Résultats de la recherche
Articles (3492)
- Chili 1973-2013
Il y a 40 ans, le 11 septembre 1973, une junte militaire dirigée par le général Augusto Pinochet, appuyée par la bourgeoisie nationale et l’administration états-unienne, renversait dans le sang le gouvernement élu de Salvador Allende. Débutait alors une féroce dictature, qui a assassiné ou fait disparaître plus de 3 200 personnes, en a détenu plus de 500 000, en a torturé plus de 38 000, et a transformé le pays en un vaste camp de discipline visant à imposer une nouvelle société néolibérale.
- Le pouvoir municipal citoyen
Alors que la commission Charbonneau révèle chaque jour l’ampleur de la corruption – érigée en système dans les villes de Montréal, de Laval et sans doute aussi dans d’autres municipalités du Québec – et que nous sommes à quelques mois des prochaines élections municipales qui auront lieu le 1er novembre prochain, deux questions méritent d’être soulevées : quel rôle pour la gauche québécoise sur la scène municipale et quelle stratégie adopter en vue d’obtenir le « droit à la ville » si cher a Henri Lefevbre ?
- Refonder l’université
Je fréquente des universités depuis plus 30 ans. J’y ai été étudiant, puis étudiant-chercheur, puis chargé de cours et enfin professeur. C’est à l’université que j’ai passé la plus grande partie de ma vie. Au fil des ans, comme bien d’autres, j’ai assisté à ce qui m’est apparu, à moi aussi, comme une très substantielle mutation de cette institution qui, peu à peu, est devenue une organisation. Dans le texte qui suit, je voudrais expliquer la nature et les effets de cette mutation, ensuite proposer une voie de sortie qui m’est inspirée d’une proposition mise de l’avant il y a près d’un demi-siècle par le philosophe et universitaire libertaire Paul Goodman (1911-1972).
- Un mouvement mondial
La ville d’aujourd’hui est le produit de la mondialisation néolibérale. Elle se doit de participer à l’économie mondiale, voire d’en être le moteur. Ces tentatives d’instrumentalisation des villes ont comme conséquences notamment de les vider de leur dimension politique. C’est dans ce contexte qu’émerge un mouvement citoyen mondial pluriel qui revendique le droit à la ville. Cherchant à combattre les inégalités engendrées par ce système en vue de l’accès pour tous aux droits politiques, économiques, sociaux et culturels, un projet de charte mondial du droit à la ville est en marche.
- L’économie cannibaliste
« Le singe sans efforts devint homme
Lequel un peu plus tard désintégra l’atome »
– Raymond Queneau - Des hot dogs intellectuels
Mercredi 16 mai 2007. Nous sommes à quelques jours du dépôt du budget provincial, en plein psychodrame parlementaire et médiatique. Ici, à l’hôtel Delta, point de nervosité, comme si l’issue de la crise, de toutes façons, était déjà connue. Lors du dépôt du budget, le 24 mai, la ministre des Finances du Québec annoncera la nomination de M. Castonguay à la tête d’un comité qui doit produire, cet automne, un « rapport » sur la réforme du financement du système de santé. Or, Claude Castonguay (…)
- À bâbord ! toujours mordante et intraitable !
Cette année, À bâbord ! fête ses vingt ans ! Toute une réussite pour un média indépendant produit par des militant·es engagé·es de façon bénévole. Un vrai pied de nez à la façon de faire dans notre monde capitaliste : nous avons montré une fois de plus qu’un collectif autogéré de façon horizontale, pratiquant le travail libre et volontaire, sans patron·ne, fonctionne ! Avec très peu de moyens, mais aussi avec la volonté ferme des membres du collectif de la revue de poursuivre une expérience unique dans l’ensemble des revues québécoises, la publication ininterrompue de nos numéros a été une forme de petit miracle permanent.
- Lancement et table-ronde
À Bâbord ! vous invite au lancement de son 74e numéro : Justice pour toutes !
Rendez-vous dès 18h le 19 avril à la librairie féministe L’Euguélionne (1426 rue Beaudry, Montréal).
Pour l’occasion, nous tiendrons une table-ronde formée d’autrices du dossier.
Entrée libre, bienvenue à toutes et à tous !
- Un Forum au cœur de l’Empire
Du 9 au 14 août prochains, Montréal accueillera le Forum social mondial. Plus de 50 000 personnes sont attendues pour cet événement phare du mouvement altermondialiste, dont les représentant·e·s de 5 000 organisations de la société civile de 120 pays, pour participer à plus de 1 500 activités.
- Renouveler le syndicalisme – Pour changer le Québec
Renouveler le syndicalisme – Pour changer le Québec, Philippe Crevier, Hubert Forcier, Samuel Trépanier (dir.), Montréal, Écosociété, 2015, 295 p.
- Leçons sur les devoirs
À l’automne 2013, la revue The Atlantic a publié un savoureux article qui faisait tout à la fois sourire et méditer. L’auteur, Karl Taro Greenfeld, y racontait l’expérience qu’il avait tentée et péniblement menée à terme : faire, pendant toute une semaine, les devoirs qui étaient assignés à sa fille de 13 ans, qui fréquente une école sélective.
- Ne pas juger
Je prends un moment pour écrire sur l’avortement, encore mal perçu et jugé dans une société pourtant de plus en plus permissive. A priori accessible, mais pas pour autant accepté… encore aussi controversé.
Déjà vingt ans…
Je n’ai pratiquement aucun souvenir lié à « l’arrêt Morgentaler ». À cette époque, je n’étais âgée que de sept ans et je n’avais pas réellement conscience de ce débat, de cette lutte qui se déployait autour du droit à l’avortement. Je ne découvrirai que plusieurs (…) - Un cas d’eau offert au privé
Les journalistes ont le don de nous étonner. Après trois années de gouvernement Charest, ils nous claironnent que, malgré ses promesses, ce gouvernement n’a accouché que de petites souris inoffensives. Comment ça, pas de PPP ? La 25, le CHUM, les CHSLD, les haltes routières, une partie du parc national du Mont Orford, ce n’est quand même pas que de la théorie !
