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Articles (2609)
- Les patrons ont toujours aimé l’État-nation
Philosophe et militant de gauche, Antonio Negri développe depuis plusieurs années une pensée politique qui ouvre de nouvelles perspectives sur le travail, les classes sociales, les formes d’oppression biopolitique et les nouveaux lieux de résistance. En travaillant à partir du concept de « multitude » plutôt qu’avec celui de « peuple », Negri déplace le paradigme de l’État-nation vers un réseau de singularités, de sujets engagés, qui propose un vivre en commun, une communauté dans l’action. Antonio Negri a écrit, en collaboration avec Michael Hardt, Empire (2000) et Multitude (2004). Il a aussi publié récemment Job, la force de l’esclave (2002), Fabrique de porcelaine : pour une nouvelle grammaire du politique (2006) et Lent Genêt : essai sur l’ontologie de Giacomo Leopardi (2006). Dans le présent entretien accordé à À bâbord ! lors de son passage à Montréal en avril 2006, Negri revient sur les dernières élections italiennes, sur le Contrat de première embauche (CPE) en France et sur sa prise de position en faveur de l’Union européenne.
- Cent jours de lumière dans la grande noirceur
Il existe à Salaberry-de-Valleyfield une coalition intersyndicale dont le nom est COTON 46. Les organisations régionales de la FTQ, de la CSN, de la CSQ, du SFPQ et de la FIIQ ont choisi cette appellation afin de maintenir le souvenir de la grève de 1946 menée par les ouvriers et ouvrières de la Montreal Cottons. Pour perpétuer la mémoire de cette lutte, COTON 46 a lancé une souscription auprès des syndicats du Québec et de la population locale afin d’ériger, au cœur de la ville, juste en (…)
- Une réforme scolaire qui déforme
Nous avons rencontré l’ennemi : c’est nous-mêmes.
– Walt KilleyL’événement des derniers mois en éducation a sans aucun doute été le fait que la Table de pilotage, mise sur pied par le ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports (MELS) pour coordonner l’implantation de la réforme de l’éducation – rebaptisée « renouveau pédagogique » –, n’a pas rendu le rapport qu’elle devait rendre en juin. C’est scandaleux certes, mais comme on va le voir, ce n’était là que le plus récent d’une trop longue série de cafouillages inexpliqués et inexplicables ayant marqué l’implantation de cette réforme. Mis bout à bout, ces cafouillages donnent le vertige. Et invitent à s’interroger sérieusement sur ce qui passe au ministère et dans les universités – puisqu’en définitive, c’est bien à ces deux instances et à la recherche qu’elles produisent que l’on doit la conception de cette réforme, son évaluation et son implantation.
- Des hommes contre le féminisme
Le masculinisme est une forme spécifique d’antiféminisme qui prétend que les problèmes des hommes (le décrochage et l’échec scolaires des garçons, le suicide chez les hommes et la « perte d’identité masculine ») sont causés par la « domination des femmes » et par le féminisme. Il se fonde sur une caricature du féminisme qu’il réduit à une logique de guerre entre les sexes [1].
- L’épine Kurde
Les récentes violences au Kurdistan turc nous rappellent que l’épineuse question kurde est loin d’être réglée. Après des années de politiques négationnistes et de répression brutale, Ankara vise désormais à rassurer ses voisins européens de sa bonne volonté envers ses populations minoritaires. L’adhésion inévitable de la Turquie au groupe des vingt-cinq devra néanmoins être justifiée par de profondes réformes, et les Kurdes réclament des mesures concrètes face au sous-développement de l’Anatolie orientale. L’armée, omniprésente dans les affaires de l’État en se proclamant l’unique garante du Kémalisme, observe attentivement les manœuvres du premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
- Les verrous de 1968
D’innombrables allégations encombrent la mémoire de Mai 68, devenu pour certain·es la source par excellence des pires maux dont souffrirait notre société : hédonisme individualiste, narcissisme consumériste, repli des individus dans la sphère privée, atomisation de la société, censure du politically correct, supériorité des droits sur les devoirs, perte des valeurs communes au profit de la protection des minorités, dissolution des repères collectifs, dévalorisation des maîtres et des supérieurs, dispersion des familles, fantasme d’autofondation de soi, irresponsabilité de masse, hyperfestivité, maladies vénériennes, impératif de jouissance illimitée, impossibilité des transgressions et des interdictions au profit du règne de l’autorisation et de la permission – quelle faute n’a-t-on pas fait porter à 1968 ?
- Doit-on s’y résigner ?
Jean-Pierre Terrail est professeur à l’Université de Versailles-Saint-Quentin. L’Humanité a présenté son dernier livre comme un ouvrage « savant, foisonnant, bourré de références insolites » et son travail comme ouvrant « des pistes neuves et dérangeantes ». En fait, comme on va le constater, Terrail propose un substantiel et stimulant renouvellement de la question de l’inégalité scolaire.
- Le droit à l’hospitalité
Tout individu a droit à 24 heures de liberté par jour.
René Magritte
- La citoyenneté en marche
Au Canada, plus de la moitié des revendicateurs du statut de réfugié voient leur demande rejetée. Chaque année, environ 5000 demandeurs d’asile déboutés sont déportés du pays alors que de nombreux autres quittent « volontairement ». Depuis trois ans, les sans-statut algériens ont mis en lumière les limites de notre système démocratique et les événements entourant cette question nous amènent à reconsidérer la valeur et le rôle attribué à la notion de citoyenneté.
