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Articles (3470)
- Syndicalisme en santé. Une nouvelle plateforme politique
S’engager dans les luttes sociopolitiques pour contribuer à faire changer les choses, c’est ce que propose l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) à ses membres pour combattre le sentiment d’impuissance vis-à-vis du démantèlement du réseau de la santé.
- Impérialisme culturel à l’ère du capitalisme numérique
Lors d’un événement organisé par l’Association canadienne des producteurs médiatiques qui s’est tenu à Ottawa le 31 janvier dernier, la PDG de la CBC/Radio-Canada, Catherine Tait, a critiqué la domination de Netflix au Canada en faisant un parallèle entre la plateforme de diffusion numérique américaine et l’Empire britannique.
- Les sublimes
Un puissant recueil qui rend poétiquement hommage « aux femmes qui ont osé ».
Les sublimes. Hommage aux femmes qui ont osé. Adèle Blais, Nathalie Plaat. adeleblais.com, 2018, 80 P.
- Les 100 ans de l’Organisation internationale du travail (OIT)
L’Organisation internationale du travail (OIT) a toujours joué un rôle important lors des moments clefs de l’histoire du travail, qu’il s’agisse de la Grande Dépression, de la décolonisation, de la création de Solidarność en Pologne, de la victoire sur l’apartheid en Afrique du Sud. Voilà l’occasion de revenir sur le passé d’une institution qui célèbre cette année son centième anniversaire.
- Le Québec dans le monde
Aujourd’hui, selon le Fonds des Nations Unies, plus de 11 % de la population mondiale a plus de 60 ans, et d’ici 2050, cette proportion passera à environ 22 %.
- Organiser la résistance, pratiquer la résilience. Entrevue avec Mélanie Busby du Front commun pour la transition énergétique
Le projet de cette vaste coalition qu’est le Front commun pour la transition énergétique (FCTÉ) est on ne peut plus ambitieux : viser un Québec ZéN (pour zéro émission nette).
Propos recueillis par Pierre Avignon.
- Organisation syndicale. « Bats-toi ou meurs »
Puisque les travailleuses et travailleurs sont de plus en plus isolé·e·s, que le capitalisme sauvage menace les gains syndicaux obtenus par la lutte et que les milieux de travail traditionnels regroupant tous les salarié·e·s au même endroit sont de plus en plus rares, le syndicalisme doit adapter ses tactiques.
- La NUPES devant la présidentialisation du régime français
Les élections législatives françaises, devenues l’objet d’un « troisième tour » visant à faire élire Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre, n’ont pas permis à la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (NUPES) d’obtenir une majorité de sièges à l’Assemblée nationale. Cette alliance historique des trois gauches en France a tout de même permis de combattre la présidentialisation du régime français, et d’envisager une reparlementarisation de ses institutions.
- GNL Saguenay : protection du climat et de la biodiversité doivent être au centre des décisions
Chaque année, les experts nous alarment sur la situation fragile de notre climat et de la disparition des espèces, sommant l’humanité d’effectuer le virage pour renverser la tendance. Ils rappellent que les « changements transformateurs » de nos sociétés, ne peuvent plus attendre à demain. Or, la réponse mondiale est grandement insuffisante et les projets d’énergies polluantes se poursuivent, dont ceux des énergies fossiles.
- Le progrès fragile de la scolarisation primaire dans le monde
Plusieurs organismes internationaux ont entrepris de promouvoir l’éducation universelle : offrir à tous les enfants une scolarisation de base. Le progrès de l’institution scolaire primaire est indéniable, mais depuis une décennie celui-ci stagne et on craint que les avancées faites de longue haleine ne soient vite effacées dès lors qu’une crise économique ou un conflit militaire survient. Pis encore, le progrès de l’école et le progrès des compétences de base ne sont pas analogues : plusieurs vont à l’école, mais n’y apprennent que trop peu.
- La dette comme arme impérialiste
Depuis le 19e siècle, de l’Amérique latine à la Chine en passant par Haïti, la Grèce, la Tunisie, l’Égypte et l’Empire ottoman, la dette publique a été utilisée comme arme de domination et de spoliation
- Les stages rémunérés, c’est CUTE !
D’abord parue en une version courte publiée dans le numéro 73, voici la version plus élaborée de la rencontre avec ces militantes. Nous la publions aujourd’hui puisque les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE) profiteront de la journée des droits des femmes pour appeler à l’action et diffuser les perspectives féministes de cette campagne, intrinsèquement liée à la reconnaissance et la valorisation du travail invisible des femmes.
- Libérer la nature humaine
Noam Chomsky critique depuis cinquante ans le capitalisme d’État en général et la politique étrangère des États-Unis en particulier. Il interprète la rhétorique politique et ses effets concrets sous un angle socialiste libertaire ou anarchiste. En effet, Chomsky adhère à un grand principe : la vie humaine a une valeur en elle-même. Son inspiration, il la puise dans la lutte de Bertrand Russell pour que la société « […] valorise les choses autrement que sous un rapport de domination et que (…)
- Droit à l’assurance-chômage : le combat de tous et toutes
En septembre 2022 paraissait aux éditions Écosociété le livre Trouve-toi une job ! Petite histoire des luttes pour le droit à l’assurance-chômage. À bâbord ! s’est entretenu avec Jérémie Dhavernas, avocat du Mouvement Action-Chômage (MAC) et auteur de l’ouvrage. Propos recueillis par Viviana Melisa Isaza Lescano.
- Reprendre parole. Entrevue avec la maison d’édition Diverses Syllabes
Nouvelle maison d’édition fondée à l’été 2020, Diverses Syllabes a soulevé un grand intérêt dans le milieu littéraire et au-delà. À bâbord ! a rencontré trois des co-fondatrices.
Version intégrale de l’entrevue parue dans le numéro 86 de la revue.
