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Articles (3138)
- Un complot légalisé
Peu d’entre vous ont à ce jour entendu parler du Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité (PSP), tout simplement parce que les trois gouvernements impliqués font tout pour qu’il passe inaperçu, de crainte de soulever la controverse et un débat public du type de celui qu’on a connu avec les négociations de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, puis avec l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) qui avait alors inclus le Mexique. Le PSP (…)
- Le féminicide de Ciudad Juárez
Du 5 au 15 février 2004, une délégation québécoise de solidarité avec les femmes de Ciudad Juárez s’est rendue au Mexique dans le but de manifester sa solidarité envers les familles des victimes du féminicide et les groupes locaux qui le dénoncent. La mission avait aussi pour objectifs de vérifier la mise en œuvre des recommandations émises par les diverses organisations ayant enquêté sur le cas, de concrétiser des pistes d’appui et de faire pression sur les autorités locales pour que cessent le féminicide et l’impunité. Marie-Hélène Côté, qui faisait partie de la délégation, rapporte ici quelques éléments marquants.
- Mexique. Les petites bulles qui pèsent gros
Dans les plis de la mémoire collective, les habitant·e·s du Chiapas se souviennent de l’abondance de l’eau. Mais Coca-Cola, gourmand en eau, étend son hégémonie en sacrifiant la population locale. Dans le Chiapas, les peuples autochtones font face aux nouveaux défis de la mondialisation jusque dans leurs rituels. Comment cette boisson vénéneuse s’est-elle imposée dans la culture mexicaine ? Un constat dur à avaler.
- Financiarisation du logement : champ libre au privé
Pour vous procurer une copie papier de ce numéro, rendez-vous sur le site des Libraires ou consultez la liste de nos points de vente.
- Action communautaire autonome et philanthropie : une relation tendue
La question de l’autonomie des groupes communautaires soutenus par la philanthropie soulève des débats au Québec depuis plus de 15 ans. Ces débats sont notamment liés à l’arrivée dans le paysage d’un acteur philanthropique doté de ressources financières considérables et d’une influence notable : la Fondation Lucie et André Chagnon (FLAC). Cette fondation a été le premier avatar québécois d’un nouveau type de philanthropie élitaire privée que j’appelle « philanthropie d’investissement », mais (…)
- La maison brûle. Plaidoyer pour un New Deal vert
Naomi Klein, La maison brûle. Plaidoyer pour un New Deal vert, Montréal, Lux, 2019, 312 pages.
- Le peuple de Chartrand
« Mes très chers frères, mes très chères sœurs… » C’est ainsi que Michel Chartrand commençait la grande majorité de ses discours. Dès ses premiers mots, on ne pouvait qu’être impressionné par le charisme et l’énergie de cet homme. Le peuple de Chartrand, c’était en fait toute l’humanité.
- Haro sur les plagiaires
Les musicien·e·s se sont toujours inspiré·e·s les uns des autres. Comme tous les artistes d’ailleurs. Et personne n’y voyait de mal, sauf en de rares exceptions. Depuis quelques années, ces emprunts sont de plus en plus judiciarisés. « Touche pas à ma chanson ! », pourrait-on dire. Sinon il faudra payer cher.
- Librairie l’Euguélionne. La cigale et la fourmi
Robuste mauvaise herbe poussant en milieu hostile (ou capitaliste), l’autogestion permet aux malcommodes et trublions de ce monde de s’arroger le droit d’être puissant·e·s au travail. Pour ajouter plus de piquant à l’oxymore, le travail autogestionnaire peut être à la fois féministe, ludique et productif.
- L’intelligence artificielle, cette chimère
Voici un article paru dans la revue Milieu(x) en 2019, reproduit ici avec leur permission.
- Présentation : La rectitude politique en débat
La rectitude politique n’est pas née de la dernière pluie. Elle remonte à plusieurs décennies et a été le plus souvent utilisée par les intellectuel·le·s de droite pour disqualifier la gauche globalement à travers certaines de ses positions minoritaires, parfois effectivement discutables. Elle revient aujourd’hui dans un contexte social et politique inédit autour d’enjeux nouveaux (l’appropriation culturelle, le racisme, les questions de genre, l’approche intersectionnelle entre autres) liés à la transformation générale de nos sociétés capitalistes.
- Les lobbies et le détournement de la science. Entrevue avec Stéphane Horel
Journaliste au Monde, Stéphane Horel s’intéresse aux conséquences des décisions publiques sur la santé. Elle a pu constater l’influence incontournable des lobbies qui font passer l’intérêt financier des compagnies qu’ils représentent bien avant la santé publique. Elle vient de publier un essai percutant sur le sujet : Lobbytomie. Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie (La Découverte, 2018). Propos recueillis par Claude Vaillancourt.
- La pandémie comme catalyseur d’inégalités
La pandémie a mis en lumière toutes les failles d’un système public mis à mal depuis des décennies par des coupes drastiques. À un fragile point d’équilibre où l’on arrivait tout juste à répondre aux besoins avant la crise, une grande part des services publics ont été rapidement submergés par l’ampleur des demandes d’aide de la population et d’adaptation pour les travailleurs et travailleuses.
- Centraide. Quand les fondations disciplinent le communautaire
Vous êtes nombreux et nombreuses à donner chaque année à Centraide du Grand Montréal. Depuis 2010, cette fondation régionale a pourtant grandement changé et s’est progressivement alignée sur les autres fondations privées qui forment le paysage philanthropique québécois, causant de fortes tensions avec les organismes subventionnés.
- Mordre la main qui nourrit
Faire de l’art engagé. À une époque où la culture est majoritairement produite et diffusée par de grands groupes industriels, cela est une contradiction en soi. Les messages politiques lancés par les artistes vont le plus souvent à l’encontre des intérêts du système qui permet leur diffusion. Pourtant, l’art engagé est toujours bien vivant aujourd’hui. Comment vient-on à bout de cette contradiction ?
- Le gérontocide, forme extrême de l’âgisme ?
En cette année deux-mille-vingt après Jésus-Christ, serions-nous en train d’assister à une forme inédite de gérontocide, cette pratique d’« élimination des vieillards » aussi vieille que l’Antiquité [1] ? Cette question épineuse, difficile à manipuler, me taraude depuis plusieurs jours, comme citoyen et comme gérontologue social.