- Détournement majeur
Au-delà des chiffres exorbitants ayant retenu l’attention médiatique sur l’actuelle crise financière qui secoue l’Université du Québec à Montréal, l’enjeu sous-jacent de cette crise est celui d’une transformation de l’orientation de la vocation de l’enseignement au Québec. Dans la foulée des mesures d’austérité envisagées pour résorber cette crise financière, l’exercice gestionnaire auquel se prête la direction de l’UQAM, au moyen d’un plan de redressement imposé par la ministre de l’Éducation, vient compromettre la mission d’enseignement de cette institution.
- Éthique et culture religieuse
En 2005, le Gouvernement du Québec a annoncé sa décision de ne pas reconduire les clauses dérogatoires qui permettaient, nonobstant la déconfessionnalisation des commissions scolaires, de dispenser dans nos écoles des enseignements religieux : catholique et protestant. Nous sommes actuellement en période dite de transition et, à la rentrée 2008, c’en sera fini de ces cours. Qu’y aura-t-il à la place ? Qu’est-ce qui serait souhaitable ? Qu’est-ce que je préconiserais pour ma part ? Je vais consacrer mes deux prochaines chroniques à ces difficiles questions.
- Des voix sous les braises
La crise couvait depuis longtemps dans la communauté de Kanesatake. L’explosion de janvier 2004 ne pouvait alors que surprendre les observateurs les plus inattentifs ou tous ceux qui auraient bien voulu reléguer aux oubliettes les problèmes et tensions qui traversent les sociétés des Premières nations.
- Bâtiment 7 – Victoire populaire à Pointe-Saint-Charles
Bâtiment 7 – Victoire populaire à Pointe-Saint-Charles, La Pointe libertaire, Montréal, Écosociété, 2013, 108 p.
- La gauche en temps de crise, Contre-stratégies pour demain
Pierre Mouterde,La gauche en temps de crise, Contre-stratégies pour demain, Montréal, Liber, 2011.
- De l’État-providence à l’État-concurrence
L’automne 2008 semble déjà bien loin. Le temps d’une saison, il a été possible de croire que le développement du capitalisme financier avait atteint les limites de son extension et, dans la foulée de la crise financière, qu’il serait désormais possible de ramener un peu d’ordre et de bon sens à un système qui fonctionne à la démesure et à l’excès. Des géants tombaient : Fanny Mae et Freddie Mac (qui détenaient ou garantissaient 40 % du marché immobilier états-unien, soit 5,200 milliards de dollars), Lehman Brothers (actif total de 59 milliards de dollars) et une centaine d’autres institutions financières firent faillite en 2008-2009 aux États-Unis seulement. Parallèlement à ces faillites en rafale, on assistait à la nationalisation de certaines des grandes banques de la planète. Nous pouvions effectivement croire que l’ère de l’opulence et de l’arrogance néolibérale était révolue.
- Crise climatique : la solution miracle
Il se passe rarement une journée sans qu’une ONG, un gouvernement ou une sommité scientifique nous propose des solutions pour diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. Et chaque 22 avril, nous assistons à un véritable festival des solutions climatiques dans les médias, qui célèbrent ainsi à répétition le Jour de la terre. Or, il n’existe qu’une seule solution miracle au réchauffement climatique : passer de la parole aux actes et mettre en application les solutions que nous connaissons souvent depuis des décennies.
- Services publics : vers la grève !
La grève est un moyen d’action qui a laissé ses traces dans l’histoire des négociations des secteurs public et parapublic au Québec. Qu’en est-il aujourd’hui, alors que les conventions collectives sont à renouveler, et ce, en pleine pandémie ?
- Les syndicats et la politique
Les syndicats, depuis leur origine, se sont toujours occupés de politique. Ils ont dû se battre pour obtenir la reconnaissance légale de leur existence. Ils ont dû lutter pour que les travailleurs arrachent le droit de vote et d’éligibilité. Mais leur engagement politique a pris des formes différentes selon les périodes et les syndicats concernés.
- Pour des villes à échelle humaine
Pour des villes à échelle humaine, Jan Gehl, Écosociété, Montréal, 2012.
- La gratuité scolaire : bonne même pour ceux qui n’iront jamais à l’université
Ceux qui s’opposent à la gratuité scolaire répètent souvent qu’il est injuste que l’argent de tous les contribuables soit dépensé pour payer la formation universitaire d’une minorité. Investir davantage en éducation, une injustice envers les contribuables qui n’iront jamais à l’université ?
- Démocratiser l’économie
Deux constats sont à l’origine de ce dossier. Le premier devrait être une évidence pour chacunE de nous : les institutions économiques telles que nous les connaissons ne favorisent pas le développement de la démocratie. Elles génèrent des inégalités effarantes, distribuent injustement les fardeaux et les bénéfices de la production de biens et de services, mettent en concurrence les individus et les groupes et asservissent les institutions politiques aux classes dominantes.
Pour (…) - D’un bon usage de l’anachronisme en littérature ?
La voix silencieuse des morts
Si l’on en croit le livre de Melina Balcazar Moreno, Travailler pour les morts, Jean Genet n’écrivait pas pour ses contemporains. « L’œuvre d’art, lit-on dans L’Atelier d’Alberto Giacometti, n’est pas destinée aux générations enfants. Elle est offerte à l’innombrable peuple des morts. » Genet, « l’ennemi déclaré », l’écrivain pro-palestinien, l’admirateur des Black Panthers, lui qui décrit les cadavres après le massacre de Chatila, lui qui aurait répondu à (…) - Le Pérou à l’avant-garde ?
