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- Ce qu’on doit savoir sur l’(in)sécurité de l’information
Dans un contexte où de nombreuses crises – environnementales, sociales, etc. – font rage, la gestion appropriée et sécuritaire de l’information devient une composante nécessaire à la citoyenneté responsable et à l’intégrité de campagnes militantes.
- L’échec commercial d’un bien public
L’imputabilité des élites dépend en grande partie de la qualité, de la pluralité et de la disponibilité des journalistes professionnels, qui sont les yeux et les oreilles des citoyen·ne·s autrement exclu·e·s des lieux de pouvoir. Pourtant, les médias d’information, particulièrement la presse écrite, traversent une crise économique sans précédent et sans fin qui met son existence en péril. Et si la solution consistait à admettre l’échec commercial de l’information et à confirmer son statut de bien public ?
- Un espace médiatique critique est-il possible ?
Les grands réseaux de communication dont l’objectif est de développer les échanges d’information ont toujours été soumis aux intérêts de la sphère marchande et à l’essor d’un capitalisme de plus en plus déterritorialisé. L’emprise de la rationalité du mode de production capitaliste dans le champ médiatique n’a ainsi eu de cesse de se faire de plus en plus prégnante. La concentration économique des médias, leur financiarisation, le rôle joué par la publicité, l’affaiblissement de l’audiovisuel public et sa dépendance de la logique commerciale soumettent toujours davantage les médias à l’épreuve des lois du marché et les tiennent de plus en plus éloignés d’un modèle théorique de médias servant le jeu démocratique.
- La lutte des Six Nations
Le territoire des Six Nations iroquoises de la rivière Grand, habité par 25 000 autochtones et situé près d’Hamilton en Ontario, a longtemps été connu comme le « géant endormi » des réserves au Canada. Toutefois, depuis le 28 février 2006, ce terme ne s’applique plus. Le peuple des Six Nations, mené principalement par des femmes, décidait ce jour-là d’occuper une parcelle de son territoire, Douglas Creek Estates, vendue à un promoteur immobilier sans que les Iroquois n’aient donné leur consentement ou n’aient même été consultés. Aujourd’hui, près d’un an plus tard, la revendication territoriale des Six Nations représente une avancée historique et politique dans l’histoire de la décolonisation de la terre appelée Canada. Le peuple des Six Nations et ses alliés ont agi avec détermination, non seulement au nom de leurs droits territoriaux, mais également au nom de leur droit à l’autonomie et à la souveraineté.
- De quoi les fausses nouvelles sont-elles le symptôme ?
Le phénomène des fausses nouvelles déchaîne des passions qui peuvent laisser circonspect. Dès que l’on cherche à cerner ce que le terme désigne, le vertige nous prend tant il semble s’appliquer à tout et n’importe quoi. Pourtant, on sent bien qu’il soulève un problème social essentiel [1].
- Critique, censure et riposte
Cette ère n’est pas toute jeune. Cela fait bientôt quinze ans que le Web héberge des médias citoyens alternatifs, autogérés. Les formes de censure qui lui sont propres non plus. Elles se reproduisent, se globalisent, prennent des boucs émissaires. Les pouvoirs menacés par ces formes médiatiques comprennent de plus en plus les risques associés à ces fuites, ces inscriptions, ces circulations, ces prises de parole, mais ils comprennent rarement leur mode de fonctionnement. Au contraire, les réponses et la riposte à ces formes de censure se renouvellent et s’organisent en un réseau de solidarités de plus en plus souple et conscient de ses forces.
- Défis actuels pour une information alternative
Dans le paysage médiatique, le contexte québécois se caractérise par la monopolisation des plus puissants moyens d’expression dans les mains de deux principaux groupes : Gesca et Quebecor. L’information produite par ces monopoles est essentiellement formatée pour défendre les intérêts de l’oligarchie régnante. Leurs médias constituent pour la classe dirigeante un moyen d’imposer les questions dont il importe de débattre à tel ou tel moment (ampleur du déficit, exploitation des gaz de schiste, rigueur budgétaire, etc.), d’en occulter bien d’autres et de distribuer la parole aux défenseurs des riches et des puissants dans les journaux, à la radio, à la télévision comme sur Internet.
- Documentation à perte de vue ou documentation humanisée
À l’échelle planétaire, on reconnaîtra aisément l’existence d’une situation de fraction documentaire et informatique qui met hors circuit une très forte majorité d’humains. Pour notre part, l’avalanche d’informations et notre branchement perpétuel tendent à nous rapprocher de ce paradoxe que chantait Jacques Dutronc : « on nous dit tout, on nous dit rien ». Le tout et n’importe quoi à l’information mène à une forme de marécage de l’esprit qui, pour dégager un minimum de signification, exige une compréhension de l’information, un triage de base. Il faut discriminer et, ultimement, tirer du sens à partir du fatras documentaire qui, plus souvent qu’autrement, distrait, déconcerte, quand on ne va pas carrément jusqu’à faire l’impasse pour éviter toute préoccupation.
- Grandes peurs et petites misères du numérique
Les nouvelles technologies de l’information ont bien évidemment transformé de bout en bout le secteur de l’information. La dématérialisation combinée à la gratuité, mais aussi à la chute des revenus publicitaires, ont fait perdre pied à des empires de presse et vaciller un large pan de la maison médiatique. Dans le monde journalistique, cette mutation fait généralement évaluer les enjeux de plusieurs manières, d’ailleurs non exclusives. En voici trois, parmi les plus prégnantes, toutes liées au numérique, tour à tour présentées comme le moteur d’un avenir radieux, le fossoyeur d’un passé glorieux ou simplement le propulseur dans une éternelle immédiateté.
- Lettre ouverte au ministre Yves Bolduc
Nous publions la version intégrale de la lettre ouverte au ministre Yves Bolduc récemment publiée dans Le Devoir.
Le lundi 9 juin, 2014
À M. Yves Bolduc, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de la science.
