Banque mondiale et le FMI avaient comme mandat originel de financer le développement international et la reconstruction à la suite de la guerre ainsi que de stabiliser les taux de change en vue d’éviter une grave crise financière comme celle de 1929. Aujourd’hui, on peut dire que ces deux organismes se sont largement éloignés de ce mandat pour devenir, au fil du temps, un des piliers du processus d’imposition à l’ensemble de la planète des politiques néolibérales capitalistes.
- Soulèvements populaires en Amérique latine
En mai dernier sortait le dernier ouvrage collectif du GRIPAL (Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en Amérique latine) intitulé L’interpellation plébéienne en Amérique latine. Violence, actions directes et virage à gauche. Ce livre, fruit d’une recherche collective qui aura duré trois ans, analyse une série de soulèvements populaires survenus en Amérique latine au cours de la dernière décennie. Par un va-et-vient constant entre la théorie politique et les recherches de terrain, ce livre s’avère un outil de d’interprétation indispensable pour aborder d’autres printemps des peuples survenus plus près de nous ou ailleurs dans le monde. Afin d’en rendre compte, À bâbord ! a rencontré Ricardo Peñafiel, l’un des codirecteurs de ce livre.
- Lancement du numéro 78 - Cabaret politico-musical
Cabaret politico-musical au Quai des Brumespour le lancement du numéro 78 de la revue À bâbord !
4 mars, au Quai des brumes (4481 Rue Saint-Denis, Montréal), à partir de 17h30.
Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous !
- Les gouvernements ont affaibli le filet social
La persistance de la crise du logement au Québec et les drames qui s’ensuivent montrent à quel point il devient essentiel d’agrandir de façon significative l’offre de logements sociaux. Mais la volonté politique n’est pas au rendez-vous.
- Alerte rouge : brain gym
Les personnes qui lisent cette chronique s’en souviendront peut-être : j’ai suggéré d’appeler « légendes pédagogiques » des croyances relatives à l’enseignement qui n’ont aucune base rationnelle ou empirique, mais qui fleurissent néanmoins en éducation ; notamment, il me semble, parce qu’elles sont rassurantes, qu’elles confortent des positions très répandues dans ce milieu et qu’elles en embrassent les valeurs. Ce sont, en fait, les légendes urbaines de la pédagogie.C’est de l’une de ces légendes que je souhaite vous entretenir cette fois, avec autant d’empressement que les pratiques qu’elle (moyennant finances) promeut ont commencé à faire leur entrée au Québec et que les parents comme les enseignantes et enseignants doivent être mis en garde.
- Arguments contre une propagande
Quiconque se conçoit comme ouvert et vertueux se plaît à répéter que l’étude des religions à l’école ne peut faire de tort à personne, puisque cela contribue à la culture générale et permet de mieux connaître la culture des immigrants. Ces lieux communs aux fondements douteux confortent la complaisance envers un cours dont l’implantation massive constitue non seulement un détournement parfaitement planifié du processus de laïcisation du système scolaire québécois, mais fait aussi la promotion de la « laïcité ouverte », concept à lourde charge idéologique dont l’objectif avoué est de favoriser le retour du religieux dans l’ensemble des institutions publiques.
- Le temps de l’engagement
Depuis quelques années, l’univers du jeu vidéo se transforme rapidement. Cette industrie est devenue au moins aussi importante que l’industrie du cinéma. Elle a rapporté aux États-Unis l’an dernier près de 23,5 milliards $US, le titre le plus populaire ayant rapporté à lui seul plus de 2 milliards $US – pratiquement autant que la production hollywoodienne Avatar. Les joueurs changent aussi : ils jouent de plus en plus sur des plateformes mobiles et la part des joueuses dépasserait maintenant (…)
- La nicotine qui veut renaître de ses cendres
La réduction du tabagisme résulte d’un travail de longue haleine et de grands efforts concertés. On y arrive par un seul moyen : les lois et règlements. Ceux qui ont été adoptés ces dernières années peuvent être vus comme une belle victoire contre les lobbyistes. Mais les compagnies de cigarettes n’ont pas dit leur dernier mot.
- Du céleri pas cher... aux frais des travailleurs migrants
Cela fait déjà au moins 60 ans que l’on observe une augmentation du nombre de fermes industrielles au Québec, une augmentation qui se fait aux dépens des fermes familiales. Cependant cette tendance a été exacerbée par le libre échange. Dans le secteur horticole (production des fruits et légumes), l’utilisation de la main-d’œuvre demeure intense. Un des ingrédients nécessaires à la consolidation agroindustrielle du secteur horticole est donc la disponibilité de nombreux travailleurs précaires disposés à accepter les conditions de travail difficiles de ce secteur. Les grandes fermes ont besoin de travailleurs just-in-time [en flux tendu] – et le Programme fédéral des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) répond à ce besoin.
- Quand la prévention se transforme en contrôle social
La prévention en santé publique s’organise désormais autour d’une vision épidémiologique des problèmes sociaux, orientant les interventions de l’État vers des « clientèles » ciblées, afin de contrôler les coûts pour la société des risques liés à des comportements individuels « déraisonnables » et à des habitudes de vie « suspectes ». Les organismes communautaires œuvrant en santé et en services sociaux sont sommés de s’intégrer à cette démarche.
