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- Une voix plurielle à la première personne
Dans cette entreprise collective, je suis inspirée par ces femmes tenaces et persévérantes qui défient l’autorité et les savoirs officiels, et quand bien même on chercherait à les dénigrer ou à les discréditer.
- Inspirer la pédagogie de la bienveillance
Nul ne peut ignorer le débat pour le moins polarisant qui secoue l’univers de l’éducation supérieure à propos de l’enseignement des sujets sensibles. À bâbord ! s’entretient avec Myriam Laabidi, professeure de sociologie au collégial, afin de s’inspirer de sa pratique. Propos recueillis par Isabelle Bouchard.
- J’écris pour respirer
Kharoll-Ann Souffrant prend la barre de la chronique « Regards féministes » ! Elle se présente ici. Première chronique dans notre numéro 86.
- Madeleine Parent
Je l’ai aimée et admirée tout de suite.
- Ni Dieu, ni Maître : la mouvance anarchiste contemporaine
Récupérer de la nourriture dans les conteneurs à poubelles, s’organiser avec ses voisinEs pour construire un centre social autogéré dans son quartier, s’impliquer dans une fanfare de rue : hors de l’arène partisane, point de salut pour l’action politique ? Alors que de nombreux indicateurs confirment une baisse de la confiance envers les éluEs et un déclin de l’intérêt de la population pour la politique des partis, de nombreuses activités militantes se présentent comme autant d’expressions d’une façon originale de faire de la politique à l’extérieur des voies institutionnalisées. Dans le Québec d’aujourd’hui, plusieurs de ces initiatives sont porteuses d’un projet politique dont la forme et la
finalité s’inspirent d’un renouveau de la pensée politique libertaire. - Françoise David
Il faut du courage pour faire cela de nos jours. A fortiori lorsqu’on est une femme. Et pour tout dire, je crois qu’il faut une sacrée dose d’amour pour son pays et ses gens.
- Diane Trépanière
Un peu fée, un peu sorcière et très cow-boy (!), elle est pour moi l’incarnation de cette puissance née du fait d’assumer sa différence.
- Louise Dupré
Rarement une plongée dans la douleur, son horrifiante exposition,
aura côtoyé avec tant d’ardeur un souffle humain réparateur. - Irma Levasseur et Lucille Teasdale
Je lève mon chapeau à toutes ces femmes dont l’histoire n’a pas été écrite, mais qui ont changé le monde. À notre tour de livrer bataille, chacune dans nos milieux, et de faire avancer la lutte contre les inégalités, les injustices, l’exploitation et toutes les formes d’oppression et de domination.
- Simonne Monet-Chartrand
Heureusement qu’il y a eu des femmes comme Simonne Monet-Chartrand. Des femmes, comme elle, qui nous ont servi d’exemples. Elle nous a démontré qu’il était possible, en s’unissant, de combattre les injustices et de vivre en harmonie avec des valeurs inclusives
- La primauté du politique
Hermann Broch est considéré comme un écrivain et un intellectuel majeur du XXe siècle. C’est ce que pensent aussi Jacques Pelletier et Yvon Rivard, qui ont fréquenté son œuvre chacun à leur manière : le premier en écrivant des études d’une rare perspicacité sur cet auteur réputé difficile, par passion intellectuelle et pédagogique, mais aussi comme militant infatigable ; le second, professeur aussi, essayiste et romancier, en recevant Hermann Broch comme un ébranlement qui allait modifier en profondeur sa vision et sa pratique de l’écriture, du langage et de son rapport au monde, bref de son rôle d’écrivain et d’intellectuel.
Nous leur avons demandé de nous livrer leur réflexion sur cet écrivain atypique né à Vienne en 1886 et décédé à Yale en 1954, qui se détourna des affaires familiales florissantes pour se consacrer entièrement à la littérature, qui milita contre le nazisme, produisit une œuvre d’essayiste et de romancier d’une telle force qu’on a pu le comparer aux plus grands, notamment à James Joyce (Georges Steiner). En fait, nous leur avons demandé comment ils voyaient la littérature ou la pratique de l’écriture aujourd’hui. Est-il possible aujourd’hui que la littérature soit autre chose que divertissement, voire de belles machines fictionnelles, poétiques théoriques, agrémentées de rectitude morale ou politique ? Comment concilier littérature et action – ou souci du monde ? Comment Broch les a-t-il inspirés ?
- Vers une réappropriation de notre action politique
Dans un contexte d’épuisement et de sous-financement, il est plus que jamais important de rappeler que l’action communautaire autonome est un mouvement social et politique qui doit être proactif dans la construction d’un contre-discours fort.
- Le chemin de la révolte. Entretien avec Dominic Champagne
Dominic Champagne est un auteur et metteur en scène au parcours théâtral tumultueux, allant de l’underground, avec Cabaret Neiges Noires, jusqu’au Cirque du Soleil à Las Vegas. Il est aussi l’un des artistes québécois dont les engagements sont les plus visibles et les plus percutants, principalement ceux en faveur de la protection de l’environnement. Il nous explique les liens qu’il entretient entre son travail d’artiste et ses interventions militantes. Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- Transition sociale et écologique : vers un récit citoyen
On reconnait depuis longtemps à l’imaginaire collectif un rôle dans la transformation du monde. L’histoire humaine est remplie d’exemples de discours et d’utopies qui accompagnent le changement social. On assiste aujourd’hui à un regain d’intérêt pour des récits capables de lutter contre la « pensée unique ».
- Harmoniser le système aux valeurs néolibérales
Les politiques publiques sont des programmes d’action inspirées de valeurs et de normes. Elles mettent de l’ordre dans la société et dans chacun de ses espaces. Un référentiel est un paradigme sociétal qui rend légitime cet ordre global et sectoriel. Le référentiel néolibéral se traduit sur le plan administratif par la nouvelle gestion publique (NGP) et il se décline en éducation grâce à l’assurance qualité et à l’approche par compétences.