En juin 2002, la tenue d’une consultation populaire dans la municipalité de Tambogrande, Piura, Pérou, à propos d’un projet d’exploitation d’une mine d’or mené par la compagnie canadienne Manhattan Minerals Corp., avait marqué l’histoire de la résistance au modèle de développement basé sur l’exploitation des ressources non renouvelables. [1] Les citoyens de Tambogrande, une municipalité non autochtone dont l’économie est tournée vers la production de mangues et de limes, avaient alors massivement rejeté le projet minier, entraînant éventuellement le retrait de la compagnie canadienne. Pour la première fois dans les Amériques, une population locale appuyée par des ONG nationales et internationales utilisait la voie des urnes pour signaler son opposition à l’imposition d’un projet de développement contraire à ses intérêts.
- Pourquoi s’en priver ?
Le rapport Ménard pave la voie à une rupture sociale. En effet, si les jeunes n’ont plus à payer pour les services de santé des vieux, pourquoi les vieux paieraient-ils alors des impôts pour financer les garderies et des taxes scolaires pour financer le système d’éducation ? Dans la même veine, pourquoi financer des services publics quand les groupes communautaires ou d’économie sociale peuvent prendre le relais à rabais ?
Les groupes communautaires sont nés de la volonté des citoyens et (…) - Hôpital de Brampton en Ontario
En juillet 2007, le William Osler Health Centre de Brampton en Ontario inaugurera le premier centre hospitalier PPP à entrer en service au Canada, avant ceux du Royal Ottawa Hospital (ROH) et d’Abbottsford en Colombie-Britannique. Lancé en 2001 par le gouvernement conservateur d’Ernie Eves (successeur de Mike Harris), l’appel d’offres pour la construction en mode PPP du nouvel hôpital de Brampton a été remporté par le consortium Healthcare Infrastructure Company of Canada (HICC) dirigée par (…)
- Voir ou revoir Télé-Québec
Le dernier budget du ministre des Finances a, encore une fois, frappé de plein fouet Télé-Québec. La chaîne publique devra absorber une nouvelle diminution du financement public de 8 %, soit près de cinq millions de dollars, pour l’année 2004-2005. Cette nouvelle compression a eu comme effet de mettre fin à l’engagement de dizaines de contractuels en juin dernier. Par contre, le même budget a accordé dix millions de dollars en crédits aux producteurs privés. C’est sur cette trame de fond que le gouvernement du Québec a mis sur pied un Groupe de travail chargé de l’examen de Télé-Québec. Depuis la création de la Société en 1968, son existence a été remise en cause lors de divers examens périodiques et, chaque fois, la nécessité de maintenir une télévision publique québécoise s’est imposée.
- Une décentralisation... sans démocratisation
Dans la foulée des débats entourant la loi sur les défusions municipales, les questions de démocratie municipale sont au cœur de l’actualité. Sous cette épée de Damoclès que représente le projet de loi 9, l’administration Tremblay présentait en septembre dernier son plan de réorganisation pour la ville de Montréal. Qualifié par plusieurs d’opération de charme auprès des conseillers des anciennes villes de banlieue, le plan est surtout une occasion ratée d’établir de véritables espaces de participation citoyenne.
- L’excès
Il peut sembler futile et dérisoire, à une époque où les défis sociaux et écologiques posés par la mondialisation capitaliste interpellent plus que jamais ceux et celles engagées dans le combat pour changer l’ordre des choses, d’écrire un poème ou de pratiquer un art. Pourtant, dans cette société où la marchandisation de plus en plus poussée réduit tous les moments de la vie à n’être plus que de simples opérations comptables, la poésie constitue une aberration « non rentable », un excès dans (…)
- Les 70 ans de la grande marche des chômeurs sur Ottawa
Le chômage et la misère ressemblent beaucoup à un hiver qui n’en finit plus : gris et sordide. Considérés trop souvent comme une défaillance ou une « catastrophe », les problèmes sociaux sont naturalisés et, par le fait même, semblent sans Histoire . Le désarroi qui en résulte nous laisse alors sans prise sur le présent. Il est donc urgent de nous réapproprier notre passé afin, au minimum, d’en tirer des leçons pour l’avenir.
1935-2005, soixante-dix ans nous séparent ainsi de la Marche des (…) - La grande peur
Il est de bon ton de constater, sur les grandes tribunes, le déclin démographique du Québec, avec une modulation alarmée dans l’expression. Ce « problème » est en général présenté comme étant particulier au Québec et affectant gravement notre économie : avec une population vieillissante, nous serons moins compétitifs, les frais de santé augmenteront en flèche, moins de contribuables travailleront, donc les revenus de l’impôt diminueront. Dans le manifeste des Lucides, Lucien Bouchard et compagnie, avec un bel élan démagogique, prétendent même qu’un Québec « plus âgé et moins dynamique aura de plus en plus de mal à attirer les immigrants » !
- Les voies de l’autonomie autochtone
Au cours des siècles ayant suivi l’arrivée des Européens en Amérique, ce sont d’abord des élites politiques et des religieux espagnols, portugais, français et anglais qui ont défini les autochtones, en même temps qu’ils mettaient en oeuvre des politiques destinées à les subordonner, à les convertir et à les assimiler. L’accès à l’indépendance des anciennes colonies du nord et du sud n’a pas signifié grand-chose pour les autochtones, sinon un changement de maîtres. Le XIXe siècle a été partout marqué par une expropriation massive et violente des territoires autochtones afin de faire place au flux accru des immigrants européens. Les autochtones n’ont cependant pas assisté impuissants à cette dépossession.
- Arts oratoires : une scène effervescente
Quelle est la portée politique des arts de la parole ? Qu’est-ce que ça signifie, avoir une telle pratique artistique au Bas-Saint-Laurent ? J’ai questionné des personnes qui animent ces scènes et qui organisent ces événements, ces joyeuses révolutions et protestations.
Propos d’acteur·rices du milieu compilés par Yanick Perreault, slammeur basé à Rimouski
- Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme
Kristen Ghodsee, Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme, Montréal, Lux Éditeur, 2020, 288 pages.
Traduit de l’anglais par Charlotte Nordmann et Laura Raim.
