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Articles (2609)
- Justice et éducation
Pressés de dire ce qui les motive à se battre, beaucoup de militantes et de militants répondront : l’injustice ; c’est elle qui nous paraît insupportable, elle qui nous fait bondir et combattre. En voici la forme peut-être la plus élémentaire : deux enfants affamés, une tarte à partager. Le premier la mange tout entière. Le deuxième, qui pleure ou hurle, vient de découvrir l’injustice.
- Pour une justice transformatrice
Pendant la grève étudiante de 2012, il y a eu une vie collective foisonnante à Montréal. Malgré la créativité, les apprentissages, et l’empowerment collectif, plusieurs problèmes existants ont été amplifiés, notamment le sexisme et le machisme. C’est de ce contexte qu’a émergé l’expérience québécoise de justice transformatrice.
- Enraciner la justice sociale dans l’écoféminisme
L’écoféminisme englobe plusieurs luttes pour la justice sociale, car il lie ensemble des enjeux de justice environnementale avec des enjeux d’égalité entre les genres. Les perspectives écoféministes, qu’elles soient locales ou globales, ont comme prémisse l’inséparabilité de la justice sociale avec la justice environnementale. Dans les Amériques, les luttes des femmes paysannes et des femmes autochtones sont emblématiques d’un mouvement et d’une pensée écoféministe active et dynamique.
- Le projet de loi C-10
"Par rapport à la plupart des démocraties occidentales, les peines d’emprisonnement au Canada sont longues et ont augmenté au cours des dernières années" [1]
Le projet de loi C-10
L’adoption du projet de loi C-10 modifie plusieurs lois : Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents ; Loi sur le transfèrement international des délinquants ; Loi sur le casier judiciaire ; Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition ; Loi réglementant certaines drogues et autres substances ; Loi sur l’immunité des États ; Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et, finalement, le Code criminel.
Devant l’ampleur des modifications législatives, il va sans dire que ce n’est pas dans un texte de deux pages qu’il est possible d’analyser tous les principes et valeurs qui sont remis en cause sinon carrément modifiés ou abandonnés.
- Le rôle politique de la mémoire
Depuis 2000, on assiste à des changements majeurs et presque impensables en matière de droits humains dans les pays du Cône sud de l’Amérique latine : abolition des lois protégeant l’impunité dans l’Argentine de Nestor Kirchner ; au Chili, sous la présidence de Michelle Bachelet, création d’une journée nationale des détenus-disparus et première tentative du gouvernement de la Concertación pour faire annuler l’amnistie décrétée par Pinochet ; en Uruguay, émergence d’un mouvement visant à reposer la question du référendum de 1989 ayant mené à la confirmation de l’amnistie des militaires ; mais surtout, partout, la présence marquée et soutenue de mobilisations massives en faveur de la justice, qui ont semblé faire irruption depuis 1998 et depuis l’affaire Pinochet.
- Témoignages. Femmes racisées devant la justice
Sur le concept d’intersectionnalité
Jennie-Laure Sully, chercheuse à l’IRIS et organisatrice communautaire à la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle
En tant que féministe, intervenante, militante et chercheuse, j’ai eu recours au concept d’intersectionnalité pour mieux comprendre certaines situations. Il faut savoir qu’avant même que le mot ne soit répandu, l’essentiel du concept avait été formulé par la Combahee River Collective en 1977 : « Nous pensons que la (…) - Justin Trudeau derrière le masque
Il est beau, gentil et souriant. Il se dit ouvert et progressiste. À l’étranger, on nous l’envie, on dit qu’il en faudrait davantage, des chefs d’État comme lui. Plusieurs sondages ont confirmé sa popularité. Mais gardons notre méfiance : et si Justin Trudeau n’était qu’un leurre ?
- Justice pour toutes !
À Bâbord ! vous invite au lancement de son 74e numéro : Justice pour toutes !
Rendez-vous dès 18h le 19 avril à la librairie féministe L’Euguélionne (1426 rue Beaudry, Montréal). Nous tiendrons une table-ronde formée d’autrices du dossier. Tous les détails ici.
Entrée libre, bienvenue à toutes et à tous !
- La juste part : fétichisme et artifices
Lors du dépôt du dernier budget du Québec, le ministre des Finances, Raymond Bachand, a fortement insisté sur le concept de « juste part ». Le budget comme tel ne contient pas de nouvelles annonces d’augmentation de tarifs, mais il est facile de comprendre que le ministre a tenu ces propos afin de désolidariser la population québécoise d’avec la grève étudiante du printemps.
- Des tarifs pour subventionner une énergie fossile, décrète la CAQ
Depuis plus de 40 ans, les scientifiques sonnent l’alarme sur la crise climatique. Récemment, nous avons appris que la Régie de l’énergie accepte que les clients d’Hydro-Québec compensent la perte financière estimée à 400 millions de dollars à son concurrent, Énergir, pour sa contribution à la réduction des gaz à effet de serre.
- Hub de mobilisation pour la justice climatique
Le paysage militant du Québec peut dorénavant compter sur l’appui et les formations d’un Hub de mobilisation pour la justice climatique. Cet organisme, qui s’adresse aux militant·es, opère virtuellement et rejoint plus de 30 villes et régions à travers le pays. Quelles sont ses visées ?
Propos recueillis par Isabelle Bouchard et Samuel Raymond
- Avocasseries
De nos jours, les avocats triomphent. La justice impose des procédures semblables à d’interminables labyrinthes dont ils sont les guides obligés. Les ententes avec les grandes entreprises se concluent en contrats volumineux au langage obtus qu’eux-mêmes parviennent mal à décrypter. Leur salaire grimpe à la mesure de la confusion des textes qu’ils créent et interprètent à n’en plus finir. Les citoyens, quant à eux, non seulement y perdent leur latin, mais aussi l’accès à une justice qui devrait les protéger.
- Réussite en enseignement supérieur. Quand les solutions sont les véritables problèmes
Le nouveau plan du gouvernement Legault pour les cégeps et les universités a de quoi inquiéter. Il propose un étrange portrait de la situation ainsi que des « solutions » douteuses : marchandisation de l’éducation, surveillance numérique des étudiant·e·s et intrusion dans la liberté pédagogique des enseignant·e·s.