- Chroniques de la morosité
Bernard Émond, Camarade, ferme ton poste, Montréal, Lux, 2017.
Serge Bouchard, Les yeux tristes de mon camion, Montréal, Boréal, 2016.
L’époque est sombre, pour ne pas dire lugubre. Elle n’inspire plus guère que des passions tristes. Un philosophe à la mode en annonce même en termes apocalyptiques la décadence fatale, ce qui est peut-être exagéré mais révélateur de l’air du temps. Des recueils de chroniques publiés récemment en sont des échos, sur le mode nostalgique et mélancolique d’une quête du paradis perdu pour certains, sur celui davantage optimiste d’un pari sur l’avenir pour d’autres.
- « Nous sommes prêts ! »
Le 9 mars dernier, Gabriel Nadeau-Dubois annonçait qu’il faisait le saut en politique au sein de Québec solidaire. Moins de trois mois plus tard, l’ancien leader étudiant était élu co-porte-parole du parti et député de Gouin. Dans son sillage, plus de 6 000 personnes ont manifesté leur enthousiasme en joignant les rangs de la formation de gauche. Au-delà d’un indéniable « effet GND », comment l’arrivée de cette icône du Printemps érable affectera-t-elle les stratégies et le fonctionnement de QS ?
- Quand l’environnement nous rend malades
Notre santé et notre bien-être dépendent de notre environnement – de l’eau que l’on boit, de l’air que l’on respire et de la nourriture que l’on consomme. Le premier environnement est celui du foetus, constitué, entre autres, d’un filtrat du sang maternel, qui contient les nutriments nécessaires à la croissance, mais aussi d’un grand nombre de produits toxiques, certains accumulés durant toute la vie de la mère.
- Nourrir l’imaginaire, encourager l’action
Il y a 100 ans, très exactement, à Lawrence au Massachusetts, les travailleuses de la Everett Cotton Mills ont arrêté leurs machines parce que leur patron avait réduit leur paie de la semaine de 32 cents. Inspirées par ces femmes qui se tenaient debout, 20 000 travailleuses d’autres usines se sont ralliées à leur grève. Sur leurs pancartes, elles avaient écrit « Bread and Roses », du pain et des roses.Du pain pour les besoins essentiels et des roses pour une meilleure qualité de vie.
En (…) - Le travail du sexe est un travail
Le 7 avril 2021, la Direction de l’UQAM et Hélène Boudreau signent une entente de principe, qui met fin à la poursuite intentée contre cette dernière. L’étudiante au baccalauréat en arts visuels avait partagé une de ses photos de finissante sur ses médias sociaux, dont son compte payant OnlyFans.
- Comment redessiner l’éducation
La philosophie pour les enfants (PPE) a vu le jour à la fin des années 1960 sous l’initiative de Matthew Lipman. Inspiré par les mouvements de Mai 68, le philosophe étatsunien est rapidement devenu persuadé que la philosophie, adéquatement présentée, pouvait servir à aiguiser le jugement des enfants. Spécialiste de la question, Michel Sasseville est docteur en philosophie, professeur titulaire à la Faculté de philosophie de l’Université Laval et directeur des programmes de premier cycle. Entretien.
- Recension de Stéphane Courtois, Communisme et totalitarisme, Paris, Perrin, 2009.
À la lecture de Communisme et totalitarisme de Stéphane Courtois, je me suis demandé pourquoi les symboles traditionnels du communisme sont encore si populaires chez certains intellectuels et militants. À en croire cet historien, la figure de Lénine devrait inspirer presque autant de dégoût que celle de Hitler.
- Les Fermières Obsédées
C’est soir de vernissage à la galerie de l’UQAM. Sous la responsabilité de la commissaire Thérèse St-Gelais, l’exposition « archi-féministe [1] » intitulée Loin des yeux près du corps [2] nous introduit dans l’univers d’artistes incontournables telles que Ghada Amer, Louise Bourgeois, Betty Goodwin, Kiki Smith et Angèle Verret. À travers le brouhaha, je n’ai d’yeux que pour Les Fermières Obsédées (F.O.) venues visiter celles qui les inspirent, flamboyantes dans leur costume de spectatrices. C’est que durant la dernière décennie, les F.O. ont si bien incarné les enjeux de la troisième vague féministe au Québec, par leurs performances politiquement et esthétiquement « baveuses », qu’on ne peut tout simplement pas se lasser d’elles.
- Une alternative économique globale
La plupart des propositions présentées comme des alternatives économiques ont en commun un horizon local, voire une vision explicitement localiste. Depuis le célèbre Small is Beautiful, bien des critiques du système capitaliste mondial, comme du socialisme réellement inexistant du défunt bloc de l’Est, sont fondées sur la recherche d’une plus grande liberté individuelle face aux monstres que sont l’Eat-nation et l’entreprise transnationale [3].
- Un siècle de solidarité ouvrière
Le Conseil central du Montréal métropolitain – CSN (CCMM-CSN) est reconnu comme une organisation syndicale militante, combative et solidaire, toujours présente au cœur des luttes politiques et sociales. Son influence sur la vie politique montréalaise et québécoise au cours du XXe siècle est indéniable et se poursuit aujourd’hui. Pour souligner son 100e anniversaire, nous proposons un rapide survol de son histoire [4].
- Changements climatiques. Danser au-dessus d’un volcan
La semaine dernière, j’ai marché jusqu’à une petite boutique de vêtements de mon quartier où j’ai acheté deux chandails dont j’avais vraiment besoin. La vendeuse m’a dit qu’ils étaient faits de fibres en provenance de bouteilles de plastique recyclées et de coton biologique (mais ils ont été fabriqués en Chine, rien n’est parfait). Elle a glissé les vêtements dans mon sac à dos, non pas dans un gros sac de plastique, et m’a envoyé la facture par courriel, « parce que c’est mieux pour l’environnement ».