- Municipales 2021 : abstention et déficit de démocratie
Dans Le Devoir du 9 novembre, l’éditorialiste, madame Marie-Andrée Chouinard, soulignait que le taux de participation à l’élection municipale « avoisinerait à peine les 30 % ». Elle note aussi que « la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, martèle que le Québec est mûr pour le vote électronique. C’est une piste qui permettrait de renforcer la démocratie ». En d’autres termes, la solution à la faible participation trouverait une réponse, selon la ministre, dans la technologie. J’en doute. La recherche de solution à ce problème profond se trouve plutôt ailleurs.
- Cinq chantiers pour changer le Québec : temps, démocratie, bien-être, territoire, transition
IRIS, Cinq chantiers pour changer le Québec : temps, démocratie, bien-être, territoire, transition, Montréal, Écosociété, 2016, 132 pages.
- Arctique. Vers le dégel…de l’indifférence !
Un phoque sur la glace, un chasseur et un activiste de Greenpeace qui se place, défiant, entre les deux pour éviter le carnage. Voilà l’image que beaucoup de gens gardent des campagnes de Greenpeace dans l’Arctique. Pourtant, aujourd’hui la situation est tout autre.
- Le syndrome de Procuste, vous connaissez ?
Claude Vaillancourt, Différence et contrôle social : Le syndrome de Procuste, Montréal, Triptyque, 2013, 235 p.
- Journalisme. L’indépendance à la pige ?
De l’aveu de Pierre Sormany, l’un des fondateurs de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) il y a vingt-cinq ans, l’adoption du terme « indépendant » est une usurpation, une substitution qui vise à éviter le terme « pigiste », jugé péjoratif . Les journalistes « indépendant·e·s » se distinguent donc de leurs collègues salarié·e·s par le type de relation contractuelle qui les lient aux entreprises de presse. En tant que pigistes, les journalistes « indépendant·e·s » se (…)
- À bâbord ! rencontre La Conspiration dépressionniste
Réfractaire à tout enfermement théorique allant au-delà du besoin de crier sa révolte devant l’ineptie de l’ordre social actuel, La Conspiration dépressionniste, sur fond de sac d’épicerie en papier brun, s’offre à l’existence comme lieu de l’insistance impertinente et du diagnostic social à-la-volée. Flairant la concurrence déloyale, À bâbord ! sort ses griffes pour tuer dans l’œuf ce prurit indécent de la jeunesse culturée. On est tous le censeur de quelqu’un.
- Un souffle progressiste sur la santé
En proposant une vision du système de santé à contre-courant des dogmes néolibéraux, le Rapport Romanow se veut un rempart contre la privatisation à outrance du secteur de la santé.
- Quand l’art se mêle de politique
Le collectif de la revue À Bâbord ! vous invite à un lancement festif de son numéro 78, contenant un dossier thématique intitulé : Quand l’art se mêle de politique. Sous la forme d’un cabaret politico-musical, le lancement se tiendra au Quai des brumes (4481 Rue Saint-Denis, Montréal), le 4 mars à partir de 17h30. Tous les détails ici.
Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous !
- Au sujet de certaines formes de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États
Voici une liste provisoire et non exhaustive de certains types de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États qui ont pris forme au sein de divers modes de production qui se sont succédé dans l’histoire (la commune primitive, le mode de production esclavagiste, le mode de production féodal, le mode de production capitaliste, le mode de production « socialiste » et le mode de production « communiste »). Les concepts énumérés ici sont définis, par ordre alphabétique, dans un lexique qui apparaît dans la deuxième partie du texte.
- Quand le privé contrôle les infrastructures
Au cours des derniers mois, les firmes de génie-conseil québécoises ont fait les manchettes. Ce fleuron du Québec Inc., qui exporte son expertise partout dans le monde, fait toutefois principalement parler de lui en raison d’histoires de copinage avec des élus pour l’attribution de contrats sans appel d’offres. Cet état de fait n’est pas étonnant lorsqu’on remarque l’importance que ces contrats ont prise ces dernières années. Les firmes de génie-conseil sont partout. Les noms des plus grosses firmes sont connus : SNC-Lavallin, Roche, Axor, Dessau, BPR, GENIVAR, etc. Il s’agit là des principales entreprises, qui raflent la majorité des contrats d’infrastructures au Québec.
- La stabilité artificielle des banques canadiennes
Depuis le déclenchement de la récente crise économique et financière, le gouvernement de Stephen Harper manque rarement les occasions qui lui sont offertes de vanter, sur la scène internationale, les mérites et la solidité du système bancaire canadien. Il est vrai que, contrairement à d’autres pays du G8, le gouvernement fédéral n’a finalement pas eu besoin d’avoir recours aux moyens qu’il s’était donnés pour acheter des actions de banques canadiennes. En revanche, celui-ci est beaucoup plus discret sur les raisons de cette stabilité, laquelle est en grande partie attribuable aux sommes colossales qu’il a lui-même injectées dans les coffres des banques pour leur permettre de poursuivre leur croissance. Ces sommes qui, per capita, sont d’ailleurs du même ordre que celles accordées par d’autres pays industrialisés en soutien à leurs banques, ont également engagé le système financier canadien dans un nouveau cycle de croissance qui, toutefois, repose sur des mécanismes semblables à ceux qui ont provoqué la récente crise mondiale.
- Le Québec du citoyen Martineau
Richard Martineau réclame avec force une liberté de parole qu’il exerce depuis plusieurs années. Or il existe en ce moment une position idéologique très payante au Québec : elle consiste à parler à partir du point de vue « du monde ordinaire ». Le génie de Mario Dumont est d’ailleurs d’avoir su percevoir le potentiel de cette position jusqu’à réussir à l’incarner. C’est le débat sur les accommodements raisonnables et le coming out d’une droite intellectuelle revancharde au Québec qui ont permis à Richard Martineau de se forger une personnalité dans le Journal de Montréal. Le chroniqueur, qui se fait dans ce contexte le porte-voix du « vrai monde », a développé une pensée politique constituée de deux lignes idéologiques qui forment un faisceau sulfureux. La première tend vers une définition républicaine de la société bonne, tandis que la seconde est attachée à une politique du ressentiment aux accents autoritaires. Portrait-robot d’un consensus idéologique.