Avec Sayaka Araniva-Yanez, Brintha Koneshachandra et Paola Ouedraogo
Propos recueillis par Alexis Ross
- Une histoire sans mémoire
À la fin de sa vie, le poète Gilbert Langevin aimait lancer à la cantonade la question : « Quelle est la devise du Québec ? », à laquelle il s’empressait de répondre : « Je ne m’en souviens plus ». Langevin témoignait ainsi, à sa manière, de ce que peut avoir de problématique – et parfois de douloureux – le rapport que nous entretenons avec notre passé. Le vacarme entendu cet été autour du Moulin à paroles nous le rappelle encore, de même que ces vives querelles suscitées par les programmes d’enseignement de l’histoire au primaire et au secondaire. Depuis des années en effet, ces programmes sont vertement dénoncés par de nombreux observateurs, qui les jugent profondément déficients. Réunis en une Coalition pour l’enseignement de l’histoire au Québec, ces opposants commencent à se faire entendre. Pour mieux comprendre les nombreux enjeux qui se nouent ici, j’ai interrogé l’un d’eux, Robert Comeau, historien et professeur associé à l’UQAM. M. Comeau dirige en outre le Bulletin d’histoire politique.
- Une culture de l’inculture
Les enseignants et leurs élèves évoluent au sein d’un système éducatif qui préconise, en théorie, un accès à la culture pour tous. Le programme de formation de l’école québécoise du ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) privilégie le rehaussement culturel des disciplines et des matières à enseigner. Comment expliquer que de jeunes Québécois – de milieux défavorisés, entre autres – n’aient encore jamais mis les pieds dans un musée ? Le chemin pour y arriver semble semé d’embûches. Il est temps d’affirmer un réel plaidoyer pour la culture dans l’éducation.
- Étudiant·e·s internationaux. Résonance d’une histoire oubliée
Migrant·e·s transitoires et parfois vaches à lait des universités québécoises, les étudiant·e·s internationaux passent volontiers sous le radar des médias, des chercheurs et des chercheuses malgré leur nombre croissant – entre 30 000 et 40 000 chaque année depuis depuis 2010 – et leur importance grandissante dans l’internationalisation de l’enseignement supérieur.
- La restitution des terres, clé de la vitalité des systèmes alimentaires autochtones
Les peuples autochtones [1] sont à la tête d’un mouvement pour la souveraineté alimentaire qui repose sur la restauration des systèmes agroalimentaires ancestraux. Bien que nous nous efforcions de restaurer ce que le colonialisme a confisqué de nos tables, il demeure que sans réparation ni restitution de nos territoires, aucune justice n’est possible. La souveraineté alimentaire passe par la restitution des terres.
- La riposte des pro-choix du Maryland
Depuis le tournant des années 2000, la National Abortion and Reproductive Rights Action League Pro-Choice (NARAL Pro-Choice) du Maryland s’est lancée dans un combat contre les centres d’aide à la grossesse anti-choix au sein de son État. Ces militantes pro-choix dénoncent le fait que, derrière leur apparence de neutralité, ces centres d’aide à la grossesse tentent plutôt de dissuader les femmes d’opter pour l’avortement.
- Protégeons la terre et les sites naturels sacrés innus
UAPASHKUSS – qui signifie ourson blanc en innu-aimun – est un groupe autochtone basé à Uashat mak Mani-Utenam. Composé de guides spirituel·les et d’aîné·es, le collectif œuvre avec des ressources et savoirs innus à la protection de sites sacrés sur le territoire ancestral, mais aussi à la transmission du patrimoine culturel [2].
- Chomsky et l’université
Les idées de Chomsky sur l’éducation en général et sur l’université en particulier sont moins connues que ses idées politiques, mais elles sont riches et stimulantes. Ce sont en outre des sujets sur lesquels il a passablement écrit. Cette fois encore, sa réflexion s’inscrit globalement dans la tradition libertaire.
- YouTube, l’archivage en folie
À l’image de notre monde déréglementé, YouTube est en même temps un immense refuge du n’importe quoi, une accumulation étourdissante du meilleur et du pire. Et qui laisse perplexes quelques-uns des milliards de visiteurs et visiteuses qui s’y aventurent.
- Négociations du secteur public. Une société à reconstruire, une planète à sauver
C’est avec appréhension que plusieurs salarié·e·s du secteur public envisagent le prochain duel que sera la négociation des conventions collectives. Le gouvernement caquiste demeure foncièrement attaché au même credo néolibéral que son prédécesseur. Face à lui, des organisations syndicales extrêmement prudentes, malmenées par la droite depuis des décennies, se présentent en rangs dispersés.
- La littérature sert-elle à quelque chose ?
Deux ouvrages récents, La littérature est inutile de Gilles Marcotte (2009) et Une idée simple d’Yvon Rivard (2010), semblent écrits en contrepoint, à commencer par les titres qui sont tous les deux péremptoires et provocateurs. L’air de rien, involontairement même, voici deux auteurs aguerris qui ferraillent dans leur champ, la littérature. Sert-elle à quelque chose ?
- Empire. Nouvel habit de l’impérialisme ?
Au tournant du millénaire, Michael Hardt et Antonio Negri avançaient une thèse assez controversée au sujet de l’avènement d’une nouvelle forme « postmoderne » de domination mondialisée qu’ils nomment « Empire ». Pour ces auteurs, la concurrence belliqueuse entre puissances impériales a fait place à un seul système d’exploitation post-étatique de domination mondialisée.
- Gratuité scolaire (2è partie) - Parachever le projet d’équité scolaire et sociale
En faisant adopter le projet de loi no 12 [3], le gouvernement Legault a confirmé qu’il ne tient pas à rendre l’école gratuite, mais à en perpétuer le caractère facturable et, conséquemment, inéquitable. Or, des avenues plus prometteuses et plus structurantes en matière de gratuité scolaire auraient pu être privilégiées.
La première partie de cette chronique est disponible ici.
- Suspension du DG de la TELUQ et démission du président du SPPTU
Le 27 juillet dernier, le directeur général de la TELUQ est relevé de ses fonctions, dans la foulée des enquêtes ouvertes par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la demande d’injonction introduite par la FNEEQ contre la sous-traitance de l’encadrement des étudiant·e·s à un institut privé. Moins d’un mois plus tard, le président du Syndicat des professeures et professeurs de la Télé-université (SPPTU), Denis Robichaud, démissionne devant le désaveu d’une partie de ses membres. Cependant, le SPPTU a signé une convention collective entérinant la création d’un nouveau statut d’emploi, les « professeur·e·s sous contrat », faisant un travail similaire aux personnes tutrices, dans des conditions de travail dégradées. Cette création unilatérale d’un nouveau statut d’emploi n’est pas nécessairement plus légale, par rapport au droit du travail, et représente certainement un geste antisyndical qu’il faudra combattre dans les mois qui viennent.