- Créer le territoire
Située à Tête-à-la-Baleine, la résidence d’artistes Glaise Bleue est un organisme de médiation culturelle lié au territoire et à son infini potentiel de création. Nous invitons les artistes et la population à y puiser. La matière première est là, tout est là, en fait, inscrit dans le territoire. Il faut simplement le faire ressortir.
- Grève de 1972 : 50 ans Quel avenir pour la lutte en front commun ?
Au printemps 1972, la lutte menée au sein du premier Front commun intersyndical marque l’histoire du Québec comme un moment de triomphe de la solidarité et du syndicalisme de combat. Comment cet épisode mythique peut-il encore inspirer le mouvement aujourd’hui ?
- Santé communautaire : un exercice de démocratie directe
La crise sanitaire actuelle remet en évidence les problèmes existant depuis des décennies dans le réseau de la santé. La solution passe par le développement des services communautaires et de premières lignes.
- Côte-Nord - Nitassinan / Territoires enchevêtrés
Longer le fleuve, suivre les épinettes, remonter les rivières, marcher les tourbières, respirer la nordicité. Les vastes étendues de la Côte-Nord chamboulent, fascinent, apaisent. On les associe à l’immensité d’une nature brute, mais elles symbolisent aussi, malheureusement, des espaces accaparés, transformés, pillés. Le territoire nord-côtier fait en effet partie de ce qu’on nomme les « régions ressources », où les arbres, les cours d’eau et les sols ont été perçus comme des marchandises à exploiter, au détriment des écosystèmes et de la biodiversité, et, surtout, des gardien·nes et responsables de ces lieux, les Innus.
- Décoloniser nos relations
En 2004, en territoire mohawk à Kanawake, la Fédération des femmes du Québec (FFQ) et Femmes autochtones du Québec (FAQ) signaient un protocole de solidarité qui inspire toujours les relations entre les deux organisations. Pour mieux comprendre les origines de ce processus et les leçons à en tirer, À bâbord ! a rencontré Michèle Asselin, présidente de la FFQ à cette époque.
- Comment organiser la gauche syndicale ?
Dans le cadre du Forum social mondial 2016, Lutte commune a tenu trois ateliers intimement liés aux enjeux contemporains du syndicalisme québécois. L’un de ces ateliers cherchait à s’inspirer d’expériences enrichissantes, à l’échelle occidentale, en matière de rénovation par le bas de la vie syndicale et d’un épanouissement du courant « syndicalisme de combat » en son sein. Cet atelier, animé par Philippe de Grosbois, donnait la parole à deux invités : Natasha Carlsen (syndicaliste de Chicago) et Bruno-Pierre Guillette (syndicaliste du Québec). La première nous a expliqué l’origine, le fonctionnement et l’effet des Caucus of Rank and File Educators (CORE) dans le monde syndical américain ; le second a offert le même type d’explications à propos du National Shop Stewards Network (NSSN) au Royaume-Uni.
- Trois leçons pour la résistance québécoise à l’austérité
On ne peut surestimer l’importance de l’incroyable succès du « Non » au référendum grec du 5 juillet 2015. Il s’agit de la victoire la plus importante contre le néolibéralisme depuis le virage à gauche de l’Amérique latine, il y a dix ans. La réussite de Syriza et du peuple grec est d’autant plus significative qu’elle témoigne de façon éclatante d’une puissante percée de la gauche dans les pays du Nord. Il ne fait pas de doute que cela doit nous inspirer et donner un nouvel élan à nos propres batailles. Bien sûr, la bataille n’est pas terminée en Grèce, et on ne peut appliquer aveuglément leur expérience à la société québécoise. On peut néanmoins, à mon avis, tirer au moins trois leçons de leurs victoires.
- Les limites de l’hagiographie
Même s’il n’a jamais pu accéder au grand rôle politique auquel il était en droit d’aspirer, Gérald Godin a su s’affirmer comme un député et un ministre importants durant les deux premiers mandats gouvernementaux du Parti québécois à l’Assemblée nationale. Après la défaite électorale de sa formation politique en 1985, malgré une tumeur cancéreuse au cerveau qui ralentissait considérablement le rythme de ses activités, Godin a exercé, dans l’opposition officielle, ses fonctions de député avec dignité et professionnalisme jusqu’à la fin du dernier mandat qu’on lui a confié.
- Les attractions passionnées de Charles Fourier
Parmi les socialistes utopistes, Fourier se distingue à plusieurs égards. Loin de l’ascétisme monastique qui inspire L’Utopie de Thomas More ou, plus près de lui, L’Icarie de Cabet, il se propose de fonder Le nouveau monde industriel et sociétaire [5] sur la base des attractions passionnées. Ainsi son phalanstère s’occupe autant de trouver une façon harmonieuse d’organiser la production économique que de construire une forme de communauté amoureuse, fondée sur les passions, les goûts et les instincts. Plaisirs et travail non seulement ne sont pas la négation l’un de l’autre, mais peuvent être à l’origine d’un monde véritablement harmonieux parce qu’ils font tous deux appel à des dimensions fondamentales de l’être humain.
- Nos corps sont toujours un champ de bataille
Le récent sommet du G8 a servi de plateforme de diffusion internationale pour les politiques anti-choix du gouvernement Harper, fouettant du même coup les ardeurs des groupes qui les appuient au Canada. Cette attaque sur deux fronts s’inspire principalement du mouvement anti-choix aux États-Unis. Elle nous permet d’entrevoir les conséquences possibles d’une reprise de l’approche états-unienne au nord du 49e parallèle.