- Misère du journalisme
Au milieu des années 1990, Alain Accardo faisait paraître en France les résultats d’une enquête approfondie sur le journalisme. Ces travaux font actuellement l’objet d’une réédition dans un même volume intitulé Journalistes précaires, journalisme au quotidien, à paraître chez Agone (Marseille). Ce livre suit plusieurs journalistes chevronnés dans leurs pratiques quotidiennes, à l’intérieur des rédactions comme sur le terrain, pour expliquer la nature de la crise profonde à la fois d’identité, du sens et des valeurs, qui affecte aujourd’hui l’ensemble du journalisme et qui compromet la qualité d’une information plus que jamais nécessaire à la vie démocratique.
L’enquête centre l’observation et l’analyse sur le processus de précarisation croissante qui touche désormais l’emploi dans les entreprises de presse, de plus en plus soumises à la loi du marché, avec des effets le plus souvent désastreux tant au plan de l’activité professionnelle – et donc de la qualité de l’information – qu’au plan de l’existence personnelle des précaires (piges, contrats à durée déterminée, etc.). Comme le soulignent le sociologue Alain Accardo et ses amis journalistes du groupe de recherche, « on perçoit actuellement dans le journalisme les conséquences d’une évolution qui affecte plus largement une grande partie du tertiaire et tout particulièrement le secteur de la production et de la diffusion des biens symboliques, évolution caractérisée par l’émergence et le développement au sein des classes moyennes d’un “prolétariat” de type nouveau, comparable à bien des égards à l’ancien prolétariat industriel, et en même temps très différent parce que les nouveaux manœuvres, ouvriers spécialisés et autres “nouveaux pauvres” de la production symbolique sont porteurs de propriétés (origines sociales, capital culturel, dispositions, etc.) grâce auxquelles ils peuvent faire illusion, aux yeux des autres et à leurs propres yeux, et continuer à tourner indéfiniment en rond dans les contradictions inhérentes à leur position de dominants (très) dominés, à la fois victimes malheureuses, souffre-douleur révoltés et complices consentants de l’exploitation qu’ils subissent. »
Le texte qui suit est tiré de la préface de Journalistes précaires, journalisme au quotidien, écrit en collaboration avec Georges Abou, Gilles Balbastre, Christophe Dabitch et Annick Puerto.
- Lettre à Chantal Guy
Bonjour madame Guy,
Vous permettez que je vous vouvoie ? Je sais que vous employez le « tu » dans votre Lettre à la génération pirate, mais quelque chose me retient de faire de même. Déjà que je trouve un peu étrange d’employer le « tu » quand on s’adresse à une génération au complet ; ça me rappelle les profs du primaire qui disent « Les ami.e.s, tu vas maintenant prendre ton cahier de mathématiques ». Pourquoi cet infantilisant « tu » de groupe ? Je ne comprends pas. Mais je m’égare.
- Suspension du DG de la TELUQ et démission du président du SPPTU
Le 27 juillet dernier, le directeur général de la TELUQ est relevé de ses fonctions, dans la foulée des enquêtes ouvertes par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la demande d’injonction introduite par la FNEEQ contre la sous-traitance de l’encadrement des étudiant·e·s à un institut privé. Moins d’un mois plus tard, le président du Syndicat des professeures et professeurs de la Télé-université (SPPTU), Denis Robichaud, démissionne devant le désaveu d’une partie de ses membres. Cependant, le SPPTU a signé une convention collective entérinant la création d’un nouveau statut d’emploi, les « professeur·e·s sous contrat », faisant un travail similaire aux personnes tutrices, dans des conditions de travail dégradées. Cette création unilatérale d’un nouveau statut d’emploi n’est pas nécessairement plus légale, par rapport au droit du travail, et représente certainement un geste antisyndical qu’il faudra combattre dans les mois qui viennent.
- Une école pour le XXIè siècle : défis et réalités
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation, le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Troisième article d’une brève série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- L’école au service de la classe financière
En mars 2017, le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, s’empressait de modifier le régime pédagogique pour rendre obligatoire un cours d’éducation financière d’une durée de 50 heures en 5e secondaire, plaidant la nécessité d’outiller les jeunes pour leur permettre « d’exercer leur jugement et de développer leur capacité à prendre position sur des enjeux financiers ».
- Le cégep, une parenthèse ?
Les cégeps existent depuis 50 ans. On en oublie ce que cette institution a d’original et de généreux.
- Tableaux interactifs, iPad et autres passions technophiles
En novembre 2012, le gouvernement Marois a annoncé qu’il mettait fin au programme d’achat de tableaux blancs interactifs (TBI) qui avait été lancé l’année précédente par le gouvernement Charest. Cet ambitieux programme, au parfum de scandale et de favoritisme (le fournisseur quasi unique de tous les TBI était Smart Technologies, dont le lobbyiste est un ancien membre du cabinet Charest), prévoyait, sur cinq ans, l’achat de plus de 40 000 de ces tableaux, à un coût estimé de… 240 millions $ !