- La contamination des mots
C’est un euphémisme de dire qu’on entend beaucoup parler de la contamination des eaux – à moins que ce soit un leurre –, mais beaucoup moins de la contamination des mots. Alors que Guy Laliberté, grâce à l’assistance veule et bénévole des médias, tente de fasciner le monde avec la promotion de sa Fondation One Drop (qu’il appelle fallacieusement sa Mission sociale et poétique), la lecture ou la relecture de Don Quichotte s’avère hautement désaltérante. Sûrement pas pour comparer le Chevalier à la Triste Figure à la tête heureuse de Guy Laliberté, mais pour l’y opposer.
- « Où qu’il se situe sur sa trajectoire, le migrant a des droits »
Avant d’être travailleur saisonnier, sans-papiers, demandeur d’asile ou travailleuse domestique, le migrant est une personne. Au-delà des catégories que le droit international s’acharne à définir, un migrant s’inscrit dans une trajectoire qui lui est propre. Professeure à l’UQAM, spécialiste du droit international, des droits économiques et sociaux, des droits des femmes et des institutions des droits de la personne, Lucie Lamarche milite pour une reconnaissance des trajectoires de mobilité des migrant·e·s. Afin qu’ils et elles cessent d’être perçu·e·s tantôt comme une menace potentielle pour les États, tantôt comme des personnes asservies à la fluidité des biens et services, héritage toxique des accords de commerce international. Entrevue.
- Blanches
Autour d’une table ronde sur les femmes et la littérature.
- Les errances du cas Bedford c. Canada
Au Canada, la prostitution n’est pas illégale. Cependant, la plupart des activités qui entourent « son exercice » le sont : vivre des fruits de la prostitution d’autrui ou amener une tierce personne à se prostituer (article ss. 212), posséder, exploiter, occuper ou transporter quelqu’un vers une maison de débauche (articles ss. 210 et 211) ainsi que communiquer dans des lieux publics à des fins de prostitution (article ss. 213). Cet état de fait est actuellement remis en question par différentes personnes et organisations, dont certaines ont décidé de porter leur cause devant les tribunaux. C’est le cas de Terri-Jean Bedford.
- Pour une symbiose entre l’être et la nature
L’idée d’une transition écologique est un concept étranger aux nations autochtones puisque la prise en compte de la nature et de l’écologie y est inhérente et fait donc partie de leur culture. Le territoire, c’est ce qui nous identifie en tant que Nation, dit la représentante jeunesse pour Femmes autochtones du Québec. Il s’agit moins pour nous d’une « transition » que d’une transmission de ces valeurs.
- Chili. Participation des peuples autochtones au renouveau constitutionnel
La constitution chilienne sera bientôt réécrite par une assemblée constituante élue. La question de la place des peuples autochtones et des Afrodescendant·e·s dans cette assemblée, et donc dans la future constitution du pays, est cruciale.
- Victoire de l’opposition, de l’abstention ou de la démocratie ?
La victoire du « non » lors du référendum du 2 décembre 2007 portant sur les réformes constitutionnelles proposées par le président vénézuélien Hugo Chávez constitue le premier succès électoral de l’opposition depuis l’arrivée au pouvoir du mouvement bolivarien en 1998. Pourtant, en chiffres absolus, le camp de l’opposition n’a pratiquement pas connu d’augmentation. Le facteur déterminant de ce référendum est surtout l’abstention de près de trois millions d’électeurs qui, après avoir voté pour Chávez lors des présidentielles de décembre 2006, n’ont pas accouru aux urnes pour soutenir ses réformes constitutionnelles. Plus qu’un désaveu vis-à-vis de Chávez, cette abstention peut être interprétée comme un signe de l’autonomie et de la maturité de l’électorat chaviste refusant de se faire imposer un chantage plébiscitaire au nom de leur appui à un chef ou à un processus révolutionnaire.
- L’inuu-aitun en classe de français
La posture de l’enseignant·e de français langue seconde est susceptible de reconduire des rapports de domination chargés. Quelle place est-il possible d’octroyer à la culture des apprenant·es innu·es dans ce contexte afin d’éviter de reproduire des pratiques hiérarchiques [4] entre la langue maternelle et la langue d’enseignement ?
- L’univers de Chomsky
Pourquoi Noam Chomsky est-il aujourd’hui une figure aussi imposante dans le monde de la linguistique ? Au début des années 1950, il a posé une question très simple qui n’avait jamais été posée auparavant et a découvert que la réponse était fort complexe et tout sauf évidente : Quelle capacité le locuteur d’une langue doit-il posséder pour apprendre à s’exprimer adéquatement sur le plan grammatical dans celle-ci ou dans toute autre langue ?
- Le voyou, le barbare et le philistin
L’affaire Péladeau-Lafrance a suscité bien des gloses dans les médias ces derniers mois. Par-delà les lieux communs et la satire – tentante au demeurant –, cette affaire de gros mots pourrait-elle nous révéler quelque chose sur ce qu’on appelle la culture, aujourd’hui envahie à un tel point par le divertissement et la marchandisation des diverses formes d’expression artistique que la culture de masse d’il y a cinquante ou soixante ans peut paraître comme un âge d’or de la culture ?!
- Une Constitution plurinationale au Chili ?
Les Chiliennes et Chiliens sont aujourd’hui confrontés au legs de Pinochet. La Constitution de 1980 est un véritable caillou dans les souliers vernis de la démocratie chilienne. Le peuple est engagé dans une lutte pour changer leur texte constitutionnel, qui devient un enjeu majeur du débat public.
- « Notre relation à l’autre est indissociable de notre rapport au territoire »
Élue depuis moins d’un an, la jeune députée de Québec solidaire (27 ans) a pris la mesure de sa fonction. « J’arrive à bien marcher avec ces grands souliers, dit-elle. J’ai progressivement découvert le travail de députée au quotidien, en région et à l’Assemblée nationale à Québec. » Mines, environnement, agriculture, services publics, culture, relations avec les Autochtones… nous avons passé en revue avec elle les grands dossiers qui l’occupent à l’occasion de la parution d’un numéro d’À bâbord ! consacré à l’Abitibi-Témiscamingue.
Propos recueillis par Rémi Leroux.
