Pénélope Bagieu
Culottées vol. 1
Pénélope Bagieu, Culottées vol. 1, Paris, Gallimard, 2016, 143 pages.
« Pénélope Bagieu s’affirme comme auteure de BD au corpus on ne peut plus féminin. Joséphine, son premier livre, est paru en 2008 et a depuis été adapté au cinéma. Il s’attachait, au moyen d’une approche d’autodérision à la Claire Brétécher ou à la Hélène Bruller, à une trentenaire célibataire plus vraie que nature. Ayant aussi réalisé le dessin de livres remarqués avec des auteur·e·s de la nouvelle vague BD tels que Joan Sfarr et Boulet, Bagieu signe seule Cadavres exquis (Gallimard) sur le milieu de l’écriture pour un roman graphique époustouflant en rebondissements. Tout récemment, la bédéiste accouchait de California dreamin’, qui s’éloigne des traditionnelles biographies pour s’attarder sur les motivations et l’itinéraire intime de la fulgurante Cass Eliott des Mama and the Papas…
Dans cette lancée, et un peu sur le même registre de faire découvrir ou donner un nouvel éclairage sur des femmes parfois célèbres mais dont on ne connaît que trop peu la vie, l’auteure réalise de brèves BD portraits pour un blogue hébergé par le quotidien français Le Monde. Voici enfin réunies sous une même couverture, et bénéficiant de doubles pages évocatrices (inédites) pour chacune d’entre elles, ce premier lot de 15 « Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent ».
Des sœurs rebelles, Las Mariposas ; Margareth Hamilton, actrice terrifiante ; Wu Zetian, impératrice chinoise et Christine Jorgensen, devenue célèbre pour avoir changé d’identité sexuelle à la fin des années 1940, sont de ces figures qui révèlent autant de modèles féminins exemplaires qui frapperont l’imaginaire de nos jeunesses tout en contribuant à leur ouvrir les yeux sur leurs potentialités ainsi que sur l’importance de lutter pour la libération de la moitié de l’humanité.
Qu’on ne s’y trompe pas, si le dessin de Pénélope Bagieu n’a l’air de rien avec son zeste de fantaisie, c’est précisément là sa plus grande force, allègrement, nous découvrons des femmes qui sont, on le devine, immensément plus nombreuses que les portraits drôlement diversifiés qu’elle nous présente ici. Incidemment, la publication du second tome de ses portraits surviendra au moment où vous lirez ces lignes ! »