Présentation du dossier
Les nouveaux habits de l’impéralisme
Dans l’imaginaire collectif, le colonialisme et l’impérialisme sont des concepts dépassés. Ayant pris fin avec les victoires des mouvements de décolonisation victorieux dans le tiers-monde, l’anti-impérialisme ne serait plus que l’apanage de quelques nostalgiques d’extrême gauche voyant la main d’un Empire imaginaire dans tous les conflits nationaux. Le retour, dans les années 1990, de l’idée de décolonisation des esprits est bien souvent taxé, par les courants néoconservateurs, de démonisation de la culture des populations majoritaires opérant une rupture historique qui menacerait « nos » traditions. Les appels à reconnaître la perpétuation des relations coloniales et impérialistes à l’époque contemporaine font naître de funestes passions au sein de populations blanches qui se sentent blâmées injustement. Le discours décolonial est perçu comme du « racisme antiblanc » moralisateur visant à étouffer les voix des majoritaires.
Dans l’imaginaire collectif, le colonialisme et l’impérialisme sont des concepts dépassés. Ayant pris fin avec les victoires des mouvements de décolonisation victorieux dans le tiers-monde, l’anti-impérialisme ne serait plus que l’apanage de quelques nostalgiques d’extrême gauche voyant la main d’un Empire imaginaire dans tous les conflits nationaux. Le retour, dans les années 1990, de l’idée de décolonisation des esprits est bien souvent taxé, par les courants néoconservateurs, de démonisation de la culture des populations majoritaires opérant une rupture historique qui menacerait « nos » traditions. Les appels à reconnaître la perpétuation des relations coloniales et impérialistes à l’époque contemporaine font naître de funestes passions au sein de populations blanches qui se sentent blâmées injustement. Le discours décolonial est perçu comme du « racisme antiblanc » moralisateur visant à étouffer les voix des majoritaires.
Or, nous ne pouvons échapper collectivement à une remise en question de nos relations avec les territoires non cédés et spoliés dans lesquels nous évoluons à travers le monde. Nous ne pouvons ignorer l’extraction sans fin que nous faisons des ressources des pays sous la domination occidentale. Nous ne pouvons ignorer la violence subie par les peuples dépossédés de leur terre et de leur culture, qu’elle soit physique, symbolique ou économique. Le colonialisme et l’impérialisme se perpétuent à travers le temps et demeurent les piliers les plus solides du capitalisme mondialisé.
Sous de nouveaux habits qui le rendent plus diffus et flexible, au moyen de nouveaux outils, comme les firmes transnationales, un système juridique international complaisant et une adaptation ingénieuse du discours, l’impérialisme poursuit son œuvre dans l’ombre d’une « économie globale ».
Ce dossier vise à mettre en évidence l’actualité des concepts d’impérialisme pour comprendre les relations de domination mondiales contemporaines. Les deux premiers textes contestent explicitement ces représentations et réalités de l’impérialisme dans son historicité et dans sa forme actuelle. Les autres textes démontrent les impacts contemporains de la perpétuation des relations coloniales et impérialistes. De la création des frontières à l’intervention et l’aide humanitaires comme visages de l’impérialisme, les ramifications de ce rapport de pouvoir s’étendent bien au-delà de l’extractivisme vu comme sa forme la plus archaïque. Tout autant dans la marchandisation culturelle que dans l’utilisation de la dette comme outil de domination, les formes de l’impérialisme ont évolué, mais restent infiniment violentes pour tous les peuples.
Dossier coordonné par Valérie Beauchamp, Amélie Nguyen et Ricardo Peñafiel
Avec des contributions de Dominique Caouette, Dalie Giroux, Jean-Pierre Houde, Amélie Nguyen, Maxime Ouellet, Ricardo Peñafiel, Michel Sancho et Éric Toussaint