- Libertés et démocratie : attention fragiles !
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, des juristes s’inquiètent des deux côtés du 45e parallèle. En effet, cette date fatidique a marqué un point tournant pour les démocraties occidentales puisque, sous la pression des États-Unis, celles-ci utilisèrent ce prétexte pour élaborer des lois qui atténuent plusieurs mécanismes de protections de nos libertés civiles chèrement acquises depuis des décennies. Quelles sont les menaces inhérentes à ces lois spéciales et que pouvons-nous faire en tant que citoyens pour écarter ces menaces ?
- Réfugiés : droits et libertés en péril
L’actualité récente jette un éclairage brut sur le traitement parfois cruel que réserve le Canada aux personnes nées à l’étranger et nous offre de nombreuses occasions de méditer les paroles de Niemöller. La saga des Algériens sans-statut, les Palestiniens en instance de déportation vers un pays occupé, l’utilisation d’un certificat de sécurité pour justifier la détention du Marocain Adil Charkaoui, l’ignominieuse proscription de Fatima Marhfoul, l’expulsion programmée des Basques Eduardo et (…)
- Le féminicide de Ciudad Juárez
Du 5 au 15 février 2004, une délégation québécoise de solidarité avec les femmes de Ciudad Juárez s’est rendue au Mexique dans le but de manifester sa solidarité envers les familles des victimes du féminicide et les groupes locaux qui le dénoncent. La mission avait aussi pour objectifs de vérifier la mise en œuvre des recommandations émises par les diverses organisations ayant enquêté sur le cas, de concrétiser des pistes d’appui et de faire pression sur les autorités locales pour que cessent le féminicide et l’impunité. Marie-Hélène Côté, qui faisait partie de la délégation, rapporte ici quelques éléments marquants.
- Des ramparts comme autant de frontières
Pendant que les États-Unis continuent leur Guerre de terreur en Irak, la prise en otages d’étrangers par les mouqawama (combattants de la résistance) a capté l’attention des médias. En réponse aux enlèvements, plusieurs ONG internationales et organismes d’aide humanitaire ont relocalisé leur personnel étranger à Amman. Les journalistes étrangers qui n’ont pas encore quitté le pays sont presque paralysés et font leurs reportages de leurs fauteuils, devant des téléviseurs situés dans des complexes hôteliers « protégés » par des remparts de béton, des gardes armés et leurs bons contacts.
- Un accord méconnu
Malgré l’optimisme affiché par les dirigeants américains et canadiens, la ZLÉA a aujourd’hui du plomb dans l’aile. On ne peut que s’en réjouir. Cependant, il est essentiel de jeter un regard sur un autre grand accord qui peut tout autant nous affecter que la ZLÉA et qui, pour des raisons mystérieuses, est jusqu’à maintenant passé inaperçu au Québec : l’Accord général sur le commerce des services (AGCS, ou GATS en anglais), signé lors de la fondation de l’Organisation mondiale du commerce en 1994.
- Décarbonation du Québec. La cape d’invisibilité de Pierre Fitzgibbon
Face aux impératifs de la transition énergétique et de la décarbonisation, le ministre Fitzgibbon n’a de yeux que pour l’électrification du système énergétique. Cette stratégie, contrairement aux solutions axées sur la sobriété énergétique, ne remet pas en question les modèles de croissance dont nous devons pourtant impérativement nous détacher.
- Des municipalités vulnérables
L’efficacité du lobbyisme repose sur une ressource clé qui se paie cher : l’accès aux décideur·euses. Aux niveaux provincial et fédéral ainsi que dans les plus grandes villes du Québec, cet accès restreint. Mais est-ce aussi vrai dans le cas des petites municipalités, qui constituent la vaste majorité des 1130 municipalités locales du Québec ?
- Q comme qomplot. Comment les fantasmes du complot défendent le système
Wu Ming 1, Q comme qomplot. Comment les fantasmes du complot défendent le système, Traduit de l’italien par Anne Echenoz et Serge Quadruppani, Lux, 2022, 576 pages.
- Toponymie autochtone : la racine des cultures
De plus en plus, nous sommes exposé·es à l’art, aux langues et aux cultures des nations autochtones que nous côtoyons. Il suffit toutefois de poser les yeux sur une carte du Québec pour réaliser que nous y sommes exposé·es depuis longtemps à travers la toponymie du territoire.
- L’humanité en péril - Tome 2
Fred Vargas, L’humanité en péril - Tome 2, Flammarion, 2022, 272 p.
- Mouvements queers et féministes : l’intersectionnalité est une exigence stratégique
La communauté queer naît d’abord d’une identité politique radicale. Elle entretient l’ambition d’un mouvement de libération qui puise dans l’anti-autoritarisme et qui pose l’intersectionnalité comme une composante essentielle de son discours. Pourtant, il existe peu de réflexions stratégiques pour s’assurer que ces exigences survivent au test de la lutte.
- Wu Ming en Russie soviétique
Peu connu dans le monde francophone, le collectif Wu Ming a une renommée immense en Italie. Derrière ce pseudonyme se trouve un collectif composé d’écrivains italiens qui se donnent des numéros (Wu Ming 1 à 5) quand ils écrivent ensemble. Dans leur dernier livre, Proletkult, ils ramènent à l’avant-plan l’un des personnages les plus étonnants du bolchévisme, Bogdanov.