Moins de deux ans après le Printemps Érable, une équipe du Parti libéral du Québec est de retour au gouvernement. La question de la hausse des frais de scolarité avait alors poussé des dizaines de milliers d’étudiantEs (et plusieurs centaines de profs) à (…) - Déclin du « centre journalistique » ?
Il y a un mois, suite aux dernières élections européennes, Simon Tremblay-Pepin s’interrogeait sur la « fin du centre » en Europe mais aussi au Québec. Les partis traditionnels, de centre-gauche comme de centre-droite, qui partagent grosso modo le même programme économique d’austérité budgétaire, se sont vus rabroués par l’électorat : des partis de droite dure (France, Danemark, Royaume-Uni, Autriche), mais aussi de gauche (Syriza en Grèce) ont raflé la mise. Or, tout porte à croire qu’un phénomène semblable se produit sur la scène journalistique.
- La collision des récits. Le journalisme face à la désinformation
Philippe de Grosbois, La collision des récits. Le journalisme face à la désinformation, Écosociété, 2022, 200 pages.
- Conflits d’intérêts
Professeure au département de Science politique de l’Université Laval, Anne-Marie Gingras est l’auteure de Médias et démocratie, Le grand malentendu, publié aux Presses de l’Université du Québec (Québec, 2006). Ce livre s’attache à analyser le rôle politique des médias privés et publics, ainsi que des sondages et des technologies médiatiques et jette un regard à la fois critique et nuancé sur le métier de journaliste. L’entretien qu’elle a accordé à À bâbord ! porte sur les liens entre les médias et les pouvoirs économiques.
- Il trolle, tu trolles : Internet et les commentaires
Parfois comiques, souvent violents, certains trolls justifient leurs commentaires percutants sous le couvert de l’humour et de la provocation. « Heille, prends-le pas comme ça, c’est juste une blague. » Vraiment, juste une blague ?
- Un tiens vaut-il mieux que deux tu l’auras ?
L’information circule plus vite que jamais par l’explosion des dispositifs numériques et de leurs usages ; les gens disposent de nouveaux moyens pour s’affirmer et plusieurs s’en servent. Là s’arrêtent les certitudes sur ce qu’on observe en termes de valeur ajoutée par les Technologies de l’Information et des Communications (TIC) en éducation. La conversation qui brise l’isolement, des jeunes plus connaissants et l’avènement d’une vaste communauté d’apprentissage en réseau… c’est de l’ordre de la pieuse promesse. Mais c’est intéressant en diable que de l’envisager. À tout prendre, l’essentiel n’est-il pas de se dire que le numérique est – aussi – un espace où se définissent des valeurs !
- Un journal exemplaire : L’informo
« L’Informo est l’organe d’information syndicale interne. » Ainsi débutait, le 19 mars 1975, le tout premier numéro de ce qui est toujours le journal du Syndicat des enseignantes et des enseignants du cégep Montmorency. Regard sur cette publication.
- Les Premières nations
Qu’est-ce qu’une nation ?
Groupe d’humains assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unicité et la volonté de vivre en commun. Source : Dictionnaire Le Robert méthodique.
Cette définition du Robert décrit bien la réalité de la province du Québec, car les nations autochtones et la nation québécoise veulent être reconnues comme des sociétés distinctes et désirent développer des relations de partenariat entre elles dans un respect mutuel des différences. Somme toute, c’est ce (…) - Que faire de Facebook ?
Facebook préfère le profit maximal à la construction d’espaces permettant d’avoir des interactions enrichissantes et d’accéder à de l’information juste. Que faire de cette plateforme toxique à plusieurs égards, mais devenue presque incontournable ?
- La valeur et le prix de l’information indépendante
À bâbord ! ne mettra pas la clé dans la porte au cours des prochains mois. Mais il est clair que sans votre aide, notre survie est menacée.
- De l’utopie technologique à la société autogérée
Les nouvelles technologies de l’information et des communications offrent d’immenses ressources au processus planétaire de colonisation de l’espace, du temps, des consciences et des cultures que l’on désigne comme la mondialisation. En même temps, ces technologies, desquelles sont issus Internet et le principe de la mise en réseau, constituent l’une des formes privilégiées de résistance à ce nouvel impérialisme décentralisé. Reste à savoir comment cette résistance parviendra à se fédérer de manière relativement unifiée pour instaurer de manière durable les bases d’une société à la mesure de ses valeurs libertaires.
- Commission Viens. Réconciliation et (in)action
À l’automne 2019, le commissaire Jacques Viens déposait le rapport final de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics. Un total de 142 appels à l’action y étaient formulés afin d’améliorer les relations entre les Autochtones et les services de police, de justice, correctionnels, de protection de la jeunesse, ainsi que les services de santé et services sociaux. Le gouvernement du Québec annonçait le 17 septembre 2021 que 68 appels à l’action avaient été réalisés ou étaient en voie de l’être. Qu’en est-il vraiment ? Deux membres du Comité de suivi des appels à l’action de la commission Viens partagent leurs observations. Propos recueillis par Samuel Raymond.
- Google. Ne pas être malveillant
En 2015, Google devient Alphabet, compagnie mère chapeautant une diversité d’entreprises et de services. Au moment de cette restructuration, le code de conduite de Google est modifié et ne comporte plus la devise « don’t be evil », pilier de la culture de l’entreprise depuis 2000.
- Médias : la crise vue de l’intérieur
Perte de revenus publicitaires, mises à pied et fermetures, attaques verbales et physiques, crédibilité et légitimité mises en doute : les difficultés des médias d’information abondent. Quelques publications récentes de journalistes cherchent à éclairer les multiples dimensions de cette crise, avec des résultats variés.
- Des médias régionaux vulnérables
Où que vous soyez au Québec, les médias vont mal et les rapports s’accumulent pour le confirmer. Dans cet enjeu, il est néanmoins important de noter le déséquilibre qui existe entre le centre et les périphéries ainsi que la diminution de la production d’information originale dans les régions, comme l’a établi le rapport Payette en 2010.
