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Articles (3138)
- Mes premiers ateliers au Forum Social Mondial de Tunis
J’aurais aimé écrire plus tôt, mais les jours défilent rapidement, et les soirées aussi…
Mardi 26 mars avait lieu la grande marche d’ouverture du Forum Social Mondial. Des dizaines de milliers de personnes, assurément, mais je n’ai pas vu de chiffre officiel. Des bannières de toutes les couleurs, des slogans de toutes origines. La délégation québécoise, bien sûr, a entonné ses propres « grands succès », y compris un ou deux « Charest woohoo ». Certain.e.s s’étaient aussi achetés des (…) - Oubliez Rocky
Du spectacle le plus brutal à la réinsertion scolaire et sociale en passant par la boxe olympique, amateur et récréative, les sports de combat ont de multiples finalités. Pour étayer quelques impressions sur cette pratique sportive, j’ai consulté sociologues et boxeurs. Pourquoi boxer ? Les sports de combat peuvent-ils servir à tisser des liens dans une communauté ? La boxe ne fait-elle que réfléchir la violence de la société où les rapports de force sont inégaux, où tous les coups sont permis, où la règle du jeu est celle du plus fort ?
- Simonne Monet-Chartrand
Heureusement qu’il y a eu des femmes comme Simonne Monet-Chartrand. Des femmes, comme elle, qui nous ont servi d’exemples. Elle nous a démontré qu’il était possible, en s’unissant, de combattre les injustices et de vivre en harmonie avec des valeurs inclusives
- Le vent du populisme
Sans que la question nationale ne soit réglée pour autant, l’affaiblissement de l’opposition entre souverainistes et fédéralistes au Québec a mis le débat public au diapason du reste du monde. Celui-ci s’aligne désormais sur une opposition marquée entre la gauche et la droite. Ce qui n’entraîne pas un repositionnement important des forces, les souverainistes étant le plus souvent de gauche et les fédéralistes davantage marqués par les idées de droite. Les réajustements concernent davantage le discours : comment, avec quels moyens, avec quel ton doit-on s’adresser à ceux que l’on veut convaincre ?
- Encore et toujours modeler la nature !
Depuis cinq ans la Commission mixte internationale se penche sur le problème du contrôle des débits d’eau du barrage Moses-Sanders. L’enjeu économique est tel que l’organisme n’a pas même adopté les conclusions de ses propres experts. Une nouvelle échéance est fixée en juin prochain. À voir ce que deviendront les belles idées environnementales.
- L’éternel retour du spectre identitaire
Deux ouvrages récemment publiés coup sur coup nous rappellent qu’on n’en a pas fini au Québec avec le nationalisme identitaire. Dans un essai de facture académique, Mathieu Bock-Côté [1], figure montante de l’intelligentsia conservatrice, se livre à une critique féroce du processus de « dénationalisation tranquille » qui aurait caractérisé la dernière décennie et dont certains historiens, notamment Gérard Bouchard et Jocelyn Létourneau, auraient été les principaux artisans. Dans une intervention davantage politique, Jean-François Lisée [2], éminence grise des gouvernements Parizeau et Bouchard et aujourd’hui conseiller de la nouvelle cheffe du Parti québécois, entend pour sa part réhabiliter le « nous » national, tel que compris par les « incommodés » dont il se fait le porte-parole, à travers la promotion d’une citoyenneté québécoise à inventer, donnant ainsi un prolongement concret à la réflexion plus spéculative de Bock-Côté. Sous une forme savante chez ce dernier, populaire chez Lisée, on assiste donc à la réapparition d’un spectre qu’on croyait pourtant avoir congédié à tout jamais.
- La forêt vive. Récits fondateurs de la nation innue
Rémi Savard, La forêt vive. Récits fondateurs de la nation innue, Boréal, 2004
- Images d’une révolution à venir
« Ce n’est pas une image juste, c’est juste une image. »
– Jean-Luc Godard - Et si on optait pour la laïcité républicaine
Le principal objectif de la laïcité est d’assurer la neutralité de l’État en matière religieuse afin d’accorder à tous les mêmes droits et privilèges sans égard à leur croyance religieuse ou à leur incroyance. Cela nécessite une séparation claire de l’État et du religieux. Mais à quoi donc veut-on s’ouvrir lorsque l’on parle de « laïcité ouverte » ? On veut ouvrir les institutions publiques à l’intrusion du religieux. Dès lors, la laïcité ouverte ouvre la porte à ce dont elle est sensée protéger l’État.
- Lobbyisme des géants d’Internet
Il n’est guère surprenant que les géants d’Internet influencent le monde politique à leur avantage, comme le font toutes les entreprises possédant énormément de capital. Le lobbyisme a joué un rôle essentiel à leur développement, même si on voudrait nous faire croire que c’est la pure « innovation » qui en est la clé.
- Tous égaux face à l’inflation ?
Faut-il à ce point se méfier de l’inflation ? Si la question peut étonner, la poser nous permet de souligner que ce phénomène n’a pas les mêmes conséquences pour tous et toutes, mais aussi que la manière d’y réagir entraîne des effets différents selon la position que chacun·e occupe dans l’économie.
- G(A)FAM. Le géant des apparences
L’expression « GAFAM » désigne les cinq entreprises états-uniennes, toutes du secteur technologique, ayant la plus grande capitalisation boursière. L’entreprise qui domine ce palmarès est Apple.