- L’inuu-aitun en classe de français
La posture de l’enseignant·e de français langue seconde est susceptible de reconduire des rapports de domination chargés. Quelle place est-il possible d’octroyer à la culture des apprenant·es innu·es dans ce contexte afin d’éviter de reproduire des pratiques hiérarchiques [2] entre la langue maternelle et la langue d’enseignement ?
- Sommaire du numéro 96
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- L’open data municipale pour toutes et tous ?
Depuis leur apparition il y a une dizaine d’années, les politiques d’ouverture des données municipales produisent des résultats mitigés en matière de revitalisation de la démocratie locale et d’empowerment citoyen. Comment faire en sorte que l’open data bénéficie à tout le monde ?
- Affaire Samuel Paty. Hommage collatéral
Comment en est-on venu à appeler à l’union sacrée à l’école et « en même temps » à envoyer des élèves en garde à vue ?
- 25 ans des États généraux sur l’éducation. Le « virage du succès » ou celui de l a performite ?
En 1995-1996, à l’occasion d’États généraux sur l’éducation , le Québec était convié à un important examen de son système éducatif et à sa refondation. Vingt-cinq ans plus tard, les promesses et objectifs formulés ont-ils finalement été respectés ? Second article d’une brève série pour faire le point, alors que circulent des appels à une Commission Parent 2.0.
- L’urbanisme au service de la résilience climatique
Le concept de « résilience urbaine » génère un intérêt croissant (ainsi que de nombreuses critiques), ne serait-ce que parce que les catastrophes naturelles entraînent des conséquences majeures sur les villes en raison de la forte concentration de personnes, de services et d’infrastructures qui s’y trouvent. De plus, la majorité de la population mondiale vit déjà en milieu urbain et cette proportion continue d’augmenter [3].
- Sciences engagées
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- L’essor de l’extrême droite
La montée des mouvements et partis xénophobes, islamophobes et racistes en Occident n’a pas épargné le Québec, encore moins la ville de Québec. Depuis 2015, une extrême droite organisée y sévit. Si cette extrême droite se nourrit de l’hostilité d’une partie de la population à l’égard des immigrant·e·s et des réfugié·e·s, le discours de plusieurs acteurs médiatiques de même que certains projets de loi contribuent à l’enhardir.
- Cultiver la résistance agricole
Le numéro 88 et son dossier Cultiver la résistance agricole seront lancés le 26 juin, 16h, en partenariat avec la revue Relations ! En raison de la pluie, ça se passera en ligne. Tous les détails ici !
- La culture enclavée. Art, argent, marché
Claude Vaillancourt, La culture enclavée. Art, argent, marché, Montréal, Éditions Somme Toute, 2019, 290 pages.
- Mettre en scène la désobéissance
Hormis les manifestations auxquelles j’ai participé et des pétitions que j’ai signées, je ne me suis jamais engagée dans le mouvement environnementaliste. Je suis cinéaste de métier et j’ai toujours œuvré dans ce milieu. Après avoir entendu parler d’Extinction Rébellion (XR) en novembre 2018, s’est imposée à moi de façon fulgurante l’idée de désobéissance civile pour faire face à l’enjeu existentiel du changement climatique. Je suis alors devenue une des fondatrices du mouvement XR au Québec.
- La révolte libanaise contre l’indécence de ses gouvernants
Depuis le 18 octobre 2019, le Liban est en proie à un mouvement social sans précédent, à la fois par son ampleur et sa composition. Retour sur une situation singulière au Proche-Orient.
- Ce que n’est pas le populisme de gauche
Les débats autour de la notion de populisme de gauche sont très souvent condamnés avant même qu’ils n’aient lieu, tant cette notion elle-même est connotée négativement. À droite comme à gauche, on semble l’associer à une forme de danger, que ce soit celui d’une excitation des bas instincts de la populace ou bien celui d’une dérive autoritaire d’un appareil politique par rapport à sa base.
- Mégantic
Anne-Marie Saint-Cerny, Mégantic, Montréal, Écosociété, 2018, 344 p.
- La mal-mesure de la diplomation au collégial
« Non, le revenu familial d’un élève n’est pas un facteur déterminant de sa réussite au cégep. Ni le fait qu’il vienne d’une école secondaire défavorisée. Ni qu’il soit issu de l’immigration, au contraire », peut-on lire dans l’édition du 2 septembre de La Presse. Les conclusions de la nouvelle étude dirigée par Richard Guay, issu du milieu collégial privé et financée par l’Association des collèges privés, étonnent.
- Une domination aux mille visages
Il y a parfois de ces idées qui naissent pour décrire et expliquer un état de fait qui semble avoir mille vies, mille visages et renaître à chaque époque sous de nouveaux apparats. L’impérialisme en est une, qui prend aujourd’hui les habits de la mondialisation néolibérale.
- L’animation socioculturelle au Québec. Quand l’État chérissait l’underground
La contre-culture visait à créer de nouvelles façons d’être au monde, des manières marginales de vivre, s’inscrivant en opposition aux normes autorisées, que ce soit sur les plans artistique, culturel, esthétique, moral ou social. Les adeptes de l’underground prétendaient être des opposants à la culture conformiste et cherchaient des alternatives globales à la société ambiante. Cependant, l’art subversif au Québec a été institutionnalisé dès sa naissance.
- L’art de l’indiscipline
J’ai choisi de bousculer les spectateurs sans pour autant tomber dans la provocation. J’ai choisi d’être indisciplinée et féministe.