- Trois années désastreuses de gouvernement Charest
Le 14 avril 2003, le Parti libéral du Québec raflait 76 circonscriptions même s’il n’avait obtenu que 45 % du vote populaire. Fait occulté à l’époque, ou presque, le taux de participation n’atteignait que 70 %, soit le plus faible taux enregistré depuis 1927. Malgré ce déficit démocratique, lié au mode de scrutin actuel, le nouveau premier ministre se targuait d’une légitimité incontestable pour mener à bien son projet politique tel qu’énoncé à l’époque : « l’avenir économique du Québec, ce n’est pas l’interventionnisme, c’est l’entrepreneurship. La détérioration de la capacité de l’État québécois à bien servir les citoyens et la préservation de la position économique concurrentielle du Québec nous imposent donc une révision du fonctionnement de l’État. »
Le ton était donné. Fidèle à ce programme, l’État deviendrait un instrument au service de la réussite des citoyens, un gestionnaire des biens publics, un « réingénieur », ses missions essentielles se rapetissant comme peau de chagrin : santé, savoir, prospérité, sécurité. Exit la solidarité, l’égalité, la justice sociale, la distribution de la richesse. Bienvenue la thérapie de choc : déréglementation, privatisation, sous-traitance, érosion des budgets alloués aux services publics et aux programmes sociaux et restrictions des libertés fondamentales. Trois ans plus tard, où en sommes-nous ?
- Pourquoi la bosse des affaires pousse désormais dès six ans
Un document absolument capital du renouveau pédagogique en cours dans nos écoles s’intitule Programme de formation de l’école québécoise pour l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire [1]. On y précise les grandes orientations de ce qui se déroulera dans nos écoles, du curriculum qu’on transmettra et de sa justification. Qui a déterminé tout cela ? On nous le répète sans cesse : ces décisions vitales sont supposées avoir été prises après de vastes consultations, de sorte que ce qu’on y trouve est présumé faire l’objet d’un large consensus. Il y a sans doute un peu de vrai là-dedans, puisque des personnes sont bien consultées. Mais il y a aussi autre chose.
- Le monde digital et l’éducation
On trouve désormais, dans la littérature scientifique et philosophique, de nombreux arguments qui sont de nature à tempérer l’enthousiasme technophile que peut provoquer le monde numérique chez certains pédagogues. Ils méritent d’être médités et il revient à chacun – lourde tâche, dans un domaine fort complexe et bougeant à une aussi fantastique vitesse – de décider ce qu’ils impliquent exactement.
- Musicienne du Monde
Lhasa de Sela, la superbe Llorona, vient de nous offrir un deuxième album en espagnol, français et anglais, nous livrant ainsi une autre partie de son univers magique. Après des années passées à faire de la chanson, du jazz et de la musique du monde dans les bars et cabarets de Montréal, Lhasa a sorti un premier album en 1997. Depuis, des tournées au Québec, aux États-Unis et en Europe ont porté sa voix et sa musique envoûtantes qui ont séduit le public. Cette citoyenne et musicienne du monde, née d’une mère étasunienne et d’un père mexicain, a partagé avec nous quelques réflexions et expériences à l’aube de sa nouvelle tournée.
- Sommaire du numéro 78
Le collectif de la revue À Bâbord ! vous invite à un lancement festif de son numéro 78, contenant un dossier thématique intitulé : Quand l’art se mêle de politique. Sous la forme d’un cabaret politico-musical, le lancement se tiendra au Quai des brumes (4481 Rue Saint-Denis, Montréal), le 4 mars à partir de 17h30. Tous les détails ici.
Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous !
- Toujours debouttes
Le collectif de la revue À Bâbord ! vous invite à un lancement festif de son numéro 78, contenant un dossier thématique intitulé : Quand l’art se mêle de politique. Sous la forme d’un cabaret politico-musical, le lancement se tiendra au Quai des brumes (4481 Rue Saint-Denis, Montréal), le 4 mars à partir de 17h30. Tous les détails ici.
Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous !
- Quand l’art se mêle de politique
Le collectif de la revue À Bâbord ! vous invite à un lancement festif de son numéro 78, contenant un dossier thématique intitulé : Quand l’art se mêle de politique. Sous la forme d’un cabaret politico-musical, le lancement se tiendra au Quai des brumes (4481 Rue Saint-Denis, Montréal), le 4 mars à partir de 17h30. Tous les détails ici.
Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous !
- Un ministre impertinent
Le 10 décembre 2015, Le Devoir titrait « Martin Coiteux juge la grève impertinente », paraphrasant les propos exacts du président du Conseil du trésor qui qualifiait de « non pertinente » la journée de grève du 9 décembre, du Front commun et de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). Pourtant, en affirmant cela il se montre lui-même « impertinent », dans un autre sens du terme, défini par le Larousse comme : « Attitude de quelqu’un qui cherche à choquer par la liberté, le caractère déplacé, l’insolence de ses manières, de ses paroles, de ses actes ».
- Culture numérique
Dominique Cardon, Culture numérique, Paris, Presses de Science po, 2019, 431 pages.
- Vers une réappropriation de notre action politique
Dans un contexte d’épuisement et de sous-financement, il est plus que jamais important de rappeler que l’action communautaire autonome est un mouvement social et politique qui doit être proactif dans la construction d’un contre-discours fort.
