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- Faire place à l’émeute épistémique
Dans l’éditorial de ce numéro, le collectif d’À bâbord ! offre son appui et sa solidarité aux luttes pour la protection du territoire menées à Kahnawà:ke et dans le Nitassinan de Pessamit, entre autres. Mais qu’est-ce donc qu’être solidaire dans cette société coloniale à laquelle nous appartenons ?
- Bande de colons : une mauvaise conscience de classe
Alain Deneault, Bande de colons : une mauvaise conscience de classe, Lux, 2020, 216 pages.
- Décolonisation 101
Le colonialisme est un phénomène qui, s’il plonge ses racines dans une histoire qu’il est impératif de comprendre, est foncièrement contemporain. En effet, les États canadien et québécois sont un héritage direct et vivant des prises de terre et de la capture juridique qui se sont mises en œuvre en Amérique du Nord entre le 17e et le 20e siècle.
- Dissocier indépendance et nationalisme
La question de l’indépendance représente une contradiction irrésolue dans l’histoire de la communauté politique du Québec. Elle est intimement mêlée aux autres formes de domination, dont l’oppression capitaliste. Si elle a, jusqu’ici, fait partie de l’arsenal idéologique des classes dominantes et des élites nationalistes, cela ne veut pas pour autant dire que la gauche peut se permettre de l’escamoter. Peut-être faudrait-il en revenir à dissocier indépendance et nationalisme. Cela ne veut pas dire nier la réalité nationale, mais plutôt penser l’appartenance à une communauté politique concrète comme condition nécessaire de tout projet d’émancipation et d’autonomie politique [1].
- La restitution des terres, clé de la vitalité des systèmes alimentaires autochtones
Les peuples autochtones [2] sont à la tête d’un mouvement pour la souveraineté alimentaire qui repose sur la restauration des systèmes agroalimentaires ancestraux. Bien que nous nous efforcions de restaurer ce que le colonialisme a confisqué de nos tables, il demeure que sans réparation ni restitution de nos territoires, aucune justice n’est possible. La souveraineté alimentaire passe par la restitution des terres.
- Les nouveaux habits de l’impéralisme
Dans l’imaginaire collectif, le colonialisme et l’impérialisme sont des concepts dépassés. Ayant pris fin avec les victoires des mouvements de décolonisation victorieux dans le tiers-monde, l’anti-impérialisme ne serait plus que l’apanage de quelques nostalgiques d’extrême gauche voyant la main d’un Empire imaginaire dans tous les conflits nationaux. Le retour, dans les années 1990, de l’idée de décolonisation des esprits est bien souvent taxé, par les courants néoconservateurs, de démonisation de la culture des populations majoritaires opérant une rupture historique qui menacerait « nos » traditions. Les appels à reconnaître la perpétuation des relations coloniales et impérialistes à l’époque contemporaine font naître de funestes passions au sein de populations blanches qui se sentent blâmées injustement. Le discours décolonial est perçu comme du « racisme antiblanc » moralisateur visant à étouffer les voix des majoritaires.
- Convergence, quelle convergence ?
La convergence entre partis souverainistes, on en parle beaucoup ces jours-ci. Dans le rang des solidaires, le débat est en cours, mais l’idée rencontre de la résistance. On se demande : est-elle possible avec le PQ ?
- Repenser la rupture avec le capitalisme
L’émergence du courant socialisme et indépendance fut intimement liée à l’apogée puis à la crise de l’État providence durant les années 1960 et 1970. Le contexte, caractérisé par le développement des nouvelles classes moyennes et l’affirmation politique du mouvement ouvrier, favorisa la résurgence des mouvements nationaux dans les États du centre (Québec, Catalogne, Écosse, Irlande du Nord). Le projet de joindre l’avènement du socialisme à la réalisation de l’indépendance peut ainsi être pensé comme une radicalisation de l’imaginaire d’émancipation politique du welfare state. Le succès relatif de cette mouvance dans les milieux intellectuels, les syndicats et les groupes communautaires fit cependant long feu lors du passage au néolibéralisme et devant l’échec des socialismes réels.
- Une indépendance timorée
Longtemps ignorée de la majorité du public occidental, à l’exception d’une poignée de militantes et d’intellectuels engagés (dont Noam Chomsky et Eleine Brière), la lutte pour l’indépendance du peuple du Timor oriental a connu une brève flambée d’intérêt en mai 2006, au moment où faisait rage un conflit opposant divers éléments de la police nationale timoraise, les forces armées et des « gangs » de rue. Cette explosion de violence a eu pour conséquences l’intervention militaire de l’Australie (légitimée par l’ONU) ainsi que la démission du premier ministre timorais Mari Alkatiri. Par la suite, la situation au Timor oriental est retombée dans l’oubli, laissant un sentiment de confusion sur le sens à donner à ces événements. Il y a là, pourtant, un enjeu qui dépasse le simple contexte du Timor, amenant à nous interroger sur la portée des indépendances nationales en cette période de mondialisation capitaliste.
- Parler en Amérique. Oralité, colonialisme, territoire
Dalie Giroux, Parler en Amérique. Oralité, colonialisme, territoire, Montréal, Mémoire d’encrier, 2019, 136 pages.
- Socialisme et indépendance : un mot d’ordre toujours actuel ?
Formulée par la revue Parti pris, cette visée stratégique a inspiré l’action de plusieurs regroupements de militant·e·s au cours des années 1960 et 1970. Éclipsée par le Parti québécois (PQ), qui troque le socialisme pour la social-démocratie et l’indépendance pour la souveraineté-association, cette perspective serait-elle en train de retrouver du galon dans la nouvelle gauche apparue au tournant du siècle ?
- Entrevue avec Ellen Gabriel. Décoloniser les mentalités pour le respect des droits des peuples autochtones
Ellen Gabriel (aussi nommée Katsitsakwas) a été porte-parole de la communauté kanien’kehá:ka de Kanesatà:ke lors de ce qui est communément appelé la crise d’Oka de 1990, conflit qui perdure toujours [3]. Elle nous fait part de ses réflexions sur les perturbations, appelant les Québécois·es et Canadien·ne·s à cesser de tolérer la colonisation des territoires autochtones.
