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Articles (795)
- Écrits politiques (1956-2005)
Michel Van Schendel, Écrits politiques, Montréal, VLB éditeur, 2007.
- Rien que du vent !
Aussitôt arrivé au pouvoir, le nouveau gouvernement Charest s’est efforcé de trouver un moyen de faire passer les coupes sombres qu’il voulait faire subir aux programmes sociaux.Le but avoué de l’exercice était de diminuer le budget de l’État, mais, en réalité, il s’agissait de rediriger les argents vers des récipiendaires correspondant mieux aux « valeurs » libérales.
- Les Bienveillantes
Jonathan Littell, Les Bienveillantes, Paris, Gallimard, 2006, 907 p.
- Dépolitiser l’éducation pour mieux la rationaliser
Convaincu de l’urgence d’instaurer « les meilleures pratiques, les données probantes et la recherche dans nos écoles », le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, voit dans la création imminente d’un organisme dédié à la promotion de « l’excellence » un moyen de « dépolitiser » l’éducation en faveur d’une plus grande réussite éducative. Pourtant, cela participe de l’instrumentalisation néolibérale de l’école québécoise.
- Chili. Rébellions populaires contre le néolibéralisme
Depuis le 18 octobre 2019, le Chili néolibéral du président Piñera est entré en crise, en proie à une vaste rébellion populaire touchant le pays entier. En ce début de novembre 2019, les blocages sont partout, laissant voir que se joue un véritable bras de fer politique entre forces sociales irréductiblement opposées.
Photos : Fabián Muñoz.
- Les fils (des batteries) se touchent !!!
Rien ne sert de se précipiter dans le vide de l’ignorance et de faire comme si de rien n’était. Même un enfant sait tout ça depuis qu’il a lu Les habits neufs de l’empereur ; celui qui parade flambant nu comme s’il était vêtu des atours les plus fins. Legault, Guilbeault et combien d’autres persistent et signent tandis que des filous tels Northvolt leur ont affirmé que seuls les gens intelligents avaient la capacité de percevoir une telle étoffe miracle !
- Les débroussailleurs en arrachent
On en compte environ 10 000 au Québec. Payés au rendement, ils triment dur dans les forêts denses et éloignées de l’Abitibi, du Lac-Saint-Jean, de la Mauricie ou de la Côte-Nord pour un salaire un tant soit peu convenable. Ils espèrent, une fois la saison terminée, pouvoir retirer le maximum de l’assurance-emploi – lequel plafonne à 485 $ par semaine, est-il besoin de le rappeler – pour pouvoir subsister jusqu’à la saison suivante.
- Qui nous protège de la police ?
La créatrice de l’application mobile Bon Cop Bad Cop nous présente cette initiative dont l’objectif est de documenter la répression policière auprès des communautés racisées pour mieux défendre leurs droits.
Propos recueillis par Joëlle Dussault, doctorante en sociologie à l’UQAM.
- Atmosphères de fin du monde
Parvenues à la maturité littéraire et comptant à leur crédit une œuvre consistante, Catherine Mavrikakis et Ying Chen, évoquent, dans leurs romans récents, la fin d’un monde, le nôtre, qui court à sa perte, victime paradoxale de ses conquêtes et de ses exploits apparents qui masquent une vision du monde profondément mortifère.
- Inégalités sociales et environnementales. Portrait géographique à fine échelle
La distribution géographique des inégalités, qu’elles soient sociales, liées à la qualité de l’environnement ou encore à l’accessibilité aux services, n’est pas un phénomène qui relève du hasard.
- De vocation à profession
Durant un mois, d’octobre à novembre 1963, quelque 250 infirmières de Sainte-Justine se mettent en grève pour obtenir une véritable reconnaissance de leur travail. De vocation sous les auspices des bonnes sœurs, le travail infirmier deviendra une profession. Ces infirmières ont pavé la voie à la reconnaissance syndicale dans tout le secteur public. Retour sur une grève historique méconnue.
- Les maNUfestantes
Les grévistes féministes marchent. Elles troquent la chambre à soi pour la rue et elles défilent maquillées, masquées, voilées, parfois nues mais toujours conscientes des images qu’elles convoquent, imitent, qu’elles citent avec ironie. La femme nue est une des images convoquées dans cette grève étudiante qui, pour les femmes, se double d’une grève de la petite fille sage. Les filles en grève marchent, scandent, crient, écrivent, mais la géométrie de leur rage est à l’image de la grève qu’elles font d’une grève pensée comme si elle était immunisée contre le virus de la hiérarchie et de la misogynie. C’est dans ce contexte que les grévistes féministes se dénudent en public.
- Grande noirceur et quelques lueurs
Au Québec comme ailleurs dans le monde occidental, la crise qui suivit le krach boursier de 1929 donna lieu à la formulation de solutions diversifiées au désordre engendré par la dépression : de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, du corporatisme et du fascisme au socialisme et au communisme, on assista à un foisonnement idéologique dont témoigne la presse québécoise de l’époque.
- Chuchel
Chuchel est un nouveau jeu d’aventure développé par Animata Design, la petite compagnie indépendante tchèque à qui l’on doit aussi les excellents Machinarium et Samorost. Le jeu est illustré et animé par Jaromír Plachý, qui y déploie le style surréaliste et vivide qu’on peut par ailleurs découvrir dans ses courts métrages d’animation.
- Politique de la nuit
Alors que les nuits montréalaises sont largement reconnues par la richesse de la scène musicale underground, la Ville peine à déployer les moyens pour protéger la vie nocturne et développer son économie. Entrevue avec Mathieu Grondin, porte-parole de l’organisme sans but lucratif MTL 24/24.
