Hervé Kempf
L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie !
Hervé Kempf, L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie !, Paris, Éditions du Seuil, 2011.
Les démocraties occidentales, si tant est qu’on puisse les appeler ainsi, font face à une crise de légitimité importante, plaide en substance Hervé Kempf dans son dernier ouvrage, L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie !
Avec un sens du récit très bien maîtrisé, celui qui a aussi écrit Comment les riches détruisent la planète propose la thèse selon laquelle nous sommes entrés dans ce que les Grecs anciens appelaient un régime oligarchique.
Les oligarques, explique Kempf, sont principalement motivés par la nécessité de maintenir un système qui saura mettre leurs privilèges à l’abri. L’activité collective ne profite ainsi qu’à une petite caste : avec la complicité des grands médias, les décideurs et possédants agissent de façon à servir leurs intérêts propres et restent complètement sourds aux revendications sociales ainsi qu’aux impératifs écologiques de notre époque.
Pour étayer sa démonstration, Kempf recourt à différents exemples de relations troubles entre politiciens et grands financiers. Il est temps que la démocratie reprenne ses droits, nous dit-il en outre.
On verra, dans le livre de Kempf, un écho aux nouvelles qui font l’actualité québécoise. À l’heure où un ex-premier ministre utilise son pouvoir d’influence pour le bénéfice de l’industrie gazière, où l’État tente de nous vendre un Plan Nord aux contours flous et douteux, abandonne la partie devant les manipulations d’entrepreneurs véreux et profite du contexte économique pour nier les droits fondamentaux des personnes, difficile, pour le lecteur et l’électeur québécois, de ne pas en arriver au même constat et clamer avec force : L’oligarchie, ça suffit, vive la démocratie !