- BIBI de VLB : Se déprendre de soi-même
Chez Victor-Lévy Beaulieu, tout remonte toujours à très loin. Ainsi ce BIBI (Éditions Trois-Pistoles, 2009) qu’il vient de faire paraître figurait déjà dans le programme de la Véritable Saga des Beauchemin élaboré il y a plus de 25 ans maintenant et qui devait en constituer l’avant-dernier volet. L’auteur a décidément de la suite dans les idées et fait preuve de persévérance, sinon de compulsion, dans sa volonté de les rendre à terme comme l’ont illustré également ses précédents livres sur (…)
- La décentralisation
La plupart des démocraties occidentales doivent beaucoup à la centralisation. C’est grâce à un processus de centralisation forcée que la France et l’Italie se sont construites, par exemple. Cette volonté de changer le pays à partir d’une autorité centrale s’est incarnée dans le jacobinisme qui, encore aujourd’hui, demeure le talon d’Achille de la gauche traditionnelle. Il n’en demeure pas moins que c’est ce souci égalitaire et démocratique qui a donné naissance aux États modernes [6].
- Terre en transe
L’année 1968 devait être, selon les paroles de Fidel Castro prononcées le 2 janvier à La Havane, celle du « guérillero héroïque ». Les échos de la mort du Che allaient se répercuter tout au long de cette année dans le monde, à travers un, deux, trois, mille foyers de révolte. Le Québec n’y échappera pas et cet écho sera modulé selon les caractéristiques propres de la société québécoise : on assiste alors non pas à un « complot international » ou à une transposition tardive de ce qui se fait ailleurs, mais à une convergence de mouvements de lutte qui entrent en résonance avec ce qui se passe au niveau mondial (pouvant, à l’occasion, s’en inspirer) et qui ont des racines dans l’histoire québécoise.
- La poète et le bum
On rencontre vraiment de tout dans le roman québécois contemporain et pour tous les goûts, des amateurs de littérature classique aux partisans des formes les plus éclatées. Témoignent de cette floraison luxuriante les plus récents livres de Dominique Fortier et de Kevin Lambert, illustrations particulièrement réussies de ces manières de penser et d’écrire.
- Portraits de femmes
Dans leurs livres récemment publiés, Catherine Mavrikakis et Valérie Lefebvre-Faucher esquissent des portraits de femmes on ne peut plus contrastés. La première décrit la condition d’une femme de la petite bourgeoisie dont le destin se déroule sous le signe d’un ennui profond, de nature quasi ontologique. La seconde évoque celui des femmes de la maison Marx, marqué par la lutte, aspect longtemps négligé par les historiographes de la famille au profit de la célèbre figure paternelle.
- Chili. Rébellions populaires contre le néolibéralisme
Depuis le 18 octobre 2019, le Chili néolibéral du président Piñera est entré en crise, en proie à une vaste rébellion populaire touchant le pays entier. En ce début de novembre 2019, les blocages sont partout, laissant voir que se joue un véritable bras de fer politique entre forces sociales irréductiblement opposées.
Photos : Fabián Muñoz.
- Inégalités sociales et environnementales. Portrait géographique à fine échelle
La distribution géographique des inégalités, qu’elles soient sociales, liées à la qualité de l’environnement ou encore à l’accessibilité aux services, n’est pas un phénomène qui relève du hasard.
- L’aide sociale et la pauvreté. Une lutte inachevée
La marche « Du pain et des roses » s’ébranle le 26 mai 1995 en trois contingents. De Montréal, de Longueuil et de Rivière-du-Loup, des centaines de femmes marcheront durant 10 jours pour se rendre devant l’Assemblée nationale. Le thème central de cette longue caravane est la lutte à la pauvreté.
- Splendeur et misère des coalitions
Les causes se gagnent plus facilement quand l’union fait la force. Syndicats et organisations citoyennes jugent souvent nécessaire de former des coalitions afin de mettre en commun leur énergie pour une cause particulière et lutter plus efficacement. Mais ces réseaux n’ont pas la vie facile, le plus souvent à cause d’un manque d’argent.
- Au coeur de la prison. Le Front de libération des femmes du Québec
En mars et avril 1971, à la prison Tanguay, les militantes du Front de libération des femmes (FLF) ont vécu avec les prisonnières de droit commun une expérience de solidarité féministe unique dans nos annales. En plus de réaliser un travail de conscientisation féministe et de défense des droits des prisonnières, elles ont tissé avec elles de profonds liens de confiance et de sororité sociale et politique. Retour sur une lutte peu ordinaire tombée dans les limbes de l’Histoire.
- Droit au logement au Québec. Le temps de faire des choix politiques conséquents
En septembre dernier, des militantes et militants pour le droit au logement ont marché les 560 km reliant Ottawa et Québec pendant 28 jours. Événement le plus ambitieux des 40 ans d’histoire du FRAPRU, De villes en villages pour le droit au logement visait à mettre en lumière les graves dénis du droit au logement et à réclamer des engagements ambitieux de la part des gouvernements afin d’y mettre un terme.
- Wounded Knee : 50 ans de lutte
Le 27 février marquait le 50e anniversaire du début de l’occupation de Wounded Knee, une action menée par l’American Indian Movement (AIM) et des militant·es Oglala-Lakota de la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud. L’occupation, qui a duré 71 jours, marque un tournant dans les luttes pour les droits des peuples autochtones aux États-Unis.
- Contrer l’extrême droite au Canada
Dans un an auront lieu les prochaines élections au Canada. Si l’échéance peut sembler lointaine, le résultat anticipé s’annonce inquiétant. L’avance de Pierre Poilievre et du Parti conservateur dans les sondages est si grande qu’elle pourrait être difficile à surmonter.
- Télévision queer
Joëlle Rouleau (dir.), Télévision queer, Remue-Ménage, 2022, 176 p.
- Locataires, on se mobilise !
Comment se battre contre les monstres que sont les grands conglomérats financiers qui, en ce moment même, font main basse sur une bonne partie des logements au Québec et affaiblissent dangereusement les droits des locataires ? Malgré la grande difficulté de lutter contre un tel adversaire, il est possible de se mobiliser et de faire reculer cette menace.
