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- Microsoft. Adopter, étendre, anéantir
Le troisième texte de cette série sur les GAFAM porte sur Microsoft, omniprésent dans le monde du travail et dont la stratégie technico-commerciale est féroce.
- Postes : fin d’un service public universel
Depuis quelques années déjà Postes Canada recherche la rentabilité absolue, sans se préoccuper des répercussions sur les travailleuses et travailleurs pas plus que sur les usagères et usagers des services postaux. Comme le soulignait Giuliana Fumagalli lors d’une entrevue réalisée récemment, le désir de la direction de dérèglementer Postes Canada ne date pas d’hier. Cette militante syndicale met l’accent sur les points qui accablent le plus le personnel des services postaux et leurs usager·ère·s.
- Un changement de cap discutable
En juillet dernier, l’Agence canadienne de développement international (ACDI) a annoncé en catimini l’adoption d’une nouvelle politique de partenariat avec les organismes de coopération internationale (OCI). Cette annonce, qui a fait peu de vagues depuis, représente une menace pour l’autonomie des OCI. En fait, ses orientations sont symptomatiques d’une modification beaucoup plus profonde du modèle du rapport entre la société civile et l’État qui pourrait avoir des répercussions à long terme sur la liberté d’expression et la démocratie.
- La coopération québécoise en péril ?
Depuis plus de cinquante ans, le Québec a développé une forte expertise en solidarité internationale axée sur le partenariat à long terme et le développement de proximité. En 2006, une réflexion sur les valeurs et la vision de la société civile québécoise sur le développement international a donné lieu à la « Déclaration du Québec » qui met de l’avant des principes et des engagements qui permettent aux représentants et représentantes des organisations de la société civile du Québec de jouer pleinement leur rôle dans la construction de rapports plus justes et solidaires entre les peuples. Cette déclaration se veut une contribution spécifique à cet autre monde possible et de plus en plus nécessaire.
- L’éternel retour du spectre identitaire
Deux ouvrages récemment publiés coup sur coup nous rappellent qu’on n’en a pas fini au Québec avec le nationalisme identitaire. Dans un essai de facture académique, Mathieu Bock-Côté [1], figure montante de l’intelligentsia conservatrice, se livre à une critique féroce du processus de « dénationalisation tranquille » qui aurait caractérisé la dernière décennie et dont certains historiens, notamment Gérard Bouchard et Jocelyn Létourneau, auraient été les principaux artisans. Dans une intervention davantage politique, Jean-François Lisée [2], éminence grise des gouvernements Parizeau et Bouchard et aujourd’hui conseiller de la nouvelle cheffe du Parti québécois, entend pour sa part réhabiliter le « nous » national, tel que compris par les « incommodés » dont il se fait le porte-parole, à travers la promotion d’une citoyenneté québécoise à inventer, donnant ainsi un prolongement concret à la réflexion plus spéculative de Bock-Côté. Sous une forme savante chez ce dernier, populaire chez Lisée, on assiste donc à la réapparition d’un spectre qu’on croyait pourtant avoir congédié à tout jamais.
- L’expansion canadienne en Afrique
Aziz Fall, politologue d’origine sénégalaise et égyptienne, enseigne depuis 17 ans les sciences politiques, l’anthropologie, les relations internationales et le développement international à l’Université McGill et à l’UQAM. Il a été coordonnateur du Réseau québécois contre l’apartheid et fondateur du Groupe de recherche et d’initiatives pour la libération de l’Afrique (GRILA).
- Terre, eau et vie
L’intensification des investissements étrangers au cœur de la mondialisation néolibérale a entraîné la multiplication des chantiers d’exploitation des ressources naturelles en Amérique latine. Écorchant les territoires du continent, ces projets sont reconnus pour leurs effets destructifs sur le milieu naturel et les impacts qu’ils génèrent pour les populations vivant sur les terres exploitées. Bien que quelques gouvernements progressistes de la région aient recours à des instruments (…)
- Gouvernance. Le management totalitaire
Dans cet ouvrage de moins de 200 pages, Alain Deneault s’intéresse à un concept fourre-tout qui est venu récemment pervertir le champ lexical de la vie politique : gouvernance. Ce mot, aux apparences inoffensives à première vue, a engendré depuis la fin des années soixante-dix et quatre-vingt des « ravages » majeurs tant dans les pays du nord que du sud de la planète, tant au sein des organisations publiques nationales qu’internationales.
- Le rôle du gouvernement canadien an Ayiti
Ayiti s’embourbe dans un cycle de crises à répétition. Les services publics sont détruits, l’économie criminelle s’impose et bloque tout développement de l’économie nationale, la pauvreté extrême s’approfondit, les élites sont incapables de résoudre les problèmes globaux par leurs propres moyens. Le Canada, sous le couvert de l’aide internationale, joue un rôle dans le maintien de l’occupation d’Ayiti.
- Le martineau et l’université
Pourquoi le martineau, chroniqueur générique, attaque-t-il si fréquemment l’université ? Et comment cette dernière peut-elle contrer ces coups venus de la droite, dont elle n’est pas la seule victime ?
- La responsabilité de protéger
Quatre mois après le début de l’intervention de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Libye, qui ne devait durer que quelques jours, la chute du régime libyen semble, au moment d’écrire ces lignes, imminente. S’il reste impossible de savoir ce que ces événements apporteront comme avancées ou comme reculs pour le peuple libyen, et encore moins quelles seront leurs répercussions sur l’état des relations internationales et des rapports de force entre les pays membres de l’OTAN et le reste du monde, certains journaux ont déjà désigné un vainqueur : « La guerre de Nicolas Sarkozy » titrait un article du Monde du 23 août. Deux jours plus tard, le même journal rappelait que les principales compagnies pétrolières, et les françaises « au premier rang », seraient les principaux « bénéficiaires collatéraux » de l’appui occidental aux rebelles. La « Responsabilité de protéger » la population de la Libye devant les menaces faites par Mouammar Kadhafi a été invoquée pour justifier l’intervention. Repositionné historiquement et au vu des risques qu’il représente, le principe de la Responsabilité de protéger permettrait-il de reproduire des modes de subordination historiques et constitutifs du droit international ?
- Répression ciblée aux Philippines
Jill Hanley, militante au Centre d’appui aux Philippines (un groupe de solidarité montréalais), a participé à une délégation internationale invitée à la fin du mois d’août 2005 par des groupes populaires philippins, afin de pouvoir témoigner des abus aux droits humains. Dans cet article, elle nous livre ses observations personnelles ainsi que les résultats de la « Mission de solidarité internationale ».
- Un mouvement de résistances
Jean-Yves Joannette travaille et milite dans les milieux populaires et communautaires autonomes depuis une trentaine d’années. Il a débuté au Comité Logement Centre-Sud, et il a été le premier coordonnateur du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ) au début des années 80. Depuis une douzaine d’années, il est permanent à la Table des regroupements d’organismes volontaires d’éducation populaire (TROVEP) de Montréal. Il a contribué à la mise sur pied de plusieurs coalitions dont J’ai jamais voté pour ça ! Il est aussi reconnu pour son travail d’animateur ou de monologuiste lors de manifestations ou de colloques.