- Seul à la barre de l’éducation
Le 7 février dernier, au beau milieu de la nuit, le CAQ imposait le bâillon pour mettre un terme immédiat au mandat des élu.es scolaires. Elle confiait, ce faisant, les rênes du réseau scolaire public aux directions générales des commissions scolaires qui devaient gouverner seules jusqu’à la formation des conseils d’administration, à la mi-juin 2020.
- L’arche de Socrate : petit bestiaire philosophique
Normand Baillargeon, L’arche de Socrate : petit bestiaire philosophique, M Éditeur, 2018, 207 pages.
- Le mai 68 des Caraïbes
Romain Cruse, Le mai 68 des Caraïbes, Montréal, Mémoire d’encrier, 2018, 400 pages.
- Les chiens
Deux ans après #MoiAussi, trente ans après la tuerie de Polytechnique, quelques lignes sous forme d’allégorie. Pour ne jamais baisser les bras, et pour ne jamais oublier.
- Trois personnes vouées à la réinsertion sociale
La Maison Lyse-Beauchamp et le Café de la gare de Mont-Laurier viennent en aide aux personnes atteintes de problèmes de toxicomanie, d’itinérance et de santé mentale. Portraits croisés de la fondatrice et de deux intervenants dévoués qui ont vaillamment pris son relais et qui veillent à perpétuer son approche visant à abattre les murs qui entourent trop souvent la souffrance.
- Socialisme et indépendance : un mot d’ordre toujours actuel ?
Formulée par la revue Parti pris, cette visée stratégique a inspiré l’action de plusieurs regroupements de militant·e·s au cours des années 1960 et 1970. Éclipsée par le Parti québécois (PQ), qui troque le socialisme pour la social-démocratie et l’indépendance pour la souveraineté-association, cette perspective serait-elle en train de retrouver du galon dans la nouvelle gauche apparue au tournant du siècle ?
- Manifestations : les précautions à prendre
Les manifestations sont signe de vitalité démocratique dans une société. Voici quatre conseils pour se préparer adéquatement à manifester sans que l’utilisation d’appareils numériques devienne sources de vulnérabilité.
- À nous la ville ! Traité de municipalisme
Jonathan Durand Folco, À nous la ville ! Traité de municipalisme, Montréal, Écosociété, 2017, 197 pages.
- L’informatique en démocratie directe
Le congrès annuel des développeur·e·s du système d’exploitation libre Debian – DebConf 2017 – a eu lieu en août dernier pour la première fois à Montréal. Antoine Beaupré est Développeur Debian depuis 9 ans et utilisateur depuis 15 ans. Propos recueillis par Yannick Delbecque.
- L’accord de Paris est bien vivant
Lors de la signature de l’Accord de Paris en 2015, nous avons été plusieurs à déclarer que nous en étions au début de la fin de l’ère des combustibles fossiles. Reste à savoir si cette fin arrivera suffisamment rapidement, alors que les États-Unis se retirent de l’accord.
- Blockchain : vers une utopie cypherpunk ?
Si la cryptomonnaie bitcoin est maintenant relativement bien connue, la « blockchain » (littéralement « chaîne de blocs ») est la technologie qui en permet l’existence. Prouesse technique anonyme, la blockchain sera-t-elle révolutionnaire ?
- L’identité québécoise. Du château fort à la gélatine
Débattre publiquement d’identité, québécoise ou canadienne, n’implique pas nécessairement de sombrer dans le conservatisme identitaire, où l’Autre est perçu comme une menace à la préservation de « notre » culture.
- Réseaux, libertés et contrôle. Une généalogie politique d’Internet
Benjamin Loveluck, Réseaux, libertés et contrôle. Une généalogie politique d’Internet, Paris, Armand Colin, 2015, 368 pages.
- La série des #MoiAussi
Tous les 6 décembre, depuis quelques années, depuis l’avènement des réseaux sociaux, je mets sur ma page Facebook un statut qui demande : « Où étiez-vous le 6 décembre 1989 ? » Chaque fois, des dizaines d’internautes répondent à la question, décrivant avec précision le lieu où elles et ils se trouvaient, avec qui, quelle a été leur réaction, et puis après, ce que ça a changé…
- Jeu documentaire : interactif et politique
Entrevue avec David Dufresne, réalisateur de documentaires interactifs et de jeux documentaires, dont Fort McMoney (fortmcmoney.com) et Prison Valley.
- L’offensive des nationalistes conservateurs expliquée
Y a-t-il une mouvance néoconservatrice au Québec ? Porte-t-elle le chapeau de cowboy et le fusil, la Bible et Adam Smith à la main ? Dans l’ouvrage qu’ils dirigent, La guerre culturelle des conservateurs québécois (M Éditeur, 2016), Francis Dupuis-Déri et Marc-André Éthier décortiquent, sans fard ni caricature, les assauts du nationalisme conservateur depuis le tournant des années 2000.
- Sauver le monde. Vers une économie post-capitaliste avec le peer-to-peer
Sauver le monde. Vers une économie post-capitaliste avec le peer-to-peer, Michel Bauwens (avec la collaboration de Jean Lievens), Les liens qui libèrent, 2015, 267 p.
- Rebondir !
La période est morose, glauque. L’élection de Donald Trump en est le symptôme le plus troublant : qu’un personnage aussi grossier se retrouve à la présidence de la plus grande puissance mondiale a de quoi décourager les plus optimistes.