- Arts oratoires : une scène effervescente
Quelle est la portée politique des arts de la parole ? Qu’est-ce que ça signifie, avoir une telle pratique artistique au Bas-Saint-Laurent ? J’ai questionné des personnes qui animent ces scènes et qui organisent ces événements, ces joyeuses révolutions et protestations.
Propos d’acteur·rices du milieu compilés par Yanick Perreault, slammeur basé à Rimouski
- Élections provinciales 2022. Qui veut d’une école libertarienne ?
La campagne électorale bat son plein et les idées fusent de toutes parts. Le champ de l’éducation n’est pas en reste, puisque s’y joue l’avenir de notre société, et s’y dispute la vision que chaque formation politique s’en est donnée. Résolument libertarien, le Parti conservateur du Québec (PCQ) veut parachever la marchandisation du modèle scolaire québécois.
- Le semi-esclavage institutionnalisé
Cantinier, nettoyeur, journalier chez CORCAN [2] commis aux finances, peintre, les détenu·e·s occupent de réels emplois dans le système pénitentiaire canadien. Ils et elles ne reçoivent pas pour autant un réel salaire leur permettant d’atteindre l’objectif poursuivi : la réinsertion sociale.
- La culture du vide au cégep
Je suis profondément attristé par la disparition des lettres comme fondement du nouveau programme d’Arts et lettres au niveau collégial, lequel vient de muter en programme de « Culture et communication ».
- Les logiciels libres
Depuis quelques années, les principes du logiciel libre ont permis le développement de nombreux logiciels tels Firefox, OpenOffice ou Linux et ont suscité un intérêt accru de la part de plusieurs secteurs de la société. C’est avant tout la dimension éthique soulevée par les acteurs de ce mouvement qu’il convient d’articuler aux pratiques et discours des mouvements sociaux.
- Nouveau Parlement, vieilles options
Avec l’appui du quart de l’électorat éligible, la Coalition avenir Québec (CAQ) se retrouve au pouvoir pour les quatre prochaines années. Si l’Assemblée nationale a renouvelé ses visages, les vieilles options et les vieux dilemmes se sont néanmoins réinstallés à demeure. Le gouvernement Legault souscrit en effet à la même logique d’austérité que ses prédécesseurs et, pour le combattre et le remplacer, Québec solidaire (QS) devra continuer à éviter les sentiers qui ont tenu la gauche en échec durant toute l’ère péquiste.
- La force politique du rêve
À bâbord ! a rencontré Riccardo Petrella alors qu’il était de passage au Québec pour lancer son dernier livre, Désir d’humanité. Le droit de rêver, publié chez Écosociété.
- Sluagh-Ghairm - Pharmocologie des possibles
GROS (Groupe de recherche en objectivité(s) sociale(s)), Sluagh-Ghairm. Pharmacologie des possibles, Possibles éditions, 2012.
- Entre la grandeur et la servitude humaines
Depuis une quinzaine d’années, Bernard Émond écrit et met en scène des films de fiction intimistes dans lesquels ses protagonistes se posent des questions fondamentales au sujet du sens de leur existence. Ainsi, à travers des drames psychologiques comme La femme qui boit (2001), 20 h 17 rue Darling (2003), La neuvaine (2005), Contre toute espérance (2007) et La donation [3] (2009), Émond dépeint avec finesse et rigueur des personnages qui ont atteint un tournant de leur vie : ceux-ci cherchent avec ardeur à saisir, à surmonter les problèmes auxquels ils sont confrontés.
- Le printemps en hiver
Depuis le début de l’hiver austral, le Chili vit son printemps populaire avec des mobilisations étudiantes qui sont devenues le symbole d’une série d’autres luttes, pour engendrer le plus important mouvement de protestation sociale que le pays ait connu depuis la fin de la dictature, rassemblant dans les rues, semaine après semaine, des centaines de milliers de personnes opposées à un système ségrégationniste hérité de la dictature de Pinochet et maintenu en place par tous les gouvernements de la démocratie de marché issue du processus de transition démocratique.
- L’affaire Mortara et l’antisémitisme chrétien
Gérard Da Silva, L’affaire Mortara et l’antisémitisme chrétien, Paris, Syllepse
2008, 286 p. - Un enjeu capital
La question des paradis fiscaux et judicaires a été une fois de plus ramenée dans l’actualité par deux scandales récents. La crise financière que nous traversons a été causée en grande partie par la multiplication de produits financiers toxiques, dont de très nombreux transigent par les paradis fiscaux. En Allemagne, un réseau d’évasion fiscale via le Lichtenstein, au service de quelques richissimes privilégiés, a causé des pertes d’environ 4 milliards d’euros en revenus fiscaux. Plus que jamais, il semble urgent d’intervenir contre ces espaces de non-droit que sont les paradis fiscaux.
- « Nous sommes tous des Oury Diallo »
De façon méthodique, Cornelius Yufanyi arpente la petite place. Il est tendu en ce matin frisquet du 7 janvier 2007. Les forces de police anti-émeute sont positionnées aux quatre coins. De plus en plus de personnes, surtout de jeunes adultes, débarquent des trains et solidarisent sur les quais d’arrivée. Puis, ils gagnent les marches de la gare centrale — celles qui donnent sur la petite place. Nous sommes à Dessau, ville d’un peu moins de 80 000 habitants de la région de Saxe-Anhalt, à quelque 200 kilomètres au sud-ouest de Berlin.
