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Articles (269)
- Adam Smith, l’antidote ultime au capitalisme
Thierry C. Pauchant, Adam Smith, l’antidote ultime au capitalisme, Dunod, 2023, 191 pages.
- Black Mirror. Technos vampiriques
Mêlant habilement une anticipation scientifique réaliste et des scénarios d’horreur cauchemardesques, Black Mirror marque l’imaginaire de son vaste public, y compris à gauche, depuis ses débuts. Lancée en 2011 par Charlie Brooker, la série britanno-américaine revient en 2019 pour une cinquième saison.
- La bête noire de l’économie politique
Revenir à la naissance de l’économie politique permet de réaliser que le lobbyisme ou l’influence des gens d’affaires sur les gouvernements est une pratique fort ancienne qui nuit au bien public et qui se doit d’être rigoureusement contrôlée. À ce sujet, et de façon surprenante, la pensée d’Adam Smith est très éclairante.
- Créer dangereusement
Du 18 au 20 octobre 2013 s’est tenu à l’Université McGill le Congrès international des écrivain·e·s et artistes noir·e·s organisé par le groupe Community-University Talks (Conversations Universités-Communautés). Bilingue et multidisciplinaire, Community-University Talks (C-Uni-T) est un collectif composé d’étudiantes et étudiants et de membres de la communauté locale. Le collectif souhaite créer des espaces de dialogues entre les membres de la communauté noire de Montréal ainsi qu’avec les étudiant·e·s, chercheur·e·s et professeur·e·s provenant de différentes communautés culturelles.
- Black and Red : Les mouvements noirs et la gauche 1850-2010
Black and Red : Les mouvements noirs et la gauche aux États-Unis, 1850-2010, Ahmed Shawki, M éditeur, 2012.
- Magie et propagande martiale
Les innombrables guerres qui ensanglantent l’Histoire ont bien entendu été menées pour des raisons géopolitiques variées et souvent complexes. Mais chacune d’entre elles a mis les pouvoirs devant l’obligation de la légitimer aux yeux de leur population ; c’est que l’appui, sinon enthousiaste, au moins tacite du public, est indispensable à la déclaration et à la poursuite de la guerre.
Comme on pouvait s’y attendre – et comme en témoignent notamment les documents classés secrets qui (…) - L’utopie a-t-elle un avenir ?
L’apocalypse a été abordée dans le dossier que nous lui avons consacré à l’été 2009 (no 30). Nous avions alors remarqué que l’apocalypse, centrée sur la crise écologique, était à la mode et que, contrairement à la conception juive et chrétienne, cette fin du monde n’était pas suivie par la création d’un monde nouveau, libéré des tares du précédent.
Un monde nouveau... Pour beaucoup, il s’agit là d’un rêve ou d’une utopie. C’est donc précisément aux visions (…) - Comment le peuple juif fut inventé. De la Bible au sionisme
Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé. De la Bible au sionisme, Paris, Fayard, 2008, 446 p.
- Turbulences
De même que la vérité sort de la bouche des enfants, la vérité économique sort souvent de la bouche des... affairistes. Considérons les propos de René Vézina, rédacteur en chef du journal Les Affaires, à l’émission Bazzo.tv du 28 janvier dernier.
À propos du plan de relance économique du président Bush :
« Ce n’est pas tant que tout le monde a besoin d’argent ; il faut donner l’impression que quelqu’un est en train d’amener une chaloupe quelque part (...), parce que c’est essentiellement (…) - Un gain à la Cour suprême
Dans le domaine des relations du travail, il est rare que les travailleurs enregistrent des gains importants devant les tribunaux. Devant un système judiciaire créé par la classe dirigeante et tributaire de son idéologie dominante, les travailleurs ne pourront jamais combattre à armes égales avec les employeurs, qui mènent le jeu. Or, il arrive parfois que les droits individuels reconnus par la classe dirigeante produisent des effets pervers qui bénéficient aux travailleurs, ne serait-ce que de façon mineure. Une démonstration éloquente nous en est faite avec la décision récente de la Cour suprême dans l’affaire Health Services and Support – Facilities Subsector Bargaining Assn. c. Colombie-Britannique (2007 CSC 27). Cette décision a renversé la jurisprudence dominante en donnant une interprétation plus large à la notion de liberté d’association. En outre, elle produit déjà ses effets sur la législation antisyndicale adoptée par le gouvernement libéral au Québec.
- L’anarchisme : une histoire des idées et mouvements libertaires
George Woodcock, L’anarchisme : une histoire des idées et mouvements libertaires, Lux Éditeur, 2019, 544 pages.
- Projet de société autocentré, tricontinentale et internationalisme
La mondialisation néolibérale, ses leurres et ses lueurs ont confiné l’enjeu du développement et la réduction de la pauvreté à des acceptions de plus en plus éloignées de celle de l’autodétermination véritable des pays. Mais la redécouverte des vertus de l’État, venu à la rescousse de l’économie spéculative par le régime Bush, et son recours comme panacée pour sortir de l’actuelle récession par l’administration Obama, exhume l’État développementiste. Un tel État, contraire à celui que le néolibéralisme s’est partout évertué à désengager de l’économie puis à en reconfigurer les fonctions, doit de façon responsable et démocratique redevenir l’architecte du développement.
- Alberta. Les investissements du coeur
Je me réjouissais récemment d’une étonnante nouvelle : Calgary bannit les thérapies de conversion. « Il y a quand même de bonnes nouvelles, parfois… », commentais-je. Évidemment, je suis contente, bien qu’étonnée que les thérapies de conversion existent encore, au point qu’il faille les interdire par la loi. On prend les bonnes nouvelles qu’on peut, ces jours-ci, en Alberta.