- Ras-le-bol : autogestion et autonomie alimentaire à l’UQAM
Actif depuis l’automne 2012, le Ras-le-bol est un groupe d’action alimentaire qui milite pour l’obtention d’un espace de cuisine autogéré par et pour les étudiant·e·s de l’UQAM. Inspiré de projets tels que le People’s Potatoe de l’Univesrsité Concordia et le Midnight Kitchen de l’Université McGill, le collectif prépare des repas végétaliens et les distribue gratuitement sur le campus.
L’objectif est de mettre en lumière la question de la précarité alimentaire chez les étudiant·e·s tout en (…) - Les limites de l’Europe
Une situation de violence structurelle s’abat aujourd’hui plus que jamais sur les populations en situation de vulnérabilité cherchant refuge en Europe. L’incapacité des leaders européens à accueillir et à intégrer ces réfugié·e·s demandeurs·euses d’asile expose les limites du droit européen et international, de même que celles du projet européen dans son ensemble. À bâbord ! a rencontré François Crépeau, professeur de droit international à l’Université McGill et Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’Homme des migrants, pour discuter des problèmes et défis mis en lumière par ce déplacement inévitable de populations. Résumé critique d’une crise politique.
- Pathologies gestionnaires en éducation
Le gouvernement du Québec déposait, en décembre 2014, ses offres aux employé·e·s de l’État en vue du renouvellement des conventions collectives échues en mars dernier. Jusqu’à maintenant, l’essentiel de l’attention a été porté sur la rémunération : les augmentations proposées sont faméliques et les conditions d’accès à la retraire ne cessent de se durcir.
- Ras-le-bol complet
Plus de 150 000 salarié·e·s du secteur de la santé et des services sociaux (CSN, APTS, FTQ, CSQ) sont en voie d’obtenir des mandats de grève, très forts, à exercer cet automne. Cela ne devrait pas nous étonner, malgré le contexte difficile et l’ombre permanente d’une loi spéciale. Les salarié·e·s du réseau sont à bout de souffle et leurs problèmes ne sont pas pris au sérieux par un gouvernement dont le seul objectif semble être de couper partout, coûte que coûte.
- Sexe et liberté
Anne Archet parle de sexe – ça vous étonne ? –, mais pas que. Elle se décrit comme une héroïne sans emploi, une pétroleuse, une nymphomane, une pr0nographe lubrique, anarcho-verbicruciste, poétesse de ses fesses, Gitinoise et menteuse par-dessus le marché. Sur le Web, elle jase politique, faits divers sexualo-macabres/cocasses et raconte des orgies et perversions en tout genre. Dans les librairies, elle fait un carton avec le Carnet écarlate, des fragments érotiques lesbiens publiés par les Éditions remue-ménage. Telle une succube, Anne Archet préfère vivre dans l’ombre, alors on a fait une entrevue toute virtuelle.
- Ode à la grogne populaire
Si les mesures d’austérité du gouvernement libéral actuel semblent nous arriver comme un coup de poing au ventre, elles s’inscrivent pourtant dans un vent idéologique qui est loin d’être nouveau.
- Prendre... le temps d’une soupe
Depuis sa première intervention La banque à bas en 1997, l’ATSA crée tous les ans un événement artistique et solidaire qui sensibilise le grand public à la réalité des gens de la rue. Intitulé État d’urgence entre 1998 et 2010, puis Fin novembre de 2011 à 2013, il s’agit cette année de la 18e édition de cet effort créatif et citoyen unique avec les personnes de la rue. L’événement a lieu du 15 au 18 octobre prochains à la place Émilie-Gamelin à Montréal.
- Peur et pensée politique
La crise du capitalisme n’est plus épisodique et conjoncturelle. À la suite de l’effondrement des mécanismes de l’endettement, qui avaient eux-mêmes remplacé la social-démocratie pour en contenir l’effet désintégrateur, la crise est devenue « structurelle ». Cette fois, c’est plus grave : l’anticapitalisme est aussi entré en crise. Ce que l’action politique de gauche et sa théorie nomment liberté ne serait plus que la condition d’une plus cruelle pénétration des marchés. Toute issue semble ouvrir sur l’accélération des moteurs. À moins que… de nouvelles valeurs soient proclamées, qui aboliraient le capitalisme une bonne fois pour toutes !
- Manuel d’antispéculation immobilière – Une introduction aux fiducies foncières communautaires
Manuel d’antispéculation immobilière – Une introduction aux fiducies foncières communautaires, sous la direction de Johan Emmeus Davis, Montréal, Écosociété, 2014, 216 p.
- Élections, piège à cons ?
Surgie dans la foulée de Mai 1968, cette question en forme d’affirmation était et demeure provocatrice. Elle signale toutefois un problème réel, celui de la démocratie en tant qu’exercice de la souveraineté politique du peuple. Les élections et les péripéties souvent peu glorieuses qui les accompagnent favorisent-elles effectivement l’idéal démocratique ou n’en sont-elles que la caricature ? Quelques exemples récents incitent à se poser à nouveau la question.
- Monsanto contre Schmeiser
Grains – Monsanto contre Schmeiser, Annabel Soutar, Montréal, Écosociété, 2014, 176 p.
- Anticosti, sauvage et menacée
Une nouvelle campagne d’exploration doit être menée cet été par la société Hydrocarbures Anticosti afin de déterminer si, oui ou non, le sous-sol de l’île d’Anticosti renferme du pétrole de schiste. Depuis trois ans, les compagnies pétrolières font miroiter un potentiel de plusieurs dizaines de milliards de barils. Un chiffre que de nombreux scientifiques ont dénoncé, rappelant qu’il n’existe pour l’heure aucune preuve tangible de la présence de pétrole dans le sous-sol de la perle du Saint-Laurent.
