Noémie Désilets-Courteau et Marie-Louise Arsenault
Abécédaire du féminisme
Noémie Désilets-Courteau et Marie-Louise Arsenault,Abécédaire du féminisme, Éditions Somme toute, 2016, 232 p
L’un des succès de l’émission Plus on est de fous plus on lit ! animée par Marie-Louise Arsenault à Ici Première fut son « Abécédaire du féminisme » auquel ont participé 25 femmes et 1 homme en 2013. Quelle bonne idée d’en faire un résumé écrit, pour ceux et celles qui, comme moi, n’ont pu profiter de toutes les chroniques et de la justesse des propos des intervenantes !
À l’instar de l’excellent Le féminisme raconté à Camille de Micheline Dumont, L’Abécédaire du féminisme est un ouvrage d’introduction au féminisme, aux luttes pour l’émancipation des femmes et pour apprendre à connaître des personnages féminins peu connus, voire inconnus. Pour celles qui souhaitent s’initier au féminisme rapidement, ce condensé est un bon premier pas puisque l’ouvrage dresse un tour d’horizon des enjeux touchant les femmes en ce début du 21e siècle. Autre point fort : il donne le micro à des femmes qu’on n’entend pas très souvent dans l’espace public.
Proposant trois mots pour chaque lettre de l’alphabet, une diversité de sujets est brièvement abordée. Commençant par l’entrée Nelly Arcan et se terminant avec zizi (de circonstance), nous parcourons une gamme de sujets : les Femen, Weight Watchers, les inégalités, la jupe-culotte, les disparitions et meurtres de femmes et filles autochtones, le racisme, etc.
La plume de Noémie Désilets-Courteau résume les chroniques des diverses intervenantes et l’illustratrice Sarah Marcotte-Boislard ajoute de la couleur et de la puissance aux propos amenés.
Un ouvrage comme celui-ci aurait pu tomber dans le piège de nous entretenir seulement de sujets consensuels, de se contenter de nous parler de féministes connues telles que Simone de Beauvoir ou Thérèse Casgrain. Mais non. Les intervenantes qui ayant défilé au micro de Marie-Louise Arsenault nous ont amenées ailleurs. De par leur provenance, leur expertise, leur identité, leur posture politique, leurs combats, leur profession et leurs convictions, nous sommes initiées grâce à elles à plusieurs sujets grand public, mais d’autres moins.
Certes, les sujets abordés ne sont pas toujours aisés. L’histoire des femmes ne l’est pas. Mais nous ne sommes pas assommées par le nombre de données, de chiffres et des statistiques. Nous sommes au contraire encouragées à pousser plus loin notre lecture grâce au ton relativement léger et aux clins d’œil humoristiques qui parsèment l’ouvrage.
Avis aux professionnelles du féminisme et aux féministes aguerries : vous resterez sur votre faim, car vous serez en terrain connu. Vous trouverez probablement que cet ouvrage aurait pu aller beaucoup plus loin dans les sujets abordés ou dans l’analyse : seulement deux pages sont consacrées par entrée. Mais là n’est pas son objectif. Et ça fait du bien.