- Un cocktail toxique pour le fleuve
Au milieu des années 1990, les médias ont alerté le public en rapportant la présence de médicaments dans l’eau. En janvier dernier, une étude révélait la présence de produits de chimiothérapie et de certains médicaments traitant l’hypertension et le cholestérol dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, en aval de la station d’épuration des eaux usées de la Ville de Montréal.
Une pharmacie dans le fleuve
Malgré le traitement par des stations d’épuration, plusieurs produits pharmaceutiques et (…) - Google. Ne pas être malveillant
En 2015, Google devient Alphabet, compagnie mère chapeautant une diversité d’entreprises et de services. Au moment de cette restructuration, le code de conduite de Google est modifié et ne comporte plus la devise « don’t be evil », pilier de la culture de l’entreprise depuis 2000.
- Splendeur et misère des coalitions
Les causes se gagnent plus facilement quand l’union fait la force. Syndicats et organisations citoyennes jugent souvent nécessaire de former des coalitions afin de mettre en commun leur énergie pour une cause particulière et lutter plus efficacement. Mais ces réseaux n’ont pas la vie facile, le plus souvent à cause d’un manque d’argent.
- Misère du journalisme
Au milieu des années 1990, Alain Accardo faisait paraître en France les résultats d’une enquête approfondie sur le journalisme. Ces travaux font actuellement l’objet d’une réédition dans un même volume intitulé Journalistes précaires, journalisme au quotidien, à paraître chez Agone (Marseille). Ce livre suit plusieurs journalistes chevronnés dans leurs pratiques quotidiennes, à l’intérieur des rédactions comme sur le terrain, pour expliquer la nature de la crise profonde à la fois d’identité, du sens et des valeurs, qui affecte aujourd’hui l’ensemble du journalisme et qui compromet la qualité d’une information plus que jamais nécessaire à la vie démocratique.
L’enquête centre l’observation et l’analyse sur le processus de précarisation croissante qui touche désormais l’emploi dans les entreprises de presse, de plus en plus soumises à la loi du marché, avec des effets le plus souvent désastreux tant au plan de l’activité professionnelle – et donc de la qualité de l’information – qu’au plan de l’existence personnelle des précaires (piges, contrats à durée déterminée, etc.). Comme le soulignent le sociologue Alain Accardo et ses amis journalistes du groupe de recherche, « on perçoit actuellement dans le journalisme les conséquences d’une évolution qui affecte plus largement une grande partie du tertiaire et tout particulièrement le secteur de la production et de la diffusion des biens symboliques, évolution caractérisée par l’émergence et le développement au sein des classes moyennes d’un “prolétariat” de type nouveau, comparable à bien des égards à l’ancien prolétariat industriel, et en même temps très différent parce que les nouveaux manœuvres, ouvriers spécialisés et autres “nouveaux pauvres” de la production symbolique sont porteurs de propriétés (origines sociales, capital culturel, dispositions, etc.) grâce auxquelles ils peuvent faire illusion, aux yeux des autres et à leurs propres yeux, et continuer à tourner indéfiniment en rond dans les contradictions inhérentes à leur position de dominants (très) dominés, à la fois victimes malheureuses, souffre-douleur révoltés et complices consentants de l’exploitation qu’ils subissent. »
Le texte qui suit est tiré de la préface de Journalistes précaires, journalisme au quotidien, écrit en collaboration avec Georges Abou, Gilles Balbastre, Christophe Dabitch et Annick Puerto.
- Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision
Brigitte Le Grignou, Du côté du public. Usages et réceptions de la télévision, Paris, Economica, coll. « Etudes politiques », 2003
Et si la télévision n’aliénait pas ses téléspectateurs de manière aussi univoque que ne le croit la critique classique ? Cette interrogation traverse le livre de Brigitte Le Grignou, professeure de science politique à l’Université Paris-Dauphine largement nourrie des apports de la sociologie de Pierre Bourdieu. Elle y présente une synthèse de ce qu’on appelle (…) - L’abolitionnisme carcéral est une lutte féministe
Pour certain·e·s, être féministe et abolitionniste carcérale sont deux choses qui ne vont pas ensemble, alors que nombre de féministes militent pour la criminalisation des violences genrées. Pour ma part, je crois le contraire : féminisme et abolition carcérale sont deux luttes indissociables.
- L’appel de la panthère : une fable afrofuturiste
Où sont les Noir·e·s ? Notre sous-représentation dans le cinéma populaire et dans la science-fiction est revenue sur le devant de la scène avec la sortie du film Panthère noire de Ryan Coogler. Le film a battu des records d’entrées et de recettes, certes, mais son impact global nous échappe peut-être encore. Ce projet, sa réception et les contextes dans lesquels il s’inscrit ont une portée esthétique, culturelle et politique certaine. Le Roi-Guerrier wakandais est-il le héros que les personnes noires attendent ou celui qu’elles méritent ?
- "We are McGill"
Une grève majeure s’est récemment terminée à l’Université McGill. Comme plusieurs en témoignent, le semestre de l’automne 2011 aura été le plus perturbé de l’histoire récente de McGill. En effet, le 1er septembre 2011, les employées de soutien de McGill [1], appuyés par l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), déclenchent une grève générale.
- La médicalisation du cycle menstruel
À Bâbord ! ouvre ses pages à la Coalition pour la santé sexuelle et reproductive. Cette série d’articles porte sur la médicalisation de la sexualité et vise à mettre en garde contre un discours et des pratiques médicales qui envahissent notre conception du corps et de la santé.