- La médicalisation du cycle menstruel
À Bâbord ! ouvre ses pages à la Coalition pour la santé sexuelle et reproductive. Cette série d’articles porte sur la médicalisation de la sexualité et vise à mettre en garde contre un discours et des pratiques médicales qui envahissent notre conception du corps et de la santé.
- Partis sur une baloune
Le 19 novembre 2004, le Syndicat des employées de magasins et de bureaux de la Société des alcools du Québec (SEMB/SAQ) déclenche une grève générale illimitée qui durera beaucoup plus longtemps que ne l’avaient prévu les dirigeantes du syndicat, ceux de la SAQ et les citoyennes du Québec. Comment en est-on arrivé là ?
- Splendeur et misère des coalitions
Les causes se gagnent plus facilement quand l’union fait la force. Syndicats et organisations citoyennes jugent souvent nécessaire de former des coalitions afin de mettre en commun leur énergie pour une cause particulière et lutter plus efficacement. Mais ces réseaux n’ont pas la vie facile, le plus souvent à cause d’un manque d’argent.
- La connaissance n’a pas de prix
Dès l’automne 2012, les étudiantes et étudiants québécois feront face à une hausse marquée des frais de scolarité. En 2016-2017, le montant pour une année d’études aura augmenté de 2 168 $ à 3 793 $. D’un côté, la ministre de l’Éducation, les recteurs et leurs amis de la communauté d’affaires prétendent que cette hausse n’aura aucun effet sur l’accessibilité. De l’autre, les étudiants contestent l’augmentation de leur facture d’études, en faisant valoir que la hausse viendra miner l’accès à (…)
- Reconnaissance légale du droit de grève étudiant - Contre
Lors du congrès de mars 2011, Québec solidaire a adopté à la majorité deux résolutions ayant notamment pour effet de reconnaître constitutionnellement, ou quasi constitutionnellement, le droit de grève politique, notamment aux étudiants et étudiantes. Cette résolution fait de Québec solidaire le seul parti provincial à reconnaître un tel droit à la population étudiante. Malgré une adhésion de principe au droit de grève, peu de personnes dans la gauche québécoise se sont penchées sur les impacts de l’application de cette revendication. En effet, qu’implique la reconnaissance d’un tel droit ? Qui serait responsable de l’appliquer ? Engagerait-il le mouvement étudiant dans un processus de judiciarisation qui a, dans une certaine mesure, empêtré le mouvement syndical depuis les années 1980 ?
En cette période de mobilisation étudiante, Alexandre Leduc et Jonathan Leblanc, deux anciens militants étudiants qui évoluent maintenant dans le milieu syndical, vous présentent respectivement le pour et le contre de cette proposition.
- Les Réformistes, une génération canadienne française au milieu du XIXè siècle
Éric Bédard, Les Réformistes, une génération canadienne française au milieu du X1Xe siècle, Montréal, Boréal, 2009.
- Militer au quotidien
Compost, vélo, récupération de nourriture et de matériaux, jardinage en pot sur le balcon, la liste de nos pratiques quotidiennes s’allonge et se réinvente chaque jour. Mais au delà d’un simple mode de vie alternatif, nous tendons à inscrire notre quotidienneté dans une démarche politique qui dépasse la révolution personnelle.
- La situation psychopolitique du Québec
Je ne souhaite pas parler ici de la valeur et des limites de la pratique des accommodements raisonnables. Je veux parler de « l’Affaire Hérouxville », en particulier du texte des « Normes de vie » rendu public par la municipalité mauricienne et de la réaction médiatique et politique à ce texte. Dans les suites de l’affaire, il m’a en effet semblé que nul n’a été en mesure de dire quelque chose sur la lettre du texte. Apparemment approuvé par une majorité silencieuse, le texte des « Normes de vie » a été, du côté de l’élite parlante québécoise, ou bien (1) rejeté du revers de la main (ignorance et paranoïa auront alors été attribuées aux rédacteurs), (2) ou bien qualifié de maladroit pour le détourner de son propos (certains y voyant une manifestation démocratique, d’autres y détectant un républicanisme à la québécoise), (3) ou bien, et c’est ce qui en restera, ridiculisé.
- Le pouvoir de la définition
Le récent mouvement étudiant a été le lieu d’affrontement de différentes visions de la démocratie. Afin de rétablir la « paix sociale » qui serait l’état normal du monde et la guérison d’une fièvre démocratique, on a invoqué la médecine des « négociations » et du « dialogue ». Fin mars, au plus fort d’une solide mobilisation, des voix « autorisées » insistent sur la nécessité de « passer au stade des rencontres », ne plus « utiliser l’espace public pour faire passer ses messages » et ne pas « dévoiler la teneur des discussions » que les parties doivent avoir entre elles (Pier-André Bouchard dans Le Devoir, 29 mars 2005). Cette drôle de démocratie a détourné un mouvement qui ne se pensait pas du tout sur ce modèle.
- Vérité et réconciliation à l’école. Les défis de la guérison
La découverte de 215 sépultures d’enfants autochtones au pensionnat de Kamloops au printemps dernier a rappelé avec stupeur que le système scolaire avait été le rouage privilégié de l’entreprise coloniale canadienne. Or, aujourd’hui, il est appelé à devenir la clé de voûte de la réconciliation. Immense, mais incontournable défi dont j’ai voulu discuter avec Rachel Cloutier et Mélissa Céré-Morais, enseignantes autochtones.