- Luttes économiques. Incarner une meilleure solidarité
En quoi les enjeux LGBTQ+ rejoignent-ils ceux de la lutte des classes ? À bâbord ! a rencontré Élyse Bourbeau, syndicaliste et femme trans, pour en parler. Propos recueillis par Isabelle Bouchard et Claire Ross
- Noir·es sous surveillance à Montréal
En réponse à une panique morale concernant le crime armé, le SPVM a lancé une série de nouvelles opérations ciblant les jeunes noir·es et racisé·es, notamment l’installation de plusieurs nouvelles caméras de surveillance. La mise sous surveillance des personnes noires est une vieille stratégie à Montréal et elle doit être abolie.
- Vérité et réconciliation à l’école. Les défis de la guérison
La découverte de 215 sépultures d’enfants autochtones au pensionnat de Kamloops au printemps dernier a rappelé avec stupeur que le système scolaire avait été le rouage privilégié de l’entreprise coloniale canadienne. Or, aujourd’hui, il est appelé à devenir la clé de voûte de la réconciliation. Immense, mais incontournable défi dont j’ai voulu discuter avec Rachel Cloutier et Mélissa Céré-Morais, enseignantes autochtones.
- Lorraine Guay. En dehors des normes
À 77 ans, mère et grand-mère, soucieuse du bien-être des siens, mais aussi des enfants des autres, Lorraine Guay continue d’être active. Infirmière de formation, elle a été impliquée principalement dans le secteur de la santé et a participé au projet novateur de la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, un des « ancêtres » des CLSC. Elle a été très active dans le milieu communautaire autonome, en particulier dans les ressources alternatives en santé mentale, ainsi que dans les luttes féministes et la solidarité internationale. La militante de longue date nous a aimablement accordé une longue et riche entrevue dont nous reproduisons ici quelques extraits significatifs.
Propos recueillis par Suzanne Audette.
- Réinventer la grève
Comme le dit Éric Blanc à propos de récentes grèves d’enseignant·e·s états-unien·ne·s, qui étaient fréquemment illégales, « dans les moments de luttes massives, la légalité devient ultimement un rapport de forces [3] ». En contexte québécois, le droit de grève est si encadré qu’il devient nécessaire de réinventer son exercice pour lui redonner son caractère perturbateur.
- Ce que n’est pas le populisme de gauche
Les débats autour de la notion de populisme de gauche sont très souvent condamnés avant même qu’ils n’aient lieu, tant cette notion elle-même est connotée négativement. À droite comme à gauche, on semble l’associer à une forme de danger, que ce soit celui d’une excitation des bas instincts de la populace ou bien celui d’une dérive autoritaire d’un appareil politique par rapport à sa base.
- Réforme du mode de scrutin. La leçon des échecs en Colombie-Britannique
Le gouvernement Legault a entamé une démarche afin de réformer le mode de scrutin au Québec. François Legault veut passer à un mode de scrutin proportionnel et il a le soutien du Parti québécois, de Québec solidaire et du Parti vert, alors que le Parti libéral y est farouchement opposé. Bien que Legault semble vouloir faire passer la réforme sans référendum, il pourrait apprendre des échecs en Colombie-Britannique.
- Le projet de loi 39 réformant le mode de scrutin doit avoir toutes les chances d’être amélioré
Lorsque l’Assemblée nationale reprendra ses travaux le 15 septembre prochain, le gouvernement Legault entreprendra la seconde moitié de son mandat. Nous souhaitons vivement que le menu législatif que le premier ministre annoncera alors inclut le projet de loi 39 visant à remplacer le mode de scrutin majoritaire actuel par un système mixte à finalité proportionnelle. Nous l’incitons également à renoncer à tenir un référendum sur ce sujet qui aurait lieu en même temps que les élections de 2022.
- Quels défis de Québec solidaire au Saguenay ?
Huit pour cent, c’est le résultat obtenu par le candidat de Québec solidaire aux dernières élections partielles d’avril 2016 dans la circonscription de Chicoutimi. C’est également le meilleur score de la formation dans la région du Saguenay depuis sa création en février 2006. Onze ans plus tard, quel bilan peut-on faire du chemin parcouru par Québec solidaire au Saguenay ?
- Sexe, handicap et éducation. Les mots qui changent tout
Lorsque j’étais étudiant au cégep, les élèves devaient s’ajuster aux particularités de l’enseignement, alors que le contraire était rarement vrai. Quelques professeurs avaient des idylles, parfois connues, avec des étudiantes, et celles-ci devaient se méfier d’enseignants qui contrôlaient mal certaines pulsions.
- Julienne Lusenge, pour la dignité des Congolaises
Julienne Lusenge est originaire du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Elle est présidente de Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI), une organisation congolaise offrant des services holistiques aux femmes victimes de violences sexuelles. Elle est aussi cofondatrice du Fonds pour les femmes congolaises qui soutient les petites organisations travaillant dans les communautés pour changer la situation des femmes, changer les mentalités et travailler pour le retour de la paix. Entretien avec une femme « née activiste ».
Propos recueillis par Gérald McKenzie.
- Non à la culture du viol !
La culture du viol se porte bien au Québec et au Canada. Malgré un premier ministre fédéral qui se dit féministe. Malgré « l’égalité entre les hommes et les femmes » comme valeur fondamentale de la société québécoise.
- Guy Rocher
Monument de la pensée intellectuelle québécoise, Guy Rocher a été le sujet de plusieurs ouvrages. Loin de nous l’idée d’en faire ici une recension exhaustive, nous entendons plutôt y puiser des informations susceptibles de nous permettre d’esquisser, à grands traits, des éléments de sa vie qui ont été étroitement associés au changement social au Québec et de présenter certains points forts de sa démarche théorique en sociologie.
- Le rêve d’une libération algérienne
L’Histoire, comme le dieu romain Janus, est un visage à deux faces : une tournée vers l’avenir à construire, l’autre vers le passé, un passé dont nous ne sommes jamais totalement quittes. Et dans les replis de ce passé, une multitude de vaincu·e·s, tombé·e·s dans les combats pour la libération, attend que nous lui donnions une voix. Abane Ramdane, révolutionnaire algérien dont la voix fut étouffée en 1957, est un de ces vaincus dont la trace reste pourtant toujours présente.