- La médicalisation de la sexualité
Après la médicalisation du cycle menstruel (AB ! #12), de l’accouchement (AB ! #13) et de la reproduction (AB ! #14), la Coalition pour la santé sexuelle et reproductive vous propose un regard critique sur la médicalisation de la sexualité. Dernier volet de cette série d’articles où nous tenterons de rester lucides sans devenir lubriques.
- Vers une réappropriation de notre action politique
Dans un contexte d’épuisement et de sous-financement, il est plus que jamais important de rappeler que l’action communautaire autonome est un mouvement social et politique qui doit être proactif dans la construction d’un contre-discours fort.
- « Sisterhood is powerful » ? ... O yes mama !
La fin des années 1960 est un moment charnière dans l’histoire du mouvement des femmes aux États-Unis. Après un certain essoufflement d’un féminisme réformiste focalisé autour de la question de l’égalité des droits dans la Constitution et malgré la création en 1966 d’une nouvelle organisation, NOW (National Organization for Women), qui cherche à le ressourcer, un mouvement plus radical va se mettre en place. Il prendra, au cours des années 1970, l’ampleur et l’importance qu’on lui connaît.
- Wu Ming en Russie soviétique
Peu connu dans le monde francophone, le collectif Wu Ming a une renommée immense en Italie. Derrière ce pseudonyme se trouve un collectif composé d’écrivains italiens qui se donnent des numéros (Wu Ming 1 à 5) quand ils écrivent ensemble. Dans leur dernier livre, Proletkult, ils ramènent à l’avant-plan l’un des personnages les plus étonnants du bolchévisme, Bogdanov.
- Un Afro-Américain à Paris
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, une diaspora d’artistes afro-américain·es commence à s’installer à Paris pour fuir le racisme et « prendre une bouffée d’air », comme le dira James Baldwin. Mais ils ne se doutaient pas qu’ils découvriraient en France un autre visage du racisme, tout aussi monstrueux.
- Transition Québec. Un véritable parti de gauche
D’un point de vue progressiste, Québec avait jusqu’à récemment la réputation d’être une cause perdue. La multiplication des radios-poubelles, le militarisme, l’adulation des voitures, des autoroutes, du troisième lien et du pétro-État canadien nous laissent penser au premier regard que la droite y est hégémonique.
- Radios d’opinion à Québec. Le prêt-à-penser n’est pas de gauche
Les techniques populistes des radios d’opinion sont efficaces. Il n’est pas toujours facile de mesurer leur influence parce qu’il n’y a pas de méthode qui permette d’éliminer les autres influences pour cerner seulement celle de la radio. Mais ces techniques, qui sont les fondements de la rhétorique de la propagande, existent depuis longtemps et leurs effets ont été bien répertoriés.
- Howard Zinn
Howard Zinn. Une vie à gauche, Martin Duberman, Lux éditeur, Montréal, 2013, 392 p.
- L’enseignement assisté ou réalisé par ordinateur
Au cours des cinq dernières années, Robert Slavin et son équipe de collaborateurs de l’Université John Hopkins, située à Baltimore, ont réalisé plusieurs méta-analyses sur l’enseignement de la lecture et des mathématiques, et ce, tant au niveau élémentaire que secondaire (Best Evidence Encyclopedia, 2010).
- L’écopar, une proposition libertaire
« Devant les terribles carences – ce sont souvent de véritables crimes – de nos sociétés, beaucoup de gens et bien des activistes se demandent, avec raison, quel autre mode d’organisation sociale on pourrait imaginer qui nous épargnerait ces carences et ces crimes et qui serait capable de le faire dans la longue durée et pas seulement à court terme ou de manière réformiste. »
- Croisés sur la colline parlementaire
En s’inspirant des tactiques développées par les lobbies religieux aux États-Unis, la droite conservatrice canadienne cherche à influencer les politiques nationales selon les valeurs morales et religieuses chères aux évangélistes et aux catholiques.
Lloyd Mackey, chroniqueur du web-zine Canadian Christianity, s’est prêté au jeu de dresser de mémoire une liste des groupes religieux qu’il lui arrive de croiser régulièrement sur la Colline parlementaire :
- Sommaire du numéro 103
Le collectif de rédaction de la revue À bâbord ! vous invite au lancement de son numéro 103 ayant pour titre de dossier « À ras bord ! ».
L’événement se déroulera à la libraire Zone Libre (262 Rue Sainte-Catherine E) le mercredi 2 avril 2025 à partir de 18h.
Tous les détails ici !
- La retraite : un enjeu crucial de justice sociale
Entre 2023 et 2029, l’âge officiel de la retraite au Canada passera graduellement de 65 à 67 ans. Annoncée en 2012 par le gouvernement fédéral, cette décision fera surtout du mal à des personnes qui n’ont que bien peu de fonds de retraite et n’ont rien d’autre que les régimes gouvernementaux. Elle s’en prend à des personnes qui, souvent, ont exercé des métiers difficiles ou ingrats. Elle n’est pourtant qu’un nouvel épisode du véritable assaut contre les régimes de retraite lancé depuis plusieurs années par ceux que le père de l’économie politique, Adam Smith, appelait déjà les Maîtres.
- Une coalition à la défense du fjord
La résistance s’organise au Saguenay pour protéger le fjord contre trois projets industriels qui menacent cet écosystème fragile. À bâbord ! s’est entretenu avec Adrien Guibert-Bartez, co-porte-parole de la Coalition Fjord, le regroupement qui coordonne les mobilisations. Propos recueillis par Valérie Beauchamp.