- Les pétrolières, fausses championnes de l’environnement
Lorsque le président des États-Unis Donald Trump a voulu retirer son pays de l’Accord de Paris sur le climat, il a fait face à des opposantes inattendues : les compagnies pétrolières. Comment de si grandes entreprises qui ont intérêt à vendre le plus de pétrole possible ont-elles trouvé un intérêt à défendre un accord qui vise à en réduire la consommation ?
- Le démantèlement
C’était hier. Dans le tourbillon du développement de l’industrie lourde, de celle des pâtes et papiers et de la production de lingots d’aluminium, au début du 20e siècle, on promettait que la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean allait devenir la Chicago du Nord. Quelque 100 ans plus tard, force est de se demander si notre région ne deviendra pas plutôt une Detroit du Nord avec ses échecs, ses ruines et ses rêves brisés.
- Le coeur à gauche... et la droite aux tripes
Depuis lundi a lieu le 35è Congrès du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN [2]. J’y assiste comme délégué de mon syndicat local. J’ai pu être présent aux journées de lundi et de mercredi ; le Congrès se termine vendredi. Après deux jours de participation au Congrès, je dois me rendre à l’évidence : si le coeur est à gauche, c’est la droite qui est véritablement l’objet des préoccupations de fond.
- Travail et démocratie : un autre modèle
Le milieu de travail est, pour la plupart des gens, hiérarchique et autoritaire. Nous prétendons vivre en démocratie, mais le quotidien de la majorité est composé de directives, d’ordre, d’obéissance et d’humiliation. Prise de décision en commun ? Discussion ? Consensus ? Ces mots sont étrangers à la réalité vécue « à la job ». Traditionnellement, la démocratisation des milieux de travail qui a été proposée à gauche se présentait sous trois visages : la syndicalisation, la création de coopératives de travail, la socialisation de l’ensemble des moyens de production. Il est cependant possible de réunir et dépasser ces approches.
- Justice sociale et politiques de la santé
« L’injustice sociale tue à grande échelle », déclare le rapport final de la Commission sur les déterminants sociaux de santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et pour cause : être pauvre, au Québec, peut coûter jusqu’à cinq ans d’espérance de vie en santé selon une étude de l’Institut national de santé publique du Québec. L’abondante littérature sur le sujet est en effet univoque : la situation socioéconomique est aussi importante, sinon plus, pour l’état de santé que les saines habitudes de vie et l’accès aux soins de santé.
- Une loi anti-slapp avec des dents
En juin 2009, l’Assemblée nationale du Québec a adopté le projet de loi 9 qui modifie le Code de procédure civile afin de donner aux juges le pouvoir de réprimer et de punir les instigateurs de poursuites- bâillons Résultat d’une lutte exemplaire, ces dispositions ne demandent qu’à être appliquées vigoureusement.
Amorcée en 2005 par l’Association québécoise de lutte à la pollution atmosphérique (AQLPA), la campagne « Citoyens taisez-vous » a réussi à attirer l’attention du public et à (…) - Pour changer le monde - Affiches des mouvements sociaux au Québec, 1966-2007
Jean-Pierre Boyer, Jean Desjardins et David Widgington, Pour changer le monde - Affiches des mouvements sociaux au Québec, 1966-2007, Montréal, Lux, 2008, 360 p.
- La terreur démographique
Une étude du Conference Board, autre officine de la droite canadienne, nous annonce que le Québec pourrait manquer de près de 400 000 travailleurs en 2030. Comme le nombre de chômeurs officiels au Canada est actuellement évalué à plus de 450 000, il semblerait mathématiquement cohérent de nous réjouir qu’un problème soit donc en voie d’être réglé, d’autant plus qu’un tel taux est en réalité deux fois plus élevé environ si on inclut tous ceux n’ayant plus droit aux prestations – ce qui arrive de plus en plus vite – et tous ceux qui ont renoncé à chercher du travail. Ce serait hélas être trop cohérent et rater ainsi la véritable logique de ce discours : annoncer un tel manque de travailleurs, c’est nous prédisposer à réentendre qu’il faut relancer les mesures visant à diminuer les services et, grâce au miracle de l’incitation que procurent les coupures dans l’accessibilité aux prestations, à renvoyer au travail les prestataires d’aide sociale [3].
- Démographie pour les nuls
Le gouvernement libéral (et le Parti québécois avant lui, puis le patronat, la FTQ, la FEEQ, la FEUQ, les P’tits chanteurs du Mont-Royal et les Chevaliers de Colomb) brandit la menace du « vieillissement de la population » comme si c’était pire que les sept plaies d’Égypte réunies. Or c’est pure construction idéologique.
Curieusement, c’est au moment où les néolibéraux commencent à avoir de la difficulté à faire avaler leurs mesures qu’on lance l’idée de la prétendue « bombe à retardement (…) - Le bonheur est dans la lutte
Un malaise social couvait depuis quelques mois en France, en fait, à partir de la rentrée de septembre 2002 où on avait vu les luttes se multiplier dans de nombreuses entreprises, les salariées s
opposant à des fermetures ou à des licenciements massifs. Puis, la menace s
est concrétisée avec lannonce, par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, de procéder à une réforme du système de retraite et de décentraliser l
éducation nationale. - La démocratie participative, mais pourquoi donc ?