- Chomsky et l’université
Les idées de Chomsky sur l’éducation en général et sur l’université en particulier sont moins connues que ses idées politiques, mais elles sont riches et stimulantes. Ce sont en outre des sujets sur lesquels il a passablement écrit. Cette fois encore, sa réflexion s’inscrit globalement dans la tradition libertaire.
- De vocation à profession
Durant un mois, d’octobre à novembre 1963, quelque 250 infirmières de Sainte-Justine se mettent en grève pour obtenir une véritable reconnaissance de leur travail. De vocation sous les auspices des bonnes sœurs, le travail infirmier deviendra une profession. Ces infirmières ont pavé la voie à la reconnaissance syndicale dans tout le secteur public. Retour sur une grève historique méconnue.
- La ruée vers le gaz de schiste
Gaz de schiste, vous dites ? On entend le terme sur toutes les tribunes, mais savons-nous vraiment de quoi il en retourne ? La dépendance de plus en plus importante aux hydrocarbures fait augmenter la demande en des formes d’énergie comme le gaz de schiste, ce qui fait saliver bien des entreprises d’exploitation qui voient là une source de profits faramineux. Mais la levée de boucliers des citoyens québécois impose une réflexion majeure : qu’est-ce qu’il y a de si dangereux dans les gaz de schiste ? Quels en sont les avantages et les inconvénients ? Et surtout, comment en est-on arrivé à la situation actuelle au Québec ?
- France Charbonneau
J’ ai vu des photos d’elle. Je ne sais pas si je la reconnaîtrais dans une foule, même si son visage m’est familier. Ce que je sais d’elle, je l’ai appris dans les journaux, car on a souvent cité ses performances au cours des dernières années. Elle est fonceuse, déterminée et elle ne s’en laisse jamais imposer. Si vous lui marchez sur les pieds, vous allez la voir réagir immédiatement.
- Le mythe de l’égalité déjà-là
Le simple fait de ne pas se conformer au diktat du patriarcat met les femmes dans des positions susceptibles de violence. Le 16 novembre 2011, j’ai pu l’observer concrètement. Je participais à la conférence « On nous fait la guerre : l’antiféminisme » donnée par Barbara Legault dans le cadre du cours Révolution féministe : de la chambre à coucher à l’économie de marché offert par l’Upop Montréal pour présenter un cadre d’analyse théorique à propos de l’antiféminisme.
Plusieurs antiféministes-masculinistes étaient venus assister à l’événement public dans le but de nous intimider, mais aussi de nous filmer sans notre consentement. La conférence s’est finalement conclue par une intervention policière…
- Agir par l’imaginaire
Vous avez probablement entendu parler, au printemps dernier, d’Agir : Art des femmes en prison, une exposition réalisée grâce à un travail collaboratif entre 8 artistes professionnelles et 49 femmes incarcérées dans deux établissements pénitenciers, une maison de transition et un institut psychiatrique. Le projet a permis aux participantes d’explorer leur expérience de vie, mais revisitée à partir d’une interrogation sur les liens entre la pauvreté, l’exclusion et la criminalisation. Deux (…)
- Autogestion à RueFrontenac
Lors d’une soirée de discussion organisée par l’association de Québec solidaire de Mercier, le 29 septembre dernier, le journaliste Vincent Larouche, lockouté du Journal de Montréal (JdM), a soulevé de nombreuses questions sur l’autogestion, en évaluant la portée et les limites de l’expérience de RueFontenac.com.
- Vers la fin des arrestations de masse à Montréal ?
Depuis la généralisation de l’utilisation de la technique d’arrestation massive des participant-es aux manifestations par la police de Montréal à la fin des années 1990, les tribunaux avaient été généralement constants dans leur capacité à mettre tous les gens dans le même panier. Il y avait autant de criminels que de participants à la manifestation. Or, voilà que la Cour d’appel du Québec vient rappeler aux policiers et aux tribunaux que les principes généraux du droit criminel s’appliquent aussi à la répression des actions collectives à caractère politique.
- De sa pertinence dans un état laïc
Il était temps qu’une revue appartenant à la tradition progressiste québécoise décide d’accueillir une discussion portant sur le thème de la laïcité de l’État. Jusqu’à tout récemment, la gauche a généralement traité un peu trop à la légère tout débat touchant à la religion, assumant d’une manière non critique l’hypothèse d’une sécularisation « inévitable » de la société et le confinement du religieux dans la sphère des idiosyncrasies personnelles. J’aimerais y contribuer en proposant que la décision prise en 2005 d’implanter un programme obligatoire d’éthique et de culture religieuse aux niveaux primaire et secondaire constitue une invention éducative particulièrement pertinente de la part d’un État laïc occidental en ce début de siècle.
- Montréal en quête d’une légitimité
Aux dernières élections municipales à Montréal, le taux de participation de 35 % semblait révélateur du désintérêt de la population montréalaise face à une campagne électorale terne où les enjeux mis de l’avant portaient sur les nids de poule et la propreté. Cette campagne sans intérêt avait permis au maire Gérald Tremblay d’être reportés au pouvoir pour un deuxième mandat, tout en évitant de se prononcer sur les véritables enjeux. Cette bonne vieille tactique adoptée par les politiciens voulant être reportés au pouvoir est bien connue : rester coi, prendre la parole le moins possible en vue de se faire élire à nouveau.