- L’aide sociale et la pauvreté. Une lutte inachevée
La marche « Du pain et des roses » s’ébranle le 26 mai 1995 en trois contingents. De Montréal, de Longueuil et de Rivière-du-Loup, des centaines de femmes marcheront durant 10 jours pour se rendre devant l’Assemblée nationale. Le thème central de cette longue caravane est la lutte à la pauvreté.
- Splendeur et misère des coalitions
Les causes se gagnent plus facilement quand l’union fait la force. Syndicats et organisations citoyennes jugent souvent nécessaire de former des coalitions afin de mettre en commun leur énergie pour une cause particulière et lutter plus efficacement. Mais ces réseaux n’ont pas la vie facile, le plus souvent à cause d’un manque d’argent.
- Droit au logement au Québec. Le temps de faire des choix politiques conséquents
En septembre dernier, des militantes et militants pour le droit au logement ont marché les 560 km reliant Ottawa et Québec pendant 28 jours. Événement le plus ambitieux des 40 ans d’histoire du FRAPRU, De villes en villages pour le droit au logement visait à mettre en lumière les graves dénis du droit au logement et à réclamer des engagements ambitieux de la part des gouvernements afin d’y mettre un terme.
- Un modèle agroalimentaire à revoir
Depuis quelques années, l’alimentation est redevenue une préoccupation importante pour la majorité des foyers canadiens, en particulier depuis la crise alimentaire mondiale de 2007-2008. Avec la croissance rapide des prix des aliments de base, les gens sont en effet plus sensibles au gaspillage et cherchent des moyens concrets de contrer ce fléau.
- Quelle est la responsabilité des employeurs ?
La préoccupation des médias et des partis politiques à propos du décrochage scolaire semble contradictoire à plusieurs égards. Les élites politiques et économiques constatent avec inquiétude les éventuels problèmes d’insertion professionnelle de ces décrocheurs dans une économie du savoir. À cet égard, le sort des garçons apparaît plutôt inquiétant. Or, cette situation ne semble pas préoccuper certains employeurs qui privilégient pourtant l’expérience avant le diplôme.
- Nouveau fétichisme
Le terme de gouvernance jouit présentement d’une grande popularité, particulièrement dans les sciences de la gestion qui produisent et diffusent un ensemble de prescriptions sur la manière de gérer les institutions publiques. Si le lien entre gouvernance et Nouvelle gestion publique (NGP) se cristallise dès les années 1970, la « nécessaire flexibilisation » invoquée par ses promoteurs est, depuis deux décennies, le maître-mot dans les instances gestionnaires des universités. L’idée d’une (…)
- Privatisation de l’amitié et placement de produit
Pourquoi écrire sur Facebook aujourd’hui ? L’entreprise est si solidement implantée qu’elle s’impose comme une évidence, un poids lourd incontournable de la communication, un réseau aimé ou détesté, mais qui dépasse de loin tous ses concurrents. Un tel empire a nécessairement subi sa part de critiques. Pourtant il se maintient et se renforce, obtient un appui systématique même de ceux et celles qui s’y opposent, parce qu’ils n’ont pas le choix d’y adhérer, disent-ils. En ce sens, Facebook ressemble à bien des multinationales qui occupent presque une position de monopole.
- L’histoire méconnue des grèves d’élèves du secondaire
Les récentes mobilisations des élèves du secondaire pour la défense du climat sont historiques à l’échelle planétaire. À Montréal, la marche pour le climat du 27 septembre 2019 aurait été l’une des plus grandes manifestations de l’histoire du Canada. Des jeunes se mobilisent également dans leur école pour exiger la mise en place d’un service de compost ou pour l’utilisation d’ustensiles biodégradables à la cafétéria. D’autres rejoignent le réseau Extinction Rebellion pour mener des actions de désobéissance civile.
- ZLÉA : Le mouvement étudiant contre la globalisation néolibérale
Au Québec, les grèves pour le climat de 2019 n’étaient pas les premières grèves « internationales ». Le 31 octobre 2002, 10000 personnes prennent d’assaut les rues de Montréal pour s’opposer à la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA), à l’initiative du mouvement étudiant. Un an après le Sommet des Amériques, le mouvement étudiant québécois se positionne à l’avant-garde de cette lutte internationale.
- Le corps de la lettre
Les narratrices de Karine Rosso, de Catherine Mavrikakis et de Lucille Ryckebusch sont contraintes dans leur corps (par les injonctions à la beauté, par l’enfermement, par la maladie). Elles cherchent cependant à reprendre possession d’elles-mêmes en dialoguant chacune avec des autrices libératrices (Nelly Arcan, Anne Frank, Virginia Woolf). Il en résulte des œuvres capables d’exprimer une vulnérabilité émancipatrice.
- La grande phobie de la violence
Choisir les actions non violentes, qui vont des grandes manifestations à la désobéissance civile, ou préférer l’action directe, qui ne craint pas toujours d’utiliser la violence pour se faire entendre. La première est jugée acceptable par l’opinion publique, alors que la seconde est sévèrement condamnée. Et si les choses n’étaient pas aussi simples ?
- Quelles voies de sortie ?
Si la fausseté du mantra néolibéral « there is no alternative » a été démontrée au fil des nombreuses luttes sociales des dernières années, donnant plutôt chair à l’idée qu’« un autre monde est possible », les réflexions théoriques qui cherchent à penser les contours de cet autre monde ne sont pas légion. Deux réflexions me paraissent inspirantes, même si leur portée et leur prétention sont fort différentes : [Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle de Pierre Dardot et Christian Laval, qui nous avaient déjà donné une réflexion fort savante sur le néolibéralisme (La nouvelle raison du monde), et Adieux au capitalisme de Jérôme Baschet.