Propos recueillis par Amélie Nguyen.
- Journalisme. L’indépendance à la pige ?
De l’aveu de Pierre Sormany, l’un des fondateurs de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) il y a vingt-cinq ans, l’adoption du terme « indépendant » est une usurpation, une substitution qui vise à éviter le terme « pigiste », jugé péjoratif . Les journalistes « indépendant·e·s » se distinguent donc de leurs collègues salarié·e·s par le type de relation contractuelle qui les lient aux entreprises de presse. En tant que pigistes, les journalistes « indépendant·e·s » se (…)
- Indépendance nationale et souveraineté populaire
De défaite en défaite jusqu’à la victoire finale… Tel semble être le leitmotiv lancinant de la nation québécoise. Jamais au pouvoir, toujours en résistance : tous les soulèvements et projets d’indépendance de ce peuple semblent voués à l’échec. Et pourtant, ils ne sont tels qu’en fonction d’une idée précise de la prise du pouvoir ou de l’accession à un État-nation. Par rapport à la création puis à la perpétuation d’un sentiment national et d’une souveraineté populaire, tous ces « échecs » sont autant de jalons à partir desquels nous pouvons encore nous projeter vers un avenir où le « peuple » québécois décidera de son devenir de manière autonome.
- Abitibi. Le coopérativisme au temps de la colonisation
La lecture de la bande dessinée La Petite Russie de Francis Desharnais [4] nous fait découvrir que durant les années 1940, au Québec, ont eu lieu des expériences de colonies coopératives. L’ouvrage aborde plus précisément l’expérience du village de Guyenne.
- Tourisme. Ces colons du 21è siècle
Il n’y a rien de mieux qu’une pandémie mondiale pour mettre en évidence le colonialisme dans notre quotidien.
- Aux origines du FLQ : pour l’indépendance et le socialisme
Au début des années 1960, le Québec est en ébullition. La Révolution tranquille est en marche, mais pour plusieurs, elle est insuffisante. Dans ce contexte, de jeunes radicaux fondent en 1963 le Front de libération du Québec (FLQ), « pour l’indépendance et le socialisme ». Ce moment fondateur, moins connu que les coups d’éclat de la fin de la décennie, permet de comprendre les motivations de l’indépendantisme révolutionnaire au Québec et sa pérennité. Soixante ans plus tard, que reste-t-il du premier FLQ ?
- Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVè siècle à nos jours
Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch, Dominic Thomas, Christelle Taraud (dir.), Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVè siècle à nos jours, Paris, La Découverte, 2018, 544 pages.
- Interdépendance des droits et des luttes
Changer notre monde pour en faire un espace où les personnes peuvent vivre libres, sans crainte de subir les caprices des élites économiques et politiques, apparaît comme une tâche infinie. Les obstacles sur la route menant aux droits et libertés se multiplient. Il suffit d’en abattre quelques-uns pour en voir se dresser d’autres.
- Les formes de la dépendance
Depuis la signature du traité de libre-échange entre le Canada et les États-Unis et, plus encore, avec la création de l’ALÉNA, il est impossible de comprendre le développement économique québécois sans poser la question de sa dépendance à l’économie globalisée. Paradoxalement, l’accent légitime que le mouvement altermondialiste met sur la critique de l’ouverture des marchés tend à détourner notre attention des dynamiques typiquement canadiennes. Et si les stratégies de développement économique comme le Plan Nord ou l’exploitation gazière et pétrolière, en plus de répondre aux impératifs internationaux, se trouvaient impulsées par les choix du gouvernement fédéral ? Réflexion sur la poursuite de la dépendance du Québec envers le Canada en ce qui concerne la définition des priorités en matière de politique économique.
- L’indépendance ? Ça dépend !
Réponse de Normand
On va m’accuser de donner une réponse de Normand. Et pourtant, ce que je pense de l’indépendance en général et de celle du Québec en particulier est précisément cela : ça dépend.
De quoi ? Essentiellement de ce qu’on veut faire avec.
C’est que l’indépendance d’une nation est à mes yeux une valeur politique instrumentale ou seconde et non première ou fondamentale. C’est pourquoi, si elle sert certaines valeurs politiques qui sont pour moi fondamentales, ce qui arrive, (…) - L’indépendance contre la globalisation capitaliste
Le discours de la globalisation capitaliste soutient que les frontières se sont effacées devant l’envergure des échanges internationaux, que l’État nation est en déclin et est devenu impuissant devant les acteurs économiques mondiaux. La régulation de l’économie, la plus légère possible, est la tâche des institutions internationales. Il en découle donc que la lutte pour la souveraineté nationale est complètement décalée et passéiste.
- L’histoire (vraie) de la police au Québec
La police au Québec est importante. On le voit aujourd’hui : la gestion de la crise sociale et sanitaire est fortement policière. Rien de bien surprenant, quand on connaît l’historique de l’institution. Petite chronologie, ici, qui montre que la police a toujours été au service du capital, du colonialisme et des nationalismes canadien et québécois.
- Le Québec et ses minorités
De plusieurs manières, les nationalistes québécois, entendus en un sens large qui inclut les nationalistes qui ne sont pas en faveur de l’indépendance, ont gagné la guerre qui les opposait à la fois à l’Église catholique canadienne-française et à l’État canadien. Le développement continu de l’État québécois et les dispositions législatives établissant la dominance du français dans la vie publique ont considérablement renforcé l’espace politique québécois, au point où la plupart des demandes (…)
- Décoloniser nos relations
En 2004, en territoire mohawk à Kanawake, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et Femmes autochtones du Québec (FAQ) signaient un protocole de solidarité qui inspire toujours les relations entre les deux organisations. Pour mieux comprendre les origines de ce processus et les leçons à en tirer, À bâbord ! a rencontré Michèle Asselin, présidente de la FFQ à cette époque.
- Les innombrables contradictions de la convergence
Québec solidaire n’a pas fini d’entendre parler de son refus d’une convergence avec le Parti québécois lors des prochaines élections. En plus des reproches de dogmatisme, de fermeture et de favoriser la réélection des libéraux, les solidaires doivent aussi jongler avec le scandale entourant la non-divulgation de la feuille de route de OUI Québec sur une démarche commune d’accession à l’indépendance.