- Quelques réflexions stratégiques
L’action en faveur de la justice et de la paix au Proche-Orient fait face à des défis importants dans le contexte actuel. Le texte qui suit se veut une réflexion sur l’approche stratégique qu’on pourrait adopter dans les milieux militants. Il ne prétend aucunement être une réponse définitive aux questions posées, mais plutôt une invitation à une réflexion et à un dialogue sur ces questions.
- Syndicalisme, solidarité et formation politique
La fonction première d’un syndicat est de défendre les conditions de travail et le salaire de ses membres. Mais s’il réduit ses activités à cette seule défense – ce qui est malheureusement trop fréquent –, il développe un esprit corporatiste qui isole ses membres non seulement de ceux et celles qui ne sont pas syndiquées, mais aussi de ceux et celles qui sont syndiquées ailleurs. Afin de contrer ce corporatisme syndical, de créer des liens avec des organismes communautaires qui combattent l’injustice sociale et de participer au « réseautage » de ressources alternatives au néolibéralisme dominant, la section 574 du Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB, FTQ) met sur pied à l’automne 2003 un comité d’action sociale et politique (CASP).
- Lumière sur un peuple invisible
Après L’erreur boréale, Richard Desjardins et Robert Monderie nous arrivent avec un autre film choc. Le peuple invisible révèle les misères du peuple algonquin, dépossédé de son territoire. Ce film nous force à réfléchir sur la condition des autochtones, sur la place qui leur revient auprès de nous, et sur le drame particulier d’un peuple abandonné. À bâbord ! a rencontré les deux cinéastes.
- L’ALÉNA et les droits humains ne font pas bon ménage
L’ALÉNA est un accord de commerce régional flanqué de deux accords parallèles de coopération : l’un dans le domaine du travail et l’autre concernant l’environnement.
- Le syndicalisme sur la défensive
Les droits syndicaux sont mis en danger. Face à la menace de perdre leur emploi, les salariéEs ont tendance à modérer l’ardeur de leurs revendications, voire à faire des concessions, pour tenter d’éviter ou de retarder le moment de se retrouver au chômage. Cela peut créer des divisions lorsque les travailleuses et travailleurs des autres pays sont perçus comme étant responsables des pertes d’emplois ici puisqu’ils « acceptent » de travailler dans des conditions effroyables.
C’est une des (…) - Le réseau collégial et les jongleries du ministre Reid
Les cégeps connaîtront-ils cette année une rentrée mouvementée ? Tout dépendra de ce qu’annoncera dans les semaines à venir le ministre de l’éducation, Pierre Reid. On se souviendra que ce printemps, M. Reid a convoqué un forum sur les cégeps. Avant, durant et après cette consultation, il a laissé planer jusqu’aux plus extrêmes hypothèses sur leur avenir – laissant même évoquer leur abolition pure et simple. Cet automne, il doit annoncer sa décision de ce qu’il adviendra des cégeps. On comprend sans mal que le milieu retienne son souffle et que la sourde colère qui gronde puisse éclater à tout moment.
- Répression ciblée aux Philippines
Jill Hanley, militante au Centre d’appui aux Philippines (un groupe de solidarité montréalais), a participé à une délégation internationale invitée à la fin du mois d’août 2005 par des groupes populaires philippins, afin de pouvoir témoigner des abus aux droits humains. Dans cet article, elle nous livre ses observations personnelles ainsi que les résultats de la « Mission de solidarité internationale ».
- L’avenir du Moyen-Orient
Journaliste britannique vivant à Beyrouth, Robert Fisk est correspondant pour le journal londonien The Independent. Depuis trente ans, ses reportages sur le Moyen-Orient ont apporté un contraste nécessaire aux doctrines officielles en présentant une réalité nuancée, complexe et d’une grande érudition historique. Rachad Antonius l’a interviewé sur plusieurs aspects de la situation socio-politique actuelle au Moyen-Orient après l’élection du Hamas en Palestine et la crise des caricatures.
- La domination masculine
À l’âge de 19 ans, la Kabyle Nadia Zouaoui a été arrachée de force à son village de Tazmalt et mariée à un compatriote émigré au Québec. Des années plus tard, elle revient en Kabylie afin de comprendre ce qui, dans sa contrée, freine l’émancipation des femmes. C’est cette quête de sens que met en scène le documentaire Le voyage de Nadiaqu’elle vient tout juste de réaliser avec Carmen Garcia (Argus Films et ONF, 2006).
- Cap vers le privé
Les effets de la pensée et des politiques néolibérales sont manifestes dans des domaines comme l’éducation ou la santé au Québec et ils ont été largement exposés et discutés sur la place publique. Mais qu’en est-il du milieu de la culture, notamment celui des arts et des lettres ? Quelles sont les actions récentes du gouvernement libéral touchant les arts ?
- Quelques engrenages...
Elle était travailleuse dans une usine de textile. Comme tant d’autres, ici et ailleurs. Arrive la soixantaine, ses avant-bras ne sont que paquets d’os qui frottent, ne valent même plus la viande qu’il y reste. Maladie professionnelle, ça semble évident, le boulot l’a usée. Pas aux yeux des coquins de l’organisme public qui devrait l’indemniser. Donc, aide sociale. Ils sont moins regardants. Surtout passé 55 ans. Une chance au moins, pensait-elle, que la petite maison de banlieue est finie (…)
- Doit-on s’y résigner ?
Jean-Pierre Terrail est professeur à l’Université de Versailles-Saint-Quentin. L’Humanité a présenté son dernier livre comme un ouvrage « savant, foisonnant, bourré de références insolites » et son travail comme ouvrant « des pistes neuves et dérangeantes ». En fait, comme on va le constater, Terrail propose un substantiel et stimulant renouvellement de la question de l’inégalité scolaire.