- Un Ras-le-bol collectif
C’est par la distribution de centaines de repas gratuits les jeudis soir et les mardis midis que le Ras-le-bol, un groupe autonome formé d’étudiantes de l’UQAM, se fait connaître. Directement inspiré des soupes populaires People’s Potato (à Concordia) et Midnight’s Kitchen (à McGill), le Ras-le-bol a d’abord comme objectif de contrer la pauvreté étudiante grandissante, mais caresse également l’envie de créer un espace collectif rassembleur permettant l’échange d’idées, la construction de débats, l’apprentissage réciproque et la détente.
- Les syndicats et la politique
Les syndicats, depuis leur origine, se sont toujours occupés de politique. Ils ont dû se battre pour obtenir la reconnaissance légale de leur existence. Ils ont dû lutter pour que les travailleurs arrachent le droit de vote et d’éligibilité. Mais leur engagement politique a pris des formes différentes selon les périodes et les syndicats concernés.
- Roulodrôme et Skatepark
L’aventure du TAZ débute en 1994, à même la rue. Ses deux fondateurs, Janet McNulty et Michel Comeau, adeptes de patin, de skateboard et artistes de la scène, veulent monter des spectacles sur patins, skateboard et BMX. Aucun lieu ne veut les accueillir puisque ces sports sont alors très alternatifs et associés à la délinquance. Ils s’entraînent donc sur la rue avec les jeunes qui cherchent un lieu où l’on respectera leur style de vie.
- Old Harry : le trou noir du Saint-Laurent !
Le gisement pétrolier et gazier Old Harry renferme plus de 6 milliards de barils de pétrole dont 2 milliards exploitables et quelques trillions de pieds cubes de gaz naturel. Il est situé en plein cœur du chenal laurentien, à 80 km au nord-est des Îles-de-la-Madeleine et à environ 100 km au large des côtes de Terre-Neuve. Il est à cheval sur la frontière du Québec et de Terre-Neuve. Les deux tiers de la zone exploitable sont en territoire québécois. Par contre, Terre-Neuve ne reconnaît pas la frontière maritime québécoise de 1964. Il y a présentement un moratoire sur toutes activités d’exploration et d’exploitation jusqu’en 2012, et ce, seulement du côté du Québec.
- Russie - Les « miracles » de Poutine
Vue de loin, la popularité persistante de Poutine en Russie apparaît étonnante, sinon entièrement fabriquée. Le personnage est généralement réservé, peu sympathique et n’a aucun charisme ni dans ses discours ni dans son allure. Il a été le premier responsable de la guerre de Tchétchénie et de toutes les atrocités qui l’ont entourée, pour ne mentionner que ce dossier à son passif. Pourtant au cours des quatre dernières années ou plus, d’après tous les sondages y compris les plus crédibles, son taux d’approbation ou de popularité s’est maintenu aux alentours de 76 %. La majorité de la population aurait été d’accord pour qu’il fasse amender la constitution du pays afin de pouvoir briguer un troisième mandat présidentiel consécutif. On peut y voir la conséquence du contrôle direct ou indirect exercé par le Kremlin sur les grands médias électroniques. Mais il y a plus et le phénomène demande une explication. Un peu paradoxalement, il s’explique davantage par le bilan catastrophique de son prédécesseur que par les succès de Poutine lui-même.
- Le droit de défendre nos droits
Depuis un peu plus d’un an, les groupes de défense collective des droits font l’objet d’une campagne de dénigrement et de remise en question du financement que leur verse l’État québécois pour accomplir leur mission. S’il semble acceptable que des groupes communautaires soient subventionnés pour accomplir à un coût moindre la mission de l’État auprès des plus démuniEs, il n’en va pas de même pour les groupes dont la mission principale est de défendre nos droits.
- Politique canadienne et guerre du pétrole
Les dernières élections fédérales ont montré une fois de plus à quel point le Canada est divisé. Cette division s’est manifestée plus particulièrement sur un sujet vital : celui de l’environnement. Alors que la côte du Pacifique, une grande partie de l’Ontario, le Québec et les Maritimes semblent prêts à faire des efforts importants pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le centre du pays tient mordicus à son modèle économique axé sur le pétrole.
- Grèce. Exarcheia sur l’échiquier du pouvoir
Depuis l’arrivée au pouvoir du parti conservateur Néa Dimokratía en 2019, une virulente offensive se déchaîne pour expulser les anarchistes, les réfugié·e·s et les migrant·e·s des centres urbains. Emblème par excellence des mouvements anarchistes depuis l’Indépendance de la Grèce, le quartier athénien d’Exarcheia subit des transformations de premier ordre.
- Les coops d’habitation, pourquoi ?
Se loger est un besoin essentiel – qui le conteste ? Parmi les manières de le faire, la coop d’habitation est excellente pour favoriser un milieu de vie hospitalier, démocratique, solidaire et abordable.
- Marre des zones grises
On m’a souvent demandé d’intervenir sur la question des agressions sexuelles, de la violence à caractère sexuel, autour d’#AgressionNonDénoncée et de #MoiAussi, sur la culture du viol, sur les rapports de pouvoir entre professeurs et étudiant·e·s en milieu universitaire… Tant de fois où j’ai parlé de ça, d’une manière ou d’une autre, je me rends compte que j’en suis fatiguée. Fatiguée d’en parler de la même façon, pour faire sérieux, professionnel. En parler de l’extérieur.
- Vivre avec
Je rentre chez moi en métro sur la ligne 2. Après l’annonce inhabituelle : « La station Oberkampf est fermée sur ordre de la police », mon téléphone vibre. Un texto : « Fusillade dans ton quartier, j’espère que t’es chez toi. » Ce récit à la première personne est une composition de témoignages, d’expériences multiples.
- Espace musique et Radio-Canada
On ne fête pas les sixièmes anniversaires. C’est que le chiffre « six » est difficile à situer et ne s’intègre pas dans la cadence régulière des multiples de « cinq ». Par contre, il vaut la peine de rappeler les six ans d’un non-événement, l’élimination d’un des bijoux de notre patrimoine québécois, l’excellente Chaîne culturelle de Radio-Canada, remplacée par l’insipide Espace musique. Une pareille désolation mérite d’être rappelée à tous les ans.