- Cultiver les communs : De l’Europe au Québec
Depuis le début de 2022, le collectif Cultiver les communs travaille à la création d’un groupe de travail québécois sur les communs. Il a aussi développé ses liens internationaux auprès de camarades européen·nes à travers le Groupe de travail sur l’écosystème des communs.
- Rien n’est permanent, sauf le changement
Aujourd’hui, j’ai réparé mon casque de réalité virtuelle avant mon cours de tricot. Après avoir dégusté un café et un clafoutis, on est allés lire un roman graphique en attendant une impression 3D de cellules végétales. J’ai quitté les lieux en empruntant un ukulélé, une trousse de microcontrôleurs pour pratiquer la programmation, des graines de tomates ananas pour mon jardin et quelques livres.
- Endoctrinement technologique à l’école
Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) exercent déjà un contrôle sans précédent sur Internet. Afin de fidéliser leur future clientèle, ils utilisent aussi leur influence en matière d’éducation. Le matériel informatique, les logiciels, les services en ligne, les outils pédagogique et leur diffusion, certains programmes scolaires et même des méthodes pédagogiques portent leur marque.
- Harmoniser le système aux valeurs néolibérales
Les politiques publiques sont des programmes d’action inspirées de valeurs et de normes. Elles mettent de l’ordre dans la société et dans chacun de ses espaces. Un référentiel est un paradigme sociétal qui rend légitime cet ordre global et sectoriel. Le référentiel néolibéral se traduit sur le plan administratif par la nouvelle gestion publique (NGP) et il se décline en éducation grâce à l’assurance qualité et à l’approche par compétences.
- Grandeur et misère de QS
Québec solidaire aura 10 ans l’an prochain. J’étais à son congrès de fondation en février 2006. J’ai été membre de son comité de coordination jusqu’en 2009. Si d’autres activités m’occupent en ce moment, je suis toujours attentif à ce qu’il advient de ce parti dont les idéaux politiques correspondent aux miens. Alors que des partis similaires – Syriza en Grèce, Podemos en Espagne – connaissent des vagues d’appui populaire sans précédent, comment comprendre l’évolution bien différente de Québec solidaire ?
- « Personne ne veut devenir esclave »
En novembre dernier, le gouvernement canadien a mis en place une réforme du Programme des aides familiaux qui introduit en particulier la fin de l’obligation pour une travailleuse d’habiter chez son employeur ; une situation dénoncée depuis de nombreuses années par les employées pour les abus qu’elle entraîne. Mais ce volet de la réforme ne masque pas une importante restriction de l’accès à la résidence permanente pour les travailleuses et leurs familles, ce que déplorent les femmes de Pinay, une organisation de travailleuses philippines dédiée à la défense et à l’amélioration des droits des femmes migrantes, en particulier les aides familiales. Nous les avons rencontrées au Centre des travailleurs et travailleuses immigrants de Montréal, rue Van Horne. Elles nous ont raconté leurs combats, leurs parcours et leurs espoirs.
- Ordinateurs pour tous et succès garanti !
Intellectuel engagé et critique tenace du monde des médias, Neil Postman (1931-2003) était d’avis que l’école avait deux ennemis : les technologies de l’information et les programmes d’études. Au Québec, l’omniprésence des technologies de l’information en salle de classe et l’arrivée des contrats de performance scolaire auront-elles pour effet de reléguer l’acte pédagogique à une fonction utilitaire ? Bref tour d’horizon de la pensée de Postman appliquée au contexte québécois.
- Le revenu de citoyenneté
J’ai croisé Michel Chartrand sur la question du revenu de citoyenneté alors qu’il faisait campagne contre l’ex-premier ministre Lucien Bouchard dans le Comté de Jonquière lors des élections provinciales de 1998. Son slogan « Pauvreté zéro » contrait frontalement celui du Parti libéral : « Déficit zéro ».
Fin du travail et dignité humaine
La pauvreté zéro, cela veut dire principalement : l’éradication de la misère pour deux millions de Québécois ; le respect des personnes ; l’aide (…) - La stabilité artificielle des banques canadiennes
Depuis le déclenchement de la récente crise économique et financière, le gouvernement de Stephen Harper manque rarement les occasions qui lui sont offertes de vanter, sur la scène internationale, les mérites et la solidité du système bancaire canadien. Il est vrai que, contrairement à d’autres pays du G8, le gouvernement fédéral n’a finalement pas eu besoin d’avoir recours aux moyens qu’il s’était donnés pour acheter des actions de banques canadiennes. En revanche, celui-ci est beaucoup plus discret sur les raisons de cette stabilité, laquelle est en grande partie attribuable aux sommes colossales qu’il a lui-même injectées dans les coffres des banques pour leur permettre de poursuivre leur croissance. Ces sommes qui, per capita, sont d’ailleurs du même ordre que celles accordées par d’autres pays industrialisés en soutien à leurs banques, ont également engagé le système financier canadien dans un nouveau cycle de croissance qui, toutefois, repose sur des mécanismes semblables à ceux qui ont provoqué la récente crise mondiale.