- Le choix du chômage
Benoît Collombat et Damien Cuvillier, Le choix du chômage, Futuropolis, 2021, 288 pages.
- Sciences engagées
Pour vous procurer une copie papier de ce numéro, rendez-vous sur le site des Libraires ou consultez la liste de nos points de vente.
- Reterritorialisons Québec
Dans le contexte actuel, il est essentiel de comprendre que l’occupation territoriale dont nous héritons est le produit de l’érosion du bien commun par des intérêts privés.
- Places aux idées
Des lieux pour penser autrement. À Québec, deux librairies alternatives ayant pignon sur rue dans les quartiers Saint-Roch et Saint-Jean-Baptiste offrent au public un espace pour réfléchir collectivement. En plus de proposer des ouvrages sociopolitiques, elles travaillent à faire rayonner la pensée critique et la vie culturelle dans la capitale.
- Technophobes, les vieilles personnes ?
La relation entre la vieillesse et la technologie est bidirectionnelle. Il n’y a pas que la réticence du vieux ou de la vieille à utiliser un gadget, il y a aussi celle de l’industrie à permettre à l’utilisateur·trice la pleine maîtrise de ses outils et le choix des fonctions dont il ou elle a besoin.
- Piotte et le syndicalisme de combat
Voici la version intégrale d’un article de Jacques Pelletier paru en version courte dans notre numéro 87.
- Chili. Rébellions populaires contre le néolibéralisme
Depuis le 18 octobre 2019, le Chili néolibéral du président Piñera est entré en crise, en proie à une vaste rébellion populaire touchant le pays entier. En ce début de novembre 2019, les blocages sont partout, laissant voir que se joue un véritable bras de fer politique entre forces sociales irréductiblement opposées.
Photos : Fabián Muñoz.
- Travail gratuit. Entretien avec Maud Simonet
Maud Simonet est sociologue et chercheuse. Ses travaux se concentrent sur les thèmes du travail bénévole, de l’engagement citoyen et de la notion de workfare. Propos recueillis par Camille Robert.
- Conjuguer « travailler » au futur compliqué
L’avenir du travail est imbriqué dans les périples de survivance qui seront le lot des générations futures. Dramatique ? Les effondrements seront indéniables. Effectuer quelques pas de côté demandera donc un courage et des forces qui ne peuvent être que collectives. Parce qu’il est clair que les monarques des systèmes actuels ont l’intention de s’accrocher, mais aussi parce qu’il s’agit de reconfigurer profondément nos sociétés et nos relations aux écosystèmes.
- Le champ gauche
Il devient de plus en plus urgent de critiquer les dérives identitaires et individualistes de la gauche contemporaine, mais comment y arriver sans tomber dans le piège de la réaction ?
- Décolonisation 101
Le colonialisme est un phénomène qui, s’il plonge ses racines dans une histoire qu’il est impératif de comprendre, est foncièrement contemporain. En effet, les États canadien et québécois sont un héritage direct et vivant des prises de terre et de la capture juridique qui se sont mises en œuvre en Amérique du Nord entre le 17e et le 20e siècle.
- L’immigration au service des entreprises
Sans crier gare, le gouvernement libéral a privatisé une partie du système d’immigration au cours des derniers mois, pour répondre à ce que les milieux d’affaires décrivent comme une pénurie de main-d’œuvre. C’est une nouvelle brèche dans le modèle québécois qui se fait cette fois au détriment des personnes immigrantes et de la cohésion sociale.
- Conformer ou émanciper ?
On discute trop rarement de l’école primaire au Québec. Comme si cette institution, à la fois publique, gratuite et universelle, était neutre, lisse et complètement consensuelle. Elle s’impose à nous comme un fait établi. Un enjeu réglé. Un acquis.
- À qui profite la littératie financière ?
Selon l’OCDE, la financiarisation de l’économie exige le renforcement de l’éducation à la finance. En développant un nouveau savoir-agir, les jeunes sauront poser les bons gestes en matière d’épargne, de crédit, de consommation de biens et de services, et atteindront ainsi un prétendu « bien-être financier ».
- Chaque ville a besoin de sa clinique
Nous sommes en 27 après l’ère de Marx. Toute la Tchéquie est occupée par les populistes xénophobes… Toute ? Non ! Un petit village d’irréductibles militant·e·s résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie n’est pas facile pour les garnisons de politicards, promoteurs immobiliers et autres ennemis.
- Quitter le Portugal pour la Grèce
Tant le Portugal que la Grèce ont subi depuis les dernières années des crises destructrices qui ont sapé leur économie. Pour qu’ils résolvent leurs difficultés, on leur a imposé l’intervention de la troïka, qui a appliqué des mesures néolibérales drastiques : privatisations, compressions, remboursement prioritaire de la dette publique. Tout cela pour enfoncer davantage ces pays dans la crise. Agápios, Grec insulaire, Amílcar et Marcos, immigrés portugais, ont chacun vécu ce drame à leur façon. Récit.
- Propriété et expropriations des coopératives à l’autogestion généralisée
Karl Marx et Friedrich Engels, Propriété et expropriations des coopératives à l’autogestion généralisée, Mont-Royal, M Éditeur, 2013, 183 pages.
- La Caisse de dépôt et de placement à l’épreuve de la financiarisation
Frédéric Hanin (dir.), La Caisse de dépôt et de placement à l’épreuve de la financiarisation, Québec, Presses de l’Université Laval, 2016.
- Défis des lieux de diffusion engagés
Camille Caron Belzile est une entrepreneure sociale préparant un mémoire en recherche-création qui portera sur son expérience au Café l’Artère, dont elle est cofondatrice et actuelle coordonnatrice. Le café a pignon sur rue au 7000 avenue du Parc, à Montréal. Il fêtera ses cinq ans d’existence le 16 juillet prochain.