- Fonderie Horne : la ville au coeur de cuivre
Le verdict est tombé à Rouyn-Noranda le 15 août dernier : les émissions d’arsenic dans l’air de notre ville seront tolérées jusqu’à cinq fois au-dessus de la norme prévue par la Santé publique. L’échéancier de cinq ans ne prévoit aucune cible intermédiaire précise pour contraindre Glencore à abaisser ses rejets toxiques dans l’air d’ici là. Les Rouynorandien·nes, décidément, devront boire la coupe jusqu’à la lie.
- Le soin, c’est politique !
Comment les personnes militantes qui œuvrent dans le secteur du soin au Québec s’organisent-elles, au-delà de l’action syndicale ? À bâbord ! s’est entretenu avec Eve-Lyne Clusiault au sujet des fondements, du fonctionnement et des actions de la Coalition féministe des métiers du soin (CFMS).
- Des mots pour Léa
Nous avons appris avec une grande tristesse le décès de Laurence-Léa Fontaine. La contribution de Léa à À bâbord ! est incontournable. Elle a été coordonnatrice de la revue pendant dix ans et tenait les chroniques « Travail » et « Figures marquantes ». Léa était aussi, à l’UQAM, une chercheure et une professeure de droit engagée. C’est une camarade grandement appréciée qui nous a quitté·e·s, autant pour l’efficacité de son travail que pour ses qualités humaines. Certain·e·s parmi nous ont tenu à lui rendre hommage.
- Qui nous protège de la police ?
La créatrice de l’application mobile Bon Cop Bad Cop nous présente cette initiative dont l’objectif est de documenter la répression policière auprès des communautés racisées pour mieux défendre leurs droits.
Propos recueillis par Joëlle Dussault, doctorante en sociologie à l’UQAM.
- Le peuple de Chartrand
« Mes très chers frères, mes très chères sœurs… » C’est ainsi que Michel Chartrand commençait la grande majorité de ses discours. Dès ses premiers mots, on ne pouvait qu’être impressionné par le charisme et l’énergie de cet homme. Le peuple de Chartrand, c’était en fait toute l’humanité.
- Journalisme. Des fuites qui dérangent
Au moment où Julian Assange, Chelsea Manning et Edward Snowden sont emprisonné·e·s ou contraint·e·s à l’exil, on pourrait penser que le journalisme s’appuyant sur des fuites de données massives est trop risqué pour perdurer. Or le journalisme hacker frappe encore. Au Brésil et à Porto Rico, la publication de communications privées de dirigeants politiques a provoqué des séismes politiques majeurs.
- Endoctrinement technologique à l’école
Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) exercent déjà un contrôle sans précédent sur Internet. Afin de fidéliser leur future clientèle, ils utilisent aussi leur influence en matière d’éducation. Le matériel informatique, les logiciels, les services en ligne, les outils pédagogique et leur diffusion, certains programmes scolaires et même des méthodes pédagogiques portent leur marque.
- Le communautaire en grève !
Le 7 février, les organismes communautaires étaient en grève. Cette journée a marqué le début d’une intensification des mobilisations du milieu communautaire qui se poursuivront jusqu’au dépôt du budget provincial à la fin mars. Pour mieux comprendre leurs revendications et leurs stratégies, À bâbord ! s’est entretenue avec deux délégué·e·s du Front régional de l’action communautaire autonome (FRACA).
- Catalogne. Lutte pour une société nouvelle
La situation politique est devenue explosive en Catalogne. Une délégation de Québec solidaire a pu le constater sur place au cours du mois d’octobre dernier. À l’invitation de la gauche radicale, la Candidatura d’Unitat Popular (CUP), la délégation a pu observer non seulement la répression de Madrid, mais aussi l’auto-organisation du peuple catalan pour la tenue de ce référendum historique.
- Témoigner des violences
Qui d’autres que les femmes ayant vécu l’expérience de donner naissance peuvent témoigner des violences physiques, psychiques et psychologiques subies avant, pendant et après la grossesse ? Il nous semblait incontournable de donner la parole à certaines d’entre elles.
- Les fossoyeurs d’une révolution
Décrié comme une tyrannie totalitaire par l’opposition et ses alliés étrangers, le gouvernement Maduro justifie la répression des manifestations et le musèlement du parlement en invoquant la légitime défense de l’État de droit face à une opposition violente et putschiste, soutenue par l’impérialisme états-unien.
- Le syndicalisme de combat étudiant et son secret
Avec dix grèves générales illimitées à son actif depuis 1968, le mouvement étudiant québécois demeure très inspirant. Sa vigueur a de quoi étonner : les grèves se sont succèdent depuis 50 ans à un rythme soutenu, en dépit des vents contraires, pour atteindre un paroxysme pendant le Printemps érable de 2012.
- Le pragmatisme radical d’un « matérialiste historique »
Quelques jours après le congrès de Québec solidaire et l’élection de Gabriel Nadeau-Dubois comme député de Gouin, À bâbord ! rencontrait le nouveau co-porte-parole de QS pour l’interroger sur une série d’enjeux entourant l’avenir du parti.
Dans cette seconde partie de l’entretien, le nouveau représentant de QS à l’Assemblée nationale détaille une stratégie pour faire des percées dans les différentes régions du Québec et souligne l’importance pour le parti de gauche de formuler des propositions économiques concrètes pour le développement régional. L’ancien leader étudiant se prononce également sur des questions d’éducation, de politique municipale et de communication politique.
Pour (re)lire la première partie, cliquez ici.
- Grèves de femmes
L’année 2016 a été forte en mobilisations menées par des femmes, l’affirmation générale étant qu’il ne faut plus se laisser faire. Entre les tentatives de plusieurs gouvernements de criminaliser l’avortement, les salaires inégaux, les conditions de travail précaires, les agressions multiples et les meurtres de femmes toujours trop nombreux, plusieurs ont répondu à ces violences par la paro de mujeres, la grève des femmes.