- L’assujettissement à la finance
La crise financière de 2008 aura permis de mettre en lumière la formidable puissance du secteur financier dans les économies occidentales. Cette sphère financière qui pouvait sembler totalement décrochée du réel avec ses produits dérivés exotiques, comme les hedge funds ou des fonds spéculatifs sur la météo, a montré à quel point elle était en mesure de dévaster l’économie réelle.
- La lutte des Six Nations
Le territoire des Six Nations iroquoises de la rivière Grand, habité par 25 000 autochtones et situé près d’Hamilton en Ontario, a longtemps été connu comme le « géant endormi » des réserves au Canada. Toutefois, depuis le 28 février 2006, ce terme ne s’applique plus. Le peuple des Six Nations, mené principalement par des femmes, décidait ce jour-là d’occuper une parcelle de son territoire, Douglas Creek Estates, vendue à un promoteur immobilier sans que les Iroquois n’aient donné leur consentement ou n’aient même été consultés. Aujourd’hui, près d’un an plus tard, la revendication territoriale des Six Nations représente une avancée historique et politique dans l’histoire de la décolonisation de la terre appelée Canada. Le peuple des Six Nations et ses alliés ont agi avec détermination, non seulement au nom de leurs droits territoriaux, mais également au nom de leur droit à l’autonomie et à la souveraineté.
- Le Canada et le libre-échange
Dans le meilleur des mondes, les financiers et les politiciens auraient retenu les leçons de la crise qui nous frappe depuis 2008. À la place, ils ne font que mettre de l’avant, avec une désolante pauvreté d’imagination, des solutions vouées à l’échec. Parmi celles-ci, le libre-échange qui profite d’un élan nouveau. Le Canada en est plus que jamais un grand zélateur.
- Misère du journalisme
Au milieu des années 1990, Alain Accardo faisait paraître en France les résultats d’une enquête approfondie sur le journalisme. Ces travaux font actuellement l’objet d’une réédition dans un même volume intitulé Journalistes précaires, journalisme au quotidien, à paraître chez Agone (Marseille). Ce livre suit plusieurs journalistes chevronnés dans leurs pratiques quotidiennes, à l’intérieur des rédactions comme sur le terrain, pour expliquer la nature de la crise profonde à la fois d’identité, du sens et des valeurs, qui affecte aujourd’hui l’ensemble du journalisme et qui compromet la qualité d’une information plus que jamais nécessaire à la vie démocratique.
L’enquête centre l’observation et l’analyse sur le processus de précarisation croissante qui touche désormais l’emploi dans les entreprises de presse, de plus en plus soumises à la loi du marché, avec des effets le plus souvent désastreux tant au plan de l’activité professionnelle – et donc de la qualité de l’information – qu’au plan de l’existence personnelle des précaires (piges, contrats à durée déterminée, etc.). Comme le soulignent le sociologue Alain Accardo et ses amis journalistes du groupe de recherche, « on perçoit actuellement dans le journalisme les conséquences d’une évolution qui affecte plus largement une grande partie du tertiaire et tout particulièrement le secteur de la production et de la diffusion des biens symboliques, évolution caractérisée par l’émergence et le développement au sein des classes moyennes d’un “prolétariat” de type nouveau, comparable à bien des égards à l’ancien prolétariat industriel, et en même temps très différent parce que les nouveaux manœuvres, ouvriers spécialisés et autres “nouveaux pauvres” de la production symbolique sont porteurs de propriétés (origines sociales, capital culturel, dispositions, etc.) grâce auxquelles ils peuvent faire illusion, aux yeux des autres et à leurs propres yeux, et continuer à tourner indéfiniment en rond dans les contradictions inhérentes à leur position de dominants (très) dominés, à la fois victimes malheureuses, souffre-douleur révoltés et complices consentants de l’exploitation qu’ils subissent. »
Le texte qui suit est tiré de la préface de Journalistes précaires, journalisme au quotidien, écrit en collaboration avec Georges Abou, Gilles Balbastre, Christophe Dabitch et Annick Puerto.
- Les bombes flottantes du projet Rabaska
Penser établir un port méthanier sur un fleuve difficile à naviguer, englacé cinq mois par année et situé à Lévis à plus de 1 200 km de l’Atlantique, s’avère un projet des plus téméraires. Cette éventualité de voir circuler des méthaniers suscite craintes et inquiétudes, notamment sur le plan de la coexistence de ce transporteur avec les autres trafics et pour l’avenir économique de la voie fluviale.
- Le Québec du citoyen Martineau
Richard Martineau réclame avec force une liberté de parole qu’il exerce depuis plusieurs années. Or il existe en ce moment une position idéologique très payante au Québec : elle consiste à parler à partir du point de vue « du monde ordinaire ». Le génie de Mario Dumont est d’ailleurs d’avoir su percevoir le potentiel de cette position jusqu’à réussir à l’incarner. C’est le débat sur les accommodements raisonnables et le coming out d’une droite intellectuelle revancharde au Québec qui ont permis à Richard Martineau de se forger une personnalité dans le Journal de Montréal. Le chroniqueur, qui se fait dans ce contexte le porte-voix du « vrai monde », a développé une pensée politique constituée de deux lignes idéologiques qui forment un faisceau sulfureux. La première tend vers une définition républicaine de la société bonne, tandis que la seconde est attachée à une politique du ressentiment aux accents autoritaires. Portrait-robot d’un consensus idéologique.
- Vers des collectivités durables. Réinventer Postes Canada
Sous le gouvernement Harper, le service des postes du Canada a fait l’objet de graves menaces, comme la fin de la livraison à domicile et la privatisation. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a mené une dure bataille contre ces offenses, appuyée par une grande partie de la population.
- De la démocratie à la gouvernance
Certains mots surgissent de nulle part et deviennent tout à coup indispensables. Le mot « gouvernance » par exemple. Inconnu au bataillon il y a à peine dix ans, voilà qu’il envahit les discours officiels comme un parasite. Le mot rassure dans sa juvénilité, par le flou qui l’entoure et par ses racines technocratiques — n’a-t-il pas été utilisé au départ par des experts et par des consultants ultra compétents ? Mais surtout, comme la gouvernance ne peut être que « bonne » (rarement parle-t-on d’une « mauvaise gouvernance »), elle s’impose comme une nécessité. Pourtant, il fuat se méfier de cette gouvernance, peu importe la sauce avec laquelle on l’apprête.
- Le Pérou à l’avant-garde ?
En juin 2002, la tenue d’une consultation populaire dans la municipalité de Tambogrande, Piura, Pérou, à propos d’un projet d’exploitation d’une mine d’or mené par la compagnie canadienne Manhattan Minerals Corp., avait marqué l’histoire de la résistance au modèle de développement basé sur l’exploitation des ressources non renouvelables. [3] Les citoyens de Tambogrande, une municipalité non autochtone dont l’économie est tournée vers la production de mangues et de limes, avaient alors massivement rejeté le projet minier, entraînant éventuellement le retrait de la compagnie canadienne. Pour la première fois dans les Amériques, une population locale appuyée par des ONG nationales et internationales utilisait la voie des urnes pour signaler son opposition à l’imposition d’un projet de développement contraire à ses intérêts.