- La contribution en ligne – Pratiques participatives à l’ère du capitalisme informationnel
La contribution en ligne – Pratiques participatives à l’ère du capitalisme informationnel, Serge Proulx, José Luís Garcia et Lorna Heaton (dir.), Presses de l’Université du Québec, 2014, 256 p.
- Ordinateurs pour tous et succès garanti !
Intellectuel engagé et critique tenace du monde des médias, Neil Postman (1931-2003) était d’avis que l’école avait deux ennemis : les technologies de l’information et les programmes d’études. Au Québec, l’omniprésence des technologies de l’information en salle de classe et l’arrivée des contrats de performance scolaire auront-elles pour effet de reléguer l’acte pédagogique à une fonction utilitaire ? Bref tour d’horizon de la pensée de Postman appliquée au contexte québécois.
- Du logiciel libre à Anonymous
D’abord restreint au logiciel libre, le principe du partage et de la diffusion de l’information s’est diffusé à de nombreux secteurs de la vie sociale, défendu par des informaticienNEs gagnéEs au militantisme. Est-il temps de parler d’un nouveau mouvement social ? Ce texte renvoie à une présentation lors d’un 5 à 7 de discussion organisé par la coopérative informatique Koumbit, en mars dernier.
- Quand le collège Stanislas menace de sous-traiter…
Il n’est pas ici question de faire le procès du financement du privé par le public, qui est un sujet en soi. Mais il s’agit de dénoncer le recours à la sous-traitance de plus en plus courant dans divers services à la population.
- Arendt et Little Rock
La photographie que vous voyez est immensément célèbre dans l’histoire de l’éducation au XXe siècle. Elle est aussi au cœur d’une controverse en philosophie de l’éducation qui n’a rien perdu ni de sa vigueur, ni de son intérêt, ni de son actualité, et qui concerne la réflexion d’une des plus grandes et des plus influentes penseuses de l’éducation, Hannah Arendt (1906-1975).
- Journalismes : institutionnel vs citoyen
Il m’est avis que le Web social marque la fin du monopole des journalistes institutionnels (formés aux écoles de journalistes, accrédités, etc.) sur l’information. Cela ne signifie pas qu’ils sont appelés à disparaître, mais plutôt à voir des transformations dans leur rôle, dans leurs pratiques et dans leur manière d’interagir avec les citoyennes, qu’on ne peut plus simplement appeler « public ».
- Médias mutants
La crise fut d’abord financière. Très rapidement, elle est devenue économique, puis politique. En effet, les soulèvements des dernières années ne se sont pas limités à des revendications particulières, mais ils ont dénoncé l’ensemble de notre système économique et les limites de nos démocraties. Partout, la contestation tend à interroger la légitimité même du pouvoir. Partout également, la réponse de ce dernier est impitoyable : épuisé, incapable de se justifier et de promettre des (…)
- Le Nicaragua aux abois
Depuis le coup d’État du 28 juin qui a renversé le chef d’État du Honduras Manuel Zelaya – expulsé manu militari vers le Costa Rica – des hommes et des femmes du Nicaragua, pays avoisinant, ont quitté leurs foyers pour prêter main-forte aux Honduriens cherchant à déstabiliser les auteurs du coup. Un Nicaraguayen proche de ces militants raconte ce qui motive ses compatriotes à braver couvre-feux et répression policière pour rendre la vie dure aux golpistas.
- Syndicalisme et information : donner la parole, la faire circuler
Après deux ans de vie syndicale virtuelle, confinée dans des petites cases sur l’écran, ceci dans un contexte de transformations médiatiques majeures, la question se pose pour tout syndicat : comment communiquer avec les membres ?
- Banques, casseroles et pirates
Après une vigoureuse poussée démocratique dans la foulée de la violente crise financière de 2008, où en est l’Islande aujourd’hui ? Le peuple islandais n’a pas obtenu tous les résultats escomptés, mais sa lutte se poursuit, portée principalement par le dynamisme de ses activistes de l’information.
- GAPPA
Actif depuis juillet 2012, GAPPA (Guet des activités paralogiques propagandistes et antidémocratiques) s’inscrit parmi les nombreuses initiatives médiatiques citoyennes ayant émergé récemment au Québec. À l’instar des autres médias citoyens, GAPPA s’approprie les nouvelles technologies de l’information et de la communication afin de produire et diffuser du contenu médiatique original, une possibilité jusqu’à tout récemment presque exclusivement réservée à des corporations et à l’État.
- Ficher les citoyens ?
Depuis plusieurs années déjà, les gouvernements qui se sont succédés à Québec ont dans leurs cartons l’informatisation du réseau de la santé et des services sociaux. L’adoption récente de la Loi 83 a sanctionné la mise en place de réseaux informatiques permettant de colliger les informations sur les citoyennes et les citoyens qui utiliseront ces services.
- La longue marche vers l’autonomie
De toutes parts, les gouvernements provinciaux et fédéral prétendent qu’une relation nouvelle se développe avec les peuples autochtones. Pourtant, malgré l’éloquence de leurs discours, ceux-ci ne se sont jamais engagés de leur propre gré à reconnaître les aspirations des Premières Nations à l’autonomie. Encore aujourd’hui, les gouvernements poursuivent l’entreprise coloniale visant à éteindre le statut d’autochtone.
- L’affaire Snowden, un an plus tard
Il y a un an aujourd’hui, le journal britannique The Guardian publiait les premières révélations fournies par Edward Snowden sur la surveillance de la NSA et de ses partenaires de l’alliance Five Eyes (la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande). Ces révélations sont déjà passées à l’histoire, en raison de ce qu’elles nous enseignent sur les rapports entre l’État et ses citoyen.ne.s au 21è siècle, sur la place que les technologies de communication ont prise dans nos vies, et enfin sur le type de travail journalistique qui a permis à de telles informations d’être transmises au public du monde. Sans vouloir en faire un bilan exhaustif ou définitif, j’aimerais ici partager certaines réflexions à ce sujet.