- L’idéologie gestionnaire
Les dirigeants des grandes entreprises, dont le montant des émoluments a été scandaleusement multiplié depuis 20 ans, prennent tous les moyens pour soutenir la valeur des actions, dont la suppression de personnel présentée sous la forme de réduction des dépenses de fonctionnement. Vincent de Gaulejac analyse, dans La société malade de la gestion (Seuil, 2005), l’idéologie gestionnaire qui cherche à obtenir l’adhésion des travailleurs et, s’il y a lieu, de leurs syndicats aux objectifs de (…)
- L’INESSS : une machine à privatiser
En novembre 2009, le gouvernement du Québec a déposé le projet de loi 67 visant à fusionner deux organismes existants, l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AÉTMIS) et le Conseil du médicament, afin de créer un Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS). Nous tenterons de mettre en lumière quelques enjeux passés sous silence à cette occasion. De plus, nous nous demanderons si l’INESSS constitue un organisme nécessaire et avantageux du pour la population québécoise.
- Le nouveau poupon de l’Assemblée nationale a un an !
Ces lignes me viennent d’une invitation faite par Jean-Marc, Luciano et les autres amis de la revue À bâbord ! d’écrire un billet d’humour sur mon année passée à l’Assemblée nationale. Mais la gauche, vous le savez, n’a pas le sens de l’humour. Moi en tout cas, c’est pas ma tasse de thé. Aucun talent naturel. Puis de toute façon, je trouve que les choses à l’Assemblée sont déjà assez drôles comme ça, pas besoin d’en rajouter.
Tenez, je pense par exemple, aux répliques savoureuses de Serge (…) - La vérité est dans le travail ?
Depuis plus de deux décennies, la psychologie s’est vue attribuer la tâche d’accompagner les personnes en situation d’exclusion ou de précarisation dans le but de les insérer ou de les réinsérer professionnellement et socialement. Ces deux adverbes ne sont pas couramment réunis pour rien : ils participent d’une lecture suggérant que le palliatif par excellence à l’exclusion est le travail. C’est là, nous semble-t-il, une confusion de niveau logique non négligeable qui mérite d’être examinée.
- Les verrous de 1968
D’innombrables allégations encombrent la mémoire de Mai 68, devenu pour certain·es la source par excellence des pires maux dont souffrirait notre société : hédonisme individualiste, narcissisme consumériste, repli des individus dans la sphère privée, atomisation de la société, censure du politically correct, supériorité des droits sur les devoirs, perte des valeurs communes au profit de la protection des minorités, dissolution des repères collectifs, dévalorisation des maîtres et des supérieurs, dispersion des familles, fantasme d’autofondation de soi, irresponsabilité de masse, hyperfestivité, maladies vénériennes, impératif de jouissance illimitée, impossibilité des transgressions et des interdictions au profit du règne de l’autorisation et de la permission – quelle faute n’a-t-on pas fait porter à 1968 ?
- La langue is never about la langue
En tant que personne qui pratique et enseigne la traduction comme métier, je travaille de très près, et quotidiennement, avec la langue. Chaque jour je la regarde dans le blanc des yeux, lui fouille les entrailles, lui tords le bras, l’embrasse aussi, la caresse. C’est ma spécialité. La langue ne me quitte jamais et j’y réfléchis constamment, avec et par elle, inévitablement. Mais la langue, malgré tout, m’échappe ; je ne suis pas encore arrivé·e, après plus de quinze ans de carrière, à bien la cerner.
- La participation démocratique au temps de la COVID
Si la démocratie municipale s’exerce en grande partie à l’occasion des élections, les interactions entre élu·e·s et avec les citoyen·ne·s sont au cœur de la vie démocratique en cours de mandat. Or, la COVID est venue bouleverser les mécanismes en place.
- De la solidarité
Je n’aurai jamais assez de colère pour compenser les morts, les malades, les abandonné.e.s. Je n’arrêterai jamais d’être fâchée face aux injustices flagrantes de notre réseau de santé, ainsi que des platitudes scriptées de nos décideurs pour les excuser.
Mais aujourd’hui, il y a la fierté qui me démange aussi.
- Les chiens
Deux ans après #MoiAussi, trente ans après la tuerie de Polytechnique, quelques lignes sous forme d’allégorie. Pour ne jamais baisser les bras, et pour ne jamais oublier.
- Des jeux ? Voyons donc !
Les jeux n’ont pas toujours la cote. On parle de l’atrophie du cerveau, d’un côté, et de la cyberdépendance, de l’autre. Or, les jeux sont un produit culturel important. C’est pour cette raison que les bibliothèques ont décidé de s’en mêler et d’en faire la promotion.
- « Nous sommes prêts ! »
Le 9 mars dernier, Gabriel Nadeau-Dubois annonçait qu’il faisait le saut en politique au sein de Québec solidaire. Moins de trois mois plus tard, l’ancien leader étudiant était élu co-porte-parole du parti et député de Gouin. Dans son sillage, plus de 6 000 personnes ont manifesté leur enthousiasme en joignant les rangs de la formation de gauche. Au-delà d’un indéniable « effet GND », comment l’arrivée de cette icône du Printemps érable affectera-t-elle les stratégies et le fonctionnement de QS ?
- Avocasseries
De nos jours, les avocats triomphent. La justice impose des procédures semblables à d’interminables labyrinthes dont ils sont les guides obligés. Les ententes avec les grandes entreprises se concluent en contrats volumineux au langage obtus qu’eux-mêmes parviennent mal à décrypter. Leur salaire grimpe à la mesure de la confusion des textes qu’ils créent et interprètent à n’en plus finir. Les citoyens, quant à eux, non seulement y perdent leur latin, mais aussi l’accès à une justice qui devrait les protéger.