- Les Libéraux n’aiment pas (non plus) les enfants
Lorsque le Parti libéral du Québec (PLQ) a repris le pouvoir en 2014, il ne portait aucune vision pour les jeunes enfants. Un vague pronostic budgétaire laissait entendre qu’une indexation du tarif quotidien des garderies était envisagée.
- Debout pour l’école : résister à la dérive
Nous affrontons une idéologie forte à l’échelle planétaire, le néolibéralisme, qui vise la destruction de l’État dit Providence qui se présentait comme le garant des droits sociaux reconnus, dont des services de santé et une éducation de qualité.
- Enraciner la justice sociale dans l’écoféminisme
L’écoféminisme englobe plusieurs luttes pour la justice sociale, car il lie ensemble des enjeux de justice environnementale avec des enjeux d’égalité entre les genres. Les perspectives écoféministes, qu’elles soient locales ou globales, ont comme prémisse l’inséparabilité de la justice sociale avec la justice environnementale. Dans les Amériques, les luttes des femmes paysannes et des femmes autochtones sont emblématiques d’un mouvement et d’une pensée écoféministe active et dynamique.
- Airbnb, Uber et compagnies
Chaque année ou presque, on nous annonce une crise du logement au Québec. On sonne l’alarme depuis le début des années 2000 et pourtant rien ne semble vraiment changer. Après la construction de condos au détriment d’appartements locatifs et le manque de volonté politique pour la construction de logements sociaux, la plateforme Airbnb s’ajoute maintenant comme facteur aggravant de cette crise du logement permanente.
- Le logement n’est pas une marchandise
Les débats entourant l’encadrement des plateformes numériques d’hébergement touristique (dont la plus populaire est Airbnb) reviennent fréquemment dans l’actualité et les médias de masse, que ce soit au Québec ou ailleurs dans le monde. Le Comité logement du Plateau-Mont-Royal propose pour sa part leur interdiction totale.
- Les nouveaux habits de l’impéralisme
Dans l’imaginaire collectif, le colonialisme et l’impérialisme sont des concepts dépassés. Ayant pris fin avec les victoires des mouvements de décolonisation victorieux dans le tiers-monde, l’anti-impérialisme ne serait plus que l’apanage de quelques nostalgiques d’extrême gauche voyant la main d’un Empire imaginaire dans tous les conflits nationaux. Le retour, dans les années 1990, de l’idée de décolonisation des esprits est bien souvent taxé, par les courants néoconservateurs, de démonisation de la culture des populations majoritaires opérant une rupture historique qui menacerait « nos » traditions. Les appels à reconnaître la perpétuation des relations coloniales et impérialistes à l’époque contemporaine font naître de funestes passions au sein de populations blanches qui se sentent blâmées injustement. Le discours décolonial est perçu comme du « racisme antiblanc » moralisateur visant à étouffer les voix des majoritaires.
- Aux origines de la décroissance. Cinquante penseurs
Cédric Biagni, David Murray et Pierre Thiesset (dir.), Aux origines de la décroissance. Cinquante penseurs, Montréal, Écosociété, 2017, 320 pages.
- Le néolibéralisme en zone de turbulence
Les dernières années ont été marquées par des changements politiques importants dans le monde : Brexit, élection de Donald Trump aux États-Unis, renforcement de gouvernements autoritaires dans plusieurs pays (Turquie, Russie, Indonésie, Hongrie, etc.), remise en cause du libre-échange, montée de l’extrême droite. En dépit de ces transformations, le néolibéralisme se perpétue toujours, contre vents et marées. Mais tient-il aussi solidement le coup qu’on pourrait le croire ? Entrerait-il dans une nouvelle phase ?
- Les fossoyeurs d’une révolution
Décrié comme une tyrannie totalitaire par l’opposition et ses alliés étrangers, le gouvernement Maduro justifie la répression des manifestations et le musèlement du parlement en invoquant la légitime défense de l’État de droit face à une opposition violente et putschiste, soutenue par l’impérialisme états-unien.
- Pour une hausse significative du salaire minimum
Le 1er mai dernier, le salaire minimum général est passé à 11,25$ de l’heure. La hausse s’inscrit dans une série d’augmentations du salaire minimum visant à atteindre 12,45$ d’ici 2020, ce qui devrait alors représenter la moitié du salaire moyen au Québec.
- Vivre et mourir dans l’ombre des monuments
Les mythes porteurs du récit national contribuent à la machine à oublier en gommant les multiples antagonismes de classes qui se sont institués dans l’histoire. Puisqu’ils participent à la fabrique du consentement, plusieurs sont à déconstruire pour saisir les enjeux populaires de la période de la consolidation industrielle au Saguenay–Lac-Saint-Jean (1888-1929).
- La droitisation du monde
François Cusset, La droitisation du monde, Paris, Textuel, 2016, 182 pages.
- Enfermer pour le profit
Plus on accepte de liberté dans les affaires, plus il faut bâtir de prisons pour ceux qu’elles défavorisent », écrit l’Uruguayen Eduardo Galeano dans Les veines ouvertes de l’Amérique latine. À cela on pourrait ajouter : plus on cède les prisons au « libre marché », plus celles-ci sont répressives.
- La Coopérative intégrale catalane
Regroupant quelque 2 500 personnes, ce réseau espagnol en marge de l’État se veut une alternative au capitalisme et à ses crises récurrentes. C’est tout un arsenal d’outils qui permet à la Coopérative intégrale catalane (CIC) de développer et d’étendre la vision qu’elle a de l’économie.
- L’hydre mondiale. L’oligopole bancaire
L’hydre mondiale. L’oligopole bancaire, François Morin, Montréal, Lux éditeur, 2015, 168 p.