Crise de la représentativité, déficit démocratique, magouilles politiciennes, corruptions grandissantes : partout dans le monde, les régimes de démocratie libérale vont mal. Au Québec, les récents cris du mouvement social scandant au gouvernement Charest qu’ « on n’a pas voté pour ça », sont là pour nous le rappeler brutalement. Sans même parler du récent recours au bâillon. C’est à une crise de légitimité très profonde, non seulement des politiciens mais également de la politique tout (…)
- Plus le Plateau est IN plus les locataires sont OUT
Sur le front de lutte pour le droit au logement, les locataires et les mal-logées du Grand Plateau sont véritablement frappés par plusieurs aspects de la crise du logement et subissent les conséquences négatives du type de développement : la gentrification. Pour remédier à la situation, les groupes du quartier œuvrant dans le domaine de l’habitation ont développé la lutte pour le logement social avec des moyens d’action non seulement traditionnels mais aussi originaux.
Depuis 1999, le coût (…) - Bataille autour du Code du travail en 1964-1965
Les années 1960 marquent une grande période d’expansion pour le mouvement syndical québécois. Durant cette décennie, le taux de syndicalisation bondit de 30 à 40 %. Les effectifs passent de 375 000 à 700 000 syndiqué·e·s. Cette progression est imputable, pour l’essentiel, à l’implantation du syndicalisme dans les services public et parapublic. La force de frappe du mouvement syndical se manifeste en 1964-1965 par la conquête de nouvelles lois du travail qui ont pour effet de reconnaître aux salarié·e·s des secteurs public et parapublic le droit de négociation et le droit de grève. Retour sur un événement historique dont on célébrera le cinquantième anniversaire au cours des prochains mois.
- Planification : un parcours semé d’embûches
Les transports collectifs joueront un rôle central dans la transition écologique, de concert avec une requalification du territoire respectueuse des populations qui y vivent. Mais encore faut-il qu’ils soient efficaces et bien conçus. Le Réseau express métropolitain de Montréal a, quant à lui, de nombreux effets pernicieux sur cet écosystème de transport.
- La nicotine qui veut renaître de ses cendres
La réduction du tabagisme résulte d’un travail de longue haleine et de grands efforts concertés. On y arrive par un seul moyen : les lois et règlements. Ceux qui ont été adoptés ces dernières années peuvent être vus comme une belle victoire contre les lobbyistes. Mais les compagnies de cigarettes n’ont pas dit leur dernier mot.
- Fonderie Horne : la ville au coeur de cuivre
Le verdict est tombé à Rouyn-Noranda le 15 août dernier : les émissions d’arsenic dans l’air de notre ville seront tolérées jusqu’à cinq fois au-dessus de la norme prévue par la Santé publique. L’échéancier de cinq ans ne prévoit aucune cible intermédiaire précise pour contraindre Glencore à abaisser ses rejets toxiques dans l’air d’ici là. Les Rouynorandien·nes, décidément, devront boire la coupe jusqu’à la lie.
- Le droit du plus fort. Nos dommages, leurs intérêts
Anne-Marie Voisard, Le droit du plus fort. Nos dommages, leurs intérêts, Montréal, Écosociété, 2018, 344 pages.
- Les famines dans la Corne de l’Afrique
La famine, la malnutrition, le déplacement de personnes et la sécheresse… telles sont les expressions qui inondent périodiquement les premières pages des journaux et des écrans de télévision tant dans les pays du Nord que ceux du Sud en provenance des pays de la Corne de l’Afrique (Djibouti, Éthiopie, Érythrée, Somalie) ; une corne du sang suivant l’expression de l’écrivain djiboutien Abdourahman Waberi. C’est une région africaine soumise à la violence et aux affrontements entre États ; tous les pays ont connu et traversent actuellement des crises politiques et des conflits armés.
- La haine sociale au poste de commande
Le gouvernement Harper récidive avec un nouveau projet de loi budgétaire omnibus qui s’attaque, entre autres choses, à deux acquis majeurs des droits des travailleuses et des travailleurs. D’abord, le droit de grève dans le secteur public fédéral, ensuite le droit de refuser d’exécuter une tâche au péril de sa santé ou de sa sécurité pour l’ensemble des salariés qui relèvent du Code canadien du travail. Suite au congrès du Parti conservateur qui a eu lieu à Calgary, d’autres mesures régressives anti-sociales sont à craindre. Scrutons cela d’un peu plus près.
- ONG de vigilance biologique
Le Groupe ETC [4], fondé en Saskatchewan à la fin des années 1970, est à l’époque l’une des premières organisations non-gouvernementales à s’intéresser aux biotechnologies, plus particulièrement à la question de la modification génétique des semences et de ses implications socioéconomiques et environnementales. C’est alors un véritable pionnier, puisqu’il faut attendre plus de quinze ans pour que cette question émerge finalement sur la scène publique, avec les premières récoltes commerciales d’organismes génétiquement modifiés (OGM) en 1996.
- L’intelligence artificielle, cette chimère
Voici un article paru dans la revue Milieu(x) en 2019, reproduit ici avec leur permission.
- Les nouveaux gatekeepers
Jusqu’à récemment, la question « faut-il publier ou pas ? » relevait du groupe relativement circonscrit des professionnel·le·s de l’univers de la diffusion médiatique. La donne s’est grandement complexifiée ces dernières années puisque la parole publique est accessible à un nombre beaucoup plus grand de gens, alors même qu’elle est encadrée, filtrée et exploitée avec une intensité inégalée par les plateformes corporatives que sont Facebook, Google, Amazon et Apple. Cette bouleversante irruption de nouveaux « gatekeepers » (ou « portiers des médias ») dans l’écosystème médiatique est un phénomène d’une portée politique déterminante. Parce que publier, c’est justement rendre public ce qui relevait jusqu’alors du privé.
- Quelle alternative pour le journalisme ?
Il est assez difficile d’imaginer quelles formes pourrait prendre le retour à une pratique journalistique digne de ce nom, alors que la crise du politique qui sévit actuellement tend au contraire à délégitimer jusqu’à l’idée même qu’une parole puisse venir s’interposer entre le citoyen-consommateur et la « réalité » économique immédiate.
- Les gouvernements ont affaibli le filet social
La persistance de la crise du logement au Québec et les drames qui s’ensuivent montrent à quel point il devient essentiel d’agrandir de façon significative l’offre de logements sociaux. Mais la volonté politique n’est pas au rendez-vous.