- Environnement. Est-on en train de manquer le bateau ?
Depuis plus d’un siècle, le monde syndical a été à l’avant-scène des avancées sociales. Mais qu’en est-il de la question environnementale ? Pouvons-nous encore espérer une transition harmonieuse vers une société énergétiquement plus sobre tout en conservant un niveau de vie décent et sans trop affecter les emplois et les conditions de travail ?
- Justice climatique : les groupes communautaires au front !
Au printemps 2019, le Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12) a décidé de se pencher sur les liens entre la justice sociale et la crise écologique.
- Reprendre parole. Entrevue avec la maison d’édition Diverses Syllabes
Nouvelle maison d’édition fondée à l’été 2020, Diverses Syllabes a soulevé un grand intérêt dans le milieu littéraire et au-delà. À bâbord ! a rencontré trois des co-fondatrices.
Version intégrale de l’entrevue parue dans le numéro 86 de la revue.
Avec Sayaka Araniva-Yanez, Brintha Koneshachandra et Paola Ouedraogo
Propos recueillis par Alexis Ross
- Abolition des commissions scolaires : changer quatre trente sous pour une piastre ?
Abolir ou transformer les commissions scolaires ? Nuance importante, disait le député Roberge en 2016. Évolution, plutôt que révolution, dit-il depuis qu’il est ministre. À en croire la novlangue caquiste, le Grand Soir de la libération nationale face aux « diktats » bureaucratiques aurait cédé à la magie du changement dans la continuité. Et s’il s’agissait d’une diversion ?
- God Save Justin Trudeau
Suite à l’échec critique cuisant qu’a subi le long métrage sensationnaliste Les États-Désunis du Canada (2012), nous avons formulé le souhait que les coréalisateurs Guylaine Maroist et Éric Ruel délaissent le domaine du documentaire sociopolitique, dans lequel ils ne parvenaient pas à se montrer perspicaces, pour renouer avec celui du reportage environnemental, au sein duquel ils avaient manifesté un appréciable savoir-faire auparavant.
- La justice au secours des Autochtones
Les nations autochtones de Colombie, qui sont plus d’une centaine dont plusieurs en situation de quasi-extinction, se tournent de plus en plus vers les tribunaux pour obtenir justice et réparation pour les torts qu’elles ont subis.
- Qu’est-ce que la justice sociale ?
Nancy Fraser, Qu’est-ce que la justice sociale ?, La Découverte, Paris, 2005.
- Pour une relance féministe, verte et juste
On sait déjà depuis longtemps : les changements climatiques pourraient entrainer la pire crise migratoire de l’histoire de l’humanité. Les femmes du Sud global sont au front de cette lutte.
- Comment tout peut changer : outils à l’usage de la jeunesse mobilisée pour la justice climatique et sociale
Naomi Klein (avec Rebecca Steffof), Comment tout peut changer : outils à l’usage de la jeunesse mobilisée pour la justice climatique et sociale, Lux, 2021, 318 pages. Traduit de l’anglais par Nicolas Calvé.
- Justice. Discriminations systémiques
En tant qu’expert en criminologie, on ne peut être sourd face aux réactions et aux prises de position suscitées par la mort de George Floyd en mai 2020. Le problème du racisme aux États-Unis a encore une fois ressurgi avec véhémence, et il n’a pas manqué de se répercuter au nord du 49e parallèle.
- Entrevue avec Suzy Basile
Suzy Basile est professeure à l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Elle a consacré sa thèse à l’identification du rôle des femmes atikamekw, leur place dans la gouvernance locale, leurs perceptions de l’état du territoire et leurs préoccupations par rapport aux connaissances qui s’y rattachent. Cette recherche a mis en lumière l’importance d’assurer une place aux femmes dans les mécanismes de prise de décision afin que leurs savoirs contribuent au maintien et au renforcement du lien profond entre la nation atikamekw et le territoire.
Propos recueillis par Camille Robert.
- La juste part : Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grille-pains
La juste part : Repenser les inégalités, la richesse et la fabrication des grille-pains, David Robichaud et Patrick Turmel, Coll. Documents, Nouveau Projet, Montréal, 2012, 102 p.
- Le pari de la laïcité ouverte
Dans une société pluriconfessionnelle comme le Québec, autant la justice que la bonne entente sociale dépendent de ce qu’il y ait une séparation entre les institutions publiques et les convictions religieuses des citoyens (j’inclus parmi les convictions religieuses celles d’athées qui sont convaincus de la non-existence de Dieu). La justice en dépend, car des institutions publiques dont le fonctionnement refléterait les valeurs et les croyances religieuses d’un groupe, par exemple de la majorité, seraient forcément amenées à traiter les citoyens n’appartenant pas à ce groupe comme moins égaux. L’égalité entre citoyens étant, dans une société démocratique, une condition sine qua non de la justice des institutions publiques, la séparation des cultes et de l’État est un ingrédient non négociable de la justice sociale.
- Au-delà du piratage
Dans le dernier numéro d’À Babord !, mon article présentait le projet de loi conservateur C-61 qui, dans la tradition états-unienne de répression du partage de fichiers sur Internet, propose d’intensifier la chasse aux « pirates ». J’ai également tenté de montrer que le terme de piratage n’a pas de fondement substantiel dans la réalité, sauf si l’on croit que seule une corporation a le droit de diffuser massivement des contenus culturels. Quelles sont les alternatives non répressives à la situation actuelle ? Comment tirer avantage des progrès technologiques et de leur potentiel démocratique et en faire bénéficier à la fois les artistes et le public ? Cet article présente quelques suggestions.
- Créateurs libres sur le web
Les nouvelles technologies de communication en général, et Internet en particulier, ouvrent la voie à un partage d’informations, de connaissances et de créations d’une portée inégalée dans l’histoire, à un point tel qu’on a parfois l’impression, dans le cas du partage de la musique par exemple, que les grandes industries culturelles sont prises de panique. Ainsi, paradoxalement, alors que la distribution de contenu est plus facile que jamais, les législations sur les droits d’auteur et sur la « propriété intellectuelle » se trouvent renforcées. Heureusement, des alternatives se mettent en place pour contourner ces difficultés : le logiciel libre, l’encyclopédie Wikipédia, etc. L’une de ces vigoureuses initiatives à contre-courant, qui gagne à être connue, est sans contredit le projet Creative Commons.