- Regain du syndicalisme étatsunien
Avec un taux de syndicalisation d’environ 11 % et des décennies de reculs imposés par des gouvernements acquis à la mondialisation et au néolibéralisme, le mouvement ouvrier étatsunien affichait jusqu’à récemment un portrait plutôt déprimant. Or, les choses pourraient être en train de changer.
- Un parcours singulier
Il y a de ces gens qui vous vampirisent et vous soutirent toute votre énergie. Eh bien, Monique Béchard est tout le contraire : elle vous transfuse de sa bonne humeur dès la première rencontre. Entretien avec une femme au franc-parler.
- Des trous, mais pas que dans les murs
En 2007, un physicien indien devenu chercheur en technologie éducationnelle, Sugata Mitra, a prononcé une de ces fameuses conférences TED (TED talks) que vous connaissez peut-être [7]. Son projet Hole-in-the-Wall suscite l’engouement, mais soulève de nombreux doutes quant à sa réelle efficacité.
- Montréal, une et multiple
Le titre du dernier roman de Monique Proulx, Ce qu’il reste de moi (Boréal, 2015), est énigmatique. Il laisse entendre que nous aurons affaire à un récit de type autofictionnel, raconté par un personnage dressant le bilan d’un parcours singulier, pratique littéraire fort répandue aujourd’hui. Or, on comprend vite, en le lisant, qu’il n’en est rien, que l’héroïne mythique incarnée ici par la figure historique de Jeanne Mance, centrale sur le plan symbolique, est elle-même une condensation originaire du Montréal diversifié et éclaté d’aujourd’hui, présent proche qu’elle relie au passé lointain à travers les personnages qui la prolongent et la redoublent.
- Alma, ville de combat !
Telle devrait devenir la devise de cette ville créative de 30 000 âmes jeannoises. Au cours des années, elle a été le théâtre de nombreux conflits et de luttes qui ont forgé son histoire. La ville d’Alma est constituée de deux pôles industriels : Rio Tinto Alcan (RTA) depuis 1943 et Produits forestiers Résolu (initialement Price) depuis 1925.
- Quelles voies de sortie ?
Si la fausseté du mantra néolibéral « there is no alternative » a été démontrée au fil des nombreuses luttes sociales des dernières années, donnant plutôt chair à l’idée qu’« un autre monde est possible », les réflexions théoriques qui cherchent à penser les contours de cet autre monde ne sont pas légion. Deux réflexions me paraissent inspirantes, même si leur portée et leur prétention sont fort différentes : [Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle de Pierre Dardot et Christian Laval, qui nous avaient déjà donné une réflexion fort savante sur le néolibéralisme (La nouvelle raison du monde), et Adieux au capitalisme de Jérôme Baschet.
- L’économie participaliste
L’économie participaliste, Pascal Lebrun, Montréal, Lux, 2014.
- « Où qu’il se situe sur sa trajectoire, le migrant a des droits »
Avant d’être travailleur saisonnier, sans-papiers, demandeur d’asile ou travailleuse domestique, le migrant est une personne. Au-delà des catégories que le droit international s’acharne à définir, un migrant s’inscrit dans une trajectoire qui lui est propre. Professeure à l’UQAM, spécialiste du droit international, des droits économiques et sociaux, des droits des femmes et des institutions des droits de la personne, Lucie Lamarche milite pour une reconnaissance des trajectoires de mobilité des migrant·e·s. Afin qu’ils et elles cessent d’être perçu·e·s tantôt comme une menace potentielle pour les États, tantôt comme des personnes asservies à la fluidité des biens et services, héritage toxique des accords de commerce international. Entrevue.
- La misère sociale aujourd’hui
Édouard Louis, En finir avec Eddy Bellegueule, Paris, Éditions du Seuil, 2014
- Idle No More
Depuis des centaines d’années, les peuples autochtones protègent leurs territoires, maintiennent et gardent dynamiques leurs langues, leurs traditions et leurs cultures, et tentent d’avoir des rapports justes et équitables avec les Canadien·ne·s. Or, ces efforts passent souvent inaperçus, et sont même ignorés, jusqu’à ce que se produisent l’étincelle, le point de paroxysme ou la crise
- Un intellectuel, un instinct de liberté
Noam Chomsky est né en 1928 à Philadelphie, ville qui était au XVIIIe siècle le phare étatsunien de la philosophie des Lumières. Sa pensée est-elle le fruit de son époque ? Quelles ont été ses influences tout au long de sa vie ? Regardons de plus près l’intellectuel et le militant qu’il a été et continue d’être pour essayer de mettre au jour les racines qui soutiennent son œuvre.
- Passages américains
Passages américains, Marie-Claire Blais, Boréal, Montréal, 2012.
- Militer : l’enseignement de Gramsci
Aujourd’hui, comme hier, militer, œuvrer à partager avec d’autres nos rêves de justice sociale, d’égalité, de solidarité et de liberté n’est pas une tâche facile. Que nous soyons filles ou garçons, d’origine plébéienne ou pas, comment rejoindre les non-militants, voire les apathiques ? Comment unir nos « savoirs » à leurs appréhensions ? Comment, à partir de leurs problèmes quotidiens, esquisser des solutions qui ébrèchent l’exploitation, la domination et la discrimination ? Il n’y a pas de réponses toutes faites à ces questions. Cependant, les réflexions d’Antonio Gramsci peuvent nous aider à mieux les poser et les résoudre.
- La vaine chasse aux signes religieux
À bâbord ! a reçu cette contribution au débat sur le projet de charte du gouvernement québécois. Il nous fait plaisir de la diffuser.