- La « quatrième » révolution antidémocratique
Beaucoup a été dit sur le projet libéral de déconstruction de l’État providence québécois pour en faire un État minceur compétitif du 21e siècle. Cette quatrième révolution néolibérale, pour reprendre le titre du livre sacré de Philippe Couillard [2], doit marquer l’avènement d’un État qui créera les « conditions propices » pour attirer et favoriser les investisseurs d’ici, mais surtout d’ailleurs. Des investisseurs qui, seuls, sont en mesure de créer de la richesse ; un moyen qui est apparemment devenu la fin ultime des sociétés contemporaines.
- Quel avenir pour l’euro ?
La zone euro est la région du monde qui a le moins bien résisté à la crise financière internationale qui a débuté en 2007. La situation économique et sociale y est devenue critique, avec un ralentissement économique durable, un taux de chômage élevé, qui atteint des niveaux supérieurs à 25 % dans les pays du sud (Grèce, Espagne, Portugal). L’avenir de l’euro est en jeu. L’abandon de la monnaie unique est-il la solution ? Ne faut-il pas en priorité rompre avec les politiques néolibérales ?
- Banques, casseroles et pirates
Après une vigoureuse poussée démocratique dans la foulée de la violente crise financière de 2008, où en est l’Islande aujourd’hui ? Le peuple islandais n’a pas obtenu tous les résultats escomptés, mais sa lutte se poursuit, portée principalement par le dynamisme de ses activistes de l’information.
- Les trois faces de l’austérité
L’austérité n’est pas un phénomène simple à cerner. Pourtant, il importe de se donner certains éléments d’analyse. D’abord replacer l’austérité dans le « temps long » du néolibéralisme ; ensuite, situer les politiques budgétaires actuelles du gouvernement dans le « temps court » des échéances électorales ; pour finir, saisir la participation de l’État québécois dans la tendance à la répression salariale.
- L’économie participaliste
L’économie participaliste, Pascal Lebrun, Montréal, Lux, 2014.
- Les sorcières ont toujours soif
Ces dernières années, en Occident, on remarque une plus grande visibilité des idées féministes dans les grands médias, l’espace public, la culture, les actions des mouvements sociaux, etc. À titre d’exemple, pour la première fois depuis des décennies, la pièce de théâtre Les fées ont soif de Denise Boucher, qui avait fait tant scandale au Québec en 1978, était de retour sur les planches cet automne au théâtre La Bordée à Québec. Nous émettons ici l’hypothèse que ces idées, et ces féministes, plus visibles et plus présentes, sont une directe conséquence de l’imposition de l’austérité budgétaire en Occident, de la montée des conservatismes et des fondamentalismes tous azimuts et surtout de la « moralisation » du rôle et de la place que les femmes devraient occuper.
- Né.e.s pour un petit pain ?
Depuis avril dernier, le spectre de la lutte des classes hante à nouveau le Québec. Cette fois-ci, ce ne sont toutefois pas les classes populaires qui luttent pour plus de dignité, de justice ou de liberté. Non, nous assistons plutôt à la revanche des élites contre les peuples. Rigueur et austérité sont les maîtres mots des officines gouvernementales qui s’acharnent sur les plus pauvres, alors que les riches ne se font pas embêter dans leurs paradis fiscaux ou pour leurs primes mal acquises (qu’il s’agisse de député-docteur ou de banquiers) !
- La déclaration de Philadelphie
En cette année 2014, il a beaucoup été question du centenaire du début de la Grande Guerre de 1914-1918 et du 70e anniversaire du débarquement de Normandie en 1944. Les membres de la classe dirigeante aiment bien nourrir notre mémoire d’événements belliqueux qui, à leurs yeux, ont marqué l’histoire. Pour ce qui est de ces autres épisodes importants porteurs d’espoir, de paix et de justice sociale, ils préfèrent, dans certains cas, les passer sous silence. Revenons sur une initiative qui s’est déroulée il y a 70 ans à Philadelphie, cette ville dont le nom ne signifie rien de moins qu’« amour fraternel ». Ce sera à l’aide de l’ouvrage indiqué ci-haut que nous effectuerons ce devoir de mémoire.
- Les formes de la dépendance
Depuis la signature du traité de libre-échange entre le Canada et les États-Unis et, plus encore, avec la création de l’ALÉNA, il est impossible de comprendre le développement économique québécois sans poser la question de sa dépendance à l’économie globalisée. Paradoxalement, l’accent légitime que le mouvement altermondialiste met sur la critique de l’ouverture des marchés tend à détourner notre attention des dynamiques typiquement canadiennes. Et si les stratégies de développement économique comme le Plan Nord ou l’exploitation gazière et pétrolière, en plus de répondre aux impératifs internationaux, se trouvaient impulsées par les choix du gouvernement fédéral ? Réflexion sur la poursuite de la dépendance du Québec envers le Canada en ce qui concerne la définition des priorités en matière de politique économique.
- Sur les ruines du « bloc de l’Est »
Hongrie, Roumanie, Moldavie, Ukraine… Souvent classifiés comme « pays de l’Est », car situés à la périphérie de l’Europe, ces pays, de par leur histoire récente, peuvent nous éclairer sur les enjeux du présent. Espoirs déchus, replis nationalistes, révoltes et oppressions : ce voyage offre une interprétation de la situation telle qu’elle était palpable au printemps 2013.
- La crise politique en Ukraine et le rôle de la Russie
Le renversement du président ukrainien Viktor Ianoukovitch en février dernier a généré une crise internationale trop souvent ramenée à ses aspects géopolitiques, même s’il faut admettre qu’il s’agit là d’une dimension importante. De même, l’insistance sur la division ethnique et géographique tend à obscurcir une réalité beaucoup plus nuancée. Dans l’analyse qui suit, je vais tâcher de faire ressortir quelques aspects occultés des événements qui secouent l’Ukraine et inquiètent le reste du monde depuis quelque temps.
- Contre-histoire du libéralisme
Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme, Paris, Éd. la Découverte, 2013, 300 p.
- Amazon, derrière l’écran
Jean-Baptiste Malet, En Amazonie – infiltré dans le « meilleur des mondes », Paris, Éditions Fayard, 2013.
« Work hard, have fun, make history ! » La devise d’Amazon
Un journaliste français a passé plusieurs semaines infiltré dans l’un des immenses entrepôts logistiques du géant mondial du commerce en ligne Amazon. Il raconte ce qui se passe après le clic de votre souris qui vient de confirmer votre commande de Noël.
