La maison brûle. Plaidoyer pour un New Deal vert

No 085 - automne 2020

Naomi Klein

La maison brûle. Plaidoyer pour un New Deal vert

Xavier P.-Laberge

Naomi Klein, La maison brûle. Plaidoyer pour un New Deal vert, Montréal, Lux, 2019, 312 pages.

Dans La maison brûle, Naomi Klein expose son plaidoyer pour un New Deal vert. Son argumentaire est fortement inspiré des résultats du New Deal de Franklin Delano Roosevelt qui avait permis, lors de la Grande Dépression, de stimuler l’économie états-unienne tout en réduisant considérablement la pauvreté. Elle dénonce, comme elle sait si bien le faire, le capitalisme vert, mais aussi le fascisme ethnique et nationaliste qui prend de plus en plus de vigueur mondialement. Dans ce livre, elle traite de multiples enjeux climatiques dont la géo-ingénierie, l’implication des scientifiques du climat en politique, l’influence du Vatican et du pape, ainsi que la discrimination et le racisme à la source du laisser-faire occidental. Sur ce dernier enjeu, Klein montre en effet qu’il y a un important racisme derrière l’inintérêt occidental à s’attaquer la crise climatique, dont les pays non-occidentaux sont les premiers à payer le prix. Il faut donc affronter ces enjeux conjointement, car ils sont interreliés.

Klein est une excellente écrivaine et le livre se lit aisément. Sa plume acérée rend justice à son propos. Cependant, malgré une introduction inédite, le livre s’avère une collection de textes et discours écrits par Klein au cours des dix dernières années. Certains passages sont répétitifs et d’autres sont maintenant dépassés. Des trois cents pages du livre, il en reste environ une centaine qui concerne spécifiquement l’idée d’un New Deal vert.

De cette proposition de New Deal, il ressort un ambitieux projet qui améliorerait notre société pour le mieux, par la création massive de bons emplois verts qui rendraient notre économie plus juste et pérenne. Klein le défend notamment en arguant qu’il pourrait provoquer un ralliement très élargi entre les diverses franges écologistes et de gauche susceptible de mettre la droite KO et d’ouvrir la voie à un virage à tendance écosocialiste, essentiel pour diminuer les impacts de la crise climatique. Le New Deal vert semble encore plus intéressant ces jours-ci : il permettrait en effet de créer plusieurs emplois alors que nous traversons une pandémie mondiale qui a gravement affecté la qualité de vie de plusieurs pays, et qu’il n’est pas non plus possible de revenir à la situation d’autrefois. La réaction à l’urgence climatique pourrait s’allier à un programme social audacieux et émancipateur. Comme la pandémie et la réaction mondiale à celle-ci nous l’ont montré, « quand l’avenir de la vie elle-même est en jeu, rien n’est impossible ».

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