- Renouer avec le syndicalisme de combat
Après le Printemps érable, qui a révélé la possibilité de faire des gains importants en s’appuyant d’abord et avant tout sur le rapport de force, la mobilisation et la solidarité, nous pouvons demander aux directions syndicales si elles ont l’intention d’emboîter le pas dans cette perspective de lutte concrète et stimulante. Déjà nous avons entendu certains leaders syndicaux se référer à la mobilisation étudiante pour interpeller leurs propres membres. Mais s’agit-il là d’une simple rhétorique ? La négociation de 2015 mesurera la capacité du mouvement syndical de se renouveler, voire de développer des pratiques différentes afin de faire des gains notables et immédiats.
- Corée du Nord, Corée du Sud
La Corée du Nord bombarde l’île de Yongpyong pour donner l’illusion de sa puissance. Pendant ce temps, la Corée du Sud fait payer les touristes occidentaux pour qu’ils profitent de la vue incroyable qu’offre le 38e parallèle – qui sépare les deux Corées – et ses centaines de kilomètres de barbelés. Le peuple coréen, quant à lui, souffre d’une division absurde, alimentée de l’extérieur comme de l’intérieur. Pouvons-nous entrevoir le jour où ce pays divisé ne fera plus qu’un ?
- Les gestionnaires de l’apocalypse
Ce ne sont pas les idées qui mènent le monde.
C’est leur gestion.
Publicité HEC, Montréal, 2009L’ex-ministre péquiste François Legault et l’homme d’affaires Charles Sirois ont lancé le 21 février dernier un « ambitieux » manifeste portant sur l’avenir du Québec. Le document de consultation portant sur l’éducation, rendu public le 12 avril, est venu confirmer l’ambition principale de la coalition : la dissolution des institutions politiques québécoises dans un processus de contrôle managérial visant à produire des individus adaptés à la dynamique de croissance irréfléchie qui caractérise notre époque.
- « La révolte est la proposition »
Le 15 octobre, des camps, aujourd’hui démantelés par les autorités municipales, se sont installés à Québec et à Montréal, où a été transformé le square Victoria, renommé avec à propos Place des Peuples, en véritable place publique et en laboratoire politique et démocratique. Face à l’arrogance des milieux financiers et à la supposée impuissance de nos gouvernants qui n’ont de cesse de nous répéter le mantra néolibéral there is no alternative, ces hommes et ces femmes ont fait la preuve, par (…)
- Utopie = No future
Queer et utopie : deux mots qui n’ont guère fricoté ensemble. Révolution et queer encore moins. Et pourquoi en serait-il autrement ? Il y a beaucoup de bonnes raisons de ne pas le déplorer. Si par utopie, on veut dire non un espace ou une simple volonté de transformer le monde, mais une projection temporelle sur un axe linéaire, c’est-à-dire un futur utopique et donc antérieurement modelé pour un grand nombre, la réaction anti-modernisme est sans doute salutaire.
- Les délires de la raison
L’idée du Progrès, telle qu’elle a commencé à s’élaborer aux XVII-XVIIIe siècles, postulait que l’Humanité pouvait, et devait, se perfectionner continuellement, guidée en cela par les lumières de la Raison. Dans cette marche en avant contre l’obscurantisme et la tradition, l’Humanité accédait, enfin, au contrôle de la nature et, par contre-coup, d’elle-même. La floraison des discours utopiques (portés, entre autres, par des auteurs comme More, Campanella, Cyrano de Bergerac ou Morelly), à cette époque, exprime bien cette vision d’un espace « autre », un espace où peut se déployer la volonté de remodeler, au nom du bonheur collectif, la Nature, l’Humain et le social d’une manière rationnelle.
- Carlos Liscano, l’écrivain et l’autre
J’écris pour cesser d’être celui que je suis. Carlos Liscano
L’ écrivain et l’autre est le sixième livre traduit en français de Carlos Liscano, auteur uruguayen considéré comme un des écrivains latino-américains les plus importants de sa génération. Le livre se présente sous la forme de réflexions fragmentaires en marge d’un roman impossible à écrire. « J’ai commencé mon roman en visant très haut, beaucoup d’ironie. […] L’histoire habituelle : un individu ordinaire qui veut juste avoir (…) - L’idéologie gestionnaire
Les dirigeants des grandes entreprises, dont le montant des émoluments a été scandaleusement multiplié depuis 20 ans, prennent tous les moyens pour soutenir la valeur des actions, dont la suppression de personnel présentée sous la forme de réduction des dépenses de fonctionnement. Vincent de Gaulejac analyse, dans La société malade de la gestion (Seuil, 2005), l’idéologie gestionnaire qui cherche à obtenir l’adhésion des travailleurs et, s’il y a lieu, de leurs syndicats aux objectifs de (…)
- Militer au quotidien
Compost, vélo, récupération de nourriture et de matériaux, jardinage en pot sur le balcon, la liste de nos pratiques quotidiennes s’allonge et se réinvente chaque jour. Mais au delà d’un simple mode de vie alternatif, nous tendons à inscrire notre quotidienneté dans une démarche politique qui dépasse la révolution personnelle.
- La pensée au service de l’action
Intellectuel engagé : c’est sous cette désignation commode que sont communément évoqués les intellectuels qui prennent position pour des causes spécifiques particulières ou encore, plus largement, pour des mouvements ou des partis. Jean-Paul Sartre en a incarné la figure paradigmatique à travers, notamment, son implication dans le Parti communiste en tant que « compagnon de route ». Chez Sartre, c’est d’abord un intellectuel qui s’engage, sur la base de sa production et de sa reconnaissance en tant justement que penseur et intellectuel, dans son cas « total », c’est-à-dire dominant dans plusieurs champs de la réflexion et de la création en art et en sciences humaines, et qui met son prestige au service des causes qu’il soutient.
- Une décennie
Au terme de cette première décennie des années 2000, quelques membres du collectif de rédaction ont relevé trois bons coups et un espoir pour la gauche et les mouvements sociaux au Québec et ailleurs dans le monde.