- Quand les affaires priment sur l’éthique
Le point de départ de cet article est relativement simple : l’une des manières les plus simples et efficaces de contribuer au mieux-être des populations du Sud est d’exercer de la pression sur nos gouvernements pour qu’ils agissent de manière responsable et éthique dans leur politique extérieure, en particulier dans la gestion de l’aide publique au développement. S’il est très difficile d’avoir une influence directe sur la politique intérieure d’un autre État, il est beaucoup plus simple de demander des comptes aux représentants de notre État. Pourtant, les exemples où ce sont les intérêts commerciaux qui priment sur l’éthique sont légion. Ici, nous avons choisi d’illustrer cette dynamique de collusion en analysant l’action du Canada aux Philippines.
- Splendeurs et misères de l’autonomie
Dans la conscience que les organismes communautaires québécois ont d’eux-mêmes, leurs actions contribuent à la transformation sociale de la société dans l’optique d’une plus grande justice sociale en autant qu’ils reçoivent la reconnaissance par la puissance publique du statut d’autonomie. Mais autonomie envers quoi ? Envers cette même puissance publique, l’État, qui doit lui remettre, cependant, les clés de son autonomie par l’entremise de subventions publiques sans contrepartie. Formidable ambiguïté ! Subventions qui, faut-il le rappeler, servent aussi à donner une relative autonomie au monde communautaire vis-à-vis la charité intéressée du monde des affaires. Et, si le retour en arrière ne fait pas peur, il est bon de réfléchir sur le fait que l’histoire des organismes communautaires commence, dans les années 60, par une action qui tend à s’affranchir du maillage de l’Église.
- J’apostasie, tu apostasies, nous apostasions… Apostasiez !
Ce n’est un secret pour personne : l’Église catholique est une institution dont un des buts principaux est le contrôle social. Elle exerce, depuis des siècles, une influence tentaculaire sur l’ordre social et politique de nombreux pays, ainsi que sur la vie sociale, sexuelle et conjugale de centaines de millions de personnes. Au fil de l’histoire, elle ne s’est pas gênée pour avoir recours à la guerre, au gynécide et au génocide pour imposer son pouvoir. Aujourd’hui, elle continue de mener une guerre ouverte et permanente contre les droits des femmes et de défendre une morale rétrograde qui condamne des millions de personnes à la maladie, à la soumission et à la misère. Assez c’est assez ! Apostasions !
- Le projet de loi C-10
"Par rapport à la plupart des démocraties occidentales, les peines d’emprisonnement au Canada sont longues et ont augmenté au cours des dernières années" [4]
Le projet de loi C-10
L’adoption du projet de loi C-10 modifie plusieurs lois : Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents ; Loi sur le transfèrement international des délinquants ; Loi sur le casier judiciaire ; Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition ; Loi réglementant certaines drogues et autres substances ; Loi sur l’immunité des États ; Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et, finalement, le Code criminel.
Devant l’ampleur des modifications législatives, il va sans dire que ce n’est pas dans un texte de deux pages qu’il est possible d’analyser tous les principes et valeurs qui sont remis en cause sinon carrément modifiés ou abandonnés.
- En avant pour la guerre !
La première moitié de l’année 2005 est particulièrement révélatrice quant à l’orientation que les responsables militaires et politiques canadiens veulent dorénavant imprimer à la « défense » du pays. En effet, le budget 2005 annonce d’abord une hausse des dépenses militaires de 12,8 milliards de dollars en cinq ans, ce qui les fera pratiquement doubler. Puis, en avril, paraît le nouvel Énoncé de politique internationale (EPI) du Canada, Fierté et influence : notre rôle dans le monde. Le volet « défense » de cet énoncé vient ouvertement sceller un partenariat militaire beaucoup plus étroit avec les États-Unis, dont on ne saurait minimiser la gravité.
- Mondialisation et tiers-mondisme
Le 18 avril 1955 s’ouvrait la Conférence de Bandoung, en Indonésie, en présence notamment de Chou En Lai (Chine), de Gamal Abdel Nasser (Egypte), de Jawaharlal Nehru (Inde) et de Soekarno (Indonésie). Cette première grande rencontre des pays nouvellement indépendants allait poser les bases de ce que deviendra le mouvement des pays non alignés, plus tard connu sous le nom du Groupe des 77. Aziz Fall, dans le premier d’une série de deux textes, revient sur ce moment fondateur du tiers-mondisme.
- Retour sur le rôle du Canada
Pour comprendre le conflit opposant Israël à ses voisins depuis 60 ans, un retour attentif sur l’histoire de la Palestine et sur l’année 1947 s’impose. Revenir sur la genèse de la solution de partage de la Palestine historique en deux États, puis en un seul, occupant la population autochtone, permet d’appréhender un conflit où, pour faire diversion, il est question de territoires multiples dont les noms changent au gré des batailles, de divers statuts juridiques incompréhensibles, de frontières contestées, de haines fratricides ou de guerres de religions… En réalité, la question palestinienne est d’abord une question coloniale.
- Mexique : Une victoire pour la justice et contre la violence d’État
Mai 2018 : le Mexique est secoué par une décision aussi importante qu’inattendue, qui révèle l’ampleur de la violence d’État dans ce pays souvent vu comme contrôlé par les narcos. Après des années de mensonges officiels du gouvernement d’Enrique Peña Nieto visant à convaincre la population que les 43 étudiants de l’École normale d’Ayotzinapa, disparus en 2014, avaient été victimes de leurs propres actes, un tribunal de Tamaulipas accepte d’ouvrir une enquête à la suite de plaintes pour torture de certains de ces narcotrafiquants accusés.
- Repenser la rupture avec le capitalisme
L’émergence du courant socialisme et indépendance fut intimement liée à l’apogée puis à la crise de l’État providence durant les années 1960 et 1970. Le contexte, caractérisé par le développement des nouvelles classes moyennes et l’affirmation politique du mouvement ouvrier, favorisa la résurgence des mouvements nationaux dans les États du centre (Québec, Catalogne, Écosse, Irlande du Nord). Le projet de joindre l’avènement du socialisme à la réalisation de l’indépendance peut ainsi être pensé comme une radicalisation de l’imaginaire d’émancipation politique du welfare state. Le succès relatif de cette mouvance dans les milieux intellectuels, les syndicats et les groupes communautaires fit cependant long feu lors du passage au néolibéralisme et devant l’échec des socialismes réels.
- Nouveau fétichisme
Le terme de gouvernance jouit présentement d’une grande popularité, particulièrement dans les sciences de la gestion qui produisent et diffusent un ensemble de prescriptions sur la manière de gérer les institutions publiques. Si le lien entre gouvernance et Nouvelle gestion publique (NGP) se cristallise dès les années 1970, la « nécessaire flexibilisation » invoquée par ses promoteurs est, depuis deux décennies, le maître-mot dans les instances gestionnaires des universités. L’idée d’une (…)
- Processus de paix : la résistance palestinienne renaît
Le processus de paix d’Oslo devait mener à la création d’un État palestinien voisin de l’État israélien. Mais Oslo n’a jamais été pour la solution des deux États. Bien qu’illégale, l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem Est le 14 mai 2018 a le mérite d’affirmer clairement qu’il n’y aura jamais d’État palestinien.
- L’histoire de l’occupation anishnabe dans les Laurentides
Quand les premières populations euro-canadiennes sont arrivées dans les Laurentides, dans les années 1800, beaucoup d’Algonquin·e·s (Anishnabes) étaient présent·e·s dans la région et vivaient sur ces terres. Le territoire algonquin s’étend de Trois-Rivières jusqu’aux portes de la Baie-James.
