La Pointe libertaire
Bâtiment 7 – Victoire populaire à Pointe-Saint-Charles
Bâtiment 7 – Victoire populaire à Pointe-Saint-Charles, La Pointe libertaire, Montréal, Écosociété, 2013, 108 p.
Ce livre est un cri de victoire. Il raconte l’histoire, somme toute assez rare, d’un mouvement populaire qui, à force de mobilisation et de patience, obtient gain de cause, en l’occurrence la cession d’un bâtiment que des mouvements veulent transformer en centre social autogéré, sur le modèle de ce qui s’est développé en Espagne dans la mouvance okupa ou en Italie dans les années 1970.
Du blocage du projet d’établissement du Casino de Montréal dans ce quartier populaire du sud-ouest montréalais jusqu’à la cession du bâtiment, les diverses péripéties de ce mouvement d’appropriation d’un espace autrefois public (d’anciens bâtiments du CN) nous sont racontées. Cela permet de comprendre le succès d’un mouvement qui allie actions directes et négociations avec les autorités municipales. Si ce récit permet de suivre les diverses étapes de la lutte, son intérêt est surtout dans les deux conclusions qui nous sont présentées.
La première porte sur la « diversité des tactiques ». Loin de se limiter à la question violence/non-violence, cette diversité des tactiques fait référence à la vaste coalition qui s’est formée autour du projet et aux divers moyens qui ont été mis en œuvre pour obtenir gain de cause. La deuxième explore le potentiel de cette victoire pour relancer un mouvement de lutte radical sur le terrain de l’aménagement urbain. Enfin, l’épilogue fait état des divers projets et des divers usages que les différents protagonistes imaginent pour ces espaces.
Certes, le récit est écrit dans la perspective des militant·e·s de la Pointe libertaire. Mais il montre également l’importance de l’ancrage dans le milieu, de la constitution d’alliances et de la diversification des moyens d’action. Une expérience difficilement reproductible, mais qui peut s’avérer inspirante pour les luttes urbaines à venir.