- Art militant autochtone. Sindy Ruperthouse et nos soeurs en esprit
En 2014, la GRC alléguait qu’il y avait 1 200 femmes autochtones assassinées ou disparues depuis les années 1980. Si on ajustait ce nombre à la population en général, ce serait 32 000 femmes qui seraient dans la même situation, soit autant qu’en temps de guerre. J’ai voulu présenter le cas particulier de Sindy Ruperthouse, une Anishnabeh de la communauté de Pikogan, pour dénoncer le sort réservé aux femmes autochtones par la société dominante.
- Idle No More
Le mouvement Idle No More est né à l’automne 2012, initié en Saskatchewan par deux femmes autochtones et deux citoyennes canadiennes. Sans politicienNEs élues, sans chef national ni salariéEs, Idle No More coordonne des actions stratégiques en mobilisant des leaders autochtones de la base et des Canadiennes de toutes origines contre le projet de loi C-45, dont ses impacts sur les droits à l’eau et au territoire prévus par la Loi sur les Indiens. Le mouvement s’en prend aux politiques visant (…)
- Radio-Canada à la dérive
Aller à la dérive, c’est, selon le dictionnaire, « être détourné par le vent et les courants ». À certains égards, Radio-Canada a été détournée de son rôle de diffuseur public « par le vent et les courants » auxquels elle est soumise. Quels sont donc ces courants ?
- La voix d’un journal régional
Il y a tout juste dix ans, l’Abitibi-Témiscamingue se dotait d’un journal culturel. Un projet médité longuement qui a pris forme au bout de cinq ans de réflexions, de brassage d’idées et de questionnements. Parmi ceux-ci : un tel projet est-il possible ?
- La pratique de l’attention
J’avais cinq ans quand la guerre du Golfe a eu lieu, sept quand le siège de Sarajevo a commencé, neuf lors du génocide des Tutsis au Rwanda. La première chose que j’ai apprise à propos de ces horreurs que je discernais mal, c’est qu’elles ne me concernaient pas puisqu’elles appartenaient à une autre réalité, lointaine et inaccessible.
- Chiens de garde de l’économie
« Pouvons-nous encore revendiquer le titre de chiens de garde de la démocratie alors que seule une modeste partie des ressources financières et humaines des médias sert la vie démocratique ? » Le thème de la plénière inaugurale du dernier congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec a de quoi inquiéter, à tel point qu’on se demande si l’on peut encore parler du journalisme comme d’un quatrième pouvoir. Examinons comment le secteur des médias se restructure sous la houlette des grandes corporations.
- Informations privées
Les présentes consignes ont trait à l’utilisation sécuritaire d’enveloppes brunes à des fins d’influence. Nous vous demandons formellement de ne pas transmettre ces instructions par voie électronique, de ne pas y faire allusion lors de conversations téléphoniques. Si par obligation, vous devez en discuter dans un salon, bleu ou autre, assurez-vous d’un environnement sonore bruyant. La musique de chambre des communes est déconseillée. Veuillez détruire ce message après en avoir bien mémorisé (…)
- Résistances et médias alternatifs *
« Il ne peut y avoir de véritable progrès social au Québec sans un journal qui traite des problèmes du peuple »
– Michel Chartrand - L’INESSS : une machine à privatiser
En novembre 2009, le gouvernement du Québec a déposé le projet de loi 67 visant à fusionner deux organismes existants, l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AÉTMIS) et le Conseil du médicament, afin de créer un Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Nous tenterons de mettre en lumière quelques enjeux passés sous silence à cette occasion. De plus, nous nous demanderons si l’INESSS constitue un organisme nécessaire et avantageux du pour la population québécoise.
- Les réserves de Monsieur Harper
Le 29 juin 2006, le Canada (avec la Russie) votait contre l’adoption de la Déclaration des droits des peuples autochtones à la première séance du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Ce vote constitue un revirement majeur par rapport à l’attitude adoptée par le Canada durant les vingt années pendant lesquelles s’est élaborée cette déclaration. Un retour en arrière sur l’historique et le contexte d’élaboration de cette déclaration, ainsi qu’une analyse de la position du Canada, permettra de mieux comprendre — et d’expliquer — ce vote qui ne répond aux demandes ni des autochtones, ni des partis d’opposition, ni des ONG, ni du Comité permanent des affaires autochtones.
- Des preuves scientifiques pour la démocratie
L’organisation canadienne Evidence for Democracy (E4D) est née en 2012 en réaction à diverses politiques du gouvernement Harper, dans la foulée d’un mouvement dénonçant « la mort de la preuve scientifique » (death of evidence). Depuis, l’organisme a plaidé en faveur de l’utilisation transparente des preuves scientifiques dans la prise de décision gouvernementale.
Entrevue avec Rachael Maxwell, directrice générale d’Evidence for Democracy. Propos recueillis par Yannick Delbecque.
- Impérialisme culturel à l’ère du capitalisme numérique
Lors d’un événement organisé par l’Association canadienne des producteurs médiatiques qui s’est tenu à Ottawa le 31 janvier dernier, la PDG de la CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, a critiqué la domination de Netflix au Canada en faisant un parallèle entre la plateforme de diffusion numérique américaine et l’Empire britannique.
- L’indépendance des médias et la liberté d’expression
Les médias d’information sont en crise. Tous, peu importe leur taille et leur modèle d’affaires. Mais c’est parfois en temps de crise qu’émergent des manières différentes de concevoir les choses. Et c’est notamment dans cette conjoncture que se révèle toute l’importance des médias indépendants.
