Dossier : Les classes dominantes au Québec
Think tanks... indépendants ?
Les liens entre les think tanks de droite et l’entreprise privée ne sont plus à faire. En 2007, À bâbord ! a publié un article de Benoît Perron où on énumérait les postes clés détenus par certains administrateurs de think thanks influents. Les institutions financières y sont particulièrement bien représentées, tout comme les grands empires médiatiques. En étudiant la composition des différents conseils d’administration, bureaux des gouverneurs et listes des chercheures associées de ces groupes de réflexion, on comprend aisément la présence de leurs idées à la radio, à la télévision et dans les journaux.
Nous nous attarderons ici aux liens entre ces groupes et l’État. Bien qu’ils ne soient pas financés par des subventions gouvernementales, plusieurs des membres actifs des think tanks possèdent un lien très fort avec les structures étatiques. Par exemple, le Fraser Institute compte dans ses Senior Fellows Preston Manning, le fondateur du Reform Party, Ralph Klein, l’ancien premier ministre de l’Alberta ainsi que Michael Harris, le premier ministre ontarien connu pour ses réformes sociales brutales. À l’IEDM, le bureau des gouverneurs comprend Bernard Lord, ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick et Donald Johnson qui a été ministre à plusieurs reprises dans le gouvernement libéral fédéral entre 1978 et 1984. Leur coordonnatrice aux communications a été recherchiste pour l’ADQ ainsi que responsable des communications de ce parti pour la région de Montréal lors des deux dernières élections générales. Il est intéressant de noter également que Michel Kelly-Gagnon, ancien président du conseil du patronat et maintenant PDG de l’IEDM, a été nommé par le gouvernement conservateur sur le conseil d’administration de la Fondation canadienne pour l’innovation.