- Mexique : Une victoire pour la justice et contre la violence d’État
Mai 2018 : le Mexique est secoué par une décision aussi importante qu’inattendue, qui révèle l’ampleur de la violence d’État dans ce pays souvent vu comme contrôlé par les narcos. Après des années de mensonges officiels du gouvernement d’Enrique Peña Nieto visant à convaincre la population que les 43 étudiants de l’École normale d’Ayotzinapa, disparus en 2014, avaient été victimes de leurs propres actes, un tribunal de Tamaulipas accepte d’ouvrir une enquête à la suite de plaintes pour torture de certains de ces narcotrafiquants accusés.
- Qui donc outrage la justice ?
L’automne dernier, Gabriel Nadeau-Dubois obtenait enfin gain de cause en Cour suprême contre le « carré vert » Jean-François Morasse [2]. Le plus haut tribunal du pays venait ainsi clore quatre années de procédures judiciaires ayant débuté au plus fort de la grève étudiante de 2012.
- La justice pour toutes !
Un féminisme dépolitisé a réussi à s’imposer au Québec avec le concours des gouvernements, des médias, de l’industrie du divertissement et parfois même des groupes de femmes.
- La déclaration de Philadelphie
En cette année 2014, il a beaucoup été question du centenaire du début de la Grande Guerre de 1914-1918 et du 70e anniversaire du débarquement de Normandie en 1944. Les membres de la classe dirigeante aiment bien nourrir notre mémoire d’événements belliqueux qui, à leurs yeux, ont marqué l’histoire. Pour ce qui est de ces autres épisodes importants porteurs d’espoir, de paix et de justice sociale, ils préfèrent, dans certains cas, les passer sous silence. Revenons sur une initiative qui s’est déroulée il y a 70 ans à Philadelphie, cette ville dont le nom ne signifie rien de moins qu’« amour fraternel ». Ce sera à l’aide de l’ouvrage indiqué ci-haut que nous effectuerons ce devoir de mémoire.
- La gratuité scolaire, au nom de la justice !
Lorsqu’on me demande mon « avis d’enseignant » sur le débat sur la hausse des frais de scolarité, je réponds que considérant mes origines sociales, je n’aurais jamais pu être en mesure d’avoir un « avis d’enseignant » sans le gel des frais de scolarité. Si j’avais eu à subir la hausse annoncée par le gouvernement, je n’aurais tout simplement jamais pu devenir enseignant.
- La lutte des Six Nations
Le territoire des Six Nations iroquoises de la rivière Grand, habité par 25 000 autochtones et situé près d’Hamilton en Ontario, a longtemps été connu comme le « géant endormi » des réserves au Canada. Toutefois, depuis le 28 février 2006, ce terme ne s’applique plus. Le peuple des Six Nations, mené principalement par des femmes, décidait ce jour-là d’occuper une parcelle de son territoire, Douglas Creek Estates, vendue à un promoteur immobilier sans que les Iroquois n’aient donné leur consentement ou n’aient même été consultés. Aujourd’hui, près d’un an plus tard, la revendication territoriale des Six Nations représente une avancée historique et politique dans l’histoire de la décolonisation de la terre appelée Canada. Le peuple des Six Nations et ses alliés ont agi avec détermination, non seulement au nom de leurs droits territoriaux, mais également au nom de leur droit à l’autonomie et à la souveraineté.
- Agriculture biologique de proximité. Pour passer du rêve à la réalité
L’agriculture biologique de proximité s’est démarquée dans la dernière année par sa résilience et sa cohérence avec des valeurs en résurgence. Elle a le potentiel de transformer notre relation à l’agroalimentaire, dans la mesure où la société et l’État soutiendront son essor.
- Avatar et les véritables DéfenseurEs de la Terre
Le film Avatar, la plus récente réalisation de James Cameron, raconte comment les humains entreprennent de coloniser une planète et de déplacer puis d’exterminer le peuple d’indigènes qui y habitent afin de s’emparer des riches ressources de leur territoire. Cette allégorie nous donne de nombreux sujets de réflexion.
- Trudeau lave-t-il plus vert que Harper ?
Une décennie de politique conservatrice sur le dossier environnemental a considérablement terni l’image du Canada sur la scène internationale. Après le profond travail de sape de Stephen Harper, Justin Trudeau parviendra-t-il à rétablir la crédibilité du Canada, l’un des plus gros pollueurs de la planète ? Dans la perspective de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 21), qui se tenait à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015, le nouveau premier ministre a manifesté des signes d’ouverture. Mais des contradictions dans son programme politique – sa position sur le projet Énergie Est en particulier – ne plaident pas toujours en sa faveur.
- Pour les syndiqués précaires congédiés : quel recours ?
Précarisation des travailleurs et travailleuses, protection contre le congédiement, arbitrage ou tribunal et contenu implicite des conventions collectives. Voici les ingrédients du mélange à gâteau qui sera servi à la Cour suprême sous peu. Les juges laisseront-ils les travailleurs et travailleuses sur leur appétit ?
- La justice détournée contre la démocratie
Les poursuites judiciaires abusives sont sans doute l’un des moyens les plus efficaces mis en œuvre ces dernières années afin de favoriser le pillage généralisé du bien commun en étouffant la démocratie et les débats publics. Le principe est simple : il s’agit de poursuivre, sous des motifs souvent fallacieux, une organisation dérangeante, et ce, pour un montant exagérément élevé. L’organisation victime de ces poursuites se trouve doublement coincée : elle doit consacrer de précieuses (…)
- La justice détournée contre la démocratie
Les poursuites judiciaires abusives sont sans doute l’un des moyens les plus efficaces mis en œuvre ces dernières années afin de favoriser le pillage généralisé du bien commun en étouffant la démocratie et les débats publics. Le principe est simple : il s’agit de poursuivre, sous des motifs souvent fallacieux, une organisation dérangeante, et ce, pour un montant exagérément élevé. L’organisation victime de ces poursuites se trouve doublement coincée : elle doit consacrer de précieuses (…)
- À qui profite le crime ?