- Une Gaspésie à rebâtir
Avec un taux de chômage au-dessus des 12 % depuis 20 ans (deux fois celui du Québec), un vieillissement démographique marqué, des investissements décroissants, une relance économique de nouveau fondée sur l’économie primaire et le quart des 25-64 ans sans diplôme (deux fois la moyenne québécoise), une question se pose : comment se fait-il qu’une région pourvue de pareilles beautés et richesses collectives navigue toujours de Charybde en Scylla ? Quel maléfice en cimente les perspectives et s’acharne à lui soutirer sa richesse en offrant l’indigence en retour ? Levée d’amarres sur une longue traversée brumeuse.
- Qu’est-ce que le Digital Labor ?
Dominique Cardon & Antonio A. Casilli, Qu’est-ce que le Digital Labor ?, INA Éditions, 2015, 101 p.
- L’Allemagne, puissance méconnue
Première puissance économique de l’Union européenne, l’Allemagne cristallise à la fois les craintes et les aspirations de celle-ci. Pour certains, elle est le modèle à imiter. Pour d’autres, la source même des maux qui traversent actuellement le projet européen. Alors, que penser de ce pays qu’un récent dossier du Monde diplomatique qualifiait de « puissance sans désir » ?
- Spiritualité et cosmogonie autochtones
Au cours des six dernières années, mes travaux de recherche se sont centrés sur la question de la réindigénisation. Mon intérêt pour ce sujet n’a pas été soudain ; il a plutôt été le résultat d’un long processus composé de prises de conscience sur des moments qui ont émaillé mon enfance indienne, de confrontations avec la perpétuelle exploitation coloniale et, enfin, d’un féroce engagement dans la résistance.
- Quand le Net devient filet
Boris Beaude, Les fins d’Internet, Éditions Fyp, 2014, 96 pages.
Astra Taylor, Démocratie.com. Pouvoir, culture et résistance à l’ère des géants de la Silicon Valley, Lux, 2014, 300 pages.
« (Contre-)pouvoirs du numérique », Mouvements, #79, automne 2014, 168 pages.
- Le Mexique, un pays sûr ?
Plusieurs, au Québec, connaissent Acapulco ou encore les belles plages de la côte du Pacifique au Mexique. Peu d’entre eux savent toutefois que cette ville touristique prisée à la fois par les Mexicains et les étrangers depuis des décennies est située dans l’État du Guerrero, où se trouve la petite ville d’Iguala, site des événements dramatiques touchant les étudiants de l’École normale Raúl Isidro Burgos de la localité d’Ayotzinapa. Cet État est l’un des plus pauvres au Mexique ; sous la pression des industries extractives, sa population s’appauvrit de plus en plus d’ailleurs. Tout comme l’Abitibi, le Guerrero a « un ventre en or », et les minières internationales, dont les canadiennes comme Goldcorp, l’ont bien compris.
- La consommation responsable
Après la lecture de l’article « Éthique consommée » de François Doyon, paru dans le numéro d’octobre-novembre 2013 d’À bâbord !, nous devions conclure que la consommation « responsable » – biologique, équitable et locale – est un leurre. En effet, elle ne servirait qu’à nous donner bonne conscience, celle-ci ne tenant pas ses promesses. De plus, elle individualiserait les prises de décision face aux dérives du capitalisme alors que cela devrait être une responsabilité de nos institutions et de nos élites dirigeantes. Cependant...
- L’économie verte, un écran de fumée au service des puissants
Depuis quelques années, la notion d’économie verte tente de se frayer un chemin dans le vocabulaire médiatique et politique. Substitut de choix au très galvaudé « développement durable », le terme « économie verte » suggère l’idée de mettre l’économie au service de la protection de l’environnement ou, à tout le moins, de faire en sorte que la protection de l’environnement soit rentable, donc plus attrayante pour les entreprises. Il s’agit d’une idée certes séduisante et rassurante, puisqu’on reste en terrain connu, mais le marché peut-il vraiment régler la crise écologique actuelle ?
- Élections montréalaises. À qui la ville ?
La campagne électorale pour les élections municipales de 2013 n’aura pas permis de dissiper un tant soit peu le scepticisme, pour ne pas dire le cynisme désormais bien enraciné à l’égard de la « classe politique » tous partis confondus. La corruption et la collusion qui touchent plusieurs villes depuis de nombreuses années montrent que les structures administratives et la démocratie existantes favorisent les jeux de coulisse, le mensonge, les luttes de pouvoir personnel ou d’intérêts, au détriment du bien commun.
- Avancez en arrière !
Les volte-face du Parti québécois depuis l’élection de l’automne ont été largement commentées. Elles ont rassuré le milieu de la finance, déçu ceux et celles qui avaient cru à un véritable changement, inspiré les caricaturistes, confirmé le point de vue des cyniques et ramené la politique à sa triste routine. Le gouvernement péquiste s’est plié sans résistance à la nécessité de rentrer dans le rang. Il a perdu une occasion de plus de se montrer audacieux.
- Science économique
Cet automne, l’Institut économique de Montréal (IEDM) a publié une nouvelle note économique portant sur les « failles » des lois anti-trust [4]. En utilisant le cas Google, l’auteure, Marie-Josée Loiselle, s’attaque aux législations en vigueur qui visent à lutter contre la constitution de monopole. Il s’agit d’un texte bien simple, qui se donne un objectif des plus clairs : décrire les lois anti-trust comme étant mauvaises, mal adaptées à la complexité de l’économie et, au final, contre-productives.
- Wild Canada Show
If we don’t use our land, we’re gonna lose it.