- Nouveau Parlement, vieilles options
Avec l’appui du quart de l’électorat éligible, la Coalition avenir Québec (CAQ) se retrouve au pouvoir pour les quatre prochaines années. Si l’Assemblée nationale a renouvelé ses visages, les vieilles options et les vieux dilemmes se sont néanmoins réinstallés à demeure. Le gouvernement Legault souscrit en effet à la même logique d’austérité que ses prédécesseurs et, pour le combattre et le remplacer, Québec solidaire (QS) devra continuer à éviter les sentiers qui ont tenu la gauche en échec durant toute l’ère péquiste.
- Chili. Rébellions populaires contre le néolibéralisme
Depuis le 18 octobre 2019, le Chili néolibéral du président Piñera est entré en crise, en proie à une vaste rébellion populaire touchant le pays entier. En ce début de novembre 2019, les blocages sont partout, laissant voir que se joue un véritable bras de fer politique entre forces sociales irréductiblement opposées.
Photos : Fabián Muñoz.
- Lancement du numéro 103
Le collectif de rédaction de la revue À bâbord ! vous invite au lancement de son numéro 103 ayant pour titre de dossier « À ras bord ! ».
L’événement se déroulera à la libraire Zone Libre (262 Rue Sainte-Catherine Est, Montréal) le mercredi 2 avril 2025 à partir de 18h.
Entrée libre, bienvenue à toutes et à tous !
- Définancer la police, financer les services
Les critiques envers la police ne datent pas d’hier, mais elles se font entendre de plus en plus fortement. Petite introduction aux problèmes que pose l’institution policière, ainsi qu’aux solutions imaginées par celles et ceux qui la contestent.
- Définancement de la police. Amincir la mince ligne bleue
Printemps 2020 : le meurtre crapuleux de George Floyd à Minneapolis crée un momentum. Des foules en colère prennent la rue partout en Amérique du Nord, incluant Montréal, où des manifestations #BlackLivesMatter (#BLM) débordent largement le prévisible bassin militant. Ces manifestations deviennent les premiers gros rassemblements publics de la pandémie. Pendant un temps, les questions du racisme anti-Noir·e·s et des abus policiers réussissent à voler la vedette au satané coronavirus dans l’actualité. La question n’est désormais plus de déterminer si l’institution policière est minée par de sérieux problèmes, mais plutôt de savoir quelle réponse y apporter. C’est dans ce contexte que le thème du définancement de la police réussit à s’imposer dans le débat public.
- Altermondialisme, le grand cercle vicieux
Depuis sa naissance, le mouvement altermondialiste est nettement pacifiste et non violent. Pourtant, il est systématiquement associé à des images de violence : vitrines fracassées, Black blocs affrontant des robocops, voitures de police incendiées, comme on l’a vu au dernier G20 de Toronto. Comment expliquer ce paradoxe et ces images qui contredisent l’essence même du mouvement ? Quelle est la réelle position des altermondialistes devant ces violences auxquelles on les associe ? Questions complexes, certes. D’autant plus que les grands médias contribuent largement à entretenir la confusion.
- Expansion du cellulaire et redéfinition sociale
Depuis quelques années, l’expansion du téléphone cellulaire dépasse les confins du monde occidental. En effet, beaucoup de choses ont changé depuis que Manuel Castells décrivait l’Afrique comme en proie à « l’apartheid technologique [2] ». Divers observateurs estiment même que la diffusion des tech- nologies de la communication promet d’accélérer le développement socioéconomique des régions marginalisées dont l’infrastructure demeure rudimentaire,en facilitant la circulation d’ « information utile [3] ». Dans le cadre d’un projet de doctorat en anthropologie à la School of Oriental and African (Université de Londres), j’ai passé 18 mois au Mozambique – ex-colonie portugaise tristement célèbre pour sa brutale guerre civile (1977- 1992) – à étudier les impacts sociaux de l’usage du cellulaire. Mes conclusions dressent un portrait plus nuancé et, sans doute, moins gai de la révolution des communications.
- GNL Saguenay : protection du climat et de la biodiversité doivent être au centre des décisions
Chaque année, les experts nous alarment sur la situation fragile de notre climat et de la disparition des espèces, sommant l’humanité d’effectuer le virage pour renverser la tendance. Ils rappellent que les « changements transformateurs » de nos sociétés, ne peuvent plus attendre à demain. Or, la réponse mondiale est grandement insuffisante et les projets d’énergies polluantes se poursuivent, dont ceux des énergies fossiles.
- L’offensive des nationalistes conservateurs expliquée
Y a-t-il une mouvance néoconservatrice au Québec ? Porte-t-elle le chapeau de cowboy et le fusil, la Bible et Adam Smith à la main ? Dans l’ouvrage qu’ils dirigent, La guerre culturelle des conservateurs québécois (M Éditeur, 2016), Francis Dupuis-Déri et Marc-André Éthier décortiquent, sans fard ni caricature, les assauts du nationalisme conservateur depuis le tournant des années 2000.
- Les Fermières Obsédées
C’est soir de vernissage à la galerie de l’UQAM. Sous la responsabilité de la commissaire Thérèse St-Gelais, l’exposition « archi-féministe [4] » intitulée Loin des yeux près du corps [5] nous introduit dans l’univers d’artistes incontournables telles que Ghada Amer, Louise Bourgeois, Betty Goodwin, Kiki Smith et Angèle Verret. À travers le brouhaha, je n’ai d’yeux que pour Les Fermières Obsédées (F.O.) venues visiter celles qui les inspirent, flamboyantes dans leur costume de spectatrices. C’est que durant la dernière décennie, les F.O. ont si bien incarné les enjeux de la troisième vague féministe au Québec, par leurs performances politiquement et esthétiquement « baveuses », qu’on ne peut tout simplement pas se lasser d’elles.