À l’ouverture de la présente session parlementaire, le gouvernement de Stephen Harper a présenté une réforme musclée du système de justice. Sous des couverts de loi et d’ordre, les changements proposés pourraient en fait alimenter des super-prisons opérées par des compagnies privées. Si l’idée a de quoi faire sourciller, c’est pourtant la crainte de criminologues, de syndicats et de citoyens inquiets.
- Comment la lutte aux paradis fiscaux a été récupérée
On apprenait récemment la publication d’un court essai intitulé Paradis fiscaux. Comment on a changé le cours de l’histoire, qui raconte les dernières tentatives de réformer la fiscalité internationale. Le titre témoigne de la confiance des privilégiés qui, aux commandes des grands chantiers de réforme, s’assurent que le vent du changement tourne toujours en leur faveur.
- La restitution des terres, clé de la vitalité des systèmes alimentaires autochtones
Les peuples autochtones [3] sont à la tête d’un mouvement pour la souveraineté alimentaire qui repose sur la restauration des systèmes agroalimentaires ancestraux. Bien que nous nous efforcions de restaurer ce que le colonialisme a confisqué de nos tables, il demeure que sans réparation ni restitution de nos territoires, aucune justice n’est possible. La souveraineté alimentaire passe par la restitution des terres.
- Il trolle, tu trolles : Internet et les commentaires
Parfois comiques, souvent violents, certains trolls justifient leurs commentaires percutants sous le couvert de l’humour et de la provocation. « Heille, prends-le pas comme ça, c’est juste une blague. » Vraiment, juste une blague ?
- Lancement et table-ronde
À Bâbord ! vous invite au lancement de son 74e numéro : Justice pour toutes !
Rendez-vous dès 18h le 19 avril à la librairie féministe L’Euguélionne (1426 rue Beaudry, Montréal).
Pour l’occasion, nous tiendrons une table-ronde formée d’autrices du dossier.
Entrée libre, bienvenue à toutes et à tous !
- Des droits, pas juste de la compassion
Note du collectif d’ À bâbord ! : La résolution adoptée à l’été 2015 par Amnistie internationale proposant de décriminaliser la prostitution a fortement fait réagir dans les milieux progressistes. À bâbord ! souhaite revenir sur cet enjeu et offrir quelques pistes de réflexion pour alimenter le débat. La question de la prostitution/du travail du sexe en est une complexe qui ne sera pas résolue de sitôt. « Ces débats, constatait Ève-Marie Lacasse en 2013 dans notre no 51, déchirent les passions, les discours et les visions féministes. Les prises de position s’emballent, les féministes étant bien souvent pressées par le temps, entraînées, sinon contraintes, à prendre position. Dans ce climat, un processus de raidissement de la pensée est à l’œuvre. » Contre ce raidissement, nous vous proposons deux articles qui ont pour but non de clore le débat, mais au contraire de susciter de saines discussions dans vos réseaux. L’article d’Éliane Legault-Roy est disponible ici.
- Repenser la démocratie « par le bas »
C’est entre 2011 et 2012, avec l’avènement du printemps chilien, vaste mouvement social initié par les grèves étudiantes massives, que les observateurs du monde entier prennent la mesure de changements majeurs survenus dans la démocratie stable – considérée parfaite par bien des spécialistes – du Chili. La véritable explosion des mobilisations, mais aussi la montée d’un projet d’assemblée constituante – du jamais-vu dans ce pays – a bouleversé les conceptions traditionnelles faisant du Chili post-dictature une société « apathique », réconciliée avec son passé.
- L’esprit de Philadelphie : la justice sociale face au marché total
L’esprit de Philadelphie : la justice sociale face au marché total Alain Supliot, Seuil, Paris, 2010
- L’équité et l’avenir des services publics
Le gouvernement du Québec et les associations syndicales ont rendez-vous afin de renouveler les conventions collectives de quelque 475 000 salariés de l’État québécois. Les organisations syndicales, regroupées au sein d’un Front commun, demandent des améliorations salariales totalisant 11,25 % sur trois ans. Le gouvernement réplique avec une offre globale de 7 % sur une période de cinq années. Alors que les uns justifient leurs demandes au nom de l’équité et de la capacité d’attirer et de retenir des ressources humaines de qualité, les ténors gouvernementaux font valoir que les salariés de l’État bénéficient d’une rémunération globale qui fait l’envie de plusieurs salariés du secteur privé. Qu’en est-il au juste ?
- Outil d’une meilleure justice sociale
La fiscalité est l’instrument privilégié pour parvenir à une plus grande justice sociale. Tout dépend cependant de la façon dont on l’utilise, car les choix fiscaux des gouvernements ont des effets bien réels sur la vie des gens. Prenons l’exemple suivant : Mme C. va rencontrer la conseillère budgétaire d’une Association coopérative d’économie familiale (ACEF), car elle voudrait que ses prestations de Soutien aux enfants du Québec augmentent puisque son revenu a diminué (elle est au chômage). Impossible : cette allocation est une mesure fiscale dont le montant d’aide est calculé à partir du revenu de l’année précédente, d’où le possible décalage entre les besoins et l’aide consentie. C’est la fiscalité « en action » qui est ainsi vécue au quotidien par les gens.
- Taxes régressives et frais aux usagers
L’impôt progressif sur le revenu est sans doute l’une des meilleures façons que l’on ait trouvé pour répartir équitablement la richesse. Selon son principe, plus on gagne, plus la contribution à l’impôt est proportionnellement élevée. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, les riches de rester riches. Malheureusement, au cours de ces 30 dernières années, l’establishment a résolu, sans débat public, de changer ce régime fiscal pour privilégier les taxes à la consommation et l’augmentation des frais aux usagers, qui ne tiennent pas compte des moyens de payer. La transformation est injuste : désormais, les pauvres et la classe moyenne paieront davantage, et les riches, beaucoup moins.
- Simone Bussières, trajectoire plurielle
Romancière et animatrice de radio, Simone Bussières a été la première femme directrice de l’enseignement primaire au Québec. Fondatrice et directrice d’une maison d’édition, elle est l’autrice d’une méthode d’apprentissage de la lecture qui a activement participé, tout au long de sa vie, au développement de la vie culturelle et éducative. La reconnaissance tarde pourtant à venir : elle est décédée en janvier 2019, à près de 101 ans, dans une relative confidentialité.
