Thierry Pardo
Les savoirs vagabonds
Thierry Pardo, Les savoirs vagabonds, Montréal, Écosociété, 2020, 134 pages.
Ce petit livre, apparemment sans autre prétention que de tirer quelques enseignements de voyages ayant emmené l’auteur de par le vaste monde – certains, accompagné de jeunes enfants et sur plusieurs années –, offre de belles envolées philosophiques, parfois même oniriques.
Précisons que Pardo se réclame de ce qu’il qualifie de « géopolitique de l’éducation », dans la lignée d’auteurs sur lesquels il ne fait pas de secret : David Thoreau, Élisée Reclus, Gaston Bachelard et, ici, plus particulièrement, Kenneth White, un poète à qui il dédie l’ouvrage. Également auteur d’Une éducation sans école, Pardo revient ici sur ses propres errances, expériences de voyages et autres vagabondages à travers lesquels il identifie des « leçons silencieuses ». C’est au Maroc que Pardo vivra la notion d’équilibre, en découvrant que chacun doit, à partir du plat commun, « mesurer », de visu, sa part. Il en va de même avec le rythme de la marche, ponctué par le « tic-tac » des chameaux… Ces expériences sont autant de sagesses à acquérir par l’immersion !
Plus encore, l’auteur déborde vers une méditation sur l’importance de prendre du temps, de se perdre, de rechercher l’humanité dans les replis du voyage, qui constitue un risque vis-à-vis soi-même. Ultimement, le voyage agit tel un révélateur qui, même s’il doit transiter par l’expérience personnelle, participe à une lente progression collective. Un livre pour entrevoir son propre chemin, en quelque sorte…
Pardo se doit d’être cité lui-même, histoire de bien prendre la mesure de l’ampleur et de l’attrait de ce qu’il nous propose tout au long de ce livre, invitation à emprunter les chemins buissonniers : « Mon éducation n’est pas terminée, et chaque jour je me rappelle qu’apprendre est un effet secondaire de vivre ». À bientôt. Je pars à l’instant, j’ouvre une première porte sur l’extérieur immédiat qui a tant à divulguer !