- « Y’a qu’à » - La CAQ et l’éducation
Peut-être y a-t-il, médiatiquement et politiquement, de salutaires insignifiances, une stratégie visant à ne rien dire de trop marqué, pleine de sous-entendus, qui permettrait d’éviter les vagues et les critiques, tout en fédérant peurs, espoirs et ressentiments de tous poils, par-delà les contradictions. Ainsi en irait-il de la Coalition avenir Québec (CAQ). L’inexistence de ce parti dans la vie des idées au Québec et l’insipidité de son discours ont pour effet que l’intellectuel·le lambda, quel que soit son penchant idéologique, n’a sans doute pas consacré plus de quinze minutes de sa vie à réfléchir à la CAQ, à cette possibilité jadis improbable : un gouvernement Legault.
- Que révèlent les débats sur l’altérité musulmane ?
Les représentations négatives autour de l’islam remontent à loin. Tout un imaginaire s’est créé autour de l’islam et de l’Orient, et cela était déjà observable chez des auteurs des Lumières. L’Orient y était représenté comme l’antithèse de la modernité et du progrès. Ces représentations contribueront à mettre en scène la syntaxe sur laquelle prendra forme l’islamophobie contemporaine.
- Ventres asservis au capital
Qu’il est difficile de parler de la « production d’enfants », en cette ère et cette région du monde où la parentalité baigne dans un luxe romantique inouï ! C’est pourtant ce à quoi s’attelle l’essayiste italienne Silvia Federici dans Caliban et la sorcière.
- Q comme qomplot. Comment les fantasmes du complot défendent le système
Wu Ming 1, Q comme qomplot. Comment les fantasmes du complot défendent le système, Traduit de l’italien par Anne Echenoz et Serge Quadruppani, Lux, 2022, 576 pages.
- Logement social : un travail invisible et essentiel
La pénurie de logements est permanente pour les femmes en situation de handicap qui sont à la recherche d’un appartement qui convient à leurs besoins et capacités. Elle l’est également pour les aînées de la diversité sexuelle qui peinent à trouver des milieux de vie respectueux où elles sont à l’aise de dévoiler leur orientation sexuelle et de recevoir leur famille choisie.
- Multiplication des postes vacants : où est le problème ?
Tout indique que le thème de la pénurie de main-d’œuvre occupera encore la conversation publique en 2022. Le phénomène, qui a gagné en importance dans les dernières années, justifierait qu’on lui accorde notre attention et que les gouvernements agissent pour y remédier. Mais remédier à quoi exactement ?
- Médias : la crise vue de l’intérieur
Perte de revenus publicitaires, mises à pied et fermetures, attaques verbales et physiques, crédibilité et légitimité mises en doute : les difficultés des médias d’information abondent. Quelques publications récentes de journalistes cherchent à éclairer les multiples dimensions de cette crise, avec des résultats variés.
- Que peut-on attendre du tramway ?
L’annonce du projet de réseau structurant de transport en commun (RSTC) à Québec a fait couler beaucoup d’encre et nourri de nombreuses tribunes, chacun y allant de son interprétation et de sa lecture. Dans les discussions ayant eu lieu autour du tramway et de ses effets, la science a été mise de côté pour faire place aux opinions. Ce texte propose d’explorer les impacts possibles sur la base de faits, soit d’études reconnues et publiées.
- Développement urbain. Mégalomanie et mégaprojets immobiliers
Une fièvre s’empare des promoteurs immobiliers au Québec. À l’ère de la compétitivité, ces derniers cherchent à construire les projets les plus gros, les plus hauts, les plus luxueux. Si chacun d’eux se réalise, les profils de nos deux grandes villes ne seront plus les mêmes. De grandes tours sans caractère viendront obstruer la vue et enlaidir le paysage.
- Les luttes antiracistes, des luttes contre l’effacement
« Encore aujourd’hui, on continue à associer les luttes antiracistes à l’immigration récente, comme si ces dernières étaient condamnées à un éternel recommencement. Plusieurs événements restent mal documentés et ne sont quasiment jamais évoqués dans les livres d’histoire. »
Alexander Grant
- Changements climatiques. Danser au-dessus d’un volcan
La semaine dernière, j’ai marché jusqu’à une petite boutique de vêtements de mon quartier où j’ai acheté deux chandails dont j’avais vraiment besoin. La vendeuse m’a dit qu’ils étaient faits de fibres en provenance de bouteilles de plastique recyclées et de coton biologique (mais ils ont été fabriqués en Chine, rien n’est parfait). Elle a glissé les vêtements dans mon sac à dos, non pas dans un gros sac de plastique, et m’a envoyé la facture par courriel, « parce que c’est mieux pour l’environnement ».
- La culture : pour le meilleur et sans le pire
Dans un monde idéal, la culture cesserait d’être considérée comme une forme de divertissement sophistiqué et pas vraiment nécessaire. Les gens sérieux ne l’aborderaient plus comme le sujet à traiter en dernier lieu dans une liste de préoccupations forcément plus importantes. On ne lui donnerait plus des budgets minuscules frôlant le 1 %, tout en laissant entendre que ce montant est déjà trop élevé. Elle cesserait d’appartenir au domaine du passe-temps ou du loisir, considérée nettement en deçà du travail utile, respectable et bien rémunéré.
- Les commissaires scolaires, qu’ossa donne ?
Le célèbre numéro « Les unions qu’ossa donne ? » d’Yvon Deschamps mettait en scène un ouvrier aliéné au point de ne plus savoir distinguer entre les forces qui cherchent à l’écraser et celles qui peuvent l’aider à s’émanciper. Cette situation pourrait-elle malheureusement s’appliquer à la façon dont l’imaginaire collectif perçoit aujourd’hui les commissaires scolaires ?