- « Contact tracing » et capitalisme de surveillance
En suspendant notre conception de la normalité, la pandémie actuelle ouvre la porte à toutes sortes d’opportunités politiques. Certaines sont enthousiasmantes dans une perspective de droits sociaux et de redistribution de la richesse ; hélas, plusieurs opportunités politiques sont aussi franchement inquiétantes. L’accroissement de la surveillance numérique en est une.
- L’économie des inégalités
L’économie des inégalités, Thomas Piketty, Paris, La Découverte, 2015 (1997), 126 p.
- Antagonisme ou complémentarité ?
La violence entretient un lien paradoxal avec le politique. D’un côté, la fondation de l’État de droit se présente comme un acte de « pacification », mettant un terme à la « guerre de tous contre tous ». D’un autre côté, cette « pacification » n’est possible qu’à partir de l’imposition violente d’un hégémon sur les autres forces en présence. La nature violente de l’État de droit se dévoile à la vue de tous au moment des « états d’exception » ; au moment où, paradoxalement, l’État suspend les garanties constitutionnelles afin de préserver l’intégrité « menacée » de l’ordre constitutionnel. Mais l’état d’exception n’est que le révélateur du rapport inter-constitutif existant entre violence et politique.
- Stratégie canadienne en matière de carbone : des choix discutables
Le budget fédéral du 4 mars 2010 sonne le glas de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l’atmosphère, qui finance les groupes de recherche sur le réchauffement climatique. En revanche, il contient très peu de nouvelles mesures environnementales, si on excepte l’annonce d’investissements d’un milliard de dollars pour la recherche sur le captage et le stockage du carbone (CSC). Un pas dans la bonne direction ? Rien n’est moins sûr...
- Vague d’espoir sur fond de crise
Elles ont failli ne pas avoir lieu ces élections, tenues en décembre 2005 alors qu’elles étaient prévues pour juin 2007. Rappelons qu’elles constituaient, à la suite de la paralysie du pays en juin dernier, la seule porte de sortie devant un parlement discrédité, un président démissionnaire et, surtout, en regard d’une polarisation croissante de la société bolivienne.
- À quand la création d’Éole-Québec ?
Le Canada vient de décider qu’il ne se conformerait pas aux exigences de Kyoto, qui sont pourtant minimales. Le Québec, se glorifiant d’émettre moins de GES que d’autres provinces, prend une direction similaire avec sa nouvelle politique énergétique axée sur les énergies fossiles (exploration gazière dans le Golfe, port méthanier à Cacouna). Les alternatives d’énergie propre sont sciemment négligées en dépit du fait que contrairement aux énergies conventionnelles, qui voient leurs prix (…)
- L’UQAM à la dérive
Le 14 novembre 2006, le conseil d’administration de l’Université du Québec à Montréal faisait béatement le constat de sa propre turpitude : le Complexe des sciences, pourtant construit dans les règles de l’art, avait coûté 40 M$ de plus que les 165 M$ autorisés. Aussitôt se pointait en filigrane la question qu’on n’osait poser : et si l’Îlot Voyageur, qui n’était encore qu’un amas de fondations, comportait les germes d’une même catastrophe ? Le 23 novembre, dans une ambiance mortifère (…)
- Drôle d’odeur dans la cuisine
En vue de produire une nouvelle Politique québécoise d’égalité – appelée sous les gouvernements précédents Politique en matière de condition féminine –, le Conseil du statut de la femme (CSF) a déposé auprès du gouvernement un Avis public intitulé Vers un nouveau contrat pour l’égalité sociale entre les femmes et les hommes. La Commission parlementaire de janvier 2005 est l’aboutissement des consultations entreprises par le CSF et le comité d’expertes nommées par la ministre, Michelle Courchesne, en février 2004 [4].
- Le néolibéralisme à l’assaut de l’université
En février 2004 a commencé à siéger la Commission parlementaire de l’Assemblée nationale sur le financement des universités. C’est là une question d’une grande importance puisque ce qui est en jeu, c’est tout à la fois l’accessibilité aux études universitaires et l’autonomie de l’université. On peut espérer que le gouvernement Charest n’osera pas, pour le moment du moins, hausser les frais de scolarité. Mais il y a fort à parier qu’il va chercher à promouvoir les diverses formes de partenariat avec le privé qu’il voit d’un bon œil pour solutionner le problème du sous-financement chronique des universités.
- Judiciarisation des relations de travail : un levier pour les syndicats ?
Le modèle traditionnel du syndicalisme a bien changé. Aujourd’hui, une grande part de l’activité syndicale passe par la justice : on parle de convention collective, de griefs, de juste représentation des salarié·es. Cette activité complexe est-elle une avancée ou une complication encombrante ?
- Changements climatiques. Danser au-dessus d’un volcan
La semaine dernière, j’ai marché jusqu’à une petite boutique de vêtements de mon quartier où j’ai acheté deux chandails dont j’avais vraiment besoin. La vendeuse m’a dit qu’ils étaient faits de fibres en provenance de bouteilles de plastique recyclées et de coton biologique (mais ils ont été fabriqués en Chine, rien n’est parfait). Elle a glissé les vêtements dans mon sac à dos, non pas dans un gros sac de plastique, et m’a envoyé la facture par courriel, « parce que c’est mieux pour l’environnement ».
- Communautaire et féminisme : espace d’égalité pour un monde juste
Les garderies populaires devenues des CPE, des maisons de la famille devenues des organismes communautaires, des groupes d’entraide devenus des centres d’éducation populaire. Des idées ayant émergé de groupes de femmes soucieuses de répondre aux besoins des familles, du quartier, du village, de la région, du Québec tout entier. C’est aussi ça, le mouvement communautaire québécois qui s’est bâti depuis les années 1960.
- La grande phobie de la violence
Choisir les actions non violentes, qui vont des grandes manifestations à la désobéissance civile, ou préférer l’action directe, qui ne craint pas toujours d’utiliser la violence pour se faire entendre. La première est jugée acceptable par l’opinion publique, alors que la seconde est sévèrement condamnée. Et si les choses n’étaient pas aussi simples ?