- Perspectives douteuses à la lumière du droit récent
Il s’est passé des choses riches en contradictions, durant les mois de janvier et de février 2013, au sujet de la portée réelle des droits de négociation et de grève des salariéEs des secteurs public et parapublic et à propos de la reconnaissance, par le législateur, d’un éventuel droit de grève étudiant accompagné d’un régime de négociation. Dans l’ordre chronologique, il y a d’abord eu le jugement de l’honorable Claudine Roy, à propos de la requête syndicale portant sur le caractère inconstitutionnel de certaines dispositions de la Loi concernant les conditions de travail dans le secteur public (« loi 43 »). Ensuite, la publication par la clinique Juripop de l’étude de Guillaume Rousseau intitulée « La grève étudiante à la lumière du droit : de l’impasse judiciaire aux solutions politiques ». Enfin, l’analyse de l’Association des juristes progressistes dont le titre est « Grève étudiante : Perspectives juridiques et historiques ».
- Chomsky, le langage et la créativité ordinaire
La créativité et la liberté sont des thèmes centraux dans le travail de Noam Chomsky. Avec Descartes, il pense que les êtres humains sont dotés de libre arbitre. Avec les anarchosyndicalistes, il soutient que les êtres humains se réalisent dans des actions et par du travail créatif, tout spécialement dans du travail utile à autrui.
- Toponymie autochtone : la racine des cultures
De plus en plus, nous sommes exposé·es à l’art, aux langues et aux cultures des nations autochtones que nous côtoyons. Il suffit toutefois de poser les yeux sur une carte du Québec pour réaliser que nous y sommes exposé·es depuis longtemps à travers la toponymie du territoire.
- Racisme. Lire ensemble pour se libérer des oppressions
Le cercle de lecture sur l’histoire de l’esclavage est né à l’hiver 2018 pour renouveler l’enseignement de l’histoire au Cégep Marie-Victorin. Deux ans plus tard, il existe toujours et ses membres veulent partager avec les communautés de Montréal-Nord et de Rivière-des-Prairies tous les bénéfices qu’ils et elles en tirent.
- Cannabis. Après la légalisation, on fait quoi ?
Le 17 octobre dernier, après plus de 100 ans de prohibition de l’usage du cannabis, le gouvernement libéral du Canada a légalisé sa consommation et sa possession pour les Canadiens et Canadiennes de 18 ans et plus.
- « Nous sommes prêts ! »
Le 9 mars dernier, Gabriel Nadeau-Dubois annonçait qu’il faisait le saut en politique au sein de Québec solidaire. Moins de trois mois plus tard, l’ancien leader étudiant était élu co-porte-parole du parti et député de Gouin. Dans son sillage, plus de 6 000 personnes ont manifesté leur enthousiasme en joignant les rangs de la formation de gauche. Au-delà d’un indéniable « effet GND », comment l’arrivée de cette icône du Printemps érable affectera-t-elle les stratégies et le fonctionnement de QS ?
- Le programme biolinguistique
Les paragraphes suivants visent à souligner la contribution exceptionnelle de Noam Chomsky, ce grand intellectuel qui, au siècle dernier, a fait faire un changement de paradigme scientifique à la linguistique et qui ne cesse de faire avancer nos connaissances du langage, cet objet qui fait partie de la biologie humaine et qui sert à exprimer des pensées complexes.
- Festival culturel militaire
Du 31 août au 3 septembre dernier s’est tenu l’événement « Armée de culture : festival culturel militaire de Montréal » au Vieux-Port de Montréal. L’événement était notamment financé par le gouvernement du Canada et par son ministère des Anciens Combattants afin de commémorer le centenaire de la guerre de 1812. Ce festival contribue à établir une dangereuse ambiguïté du discours entre culture et culture militaire.
- Reconnaissance légale du droit de grève étudiant - Pour
Lors du congrès de mars 2011, Québec solidaire a adopté à la majorité deux résolutions ayant notamment pour effet de reconnaître constitutionnellement, ou quasi constitutionnellement, le droit de grève politique, notamment aux étudiants et étudiantes. Cette résolution fait de Québec solidaire le seul parti provincial à reconnaître un tel droit à la population étudiante. Malgré une adhésion de principe au droit de grève, peu de personnes dans la gauche québécoise se sont penchées sur les impacts de l’application de cette revendication. En effet, qu’implique la reconnaissance d’un tel droit ? Qui serait responsable de l’appliquer ? Engagerait-il le mouvement étudiant dans un processus de judiciarisation qui a, dans une certaine mesure, empêtré le mouvement syndical depuis les années 1980 ?
En cette période de mobilisation étudiante, Alexandre Leduc et Jonathan Leblanc, deux anciens militants étudiants qui évoluent maintenant dans le milieu syndical, vous présentent respectivement le pour et le contre de cette proposition.
- Vers la fin des logements à bas prix ?
À Québec, le parc de logements locatifs à prix abordable s’effrite. Les récents indicateurs annoncent qu’une crise du logement pointe à nouveau. La chute des taux d’inoccupation entraîne une augmentation des loyers, accélérant la gentrification déjà présente depuis quelques années dans les quartiers populaires.
- Annie Ernaux. L’écriture, une exploration totale du réel
Il faut toujours se méfier des préconceptions et des préjugés, à commencer par les siens. Ils m’ont retenu longtemps dans ma venue à la lecture de l’oeuvre d’Annie Ernaux qui ne s’est amorcée qu’avec Les années, publié en 2008 et dont le titre signale d’emblée la dimension et la portée historiques. Je l’associais, à tort, à la nébuleuse des écrivaines s’adonnant complaisamment à l’autofiction, au récit de leurs petites histoires personnelles, amoureuses et érotiques, un peu à la manière de leurs équivalents masculins, Miller ou Bukowski par exemple.
- L’exigence éthique
Hermann Broch est considéré comme un écrivain et un intellectuel majeur du XXe siècle. C’est ce que pensent aussi Jacques Pelletier et Yvon Rivard, qui ont fréquenté son œuvre chacun à leur manière : le premier en écrivant des études d’une rare perspicacité sur cet auteur réputé difficile, par passion intellectuelle et pédagogique, mais aussi comme militant infatigable ; le second, professeur aussi, essayiste et romancier, en recevant Hermann Broch comme un ébranlement qui allait modifier en profondeur sa vision et sa pratique de l’écriture, du langage et de son rapport au monde, bref de son rôle d’écrivain et d’intellectuel.