- Le slam contre le commun
Le slam fait fi des conventions poétiques « figées » tout en participant d’une culture qui n’est pas sans affinités avec des genres chansonniers comme le rap ou le hip-hop. De ce fait, il est volontiers associé à une posture de résistance. Marc Smith avait d’ailleurs, dans les années 1980, inventé le genre en vue de redonner la parole à ceux qui en avaient été trop longtemps privés. Ce ne sont pas les poètes consacrés par l’institution qui viennent réciter leur slam, mais bien plutôt ceux qu’on appelle souvent trop rapidement les citoyens « ordinaires », fabricants probables de cette multitude dont nous parlent Hardt et Negri quand ils écrivent que la monstruosité de la chair de la multitude conduit à la production commune [6], qui apparaît être celle de la démocratie. Là où le bât blesse, c’est que sous le couvert apparent de la revendication, le slam reconduit en fait servilement les logiques de la société capitaliste qu’il cherche pourtant à dénoncer et que, ce faisant, il nie toute possibilité de production commune et démocratique.
- Taxes régressives et frais aux usagers
L’impôt progressif sur le revenu est sans doute l’une des meilleures façons que l’on ait trouvé pour répartir équitablement la richesse. Selon son principe, plus on gagne, plus la contribution à l’impôt est proportionnellement élevée. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, les riches de rester riches. Malheureusement, au cours de ces 30 dernières années, l’establishment a résolu, sans débat public, de changer ce régime fiscal pour privilégier les taxes à la consommation et l’augmentation des frais aux usagers, qui ne tiennent pas compte des moyens de payer. La transformation est injuste : désormais, les pauvres et la classe moyenne paieront davantage, et les riches, beaucoup moins.
- Bangladesh. La misère des travailleuses du textile
De retour d’une mission intersyndicale au Bangladesh, l’autrice partage ses constats et impressions sur un implacable système d’exploitation [7].
- À la recherche du téléphone éthique
Pour les militant·e·s de gauche, choisir un téléphone intelligent peut s’avérer une tâche complexe. Une variété de critères éthiques existe, mais il est difficile, voire impossible, de trouver un appareil pouvant les satisfaire tous. Est-il possible de changer les pratiques des grands fabricants et autres emblèmes de l’ère techno-capitaliste ?
- Changements climatiques. Danser au-dessus d’un volcan
La semaine dernière, j’ai marché jusqu’à une petite boutique de vêtements de mon quartier où j’ai acheté deux chandails dont j’avais vraiment besoin. La vendeuse m’a dit qu’ils étaient faits de fibres en provenance de bouteilles de plastique recyclées et de coton biologique (mais ils ont été fabriqués en Chine, rien n’est parfait). Elle a glissé les vêtements dans mon sac à dos, non pas dans un gros sac de plastique, et m’a envoyé la facture par courriel, « parce que c’est mieux pour l’environnement ».
- Gaspésie : La Biennale Barachois In Situ
À Barachois, un village situé entre Gaspé et Percé qui ne s’inscrit généralement pas dans les circuits touristiques habituels, la dévitalisation régionale est perceptible depuis des décennies. L’école du village a fermé ses portes en 1996, par manque d’élèves. Les services de train et d’autocar ne sont plus offerts depuis 2013 et 2015 respectivement. La population, majoritairement anglophone, est vieillissante et les familles avec jeunes enfants sont rares. Néanmoins, un nouvel évènement artistique attire les curieux et curieuses, et mobilise la population : la Biennale Barachois In Situ.
- Un régime novateur, qui peut faire école
À la suite de l’introduction, en 2007, d’une nouvelle réglementation québécoise, Relais-femmes et le Centre de formation populaire, avec l’appui du Service aux collectivités de l’UQAM, ont alors pris l’initiative de créer le Régime de retraite par financement salarial des groupes communautaires et de femmes (RRFS-GCF). Mis en place en octobre 2008, ce régime regroupe, au printemps 2014, plus de 4 000 personnes participantes travaillant chez 493 employeurs différents. Ses actifs dépassent 23 millions $.
- Under Pressure
- À ras bord !
Le collectif de rédaction de la revue À bâbord ! vous invite au lancement de son numéro 103 ayant pour titre de dossier « À ras bord ! ».
L’événement se déroulera à la libraire Zone Libre (262 Rue Sainte-Catherine E) le mercredi 2 avril 2025 à partir de 18h.
Tous les détails ici !
- Entretenir l’optimisme de la volonté
Le collectif de rédaction de la revue À bâbord ! vous invite au lancement de son numéro 103 ayant pour titre de dossier « À ras bord ! ».
L’événement se déroulera à la libraire Zone Libre (262 Rue Sainte-Catherine E) le mercredi 2 avril 2025 à partir de 18h.
Tous les détails ici !
- Qui nous protège de la police ?
La créatrice de l’application mobile Bon Cop Bad Cop nous présente cette initiative dont l’objectif est de documenter la répression policière auprès des communautés racisées pour mieux défendre leurs droits.
Propos recueillis par Joëlle Dussault, doctorante en sociologie à l’UQAM.
- L’art de la perturbation
Pour les personnes dépourvues de ressources et exclues du pouvoir et des institutions, la perturbation est souvent le seul moyen de se faire entendre.
- Les freins d’une résistance
Près de 3 000 personnes ont marché pour l’urgence climatique dans les rues de Chicoutimi le 27 septembre dernier. Le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) à Saguenay était la principale cible de cette manifestation.