- Dissocier indépendance et nationalisme
La question de l’indépendance représente une contradiction irrésolue dans l’histoire de la communauté politique du Québec. Elle est intimement mêlée aux autres formes de domination, dont l’oppression capitaliste. Si elle a, jusqu’ici, fait partie de l’arsenal idéologique des classes dominantes et des élites nationalistes, cela ne veut pas pour autant dire que la gauche peut se permettre de l’escamoter. Peut-être faudrait-il en revenir à dissocier indépendance et nationalisme. Cela ne veut pas dire nier la réalité nationale, mais plutôt penser l’appartenance à une communauté politique concrète comme condition nécessaire de tout projet d’émancipation et d’autonomie politique [8].
- Désobéissance civile et laïcité
La Loi sur l’instruction publique du Québec prévoit (article 222) que « pour des raisons humanitaires ou pour éviter un préjudice grave à un élève, la commission scolaire peut, sur demande motivée des parents d’un élève, d’un élève majeur ou d’un directeur d’école, l’exempter de l’application d’une disposition du régime pédagogique. » La chose est rare, on le devine, mais elle se produit parfois. C’est justement le cas ces temps-ci.
- Une mission dévoyée
Lorsque l’Organisation européenne de coopération économique, formée par les Américains après la guerre pour distribuer les 12 milliards d’aide du plan Marshall, eut terminé son travail, on convint chez les techniciens de la « modernisation » de prolonger l’effort de rattraper l’Amérique et d’élargir le mandat de l’organisation pour y inclure l’éducation, c’est-à-dire le capital humain, c’est-à-dire la main-d’œuvre, dont la notion apparaissait justement dans la charte. C’était en 1961. (…)
- La pensée de Freitag
Reconnu comme l’un des plus importants sociologues de la période contemporaine, tant à l’étranger qu’au Québec, Michel Freitag est généralement perçu d’abord comme un théoricien, concepteur d’une interprétation globale de la société, formulée principalement dans Dialectique et société [9]. Ces ouvrages et les séminaires sur la postmodernité qu’il a animés à l’UQAM durant plus d’une décennie ont fait de lui le maître à penser d’une école informelle qui a prolongé et prolonge encore sa réflexion à travers de nombreuses recherches empiriques auxquelles elle a servi d’inspiration et de référence centrale.
- Un mouvement mondial
La ville d’aujourd’hui est le produit de la mondialisation néolibérale. Elle se doit de participer à l’économie mondiale, voire d’en être le moteur. Ces tentatives d’instrumentalisation des villes ont comme conséquences notamment de les vider de leur dimension politique. C’est dans ce contexte qu’émerge un mouvement citoyen mondial pluriel qui revendique le droit à la ville. Cherchant à combattre les inégalités engendrées par ce système en vue de l’accès pour tous aux droits politiques, économiques, sociaux et culturels, un projet de charte mondial du droit à la ville est en marche.
- L’étau des privatisations
Quelle technique a-t-elle permis d’imposer la mise en concurrence, voire la privatisation, d’entreprises publiques, de faire accepter la fermeture définitive de nombre de bureaux de poste et de gares, de remettre en cause la gratuité de la santé et de l’éducation, de transformer la fonction publique en un archipel d’agents concurrents et menacés ? Le tout presque sans « débat ». Pour cela, il a suffi de construire un corridor de « réformes » à l’intérieur duquel une porte se verrouille sitôt qu’on en franchit le seuil, pour conduire à une autre qui s’ouvre à mesure qu’on s’en rapproche. Puis, comme le dit la chanson, assez vite « on n’a plus assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens. Alors il faut qu’on avance ».
- Une convention mi-figue mi-raisin
Le 20 octobre 2005, à l’UNESCO, 151 pays ont donné leur appui à une Convention sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles. Pourtant, quelque temps avant le vote, la secrétaire d’État étatsunienne Condoleezza Rice avait usé de tout son poids pour faire échouer l’entreprise. Elle avait écrit à ses homologues pour leur demander de reporter le vote, sous prétexte que cette convention légitimerait « les violations des droits de l’homme » et « l’écrasement des minorités ».
- La beauté à tout prix
Douche du matin : savon-shampoing-revitalisant. Brossage de dents : dentifrice-rince-bouche. Crème hydratante. Un peu de mascara, qui s’enlèvera grâce à un démaquillant pour les yeux. Pour un homme, crème à raser et après-rasage. Déodorant. Un soupçon de gel dans le toupet avant de partir pour la journée. Pour vos soins d’hygiène et de beauté personnelles, comme chaque habitant d’Amérique du Nord, vous utilisez en moyenne quotidiennement une dizaine de cosmétiques [10]. Mais savez-vous ce qui se cache derrière ces produits si familiers ?
- Grande noirceur et quelques lueurs
Au Québec comme ailleurs dans le monde occidental, la crise qui suivit le krach boursier de 1929 donna lieu à la formulation de solutions diversifiées au désordre engendré par la dépression : de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, du corporatisme et du fascisme au socialisme et au communisme, on assista à un foisonnement idéologique dont témoigne la presse québécoise de l’époque.
- Il est fini le temps des messies
Un regard original sur la situation politique haïtienne à partir de la réflexion d’un observateur de ce pays depuis plus de 20 ans : le politologue André Corten, professeur au Département de science politique de l’UQAM et membre du Groupe de recherche sur les imaginaires politiques en Amérique latine [11].
Rubriques (16)
- No 027 - déc. 2008 / jan. 2009
- No 069 - avril / mai 2017
- Dossier : L’institut économique de Montréal, repaire de la droite
- Dossier : En plein corps
- Dossier : Racisme au Québec. Au-delà du déni
- No 079 - avril / mai 2019
- Mini-dossier : Action communautaire autonome
- No 045 - été 2012
- No 041 - oct. / nov. 2011
- Dossier : Les classes dominantes au Québec