Les nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec

No 049 - avril / mai 2013

Jean-Marc Piotte et Jean-Pierre Couture

Les nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec

Yvan Perrier

Les nouveaux visages du nationalisme conservateur au Québec, Jean-Marc Piotte et Jean-Pierre Couture, Québec Amérique, Montréal, 2012, 171 p.

Dans cet ouvrage, paru en automne 2012, Jean-Marc Piotte et Jean-Pierre Couture analysent la pensée de certains auteurs qu’ils apparentent au nationalisme néoconservateur. Il s’agit plus spécifiquement de Joseph-Yvon Thériault, Jacques Beauchemin, Éric Bédard, Marc Chevrier, Gilles Labelle et Stéphane Kelly. Ce courant de pensée s’est construit en opposition au nationalisme pluraliste. Pour nos deux auteurs, 2007-2008 est un moment charnière. De 1995 à 2007, c’est-à-dire de la défaite référendaire du camp du Oui à la Commission Bouchard-Taylor (sur les accommodements raisonnables), les nationalistes pluralistes affirmaient que « le français comme langue publique commune caractérise la nation québécoise, donc 95 % de la population du Québec ». Depuis la publication du rapport de la Commission, les nationalistes néoconservateurs identifient « la nation québécoise à sa souche canadienne-française », bref à une période qui précède la Révolution tranquille.

Piotte et Couture se donnent la peine de préciser que les six auteurs mentionnés ci-haut « ne soutiennent pas toujours les mêmes positions ». Cependant, des « déno­minateurs communs » les relient les uns aux autres : « le passéisme, la critique conservatrice de la modernité, l’épistémologie idéaliste, l’oubli ou le rejet de l’apport des sciences sociales et l’euphémisation de leur conservatisme. »

Sans conteste, le livre de nos deux collègues a le mérite d’identifier un courant intellectuel qui a une réelle influence auprès du gouvernement du Québec. Par exemple, Jacques Beauchemin, figure de proue de cette mouvance néoconservatrice, a été nommé sous-ministre à la politique linguistique du gouvernement péquis­te. Il est le responsable de la révision de la Charte de la langue française, de même que p.-d.g. de l’OQLF de façon intérimaire depuis peu.

Ce livre met en évidence les lacunes majeures qu’on retrouve dans l’analyse des six auteurs identifiés au nationalisme néoconservateur. La réplique, au moment d’écrire ces lignes, se fait toujours attendre.

Thèmes de recherche Politique québécoise, Livres, Histoire
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