- Toni Morrison, terrible vivante
Toni Morrison, autrice incontournable de la littérature états-unienne, est décédée le 5 août dernier, à l’âge de 88 ans. Il convient de revenir sur son œuvre romanesque magistrale, récompensée par les plus grands prix (dont le Pulitzer en 1988 et le Nobel de littérature en 1993) et par un succès populaire jamais démenti, et, plus largement, d’apprécier son engagement comme éditrice et essayiste.
- L’intelligence artificielle, cette chimère
Voici un article paru dans la revue Milieu(x) en 2019, reproduit ici avec leur permission.
- Les luttes antiracistes, des luttes contre l’effacement
« Encore aujourd’hui, on continue à associer les luttes antiracistes à l’immigration récente, comme si ces dernières étaient condamnées à un éternel recommencement. Plusieurs événements restent mal documentés et ne sont quasiment jamais évoqués dans les livres d’histoire. »
Alexander Grant
- Mexique : la lutte contre l’extractivisme s’intensifie
Lorsqu’une grande entreprise extractive décide de s’installer quelque part, les rapports de force sont extrêmement inégaux. Cela est encore plus vrai dans le cas des territoires autochtones ou de communautés économiquement fragiles. Au cours des années 1990, de nouveaux gisements miniers sont devenus rentables en raison de la croissance de la demande de métaux et des avancées technologiques au sein de l’industrie. Quelles sont les conséquences de cette recrudescence du secteur extractif pour le Mexique ?
- Against Cultural Appropriation
Entrevue originale de l’article "Contrer l’appropriation culturelle" du dossier RÉSISTANCES AUTOCHTONES, dans le numéro 54 de la revue.
- Violence et libération
L’apparition de mouvements révolutionnaires prônant une stratégie de lutte armée, durant les années 1960-1970 dans les centres développés du capitalisme, a pu sembler à beaucoup une aberration mentale ou simplement l’expression d’une frustration extrême dans certaines franges de la société. Comment, dans des formations sociales connaissant un relatif bien être économique, pouvait-on envisager sérieusement le recours à la violence politique pour entamer ou accélérer des changements sociaux ? (…)
- Chronologie des événements
États-Unis
1965
4 janvier – L’université de Berkeley autorise la liberté d’expression et d’association et instaure une plus grande liberté académique. Victoire partielle du Free Speech Movement, qui a mobilisé les étudiants de Californie durant 4 mois et provoqué l’arrestation de 800 d’entre eux.
21 février – New York : Assassinat du militant noir Malcolm X.
7 mars – Répression policière lors de la Marche pour les droits civiques dans l’état de l’Alabama.
Juin – Fondation de la (…) - L’idée de Liberté
Il n’est pas aisé de parler d’émancipation aujourd’hui. Jadis thème central des Lumières structurant la lutte de la science contre les mythes, de la bourgeoisie contre la féodalité, du citoyen contre l’absolutisme, de la classe ouvrière contre le capital, de la femme contre le patriarcat…, l’émancipation est aujourd’hui soupçonnée de dangereuse métaphysique, de mystification portant en elle les germes du totalitarisme. Les positions dites « pragmatiques » de concertation d’intérêts, de (…)
- Des conseils pour bien s’alimenter
En général, nous souhaitons tous bien manger et maintenir un poids santé, et c’est pourquoi Internet et différentes revues regorgent de conseils et de produits miracles pour nous aider à bien nous nourrir. Il est donc important de s’assurer que les sources consultées sont valables.
- La langue française est straight
Les luttes queers, comme elles se jouent inévitablement sur le terrain de la langue, invitent à la révolution linguistique, ce qui n’est pas sans causer de vives réactions. Retour sur la controverse autour du pronom « iel » en français.
- La fine frontière entre investigation et complotisme
Quand quitte-t-on le questionnement légitime sur les rouages du pouvoir pour verser dans la recherche disjonctée d’un ordre occulte gouvernant secrètement nos existences ?
- La traîtrise de la résilience
La résilience, une qualité fortement valorisée par les temps qui courent, peut se retourner contre celles qui en font preuve. Elle peut, insidieusement, mener à un déni de l’humanité des femmes qui survivent à la violence.
- La participation démocratique au temps de la COVID
Si la démocratie municipale s’exerce en grande partie à l’occasion des élections, les interactions entre élu·e·s et avec les citoyen·ne·s sont au cœur de la vie démocratique en cours de mandat. Or, la COVID est venue bouleverser les mécanismes en place.
- Les féminismes améfricains
En 1988, la féministe noire brésilienne Lélia Gonzalez nous invitait à partir de la catégorie politique culturelle de l’« améfricanité » pour penser et construire les théories et les actions féministes dans les Amériques. Ce mot-valise met en relief les racines et les influences amérindiennes et africaines qui, malgré l’effacement historique et continu, font partie intégrante des sociétés latino-américaines.
- Résilience. Un mot, plusieurs significations
Qu’il faille promouvoir la résilience des écosystèmes terrestres et aquatiques relèverait désormais de l’évidence. Le stress des changements climatiques et de l’accroissement de l’activité humaine a fragilisé les habitats naturels, les rendant plus pollués, moins divers. C’est du moins le message que déploient plusieurs chercheur·se·s et organisations visant à protéger ces lieux et leurs habitant·e·s.
- Cinéma de science-fiction : un regard critique sur notre monde
Lorsqu’il est question d’œuvres cinématographiques de science-fiction, l’un des thèmes les plus populaires et les plus fréquemment représentés est sans conteste l’effondrement de la civilisation telle qu’on la connait. De tous les scénarios proposés, c’est régulièrement celui de la catastrophe environnementale qui vient mettre les bases de l’œuvre de science-fiction.
