IRIS
Cinq chantiers pour changer le Québec : temps, démocratie, bien-être, territoire, transition
IRIS, Cinq chantiers pour changer le Québec : temps, démocratie, bien-être, territoire, transition, Montréal, Écosociété, 2016, 132 pages.
Dans ce petit livre d’une centaine de pages, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a voulu soumettre plusieurs propositions à travers cinq chantiers qu’il considère comme prioritaires : le temps, la démocratie, le bien-être, le territoire et la transition. Ainsi, les 12 auteur·e·s de cet ouvrage collectif ont cherché à aller au-delà de la simple critique des mesures austéritaires en proposant un projet de société enlevant.
Chacun de ces chantiers est lui-même constitué de plusieurs idées concrètes qui sont, comme à l’habitude avec l’IRIS, chiffrées et solidement argumentées. Par exemple, pour le chantier « Temps », les auteur·e·s Eve-Lyne Couturier, Minh Nguyen et Julia Posca, nous proposent – en plus d’une réflexion sur le concept du temps dans une économie capitaliste et patriarcale – trois changements afin de mieux concilier la vie en dehors du temps de travail : la diminution graduelle de la semaine de travail à 32 heures, une augmentation progressive du nombre de semaines de vacances obligatoires par année (de deux à quatre) et la création d’« un congé universel pour projet personnel ».
Le livre est certes une bouffée d’air frais dans une période où l’environnement politique est pollué de cynisme et où la gauche peine à trouver une crédibilité dans cette ambiance délétère. Cependant, il est (trop) court et aurait pu être constitué de plus de projets emballants, comme ceux proposés. D’un autre côté, sa brièveté en fait un ouvrage à lire, même lorsque nous manquons – ironiquement par rapport à ce que défend une partie du livre – de temps. Nous avons particulièrement apprécié la section sur le territoire, qui avance des idées inspirées de projets réalisés ailleurs, mais développées pour le Québec. Plusieurs suggestions sont franchement stimulantes. Il n’est donc pas surprenant que nombre d’entre elles se retrouvent en tout ou en partie dans la plateforme de Québec solidaire. Espérons que d’autres partis politiques en fassent de même !