- Le diagnostic... mais pas le remède
De plus en plus, chez les grands capitalistes, on reconnaît avec une certaine justesse les importants problèmes contemporains. Le Forum économique de Davos, par exemple, fait preuve depuis quelques années d’une certaine lucidité à laquelle nous n’étions pas habitué·e·s.
Depuis trois ans, les inégalités sont perçues comme l’un des plus importants facteurs de risque pour la stabilité sociale et pour la sécurité de la planète. Un coup d’œil sur le programme des conférences de cette année (…) - Éthique consommée
La consommation peut-elle être une façon d’agir politiquement ? Une somme d’actes de consommation individuels peut-elle améliorer le monde ? « Acheter, c’est voter » est la prémisse fondamentale du discours des organismes qui font la promotion de la consommation « responsable » comme Équiterre. C’est la croyance qu’un monde meilleur peut s’acheter. Vous voulez sauver l’environnement ? On vous dira d’acheter des aliments biologiques. Vous voulez combattre la pauvreté dans les pays en voie de (…)
- Gouvernance. Le management totalitaire
Dans cet ouvrage de moins de 200 pages, Alain Deneault s’intéresse à un concept fourre-tout qui est venu récemment pervertir le champ lexical de la vie politique : gouvernance. Ce mot, aux apparences inoffensives à première vue, a engendré depuis la fin des années soixante-dix et quatre-vingt des « ravages » majeurs tant dans les pays du nord que du sud de la planète, tant au sein des organisations publiques nationales qu’internationales.
- Après-crise ou crise permanente - Où en sommes-nous ?
Depuis la crise économique de 2007-2008, nous vivons une période difficile qui semble se maintenir. Les plans d’austérité appliqués partout dans le monde ont donné de piètres résultats et ne font qu’accentuer le mal. Les populations, qui doivent payer pour les excès des banquiers, voient la qualité des services publics se détériorer et leurs gouvernements se détacher de leurs responsabilités. L’économie mondiale s’enfonce dans une grande stagnation qui crée un climat morose.
Les partis (…) - Militer : l’enseignement de Gramsci
Aujourd’hui, comme hier, militer, œuvrer à partager avec d’autres nos rêves de justice sociale, d’égalité, de solidarité et de liberté n’est pas une tâche facile. Que nous soyons filles ou garçons, d’origine plébéienne ou pas, comment rejoindre les non-militants, voire les apathiques ? Comment unir nos « savoirs » à leurs appréhensions ? Comment, à partir de leurs problèmes quotidiens, esquisser des solutions qui ébrèchent l’exploitation, la domination et la discrimination ? Il n’y a pas de réponses toutes faites à ces questions. Cependant, les réflexions d’Antonio Gramsci peuvent nous aider à mieux les poser et les résoudre.
- L’exploitation des travailleuses et travailleurs temporaires
Le néolibéralisme a de lourdes conséquences sur le marché du travail, notamment parce qu’il prône la flexibilité du travail et de la main-d’œuvre. Le recours au travail temporaire via les agences de placement de personnel constitue un exemple emblématique de cette tendance. Les travailleuses et travailleurs temporaires sont exploités en même temps que le « précariat » se développe de plus en plus. Le législateur, jusqu’à aujourd’hui, fait fi des dénonciations de ce mode d’emploi alors que la régulation du travail temporaire n’aurait rien de bien compliquée.
- La marchandisation de la santé
Ceci est la version intégrale, et en langue d’origine, de l’article « La marchandisation de la santé », paru dans notre dossier En plein corps.
- Black and Red : Les mouvements noirs et la gauche 1850-2010
Black and Red : Les mouvements noirs et la gauche aux États-Unis, 1850-2010, Ahmed Shawki, M éditeur, 2012.
- Faire l’économie de la haine. Douze essais pour une pensée critique
Faire l’économie de la haine. Douze essais pour une pensée critique,
Alain Deneault, Montréal, Écosociété, 2011. - Résistance populaire face aux minières canadiennes
La demande pour les métaux et minéraux non métalliques a monté en flèche depuis 2000, sous l’effet conjugué de la croissance asiatique et de la crise financière occidentale, qui fait rechercher des valeurs sûres comme l’or. Dans leur dernier ouvrage [3], Alain Deneault et Wiliam Sacher soulignent comment le laxisme de la législation canadienne et les conditions particulièrement favorables de la Bourse de Toronto ont stimulé la croissance des entreprises minières au Canada, pour le plus grand bénéfice des spéculateurs. Non seulement le Canada est-il un paradis fiscal pour les entreprises minières, mais le gouvernement « couvre » les opérations de ces entreprises à l’étranger, rendant toute poursuite pratiquement impossible.
- La taxe sur les transactions financières
Les marchés financiers occupent une place plus que considérable dans l’économie contemporaine. Les gouvernements abdiquent de leur autonomie afin de prendre les décisions qui les rassureront le mieux possible. Leurs excès rendent les populations victimes des débâcles qu’ils provoquent. Ils échappent à toute réglementation, à toute reddition de compte. Les sommes faramineuses qu’ils accumulent ne sont pas redistribuées. Aucun secteur de l’économie ne s’émancipe si aisément de toute forme de contrôle.
- Entretien avec Richard Le Hir
Richard Le Hir est un observateur attentif de la vie économique et politique québécoise. Ancien député d’Iberville, ministre délégué à la Restructuration dans le gouvernement Parizeau, il a également occupé la poste de président directeur général de l’Association des manufacturiers du Québec entre 1989 et 1994. Depuis plusieurs années, il scrute au plus près ces jeux de l’ombre qui conduisent selon lui à la dépossession de nos ressources naturelles par des compagnies privées peu scrupuleuses. Dans des chroniques documentées mises en ligne sur le site vigie.net et regroupées récemment dans l’ouvrage Desmarais, la Dépossession tranquille (Éd. Michel Brûlé), Richard Le Hir décrypte et dénonce.