- Un parti de gauche hybride
Benoit Renaud est, depuis le 1er mars 2008, le secrétaire général de Québec solidaire. À ce titre, il est en quelque sorte le coordonnateur de la vie interne du parti. L’itinéraire de ce militant vaut la peine d’être rappelé, car Benoit Renaud cumule une longue expérience dans divers mouvements et associations (du mouvement étudiant au mouvement contre la guerre en passant par le collectif d’À bâbord !) de même qu’un engagement dans des organisations politiques qu’on pourrait qualifier de « marxistes révolutionnaires » ou de « trotskistes ». Il est donc bien placé pour analyser, dans une perspective engagée et « intéressée », l’évolution de la gauche au Québec depuis une vingtaine d’années et le phénomène de convergence politique qui s’exprime maintenant dans Québec solidaire.
- Sommes-nous en train de nous faire baiser ?
Avec la mise en place de la réforme scolaire, l’éducation sexuelle ne fait plus partie des cours obligatoires et est devenue une « discipline interdisciplinaire ». Dès lors, plusieurs personnes ont décrié la disparition de l’éducation sexuelle dans les écoles. Bien que cette affirmation ne soit pas exacte, la place de l’éducation sexuelle à l’école depuis la réforme demeure tout de même source de questionnements et d’inquiétudes.
- Brève histoire de l’éducation sexuelle
Les actions pour la reconnaissance de l’éducation sexuelle comme droit collectif n’ont pas débuté avec les années 1970. Plusieurs réalités ont influencé, et influencent encore, la vie des femmes et des hommes en matière de santé sexuelle et reproductive : les découvertes scientifiques, les lois, l’accès à l’éducation, la classe sociale, la religion, le financement de certains services, etc.
- Des Mexicains exploités dans nos champs
C’est en 1966 que le Canada a instauré le premier programme visant à faire venir des travailleurs migrants pour combler les besoins de main-d’œuvre dans le secteur agricole. Ils sont aujourd’hui plus de 17 000, en majorité des Mexicains, et travaillent souvent dans des conditions insoutenables et injustes.
- Le chemin de la révolte. Entretien avec Dominic Champagne
Dominic Champagne est un auteur et metteur en scène au parcours théâtral tumultueux, allant de l’underground, avec Cabaret Neiges Noires, jusqu’au Cirque du Soleil à Las Vegas. Il est aussi l’un des artistes québécois dont les engagements sont les plus visibles et les plus percutants, principalement ceux en faveur de la protection de l’environnement. Il nous explique les liens qu’il entretient entre son travail d’artiste et ses interventions militantes. Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- Dépolitiser l’éducation pour mieux la rationaliser
Convaincu de l’urgence d’instaurer « les meilleures pratiques, les données probantes et la recherche dans nos écoles », le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, voit dans la création imminente d’un organisme dédié à la promotion de « l’excellence » un moyen de « dépolitiser » l’éducation en faveur d’une plus grande réussite éducative. Pourtant, cela participe de l’instrumentalisation néolibérale de l’école québécoise.
- Qu’est-ce que le Digital Labor ?
Dominique Cardon & Antonio A. Casilli, Qu’est-ce que le Digital Labor ?, INA Éditions, 2015, 101 p.
- Une histoire des peuples plus que des gouvernements
Il est maintenant devenu un lieu commun de parler du virage à gauche de l’Amérique latine. Tellement commun qu’il est déjà suivi d’un second lieu commun consistant à questionner cet apparent virage en évoquant les différences notoires existant entre les divers gouvernements dits de gauche du sous-continent. En effet, les gouvernements « sociaux-démocrates » de Lula (Brésil), des Kirchner (Argentine), de Bachelet (Chili), de Tabaré Vázquez (Uruguay) cherchant à « humaniser » le capitalisme (…)
- Oser prendre toute la place à gauche
À première vue, les résultats de Québec solidaire (QS) aux élections du 3 octobre 2022 sont assez décevants. Ce maintien des acquis devient troublant quand on le compare à la trajectoire de progression constante qu’a connue QS depuis ses débuts [4]. Pour progresser d’ici 2026, QS doit passer de la consolidation de sa base à la conquête de nouveaux territoires politiques.
- Non aux évangélistes du marché
Depuis la signature de l’ALÉNA, les pressions se font de plus en plus fortes afin de libéraliser les services de santé. Ainsi, en 1996 le président du Conseil du trésor de l’époque, Jacques Léonard, invitait à une plus grande participation des « partenaires non-gouvernementaux », notamment « le troisième secteur, dit communautaire, qui pourrait jouer un rôle actif dans la prestation des services sociaux ». Du Comité Arpin (1998) qui recommandait la création de cliniques affiliées aux (…)
- Le pragmatisme radical d’un « matérialiste historique »
Quelques jours après le congrès de Québec solidaire et l’élection de Gabriel Nadeau-Dubois comme député de Gouin, À bâbord ! rencontrait le nouveau co-porte-parole de QS pour l’interroger sur une série d’enjeux entourant l’avenir du parti.
Dans cette seconde partie de l’entretien, le nouveau représentant de QS à l’Assemblée nationale détaille une stratégie pour faire des percées dans les différentes régions du Québec et souligne l’importance pour le parti de gauche de formuler des propositions économiques concrètes pour le développement régional. L’ancien leader étudiant se prononce également sur des questions d’éducation, de politique municipale et de communication politique.