Theresa Spence,
Chef de la réserve d’AttawapiskatLa télévision d’État canadienne a proposé en janvier dernier aux citoyens de sa monarchie cathodique une série de quatre épisodes, en version française et anglaise, portant sur la situation actuelle des peuples autochtones du Canada. L’objectif de 8e feu, tel qu’annoncé par le diffuseur : « Montrer pourquoi il est urgent de rétablir la relation que le Canada entretient depuis 500 ans avec les peuples autochtones, enlisés dans le colonialisme, les conflits et le déni. »
- Un brin d’espoir pour le centre-ville de Gatineau ?
À la suite de l’industrialisation, de la montée en flèche du système capitaliste et du progrès de l’industrie automobile, le visage urbain des villes nord-américaines se transforme. Les banlieues se développent et « cette urbanisation des espaces périphériques sera accompagnée du “déclin” de certaines zones centrales [5] ». C’est particulièrement le cas à Gatineau, où le centre-ville fait face encore aujourd’hui à des défis majeurs : insécurité, dégradation du paysage urbain, réduction de la population résidante, pauvreté, etc. Dans ce contexte, il est plutôt rare de rencontrer un résidant s’exclamant : « Comme je suis fier d’être Gatinois ! » et beaucoup moins d’entendre l’expression : « Hull, c’est dull ! »
- Vivre en corpocratie
Il est aisé aujourd’hui de constater l’immense pouvoir des grandes entreprises. Leur lobbying intensif dicte les politiques adoptées par les gouvernements. Le financement des partis politiques leur permet de se partager de juteux contrats publics. Les accords commerciaux leur donnent la possibilité de poursuivre les gouvernements (alors que l’inverse est impossible). Et si la démocratie était tout simplement dépassée ? Et si le pouvoir était glissé imperceptiblement aux mains des entreprises, selon un système que nous pourrions nommer « corpocratie » ? Lançons-nous dans le jeu et essayons de déterminer ce que seraient les grandes caractéristiques de ce nouveau régime.
- Se libérer du travail
En Occident, dans la foulée de la révolution industrielle, le travail est devenu notre voie de salut, l’outil par lequel l’émancipation devient possible. Cette grande confiance dans les vertus libératrices du travail sera bien sûr soutenue par les promoteurs du capitalisme, mais également partagée par plusieurs de ses opposants, et ce, jusqu’à aujourd’hui. Or, l’utopie du travail est périmée. La gauche du XXIe siècle, et notamment la gauche syndicale, doit apprendre à s’en détacher si elle veut être en mesure d’affronter les défis présents et à venir.
- L’heure des comptes
Oubliée la crise financière grecque qui, au printemps 2010, a ébranlé la zone Euro et fait paniquer l’ensemble des marchés de la planète ? Il semble bien que oui, du moins si l’on se base sur la lecture des principaux médias. Pourtant, les mécanismes et les acteurs qui ont permis à cette crise d’éclater sont toujours en place et rien ne permet d’affirmer que la « stabilité » soit à l’ordre du jour. Bienheureux ceux qui ont la mémoire courte, mais rappelons qu’après la crise financière asiatique de 1997, le système économique semblait être revenu à la « normale ». Nous avons vu, dix ans plus tard, ce qu’il en était…
- Violence et libération
L’apparition de mouvements révolutionnaires prônant une stratégie de lutte armée, durant les années 1960-1970 dans les centres développés du capitalisme, a pu sembler à beaucoup une aberration mentale ou simplement l’expression d’une frustration extrême dans certaines franges de la société. Comment, dans des formations sociales connaissant un relatif bien être économique, pouvait-on envisager sérieusement le recours à la violence politique pour entamer ou accélérer des changements sociaux ? (…)
- Ni Dieu, ni Maître : la mouvance anarchiste contemporaine
Récupérer de la nourriture dans les conteneurs à poubelles, s’organiser avec ses voisinEs pour construire un centre social autogéré dans son quartier, s’impliquer dans une fanfare de rue : hors de l’arène partisane, point de salut pour l’action politique ? Alors que de nombreux indicateurs confirment une baisse de la confiance envers les éluEs et un déclin de l’intérêt de la population pour la politique des partis, de nombreuses activités militantes se présentent comme autant d’expressions d’une façon originale de faire de la politique à l’extérieur des voies institutionnalisées. Dans le Québec d’aujourd’hui, plusieurs de ces initiatives sont porteuses d’un projet politique dont la forme et la
finalité s’inspirent d’un renouveau de la pensée politique libertaire. - Le souverainisme néolibéral et nationaliste. Les raisons de s’en séparer
Le souverainisme ne va pas bien. La portée du projet se réduit, les discussions sur le monde que la souveraineté pourrait permettre de construire sont remises à plus tard, soumises à l’impératif de gagner d’abord un prochain référendum. La vision du monde, néolibérale, de ses représentant·es officiel·les contribue à approfondir le divorce avec les personnes qui sont portées par une solidarité politique à l’égard des opprimé·es et par un point de vue critique de la mondialisation. L’indépendance peut-elle redevenir un projet progressiste menant à plus de liberté, d’égalité et de justice ? Peut-elle concerner plus spécifiquement les couches populaires et défavorisées ? La possibilité d’une réponse positive à ces questions réside dans la capacité d’invention qu’auront ceux et celles qui prennent leurs distances avec le nationalisme et qui refusent de secondariser les luttes pour l’égalité et la justice sociale.
- Henri Lefebvre et la production de la banlieue
Crise économique oblige, il semble que nous n’ayons plus les moyens de mener le train de vie de l’État-providence. Il faut augmenter les tarifs des services dont la santé et l’éducation, revoir les règles de gouvernance économique, l’évaluation des risques, les attentes de profits. Sauf que personne ne questionne ses pratiques spatiales. Outre la remise en question de la « gratuité », fort peu pour affecter nos façons de faire hormis ces normes comptables. Du coup, la responsabilité se trouve rejetée vers un « autre » commode : le gestionnaire ou le politicien qu’il s’agit dorénavant de discipliner.