- Le monde magique d’Heather O’Neill
La littérature québécoise en anglais traverse actuellement une période particulièrement florissante. C’est du moins ce que prétend la revue Lettres québécoises qui lui consacre un dossier dans son dernier numéro, et qui tient Heather O’Neill comme une représentante flamboyante de ce renouveau.
- Les élites du capital financier
Pour dépasser l’image standard du bourgeois propriétaire d’entreprise comme figure de la domination sociale, il est nécessaire d’opérer un retour sur le développement de l’entreprise depuis deux siècles ainsi que sur la part croissante de l’activité financière depuis 30 ans. L’analyse sommaire de ces deux dimensions permettra de distinguer les traits caractéristiques d’une élite financière dont le pouvoir ne cesse de croître.
- Petite intifada d’un soir
Ce titre fait référence à une crise politique majeure, celle de la conscription de 1917-1918, qui a vu la population du Québec s’opposer massivement à la loi du service militaire obligatoire outre-mer (votée en juillet 1917 par le gouvernement conservateur de Robert Borden). Cette lutte a culminé dans ce qu’on a appelé « les émeutes de Québec ». Ces émeutes ont duré quatre soirs (du 28 mars au 1er avril) et se sont terminées dans le sang. Convoquée pour mater les émeutiers, l’armée a ouvert le feu sur ceux-ci. Comment en est-on arrivé là ?
- Une alternative économique globale
La plupart des propositions présentées comme des alternatives économiques ont en commun un horizon local, voire une vision explicitement localiste. Depuis le célèbre Small is Beautiful, bien des critiques du système capitaliste mondial, comme du socialisme réellement inexistant du défunt bloc de l’Est, sont fondées sur la recherche d’une plus grande liberté individuelle face aux monstres que sont l’Eat-nation et l’entreprise transnationale [5].
- L’offensive des croisés
En s’inspirant des tactiques développées par les lobbies religieux aux États-Unis, la droite conservatrice canadienne cherche à influencer les politiques nationales selon les valeurs morales et religieuses chères aux évangélistes et aux catholiques.
- 40 ans après la Révolution tranquille, pourquoi sommes-nous encore plus dépendants que jamais ?
Paul Rose a consacré sa vie à la lutte pour l’émancipation nationale et sociale du peuple québécois. Projeté à l’avant-scène lors des évènements d’Octobre 1970, prisonnier politique incarcéré pendant douze ans, docteur en sociologie et syndicaliste actif, il partage avec nous son analyse de l’évolution de la société québécoise au cours des quarante dernières années. Bilan historique et perspectives d’avenir d’un militant de la gauche politique québécoise.
- Pour l’annulation de la suspension du financement à l’UNRWA
En solidarité avec le peuple palestinien, À bâbord ! partage la lettre rédigée par le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) et signée par 13 présidences d’organisations du mouvement syndical québécois appelant le gouvernement du Canada à revenir sur son intention de suspendre son financement à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
- La recherche universitaire sous influence
Les universités regorgent des ressources intellectuelles essentielles au développement des connaissances et des sociétés. Faut-il alors s’étonner que depuis bon nombre d’années, des bailleurs de fonds cherchent à inciter, voire à contraindre, les universitaires à satisfaire leurs besoins spécifiques ? Sous l’autorité publique ou en provenance du secteur privé, le financement de la recherche exerce une influence de plus en plus déterminante sur les orientations et les objets de recherche universitaire. Plusieurs s’en inquiètent et craignent que les professeures perdent les conditions et la liberté académique qui garantissent l’intégrité de la recherche comme service public.
- Les errances du cas Bedford c. Canada
Au Canada, la prostitution n’est pas illégale. Cependant, la plupart des activités qui entourent « son exercice » le sont : vivre des fruits de la prostitution d’autrui ou amener une tierce personne à se prostituer (article ss. 212), posséder, exploiter, occuper ou transporter quelqu’un vers une maison de débauche (articles ss. 210 et 211) ainsi que communiquer dans des lieux publics à des fins de prostitution (article ss. 213). Cet état de fait est actuellement remis en question par différentes personnes et organisations, dont certaines ont décidé de porter leur cause devant les tribunaux. C’est le cas de Terri-Jean Bedford.
- Le dossier nucléaire iranien et le Conseil de sécurité
Siddharth Varadarajan, journaliste indien de premier plan, est l’éditeur-adjoint du journal de gauche The Hindu. En novembre 2005, l’Association des correspondants auprès de l’ONU lui a décerné le prix Elizabeth Neuffer pour sa série d’articles intitulée « Le casse-tête iranien », traitant des relations entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Reconnu comme l’un des principaux experts sur la question du programme nucléaire iranien, amplement consulté et cité dans le monde entier, M. Varadarajan est cependant méconnu dans le monde francophone. À bâbord ! offre ici à ses lecteurs et lectrices son analyse en profondeur de cette question cruciale.
- Le Canada abandonne les femmes autochtones à leur sort
L’Association des femmes autochtones du Canada estime qu’au cours des vingt dernières années, au moins 500 femmes autochtones à travers le Canada seraient disparues et pourraient avoir été assassinées. En mars 2004, face à l’indifférence et à l’impunité, elle a lancé la campagne Sœurs d’esprit, afin de sensibiliser la population à ce drame, de faire connaître les violences que vivent les femmes autochtones et de rendre justice et honneur aux disparues.
- Communautés LGBTQIA2S+. La similitude de nos singularités
Ielles sont de plus en plus nombreux·euses à choisir le Bas-Saint-Laurent pour s’établir : la communauté queer dans la région est en pleine croissance, tout particulièrement dans le Kamouraska, à Trois-Pistoles et à Rimouski. Sa présence est un moteur important de dynamisme culturel et événementiel dans notre coin, et elle mène plusieurs organismes et institutions à revoir leurs pratiques et leur offre de services afin de les rendre mieux adaptées aux besoins des membres de la communauté LGBTQIA2S+ installé·es dans notre région loin des grands centres.
- ALENA. La nouvelle offensive
Les rondes de renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) se poursuivent depuis plus de six mois et tous les scénarios quant au sort de ces discussions demeurent possibles. Donald Trump ne renonce pas à mettre fin à l’accord, mais la possibilité de les reporter après les élections mexicaines et américaines qui ont lieu cette année est une hypothèse plausible. Néanmoins, les équipes de négociation, y compris celle de l’administration Trump, travaillent dans la perspective de conclure une entente. Quelle sorte d’accord pourrait-il ressortir de ces négociations ?
- Un non-alignement souhaitable !
Pour consolider le fragile acquis politique des indépendances, la Conférence des non alignés du Caire de 1962 esquisse les termes d’une coopération essentielle entre le Nord et le Sud au niveau économique. Cela permettra l’avènement, deux ans plus tard, de la Commission des Nations Unies pour le Commerce et le Développement. L’ordre international s’avère de plus en plus pervers pour ces sociétés périphériques. Certes, à sa faveur se dispersent, dans le prétendu tiers-monde, des itinéraires selon qu’on dispose de certains atouts pour être intégré favorablement dans le marché mondial. Naturellement donc, les préoccupations du mouvement des non alignés se focalisent sur le dialogue Nord-Sud. Ce fut davantage, et cela le demeure d’ailleurs, un monologue du Sud.