Pour (re)lire la première partie, cliquez ici.
- Changements climatiques. Danser au-dessus d’un volcan
La semaine dernière, j’ai marché jusqu’à une petite boutique de vêtements de mon quartier où j’ai acheté deux chandails dont j’avais vraiment besoin. La vendeuse m’a dit qu’ils étaient faits de fibres en provenance de bouteilles de plastique recyclées et de coton biologique (mais ils ont été fabriqués en Chine, rien n’est parfait). Elle a glissé les vêtements dans mon sac à dos, non pas dans un gros sac de plastique, et m’a envoyé la facture par courriel, « parce que c’est mieux pour l’environnement ».
- L’expérience plébéienne. Une histoire discontinue de la liberté politique
Martin Breaugh, L’expérience plébéienne. Une histoire discontinue de la liberté politique, Paris, Payot, coll. « Critique de la politique », 2007, 406 p.
- Les grèves de la Fiat (Italie, 1969)
De mai à décembre 1969, en Italie, des grèves partielles des employés de la Fiat se sont transformées en un véritable mouvement de communes qui s’est prolongé dans des pratiques non seulement de grèves « sauvages » ou autonomes de l’appareil syndical mais également d’occupations d’universités, d’auto-réductions des loyers et d’appropriation directe de marchandises et de services, notamment des transports en commun.
Dans La classe ouvrière contre l’État (1978), Antonio Negri analyse les (…) - L’idée de Liberté
Il n’est pas aisé de parler d’émancipation aujourd’hui. Jadis thème central des Lumières structurant la lutte de la science contre les mythes, de la bourgeoisie contre la féodalité, du citoyen contre l’absolutisme, de la classe ouvrière contre le capital, de la femme contre le patriarcat…, l’émancipation est aujourd’hui soupçonnée de dangereuse métaphysique, de mystification portant en elle les germes du totalitarisme. Les positions dites « pragmatiques » de concertation d’intérêts, de (…)
- Fétichisme et marchandisation de la culture
Quand il s’agit de cerner la place de la culture dans les sociétés capitalistes contemporaines, le recours au concept marxien de fétichisme de la marchandise peut être d’une grande utilité [5].
- Naissance et mort de la raison émancipatrice
Dans le cadre de cette chronique, débutée au dernier numéro, je cherche à élaborer un nouvel espace de réflexion pour le thème de l’émancipation (libération) en tenant à distance tout autant les formes substantialistes de construction de l’idéal libérateur – qui tendent à imposer une idée fixe et restreinte à la liberté à la diversité des aspirations et des luttes sociales –, que les dérives post-modernes abdiquant face à la nécessité de réaliser concrètement des changements sociaux au nom (…)
- Détournement de sens
Dans le cadre de cette chronique visant à dégager une nouvelle conception de la libération qui prenne en considération les critiques ayant conduit à la crise de la raison émancipatrice, nous avons abordé le cas des expériences totalitaires en tant que cause historique du désenchantement vis-à-vis des projets libérateurs. Parallèlement à ces expériences traumatisantes concrètes, il existe des causes philosophiques ayant conduit à ce même désenchantement. Parmi celles-ci, la critique de la (…)
- Les idéologies totalitaires
Lors de ma chronique précédente, j’abordais la naissance et la remise en question de la Raison émancipatrice en annonçant trois formes distinctes de sa remise en question, soit : 1) l’expérience des totalitarismes ; 2) la rupture, par la linguistique moderne, du rapport signifiant signifié ; et 3) le dévoilement du caractère autoritaire (surdéterminant) de la Raison. Les contraintes d’espace m’obligent ici à n’aborder que le premier de ces thèmes et à laisser les deux autres pour la suivante.
- Victoire de l’opposition, de l’abstention ou de la démocratie ?
La victoire du « non » lors du référendum du 2 décembre 2007 portant sur les réformes constitutionnelles proposées par le président vénézuélien Hugo Chávez constitue le premier succès électoral de l’opposition depuis l’arrivée au pouvoir du mouvement bolivarien en 1998. Pourtant, en chiffres absolus, le camp de l’opposition n’a pratiquement pas connu d’augmentation. Le facteur déterminant de ce référendum est surtout l’abstention de près de trois millions d’électeurs qui, après avoir voté pour Chávez lors des présidentielles de décembre 2006, n’ont pas accouru aux urnes pour soutenir ses réformes constitutionnelles. Plus qu’un désaveu vis-à-vis de Chávez, cette abstention peut être interprétée comme un signe de l’autonomie et de la maturité de l’électorat chaviste refusant de se faire imposer un chantage plébiscitaire au nom de leur appui à un chef ou à un processus révolutionnaire.
Rubriques (182)
- Mini-dossier : COVID en continu
- No 094 - Hiver 2022/2023
- No 054 - avril / mai 2014
- Dossier : Le Québec que nous voulons
- No 103 - Printemps 2025
- No 099 - Printemps 2024
- No 023 - février / mars 2008
- Mini-dossier - La philanthropie : une fausse solution pour le communautaire
- No 092 - été 2022
- No 053 - février / mars 2014