- Éloge de l’action politique jetable
Prenons l’action politique par son bout le plus naïf, par sa nécessité utopique, et par sa véritable motivation. Parlons de cette forme de l’action politique dont l’objectif est de « changer le monde ». Formule creuse ? Principe d’espérance ? Impossibilité ? Évidence ? Le motus de la transformation politique et générale de la vie des communautés humaines accueille plusieurs significations, et celles-ci répondent à différentes conceptions de l’action qui mène au changement, différentes manières de comprendre l’émancipation et ses moyens.
- La ville spectacle
Voici l’été qui vient et, à sa suite, toute une panoplie de festivals culturels et d’événements sportifs qui tiendront le haut du pavé dans un grand nombre d’agglomérations du Québec, dont le centre-ville de Montréal. Dans ce dernier cas, la concentration d’activités culturelles est telle [6] qu’elle a conduit à la création d’un « quartier des spectacles », zone qui devrait couvrir un territoire d’environ un kilomètre carré autour de l’intersection de la rue Sainte-Catherine et du boulevard Saint-Laurent. Le but de l’opération est autant culturel qu’économique, l’aménagement du quartier intéressant aussi bien les promoteurs immobiliers que l’industrie touristique. Comme on peut le lire sur le site officiel du partenariat du quartier des spectacles, il s’agit d’apporter une contribution « au rayonnement de la métropole aux quatre coins du monde » [7]. En d’autres termes, il importe pour l’administration municipale, ainsi que pour les gouvernements provincial et fédéral, de « mousser » un avantage comparatif que posséderait Montréal dans la compétition que se font les grandes villes sur le marché mondial. Au bénéfice de tous ? Pas exactement…
- Une crise peut en cacher une autre
Depuis le déclenchement officiel de la crise financière, car, croit-on, elle est différente d’une crise économique, les médias nous ont appris qu’il existe une économie virtuelle et une économie réelle. Dans la première on a des crises financières et dans la seconde, des crises économiques. En fait, les deux économies se retrouvent en crise à ce moment-ci.
- Nouveau fétichisme
Le terme de gouvernance jouit présentement d’une grande popularité, particulièrement dans les sciences de la gestion qui produisent et diffusent un ensemble de prescriptions sur la manière de gérer les institutions publiques. Si le lien entre gouvernance et Nouvelle gestion publique (NGP) se cristallise dès les années 1970, la « nécessaire flexibilisation » invoquée par ses promoteurs est, depuis deux décennies, le maître-mot dans les instances gestionnaires des universités. L’idée d’une (…)
- Les systèmes d’échange locaux
Alors que le capitalisme contemporain semble entré dans une ère où les marchés transnationaux et le commerce à large échelle sont hégémoniques, des communautés locales, à travers la planète, tentent d’expérimenter des formes alternatives d’échanges. On peut évoquer ici les pratiques du commerce équitable ou alors celles des Systèmes d’échanges locaux, les SEL. Nous nous attarderons plus précisément sur ces derniers.
Initiés au Canada en 1983 , les SEL ont connu par la suite une extension (…) - L’écopar, une proposition libertaire
« Devant les terribles carences – ce sont souvent de véritables crimes – de nos sociétés, beaucoup de gens et bien des activistes se demandent, avec raison, quel autre mode d’organisation sociale on pourrait imaginer qui nous épargnerait ces carences et ces crimes et qui serait capable de le faire dans la longue durée et pas seulement à court terme ou de manière réformiste. »
- La seconde révolution tranquille. Démocratiser la démocratie
Gil Courtemanche, La seconde révolution tranquille. Démocratiser la démocratie, Boréal, Montréal, 2003.
- L’empire de la honte
Jean Ziegler, L’empire de la honte, Fayard, Paris 2005.
- L’étau des privatisations
Quelle technique a-t-elle permis d’imposer la mise en concurrence, voire la privatisation, d’entreprises publiques, de faire accepter la fermeture définitive de nombre de bureaux de poste et de gares, de remettre en cause la gratuité de la santé et de l’éducation, de transformer la fonction publique en un archipel d’agents concurrents et menacés ? Le tout presque sans « débat ». Pour cela, il a suffi de construire un corridor de « réformes » à l’intérieur duquel une porte se verrouille sitôt qu’on en franchit le seuil, pour conduire à une autre qui s’ouvre à mesure qu’on s’en rapproche. Puis, comme le dit la chanson, assez vite « on n’a plus assez d’essence pour faire la route dans l’autre sens. Alors il faut qu’on avance ».
- La violence des villes
Yves Pedrazzini, La violence des villes, Écosociété, Collection « Enjeux planète », Montréal, 2005.
- Stériliser la vie pour mieux la contrôler
Le 3 mars 1998, le Bureau des brevets et marques de commerce des États-Unis octroie un brevet intitulé « contrôle de l’expression des gènes végétaux ». Promptement rebaptisée « Terminator » (ou encore « semences-suicide ») par ses critiques, cette technologie modifie génétiquement les plantes de façon à rendre leurs semences stériles.
- Le Paradoxe de Robinson
François Flahaut, Le Paradoxe de Robinson, Mille et Une Nuits, 2005.
- Intelligence artificielle. Des oeuvres d’art sans artiste
Fin 2022, tout le monde semblait avoir mobilisé des dizaines, voire des centaines d’artistes à la fois, pour se faire tirer le portrait. Le bât blesse lorsqu’on réalise qu’aucun·e artiste n’avait été compensé·e, crédité·e.