- Fermer les rideaux sur les médias sociaux
Aujourd’hui, il est pratiquement impossible d’échapper au pistage des géants du numérique. Même une personne ne possédant pas de compte Facebook, Twitter, Google ou autre risque de se retrouver dans les bases de données de ces plateformes à travers les données récoltées sur les sites web visités ou les publications de ses connaissances. Outre la collecte de données opérée par ces entreprises, les médias sociaux sont une mine d’informations pour quiconque – un futur employeur, un stalker ou un adversaire politique – souhaite en savoir plus sur vous ou votre entourage. Heureusement, il existe plusieurs manières de tirer les rideaux sur les médias sociaux afin d’améliorer la protection de sa vie privée.
- Quand la bibliothéconomie devient critique
Qu’arrive-t-il à la bibliothéconomie, cet ensemble de savoir-faire disciplinaires qui permet de gérer au mieux toutes les composantes techniques et humaines d’une bibliothèque, lorsque l’on pense son action à partir de la théorie critique ?
- Le journalisme à l’ère Snowden
Les documents fournis par Edward Snowden sur les activités de surveillance de la National Security Agency (NSA) américaine et de son allié britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), ont suscité de nombreux questionnements sur les activités de nos États comme sur notre usage du réseau Internet. On a beaucoup souligné, à juste titre, le courage de Snowden devant les sacrifices qu’il a dû accomplir. Or, le tumulte provoqué par ces divulgations a aussi gagné le milieu journalistique, particulièrement aux États-Unis et en Grande-Bretagne. C’est ici qu’il faut saluer le travail des journalistes à qui Snowden a, non sans raison, choisi de faire confiance.
- Journalisme. L’indépendance à la pige ?
De l’aveu de Pierre Sormany, l’un des fondateurs de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) il y a vingt-cinq ans, l’adoption du terme « indépendant » est une usurpation, une substitution qui vise à éviter le terme « pigiste », jugé péjoratif . Les journalistes « indépendant·e·s » se distinguent donc de leurs collègues salarié·e·s par le type de relation contractuelle qui les lient aux entreprises de presse. En tant que pigistes, les journalistes « indépendant·e·s » se (…)
- Quelques remarques sur la fuite de documents de la National Security Agency (NSA)
If you’re doing nothing wrong, you have nothing to hide from the giant surveillance apparatus the government’s been hiding.
Stephen Colbert [2]
- Au-delà de l’informatique...
Chaque fois qu’un média de masse se développe, il bouleverse les rapports à la culture et à l’information qu’entretiennent à la fois le public et les dépositaires jusqu’alors légitimes de cette culture et de cette information : clercs, professeurs, journalistes, critiques. Le cas des communications informatiques pousse cette dynamique à un niveau inédit : on passe « des médias de masse à la masse des médias », comme l’écrit Ignacio Ramonet. Non seulement la population a-t-elle accès à de plus en plus d’œuvres et de contenus, mais elle participe à leur création et à leur diffusion.
- La guérilla cybernétique
WikiLeaks est un site Internet ouvert et anonyme, dont la mission est de donner une tribune aux victimes « des régimes d’oppression », mais aussi aux témoins de comportements suspects des gouvernements et des grandes entreprises de ce monde. Sous le slogan « We open governments », le site recueille principalement des textes d’analyse sociale et politique ainsi que des documents officiels, des rapports secrets, des bases de données et des faits bruts. Avec un tel mandat, la protection des sources est évidemment le premier des soucis. C’est en cela que le projet est soutenu avec ferveur par une communauté de cryptologues et de hackers, mais aussi de journalistes et de militants, afin d’offrir une protection maximale aux contributeurs de WikiLeaks.
- Expansion du cellulaire et redéfinition sociale
Depuis quelques années, l’expansion du téléphone cellulaire dépasse les confins du monde occidental. En effet, beaucoup de choses ont changé depuis que Manuel Castells décrivait l’Afrique comme en proie à « l’apartheid technologique [3] ». Divers observateurs estiment même que la diffusion des tech- nologies de la communication promet d’accélérer le développement socioéconomique des régions marginalisées dont l’infrastructure demeure rudimentaire,en facilitant la circulation d’ « information utile [4] ». Dans le cadre d’un projet de doctorat en anthropologie à la School of Oriental and African (Université de Londres), j’ai passé 18 mois au Mozambique – ex-colonie portugaise tristement célèbre pour sa brutale guerre civile (1977- 1992) – à étudier les impacts sociaux de l’usage du cellulaire. Mes conclusions dressent un portrait plus nuancé et, sans doute, moins gai de la révolution des communications.
- Un enjeu capital
La question des paradis fiscaux et judicaires a été une fois de plus ramenée dans l’actualité par deux scandales récents. La crise financière que nous traversons a été causée en grande partie par la multiplication de produits financiers toxiques, dont de très nombreux transigent par les paradis fiscaux. En Allemagne, un réseau d’évasion fiscale via le Lichtenstein, au service de quelques richissimes privilégiés, a causé des pertes d’environ 4 milliards d’euros en revenus fiscaux. Plus que jamais, il semble urgent d’intervenir contre ces espaces de non-droit que sont les paradis fiscaux.
- Quelles perspectives pour la solidarité avec le Moyen-Orient ?
Rachad Antonius est sociologue et mathématicien. Solidaire de la cause palestinienne, il est membre de l’organisme Parole arabe. À bâbord ! lui a demandé de partager avec nous ses réflexions sur les enjeux de la solidarité avec le peuple palestinien, mais aussi avec celui d’Irak, dans le contexte des « deux occupations ».
- Les réfugiés dans le monde et au Canada
La Convention des Nations Unies relative au statut des réfugiés a été adoptée le 25 juillet 1951. Son article 1 précise d’abord qui est réfugié : « toute personne qui (…), craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays ».