- Les services secrets jouent avec le feu
Au cours de la dernière année, beaucoup de choses ont été dites sur les accommodements raisonnables en général et sur les musulmans en particulier. Toutefois, à force de vouloir faire le procès de la communauté musulmane, on en vient à perdre de vue qu’il existe au sein de cette communauté des individus qui ne sont pas exactement ce qu’ils prétendent être. Des individus qui parviennent à se faire passer pour des leaders de cette communauté dans les médias alors qu’en fait, ils agissent à titre d’informateur pour le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS). C’est notamment à cause d’eux que la communauté musulmane souffre aujourd’hui d’un problème d’image dans les médias.
- Fonds de solidarité des groupes populaires de Québec
Outre son drôle de comportement électoral, la région de Québec est également le théâtre de pratiques sociales originales. L’une d’elles, qui vise une plus grande autonomie financière du mouvement populaire, dure depuis plus de 30 ans.
- La pensée politique de gauche
François Cyr, est avocat et professeur de politique. Militant syndical et de la gauche politique québécoise depuis nombre d’années, il fut l’un des fondateurs et animateurs du Rassemblement pour l’alternative progressiste puis de l’Union des forces progressistes. Il est mainteant membre du Comité de coordination national de Québec solidaire à titre de responsable aux orientations. À bâbord ! s’est entretenu avec lui sur la vision et la pensée politique du nouveau parti de gauche sur la scène politique québécoise. Il s’exprime ici à titre personnel.
- Quand la banque s’amuse
En juillet prochain, il y aura un bien triste anniversaire à souligner : les 60 ans de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International (FMI). C’est en effet en juillet 1944, réunis à Bretton Woods, que les Alliés, au dernier stade d’un conflit terriblement meurtrier, posèrent les bases de l’ordre d’après-guerre en décidant, entre autres, la création de ces deux institutions internationales. Rattachés formellement à l’ONU qui voyait elle aussi le jour à ce moment, la Banque mondiale et le FMI avaient comme mandat originel de financer le développement international et la reconstruction à la suite de la guerre ainsi que de stabiliser les taux de change en vue d’éviter une grave crise financière comme celle de 1929. Aujourd’hui, on peut dire que ces deux organismes se sont largement éloignés de ce mandat pour devenir, au fil du temps, un des piliers du processus d’imposition à l’ensemble de la planète des politiques néolibérales capitalistes.
- Comment l’Action libérale nationale (ALN) de Paul Gouin s’est fait récupérer par Duplessis
En mars dernier, une partie de la gauche nationaliste québécoise a décidé de former un « club politique » et de se rallier au Parti québécois dans un double but : tirer le PQ vers des positions plus progressistes et regrouper les forces souverainistes dans un même parti pour « hâter la résolution de la question nationale ». Ce club, qui prétend garder son autonomie au sein du PQ, a pris le nom de Syndicalistes progressistes pour un Québec libre (SPQ Libre).
- L’histoire d’un village guatémaltèque et d’une entreprise minière canadienne
En Amérique centrale, l’acronyme PPP désigne depuis quelques années le Plan Puebla Panama, un ambitieux projet d’intégration régionale voué essentiellement au transport maritime et terrestre de marchandises provenant du cœur industriel nord-américain, situé autour des Grands Lacs, et dont la destination finale, via l’océan Atlantique, est le marché lucratif de l’Asie-Pacifique. L’Amérique centrale, éternel obstacle terrestre entre les deux océans, gisant toujours sous les effets de cinquante (…)
- Journalisme et mouvements sociaux : aux racines d’une crise de confiance
On a pu mesurer, ces dernières années, toute la profondeur de la fracture entre les médias traditionnels et les mouvements sociaux. L’étendue du fossé séparant les protestataires et les journalistes a mis en lumière une crise de confiance beaucoup plus profonde envers les médias, dont les origines remontent très loin.
- Luttes autochtones
Catherine Tremblay a séjourné du 25 mai au 25 novembre 2015 au Guatemala, dans le cadre d’une mission de Projet accompagnement Québec Guatemala. Elle y a accompagné les communautés autochtones locales dans leur combat pour la reconnaissance de leurs droits.
- Un projet de loi à sens unique
En dépit de sa volonté affichée de collaboration, le gouvernement Harper a plutôt fait cavalier seul dans l’élaboration de l’avant-projet de loi sur l’éducation des Premières Nations déposé en octobre 2013. Le processus a été vivement critiqué et rejeté par les principales parties intéressées, dont le Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN). En entrevue avec À bâbord !, la directrice générale du CEPN, Lise Bastien, ne mâche pas ses mots pour dénoncer la mauvaise foi du gouvernement fédéral dans ce dossier.
- Le mouvement communautaire dans les mailles des regroupements
Le mouvement d’action communautaire autonome, composé à la base de militantes et de militants, a puissamment contribué aux avancées sociales des quarante dernières années au Québec. Bien que son apport demeure encore largement sous-estimé, ce mouvement est sans conteste l’un des acteurs sociaux les plus importants et parmi les plus progressistes du Québec. Mais selon Bertrand Loiselle, celui-ci ferait aujourd’hui bien mauvaise figure : les groupes lorgnant de plus en plus vers la prestation de services, et ce, au détriment de leur mission de transformation sociale. Point de vue d’un militant sur les causes de ce glissement.
- Une mission dévoyée
Lorsque l’Organisation européenne de coopération économique, formée par les Américains après la guerre pour distribuer les 12 milliards d’aide du plan Marshall, eut terminé son travail, on convint chez les techniciens de la « modernisation » de prolonger l’effort de rattraper l’Amérique et d’élargir le mandat de l’organisation pour y inclure l’éducation, c’est-à-dire le capital humain, c’est-à-dire la main-d’œuvre, dont la notion apparaissait justement dans la charte. C’était en 1961. (…)
- Le mal libérien, la dérive africaine
À l’instar de tous les dictateurs qui ont ensanglanté le continent africain sans avoir à répondre de leurs actes, Charles Taylor se tire d’affaire avec pour toute réprimande l’asile politique au Nigeria. Olu Adeniji, ministre nigérian des affaires étrangères, a déclaré qu’il est hors de question que Taylor, « reçu au Nigeria pour des motifs humanitaires », soit extradé en Sierra Leone où il est l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par un tribunal spécial sur les crimes commis durant la guerre civile de ce pays.
- « La commandante Ramona et les zapatistes »
La rencontre des femmes zapatistes avec les femmes du monde a eu lieu dans le contexte d’une série de rencontres internationales en territoire zapatiste. Plus de deux mille personnes se sont déplacées au Caracol la Garrucha [6] du 28 au 31 décembre 2007 pour y assister. L’événement, qui portait le nom de la commandante Ramona afin d’honorer la lutte de cette femme, visait à partager l’expérience des femmes zapatistes, ce qu’elles firent lors de plénières non mixtes traitant de divers sujets dont la vie des femmes avant et après le soulèvement zapatiste, l’organisation à travers la santé, l’éducation, le commerce et l’agriculture, les jeunes filles zapatistes et la participation des femmes à La Otra Campaña [7].
- L’établissement d’un impôt-monde onusien !