- Démocratiser l’économie
Deux constats sont à l’origine de ce dossier. Le premier devrait être une évidence pour chacunE de nous : les institutions économiques telles que nous les connaissons ne favorisent pas le développement de la démocratie. Elles génèrent des inégalités effarantes, distribuent injustement les fardeaux et les bénéfices de la production de biens et de services, mettent en concurrence les individus et les groupes et asservissent les institutions politiques aux classes dominantes.
Pour (…) - La nature liberticide de la liberté libérale
Deux ans après la disparition subite du sociologue québécois Michel Freitag a paru chez Liber L’abîme de la liberté. Une critique du libéralisme. Cet « ouvrage-testament » constitue une réflexion inséparablement anthropologique, philosophique et sociologique sur la liberté et clôt une œuvre dont l’inventaire critique reste à faire. Freitag poursuit essentiellement un double objectif ici : il cherche, d’une part, à critiquer la représentation de la liberté dominante dans notre société et, d’autre part, à expliquer en quoi celle-ci est proprement liberticide.
- La vieillesse
Le vieillissement, nous le savons bien, est une problématique qui fait de plus en plus couler d’encre au Québec. Entre les échos diffus de maltraitance dans les CHLSD et la constatation d’une solitude morne chez les personnes âgées, un malaise plane : placer un membre de sa famille en institution n’est jamais chose facile. La plupart d’entre nous ne pouvons assumer de garder un proche à la maison par manque de temps, de compétences, de structures physiques ou de soutien ; la nécessité d’institutionnaliser un parent peut ainsi être vécue comme une ingratitude profonde, en plus d’être coûteuse. Entre la honte et le déni, nous avons peu d’options en tant que société pour penser les problèmes de stigmatisation, d’isolement et de marginalisation des personnes âgées, car la question se gère de famille en famille, mais rarement collectivement.
- Le Canada et le libre-échange
Dans le meilleur des mondes, les financiers et les politiciens auraient retenu les leçons de la crise qui nous frappe depuis 2008. À la place, ils ne font que mettre de l’avant, avec une désolante pauvreté d’imagination, des solutions vouées à l’échec. Parmi celles-ci, le libre-échange qui profite d’un élan nouveau. Le Canada en est plus que jamais un grand zélateur.
- Les Fermières Obsédées
C’est soir de vernissage à la galerie de l’UQAM. Sous la responsabilité de la commissaire Thérèse St-Gelais, l’exposition « archi-féministe [4] » intitulée Loin des yeux près du corps [5] nous introduit dans l’univers d’artistes incontournables telles que Ghada Amer, Louise Bourgeois, Betty Goodwin, Kiki Smith et Angèle Verret. À travers le brouhaha, je n’ai d’yeux que pour Les Fermières Obsédées (F.O.) venues visiter celles qui les inspirent, flamboyantes dans leur costume de spectatrices. C’est que durant la dernière décennie, les F.O. ont si bien incarné les enjeux de la troisième vague féministe au Québec, par leurs performances politiquement et esthétiquement « baveuses », qu’on ne peut tout simplement pas se lasser d’elles.
- Quand les machines aiment la nature
Au cours de la dernière décennie, le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec ont conjointement financé la construction d’une infrastructure autoroutière traversant la partie sud du Parc de la Gatineau, une « zone naturelle » de 361 kilomètres carrés dont la pointe sud pénètre dans la ville québécoise de Gatineau. Le projet aura été conçu, discuté et planifié pendant 25 ans avant d’être complété en 2007. L’entreprise a coûté 96 millions de dollars. En valait-elle le coût et le coup ?
- Fin de parti(e) ?
Assistons-nous à l’agonie des formations politiques, le Parti québécois et le Bloc québécois, qui ont porté le flambeau du mouvement souverainiste depuis les années 1960 ? Plus encore, l’heure a-t-elle sonné de la marginalisation définitive et de l’échec ultime de ce mouvement qui, à partir de la Révolution tranquille, a redéfini le nationalisme canadien-français et porté le projet de l’indépendance du Québec ? Bref, assistons-nous à la fin de cette partie qui a opposé si longtemps fédéralistes et souverainistes, en même temps que celle des partis politiques qui furent les porte-étendard de la question du Québec ? Et ultimement, risquons-nous l’effacement lent mais inéluctable de la question nationale, de cette intention ferme et inconditionnelle de préserver et de promouvoir l’existence d’une communauté et d’une culture francophones en ce coin de terre d’Amérique ?
- Survivre à Steve Jobs et à Occupy 2.0
Qui n’a pas flairé l’odeur de sainteté au décès de Steve Jobs ? Des gens recueillis devant les boutiques d’Apple, iMachin sur le cœur, relayant sur le Web 2.0 la mort du Bienheureux. « Il a non seulement changé nos vies, il a changé le monde », ânonnaient des chefs d’État. Le très branché président des USA, Barak Obama, sauveur du système technofinancier qui cherche à asservir la totalité de l’humain et du monde à ses desseins, a repris gracieusement le slogan d’Apple pour remercier Jobs : « Think different. » Ça sonne bien, la propagande progressiste est fondée sur ce slogan.
- La primauté du politique
Hermann Broch est considéré comme un écrivain et un intellectuel majeur du XXe siècle. C’est ce que pensent aussi Jacques Pelletier et Yvon Rivard, qui ont fréquenté son œuvre chacun à leur manière : le premier en écrivant des études d’une rare perspicacité sur cet auteur réputé difficile, par passion intellectuelle et pédagogique, mais aussi comme militant infatigable ; le second, professeur aussi, essayiste et romancier, en recevant Hermann Broch comme un ébranlement qui allait modifier en profondeur sa vision et sa pratique de l’écriture, du langage et de son rapport au monde, bref de son rôle d’écrivain et d’intellectuel.
Nous leur avons demandé de nous livrer leur réflexion sur cet écrivain atypique né à Vienne en 1886 et décédé à Yale en 1954, qui se détourna des affaires familiales florissantes pour se consacrer entièrement à la littérature, qui milita contre le nazisme, produisit une œuvre d’essayiste et de romancier d’une telle force qu’on a pu le comparer aux plus grands, notamment à James Joyce (Georges Steiner). En fait, nous leur avons demandé comment ils voyaient la littérature ou la pratique de l’écriture aujourd’hui. Est-il possible aujourd’hui que la littérature soit autre chose que divertissement, voire de belles machines fictionnelles, poétiques théoriques, agrémentées de rectitude morale ou politique ? Comment concilier littérature et action – ou souci du monde ? Comment Broch les a-t-il inspirés ?