- Le souverainisme néolibéral et nationaliste. Les raisons de s’en séparer
Le souverainisme ne va pas bien. La portée du projet se réduit, les discussions sur le monde que la souveraineté pourrait permettre de construire sont remises à plus tard, soumises à l’impératif de gagner d’abord un prochain référendum. La vision du monde, néolibérale, de ses représentant·es officiel·les contribue à approfondir le divorce avec les personnes qui sont portées par une solidarité politique à l’égard des opprimé·es et par un point de vue critique de la mondialisation. L’indépendance peut-elle redevenir un projet progressiste menant à plus de liberté, d’égalité et de justice ? Peut-elle concerner plus spécifiquement les couches populaires et défavorisées ? La possibilité d’une réponse positive à ces questions réside dans la capacité d’invention qu’auront ceux et celles qui prennent leurs distances avec le nationalisme et qui refusent de secondariser les luttes pour l’égalité et la justice sociale.
- L’Universalisme européen. De la colonisation au droit d’ingérence
Immanuel Wallerstein, L’Universalisme européen. De la colonisation au droit d’ingérence, Paris, Demopolis, 2008, 138 p.
- Retour sur le rôle du Canada
Pour comprendre le conflit opposant Israël à ses voisins depuis 60 ans, un retour attentif sur l’histoire de la Palestine et sur l’année 1947 s’impose. Revenir sur la genèse de la solution de partage de la Palestine historique en deux États, puis en un seul, occupant la population autochtone, permet d’appréhender un conflit où, pour faire diversion, il est question de territoires multiples dont les noms changent au gré des batailles, de divers statuts juridiques incompréhensibles, de frontières contestées, de haines fratricides ou de guerres de religions… En réalité, la question palestinienne est d’abord une question coloniale.
- Toponymie autochtone : la racine des cultures
De plus en plus, nous sommes exposé·es à l’art, aux langues et aux cultures des nations autochtones que nous côtoyons. Il suffit toutefois de poser les yeux sur une carte du Québec pour réaliser que nous y sommes exposé·es depuis longtemps à travers la toponymie du territoire.
- Décoloniser le Canada
Arthur Manuel, Décoloniser le Canada, Montréal, Écosociété, 2018, 352 pages.
- L’Écosse debout !
Le référendum sur l’indépendance de l’Écosse a eu lieu le 18 septembre 2014. Le Non l’a remporté avec 55,3 % des voix. Malgré la défaite, l’humeur est loin d’être morose dans le camp des forces vives de la gauche radicale indépendantiste, comme nous le raconte ici la militante Cat Boyd.
- Les Premières nations
Qu’est-ce qu’une nation ?
Groupe d’humains assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unicité et la volonté de vivre en commun. Source : Dictionnaire Le Robert méthodique.
Cette définition du Robert décrit bien la réalité de la province du Québec, car les nations autochtones et la nation québécoise veulent être reconnues comme des sociétés distinctes et désirent développer des relations de partenariat entre elles dans un respect mutuel des différences. Somme toute, c’est ce (…) - Pour la liberté
Je radoterai. Forcément. Après plus de 40 ans passés à répondre à cette question. Évidemment, l’événement n’a pas eu lieu. Ce n’est pas une raison pour tenter continuellement d’en refonder la nécessité ou, pire, pour en contester la pertinence. L’indépendance a été, est et sera un projet à réaliser jusqu’à son avènement, pour des raisons irréductibles aux circonstances immédiates. Il s’agit en effet de la question universelle de la liberté de disposer de soi-même.
Tout le reste n’est que (…) - L’indépendance - Laquelle ? Pour qui ?
La question nationale n’est pas nouvelle : elle traverse d’une certaine manière l’histoire du Québec depuis les origines prenant à l’époque contemporaine la forme d’un projet indépendantiste maintenant revendiqué depuis près de 50 ans et toujours non accompli. Si bien que pour plusieurs, cette question est devenue lassante en raison même de son irrésolution.
En la réactivant, en consacrant un dossier au projet québécois d’indépendance, nous voulions « dérégler » une question (…) - 40 ans après la Révolution tranquille, pourquoi sommes-nous encore plus dépendants que jamais ?
Paul Rose a consacré sa vie à la lutte pour l’émancipation nationale et sociale du peuple québécois. Projeté à l’avant-scène lors des évènements d’Octobre 1970, prisonnier politique incarcéré pendant douze ans, docteur en sociologie et syndicaliste actif, il partage avec nous son analyse de l’évolution de la société québécoise au cours des quarante dernières années. Bilan historique et perspectives d’avenir d’un militant de la gauche politique québécoise.
- Gouvernance néocoloniale et discriminations raciales
La pandémie a mis en lumière les difficultés à combler les postes nécessaires au travail agricole estival sans faire appel aux travailleur·euse·s migrant·e·s. Essentiel·le·s à notre agriculture, ils et elles se retrouvent pourtant dans des conditions d’exploitation sans réelle possibilité de défendre leurs droits.
- L’austérité au temps de l’abondance
L’austérité au temps de l’abondance, Collectif, Montréal, Liberté, 2015, 120 p.
- Le poids de l’héritage
L’accession à l’indépendance de territoires non indépendants est une constante dans l’histoire. Potentiellement porteurs d’effets déstabilisateurs dans le monde, ces développements, en général, ne laissent pas indifférente la communauté des États. D’où l’élaboration, au fil du temps, de textes juridiques pour encadrer ce mouvement d’autonomie. Leurs dispositions sont alors immanquablement évoquées pour tenter de répondre à quelques-uns des nombreux problèmes soulevés à cette occasion. On (…)
- La solidarité internationale est notre plus grand atout
Il y a 40 ans cette année, l’appui solidaire à la lutte de libération palestinienne a été un élément déclencheur de la création du Centre international de solidarité ouvrière (CISO). C’est pourquoi en septembre dernier, huit délégué·e·s d’organisations syndicales ont participé à un stage de solidarité internationale en Palestine. L’objectif du stage était de mieux comprendre la réalité de la population palestinienne, d’appuyer les luttes pour la défense des droits des travailleurs et des droits humains et de bâtir des liens de solidarité à long terme avec le peuple palestinien. Retour sur les causes d’une résistance « du désespoir [5] ».
