L’écologie politique au-delà de l’environnementalisme

No 078 - février / mars 2019

L’écologie politique au-delà de l’environnementalisme

Xavier P.-Laberge

Dimitri Roussopoulos, L’écologie politique au-delà de l’environnementalisme, Montréal, Écosociété, 2018, 144 pages.

Malgré la forte présence de l’environnement et des changements climatiques dans le débat public, l’absence de changements systémiques est source de découragement pour plusieurs. Serait-il possible que la solution réside dans un projet politique considérant la société et son environnement comme intrinsèquement liés ? Dans cette édition revue et augmentée d’un livre paru en 1993, Dimitri Roussopoulos poursuit le travail de Murray Bookchin en défendant l’écologie sociale comme solution, non seulement aux changements climatiques, mais aussi aux inégalités sociales croissantes.

Pour défendre son projet de société, l’auteur fait la généalogie de la gestion étatique de l’environnement et de la réaction citoyenne à la crise environnementale. Il y présente les multiples formes d’écologie politique et s’attaque principalement à l’environnementalisme et au capitalisme vert. Il critique le manque de vision globale de ces deux conceptions, car elles ignorent la cause principale de la crise : le capitalisme. Il s’avère donc essentiel de s’attaquer à ce système afin de sauver ce qu’il reste de vie sur Terre. Roussopoulos apprécie l’effort derrière l’écosocialisme, mais lui reproche sa centralisation et son étatisation. L’auteur aboutit ainsi à l’écologie sociale qui est fondée sur un municipalisme libertaire. Cette philosophie est radicalement écologiste, anticapitaliste et antiétatiste. Il faut une solution commune aux problèmes sociaux et écologiques, d’où l’écologie sociale.

Très court et concis, ce livre est définitivement à lire. Il propose une solution claire et systémique aux graves problèmes actuels. Seule critique à émettre : l’auteur est trop réfractaire et peu nuancé quant aux autres philosophies et stratégies de lutte environnementale. Il s’attaque donc à plusieurs militant·e·s de la cause comme David Suzuki ou Naomi Klein. Si nous croyons qu’il a raison sur le fond de l’argumentaire, il sera nécessaire que l’ensemble du mouvement libertaire et écologiste travaille dans la même direction pour diminuer les effets de la crise écologique et sociale.

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