- Sommaire du no 74
À Bâbord ! vous invite au lancement de son 74e numéro : Justice pour toutes !
Rendez-vous dès 18h le 19 avril à la librairie féministe L’Euguélionne (1426 rue Beaudry, Montréal). Nous tiendrons une table-ronde formée d’autrices du dossier. Tous les détails ici.
Entrée libre, bienvenue à toutes et à tous !
- La retraite : un enjeu crucial de justice sociale
Entre 2023 et 2029, l’âge officiel de la retraite au Canada passera graduellement de 65 à 67 ans. Annoncée en 2012 par le gouvernement fédéral, cette décision fera surtout du mal à des personnes qui n’ont que bien peu de fonds de retraite et n’ont rien d’autre que les régimes gouvernementaux. Elle s’en prend à des personnes qui, souvent, ont exercé des métiers difficiles ou ingrats. Elle n’est pourtant qu’un nouvel épisode du véritable assaut contre les régimes de retraite lancé depuis plusieurs années par ceux que le père de l’économie politique, Adam Smith, appelait déjà les Maîtres.
- Justice sociale et politiques de la santé
« L’injustice sociale tue à grande échelle », déclare le rapport final de la Commission sur les déterminants sociaux de santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et pour cause : être pauvre, au Québec, peut coûter jusqu’à cinq ans d’espérance de vie en santé selon une étude de l’Institut national de santé publique du Québec. L’abondante littérature sur le sujet est en effet univoque : la situation socioéconomique est aussi importante, sinon plus, pour l’état de santé que les saines habitudes de vie et l’accès aux soins de santé.
- Une loi anti-slapp avec des dents
En juin 2009, l’Assemblée nationale du Québec a adopté le projet de loi 9 qui modifie le Code de procédure civile afin de donner aux juges le pouvoir de réprimer et de punir les instigateurs de poursuites- bâillons Résultat d’une lutte exemplaire, ces dispositions ne demandent qu’à être appliquées vigoureusement.
Amorcée en 2005 par l’Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique (AQLPA), la campagne « Citoyens taisez-vous » a réussi à attirer l’attention du public et à (…) - Une loi contre les SLAPP
En juin dernier, le gouvernement libéral québécois déposait un projet de loi audacieux, visant à « prévenir l’utilisation abusive des tribunaux et favoriser le respect de la liberté d’expression et la participation des citoyens aux débats publics ». Et surprise ! Ça pourrait fonctionner.
- Pleins feux sur la violence obstétricale
Alors que l’enfantement devrait être un moment grandiose où la femme accède à toute sa puissance intérieure et à un amour plus grand que nature pour son bébé, il est loin d’être toujours idyllique. Dans trop de cas, la mise au monde d’un enfant est synonyme de manque de respect, d’interventions sans consentement, de peur, d’incompréhension, de vulnérabilité et de violence.
- Cégeps - 50 ans d’existence
Le rapport Parent, qui a été publié en cinq volumes entre 1963 et 1966, est le fruit de la commission Parent, laquelle avait été mise en place en 1961. Son travail est unanimement reconnu comme un moment capital de la Révolution tranquille, un moment qui signe l’entrée dans la modernité de notre système d’éducation.
- L’austérité n’est pas une fatalité !
Les efforts pour revenir à l’équilibre budgétaire du gouvernement Couillard sont presque essentiellement concentrés sur les dépenses publiques du gouvernement. À l’heure où nos programmes sociaux et nos services publics sont plus que jamais attaqués, il est pressant de mener une lutte pour la redistribution de la richesse. C’est ce que les mouvements sociaux font avec plus d’intensité depuis les derniers mois.
- 1937 : l’Histoire trébuche
En janvier 1937, Trotsky débarque à Tampico, au Mexique, après des années d’errance sur le continent européen, grâce à une intervention de Diego Rivera auprès du président Lazaro Cardenas qui lui accorde l’asile politique. Au même moment, le météorologue Alexeï Vangengheim, prisonnier dans un camp des îles Solovki, avant d’être liquidé au mois de novembre de la même année, écrit une dernière lettre au camarade Staline, en qui il a toujours confiance, lui demandant d’intervenir en faveur de la révision de l’instruction au terme de laquelle il a été condamné à la déportation au printemps 1934. La révolution mondiale dans sa forme stalinienne les a rattrapés tous les deux dans son emballement, le leader historique comme le cadre obscur, et ils n’en sortiront pas indemnes, acteurs et victimes d’une machine infernale qui va les broyer. C’est cette tragédie terrible qu’évoquent, chacun à leur manière, les livres récemment publiés par Patrick Deville et Olivier Rolin.
- Irréductibles traces
Il y a des moments dans l’Histoire qui ouvrent des champs (chants ?) de possibles en rupture avec l’ordre établi et qui, par-delà la répression et la censure, laissent de multiples traces. De la Révolution française aux collectivités espagnoles de 1936, en passant par l’aventure du Che et de la Révolution russe, ces événements (au sens fort du terme) semblent tisser une trame dont il s’agit d’extraire les joyaux cachés. De tous ces moments, mai 68 brille encore d’un éclat qui en gêne plus d’un, y compris un certain président d’une certaine république. « Je veux tourner la page de mai 68 une bonne fois pour toutes », clame-t-il. Face à l’arrogance des puissants, le dessin et la chanson peuvent alors sembler des armes bien fragiles. Ce sont pourtant celles-là que Dominique Grange et Tardi ont empoignées en produisant un magnifique album BD-CD, 1968-2008… N’effacez pas nos traces !
- Comment tout peut changer
Naomi Klein (avec Rebecca Steffof), Comment tout peut changer. Outils à l’usage de la jeunesse mobilisée pour la justice climatique et sociale, Lux, 2021, 318 pages. Traduit de l’anglais par Nicolas Calvé
- Pension alimentaire et politiques sociales. Quels impacts sur les droits des femmes ?
