Mike Davis et Daniel B. Monk (dir.)
Paradis infernaux
Lu par Christian Brouillard
Mike Davis et Daniel B. Monk (dir.), Paradis infernaux, Paris, Les prairies ordinaires, 2008, 318 p.
Toute classe dominante tente de façonner, selon les idées de sa domination, l’espace. La bourgeoisie néolibérale n’échappe pas à cette règle, créant à travers la planète mondialisée un archipel de zones urbaines qui sont à la (dé)mesure de l’imaginaire de son pouvoir. Lieux d’accumulation sans frein de la marchandise où la notion d’espace public a disparu, ces zones sont un fidèle reflet des fantasmagories du marché global. Dans cette série d’études rassemblées par Mike Davis et Daniel B. Monk, une brochette d’auteurs décrivent, aussi bien à Hong Kong, Dubaï, Pékin, Managua, Le Caire ou l’Arizona, ces espaces retranchés des sociétés réelles.
Ces études constituent un véritable « anti-guide des mondes de rêve engendrés par le capitalisme contemporain », paradis pour les riches mais enfer pour la majorité et les pauvres qui sont refoulés violemment de ces citadelles. Dans un précédent ouvrage, Le pire des mondes possibles (La Découverte, 2007), Mike Davis avait dessiné cet espace qui est réservé aux pauvres, ces méga-bidonvilles où s’entassent près de un milliard d’être humains dans des zones instables, dangereuses et polluées… L’apartheid n’est pas mort mais s’est modernisé et déployé à l’échelle de la planète…