- Les famines dans la Corne de l’Afrique
La famine, la malnutrition, le déplacement de personnes et la sécheresse… telles sont les expressions qui inondent périodiquement les premières pages des journaux et des écrans de télévision tant dans les pays du Nord que ceux du Sud en provenance des pays de la Corne de l’Afrique (Djibouti, Éthiopie, Érythrée, Somalie) ; une corne du sang suivant l’expression de l’écrivain djiboutien Abdourahman Waberi. C’est une région africaine soumise à la violence et aux affrontements entre États ; tous les pays ont connu et traversent actuellement des crises politiques et des conflits armés.
- Le rêve d’une libération algérienne
L’Histoire, comme le dieu romain Janus, est un visage à deux faces : une tournée vers l’avenir à construire, l’autre vers le passé, un passé dont nous ne sommes jamais totalement quittes. Et dans les replis de ce passé, une multitude de vaincu·e·s, tombé·e·s dans les combats pour la libération, attend que nous lui donnions une voix. Abane Ramdane, révolutionnaire algérien dont la voix fut étouffée en 1957, est un de ces vaincus dont la trace reste pourtant toujours présente.
- Contrer l’appropriation culturelle
Le Kahnawake Youth Forum (KYF) a été créé en 2009 par le Conseil des Mohawks de Kahnawake. En 2013, il est devenu un organisme indépendant avec ses propres statuts et règlements. C’est un espace entièrement géré par de jeunes bénévoles qui s’adresse aux jeunes de la communauté âgés de 15 à 30 ans. À bâbord ! s’est entretenu avec Jessica Deer, la présidente par intérim de l’organisation.
- Le budget carbone du Québec
Tous les ans, dans les mois qui précèdent le dépôt des budgets gouvernementaux à Ottawa et à Québec, nous avons l’habitude de revivre un psychodrame sur l’état de nos finances publiques. Y aura-t-il ou n’y aura-t-il pas de déficit ? Est-il possible d’effectuer des compressions dans tel ou tel service de l’État ? Toutefois, jamais il n’est question de l’autre déficit que partage pourtant l’ensemble des pays « développés », soit le déficit carbone. Bon an mal an, le Québec se retrouve pourtant avec un déficit carbone de 11,3 mégatonnes de CO2, dans l’indifférence quasi générale.
- La haine sociale au poste de commande
Le gouvernement Harper récidive avec un nouveau projet de loi budgétaire omnibus qui s’attaque, entre autres choses, à deux acquis majeurs des droits des travailleuses et des travailleurs. D’abord, le droit de grève dans le secteur public fédéral, ensuite le droit de refuser d’exécuter une tâche au péril de sa santé ou de sa sécurité pour l’ensemble des salariés qui relèvent du Code canadien du travail. Suite au congrès du Parti conservateur qui a eu lieu à Calgary, d’autres mesures régressives anti-sociales sont à craindre. Scrutons cela d’un peu plus près.
- L’économie solidaire d’abord
Face à notre système économique qui engendre des crises à répétition, l’économie solidaire offre un modèle stimulant, qui se base sur d’autres critères que celui de la rentabilité à tout prix. Mais il ne lui est pas toujours facile de prendre sa place dans un monde dominé par des oligopoles.
- Prêter le flanc
Les exemples de nudité militante sont nombreux. Dans certains cas ils sont mixtes, dans d’autres cas ils sont spécifiquement le fait de femmes militantes. Toutefois, dans tous les cas, c’est le corps nu de la femme qu’il faut interroger, à cause de l’histoire qui lui colle à la peau, parce qu’un corps féminin dénudé sur la place publique, ça ne va pas de soi.
- Journalisme et relations publiques
La journaliste souhaite raconter chaque jour une histoire d’intérêt public. Une histoire qu’elle a développée elle-même. Pour réaliser cette aspiration : fabriquer des reportages originaux d’intérêt public, la journaliste doit surmonter plusieurs obstacles. Celui qui nous préoccupe ici est l’industrie des relations publiques.
- La convergence des indépendantistes
Le refus du premier ministre écossais Alex Salmond de se montrer en public en compagnie de Pauline Marois par peur d’être associé à deux échecs référendaires est le symptôme des abcès qui minent l’indépendantisme québécois : le « référendisme » et la dispersion de leurs forces.
- Les nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec
Les nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec, Jean-Marc Piotte et Jean-Pierre Couture, Québec Amérique, Montréal, 2012, 171 p.
- À chacun son budget !
Les budgets gouvernementaux ne sont pas des documents à la portée de tout le monde. Il s’agit de textes arides, denses et pour tout dire, plutôt ennuyeux ! Pourtant, ce dont il est question devrait intéresser la vaste majorité d’entre nous. Dans un budget, le gouvernement décide des services qu’il compte rendre disponibles à la population et la manière adéquate de les financer. Bref, on y parle, dans le doux langage soporifique de la comptabilité, un peu beaucoup de nos destinées collectives.
- Mutations de l’univers médiatique
La plupart des gens ont probablement eu conscience de l’existence d’Internet il y a une quinzaine d’années environ, souvent sans savoir que ce formidable outil avait été développé depuis deux décennies au moins avec des fonds publics, mais en y voyant, non sans raison, de grandes promesses de démocratisation, de liberté et d’enrichissement de notre conversation collective.