- L’indépendance des médias et la liberté d’expression
Les médias d’information sont en crise. Tous, peu importe leur taille et leur modèle d’affaires. Mais c’est parfois en temps de crise qu’émergent des manières différentes de concevoir les choses. Et c’est notamment dans cette conjoncture que se révèle toute l’importance des médias indépendants.
- Sortir de la dépendance
Que ce soit les hydrocarbures en milieu marin dans le golfe du Saint-Laurent, les gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, le pétrole de schiste sur l’île d’Anticosti, les réservoirs compacts de la Gaspésie, le déploiement des sables bitumineux par train, par bateau et par oléoduc, le Québec fait face, depuis quelques années, à une invasion sans précédent de « projets fossilisés ». Nul besoin de rappeler que ces derniers n’ont jamais fait l’objet d’une réelle consultation publique digne de ce nom. Par ailleurs, serait-ce qu’il n’y ait qu’un seul projet relevant des énergies fossiles : celui de faire du Québec un État pétrolier à l’image du Canada d’aujourd’hui ? Bien des observateurs le pensent de plus en plus…
- Le Saguenay, une région court-circuitée
L’occupation de l’usine d’Arvida par les travailleurs d’Alcan est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du mouvement ouvrier québécois. Jean-Guy Girard en fait ici la chronique.
- Catalogne. Lutte pour une société nouvelle
La situation politique est devenue explosive en Catalogne. Une délégation de Québec solidaire a pu le constater sur place au cours du mois d’octobre dernier. À l’invitation de la gauche radicale, la Candidatura d’Unitat Popular (CUP), la délégation a pu observer non seulement la répression de Madrid, mais aussi l’auto-organisation du peuple catalan pour la tenue de ce référendum historique.
- Un référendum historique
Le 9 novembre prochain, la Catalogne organisera un référendum sur son indépendance. Vues de l’extérieur et a fortiori pour ceux et celles qui ne se frottent pas à la culture catalane, les marques distinctives de celle-ci paraissent biffées au profit d’une prétendue homogénéité hispanique que Madrid a beau jeu de diffuser. Dans le reste de l’Europe, grands financiers et politiques, toujours friands de statu quo, font circuler un discours de catastrophe imminente et de rejet de l’Union européenne. Au Québec, on connaît ce refrain [6].
- Retour sur Octobre
Figure incontournable du Front de libération du Québec, Paul Rose a à la fois pratiqué, sous toutes ses formes, la résistance politique et affronté la violence du système qu’il dénonçait. Docteur en sociologie, il est conseiller syndical depuis plusieurs années. Dans cette entrevue exclusive, il revient sur Octobre 1970, sur les réflexions qu’il en a tirées et sur son parcours de militant.
- Colombie : notre solidarité
Le Projet accompagnement solidarité Colombie, auquel nous appartenons, est un collectif militant basé à Montréal, issu des mobilisations contre le Sommet des Amériques à Québec en 2001. Il participe depuis 2003 à la création de réseaux de solidarité directe avec des communautés résistant à la pénétration du développement capitaliste sur leurs terres.
Le PASC anime aussi un réseau de solidarité avec les prisonniers et prisonnières politiques colombiens ainsi qu’une campagne intitulée « (…) - Urgence en Palestine : le Canada n’est pas pressé
Les mesures d’Israël pour étendre son contrôle sur les territoires palestiniens occupés prennent une ampleur sans précédent. Elles sont accompagnées d’actions politiques ciblées et coordonnées, au cœur de la diplomatie canadienne, pour les faire légitimer. Il faut réagir ! Pour cette dixième livraison de la À bâbord !, le Collectif de rédaction a demandé à Rachad Antonius, sociologue, mathématicien et militant de longue date de la solidarité internationale, d’écrire ce texte d’opinion, qui traduit bien l’exaspération que nous ressentons face au déni des droits des Palestiniens et Palestiniennes.
- Spiritualité et cosmogonie autochtones
Au cours des six dernières années, mes travaux de recherche se sont centrés sur la question de la réindigénisation. Mon intérêt pour ce sujet n’a pas été soudain ; il a plutôt été le résultat d’un long processus composé de prises de conscience sur des moments qui ont émaillé mon enfance indienne, de confrontations avec la perpétuelle exploitation coloniale et, enfin, d’un féroce engagement dans la résistance.
- « Nous sommes prêts ! »
Le 9 mars dernier, Gabriel Nadeau-Dubois annonçait qu’il faisait le saut en politique au sein de Québec solidaire. Moins de trois mois plus tard, l’ancien leader étudiant était élu co-porte-parole du parti et député de Gouin. Dans son sillage, plus de 6 000 personnes ont manifesté leur enthousiasme en joignant les rangs de la formation de gauche. Au-delà d’un indéniable « effet GND », comment l’arrivée de cette icône du Printemps érable affectera-t-elle les stratégies et le fonctionnement de QS ?
- Peut-on inverser la tendance ?
Depuis la crise économique de 2008, les prétextes se multiplient pour poursuivre les attaques contre les salaires et les législations du travail. Les chocs causés par les crises à répétition ont des effets permanents pour la majorité des populations laborieuses, qui peinent à s’en remettre et voient à long terme leurs conditions de travail et de subsistance se dégrader. Procédant de la même logique, l’austérité financière s’impose comme modèle de gestion des dépenses publiques, venant plomber le filet de protection sociale.
- Le Canada : conquérant ou inféodé ?
Ce dossier sur la politique étrangère canadienne était devenu nécessaire. L’appui canadien à l’agression israélienne contre le Liban et l’implication grandissante du Canada dans la guerre néocoloniale d’Afghanistan apparaissent comme des révélateurs d’une politique étrangère impérialiste qui, si elle n’est pas complètement nouvelle, n’en demeure pas moins inquiétante. Cependant que de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger un retrait immédiat des troupes canadiennes d’Afghanistan, la propagande pro-guerre s’intensifie dans les médias de masse et chez la classe politique, laissant présager le maintien du cap militariste de la politique étrangère canadienne.