- Signe religieux. Une notion à déconstruire
Le signe religieux est un enjeu clivant au Québec. En tant que sémioticien·ne·s, nous souhaitons contribuer à ce débat. L’objectif n’est pas d’interroger la laïcité, ni le droit à l’affirmation et à la revendication de son appartenance religieuse. Ce que nous interrogeons ici, c’est la conception de la laïcité maniée à partir de la notion du « signe religieux qui pose problème ». Plutôt nébuleuse, la récente Loi sur la laïcité de l’État ne propose en effet qu’une vague définition de cette notion.
- De guérillera à sénatrice. Entrevue avec Sandra Ramírez
Notre rendez-vous était fixé au quartier général de la FARC (Force alternative révolutionnaire commune), le nouveau parti politique créé par un accord de paix historique signé en 2016 entre le gouvernement colombien et la plus ancienne guérilla d’Amérique latine, les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple (FARC EP).
- Regards sur le Japon. Travailler à mourir
Dans certaines sociétés, la réduction du temps de travail a été mise en œuvre afin d’augmenter la qualité de vie. C’est le cas de la France avec la semaine de 35 heures implantée sur l’initiative de Martine Aubry, alors ministre du Travail, même si elle a été battue en brèche, 20 ans plus tard, par la loi El Khomri. Au Japon, toutefois, le travail est une valeur en soi et le nombre d’heures ne connaît pas de limites.
- Le mouvement étudiant. L’heure des bilans
Pour la première fois depuis presque une décennie, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) n’organisera pas de manifestation nationale au cours de l’année scolaire. À l’exception d’un contingent pris en charge par l’organisme Femmes de diverses origines lors de la manifestation annuelle du 8 mars, ce constat est un signe parmi bien d’autres de l’essoufflement de l’aile la plus combative du mouvement étudiant québécois.
- Penser après l’été
Été 2018. Les choses continuent, les choses ont continué. À la même date, il y un an, je pleurais la mort d’Anne Dufourmantelle, cette philosophe psychanalyste qui, en sauvant un enfant, a perdu la vie dans les courants traîtres de la mer. Aujourd’hui, je pourrais pleurer la mort d’Avital Ronell, cette philosophe amie d’Anne Dufourmantelle. Dans les faits, elle n’est pas morte, mais peut-être que symboliquement, elle vient de passer de l’autre côté, du côté de ceux qu’on dénonce, dans le (…)
- Les droits des détenu·e·s. Le sombre héritage du gouvernement Harper
L’approche répressive des questions pénales du gouvernement conservateur de Stephen Harper (2006-2015), fondée sur une idéologie valorisant la loi et l’ordre (tough on crime), a profondément bouleversé la philosophie correctionnelle et les principes directeurs du système carcéral élaborés au cours des décennies précédentes.
- Douance : de nouveaux résultats
Voici une jolie petite énigme. Deux cyclistes sont à 20 km l’un de l’autre et commencent à rouler l’un vers l’autre à 10 km/h. Une mouche part du guidon de l’un des vélos et vole jusqu’au guidon de l’autre, à la vitesse de 15 km/h. Elle fait alors instantanément demi-tour et retourne vers l’autre guidon, et ainsi de suite jusqu’à ce que les deux vélos se rencontrent. Quelle distance aura-t-elle alors parcourue ?
- Quand les cités deviennent mobiles
On nous dit parfois que la mondialisation fait de nous des citoyen·ne·s du monde. Qui dit citoyen·ne, dit cité. Lorsque migrent les citoyens du monde, avec eux migrent les cités et alors les bureaucraties tremblent.
- À qui appartiennent les femmes ?
« Le corps de Jennifer Lawrence est devenu celui de toutes les femmes. » Cet extrait du titre d’un article de Tracy Clark-Flory sur le site Salon saisit en quelques mots le sens du « celebgate » du mois de septembre dernier. La diffusion, sur le web, de nus volés d’actrices et de chanteuses populaires a fait couler beaucoup d’encre au cours des semaines qui ont suivi. Ces photos, selfies ou autres, étaient la propriété privée des stars, piquées à même leur stockage informatique.
- Sceptiques et négationnistes
Qui donc doute du réchauffement climatique ? Quels arguments invoquent ces gens ? Quelles actions mènent-ils ? Pour aider à y voir plus clair, je suggère qu’il est sage de distinguer entre, d’une part, des sceptiques et, d’autre part, des négationnistes du réchauffement climatique anthropique (dorénavant RCA).
- Tergiversations écologiques
Si l’année 2012 fut marquée par la question étudiante qui provoqua la plus grande crise sociale des 30 dernières années, l’année 2013 aura été sans conteste celle des enjeux énergétiques. Pour comprendre cette transformation du débat public qui a complètement basculé en l’espace d’une année, il faut replacer la trajectoire économique, politique et idéologique du Parti québécois à l’intérieur de ce que nous pourrions appeler une « charnière historique » entre la fin d’une période libérale et la consolidation d’un nouveau régime.
- Lettre ouverte au ministre Yves Bolduc
Nous publions la version intégrale de la lettre ouverte au ministre Yves Bolduc récemment publiée dans Le Devoir.
Le lundi 9 juin, 2014
À M. Yves Bolduc, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de la science.