La (…) - Misère du journalisme
Au milieu des années 1990, Alain Accardo faisait paraître en France les résultats d’une enquête approfondie sur le journalisme. Ces travaux font actuellement l’objet d’une réédition dans un même volume intitulé Journalistes précaires, journalisme au quotidien, à paraître chez Agone (Marseille). Ce livre suit plusieurs journalistes chevronnés dans leurs pratiques quotidiennes, à l’intérieur des rédactions comme sur le terrain, pour expliquer la nature de la crise profonde à la fois d’identité, du sens et des valeurs, qui affecte aujourd’hui l’ensemble du journalisme et qui compromet la qualité d’une information plus que jamais nécessaire à la vie démocratique.
L’enquête centre l’observation et l’analyse sur le processus de précarisation croissante qui touche désormais l’emploi dans les entreprises de presse, de plus en plus soumises à la loi du marché, avec des effets le plus souvent désastreux tant au plan de l’activité professionnelle – et donc de la qualité de l’information – qu’au plan de l’existence personnelle des précaires (piges, contrats à durée déterminée, etc.). Comme le soulignent le sociologue Alain Accardo et ses amis journalistes du groupe de recherche, « on perçoit actuellement dans le journalisme les conséquences d’une évolution qui affecte plus largement une grande partie du tertiaire et tout particulièrement le secteur de la production et de la diffusion des biens symboliques, évolution caractérisée par l’émergence et le développement au sein des classes moyennes d’un “prolétariat” de type nouveau, comparable à bien des égards à l’ancien prolétariat industriel, et en même temps très différent parce que les nouveaux manœuvres, ouvriers spécialisés et autres “nouveaux pauvres” de la production symbolique sont porteurs de propriétés (origines sociales, capital culturel, dispositions, etc.) grâce auxquelles ils peuvent faire illusion, aux yeux des autres et à leurs propres yeux, et continuer à tourner indéfiniment en rond dans les contradictions inhérentes à leur position de dominants (très) dominés, à la fois victimes malheureuses, souffre-douleur révoltés et complices consentants de l’exploitation qu’ils subissent. »
Le texte qui suit est tiré de la préface de Journalistes précaires, journalisme au quotidien, écrit en collaboration avec Georges Abou, Gilles Balbastre, Christophe Dabitch et Annick Puerto.
- Prisons et discriminations. Le cas des autochtones.
Sombre rappel : les Autochtones sont surreprésenté·e·s dans les établissements de détention au Canada et au Québec et le problème ne date pas d’hier.
- Un autre plan de développement du Nord du Québec
Récemment, un politicien ratoureux a créé un slogan publicitaire pour détourner l’attention du peuple de ses turpitudes : le Plan Nord.
Le Plan Nord n’existe pas et n’a jamais existé. Ni pour les Premières Nations, ni pour les Québécois. Ce qui existe depuis la flambée internationale des prix des métaux, c’est la ruée vers les gisements miniers du Nord et du moyen Nord du Québec d’un essaim de rapaces qui veulent les exploiter tous azimuts. Le politicien a flairé la bonne affaire et a lancé son Plan Nord. Il s’est promené un peu partout pour annoncer le Plan du futur. Tout le monde a analysé, soupesé, vanté, critiqué et au final avalé la couleuvre. On a fait des colloques. On a fait des éditoriaux. On a fait numéros spéciaux de revue...
- L’intelligence artificielle, cette chimère
Voici un article paru dans la revue Milieu(x) en 2019, reproduit ici avec leur permission.
- « Contact tracing » et capitalisme de surveillance
En suspendant notre conception de la normalité, la pandémie actuelle ouvre la porte à toutes sortes d’opportunités politiques. Certaines sont enthousiasmantes dans une perspective de droits sociaux et de redistribution de la richesse ; hélas, plusieurs opportunités politiques sont aussi franchement inquiétantes. L’accroissement de la surveillance numérique en est une.
- Lettre à Chantal Guy
Bonjour madame Guy,
Vous permettez que je vous vouvoie ? Je sais que vous employez le « tu » dans votre Lettre à la génération pirate, mais quelque chose me retient de faire de même. Déjà que je trouve un peu étrange d’employer le « tu » quand on s’adresse à une génération au complet ; ça me rappelle les profs du primaire qui disent « Les ami.e.s, tu vas maintenant prendre ton cahier de mathématiques ». Pourquoi cet infantilisant « tu » de groupe ? Je ne comprends pas. Mais je m’égare.
- De la cuisine au studio
De la cuisine au studio, Anna Lupien, Montréal, Remue-ménage, 2012.
- Avortement. Un droit encore à défendre
Pour répondre aux difficultés d’accès aux services en santé sexuelle, particulièrement pour l’avortement, le programme les Passeuses mise sur l’éducation pour développer l’autonomie corporelle des femmes. Propos recueillis par Mat Michaud.
- Le mai 68 des Caraïbes
Romain Cruse, Le mai 68 des Caraïbes, Montréal, Mémoire d’encrier, 2018, 400 pages.
- La justice au secours des Autochtones
Les nations autochtones de Colombie, qui sont plus d’une centaine dont plusieurs en situation de quasi-extinction, se tournent de plus en plus vers les tribunaux pour obtenir justice et réparation pour les torts qu’elles ont subis.
- Quel rôle pour le syndicalisme ?
Dès la création des cégeps, les luttes syndicales ont influencé l’organisation du travail et contribué à maintenir la mission originale des collèges. Les syndicats d’enseignant·e·s jouissent d’une reconnaissance assez unique au Québec, qui leur a permis dans le temps d’exercer une influence importante, autant locale que nationale, dégrèvement pour les membres des exécutifs, enveloppe salariale fermée, accès à de multiples informations clés, etc. Pour discuter de l’influence du syndicalisme sur les cégeps et des luttes passées et celles à venir, nous avons joint Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), et Lucie Piché, présidente de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ). Propos recueillis par Yannick Delbecque.
- La science en appui aux mouvements citoyens
Recourir à la science dans les débats politiques peut être difficile. Les membres du Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec aident les groupes citoyens qui ne peuvent pas faire appel aux scientifiques aussi facilement que les entreprises ou que le gouvernement lui-même.