- Entrevue avec Suzy Basile
Suzy Basile est professeure à l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Elle a consacré sa thèse à l’identification du rôle des femmes atikamekw, leur place dans la gouvernance locale, leurs perceptions de l’état du territoire et leurs préoccupations par rapport aux connaissances qui s’y rattachent. Cette recherche a mis en lumière l’importance d’assurer une place aux femmes dans les mécanismes de prise de décision afin que leurs savoirs contribuent au maintien et au renforcement du lien profond entre la nation atikamekw et le territoire.
Propos recueillis par Camille Robert.
- Les mouvements pour un salaire étudiant
Nous publions ici la version intégrale d’un article d’Aurélien Casta paru en version abrégée dans le magazine des Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE). L’auteur remercie les membres des CUTE et en particulier Annabelle Berthiaume pour leur proposition et leur relecture des différentes versions de ce texte, ainsi que Maud Simonet, Bernard Friot et Laura pour leurs suggestions.
- Ces censures qu’on ne saurait voir
La censure sévit au Québec. La rectitude politique et les pressions de groupes d’intérêt particuliers viennent miner la liberté d’expression de courageuses personnes qui cherchent à briser l’immobilisme ambiant.
- Au sujet de certaines formes de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États
Voici une liste provisoire et non exhaustive de certains types de regroupements humains, de lieux d’activités économiques et d’États qui ont pris forme au sein de divers modes de production qui se sont succédé dans l’histoire (la commune primitive, le mode de production esclavagiste, le mode de production féodal, le mode de production capitaliste, le mode de production « socialiste » et le mode de production « communiste »). Les concepts énumérés ici sont définis, par ordre alphabétique, dans un lexique qui apparaît dans la deuxième partie du texte.
- Quand les cités deviennent mobiles
On nous dit parfois que la mondialisation fait de nous des citoyen·ne·s du monde. Qui dit citoyen·ne, dit cité. Lorsque migrent les citoyens du monde, avec eux migrent les cités et alors les bureaucraties tremblent.
- Entre la grandeur et la servitude humaines
Depuis une quinzaine d’années, Bernard Émond écrit et met en scène des films de fiction intimistes dans lesquels ses protagonistes se posent des questions fondamentales au sujet du sens de leur existence. Ainsi, à travers des drames psychologiques comme La femme qui boit (2001), 20 h 17 rue Darling (2003), La neuvaine (2005), Contre toute espérance (2007) et La donation [1] (2009), Émond dépeint avec finesse et rigueur des personnages qui ont atteint un tournant de leur vie : ceux-ci cherchent avec ardeur à saisir, à surmonter les problèmes auxquels ils sont confrontés.
- À nos amis
À nos amis, Le comité invisible, Paris, La Fabrique, 2014, 250 p.
- « Où qu’il se situe sur sa trajectoire, le migrant a des droits »
Avant d’être travailleur saisonnier, sans-papiers, demandeur d’asile ou travailleuse domestique, le migrant est une personne. Au-delà des catégories que le droit international s’acharne à définir, un migrant s’inscrit dans une trajectoire qui lui est propre. Professeure à l’UQAM, spécialiste du droit international, des droits économiques et sociaux, des droits des femmes et des institutions des droits de la personne, Lucie Lamarche milite pour une reconnaissance des trajectoires de mobilité des migrant·e·s. Afin qu’ils et elles cessent d’être perçu·e·s tantôt comme une menace potentielle pour les États, tantôt comme des personnes asservies à la fluidité des biens et services, héritage toxique des accords de commerce international. Entrevue.
- Péril en la demeure
Depuis que les conservateurs sont au pouvoir à Ottawa, nous avons pris l’habitude de voir des députés d’arrière-ban présenter toutes sortes de projets de loi pour criminaliser l’avortement de façon détournée (augmentation des peines encourues pour le meurtre d’une femme enceinte, établissement « scientifique » du début de la vie, dénonciation des avortements sexo-sélectifs, etc.). Nous avons également pu noter le regain d’activité des divers lobbies pro-vie, de même que le nombre croissant de membres des groupes familialistes, pro-vie ou hétérosexistes dans les cabinets ministériels. Nous savons également que ce qui se passe au Canada relève d’une dynamique continentale.
- Élections montréalaises. À qui la ville ?
La campagne électorale pour les élections municipales de 2013 n’aura pas permis de dissiper un tant soit peu le scepticisme, pour ne pas dire le cynisme désormais bien enraciné à l’égard de la « classe politique » tous partis confondus. La corruption et la collusion qui touchent plusieurs villes depuis de nombreuses années montrent que les structures administratives et la démocratie existantes favorisent les jeux de coulisse, le mensonge, les luttes de pouvoir personnel ou d’intérêts, au détriment du bien commun.
- L’auteur d’un manuel scolaire falsifie des citations pour présenter Richard Dawkins comme un misogyne
Avec le mois d’août qui commence, vient le temps pour les professeurs de commencer à préparer la session qui approche à grands pas. Ce temps est celui du choix des lectures que nous proposerons à nos étudiants. Malheureusement, l’ivraie prolifère et croît en popularité. D’après un représentant aux ventes des Éditions Chenelière Éducation, La condition humaine de Jean-Claude St-Onge [2] est l’un des manuels destinés à l’enseignement du deuxième cours de philosophie au collégial les plus populaires auprès des enseignants. Cela est tout à fait désolant, car, ce manuel fait une présentation caricaturale et trompeuse des auteurs, particulièrement en ce qui concerne le chapitre sur l’évolutionnisme. À l’aide de citations falsifiées, St-Onge présente le biologiste Richard Dawkins comme un déterministe génétique à tendances misogynes.