Les choses ont bien changé, et cette fois encore sans que trop de gens en prennent pleinement conscience. (…) - La commission Charbonneau contre la corruption
Les révélations de la commission Charbonneau sur la corruption à Montréal surprennent par leur ampleur. Plusieurs faits dévoilés dans les médias, entre autres l’affaire des compteurs d’eau, laissaient entendre que le problème était bien réel. Mais les témoins entendus ont expliqué à la fois les mécanismes de cette corruption et à quel point cette dernière était solidement implantée.
- Le cégep populaire de Saint-Laurent
Le 22 février 2012, cinq jours après que l’Assemblée générale des étudiantes s’est prononcée pour la grève générale illimitée, le cégep populaire de Saint-Laurent était lancé. Son ouverture a été marquée par la tenue d’un Café philosophique sur le rôle de l’éducation dans la société, discussion animée par un collectif de professeures de philosophie dans la grande salle du collège. Cœur de la vie étudiante avec son café, sa radio et le siège de l’association, cette salle est un vaste espace sans portes ni pupitres, où l’on circule à sa guise, au gré d’un horaire que chacune est libre de se forger. Après le Café philo, les professeures ont cédé la place à une étudiante pour un cours de danse afro-brésilienne. Le ton était donné.
- Festival culturel militaire
Du 31 août au 3 septembre dernier s’est tenu l’événement « Armée de culture : festival culturel militaire de Montréal » au Vieux-Port de Montréal. L’événement était notamment financé par le gouvernement du Canada et par son ministère des Anciens Combattants afin de commémorer le centenaire de la guerre de 1812. Ce festival contribue à établir une dangereuse ambiguïté du discours entre culture et culture militaire.
- Plume rouge !
Après Occupy Wall street, les indignéEs en Europe, les Printemps arabe et érable, c’est au tour des Autochtones de prendre la rue pour faire entendre leurs revendications. Idle no more a mis le feu à la prairie. Partout au pays, des actions sont menées en dehors des cadres traditionnels de revendications.
Retour en arrière. Au mois d’octobre 2012, en Saskatchewan, quatre femmes s’insurgent contre le projet de loi C-45 du gouvernement fédéral et initient le mouvement Idle No More. (…) - Le renouvellement de l’action politique enseignante
Il régnait en ce mardi 6 mars 2012 au Collège Ahuntsic une atmosphère des plus fébriles ; plus d’une centaine de professeurEs de cégeps et d’universités se réunissaient pour la première fois afin de mettre en commun leur voix et leur résistance à la hausse des droits de scolarité. Un espace luxuriant d’action et de réflexion allait cristalliser les énergies militantes d’une multitude de professeurEs qui souhaitaient s’investir dans la lutte initiée par les étudiants et étudiantes des collèges et universités du Québec.
- La fabrication du leader
La téléréalité et ses dérivés ne cessent de nous étonner tant par leur médiocrité que par leur capacité à se renouveler dans le même genre de cochonneries : des immigrants risquant l’expulsion des Pays-Bas et rivalisant pour gagner quelque deux mille dollars en faisant valoir leur connaissance du pays, intervention psychorépressive sur de jeunes délinquants ; du dressage cognitivo-comportemental d’animaux et d’enfants.
- Quand l’environnement nous rend malades
Notre santé et notre bien-être dépendent de notre environnement – de l’eau que l’on boit, de l’air que l’on respire et de la nourriture que l’on consomme. Le premier environnement est celui du foetus, constitué, entre autres, d’un filtrat du sang maternel, qui contient les nutriments nécessaires à la croissance, mais aussi d’un grand nombre de produits toxiques, certains accumulés durant toute la vie de la mère.
- Luttes XXX, Inspirations du mouvement des travailleuses du sexe
Luttes XXX, Inspirations du mouvement des travailleuses du sexe, Maria Nengeh Mensah, Claire Thiboutot et Louise Toupin, Éditions Remue-Ménage, 2011, 455 p.
- Madeleine Parent
Je l’ai aimée et admirée tout de suite.
- L’envers de l’assiette
Centre-ville de Gatineau : aucun supermarché ni réelle offre substantielle de commerces variés permettant de s’alimenter. En juillet 2008, le Marché de solidarité régionale de l’Outaouais (MSRO) apparaît sur l’île de Hull comme une initiative viable et tant espérée sur le territoire du centre-ville qualifié jusque-là de désert alimentaire. Organisme sans but lucratif, le petit oasis ensoleillé de la rue Frontenac devient chaque jeudi le point de rencontre entre les consommateurs et les (…)
- Le printemps en hiver
Depuis le début de l’hiver austral, le Chili vit son printemps populaire avec des mobilisations étudiantes qui sont devenues le symbole d’une série d’autres luttes, pour engendrer le plus important mouvement de protestation sociale que le pays ait connu depuis la fin de la dictature, rassemblant dans les rues, semaine après semaine, des centaines de milliers de personnes opposées à un système ségrégationniste hérité de la dictature de Pinochet et maintenu en place par tous les gouvernements de la démocratie de marché issue du processus de transition démocratique.