- Impérialisme et bons sentiments
La colonisation a été basée sur une catégorisation et une hiérarchisation du monde qui excluent la majorité des populations de l’histoire agissante, délégitimant ses réflexions, ses idées, ses actions. Ces catégorisations visent à imposer et maintenir un rapport de force entre les puissances occidentales et le Sud.
- Waseskun. Voyage intime au coeur du pays indien
Le film de Steve Patry nous fait pénétrer à l’intérieur des murs de Waseskun, l’un des neuf centres de guérison autochtones affiliés aux Services correctionnels du Canada et aux Services correctionnels du Québec et voués à la réinsertion sociale des « délinquants autochtones ». Il nous donne ainsi à voir le sentier de la guérison sur lequel s’engagent ces hommes à la fois souffrants et entiers.
- Le ruban blanc
On ne saurait s’étonner que Michael Haneke ait divisé la critique et le public en réalisant des oeuvres cinématographiques stylisées où il remettait en question de manière très explicite, voire brutale, certains consensus sociaux. À cet égard, des films comme Benny ’s video (1992) et les deux versions de Funny Games [5](1998 et 2008) sont très évocateurs de son esthétique, de sa volonté fullerienne [6] de déstabiliser le spectateur ou de le faire partici- per à ses entreprises. Conscient du fait que l’on pouvait associer sa façon de faire à une simple provocation d’artiste ou à de la complaisance par rapport à ce qu’il prétendait dénoncer, Haneke décide d’adopter une démarche beaucoup plus sobre, plus classique en réalisant Le ruban blanc (2009), une œuvre politico-historique.
- Endoctrinement technologique à l’école
Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) exercent déjà un contrôle sans précédent sur Internet. Afin de fidéliser leur future clientèle, ils utilisent aussi leur influence en matière d’éducation. Le matériel informatique, les logiciels, les services en ligne, les outils pédagogique et leur diffusion, certains programmes scolaires et même des méthodes pédagogiques portent leur marque.
- La crise de l’humanisme
Charles Gagnon, La crise de l’humanisme, Montréal, Lux éditeur, 2011, 262p.
- Une culture de l’inculture
Les enseignants et leurs élèves évoluent au sein d’un système éducatif qui préconise, en théorie, un accès à la culture pour tous. Le programme de formation de l’école québécoise du ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport (MELS) privilégie le rehaussement culturel des disciplines et des matières à enseigner. Comment expliquer que de jeunes Québécois – de milieux défavorisés, entre autres – n’aient encore jamais mis les pieds dans un musée ? Le chemin pour y arriver semble semé d’embûches. Il est temps d’affirmer un réel plaidoyer pour la culture dans l’éducation.
- Diversité et croissance des modèles atypiques d’organisation du travail
Depuis la révolution industrielle jusque dans les années 1970, le modèle prédominant d’organisation du travail a gravité autour de ce qu’il est convenu d’appeler l’emploi traditionnel ou classique, c’est-à-dire celui qui est caractérisé par une relation de travail binaire, à temps complet, pour un seul employeur, pour une durée indéterminée, s’étendant parfois sur toute la vie et s’exerçant sur les lieux de travail de l’employeur. Puis, se sont développées et multipliées diverses formes d’emploi s’écartant de ce modèle fondé sur l’unicité d’employeur et de lieu et sur la continuité dans le temps.
- De la démocratie à la gouvernance
Certains mots surgissent de nulle part et deviennent tout à coup indispensables. Le mot « gouvernance » par exemple. Inconnu au bataillon il y a à peine dix ans, voilà qu’il envahit les discours officiels comme un parasite. Le mot rassure dans sa juvénilité, par le flou qui l’entoure et par ses racines technocratiques — n’a-t-il pas été utilisé au départ par des experts et par des consultants ultra compétents ? Mais surtout, comme la gouvernance ne peut être que « bonne » (rarement parle-t-on d’une « mauvaise gouvernance »), elle s’impose comme une nécessité. Pourtant, il fuat se méfier de cette gouvernance, peu importe la sauce avec laquelle on l’apprête.
- L’offensive des croisés
En s’inspirant des tactiques développées par les lobbies religieux aux États-Unis, la droite conservatrice canadienne cherche à influencer les politiques nationales selon les valeurs morales et religieuses chères aux évangélistes et aux catholiques.
- La rébellion est-elle passée à droite ?
Pablo Stefanoni, La rébellion est-elle passée à droite ?, La Découverte, 2023, 220 pages.
- La grève comme stratégie de reprise post-COVID
Faire la grève ou pas ? Malgré les avancées rendues possibles par une bonne mobilisation, plusieurs syndicats hésitent à utiliser ce moyen de pression parmi les plus significatifs, et probablement le plus dérangeant. En cette fin de pandémie et en cette période de pénurie de main-d’œuvre, il est essentiel de réfléchir à la portée de la grève, à ses limites, mais surtout à ses avantages.
- La participation démocratique au temps de la COVID
Si la démocratie municipale s’exerce en grande partie à l’occasion des élections, les interactions entre élu·e·s et avec les citoyen·ne·s sont au cœur de la vie démocratique en cours de mandat. Or, la COVID est venue bouleverser les mécanismes en place.
- Propagande et rigueur économique
Depuis qu’il est au pouvoir, le Parti libéral tente par tous les moyens de convaincre la population du Québec que la situation financière de notre État est catastrophique. L’enjeu est crucial, puisque seule la certitude d’une crise majeure des finances publiques peut justifier des compressions aussi considérables que celles amorcées par les libéraux. Mais notre situation financière est-elle aussi dramatique qu’on ne cesse de nous le répéter ?
- L’austérité n’est pas une fatalité !