- L’histoire coloniale au présent
Au mois de mai 2021, les restes de 200 enfants ont été retrouvés enterrés sur le site du pensionnat de Kamloops en Colombie-Britannique. Le décès de ces enfants n’avait jamais été rapporté à leur famille ; ils et elles sont mort·e·s dans l’anonymat après avoir été arraché·e·s à leurs proches. Les causes de leur mort ne sont toujours pas éclaircies, mais les preuves de maltraitance envers les enfants dans les pensionnats laissent peu de doutes quant à la vie qui était la leur dans ces lieux. (…)
- L’histoire de l’occupation anishnabe dans les Laurentides
Quand les premières populations euro-canadiennes sont arrivées dans les Laurentides, dans les années 1800, beaucoup d’Algonquin·e·s (Anishnabes) étaient présent·e·s dans la région et vivaient sur ces terres. Le territoire algonquin s’étend de Trois-Rivières jusqu’aux portes de la Baie-James.
- Avatar et les véritables DéfenseurEs de la Terre
Le film Avatar, la plus récente réalisation de James Cameron, raconte comment les humains entreprennent de coloniser une planète et de déplacer puis d’exterminer le peuple d’indigènes qui y habitent afin de s’emparer des riches ressources de leur territoire. Cette allégorie nous donne de nombreux sujets de réflexion.
- Le néo-intégrisme et les médias
Le débat biaisé sur les accommodements raisonnables a le mérite de poser deux problèmes majeurs au Québec : le racisme envers les communautés et sa conséquence, soit une résistance qui se présente comme un regain de religiosité, lequel ne peut échapper à l’encadrement intégriste, comme cela arrive dans les pays d’origine de ces communautés.
- Comment rendre l’extrême droite présentable
Les succès considérables de l’extrême droite dans le monde risquent-ils de se reproduire chez nous ? Peu réceptives d’emblée à ce mouvement, les populations québécoise et canadienne sont confrontées à une grande opération de séduction des partis de cette tendance.
- Art et féminisme. Quelques tendances significatives
L’art contemporain est emporté, depuis les années 1990, par une troisième vague du féminisme complexe et polymorphe. Certains modes d’exploration des décennies précédentes demeurent, mais de nouvelles préoccupations s’imposent. J’insiste ici sur certains courants qui s’emparent de la question identitaire, mais l’envisagent de façon innovante.
- L’austérité comme tendance internationale
L’austérité est devenue le principal outil du prêt-à-penser économique. Devant tout problème relié à la dette publique, ou au budget de façon plus générale, il n’existe plus qu’une seule solution : les compressions. Qu’elles donnent ou non des résultats n’a pas vraiment d’importance : « Je coupe, donc je suis », semblent dire les gouvernements dans un nombre élevé de pays.
- Le concert des « ténors souverainistes »
La « débâcle » du Parti québécois aux dernières élections a fourni l’occasion d’un bilan spontané de la part de plusieurs « ténors souverainistes », qui se sont épanchés bien volontairement à la demande des médias sur la question du destin du projet d’indépendance. Leur constat est double.
- Les inégalités : une tendance mondiale
Les inégalités sociales s’accentuent. S’il y a là matière à se scandaliser, il n’y a malheureusement pas matière à être surpris. Des études récentes ont bien documenté le phénomène au Québec et au Canada [7], mais qu’en est-il des autres pays dits « développés » ? Une étude publiée par l’OCDE [8] en décembre dernier s’attarde justement sur cette question et, disons-le, la réponse n’est pas des plus réjouissantes. Les pays membres de l’organisation, malgré trente ans de croissance économique soutenue, ont en effet vu l’écart entre les riches et les pauvres augmenter.
- Relever le défi de l’immigration
Il est difficile aujourd’hui d’évoquer la question nationale en lien avec l’immigration sans avoir en tête les tristes paroles prononcées par Jacques Parizeau le soir du 30 octobre 1995. Les « votes ethniques » et le « nous » lancés dans le discours du premier ministre de l’époque avaient un goût amer pour bien des Québécoises, souverainistes ou pas.
- Fini les cargos sur le fleuve
Pour ce qui est de l’avenir de la voie navigable du Saint-Laurent et de la voie maritime des Grands Lacs, il est impossible de savoir réellement ce qui en est des projets des gouvernements canadien et états-unien. Et selon Marc Hudon, de Nature-Québec, qui s’intéresse au dossier depuis de nombreuses années, des deux côtés de la frontière le processus d’étude et de décision est tout sauf transparent.
Difficile de savoir ce qui se trame. En novembre 2007, sept ministères et organismes (…) - La révolution tranquille de l’agriculture québécoise
La révolution agricole de la deuxième moitié du 20e siècle a reposé sur l’intensification des pratiques, la mécanisation, l’agrandissement des fermes, leur spécialisation et leur concentration. Pour des raisons à la fois sociales, économiques et environnementales, cette logique arrive à son terme.
- La longue marche vers l’autonomie
De toutes parts, les gouvernements provinciaux et fédéral prétendent qu’une relation nouvelle se développe avec les peuples autochtones. Pourtant, malgré l’éloquence de leurs discours, ceux-ci ne se sont jamais engagés de leur propre gré à reconnaître les aspirations des Premières Nations à l’autonomie. Encore aujourd’hui, les gouvernements poursuivent l’entreprise coloniale visant à éteindre le statut d’autochtone.
- La responsabilité de protéger
Quatre mois après le début de l’intervention de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Libye, qui ne devait durer que quelques jours, la chute du régime libyen semble, au moment d’écrire ces lignes, imminente. S’il reste impossible de savoir ce que ces événements apporteront comme avancées ou comme reculs pour le peuple libyen, et encore moins quelles seront leurs répercussions sur l’état des relations internationales et des rapports de force entre les pays membres de l’OTAN et le reste du monde, certains journaux ont déjà désigné un vainqueur : « La guerre de Nicolas Sarkozy » titrait un article du Monde du 23 août. Deux jours plus tard, le même journal rappelait que les principales compagnies pétrolières, et les françaises « au premier rang », seraient les principaux « bénéficiaires collatéraux » de l’appui occidental aux rebelles. La « Responsabilité de protéger » la population de la Libye devant les menaces faites par Mouammar Kadhafi a été invoquée pour justifier l’intervention. Repositionné historiquement et au vu des risques qu’il représente, le principe de la Responsabilité de protéger permettrait-il de reproduire des modes de subordination historiques et constitutifs du droit international ?