- Le gars dans le milieu de la place
Les bras en l’air en plein Santiago
Il était dans le milieu de la rue, les bras en l’air, en train de rouspéter contre une facture erronée. Le timbre de voix de Michel Chartrand a augmenté quand il a su que l’hôtel Carrera, où il logeait, appartenait à la compagnie International Telephone and Telegraph (ITT), celle-là même à qui les Libéraux avaient donné un fief sur la Côte Nord et qui finançait déjà en douce le coup d’État à venir. Plus tard, j’ai bien compris le rôle que Chartrand (…) - Think tanks... usine à idéologie ?
Les classes dominantes ne maintiennent pas leur position simplement par inertie. Il suffit d’ouvrir le journal, la télévision ou la radio, pour constater l’omniprésence des arguments justifiant l’ordre social tel qu’il est maintenant. À force de les entendre répétés par les médias, les commentateurs et les responsables institutionnels tant publics que privés, on finit par les intégrer. Pourtant, ce ne sont pas les élites elles-mêmes qui diffusent le message. Il est plutôt véhiculé par (…)
- Le voyou
On ne connaît pas sa mère, seulement son père. Celui-ci avait de l’ambition pour dix et il en avait aussi pour son fils. C’est pourquoi il a commencé par le prénommer Pierre, car sur cette pierre il assoirait son esprit de clocher. Puis, inspiré, il ajouta Karl au prénom car il le savait, Karl était le créateur du capital. Le baptême de Pierre Karl fut grandiose. Il était à peine né qu’il avait déjà fait la une du feuillet paroissial.
Plus tard, bien après sa première communion, PK eu une (…) - Les angles morts du néolibéralisme
L’arsenal de mesures néolibérales mis en œuvre un peu partout sur la planète depuis quelques décennies a échoué à construire la société plus égalitaire qu’avaient pourtant annoncée ses promoteurs. Cet échec tient en grande partie au fait que le monde dont le projet néolibéral est supposé permettre le plein développement n’existe que dans les mythes où l’économie classique puise ses présupposés.
Le monde imaginaire qui sert de support au projet néolibéral serait constitué par un agrégat (…) - De la division sociale du travail
Rares sont les personnes qui ont la curiosité de se précipiter sur le dictionnaire pour prendre connaissance de la définition des mots « travail » et « travailler » tant leur contenu semble aller de soi. Devant ces deux mots, on pense immédiatement à un emploi rémunéré et ensuite à l’intervention de « quelqu’un sur quelque chose » (dans un cadre rémunéré ou non). Qu’on se le dise, ces définitions sont d’origine assez récente. Dans certains regroupements humains, les mots « travail » et « travailler » n’existent tout simplement pas.
- Requiem pour le clown
Le cirque prospérait, mais pas l’accessoiriste… Charlie Chaplin, The Circus, 1928
- Offshore : Paradis fiscaux et souveraineté criminelle
Alain Deneault, Offshore : Paradis fiscaux et souveraineté criminelle, Montréal, Écosociété, 2010
- Appel à la création d’un large front social de lutte
Le budget de Mme Jérôme-Forget (2009-2010) était le premier budget déficitaire du Québec en 10 ans. Il présentait également les intentions gouvernementales à venir, soit un retour rapide à l’équilibre budgétaire par l’augmentation de la TVQ et de l’ensemble des tarifs, mais aussi par une asphyxie progressive du financement des services publics. L’énoncé économique du ministre des Finances en septembre 2009 et son budget qui suivra viendront confirmer les appréhensions. La « crise des finances publiques » venait offrir l’occasion en or pour le gouvernement d’imposer son agenda néolibéral, soulevant du fait même l’ire de la population et les applaudissements des Chambres de commerce et du Conseil du patronat.
- Les murmures de l’anti-pouvoir
Lorsqu’il analysait la Nouvelle gauche des années 1960, Herbert Marcuse ne tarissait pas d’éloges à son endroit. Ce mouvement était à la conquête de notre sensibilité laminée par la rationalité bourgeoise instrumentale, il voulait transformer jusqu’à notre conception de l’âme qui devenait, grâce au mouvement de libération afro-américain, « noire, violente et
Lorgiaque ». Bien entendu, s’il était sincère dans sa volonté de renverser le monde pour le rendre conforme à notre sensibilité et à nos désirs, ce mouvement se devait d’opter pour l’illégalisme, pour « l’indispensable » désobéissance civile et l’action directe. - Le slam contre le commun
Le slam fait fi des conventions poétiques « figées » tout en participant d’une culture qui n’est pas sans affinités avec des genres chansonniers comme le rap ou le hip-hop. De ce fait, il est volontiers associé à une posture de résistance. Marc Smith avait d’ailleurs, dans les années 1980, inventé le genre en vue de redonner la parole à ceux qui en avaient été trop longtemps privés. Ce ne sont pas les poètes consacrés par l’institution qui viennent réciter leur slam, mais bien plutôt ceux qu’on appelle souvent trop rapidement les citoyens « ordinaires », fabricants probables de cette multitude dont nous parlent Hardt et Negri quand ils écrivent que la monstruosité de la chair de la multitude conduit à la production commune [6], qui apparaît être celle de la démocratie. Là où le bât blesse, c’est que sous le couvert apparent de la revendication, le slam reconduit en fait servilement les logiques de la société capitaliste qu’il cherche pourtant à dénoncer et que, ce faisant, il nie toute possibilité de production commune et démocratique.