Les efforts pour revenir à l’équilibre budgétaire du gouvernement Couillard sont presque essentiellement concentrés sur les dépenses publiques du gouvernement. À l’heure où nos programmes sociaux et nos services publics sont plus que jamais attaqués, il est pressant de mener une lutte pour la redistribution de la richesse. C’est ce que les mouvements sociaux font avec plus d’intensité depuis les derniers mois.
- Faire l’économie de la haine. Douze essais pour une pensée critique
Faire l’économie de la haine. Douze essais pour une pensée critique,
Alain Deneault, Montréal, Écosociété, 2011. - Une gauche possible, changement social et espace démocratique
Pierre Céré, Une gauche possible, changement social et espace démocratique, Montréal, Éditions Liber, 2010.
- L’UQÀM, c’est Nous !
Le vaste téléroman que constitue l’histoire récente de la plus grosse université francophone d’Amérique aura été marqué, dans sa saison 2008-2009, par un épisode de solidarité sans précédent. Il convient de poser dès maintenant les premières pierres de ce qui deviendra notre mémoire collective de la grève de 2009.
- Un cocktail toxique pour le fleuve
Au milieu des années 1990, les médias ont alerté le public en rapportant la présence de médicaments dans l’eau. En janvier dernier, une étude révélait la présence de produits de chimiothérapie et de certains médicaments traitant l’hypertension et le cholestérol dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, en aval de la station d’épuration des eaux usées de la Ville de Montréal.
Une pharmacie dans le fleuve
Malgré le traitement par des stations d’épuration, plusieurs produits pharmaceutiques et (…) - Un enjeu capital
La question des paradis fiscaux et judicaires a été une fois de plus ramenée dans l’actualité par deux scandales récents. La crise financière que nous traversons a été causée en grande partie par la multiplication de produits financiers toxiques, dont de très nombreux transigent par les paradis fiscaux. En Allemagne, un réseau d’évasion fiscale via le Lichtenstein, au service de quelques richissimes privilégiés, a causé des pertes d’environ 4 milliards d’euros en revenus fiscaux. Plus que jamais, il semble urgent d’intervenir contre ces espaces de non-droit que sont les paradis fiscaux.
- Quand j’ai les BLEUS
Il y a une vingtaine d’années, un dossier consacré aux universités n’aurait sans doute pas abordé la question de la propriété intellectuelle. Pour l’essentiel, un principe guidait la pratique en cette matière : la propriété intellectuelle de toute production réalisée par un professeur dans le cadre de ses activités universitaires lui était reconnue de plein droit.
Les années qui ont précédé l’an 2000 sont venues bouleverser ce principe aussi vieux que l’institution universitaire elle-même, (…) - Objecteurs de croissance - Pour sortir de l’impasse : la décroissance
Serge Mongeau (dir.), Objecteurs de croissance Pour sortir de l’impasse : la décroissance, Montréal, Écosociété, coll. « Actuels », 2007, 139 p.
- L’esprit coopératif liquidé
Lorsque j’ai entrepris la visite d’une série de districts miniers en Bolivie, jamais je n’aurais cru revenir autant dans le passé. Parallèlement aux quelques mégaprojets miniers, la majorité des exploitations sont de nature artisanale. Malgré des nuances, autant les régions aurifères que celles de l’étain témoignent de techniques et conditions de travail vétustes : le marteau, la pioche et, pour tenir le coup, la feuille de coca. Que se cache-t-il sous cette réalité glauque ?
- L’éducation dans la ligne de mire
Les PPP n’ont pas encore pris vraiment pied au niveau du réseau de l’éducation au Québec, mais il n’en faudrait pas beaucoup pour que la machine s’emballe. Les généreuses subventions accordées par le gouvernement au réseau des écoles privées témoignent éloquemment du parti pris pour le financement de l’éducation de l’élite aux dépens de la majorité.
- Le pouvoir de la définition
Le récent mouvement étudiant a été le lieu d’affrontement de différentes visions de la démocratie. Afin de rétablir la « paix sociale » qui serait l’état normal du monde et la guérison d’une fièvre démocratique, on a invoqué la médecine des « négociations » et du « dialogue ». Fin mars, au plus fort d’une solide mobilisation, des voix « autorisées » insistent sur la nécessité de « passer au stade des rencontres », ne plus « utiliser l’espace public pour faire passer ses messages » et ne pas « dévoiler la teneur des discussions » que les parties doivent avoir entre elles (Pier-André Bouchard dans Le Devoir, 29 mars 2005). Cette drôle de démocratie a détourné un mouvement qui ne se pensait pas du tout sur ce modèle.
- Expériences limites
« En fin de compte, tout ce que je puis dire de véridique d’Alfa (…),
c’est qu’elle m’a rendu fou : mais je plains ceux qui méprisent ce genre de folie. »Olivier Rolin, Méroé
- Quand la prévention se transforme en contrôle social
La prévention en santé publique s’organise désormais autour d’une vision épidémiologique des problèmes sociaux, orientant les interventions de l’État vers des « clientèles » ciblées, afin de contrôler les coûts pour la société des risques liés à des comportements individuels « déraisonnables » et à des habitudes de vie « suspectes ». Les organismes communautaires œuvrant en santé et en services sociaux sont sommés de s’intégrer à cette démarche.
- Le combat pour une « vraie » liberté
Il y a plus d’une façon de décrire le changement entre la période dite de la Grande Noirceur et celle de la Révolution tranquille. Une manière commode de résumer ce qui les sépare, c’est de dire que les Québécois et Québécoises sont passé·e·s d’un monde fait de vérités révélées à un monde fait de libertés en friche.
Jean-Marc Piotte a vécu de près cette transition.
Rubriques (1130)
- No 073 - février / mars 2018
- No 100 - Été 2024
- Dossier : Les classes dominantes au Québec
- Dossier (en ligne) : Covid 19 et ses suites
- No 019 - avril / mai 2007
- Mini-dossier : COVID en continu
- No 035 - été 2010
- Dossier : Vivre en démocratie autoritaire
- Dossier : Nos services publics, un trésor collectif en péril
- No 037 - déc. 2010 / jan. 2011