- Ça va pas se PASCer comme ça !
Né de la rencontre d’activistes lors des mobilisations continentales contre les accords de libre-échange, le Projet Accompagnement Solidarité Colombie s’est donné comme mission d’articuler une solidarité directe entre le Nord et le Sud, dans l’optique de mettre en pratique les principes
libertaires en faisant vivre les idées anti capitalistes dans des relations durables entre mouvements de résistance, allant ainsi au-delà de la solidarité internationale et de l’aide humanitaire. - La gauche, l’islam, et le racisme
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’état d’urgence planétaire décrété par les États-Unis sous prétexte de « guerre au terrorisme », dans les pays occidentaux, les personnes issues des pays arabo-musulmans sont en butte à toutes les discriminations, tant ethno-raciales que socio-économiques. De plus, les pays arabo-musulmans sont également victimes de l’impérialisme occidental et de l’incurie de leurs propres dirigeants. Au nord comme au sud, des courants politiques « musulmans » prétendent mener des luttes pour contrer ces injustices. Ce constat soulève des défis pour la gauche, qui doit d’une part comprendre les phénomènes politiques se réclamant de l’islam et trouver la meilleure stratégie pour y répondre et, d’autre part, prendre ses responsabilités dans la lutte contre les injustices subies par des nations à majorité musulmane et par les minorités arabo-musulmanes d’Occident. La relation entre la gauche et l’islamisme politique soulève plusieurs questions : comment mener la lutte contre l’islamophobie et le racisme tout en maintenant une vigilance constante à l’égard du fondamentalisme religieux ? L’islamisme peut-il apporter une contribution positive à la lutte anti-impérialiste ? Une action politique inspirée par l’islam peut-elle être également progressiste et compatible avec la gauche ? Les enjeux ne sont pas les mêmes dans les sociétés occidentales où les personnes de confession islamique, minoritaires, sont victimes de racisme et dans les pays arabo-musulmans où la gauche et l’extrême-gauche laïques sont également victimes de l’islamisme politique. Nous avons demandé à deux membres de la rédaction, Benoît Renaud et Mabrouk Rabahi, de lancer le débat.
- Paradis fiscaux. Au-delà des belles intentions
Rarement les élites financières auront été aussi ébranlées que par les scandales qui se sont succédé concernant les paradis fiscaux. Les Offshore Leaks, Swiss Leaks, Lux Leaks et Panama Papers ont agi comme autant de coups de marteau sur un clou qu’on enfonce. Devant des injustices aussi flagrantes et des inégalités sociales qui ne cessent de s’accentuer, les gouvernements ne pouvaient plus rester inactifs. Mais peut-on vraiment se fier à eux pour prendre les importantes mesures qui s’imposent ?
- L’illibéralisme, le nouvel encerclement
Si l’extrême droite est en expansion dans le monde, c’est dans sa version « illibérale » qu’elle menace le plus les pays démocratiques. Bien que très utilisé dans certains cercles, ce terme est peu connu au Québec. Est-ce parce qu’il demeure peu pertinent dans notre contexte politique, ou désigne-t-il une réalité que nous refusons de voir ?
- Précarité post-référendaire au Kurdistan irakien
Le 25 septembre dernier, les Kurdes irakiens étaient appelés à se prononcer par référendum sur leur avenir au sein de l’Irak. Les résultats n’ont laissé aucun doute : l’indépendance a recueilli près de 93% des voix. Depuis, la région a perdu plusieurs acquis et reste plongée dans une grande précarité.
- L’artiste et le militant
L’artiste, c’est Marcelle Ferron, l’une des plus grandes peintres du Québec moderne. Le militant, c’est Michel Chartrand, le camarade exemplaire, compagnon des luttes d’hier, inspirateur de celles d’aujourd’hui. Ces deux personnages hors normes revivent dans toute leur grandeur et leur splendeur dans des ouvrages récemment parus qui les rappellent à notre souvenir ému.
- Une pilule difficile à avaler
Au Canada, 10 % du PIB est consacré aux dépenses totales en santé [9].Institut canadien d’information sur la santé, Tendance des dépenses nationales de santé, 2010., ce qui nous place au 5e rang mondial. Les médicaments comptent pour une bonne partie de ces dépenses. En effet, le coût moyen des médicaments au Canada se hisse au 3e rang parmi les plus élevés au monde, pour des dépenses totales de 28 milliards $ (7,5 G$ au Québec), en hausse de 10 % par année (1985-2008). L’impact du prix des médicaments sur le coût total des soins de santé est remarquable : de 9 % en 1985, il est passé à 16 % en 2008 au Canada et même à 21 % au Québec !
- Cohabitation interculturelle. Une recette imparfaite
Le territoire nord-côtier se définit non seulement par ses vastes paysages, mais aussi par les individus qui y vivent. Par des mobilités croissantes, la Côte-Nord se transforme en un espace pour les rencontres et la cohabitation avec l’Autre, notamment dans les milieux de travail.
- Fusion QS et ON. Une avancée pour la gauche indépendantiste ?
En ratifiant massivement à leurs congrès respectifs l’entente de principe de fusion, Québec solidaire et Option nationale ont profité de la conjoncture pour accroître le rapport de force de la gauche indépendantiste sur l’échiquier politique québécois. Cette fusion a le potentiel de redresser la dynamique qui tire inexorablement le mouvement souverainiste vers le bas depuis le virage à droite du Parti québécois, il y a deux décennies.
- Ventres asservis au capital
Qu’il est difficile de parler de la « production d’enfants », en cette ère et cette région du monde où la parentalité baigne dans un luxe romantique inouï ! C’est pourtant ce à quoi s’attelle l’essayiste italienne Silvia Federici dans Caliban et la sorcière.