Propos recueillis par Yannick Delbecque.
- Des données pour le bien commun
Les groupes progressistes ont aujourd’hui accès à une incroyable quantité d’information sous la forme des données numériques qu’elles accumulent au fil de leurs activités. Or, il faut souvent des compétences techniques de pointe pour en tirer du savoir utilisable. La fondation Data for Good réunit des hackers indépendants et bénévoles qui partagent leur expertise afin que ces ressources numériques puissent servir l’intérêt général. Propos recueillis par Isabelle Bouchard.
- S’affranchir de Facebook
Facebook a réussi l’exploit de s’imposer comme carrefour de communication indispensable, y compris auprès des groupes qui devraient être ses adversaires naturels. Comment en sommes-nous arrivés là et comment penser un militantisme qui aille au-delà des réseaux sociaux ?
- La consommation responsable
Après la lecture de l’article « Éthique consommée » de François Doyon, paru dans le numéro d’octobre-novembre 2013 d’À bâbord !, nous devions conclure que la consommation « responsable » – biologique, équitable et locale – est un leurre. En effet, elle ne servirait qu’à nous donner bonne conscience, celle-ci ne tenant pas ses promesses. De plus, elle individualiserait les prises de décision face aux dérives du capitalisme alors que cela devrait être une responsabilité de nos institutions et de nos élites dirigeantes. Cependant...
- Journalisme, militantisme et impartialité
De nos jours, dans les codes d’éthique ou de déontologie qui balisent modérément les activités professionnelles liées aux métiers de l’information, il n’est plus tant question d’objectivité journalistique que d’autres valeurs, telles l’exactitude, l’équité, la rigueur, la vérité et l’impartialité, dont on ne manquera pas de préciser ici qu’elle reste encore et toujours synonyme d’objectivité. Ces mêmes qualités déterminent a contrario ce que la journaliste Colette Beauchamp nomme « la tare de la subjectivité » des militantes, laquelle renvoie à de moins nobles vocables – tels idée reçue, parti pris, partialité – et dote ces acteurs du monopole de l’idéologie.
- Une pilule difficile à avaler
Au Canada, 10 % du PIB est consacré aux dépenses totales en santé [5].Institut canadien d’information sur la santé, Tendance des dépenses nationales de santé, 2010., ce qui nous place au 5e rang mondial. Les médicaments comptent pour une bonne partie de ces dépenses. En effet, le coût moyen des médicaments au Canada se hisse au 3e rang parmi les plus élevés au monde, pour des dépenses totales de 28 milliards $ (7,5 G$ au Québec), en hausse de 10 % par année (1985-2008). L’impact du prix des médicaments sur le coût total des soins de santé est remarquable : de 9 % en 1985, il est passé à 16 % en 2008 au Canada et même à 21 % au Québec !
- Transparentes comme une nappe de pétrole...
Le 20 avril dernier, la plateforme d’exploration pétrolière en haute mer Deepwater Horizon, située dans le Golfe du Mexique, explosait et entraînait la mort de 11 travailleurs. Le puits resté en place, à 1,500 mètres de profondeur sous l’eau, a dès lors laissé s’échapper du pétrole brut, les estimations variant entre 50 et 600 mille barils (8-10 millions de litres) par jour, menaçant l’écologie du milieu marin. C’est de loin le plus grand désastre pétrolier en mer, dépassant le triste record du naufrage de l’Exxon Valdez au large de l’Alaska (1989), après 10 jours seulement. Malheureusement, la fuite du puits sous la responsabilité de la British Petroleum n’a été colmatée que le 15 juillet, après avoir laissé échapper environ 5 millions de barils de brut.
- Des comptes et des contes
Les rapports annuels de Barrick Gold racontent-ils les mêmes choses qu’Alain Deneault et son équipe dans Noir Canada ? Alors qu’on parle d’« efficience des marchés », qu’on prétend ainsi que les investisseurs possèdent l’information complète, que savent ceux-ci de ce qu’on raconte hors des informations fournies par l’entreprise ? Et quel effet ce savoir alternatif a-t-il sur leur désir d’acheter les actions de l’entreprise ?
- Justice. Discriminations systémiques
En tant qu’expert en criminologie, on ne peut être sourd face aux réactions et aux prises de position suscitées par la mort de George Floyd en mai 2020. Le problème du racisme aux États-Unis a encore une fois ressurgi avec véhémence, et il n’a pas manqué de se répercuter au nord du 49e parallèle.
- Émanations fugitives
En Gaspésie, la lutte contre l’exploitation pétrolière s’organise. L’occupation du site Galt de la compagnie Junex par des militant·e·s masqué·e·s et soutenu·e·s par le camp de soutien établi sur la route de Murdochville le montre. Ces actions remontent à l’annonce du gouvernement du Québec d’annuler toute exploration pétrolière sur l’Île Anticosti.
- Résistances autochtones
Abénaquis, Cris, Mohawks, Algonquins, Hurons-Wendat, Innus, Atikamekw, Malécites, Naskapis, Micmacs et Inuit. Onze nations sont présentes sur le territoire colonisé qu’on appelle le Québec. Onze nations et autant de langues, de cultures, de traditions et d’histoires. Et pourtant, combien d’entre nous sont capables de les nommer ? Le documentaire Le Peuple invisible de Richard Desjardins et Robert Monderie porte si bien son nom !
Pourtant, le territoire sur lequel nous vivons appartient aux (…) - Un État social unitaire de droit, plurinational et communautaire
Le samedi 7 février 2009, le président bolivien, Evo Morales Ayma, d’origine ayamara, promulguait la nouvelle Constitution politique de l’État, en présence de Rigoberta Menchu (Guatémaltèque et prix Nobel de la paix en 1992), du Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), José Miguel Insulza, des forces armées, de la marine, de la police, de représentants de la nation bolivienne, de ses 36 peuples indigènes d’origine [6] et de plusieurs pays d’Amérique centrale et du Sud. Environ un million de personnes ont participé et assisté à cette cérémonie imprégnée de dignité et de fierté, celles de créer un nouveau pays par cette Constitution.