Du fait des inégalités de revenus entre hommes et femmes et de la fréquence à laquelle est accordée aux mères la garde des enfants, les femmes représentent la grande majorité des parents recevant les pensions alimentaires. Dès lors, qu’elle a été la part des revendications des organismes féministes dans l’élaboration de ces dispositifs ? Quel bilan tirer de leur mise en œuvre, et de leur articulation avec les politiques sociales, sur la situation économique des femmes séparées ou divorcées ?
- Le consentement après #MeToo
Voilà le refrain inévitable qu’on nous sort chaque fois que l’on discute de consentement, de culture du viol et de réforme du droit relatif aux agressions sexuelles. Le « contrat en triple exemplaire » se présente comme l’ultime transgression, la persécution, la folie féministe poussée à son comble.
- Sexe, handicap et éducation. Les mots qui changent tout
Lorsque j’étais étudiant au cégep, les élèves devaient s’ajuster aux particularités de l’enseignement, alors que le contraire était rarement vrai. Quelques professeurs avaient des idylles, parfois connues, avec des étudiantes, et celles-ci devaient se méfier d’enseignants qui contrôlaient mal certaines pulsions.
- Superhéros, propagande et empire
Dans le contexte de la montée du nazisme, deux artistes juifs américains créèrent la bande dessinée Superman en 1938. Le nombre de ces justiciers s’est dès lors multiplié et leurs ennemis ont toujours reflété les défis politiques des États-Unis, comme la guerre froide. Quel sens donner à tous ces surhumains en collants qui déferlent sur le grand écran ?
- Irma Levasseur et Lucille Teasdale
Je lève mon chapeau à toutes ces femmes dont l’histoire n’a pas été écrite, mais qui ont changé le monde. À notre tour de livrer bataille, chacune dans nos milieux, et de faire avancer la lutte contre les inégalités, les injustices, l’exploitation et toutes les formes d’oppression et de domination.
- Pour contrer le terrorisme d’État... des populations civiles en résistance !
En Colombie, les groupes de droits humains, les organisations syndicales et étudiantes ainsi que les communautés rurales font face à une répression grandissante. S’appuyant sur la doctrine de la « Sécurité démocratique », le gouvernement d’Uribe Velez a adopté une série de mesures politiques et judiciaires menant à la criminalisation de larges secteurs de la population, particulièrement lorsque ceux-ci dénoncent la stratégie paramilitaire utilisée par l’État colombien.
Tania Hallé, qui a récemment passé six mois en Colombie, en travaillant dans la province de Choco avec l’organisation colombienne des droits humains Justice et paix, nous retrace ici – loin des informations lénifiantes des grandes agences de presse – les lignes forces de ces politiques répressives ainsi que les efforts des populations civiles pour y résister.
- La gauche, l’islam, et le racisme
Depuis les attentats du 11 septembre 2001 et l’état d’urgence planétaire décrété par les États-Unis sous prétexte de « guerre au terrorisme », dans les pays occidentaux, les personnes issues des pays arabo-musulmans sont en butte à toutes les discriminations, tant ethno-raciales que socio-économiques. De plus, les pays arabo-musulmans sont également victimes de l’impérialisme occidental et de l’incurie de leurs propres dirigeants. Au nord comme au sud, des courants politiques « musulmans » prétendent mener des luttes pour contrer ces injustices. Ce constat soulève des défis pour la gauche, qui doit d’une part comprendre les phénomènes politiques se réclamant de l’islam et trouver la meilleure stratégie pour y répondre et, d’autre part, prendre ses responsabilités dans la lutte contre les injustices subies par des nations à majorité musulmane et par les minorités arabo-musulmanes d’Occident. La relation entre la gauche et l’islamisme politique soulève plusieurs questions : comment mener la lutte contre l’islamophobie et le racisme tout en maintenant une vigilance constante à l’égard du fondamentalisme religieux ? L’islamisme peut-il apporter une contribution positive à la lutte anti-impérialiste ? Une action politique inspirée par l’islam peut-elle être également progressiste et compatible avec la gauche ? Les enjeux ne sont pas les mêmes dans les sociétés occidentales où les personnes de confession islamique, minoritaires, sont victimes de racisme et dans les pays arabo-musulmans où la gauche et l’extrême-gauche laïques sont également victimes de l’islamisme politique. Nous avons demandé à deux membres de la rédaction, Benoît Renaud et Mabrouk Rabahi, de lancer le débat.
- L’abolitionnisme carcéral est une lutte féministe
Pour certain·e·s, être féministe et abolitionniste carcérale sont deux choses qui ne vont pas ensemble, alors que nombre de féministes militent pour la criminalisation des violences genrées. Pour ma part, je crois le contraire : féminisme et abolition carcérale sont deux luttes indissociables.
- Mettre fin à la violence policière : exigeons plus
Encore une fois, les gestes meurtriers de la police et l’impunité qui les permet provoquent une indignation justifiée. Je comprends la rage et je partage la colère. S’il ne surprend pas, le manque de considération pour la vie noire demeure atterrant. Et pourtant, j’espère que cette fois nos demandes répétées pour que la police cesse d’être la police seront entendues.
Un texte de Mariame Kaba, traduit de l’anglais par Philippe Néméh-Nombré.
- Charité bien ordonnée commence par « la science » !
Si la nouvelle philanthropie emprunte la logique entrepreneuriale exigeant un rendement optimal sur ses investissements, la légitimité de ses pratiques s’appuie sur un certain usage des connaissances scientifiques pouvant l’autoriser à préconiser certaines pratiques et à en justifier le financement.
- Inégalités sociales et environnementales. Portrait géographique à fine échelle
La distribution géographique des inégalités, qu’elles soient sociales, liées à la qualité de l’environnement ou encore à l’accessibilité aux services, n’est pas un phénomène qui relève du hasard.
- Chili. Rébellions populaires contre le néolibéralisme
Depuis le 18 octobre 2019, le Chili néolibéral du président Piñera est entré en crise, en proie à une vaste rébellion populaire touchant le pays entier. En ce début de novembre 2019, les blocages sont partout, laissant voir que se joue un véritable bras de fer politique entre forces sociales irréductiblement opposées.
Photos : Fabián Muñoz.
- Vol à l’étalage. La fabrique de criminelles
Le taux de criminalité au Canada est en baisse constante depuis les dernières décennies. Pourtant, les données de Statistique Canada indiquent une augmentation de la population carcérale féminine qui ne fléchit pas.