- Afin de comprendre le monde dans lequel on vit, il est nécessaire de connaître notre histoire
Gord Hill, Warrior de la nation Kwakwaka’wakw, 2010
- La reine et le saumon
Mani-Utenam, octobre 2012. Nous sommes sur la route 138 qui mène au chantier de La Romaine, le dernier grand projet hydro-électrique québécois qui consiste à harnacher une rivière à saumon du territoire traditionnel innu, le Nitassinan. Un groupe de militant·e·s bloque le passage des camions en direction du chantier d’Hydro-Québec, poursuivant les actions politiques menées à l’encontre de ce projet par les Innu·e·s depuis 2008. Des enfants, des dames âgées, des adolescent·e·s, quelques (…)
- Vagues de libération pour Gaza
Transportant de l’aide médicale et morale pour Gaza, deux bateaux, l’un canadien et l’autre irlandais, ont été arraisonnés le 4 novembre 2011 par les forces israéliennes. Pourquoi ? Parce que n’entre pas qui veut dans la bande de Gaza : celle-ci subit un blocus depuis 2007. La raison ? Pour assurer la sécurité d’Israël, disent les autorités israéliennes. Bien entendu, le blocus de Gaza n’a rien à voir avec la sécurité d’Israël, il n’est qu’une des facettes de l’occupation des territoires palestiniens qui a commencé en 1967. En effet, pendant qu’Israël impose un blocus inhumain à Gaza, la colonisation s’étend sur de nouveaux terrains de la Cisjordanie, ce qui enfreint le droit international.
- Terre en transe
L’année 1968 devait être, selon les paroles de Fidel Castro prononcées le 2 janvier à La Havane, celle du « guérillero héroïque ». Les échos de la mort du Che allaient se répercuter tout au long de cette année dans le monde, à travers un, deux, trois, mille foyers de révolte. Le Québec n’y échappera pas et cet écho sera modulé selon les caractéristiques propres de la société québécoise : on assiste alors non pas à un « complot international » ou à une transposition tardive de ce qui se fait ailleurs, mais à une convergence de mouvements de lutte qui entrent en résonance avec ce qui se passe au niveau mondial (pouvant, à l’occasion, s’en inspirer) et qui ont des racines dans l’histoire québécoise.
- Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision
Brigitte Le Grignou, Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision, Paris, Economica, coll. « Etudes politiques », 2003
Et si la télévision n’aliénait pas ses téléspectateurs de manière aussi univoque que ne le croit la critique classique ? Cette interrogation traverse le livre de Brigitte Le Grignou, professeure de science politique à l’Université Paris-Dauphine largement nourrie des apports de la sociologie de Pierre Bourdieu. Elle y présente une synthèse de ce qu’on appelle (…) - L’industrie du mensonge. Lobbying, communication, publicité et médias
John Stauber et Sheldon Rampton, L’industrie du mensonge. Lobbying, communication, publicité et médias, traduit de l’anglais par Yves Coleman, préfacé et complété par Roger Lenglet, Marseille, Agone, 2004.
Malheureusement trop peu connu du grand public, le travail effectué, tout particulièrement pour le compte des entreprises ou des gouvernements, par les firmes de relations publiques, les lobbyistes, les entreprises de communication, les publicitaires et les think tanks contribuent depuis (…) - Penser le journalisme dans un monde en crise
Il faut prendre au sérieux la prétention des journalistes à se voir comme « chiens de garde de la démocratie » pour saisir l’ampleur des dérives actuelles de l’idéal moderne d’autonomie collective, classiquement entendu comme la capacité de la société de prendre en main son histoire. Appréhender le journalisme en le confrontant à sa doxa permet alors de resituer la crise contemporaine du journalisme dans le miroir de la crise du politique. Cela ne fait bien sûr pas disparaître le problème (…)
- Pourquoi la bosse des affaires pousse désormais dès six ans
Un document absolument capital du renouveau pédagogique en cours dans nos écoles s’intitule Programme de formation de l’école québécoise pour l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire [10]. On y précise les grandes orientations de ce qui se déroulera dans nos écoles, du curriculum qu’on transmettra et de sa justification. Qui a déterminé tout cela ? On nous le répète sans cesse : ces décisions vitales sont supposées avoir été prises après de vastes consultations, de sorte que ce qu’on y trouve est présumé faire l’objet d’un large consensus. Il y a sans doute un peu de vrai là-dedans, puisque des personnes sont bien consultées. Mais il y a aussi autre chose.
- Forum social mondial - Palestine libre !
Le Brésil a eu le courage d’accueillir du 28 novembre au 1er décembre derniers le Forum social mondial – Palestine libre ! Trois mille personnes y ont participé dont une centaine de Palestiniennes de Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est et plusieurs centaines de réfugiéEs ou de descendantEs palestinienNEs. Trente-sept pays y étaient représentés.
- Judiciarisation des relations de travail : un levier pour les syndicats ?
Le modèle traditionnel du syndicalisme a bien changé. Aujourd’hui, une grande part de l’activité syndicale passe par la justice : on parle de convention collective, de griefs, de juste représentation des salarié·es. Cette activité complexe est-elle une avancée ou une complication encombrante ?
- Les chauffeurs californiens d’Uber resteront des travailleurs indépendants
Géolocalisés, autonomisés, réduits aux conditions de travail et de santé et sécurité minimales, les chauffeurs Uber californiens ont accueilli dans une grande déception le résultat du référendum ayant pour effet d’abolir une loi qui obligeait les géants de la gig economy à les reconnaître comme salariés.
- D’un « bon gouvernement » provincialiste à l’autre
L’arrivée à la tête du Parti québécois en 2012 d’un affairiste conservateur et autoritaire doublé d’un souverainiste résolu, Pierre-Karl Péladeau, illustre bien les tensions principales qui divisent cette formation depuis sa fondation : l’indépendance, le social, le pluralisme et la démocratie.
- Légaliser le cannabis, à quelle fin ?
Il y a fort à parier que le Canada légalisera le cannabis très prochainement, le premier ministre Justin Trudeau ayant mandaté, au mois d’octobre 2016, un comité d’expert·e·s pour réfléchir à la rédaction d’un projet de loi. Future manne d’argent pour plusieurs, la légalisation du « pot » a pourtant beaucoup plus à voir avec la santé publique.