Ce texte promeut une révision importante du mode de financement de l’ONU. Après plus de soixante ans d’existence, le temps est venu de sortir cette institution vénérable de ses ornières du passé, d’envisager un élargissement de son mandat et de lui fournir des outils du XXIe siècle. L’hypothèse que nous soutenons vise à transformer l’ONU en une institution mondiale mieux argentée, plus responsable et plus solidaire ayant, au total, des attributs qui ressemblent davantage à une organisation « gouvernementale » que diplomatique. Nous suggérons ainsi un nouveau pacte social mondial fondé sur l’établissement d’un impôt-monde en vue de soutenir une ONU plus autonome et plus responsable. Cet impôt-monde prendrait la forme d’une taxe de vente onusienne (TVO) de 0,7 % applicable à des dépenses de consommation ciblées des pays du G20.
- La conquête du Pôle Nord
Alors que la course au pôle précipite la militarisation de l’Arctique, les populations nordiques canadiennes restent tenues à l’écart du débat. C’est comme si on réglait la souveraineté du Québec sans les Québécoises.
- Vague d’espoir sur fond de crise
Elles ont failli ne pas avoir lieu ces élections, tenues en décembre 2005 alors qu’elles étaient prévues pour juin 2007. Rappelons qu’elles constituaient, à la suite de la paralysie du pays en juin dernier, la seule porte de sortie devant un parlement discrédité, un président démissionnaire et, surtout, en regard d’une polarisation croissante de la société bolivienne.
- Détournement majeur
Au-delà des chiffres exorbitants ayant retenu l’attention médiatique sur l’actuelle crise financière qui secoue l’Université du Québec à Montréal, l’enjeu sous-jacent de cette crise est celui d’une transformation de l’orientation de la vocation de l’enseignement au Québec. Dans la foulée des mesures d’austérité envisagées pour résorber cette crise financière, l’exercice gestionnaire auquel se prête la direction de l’UQAM, au moyen d’un plan de redressement imposé par la ministre de l’Éducation, vient compromettre la mission d’enseignement de cette institution.
- Mouvements politiques des Inuit*
En 1975, Lisa Koperqualuk travaillait au Conseil communautaire de Puvirnituq comme étudiante. Cet été-là, on ne parlait que de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ). Mais les Puvirnitumiut, avec les Inuit* de Ivujivik et la moitié du village de Salluit, décidèrent de ne pas signer cette Convention. Cette prise de position était l’expression d’un mouvement d’autodétermination des Inuit initié dans cette région bien avant la Convention. Lisa Koperqualuk revient sur l’historique de ce mouvement, ses protagonistes et les enjeux qu’il a soulevés. Et sur le fait que, 40 ans plus tard, malgré tous les efforts des Inuit du Nunavik, l’autodétermination politique réelle n’est toujours pas une réalité.
- ONG et minières canadiennes
Avec la sortie de Trou Story, on peut espérer une nouvelle prise de conscience sur le rôle de l’industrie minière dans la société québécoise et canadienne. Dans une perspective historique, le film jette un regard sur l’exploitation des ressources naturelles aux mains de compagnies étrangères, les dizaines de milliers de mineurs qui ont péri avant que les conditions de travail ne s’améliorent et les répercussions sur les écosystèmes qui font en sorte que des générations futures devront payer pour les dommages causés.
- Wikileaks et les habits de l’empereur
En novembre dernier, l’organisation Wikileaks a débuté la publication de câbles diplomatiques américains, causant la commotion que l’on connaît. L’hypocrisie des autorités américaines, promptes à condamner les attaques à la liberté d’expression sur Internet provenant d’États rivaux, mais indignées lorsque cette liberté nuit à ses propres intérêts, n’a rien de bien étonnant. Par contre, la réaction d’une bonne part de la communauté journalistique mondiale laisse pour le moins perplexe, au point où on y trouve une raison supplémentaire de s’interroger sur la vitalité de la profession.
- Le rôle politique de la mémoire
Depuis 2000, on assiste à des changements majeurs et presque impensables en matière de droits humains dans les pays du Cône sud de l’Amérique latine : abolition des lois protégeant l’impunité dans l’Argentine de Nestor Kirchner ; au Chili, sous la présidence de Michelle Bachelet, création d’une journée nationale des détenus-disparus et première tentative du gouvernement de la Concertación pour faire annuler l’amnistie décrétée par Pinochet ; en Uruguay, émergence d’un mouvement visant à reposer la question du référendum de 1989 ayant mené à la confirmation de l’amnistie des militaires ; mais surtout, partout, la présence marquée et soutenue de mobilisations massives en faveur de la justice, qui ont semblé faire irruption depuis 1998 et depuis l’affaire Pinochet.
- Anarchisme et littérature de fiction
À l’occasion du 5e Salon du livre anarchiste de Montréal, des centaines de personnes du Québec, du Canada et des États-Unis convergent pour échanger autour des écrits et des idées libertaires. Si le mouvement anarchiste se distingue par la production d’une quantité ahurissante de pamphlets, brochures et journaux de toutes sortes, il accorde en revanche bien peu d’importance à la fiction littéraire. Voici un petit tour d’horizon, fort incomplet, qui vise bien humblement à susciter l’intérêt pour une production trop souvent inexplorée.
- Les réseaux d’échange locaux
L’économie est l’activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l’échange et la consommation de biens et de services. L’économie ne se résume pas aux opérations commerciales ni aux transactions financières, mais couvre les mécanismes utilisés pour accéder à un bien ou un service, que la monnaie serve à faciliter l’échange ou non. Or, il est plus que temps de redonner un sens éthique à l’économie pour en extraire la cupidité et le droit d’exploiter autrui.
- La pensée au service de l’action
Intellectuel engagé : c’est sous cette désignation commode que sont communément évoqués les intellectuels qui prennent position pour des causes spécifiques particulières ou encore, plus largement, pour des mouvements ou des partis. Jean-Paul Sartre en a incarné la figure paradigmatique à travers, notamment, son implication dans le Parti communiste en tant que « compagnon de route ». Chez Sartre, c’est d’abord un intellectuel qui s’engage, sur la base de sa production et de sa reconnaissance en tant justement que penseur et intellectuel, dans son cas « total », c’est-à-dire dominant dans plusieurs champs de la réflexion et de la création en art et en sciences humaines, et qui met son prestige au service des causes qu’il soutient.
- Chávez, Uribe, Sarkozy et les otages colombiens
« On ne peut m’interdire de parler avec Hugo Chávez sous prétexte qu’il a un problème avec les États-Unis ! » Ainsi s’exprimait le président français Nicolas Sarkozy [8], quelques semaines avant de recevoir, le 20 novembre, son homologue vénézuélien, bête noire de l’administration Bush. Au cœur de leurs conversations figurera la libération d’Ingrid Betancourt, franco-colombienne (d’où l’intérêt du chef de l’État français) détenue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) depuis 2002. Concernant cette affaire, et plutôt que de supputer à l’infini sur les possibilités de réussite, les faits qu’il convient de connaître sont relativement simples et peu nombreux.
- La santé sera-t-elle un jour possible ?