- Au travail ! - Organisation du travail et assujettissement
L’organisation du travail peut être étudiée de deux points de vue : la division du travail au sein de la société et son organisation au sein de chaque entreprise. La division sociale du travail se réfère au rapport de classes entre ceux qui possèdent ou contrôlent les entreprises et ceux qui y sont dominés et, selon le type d’entreprises, exploités. Yvan Perrier analyse les trois grandes phases de cette division au sein du capitalisme. Elle se réfère également au rapport entre genres que (…)
- La stabilité artificielle des banques canadiennes
Depuis le déclenchement de la récente crise économique et financière, le gouvernement de Stephen Harper manque rarement les occasions qui lui sont offertes de vanter, sur la scène internationale, les mérites et la solidité du système bancaire canadien. Il est vrai que, contrairement à d’autres pays du G8, le gouvernement fédéral n’a finalement pas eu besoin d’avoir recours aux moyens qu’il s’était donnés pour acheter des actions de banques canadiennes. En revanche, celui-ci est beaucoup plus discret sur les raisons de cette stabilité, laquelle est en grande partie attribuable aux sommes colossales qu’il a lui-même injectées dans les coffres des banques pour leur permettre de poursuivre leur croissance. Ces sommes qui, per capita, sont d’ailleurs du même ordre que celles accordées par d’autres pays industrialisés en soutien à leurs banques, ont également engagé le système financier canadien dans un nouveau cycle de croissance qui, toutefois, repose sur des mécanismes semblables à ceux qui ont provoqué la récente crise mondiale.
- Leur crise !
Collectif, Nouveaux Cahiers du socialisme, #2, Leur crise !, Automne 2009, 349 p.
- Propagande
Rendons à César ce qui est à César : les Libéraux de Jean Charest viennent de réussir l’une des plus eff icaces opérations de propagande de ces dernières années. À moins que, à force de répétitions, leurs idées finissent tout simplement par passer, ce qui serait encore plus extraordinaire... Chose certaine, la crise économique aidant, les Libéraux ont ramené devant tous, comme si elles étaient neuves, les idées qui leur collent à la peau depuis qu’ils ont pris le pouvoir (…)
- Quand la philanthropie oriente les politiques sociales
Si au temps de la Renaissance, les mécènes se voulaient les protecteurs des arts et des lettres, aujourd’hui les riches et les rentiers de ce monde deviennent les nouveaux philanthropes et souhaitent marquer de leur influence la solution à de nombreux enjeux sociaux.
- La Suède social-démocrate
À Stockholm, le visiteur étranger est saisi par la douce harmonie qui caractérise la ville. La capitale de la Suède conjugue admirablement une vie urbaine dynamique à la préservation de l’environnement. Les 14 îles sur lesquelles s’étend la ville sont ceinturées d’espaces verts où l’on a parfois l’illusion de se retrouver en pleine campagne. Stockholm semble avoir éliminé les irritants de la grande ville : les poches de pauvreté, la misère, la circulation automobile hors contrôle, la saleté.
- Réinventer le social dans le national
Pendant longtemps, les mouvements progressistes québécois se sont battus pour un projet d’émancipation à la fois social et national. Dans les années 1960, c’était la gauche qui mettait de l’avant un projet indépendantiste et socialiste pour briser la structure quasi coloniale qui dominait le Québec, et cela, dans une perspective anticapitaliste et anti-impérialiste. Quant le PQ est apparu dans le décor, il y a eu comme une déconnexion entre les deux dimensions, sociale et nationale. Libéral (…)
- Fraude scientifique au service d’un discours antisocial
La théorie économique néoclassique domine largement dans les départements d’économie. La croix néo-classique, l’une des icônes de la culture intellectuelle, nous vient de cette théorie. La croix représente l’économie en un seul graphique, par deux courbes qui se croisent, l’une représentant la demande des consommateurs et l’autre l’offre des firmes, leur point de rencontre assurant l’équilibre économique. Ce modèle de la demande et de l’offre constitue l’une des plus grandes et des plus persistantes fraudes scientifiques. Cette fraude a des conséquences bien au-delà du milieu académique et scientifique, puisque les politiques antisociales et conservatrices des 30 dernières années se trouvent souvent justifiées sur la base des résultats pseudo-scientifiques tirés de la croix néoclassique.
- Paradis infernaux
Mike Davis et Daniel B. Monk (dir.), Paradis infernaux, Paris, Les prairies ordinaires, 2008, 318 p.
- Sauvez mon fric, sauvez mon banquier
Rappelons-nous, il y a quelques années à peine, nos gouvernements en voie de disparition n’avaient plus d’argent. Nous étions dans une phase d’intervention minimaliste et le déficit zéro régnait absolument sur tous les choix de l’État. Évidemment, comme il s’agissait alors d’aider les pauvres et de renflouer les programmes sociaux, toute dépense semblait exorbitante. Mais quand il s’agit d’aider les riches, les milliards affluent comme par magie. Évidemment, on aide les riches pour aider les pauvres (ceux-là mêmes pour qui on ne pouvait rien auparavant), car si les riches s’appauvrissent, qu’en sera-t-il alors des pauvres ?
- Vers un alter-altermondialisme ?
Voyage presque au centre de la Terre, puisque Belém est aux portes de l’Amazonie, poumon vert de la planète, mais surtout au centre de l’alter, car la ville a accueilli récemment le Forum social mondial. Plongée dans le désordre haut en couleur d’un altermondialisme introspectif en quête d’identité consensuelle.
- Quel principe sous-tend l’imposition ?
Le fisc ne se réduit pas à un mécanisme technique de redistribution de la richesse. C’est pour donner corps à un principe civique supérieur qu’il remplit cet office. Pointe d’épine dans le gras du riche, il rappelle à ce dernier que l’enrichissement personnel est tributaire d’une organisation collective. Sans un contexte social structuré, il n’y aurait nul lieu d’engranger des profits à soi seul.
- Le forum social des Amériques
Le Forum social des Amériques (FSA) a tenu sa troisième édition au Guatemala du 7 au 12 octobre 2008. Bien que chaque édition reprenne le discours général des Forums sociaux, elles ajoutent leur couleur particulière. Des éléments fortement récurrents aident à dresser un portrait des questions traversant les différentes tendances qui y participent.
- Des comptes et des contes
Les rapports annuels de Barrick Gold racontent-ils les mêmes choses qu’Alain Deneault et son équipe dans Noir Canada ? Alors qu’on parle d’« efficience des marchés », qu’on prétend ainsi que les investisseurs possèdent l’information complète, que savent ceux-ci de ce qu’on raconte hors des informations fournies par l’entreprise ? Et quel effet ce savoir alternatif a-t-il sur leur désir d’acheter les actions de l’entreprise ?