- Gentilly Or Not To Be
L’annonce récente du déclassement de la centrale nucléaire Gentilly-2 par le gouvernement nouvellement élu du Parti québécois a suscité de vives réactions au sein de la population de Bécancour et d’une partie de la Mauricie. Pourtant, au cours des dernières années, des scientifiques québécois engagés – en particulier, ceux du collectif Sortons le Québec du nucléaire – ont alerté l’opinion publique en soulignant les dangers, pour l’homme et l’environnement, qui se rattachent à l’exploitation énergétique de la fameuse centrale de Bécancour.
- Le printemps érable - Ses racines et sa sève
« Qui fournit la poudre, et qui l’allumeur ?
Personne ne sait ni comment, ni où, ni quand
Nos lèvres touchent à la bouche du volcan »
— Richard Desjardins, L’engeôlière
- "We are McGill"
Une grève majeure s’est récemment terminée à l’Université McGill. Comme plusieurs en témoignent, le semestre de l’automne 2011 aura été le plus perturbé de l’histoire récente de McGill. En effet, le 1er septembre 2011, les employées de soutien de McGill [3], appuyés par l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), déclenchent une grève générale.
- Hull, champs de bataille !
À la fin des années 1960, le nationalisme québécois est porté par toute une génération et fait des avancées rapides : le discours de Charles De Gaulle, la création du Parti québécois, la campagne « Égalité ou indépendance » de l’Union nationale dirigée par Daniel Johnson, les actions du FLQ, l’engagement des artistes et des intellectuels provoquent un vent de panique à Ottawa. Les fédéralistes se cherchent un chef de guerre : il s’appellera Pierre-Elliott Trudeau et arrive à Ottawa avec ses deux acolytes, Marchand et Pelletier, en 1967. Trudeau, avec la complicité des élites locales, choisit rapidement son champ de bataille, l’Île de Hull. Les armes seront des bulldozers, et des milliers de victimes y laisseront, non pas leur vie, mais souvent leur raison de vivre.
- Réjean Ducharme
Y a-t-il un mythe plus massif au Québec que celui de la Révolution tranquille ? La pluralité des mouvements politiques et sociaux des années 1960-1970 au Québec, incluant les œuvres de cette période, les plus authentiquement libératrices comme les plus conformistes, est généralement présentée par le discours institutionnel comme une volonté univoque et acharnée à édifier le merveilleux présent. Et je ne vois pas, ou très peu, d’œuvres ni d’ouvrages qui se penchent sur la violence et la complexité de ce passage de l’ancien au nouveau.
- Ne lisez pas le Journal de Montréal
Jetés sur le trottoir comme de « vieilles chaussettes » il y a plus de 13 mois, les lock-outés du Journal de Montréal ne lâchent pas ! De son côté, Quebecor laisse entendre qu’elle subit les effets néfastes de la surpuissance syndicale. Sans revenir en détail sur la triste histoire du conflit, puisque chacun la connaît (sinon, voir notamment le site Internet www.ruefrontenac.com), il importe de discuter du rapport de force opposant l’employeur à ses salariés, en l’occurrence Quebecor et ses lock-outés [4].
- On étouffe le Lac Saint-Pierre
Le fleuve Saint-Laurent est l’un des cours d’eau les plus imposants du continent. Son importance pour notre société se situe à plusieurs niveaux, tant historique, scientifique, écologique qu’économique. Pour les Québécoises, il est même porteur d’une fibre identitaire. Mais derrière sa puissance on refuse toujours d’admettre sa fragilité. Aujourd’hui, notre fleuve est malade et le traitement qu’on lui impose n’est pas sur le point de changer.
- La recherche universitaire sous influence
Les universités regorgent des ressources intellectuelles essentielles au développement des connaissances et des sociétés. Faut-il alors s’étonner que depuis bon nombre d’années, des bailleurs de fonds cherchent à inciter, voire à contraindre, les universitaires à satisfaire leurs besoins spécifiques ? Sous l’autorité publique ou en provenance du secteur privé, le financement de la recherche exerce une influence de plus en plus déterminante sur les orientations et les objets de recherche universitaire. Plusieurs s’en inquiètent et craignent que les professeures perdent les conditions et la liberté académique qui garantissent l’intégrité de la recherche comme service public.
- La division sexuelle du travail
Quel est le rapport entre femmes, féminisme et souveraineté alimentaire ? Au Nord comme au Sud, en ville comme à la campagne, « l’économie », l’agriculture et le gros du commerce des aliments sont encore aujourd’hui « des affaires d’hommes », des secteurs où les positions de pouvoir sont occupées par les hommes et où les femmes, leur travail et leurs revendications restent largement invisibles et dévalorisés. Pourtant, de la semence à l’assiette, les femmes jouent un rôle central dans la production, la distribution et la transformation des aliments. Les restructurations actuelles du système alimentaire mondial les affectent de multiples manières, et elles sont au cœur des luttes politiques pour la justice économique, sociale et environnementale. Regard féministe sur les enjeux de la lutte pour la souveraineté alimentaire.
- Les défis face au dégel des frais de scolarité
Les associations étudiantes membres de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), réunies en congrès les 20 et 21 octobre 2007, ont décidé de suspendre leur campagne de grève générale illimitée pour se concentrer « sur l’organisation des journées de grève des 14 et 15 novembre 2007 dans l’optique d’une continuation de l’escalade des moyens de pression jusqu’à l’hiver [5] ». Cette décision vient après que plusieurs assemblées générales, surtout dans les cégeps, aient voté contre la grève générale, sauf à l’UQAM où quatre des sept associations étudiantes facultaires avaient obtenu un mandat de grève générale illimitée dès la mi-octobre. Devant le risque d’une grève presque entièrement portée par l’UQAM, faible et sans résultat, les membres de l’ASSÉ ont jugé qu’il était plus stratégique d’intensifier les campagnes d’éducation populaire, les formations pour les exécutantes et l’organisation de journées d’actions nationales afin de bien préparer le terrain pour l’hiver.