- De l’insurrection au parlementarisme
Tommy McKearney est né en 1952 en Irlande du Nord. Il est issu d’une famille qui a une longue tradition républicaine. Ses deux grands-pères ont combattu dans la guerre d’indépendance (1919-1921) et la guerre civile (1922-1923). Trois de ses frères sont morts durant le conflit nord-irlandais : deux en service commandé pour l’IRA, le troisième, malgré qu’il n’ait jamais été membre de l’IRA, a été assassiné par des paramilitaires protestants. Le 9 août 1971, au lendemain de l’introduction de la politique d’internement, Tommy McKearney décida de joindre l’IRA provisoire. Il deviendra rapidement l’officier commandant de la brigade d’East Tyrone. Arrêté en 1977, il fut condamné à la prison à vie. Dès son arrivée en prison, il participa avec des centaines d’autres républicains au blanket protest et au dirty protest pour obtenir le statut de prisonnier politique. En 1980, après trois ans de lutte sans résultat, il prit part avec six autres volontaires à la première des deux grèves de la faim menées par les prisonniers républicains. Afin d’éviter la mort d’un des grévistes, la grève fut levée après 53 jours, avant qu’un accord officiel n’ait été conclu, ce qui mena à la seconde grève de la faim, dirigée par Bobby Sands. À sa sortie de prison en 1993, en désaccord avec l’orientation prise par le Sinn Féin, il fonde avec d’autres républicains l’Irish Republican Writers Group (IRWG) et la revue Fourthwrite (for a democratic socialist republic) afin de donner une voix à la gauche républicaine. Aujourd’hui, il est journaliste pigiste et organisateur syndical pour l’Independent Workers Union. Ses articles peuvent être consultés sur son site [4]. Il se décrit toujours comme un républicain socialiste. Il vient de publier The Provisional IRA : From Insurrection to Parliament (Pluto Press, 2011, 236 p.). C’est à cette occasion qu’À bâbord ! l’a rencontré.
- Travailleuses et travailleurs des Couche-Tard
Pot de fer contre pot de terre, encore une fois la lutte des classes s’exprime. Le riche et puissant Couche-Tard fait tout pour casser les reins du syndicat et écraser ses travailleuses et travailleurs. Mais ils tiennent bon. Une illustration de ce que peuvent faire ceux qui font partie du 1 % : garder la tête haute et foncer droit devant.
- Quelques impasses actuelles
Une tendance importante chez nos auteurs fait que l’on écrit au Québec des romans russes, américains, anglais, brésiliens, antillais, etc. La critique louange ces livres et les lecteurs suivent. Mais qu’en est-il alors d’une véritable vision de la société québécoise dans notre roman aujourd’hui ?
- Les gestionnaires de l’apocalypse
Ce ne sont pas les idées qui mènent le monde.
C’est leur gestion.
Publicité HEC, Montréal, 2009L’ex-ministre péquiste François Legault et l’homme d’affaires Charles Sirois ont lancé le 21 février dernier un « ambitieux » manifeste portant sur l’avenir du Québec. Le document de consultation portant sur l’éducation, rendu public le 12 avril, est venu confirmer l’ambition principale de la coalition : la dissolution des institutions politiques québécoises dans un processus de contrôle managérial visant à produire des individus adaptés à la dynamique de croissance irréfléchie qui caractérise notre époque.
- Enjeux du référendum
La population sud-soudanaise a voté à 98,83 % pour l’option de la sécession, d’après les résultats définitifs officiels qui ont été rendus publics au début du mois de février. Ce chiffre est venu confirmer les résultats provisoires qui circulaient déjà fin janvier. Près de quatre millions d’électeurs s’étaient inscrits pour ce scrutin historique, dont environ 3,8 millions au Sud-Soudan. Les Sud-Soudanais vivant dans le Sud, mais aussi ceux résidant dans le nord du pays et à l’étranger, avaient le droit de participer à ce scrutin. Le référendum, organisé du 9 au 15 janvier, était un élément-clé de l’accord de paix qui avait mis fin à deux décennies de guerre civile en 2005 entre le gouvernement de Khartoum et les rebelles du Sud.
- Le spectacle : Veau d’or de l’univers marchand
Ce que Bernard Émond dénonce dans son petit livre intempestif, Daniel Bensaïd en esquisse la critique théorique dans l’ouvrage inachevé auquel il travaillait au moment de sa mort l’an dernier . Pour lui, le spectacle représente le stade ultime de la domination de la marchandise dans la société capitaliste moderne. C’est à partir de cette notion, et de l’extension illimitée qu’elle a prise dans le monde réel, qu’on peut le mieux la comprendre et l’expliquer.
La marchandise est en effet au (…) - L’affaire Toulaév
Victor Serge, L’Affaire Toulaév, Montréal, Lux éditeur, 2010.
- Québécois et Canadiens les plus riches
Les Québécois les plus riches
Selon le classement de Canadian Business, 16 Québécois (ou familles québécoises) figurent parmi les 100 plus grandes fortunes du Canada. Réunie, leur richesse est évaluée à plus de 27 milliards de dollars. La plus grande fortune, celle du Franco-Ontarien d’origine Paul Desmarais, est estimée à 4,3 G$, soit le pactole qu’accumulerait un travailleur au revenu moyen en… 128 000 années de labeur.
Parmi les 10 premières fortunes, trois autres seulement sont (…)
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- Dossier : Vieillir
- No 098 - Décembre 2023
- Dossier : La mort. Territoire politique et enjeu de pouvoir
- No 047 - déc. 2012 / jan. 2013
- No 057 - déc. 2014 / janv. 2015
- Dossier : Le droit à la ville
- No 073 - février / mars 2018
- No 016 - oct. / nov. 2006
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