- Le rêve d’une libération algérienne
L’Histoire, comme le dieu romain Janus, est un visage à deux faces : une tournée vers l’avenir à construire, l’autre vers le passé, un passé dont nous ne sommes jamais totalement quittes. Et dans les replis de ce passé, une multitude de vaincu·e·s, tombé·e·s dans les combats pour la libération, attend que nous lui donnions une voix. Abane Ramdane, révolutionnaire algérien dont la voix fut étouffée en 1957, est un de ces vaincus dont la trace reste pourtant toujours présente.
- Entretien avec Jooneed Khan
Originaire de Maurice, Jooneed Khan a œuvré pendant trente-cinq ans au quotidien La Presse comme journaliste de politique internationale. Il nous livre ici ses réflexions sur la nature perfide d’un système mondial qui confine de nombreux pays du tiers-monde – à l’instar de Maurice – à l’inégalité et à la dépendance.
- L’Amérique latine dans son bicentenaire
L’année 1810 constitue un moment important dans l’histoire latino-américaine. Pour un grand nombre de pays de la région, il symbolise en effet le bicentenaire de la naissance des États nationaux établis sur ce continent. Il est vrai que l’indépendance proprement dite n’a pas été déclarée durant cette année-là ; 1810 a marqué plutôt le commencement d’un processus qui devait mener, quelques années plus tard, à la souveraineté des colonies espagnoles, à l’exception de Cuba, de Porto-Rico et de la future République Dominicaine. Quant au Brésil, il s’est séparé du Portugal presque sans lutte, suivant une chronologie quelque peu différente, mais au cours de la même période.
- Une démarche originale : L’Assemblée constituante
Au début des années 1970, le terme référendum n’évoquait à peu près rien pour l’écrasante majorité de la population du Québec. Il en est sans doute ainsi, aujourd’hui, pour le projet d’Assemblée constituante proposé notamment par Québec solidaire. Mais, qui sait, dans une dizaine d’années le terme assemblée constituante sera peut-être sur toutes les lèvres ? D’autant plus que l’idée n’est pas nouvelle et pourrait très bien s’imposer comme perspective centrale visant à solutionner la question nationale. Le PQ semble avoir pour sa part définitivement choisi la voie de la gouvernance provinciale.
- Réinventer le social dans le national
Pendant longtemps, les mouvements progressistes québécois se sont battus pour un projet d’émancipation à la fois social et national. Dans les années 1960, c’était la gauche qui mettait de l’avant un projet indépendantiste et socialiste pour briser la structure quasi coloniale qui dominait le Québec, et cela, dans une perspective anticapitaliste et anti-impérialiste. Quant le PQ est apparu dans le décor, il y a eu comme une déconnexion entre les deux dimensions, sociale et nationale. Libéral (…)
- Passer à la Caisse
La Caisse de dépôt et placement du Québec annonçait en février 2009 des pertes de 40 milliards $, mettant au jour l’absurdité et l’illégitimité d’un système économique qui donne à gérer aux amis des patrons l’épargne de millions de personnes. Les apparatchiks et boursicoteurs de la Caisse bénéficient apparemment d’une impunité garantie, une impunité « collective » renforcée par la tendance forte à jeter le blâme sur quelques brebis galeuses « incompétentes » et « irresponsables ». Pourtant, (…)
- Un non-alignement souhaitable !
Pour consolider le fragile acquis politique des indépendances, la Conférence des non alignés du Caire de 1962 esquisse les termes d’une coopération essentielle entre le Nord et le Sud au niveau économique. Cela permettra l’avènement, deux ans plus tard, de la Commission des Nations Unies pour le Commerce et le Développement. L’ordre international s’avère de plus en plus pervers pour ces sociétés périphériques. Certes, à sa faveur se dispersent, dans le prétendu tiers-monde, des itinéraires selon qu’on dispose de certains atouts pour être intégré favorablement dans le marché mondial. Naturellement donc, les préoccupations du mouvement des non alignés se focalisent sur le dialogue Nord-Sud. Ce fut davantage, et cela le demeure d’ailleurs, un monologue du Sud.
- Il est fini le temps des messies
Un regard original sur la situation politique haïtienne à partir de la réflexion d’un observateur de ce pays depuis plus de 20 ans : le politologue André Corten, professeur au Département de science politique de l’UQAM et membre du Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en Amérique latine [11].
- Vérité et réconciliation à l’école. Les défis de la guérison
La découverte de 215 sépultures d’enfants autochtones au pensionnat de Kamloops au printemps dernier a rappelé avec stupeur que le système scolaire avait été le rouage privilégié de l’entreprise coloniale canadienne. Or, aujourd’hui, il est appelé à devenir la clé de voûte de la réconciliation. Immense, mais incontournable défi dont j’ai voulu discuter avec Rachel Cloutier et Mélissa Céré-Morais, enseignantes autochtones.
- Pour un système alimentaire écoféministe
Dans un contexte de remise en question du système alimentaire québécois, l’approche écoféministe offre des perspectives radicales pour repenser notre rapport à la Terre. Or, qu’est-ce que l’écoféminisme et pourquoi est-ce important ?
- Les amazones
L’archétype de la femme noire forte – soit celle qui n’a besoin ni de protection, ni d’affection ni de bienveillance de la part de son entourage et de la société – a fait l’objet de diverses études aux États-Unis. La chanteuse Beyoncé en a même fait un emblème qui est souvent repris comme un compliment, voire un hymne à la force des femmes noires. Or, cet archétype n’est pas anodin.
Rubriques (110)
- Dossier : Lobbyisme. Le pouvoir obscur
- No 014 - avril / mai 2006
- No 020 - été 2007
- Dossier : Gaspésie - Forces vives
- Dossier : Gaspésie - Forces vives
- Dossier : L’indépendance - Laquelle ? Pour qui ?
- No 079 - avril / mai 2019
- No 066 - oct. / nov. 2016
- No 019 - avril / mai 2007
- No 102 - Hiver 2024-2025