- La crise du financement universitaire
La crise financière qui affecte l’UQAM ne peut s’appréhender isolément et ne pourra être comprise qu’en la rapportant d’une part aux conséquences de la mondialisation sur les économies et particulièrement sur les services publics, d’autre part à ce que le capitalisme, à son stade actuel de développement, demande de l’éducation.
- Une indépendance timorée
Longtemps ignorée de la majorité du public occidental, à l’exception d’une poignée de militantes et d’intellectuels engagés (dont Noam Chomsky et Eleine Brière), la lutte pour l’indépendance du peuple du Timor oriental a connu une brève flambée d’intérêt en mai 2006, au moment où faisait rage un conflit opposant divers éléments de la police nationale timoraise, les forces armées et des « gangs » de rue. Cette explosion de violence a eu pour conséquences l’intervention militaire de l’Australie (légitimée par l’ONU) ainsi que la démission du premier ministre timorais Mari Alkatiri. Par la suite, la situation au Timor oriental est retombée dans l’oubli, laissant un sentiment de confusion sur le sens à donner à ces événements. Il y a là, pourtant, un enjeu qui dépasse le simple contexte du Timor, amenant à nous interroger sur la portée des indépendances nationales en cette période de mondialisation capitaliste.
- Intégration révolutionnaire ou désintégration ?
Après une période d’innovation généralisée, le Venezuela d’aujourd’hui semble vouloir revenir à un ordre du jour socialiste finalement moins du XXIe siècle que des années 1950. Sur le plan de l’urbanisme, la mise en chantier des « villes socialistes » est un désastre pour l’environnement, spatial et social, car elle découle d’une planification urbaine dont les principes, sinon l’action, sont révolus. Or, pour être véritablement révolutionnaire, le Venezuela doit poursuivre sa « bolivarisation ». L’urbanisme du XXIe siècle sera créole et populaire ou ne sera pas !
- Bombardier fait encore le trottoir
Bombardier menace encore de déménager ses opérations de fabrication d’avions là où on lui donnera les subventions qu’elle demande. Plusieurs pays ont déjà annoncé leur intention de se mettre sur les rangs et le Canada semble disposé à octroyer ces subventions. Il semble que des milliers d’emplois de qualité soient en jeu et qu’en conséquence, le gouvernement n’ait pas d’autre choix que de céder à cet énième odieux chantage.
Les règles du libéralisme
Dans une économie libérale, comme le (…) - Entre le soleil de France et de Bab El Oued
L’art n’est pas un antre où pourraient se réfugier intégristes de tout poil ou amuseurs publics. Il s’agit plutôt d’une navigation, d’un entre-deux où circulent et dialoguent de multiples points d’ancrage. Navigation à haut risque comme celle d’Ulysse mais, malgré ses périls, elle seule peut arracher un peu de sens à ce qui ne serait qu’une « histoire dite par un idiot, pleine de fracas et de furie, et qui ne signifie rien ».
L’artiste, donc, comme passeur de signes et de symboles. Rebelle aussi. Rebelle à tout ce qui emprisonne et mutile la vie. Alors qu’un nouveau cycle de luttes contre la mondialisation capitaliste semble s’être enclenché, de nombreux artistes ont repris le flambeau du refus. Qu’on songe, pour la France, au Massilia sound system, aux Fabulous troubadours, à Zebda et, enfin, à Gnawa diffusion. Fondé en 1992 à Grenoble par Amazigh Kateb, ce groupe distille une musique proprement universelle avec de profondes racines africaines et algériennes. Issue de la tradition gnawa, celle des chants des esclaves africains, cette musique fusionne les instruments traditionnels avec l’électricité. Propulsées par cet environnement sonore, les paroles des chansons de Gnawa diffusion sont comme de véritables missiles dirigés contre les crimes et les injustices perpétrés par les dominants à l’encontre de l’ensemble de la planète.
Entre le soleil de France, de Kingston et de Bab El Oued, Gnawa diffusion et Amazigh Kateb arpentent ainsi l’espace d’une liberté à créer, par-delà les frontières de styles ou de territoires. Une entrevue, donc, avec un homme libre [7]. - La force politique du rêve
À bâbord ! a rencontré Riccardo Petrella alors qu’il était de passage au Québec pour lancer son dernier livre, Désir d’humanité. Le droit de rêver, publié chez Écosociété.
- Pourquoi la décroissance ?
La décroissance est un slogan commode pour résumer la nécessaire remise en cause de la croissance. Il a surtout pour objet de marquer fortement l’abandon de l’objectif insensé de la croissance pour la croissance, objectif dont le moteur n’est autre que la recherche effrénée du profit par les détenteurs du capital. Bien évidemment, il ne vise pas au renversement caricatural qui consisterait à prôner la décroissance pour la décroissance. En particulier, la décroissance n’est pas la croissance (…)
- L’économie cannibaliste
« Le singe sans efforts devint homme
Lequel un peu plus tard désintégra l’atome »
– Raymond Queneau - De nouvelles Sorcières !
À l’heure où le gouvernement néolibéral menace les acquis des femmes et où le discours masculiniste reprend vigueur, il est de bon augure de voir se consolider non seulement des collectifs de féministes radicales, mais encore des espaces de rencontre pluralistes et prometteurs. Marie-Hélène Côté nous rend compte de la perspective du collectif Les Sorcières ainsi que des rencontres féministes de février et de septembre 2003.
- L’excès
Il peut sembler futile et dérisoire, à une époque où les défis sociaux et écologiques posés par la mondialisation capitaliste interpellent plus que jamais ceux et celles engagées dans le combat pour changer l’ordre des choses, d’écrire un poème ou de pratiquer un art. Pourtant, dans cette société où la marchandisation de plus en plus poussée réduit tous les moments de la vie à n’être plus que de simples opérations comptables, la poésie constitue une aberration « non rentable », un excès dans (…)
- Le monde en feu. Violences sociales et mondialisation
Amy Chua, Le monde en feu. Violences sociales et mondialisation, Paris, Seuil, 2007