- Le Canada abandonne les femmes autochtones à leur sort
L’Association des femmes autochtones du Canada estime qu’au cours des vingt dernières années, au moins 500 femmes autochtones à travers le Canada seraient disparues et pourraient avoir été assassinées. En mars 2004, face à l’indifférence et à l’impunité, elle a lancé la campagne Sœurs d’esprit, afin de sensibiliser la population à ce drame, de faire connaître les violences que vivent les femmes autochtones et de rendre justice et honneur aux disparues.
- Wounded Knee : 50 ans de lutte
Le 27 février marquait le 50e anniversaire du début de l’occupation de Wounded Knee, une action menée par l’American Indian Movement (AIM) et des militant·es Oglala-Lakota de la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. L’occupation, qui a duré 71 jours, marque un tournant dans les luttes pour les droits des peuples autochtones aux États-Unis.
- En mémoire de Rémi Savard
Juste avant de prendre le large, Rémi avait été frappé par l’oubli. Pourtant, la plus grande partie de sa vie d’anthropologue avait été vouée à la mémoire. Dans la cave de sa maison près de la rue Beaubien, comme un moine, il compilait les histoires anciennes et les légendes recueillies auprès des Innus de la Côte-Nord et traduites pour la plupart par la poète innue Joséphine Bacon.
- Luttes autochtones
Catherine Tremblay a séjourné du 25 mai au 25 novembre 2015 au Guatemala, dans le cadre d’une mission de Projet accompagnement Québec Guatemala. Elle y a accompagné les communautés autochtones locales dans leur combat pour la reconnaissance de leurs droits.
- Des voix sous les braises
La crise couvait depuis longtemps dans la communauté de Kanesatake. L’explosion de janvier 2004 ne pouvait alors que surprendre les observateurs les plus inattentifs ou tous ceux qui auraient bien voulu reléguer aux oubliettes les problèmes et tensions qui traversent les sociétés des Premières nations.
- La fine frontière entre investigation et complotisme
Quand quitte-t-on le questionnement légitime sur les rouages du pouvoir pour verser dans la recherche disjonctée d’un ordre occulte gouvernant secrètement nos existences ?
- Cultiver les communs : De l’Europe au Québec
Depuis le début de 2022, le collectif Cultiver les communs travaille à la création d’un groupe de travail québécois sur les communs. Il a aussi développé ses liens internationaux auprès de camarades européen·nes à travers le Groupe de travail sur l’écosystème des communs.
- Les Crypto Wars
La cryptographie fait partie de nos activités quotidiennes. Si nous sommes capables de naviguer sur le Web sans être constamment exposés à des virus ou logiciels malveillants, effectuer des transactions bancaires sans crainte de fraude, ou encore échanger des communications privées avec des collègues ou ami·e·s, c’est grâce à l’implantation de systèmes cryptographiques robustes.
- L’ère numérique. Nouvelle révolution scolaire ou industrielle ?
Rarement un objet de connaissance ou un champ du savoir aura-t-il été la cible d’une offensive étatique aussi vaste et soutenue en éducation. Dans le sillage de la Stratégie numérique (2017), du Plan d’action numérique de l’éducation et en enseignement supérieur (2018) et du Cadre de référence de la compétence numérique (2019), le système d’éducation dans son ensemble est convié à développer une « culture numérique » et à former l’individu à une « citoyenneté numérique » autonome et responsable.
- Cannabis. Après la légalisation, on fait quoi ?
Le 17 octobre dernier, après plus de 100 ans de prohibition de l’usage du cannabis, le gouvernement libéral du Canada a légalisé sa consommation et sa possession pour les Canadiens et Canadiennes de 18 ans et plus.
- Le MKSS en Inde
Le 25 novembre dernier, À bâbord ! a rencontré Aruna Roy et Nikhil Dey lors d’un événement organisé par le Centre international de solidarité ouvrière. Tous deux militent depuis 35 ans au sein du Mazdoor Kisan Shakti Sangathan (MKSS), soit le Mouvement pour l’empowerment des travailleurs·euses et paysan·ne·s. Discussion autour de deux luttes porteuses de changements dans le Rajasthan.
- Quand le Net devient filet
Boris Beaude, Les fins d’Internet, Éditions Fyp, 2014, 96 pages.
Astra Taylor, Démocratie.com. Pouvoir, culture et résistance à l’ère des géants de la Silicon Valley, Lux, 2014, 300 pages.
« (Contre-)pouvoirs du numérique », Mouvements, #79, automne 2014, 168 pages.
- Postes Canada à l’ère du 2.0
Postes Canada avance dans sa stratégie de mettre un terme à la livraison du courrier à domicile. Les protestations n’ont pas tardé à venir tant des partis d’opposition que des municipalités et des citoyen·ne·s dès l’annonce de la société en février dernier. Pourtant, en mettant l’accent sur les aspects les plus matériels du problème, ne passe-t-on pas à côté de l’essentiel ?
- Pourquoi et pour qui ?
En 1994, le gouvernement libéral a l’étrange idée de construire un barrage hydroélectrique en amont de la chute Ouiatchouan, à Val-Jalbert au Lac-Saint-Jean. Une forte opposition du milieu fait alors abandonner le projet privé. Le gouvernement Charest remet le projet sur la table en 2010. En février dernier, le gouvernement Marois annule le programme de petites centrales, à l’exclusion de Val-Jalbert.
- Média, médiation, immédiateté
Les journalistes observent tout, y compris leurs propres travers. Dean Starkman, reporter, blogueur et critique des médias pour la Columbia Journalism Review a observé son monde récemment et il a vu que le journaliste est maintenant comme un hamster dans sa roue [7]. Il s’active beaucoup, mais ne va nulle part.