Nous leur avons demandé de nous livrer leur réflexion sur cet écrivain atypique né à Vienne en 1886 et décédé à Yale en 1954, qui se détourna des affaires familiales florissantes pour se consacrer entièrement à la littérature, qui milita contre le nazisme, produisit une œuvre d’essayiste et de romancier d’une telle force qu’on a pu le comparer aux plus grands, notamment à James Joyce (Georges Steiner). En fait, nous leur avons demandé comment ils voyaient la littérature ou la pratique de l’écriture aujourd’hui. Est-il possible aujourd’hui que la littérature soit autre chose que divertissement, voire de belles machines fictionnelles, poétiques théoriques, agrémentées de rectitude morale ou politique ? Comment concilier littérature et action – ou souci du monde ? Comment Broch les a-t-il inspirés ?
- Une approche anthropologique
En français, le mot « culture » possède plusieurs sens, tous issus de sa racine latine : cultus, « action de prendre soin ». Par exemple, les agriculteurs « prennent soin » de la terre et exploitent son potentiel à travers un ensemble d’opérations appelées la culture. Les croyants « prennent soin » de leurs dieux et entretiennent leur relation avec eux par le culte. Les êtres humains « prennent soin » et développent le potentiel de leur corps et de leur esprit par diverses activités (…)
- On peut rêver
La grève étudiante de 2005 passera à l’histoire comme un immense cube rouge dont on a peine à mesurer les dimensions. Une mobilisation d’une largeur sans précédent, avec 250 000 étudiantEs ayant fait au moins un jour de grève, rassemblant des associations aussi disparates que celles de Saint-Laurent et du Vieux-Montréal (les « classiques »), et celles de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et des HEC (du jamais vu). Une grève d’une longueur remarquable, certains cégeps et (…)
- La primauté du politique
Hermann Broch est considéré comme un écrivain et un intellectuel majeur du XXe siècle. C’est ce que pensent aussi Jacques Pelletier et Yvon Rivard, qui ont fréquenté son œuvre chacun à leur manière : le premier en écrivant des études d’une rare perspicacité sur cet auteur réputé difficile, par passion intellectuelle et pédagogique, mais aussi comme militant infatigable ; le second, professeur aussi, essayiste et romancier, en recevant Hermann Broch comme un ébranlement qui allait modifier en profondeur sa vision et sa pratique de l’écriture, du langage et de son rapport au monde, bref de son rôle d’écrivain et d’intellectuel.
Nous leur avons demandé de nous livrer leur réflexion sur cet écrivain atypique né à Vienne en 1886 et décédé à Yale en 1954, qui se détourna des affaires familiales florissantes pour se consacrer entièrement à la littérature, qui milita contre le nazisme, produisit une œuvre d’essayiste et de romancier d’une telle force qu’on a pu le comparer aux plus grands, notamment à James Joyce (Georges Steiner). En fait, nous leur avons demandé comment ils voyaient la littérature ou la pratique de l’écriture aujourd’hui. Est-il possible aujourd’hui que la littérature soit autre chose que divertissement, voire de belles machines fictionnelles, poétiques théoriques, agrémentées de rectitude morale ou politique ? Comment concilier littérature et action – ou souci du monde ? Comment Broch les a-t-il inspirés ?
- Statut de l’artiste et financement de la culture
Le dernier budget des Libéraux a montré une fois de plus quelle était l’attitude de nos gouvernements face à la culture : on s’en enorgueillit, mais on ne la finance plus adéquatement. Depuis des années, et malgré des demandes fermes du milieu culturel, le budget de la culture stagne. Ce qui revient en réalité à une baisse marquée du financement, puisque le milieu doit faire face à une croissance régulière des coûts. Le MAL (Mouvement pour les arts et les lettres) se bat depuis six ans pour améliorer les conditions de vie des artistes. Ses campagnes ont donné leurs fruits, mais leurs résultats demeurent encore insuffisants. Nous avons demandé à Stanley Péan, porte-parole du MAL, de réfléchir avec nous sur le combat pour un meilleur financement de la culture.
- Les origines de l’algèbre
Au Moyen Âge, au fil de son expansion, le monde musulman est entré en contact avec l’ancienne culture grecque et avec la culture indienne. L’accès à des connaissances nouvelles, que ce soit dans les domaines de l’astronomie ou de la médecine, tombait à point dans le contexte où les besoins s’étaient multipliés avec l’expansion rapide du territoire. Le Calife fit créer des « maisons de la sagesse » où on traduisait et étudiait plusieurs écrits grecs et indiens en langue arabe – souvent des manuscrits disséminés dans l’ancien empire d’Alexandre le Grand.
- La disparition de l’intellectuel : nouvel épisode
Chez nous comme ailleurs dans le monde, il est bien connu que la place occupée par l’intellectuel·le dans la société s’est considérablement réduite, devant celle prise par l’expert. Un point de vue ultra spécialisé sur un sujet l’emporte nécessairement sur un autre plus distant et généraliste. Mais au Québec, où l’on s’est toujours méfié des intellectuels, cette mise au ban devient plus évidente ; elle semble d’ailleurs se faire avec la complicité silencieuse de tous, y compris des intellectuels eux-mêmes.
- L’animation socioculturelle au Québec. Quand l’État chérissait l’underground
La contre-culture visait à créer de nouvelles façons d’être au monde, des manières marginales de vivre, s’inscrivant en opposition aux normes autorisées, que ce soit sur les plans artistique, culturel, esthétique, moral ou social. Les adeptes de l’underground prétendaient être des opposants à la culture conformiste et cherchaient des alternatives globales à la société ambiante. Cependant, l’art subversif au Québec a été institutionnalisé dès sa naissance.
- Le droit à l’avortement, une lutte exemplaire
Militante de longue date pour le droit à l’avortement, Louise Desmarais publie en 1998 La lutte pour le droit à l’avortement, histoire d’une bataille inachevée. Elle présente ici les principales caractéristiques et les moments forts, selon elle, de la lutte pour le droit à l’avortement au Québec.
- Revoir l’agriculture. Entrevue avec Carole Poliquin, cinéaste
La documentariste Carole Poliquin, connue pour ses films percutants sur l’économie, nous revient avec le documentaire Humus, l’histoire d’une famille qui se lance dans l’expérience risquée et salutaire de l’agriculture régénératrice. Une aventure qu’elle nous raconte par d’émouvants témoignages et de superbes images. Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- Voir les sciences comme un fruit de la nature
Comment l’épistémologie des sciences a-t-elle évolué à travers le temps ? À bâbord ! s’est entretenu avec Serge Robert, qui nous propose une lecture « naturaliste » du travail scientifique pour éclairer nos discussions sur l’engagement et l’objectivité des scientifiques. Propos recueillis par Élisabeth Doyon.
