Dossier : Les classes dominantes au Québec
Québécois et Canadiens les plus riches
Les Québécois les plus riches
Selon le classement de Canadian Business, 16 Québécois (ou familles québécoises) figurent parmi les 100 plus grandes fortunes du Canada. Réunie, leur richesse est évaluée à plus de 27 milliards de dollars. La plus grande fortune, celle du Franco-Ontarien d’origine Paul Desmarais, est estimée à 4,3 G$, soit le pactole qu’accumulerait un travailleur au revenu moyen en… 128 000 années de labeur.
Parmi les 10 premières fortunes, trois autres seulement sont d’origine « canadienne-française » : celle de la famille Bombardier (4e, 2,1 G$), celle de Guy Laliberté (7e, 1,5 G$) et celle de Jean Coutu (9e, 1,1 G$). Venue des États-Unis, la famille Kruger (10e, 1,1 G$), qui a bâti sa fortune dans le secteur des pâtes et papier, est présente au Québec depuis le début du XXe siècle.
Quatre des Québécois les plus riches sont nés en Europe. L’un d’eux, Lino Saputo (2e, 3,5 G$) a immigré d’Italie dans les années 1950 alors que les trois autres ont fui l’Allemagne nazie : David Azrieli (3e, 2,9 G$), Stephen Jarilowsky (5e, 1,9 G$) et Marcel Adams (6e, 1,8 G$)
Les plus grandes fortunes sont liées aux secteurs de la finance et de l’immobilier.
Les Canadiens les plus riches
Le Centre canadien des politiques alternatives (CCPA) dévoilait récemment une étude montrant l’évolution des revenus du 1 % des contribuables les plus riches au Canada. Dans cette tranche de la population (246 000 personnes), le salaire moyen est de 404 000 $. Cette petite minorité a accaparé le tiers de la croissance économique entre les années 1997 et 2007. La situation du 0,01 % le plus riche est plus frappante encore. Le revenu le plus bas dans ce groupe est de 1,85 M$ et la moyenne se situe à 3,83 M$. Ils ont multiplié leur revenu par cinq depuis les années 1970.
Le plus révélateur demeure néanmoins l’évolution qu’a suivie la part des revenus que reçoit ce 1 % le plus riche au Canada depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Entre les années 1940 et 1970, les politiques de redistribution avaient fait passer leur part de 14 % à 7,7 % des revenus totaux. La tendance s’est ensuite inversée et, en 2007, la part de revenus accaparée par le 1 % les plus riches atteint pratiquement, à nouveau, la proportion des années 1940 (13,8 %).