« Alors que l’on exhorte les citoyens à une saine alimentation, la majorité des travailleurs passe le tiers de leur vie adulte dans des lieux qui agressent leur santé physique et mentale. » – Fernand Séguin
- Réinventer le social dans le national
Pendant longtemps, les mouvements progressistes québécois se sont battus pour un projet d’émancipation à la fois social et national. Dans les années 1960, c’était la gauche qui mettait de l’avant un projet indépendantiste et socialiste pour briser la structure quasi coloniale qui dominait le Québec, et cela, dans une perspective anticapitaliste et anti-impérialiste. Quant le PQ est apparu dans le décor, il y a eu comme une déconnexion entre les deux dimensions, sociale et nationale. Libéral (…)
- Des barrages qui ne font pas l’unanimité
Il existe environ 50 000 grands barrages en opération de plus de 15 mètres de hauteur sur les fleuves de la Terre, estime la Commission Internationale des Grands Barrages (CIGB) [9]. La plupart (71,7 %) ont une seule utilisation : l’irrigation, l’hydroélectricité, etc., pendant que les autres, à usages multiples (28,3 %), voient leur nombre croître.
- Remilitarisation au Guatemala
Depuis la révolution libérale de 1871, le Guatemala n’a jamais réellement cessé d’être militarisé. Le pays a connu plusieurs décennies d’un modèle économique basé principalement sur l’exploitation et l’exportation de produits agraires. Ce modèle reposait sur la concentration des terres et des richesses aux mains d’une puissante oligarchie, ainsi que sur une population n’ayant d’autre choix que de constituer la main-d’œuvre nécessaire à son fonctionnement. Les forces armées du Guatemala étaient alors au service des secteurs économiques, imposant la stabilité nécessaire à cette structure d’exploitation.
- Russie - Les « miracles » de Poutine
Vue de loin, la popularité persistante de Poutine en Russie apparaît étonnante, sinon entièrement fabriquée. Le personnage est généralement réservé, peu sympathique et n’a aucun charisme ni dans ses discours ni dans son allure. Il a été le premier responsable de la guerre de Tchétchénie et de toutes les atrocités qui l’ont entourée, pour ne mentionner que ce dossier à son passif. Pourtant au cours des quatre dernières années ou plus, d’après tous les sondages y compris les plus crédibles, son taux d’approbation ou de popularité s’est maintenu aux alentours de 76 %. La majorité de la population aurait été d’accord pour qu’il fasse amender la constitution du pays afin de pouvoir briguer un troisième mandat présidentiel consécutif. On peut y voir la conséquence du contrôle direct ou indirect exercé par le Kremlin sur les grands médias électroniques. Mais il y a plus et le phénomène demande une explication. Un peu paradoxalement, il s’explique davantage par le bilan catastrophique de son prédécesseur que par les succès de Poutine lui-même.
- Résistances et médias alternatifs *
« Il ne peut y avoir de véritable progrès social au Québec sans un journal qui traite des problèmes du peuple »
– Michel Chartrand - Villages solidaires
En 1984, des familles d’agriculteurs de Ste-Élisabeth, un village de Lanaudière, accueillent des stagiaires de Jeunesse Canada Monde. Certains viennent du Canada, d’autres du Mali. L’expérience est passionnante. Sensibles à la réalité malienne, les familles désirent poursuivre l’aventure et font parvenir un an plus tard une lettre à Sanankoroba, au Mali, afin d’établir une relation d’amitié. Qui aurait pensé, à l’époque, que cet échange interculturel tout simple allait déboucher sur l’une (…)
- Les voies de l’autonomie autochtone
Au cours des siècles ayant suivi l’arrivée des Européens en Amérique, ce sont d’abord des élites politiques et des religieux espagnols, portugais, français et anglais qui ont défini les autochtones, en même temps qu’ils mettaient en oeuvre des politiques destinées à les subordonner, à les convertir et à les assimiler. L’accès à l’indépendance des anciennes colonies du nord et du sud n’a pas signifié grand-chose pour les autochtones, sinon un changement de maîtres. Le XIXe siècle a été partout marqué par une expropriation massive et violente des territoires autochtones afin de faire place au flux accru des immigrants européens. Les autochtones n’ont cependant pas assisté impuissants à cette dépossession.
- Multiplication des postes vacants : où est le problème ?
Tout indique que le thème de la pénurie de main-d’œuvre occupera encore la conversation publique en 2022. Le phénomène, qui a gagné en importance dans les dernières années, justifierait qu’on lui accorde notre attention et que les gouvernements agissent pour y remédier. Mais remédier à quoi exactement ?
- Journalisme et relations publiques
La journaliste souhaite raconter chaque jour une histoire d’intérêt public. Une histoire qu’elle a développée elle-même. Pour réaliser cette aspiration : fabriquer des reportages originaux d’intérêt public, la journaliste doit surmonter plusieurs obstacles. Celui qui nous préoccupe ici est l’industrie des relations publiques.
- Quand les machines aiment la nature
Au cours de la dernière décennie, le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec ont conjointement financé la construction d’une infrastructure autoroutière traversant la partie sud du Parc de la Gatineau, une « zone naturelle » de 361 kilomètres carrés dont la pointe sud pénètre dans la ville québécoise de Gatineau. Le projet aura été conçu, discuté et planifié pendant 25 ans avant d’être complété en 2007. L’entreprise a coûté 96 millions de dollars. En valait-elle le coût et le coup ?
- La justice au secours des Autochtones
Les nations autochtones de Colombie, qui sont plus d’une centaine dont plusieurs en situation de quasi-extinction, se tournent de plus en plus vers les tribunaux pour obtenir justice et réparation pour les torts qu’elles ont subis.
- Les Premières nations
Qu’est-ce qu’une nation ?
Groupe d’humains assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unicité et la volonté de vivre en commun. Source : Dictionnaire Le Robert méthodique.
Cette définition du Robert décrit bien la réalité de la province du Québec, car les nations autochtones et la nation québécoise veulent être reconnues comme des sociétés distinctes et désirent développer des relations de partenariat entre elles dans un respect mutuel des différences. Somme toute, c’est ce (…) - L’étau des privatisations
Quelle technique a-t-elle permis d’imposer la mise en concurrence, voire la privatisation, d’entreprises publiques, de faire accepter la fermeture définitive de nombre de bureaux de poste et de gares, de remettre en cause la gratuité de la santé et de l’éducation, de transformer la fonction publique en un archipel d’agents concurrents et menacés ? Le tout presque sans « débat ». Pour cela, il a suffi de construire un corridor de « réformes » à l’intérieur duquel une porte se verrouille sitôt qu’on en franchit le seuil, pour conduire à une autre qui s’ouvre à mesure qu’on s’en rapproche. Puis, comme le dit la chanson, assez vite « on n’a plus assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens. Alors il faut qu’on avance ».
- Un faux débat
L’été dernier, les Jeunes libéraux réunis en congrès ont discuté d’une proposition visant à demander au gouvernement de nationaliser l’eau. Dans les semaines qui suivirent, on a pu lire et entendre des réactions donnant à penser que cette idée pourrait être vue comme une solution face à la convoitise qu’entretiennent certains intérêts pour cette ressource vitale.
- Extractivisme et criminalisation
La criminalisation de la protestation sociale est un mécanisme de répression parmi d’autres, telles les pratiques de surveillance ou les interventions musclées. La criminalisation de l’opposition à l’extractivisme fait référence au fait que, très souvent, les personnes et mouvements qui protestent contre l’exploitation de ressources naturelles et pour défendre leur économie, leur mode de vie, leur culture, leur existence sont poursuivies devant les tribunaux, voire amenées en prison à la suite d’accusations criminelles. En outre, dans le contexte de conflits armés, les personnes visées par des accusations criminelles sont plus susceptibles d’être victimes d’autres violations des droits humains qui peuvent aller jusqu’à leur assassinat, et ce, en toute impunité.