- L’assurance-chômage au Canada
Depuis 1990, le régime d’assurance-chômage a subi des transformations radicales qui ont eu des conséquences significatives sur la vie de milliers de Canadiennes et Canadiens (multiplication par deux ou par trois des normes d’admissibilité, réduction de la durée des prestations, baisse du taux de prestations de 60 % à 55 %, abolition complète du droit aux prestations dans les cas d’inconduite ou de départ volontaire sans justification, durcissement significatif des mesures punitives, etc.).
- La situation psychopolitique du Québec
Je ne souhaite pas parler ici de la valeur et des limites de la pratique des accommodements raisonnables. Je veux parler de « l’Affaire Hérouxville », en particulier du texte des « Normes de vie » rendu public par la municipalité mauricienne et de la réaction médiatique et politique à ce texte. Dans les suites de l’affaire, il m’a en effet semblé que nul n’a été en mesure de dire quelque chose sur la lettre du texte. Apparemment approuvé par une majorité silencieuse, le texte des « Normes de vie » a été, du côté de l’élite parlante québécoise, ou bien (1) rejeté du revers de la main (ignorance et paranoïa auront alors été attribuées aux rédacteurs), (2) ou bien qualifié de maladroit pour le détourner de son propos (certains y voyant une manifestation démocratique, d’autres y détectant un républicanisme à la québécoise), (3) ou bien, et c’est ce qui en restera, ridiculisé.
- C’était don beau
Comme toutes les commémorations, celle qui est en cours ces jours-ci risque fort de servir une certaine forme d’oubli : de tout ce qu’il y a eu d’exigeant, de conflictuel dans la grève d’il y a dix ans – et qui demeure actuel.
- Un peuple sans territoire n’est pas un peuple
En décembre 2013, une vingtaine de membres de la communauté algonquine de Lac Barrière, en Outaouais, ont bloqué les activités de l’entreprise Produits forestiers Résolu pour protester contre les coupes à blanc sur leur territoire et demander l’application des accords passés. En réponse, le ministère des Ressources naturelles du Québec a accepté la mise en place d’un processus de consultation pour protéger les zones sensibles. Celui-ci requiert la visite par les Algonquin·e·s de Lac Barrière des terrains où des coupes sont projetées par les compagnies forestières et « une identification des zones tampons qui serviront à protéger les sites d’importance culturelle ou écologique ». Entretien avec Michel Thusky, l’un des aînés et porte-parole de la communauté, sur les résistances des Mitchikanibikok Inik pour faire valoir leurs droits et protéger leur territoire.
- Protéger et transmettre l’innu-aimun
Yvette Mollen est née dans la communauté innue d’Ekuanitshit. Elle consacre sa carrière à la sauvegarde et la transmission de la langue innue, l’innu-aimun. À bâbord ! a échangé avec elle à propos des enjeux entourant la protection de cette langue et, par le fait même, de la culture innue. Propos recueillis par Adèle Clapperton-Richard, Isabelle Bouchard et Myriam Boivin-Comtois.
- Créer le territoire
Située à Tête-à-la-Baleine, la résidence d’artistes Glaise Bleue est un organisme de médiation culturelle lié au territoire et à son infini potentiel de création. Nous invitons les artistes et la population à y puiser. La matière première est là, tout est là, en fait, inscrit dans le territoire. Il faut simplement le faire ressortir.
- L’art de la perturbation
Pour les personnes dépourvues de ressources et exclues du pouvoir et des institutions, la perturbation est souvent le seul moyen de se faire entendre.
- L’extractivisme comme stratégie de conquête
L’impérialisme, tout comme le colonialisme, est un système de domination politique, militaire, économique et culturelle, domination qui s’étend sur des peuples et des territoires éloignés. Les puissances qui exercent cette domination obtiennent des avantages économiques, politiques et militaires de cette situation de sujétion. L’empire, avec le temps, a délaissé l’usage des chaînes de l’esclavage, mais a conservé les mêmes structures et façons de dominer.
- Un gouvernement CAQ et puis quoi après ?
Nous lançons un appel large aux personnes, collectifs, comités politiques, associations étudiantes, groupes communautaires et syndicats à se joindre et à appuyer publiquement la lutte actuelle pour la rémunération de tous les stages, à tous les niveaux.
- Culture à vendre
Les artistes produisant de grandes œuvres pensent rarement au marché. Leur travail se fait en fonction de hautes exigences, d’aspirations élevées, il exprime en profondeur – et souvent aussi avec légèreté – leur vision du monde et de la condition humaine. Leurs œuvres s’intègrent à un grand tout qu’on appelle la culture, avec laquelle se forme l’identité des peuples. Ces mêmes artistes seraient sans aucun doute surpris de constater comment leur art est traité dans les accords commerciaux internationaux.
- Le mouvement étudiant. L’heure des bilans
Pour la première fois depuis presque une décennie, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) n’organisera pas de manifestation nationale au cours de l’année scolaire. À l’exception d’un contingent pris en charge par l’organisme Femmes de diverses origines lors de la manifestation annuelle du 8 mars, ce constat est un signe parmi bien d’autres de l’essoufflement de l’aile la plus combative du mouvement étudiant québécois.
- Se réapproprier la culture
Le dressage des hommes par eux-mêmes est consubstantiel à leur espèce, mais la « culture savante » n’en est qu’une figure historique, lentement mise en place entre le XVe et le XVIIIe siècle. Il faut réaliser que la « culture » ne constitue pas une donnée objective et neutre, mais une instance historiquement circonscrite et politiquement déterminée.
- Faire place à l’émeute épistémique
Dans l’éditorial de ce numéro, le collectif d’À bâbord ! offre son appui et sa solidarité aux luttes pour la protection du territoire menées à Kahnawà:ke et dans le Nitassinan de Pessamit, entre autres. Mais qu’est-ce donc qu’être solidaire dans cette société coloniale à laquelle nous appartenons ?
- La couleur du passé : de l’importance de l’histoire des Noir·e·s
Le Mois de l’histoire des Noir·e·s s’est achevé il y a quelques jours, oui, mais il reste toujours important de penser à cette histoire qui fait à chaque instant partie du présent.
- Au théâtre, citoyen-ne-s !