- L’avortement en Amérique latine : excès d’objections de conscience
En Amérique latine, l’avortement est généralement illégal ou autorisé uniquement pour sauver la vie de la mère. C’est une situation qui ne trouve son pendant qu’au Moyen-Orient et en Afrique, exception faite de la Tunisie. Ces dernières années, quelques pays latino-américains ont gagné de chaude lutte sa décriminalisation partielle. Néanmoins, la multiplication des recours à « l’objection de conscience » de la part du personnel soignant tend à limiter l’accès aux interruptions de grossesse.
- Quand l’intelligence artificielle devient sexiste
Une aura de neutralité accompagne souvent l’intelligence artificielle (IA) et beaucoup d’espoirs sont placés dans sa capacité à être plus objective que son équivalent humain. Il a cependant été démontré que l’IA n’est pas à l’abri des préjugés qui imprègnent notre société. Réflexions sur l’impact des biais de genre dans l’IA et la nécessité d’adapter les cadres juridiques existants.
- On n’a pas tous les livres, mais on n’en a que des bons
Peur sur la ville ! Une bibliothèque anarchiste a pignon sur rue au cœur du centre-ville de Montréal, juste au-dessus de la librairie L’Insoumise, sur le boulevard St-Laurent, entre Ontario et Sherbrooke. À une portée de crachat du glorieux Quartier des spectacles et tout juste à côté du « marchand de bonheur » qu’est Juste pour rire.
- Diversité et inclusion pour transformer les bibliothèques publiques
Le congrès 2017 de l’American Library Association (ALA) a fait de la transformation des bibliothèques son thème principal. Nous reproduisons ici un texte tiré du blogue de l’auteure qui propose un retour sur un atelier consacré aux fondements de l’inclusion et de la diversité dans une perspective de justice sociale. Un enjeu qui interpelle directement les bibliothèques québécoises.
- Entre urgence et volonté d’agir
Il faut travailler à une transition écologique juste et non simplement à une transition énergétique. Cette lutte n’est pas qu’environnementale, elle est également économique. Une révoution dans nos habitudes de production et de consommation s’impose donc.
- De bonnes raisons de désobéir en 2016
Nous vivons dans un ordre social, politique et économique injuste qui déjoue l’alternance politique pour éroder à la fois les acquis sociaux et la résistance. Plus cette injustice s’approfondit et plus les privilèges à protéger pour une minorité sont grands. Dès lors, la réponse donnée par les gouvernements à toute forme de contestation citoyenne est toujours plus répressive, protégeant ainsi la classe privilégiée proche du pouvoir.
- Un ordre professionnel pour les enseignants ?
Est-il opportun de créer un ordre professionnel des enseignantes et enseignants du primaire et du secondaire ? La question est périodiquement soulevée au Québec et elle l’est encore ces temps-ci avec, cette fois, en musique de fond, le chant des sirènes de l’évaluation et de la rémunération au mérite.
- Le détestable arrêt Fraser
Législateurs et juges font malheureusement trop souvent peu de cas des travailleurs agricoles. Pour preuve, le refus de les entendre par le biais de la vidéoconférence sans prise en compte de leurs conditions matérielles (comme le retour – obligatoire – au pays après la fin de leur contrat de travail), la lenteur du système à lutter contre les conditions inhumaines et racistes dans lesquelles ils sont parfois contraints de travailler et de vivre, l’existence de plusieurs législations fédérales et provinciales leur octroyant ou retirant certains droits collectifs du travail, et ce, pour des raisons obscures, en réaction ou non à des décisions de justice. Si la justification de chaque avancée ou recul en matière de liberté d’association des travailleurs agricoles est souvent faible, l’analyse du mouvement dans son ensemble conduit à sérieusement douter de l’impartialité du traitement réservé à ces travailleurs et, plus largement, de celui offert à la liberté d’association reconnue par la Constitution. Le cas du régime des relations collectives de travail ontarien est édifiant.
- Les arts et le curriculum
On trouve ces jours-ci sur Internet une pétition, présumée émaner des Cowboys Fringants, qui demande au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec (MELS) de surseoir à son projet de « bannir les options [artistiques] des horaires de cours du secondaire ».
- Du cataclysme à la promesse
L’apocalypse philosophique existe-t-elle encore aujourd’hui ? Depuis le millénarisme médiéval de Joachim de Flore jusqu’aux annonces de Peter Sloterdijk, le discours du cataclysme n’a cessé de se renouveler et il reproduit en le modifiant un dispositif maintenant bien connu : un renversement du temps de l’histoire, en continuité avec l’approche par les catégories, déjà classiques depuis Hegel, d’une structure nécessaire, d’une téléologie. La plupart des philosophies de l’histoire, pensons seulement à Auguste Comte, considèrent le progrès comme le moteur d’une histoire orientée nécessairement vers le bien. Le catastrophisme contemporain, autant scientifique que philosophique, propose de renverser cette structure : s’instaurant prophète d’une fin néfaste, fondée sur la ruine écologique et sur la terreur généralisée, il prophétise un désastre inéluctable, et pour certains déjà manifeste. Du stalinisme aux manipulations génétiques rendant possible la gestion de l’espèce humaine, Peter Sloterdijk, pour ne nommer que lui, appartient à cette catégorie de prophètes du mal nécessaire.
- Fiscalité équitable
Il semble évident qu’un des plus graves problèmes affectant l’ensemble de la planète est la croissance des inégalités. Tous les indicateurs le confirment : celles-ci s’accentuent toujours davantage et les énormes disparités entre les riches et les pauvres créent un gouffre infranchissable, une incompréhension toujours plus grande et, surtout, encore et toujours plus d’injustice. À ces inégalités correspond un désengagement toujours plus grand de l’État qui, en se privant volontairement de (…)
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- Dossier : Vieillir
- No 098 - Décembre 2023
- Dossier : La mort. Territoire politique et enjeu de pouvoir
- No 047 - déc. 2012 / jan. 2013
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- Dossier : Le droit à la ville
- No 073 - février / mars 2018
- No 016 - oct. / nov. 2006
- Dossier : Le Québec que nous voulons
- Mini-dossier : La musique engagée