- Le droit de grève discrètement remis en cause
Les employeurs siégeant à l’Organisation internationale du travail (OIT) ont bloqué, en juin dernier, le processus de contrôle de l’application des normes internationales en raison d’un « désaccord » sur la conception du droit de grève. Le droit de grève serait-il remis en cause dans la plus grande discrétion ?
- L’Amérique latine dans son bicentenaire
L’année 1810 constitue un moment important dans l’histoire latino-américaine. Pour un grand nombre de pays de la région, il symbolise en effet le bicentenaire de la naissance des États nationaux établis sur ce continent. Il est vrai que l’indépendance proprement dite n’a pas été déclarée durant cette année-là ; 1810 a marqué plutôt le commencement d’un processus qui devait mener, quelques années plus tard, à la souveraineté des colonies espagnoles, à l’exception de Cuba, de Porto-Rico et de la future République Dominicaine. Quant au Brésil, il s’est séparé du Portugal presque sans lutte, suivant une chronologie quelque peu différente, mais au cours de la même période.
- Les innovations de l’ALÉNA
L’ALÉNA constitue le fer de lance d’une politique inédite de libre-échange que les États-Unis ont inaugurée par l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis (ALÉ), entré en vigueur en 1989. L’ALÉNA comporte des innovations majeures par rapport aux autres traités de la sorte, comme le Marché commun européen ou le Mercosur (Marché commun de quelques pays d’Amérique du Sud). Ces innovations, qui entraînent à la longue un bouleversement des valeurs et des structures sociales, demeurent le plus (…)
- La domination masculine
À l’âge de 19 ans, la Kabyle Nadia Zouaoui a été arrachée de force à son village de Tazmalt et mariée à un compatriote émigré au Québec. Des années plus tard, elle revient en Kabylie afin de comprendre ce qui, dans sa contrée, freine l’émancipation des femmes. C’est cette quête de sens que met en scène le documentaire Le voyage de Nadiaqu’elle vient tout juste de réaliser avec Carmen Garcia (Argus Films et ONF, 2006).
- Comment combattre ?
Pendant que Condoleeza Rice proclamait que les bombes états-uniennes dévastant le Liban exprimaient « l’angoisse de la naissance d’un nouveau Moyen-Orient », les activistes du Québec et du Canada se demandaient si cette nouvelle manifestation des desseins impérialistes allait redonner une nouvelle vigueur au mouvement antiguerre ou, mieux encore, à un mouvement anti-impérialiste durable, doté d’une stratégie solide.
- Le Canada : un pays qui se militarise
Encore aujourd’hui, plusieurs aiment voir le Canada comme un sympathique pays de Casques bleus œuvrant à la paix et au bonheur planétaire. Pourtant, un fait s’impose depuis maintenant quelques années : le Canada est un pays en voie de militarisation. Une des manières d’observer ce phénomène est de suivre l’évolution des dépenses militaires canadiennes et, de ce point de vue, le constat est assez clair [10].
- Nos corps sont toujours un champ de bataille
Le récent sommet du G8 a servi de plateforme de diffusion internationale pour les politiques anti-choix du gouvernement Harper, fouettant du même coup les ardeurs des groupes qui les appuient au Canada. Cette attaque sur deux fronts s’inspire principalement du mouvement anti-choix aux États-Unis. Elle nous permet d’entrevoir les conséquences possibles d’une reprise de l’approche états-unienne au nord du 49e parallèle.
- L’entente canada États-Unis
La politique commerciale québécoise s’est récemment enrichie d’une Stratégie du gouvernement du Québec à l’égard des États-Unis, l’une des cinq priorités étant de favoriser les échanges économiques. C’est bien l’orientation suivie par le gouvernement du Québec, signataire d’un nouvel accord commercial.
- Entre le soleil de France et de Bab El Oued
L’art n’est pas un antre où pourraient se réfugier intégristes de tout poil ou amuseurs publics. Il s’agit plutôt d’une navigation, d’un entre-deux où circulent et dialoguent de multiples points d’ancrage. Navigation à haut risque comme celle d’Ulysse mais, malgré ses périls, elle seule peut arracher un peu de sens à ce qui ne serait qu’une « histoire dite par un idiot, pleine de fracas et de furie, et qui ne signifie rien ».
L’artiste, donc, comme passeur de signes et de symboles. Rebelle aussi. Rebelle à tout ce qui emprisonne et mutile la vie. Alors qu’un nouveau cycle de luttes contre la mondialisation capitaliste semble s’être enclenché, de nombreux artistes ont repris le flambeau du refus. Qu’on songe, pour la France, au Massilia sound system, aux Fabulous troubadours, à Zebda et, enfin, à Gnawa diffusion. Fondé en 1992 à Grenoble par Amazigh Kateb, ce groupe distille une musique proprement universelle avec de profondes racines africaines et algériennes. Issue de la tradition gnawa, celle des chants des esclaves africains, cette musique fusionne les instruments traditionnels avec l’électricité. Propulsées par cet environnement sonore, les paroles des chansons de Gnawa diffusion sont comme de véritables missiles dirigés contre les crimes et les injustices perpétrés par les dominants à l’encontre de l’ensemble de la planète.
Entre le soleil de France, de Kingston et de Bab El Oued, Gnawa diffusion et Amazigh Kateb arpentent ainsi l’espace d’une liberté à créer, par-delà les frontières de styles ou de territoires. Une entrevue, donc, avec un homme libre [11]. - Pour contrer le terrorisme d’État... des populations civiles en résistance !
En Colombie, les groupes de droits humains, les organisations syndicales et étudiantes ainsi que les communautés rurales font face à une répression grandissante. S’appuyant sur la doctrine de la « Sécurité démocratique », le gouvernement d’Uribe Velez a adopté une série de mesures politiques et judiciaires menant à la criminalisation de larges secteurs de la population, particulièrement lorsque ceux-ci dénoncent la stratégie paramilitaire utilisée par l’État colombien.
Tania Hallé, qui a récemment passé six mois en Colombie, en travaillant dans la province de Choco avec l’organisation colombienne des droits humains Justice et paix, nous retrace ici – loin des informations lénifiantes des grandes agences de presse – les lignes forces de ces politiques répressives ainsi que les efforts des populations civiles pour y résister.
- L’impunité de l’homme Blanc en Haïti
Le 17 juin 2005, lors de la Conférence internationale de Montréal sur Haïti, un militant a renversé de la gouache rouge sur les mains du ministre des Affaires internationales Pierre Pettigrew en lui assénant cette vérité bien sentie : « Vous mentez, le peuple haïtien se meurt et vous avez du sang sur les mains ! ». Un incident similaire est survenu le 1er juillet alors que le même ministre tentait de parader dans les rues de Parc Extension.
Rubriques (589)
- Dossier : Gaspésie - Forces vives
- No 066 - oct. / nov. 2016
- No 067 - déc. 2016 / janv. 2017
- No 103 - Printemps 2025
- Dossier : Lobbyisme. Le pouvoir obscur
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- No 014 - avril / mai 2006
- Mini-dossier : COVID en continu
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- No 026 - oct./nov 2008