Le metteur en scène et professeur Christian Lapointe, en partenariat avec l’Institut du Nouveau Monde, a lancé Constituons !, un projet titanesque qui offre aux Québécoises et aux Québécois l’exercice de l’écriture de la Constitution du Québec et remet le théâtre au cœur du rassemblement social et politique.
- Reconnaissance légale du droit de grève étudiant - Contre
Lors du congrès de mars 2011, Québec solidaire a adopté à la majorité deux résolutions ayant notamment pour effet de reconnaître constitutionnellement, ou quasi constitutionnellement, le droit de grève politique, notamment aux étudiants et étudiantes. Cette résolution fait de Québec solidaire le seul parti provincial à reconnaître un tel droit à la population étudiante. Malgré une adhésion de principe au droit de grève, peu de personnes dans la gauche québécoise se sont penchées sur les impacts de l’application de cette revendication. En effet, qu’implique la reconnaissance d’un tel droit ? Qui serait responsable de l’appliquer ? Engagerait-il le mouvement étudiant dans un processus de judiciarisation qui a, dans une certaine mesure, empêtré le mouvement syndical depuis les années 1980 ?
En cette période de mobilisation étudiante, Alexandre Leduc et Jonathan Leblanc, deux anciens militants étudiants qui évoluent maintenant dans le milieu syndical, vous présentent respectivement le pour et le contre de cette proposition.
- La tête dans le sable bitumineux
L’exploitation accélérée des sables bitumineux constitue le principal enjeu de la politique énergétique du Canada dans la perspective du protocole de Kyoto. Les sables bitumineux sont la principale source d’émission de gaz à effet de serre (GES) au Canada et la principale raison de leur hausse. Avec tous les projets de développement actuellement en cours et approuvés par le gouvernement, la production de GES canadiens va doubler entre 2000 et 2012. Face à ce constat, on comprend mieux pourquoi le gouvernement conservateur de Harper et la ministre de l’Environnement Rona Ambrose ont annoncé, le 20 octobre dernier, que le Canada repousse à 2050 ses objectifs de réduction de GES.
- Un territoire à protéger
L’île René-Levasseur, située dans la région de Manicouagan, est unique au Québec et dans le monde. Son histoire géologique très riche en fait un lieu d’étude exceptionnelle. Sur les cartes et sur les images satellites, sa forme circulaire très nette, accentuée par l’inondation causée par les barrages d’Hydro-Québec, révèle son origine météoritique il y a 210 millions d’années. Outre sa richesse géologique, la faune et la flore actuelles représentent un important potentiel de recherche et, surtout, de préservation. Mais que restera-t-il de ce patrimoine lorsque les coupes forestières auront dévasté notre forêt boréale ?
- Atmosphères de fin du monde
Parvenues à la maturité littéraire et comptant à leur crédit une œuvre consistante, Catherine Mavrikakis et Ying Chen, évoquent, dans leurs romans récents, la fin d’un monde, le nôtre, qui court à sa perte, victime paradoxale de ses conquêtes et de ses exploits apparents qui masquent une vision du monde profondément mortifère.
- Cher Stephen
Texte lu au Cabaret politique - 2015 : Bye bye Harper, organisé par la coalition Pas de démocratie sans voix.
- L’archivage culturel, une responsabilité collective
Même si elle n’a plus la cote depuis l’ère numérique, la télé est toujours parmi nous et demeure très influente. Depuis 70 ans, elle marque notre imaginaire collectif et notre discours politique. Pourtant, on ne l’archive pas de manière systématique. Ce travail dépend en grande partie de passionné·es et de militant·es. Regard sur deux documentaires qui soulignent cette tâche essentielle, ainsi que l’état inquiétant de l’archivage culturel à l’ère numérique.
- Cohabitation interculturelle. Une recette imparfaite
Le territoire nord-côtier se définit non seulement par ses vastes paysages, mais aussi par les individus qui y vivent. Par des mobilités croissantes, la Côte-Nord se transforme en un espace pour les rencontres et la cohabitation avec l’Autre, notamment dans les milieux de travail.
- Tapis glissant pour Erdoğan
Le 17 décembre dernier, une vague d’arrestations a frappé le milieu politique et des affaires en Turquie. Plus de 50 personnes, dont des individus très en vue – fils de ministres, maire d’un arrondissement d’Istanbul, hauts fonctionnaires, directeur de banque, etc. –, ont été arrêtées pour des motifs de malversations, de corruption et de blanchiment d’argent. Le Parti pour la justice et le développement (AKP) du premier ministre Recep Tayyip Erdoğan a été directement touché par cette opération sans précédent. En pleine année électorale et près d’un an après les manifestations de Gezi, qui ont enflammé les grandes villes turques à l’été 2013, À bâbord ! s’est entretenu avec Jean Marcou, professeur à l’Institut d’études politiques de Grenoble et spécialiste de la Turquie, afin de faire le point sur la situation sociale et politique en Turquie.
- Chomsky : misères et grandeur de l’université
Pendant qu’il s’apprêtait à céder aux margoulins le sous-sol schisteux du Québec pour une poignée de lentilles (ou peu s’en faut) et sans mesurer l’impact écologique de ce don, le gouvernement Charest donnait un autre vigoureux tour de vis à l’entreprise de démantèlement des services publics et de leur privatisation. Cette fois, c’est à l’université qu’il s’est attaqué, et plus particulièrement aux plus fragiles de ses acteurs : les étudiantes et les étudiants. Les mots manquent devant cette ignominie où la lâcheté le dispute à l’injustice.
- De sa pertinence dans un état laïc
Il était temps qu’une revue appartenant à la tradition progressiste québécoise décide d’accueillir une discussion portant sur le thème de la laïcité de l’État. Jusqu’à tout récemment, la gauche a généralement traité un peu trop à la légère tout débat touchant à la religion, assumant d’une manière non critique l’hypothèse d’une sécularisation « inévitable » de la société et le confinement du religieux dans la sphère des idiosyncrasies personnelles. J’aimerais y contribuer en proposant que la décision prise en 2005 d’implanter un programme obligatoire d’éthique et de culture religieuse aux niveaux primaire et secondaire constitue une invention éducative particulièrement pertinente de la part d’un État laïc occidental en ce début de siècle.