- L’École en France. Crise, pratiques, perspectives
Jean-Pierre Terrail (dir.), L’École en France. Crise, pratiques, perspectives, La Dispute, Paris, 2005.
- Pionnière modèle
Être une femme issue d’un groupe minorisé et faire son entrée dans des institutions de pouvoir, telle une pionnière, vient avec son lot de célébrations, d’enjeux et de pièges.
- Hé oh les médias ! On est en code rouge
L’urgence climatique est telle qu’en août dernier, le secrétaire général des Nations Unies a qualifié le sixième rapport du GIEC de « code rouge pour l’humanité ». Bien sûr, les médias ne peuvent pas être tenus responsables de la dérive civilisationnelle qui a mené à ce point de bascule existentiel. N’empêche : ils pourraient contribuer beaucoup plus efficacement à le repousser.
- La fin du monde, en rire ou en pleurer
« Hey c’tu juste moé ou pendant le confinement, voir Gaétan Barette être présenté dans les médias comme un intervenant crédible pour parler du système de santé, c’tait aussi indécent qu’inviter Luka Rocco Magnotta à l’émission Les Chefs ? »
- Droits des animaux : une question de société
Bien qu’il s’agisse d’un enjeu encore trop peu compris, la question des droits des animaux brille par son absence au Québec, alors qu’elle est pourtant incontournable. Elle doit aujourd’hui être considérée par la gauche comme une question politique.
- Paradis fiscaux. Au-delà des belles intentions
Rarement les élites financières auront été aussi ébranlées que par les scandales qui se sont succédé concernant les paradis fiscaux. Les Offshore Leaks, Swiss Leaks, Lux Leaks et Panama Papers ont agi comme autant de coups de marteau sur un clou qu’on enfonce. Devant des injustices aussi flagrantes et des inégalités sociales qui ne cessent de s’accentuer, les gouvernements ne pouvaient plus rester inactifs. Mais peut-on vraiment se fier à eux pour prendre les importantes mesures qui s’imposent ?
- YouTube, l’archivage en folie
À l’image de notre monde déréglementé, YouTube est en même temps un immense refuge du n’importe quoi, une accumulation étourdissante du meilleur et du pire. Et qui laisse perplexes quelques-uns des milliards de visiteurs et visiteuses qui s’y aventurent.
- La langue conquérante du 7e art
Trois de nos plus importants cinéastes s’installent à Hollywood : Denis Villeneuve, Jean-Marc Vallée et Philippe Falardeau. D’autres suivront sans doute. Plusieurs parmi le public québécois en ressentent de la fierté, ils se réjouissent de l’intrusion de compatriotes dans la seule vraie cour des grands. D’autres y voient une grande perte pour notre cinéma national, une atteinte à la diversité culturelle.
- Mémoire de Jeanne Lapointe
Je rencontrai Jeanne Lapointe pour la première fois au cours de l’automne 1978. Elle m’invitait à donner une conférence sur « l’écriture et la féminité » dans le cadre des activités qu’elle dirigeait alors au sein du RFUL de l’Université Laval. J’avais peu publié, mais ce peu suffisait à Jeanne pour me situer « du bon côté des choses », comme elle me dit au téléphone en me priant de venir parler à ses étudiants, nombreux. Pas seulement à ceux et celles qui se tenaient avec nous dans le (…)
- Toshiko Akiyoshi
L’Artiste
La pianiste, compositrice, arrangeure et chef d’orchestre américano-japonaise Toshiko Akiyoshi est née le 12 décembre 1929. Elle demeure une des femmes pionnières s’étant illustrée dans le jazz à l’échelle de la planète. Elle est reconnue à travers le monde pour ses qualités de pianiste émérite et pour l’originalité de ses compositions et de ses arrangements. Son travail lui a valu plusieurs nominations aux Grammy Awards ainsi que des prix d’excellence décernés par le célèbre (…) - Irma Levasseur et Lucille Teasdale
Je lève mon chapeau à toutes ces femmes dont l’histoire n’a pas été écrite, mais qui ont changé le monde. À notre tour de livrer bataille, chacune dans nos milieux, et de faire avancer la lutte contre les inégalités, les injustices, l’exploitation et toutes les formes d’oppression et de domination.
- Quelques impasses actuelles
Une tendance importante chez nos auteurs fait que l’on écrit au Québec des romans russes, américains, anglais, brésiliens, antillais, etc. La critique louange ces livres et les lecteurs suivent. Mais qu’en est-il alors d’une véritable vision de la société québécoise dans notre roman aujourd’hui ?
- Les OlympInc
Alors que sont en cours les olympiques de Vancouver, il est intéressant de s’interroger sur le phénomène olympien. D’entrée de jeu, il apparaît important de souligner que même si le point de vue ici adopté se veut largement critique, l’objectif est tout autre que de reprocher à quiconque d’apprécier le spectacle des JO (Jeux Olympiques). Le but est plutôt de proposer une réflexion sur les dimensions sociales et politiques liées aux Jeux tels qu’ils sont actuellement organisés et présentés.
- Les frontières du politique en Amérique latine. Imaginaires et émancipation
André Corten, Vanessa Moulin et Julie Girard-Lemay (dir), Les frontières du politique en Amérique latine. Imaginaires et émancipation, Paris, Karthala, 2006.
- Une convention mi-figue mi-raisin
Le 20 octobre 2005, à l’UNESCO, 151 pays ont donné leur appui à une Convention sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles. Pourtant, quelque temps avant le vote, la secrétaire d’État étatsunienne Condoleezza Rice avait usé de tout son poids pour faire échouer l’entreprise. Elle avait écrit à ses homologues pour leur demander de reporter le vote, sous prétexte que cette convention légitimerait « les violations des droits de l’homme » et « l’écrasement des minorités ».