- Femmes invisibles - Leurs mots contre la violence
Pour le sociologue Smaïn Laacher du Centre d’étude des mouvements sociaux de l’École des Hautes Études en Sciences sociales (CEMS-EHESS) de Paris, la réalité des violences domestiques faites aux femmes issues de l’immigration est escamotée par les débats polémiques sur l’islam et la laïcité. Dans un livre innovant qui fera date, Smaïn Laacher se penche sur ces « femmes invisibles » qui ont osé exposer publiquement des affaires privées et tues. Le sociologue a finement analysé les courriers que des femmes en souffrance ont adressés à deux associations : Voix de femmes (spécialiste des mariages forcés) et la très médiatique Ni putes ni soumises. On en dégage, dans cet entretien, quelques intuitions que le regard intellectuel et les pouvoirs publics devront méditer avec sérieux.
- Figures de l’identité arabe au Canada
Houda Asal est titulaire d’un doctorat en histoire soutenu en 2011 à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris. Depuis, elle travaille sur le racisme, l’islamophobie et les discriminations. Dans la foulée de son numéro 67 sur le racisme au Québec, À bâbord ! a souhaité approfondir cette réflexion avec elle à l’occasion de la parution de son ouvrage Se dire arabe au Canada aux Presses de l’Université de Montréal.
- Éloge de l’action politique jetable
Prenons l’action politique par son bout le plus naïf, par sa nécessité utopique, et par sa véritable motivation. Parlons de cette forme de l’action politique dont l’objectif est de « changer le monde ». Formule creuse ? Principe d’espérance ? Impossibilité ? Évidence ? Le motus de la transformation politique et générale de la vie des communautés humaines accueille plusieurs significations, et celles-ci répondent à différentes conceptions de l’action qui mène au changement, différentes manières de comprendre l’émancipation et ses moyens.
- La douleur des femmes sans statut
Nous l’appellerons Agnès. Elle décida avec le soutien financier de sa famille au Mali de venir au Québec poursuivre ses études. Étudiante internationale de 30 ans, l’amour vient cogner à sa porte.
- Que faire pour contrer la montée de la droite ?
Françoise David est connue de nous tous. Depuis la marche des femmes de 1995 jusqu’à celle du 12 octobre de l’an 2000, en passant par son rôle à la tête de la FFQ ou au sein de l’organisme Au bas de l’Échelle, elle n’a cessé d’apparaître comme l’une des figures de proue de la gauche féministe et sociale du Québec. Sa décision de fonder D’abord Solidaires et de ne pas opter de participer à la construction de l’UFP en a étonné et fait réfléchir plus d’un-e. Nous l’avons rencontrée. Voici quelques-uns des moments les plus forts de cet échange mutuellement fructueux.
- L’histoire de l’occupation anishnabe dans les Laurentides
Quand les premières populations euro-canadiennes sont arrivées dans les Laurentides, dans les années 1800, beaucoup d’Algonquin·e·s (Anishnabes) étaient présent·e·s dans la région et vivaient sur ces terres. Le territoire algonquin s’étend de Trois-Rivières jusqu’aux portes de la Baie-James.
- Peut-on consentir à la prostitution ?
La question de la prostitution est complexe, car elle implique un ensemble de considérations économiques, sociales, politiques et éthiques. Elle est marquée par des rapports sociaux de pouvoir liés à la classe sociale, à l’appartenance ethnique et, bien entendu, au sexe ; les femmes constituant la très forte majorité des personnes prostituées et les hommes, des clients.
- La citoyenneté en marche
Au Canada, plus de la moitié des revendicateurs du statut de réfugié voient leur demande rejetée. Chaque année, environ 5000 demandeurs d’asile déboutés sont déportés du pays alors que de nombreux autres quittent « volontairement ». Depuis trois ans, les sans-statut algériens ont mis en lumière les limites de notre système démocratique et les événements entourant cette question nous amènent à reconsidérer la valeur et le rôle attribué à la notion de citoyenneté.
- Grande noirceur et quelques lueurs
Au Québec comme ailleurs dans le monde occidental, la crise qui suivit le krach boursier de 1929 donna lieu à la formulation de solutions diversifiées au désordre engendré par la dépression : de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, du corporatisme et du fascisme au socialisme et au communisme, on assista à un foisonnement idéologique dont témoigne la presse québécoise de l’époque.
- Recension de Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, Paris, Perrin, 2009.
À la lecture de Communisme et totalitarisme de Stéphane Courtois, je me suis demandé pourquoi les symboles traditionnels du communisme sont encore si populaires chez certains intellectuels et militants. À en croire cet historien, la figure de Lénine devrait inspirer presque autant de dégoût que celle de Hitler.
- Un regard sociologique sur la révolte des banlieues françaises
Smaïn Laacher est chercheur au Centre d’études des mouvements sociaux de l’École des Hautes Études en Sciences sociales, Paris.
- Détournement majeur
Au-delà des chiffres exorbitants ayant retenu l’attention médiatique sur l’actuelle crise financière qui secoue l’Université du Québec à Montréal, l’enjeu sous-jacent de cette crise est celui d’une transformation de l’orientation de la vocation de l’enseignement au Québec. Dans la foulée des mesures d’austérité envisagées pour résorber cette crise financière, l’exercice gestionnaire auquel se prête la direction de l’UQAM, au moyen d’un plan de redressement imposé par la ministre de l’Éducation, vient compromettre la mission d’enseignement de cette institution.
- Le « savoir se taire »
Au Québec, on n’a jamais autant parlé de l’importance de la critique, de l’économie du savoir et de la liberté de choix des étudiants-investisseurs. Ceux-ci sont appelés à choisir leur cursus avec flair pour augmenter leur marge de manoeuvre lorsque viendra le temps de s’intégrer dans la hiérachie économique. Or, même s’il semble accroître l’autonomie des individus, ce discours sur la « liberté » masque, dans les faits, une considérable réduction de celle-ci sous l’emprise de la pensée stratégique permettant de s’adapter aux injonctions des flux d’information et de capitaux.
Rubriques (279)
- No 053 - février / mars 2014
- Dossier : Côte-Nord - Nitassinan / Territoires enchevêtrés
- No 073 - février / mars 2018
- No 086 - décembre 2020
- Dossier : Partenariats public-privé
- Dossier : Qu’est le Québec devenu ?
- No 027 - déc. 2008 / jan. 2009
- Dossier : Saguenay - Lac-St-Jean. Chroniques d’un royaume
- No 054 - avril / mai 2014
- Mini-dossier : Nommer pour mieux exister