Moins de deux ans après le Printemps Érable, une équipe du Parti libéral du Québec est de retour au gouvernement. La question de la hausse des frais de scolarité avait alors poussé des dizaines de milliers d’étudiantEs (et plusieurs centaines de profs) à (…) - Éthique consommée
La consommation peut-elle être une façon d’agir politiquement ? Une somme d’actes de consommation individuels peut-elle améliorer le monde ? « Acheter, c’est voter » est la prémisse fondamentale du discours des organismes qui font la promotion de la consommation « responsable » comme Équiterre. C’est la croyance qu’un monde meilleur peut s’acheter. Vous voulez sauver l’environnement ? On vous dira d’acheter des aliments biologiques. Vous voulez combattre la pauvreté dans les pays en voie de (…)
- À petit feu
Le 22 janvier dernier, la télévision de Radio-Canada diffusait le deuxième épisode de la cinquième saison de la série Trauma. La nouvelle trame « haïtienne » de l’émission est entrecoupée d’un cas de viol : une jeune femme est amenée à l’urgence par son petit ami, inanimée, en hémorragie vaginale, le visage en apparence tuméfié. Les urgentologues soupçonnent un viol, mais la jeune femme ne se souvient de rien. On croit qu’elle a été battue, mais son visage gonfle et dégonfle à quelques (…)
- Externalités et économie de l’environnement
Le marché est, selon son modèle théorique, un mécanisme efficient qui permet d’optimiser l’utilisation des ressources limitées d’une société – ressources naturelles, main-d’œuvre, capital et technologies – afin de satisfaire en biens et en services les besoins des consommateurs. Pour les tenants du tout au marché, ce dernier incarne la forme la plus achevée de la démocratie.
- Montréal, espace réservé
C’est la sociologue Ruth Glass qui, dans les années 1960, a pour la première fois parlé de « gentrification » pour désigner la colonisation progressive par une population nantie des quartiers populaires entourant la ville de Londres. Et comme ceux de Londres, de Paris, de New York et d’autres grandes villes du monde, les quartiers populaires de Montréal sont convoités. À la Ville, on parle de réaménagement, de renouveau, de revitalisation pour légitimer la migration forcée de résidentEs et faire place à une population de plus haut standing. Portrait d’une dynamique préoccupante.
- L’abolition des commissions scolaires
La Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault, qui a un fort vent électoral dans ses voiles politiques, a commencé à divulguer des éléments de son éventuel programme. En éducation comme ailleurs, l’approche est résolument comptable : la CAQ préconise par exemple qu’on évalue les enseignantes et enseignants afin de les rémunérer selon leurs performances – tout en reconnaissant qu’une infime minorité (5 %, dira Legault) pose problème et en taisant les bien connus dangers et effets contre-productifs de cette approche. La CAQ propose également, dans le but cette fois d’alléger les structures scolaires et d’augmenter les services directs aux élèves, « l’abolition des commissions scolaires (incluant les élections scolaires et les postes de commissaires) et des directions régionales ».
- Le réseau capitaliste qui mène le monde
Occupy Wall Street s’est répandu comme une traînée de poudre dans les villes d’Amérique du Nord et au-delà. Deux symboles magnétiques : New York, ville phare du monde capitaliste au XXe siècle, et Wall Street, le cœur même des magouilles financières. Les Indignées des villes d’Occident ont même eu la sympathie, ou la « compréhension », de politiciens au pouvoir, notamment d’Obama et d’un ministre du gouvernement Harper.
- Ordinateurs pour tous et succès garanti !
Intellectuel engagé et critique tenace du monde des médias, Neil Postman (1931-2003) était d’avis que l’école avait deux ennemis : les technologies de l’information et les programmes d’études. Au Québec, l’omniprésence des technologies de l’information en salle de classe et l’arrivée des contrats de performance scolaire auront-elles pour effet de reléguer l’acte pédagogique à une fonction utilitaire ? Bref tour d’horizon de la pensée de Postman appliquée au contexte québécois.
- Robots et éthique
Un récent film de science-fiction, I, Robot, a pour prémisse le drame suivant, douloureusement vécu par un homme : lors d’un accident de voiture, un robot a préféré l’extirper, lui, de la voiture accidentée, plutôt qu’une petite fille. C’est que le robot avait estimé à 45 % ses chances de survie et seulement à 13 % celles de l’enfant.
- Le monde digital et l’éducation
On trouve désormais, dans la littérature scientifique et philosophique, de nombreux arguments qui sont de nature à tempérer l’enthousiasme technophile que peut provoquer le monde numérique chez certains pédagogues. Ils méritent d’être médités et il revient à chacun – lourde tâche, dans un domaine fort complexe et bougeant à une aussi fantastique vitesse – de décider ce qu’ils impliquent exactement.
- Fini les cargos sur le fleuve
Pour ce qui est de l’avenir de la voie navigable du Saint-Laurent et de la voie maritime des Grands Lacs, il est impossible de savoir réellement ce qui en est des projets des gouvernements canadien et états-unien. Et selon Marc Hudon, de Nature-Québec, qui s’intéresse au dossier depuis de nombreuses années, des deux côtés de la frontière le processus d’étude et de décision est tout sauf transparent.
Difficile de savoir ce qui se trame. En novembre 2007, sept ministères et organismes (…) - Le rôle politique de la mémoire
Depuis 2000, on assiste à des changements majeurs et presque impensables en matière de droits humains dans les pays du Cône sud de l’Amérique latine : abolition des lois protégeant l’impunité dans l’Argentine de Nestor Kirchner ; au Chili, sous la présidence de Michelle Bachelet, création d’une journée nationale des détenus-disparus et première tentative du gouvernement de la Concertación pour faire annuler l’amnistie décrétée par Pinochet ; en Uruguay, émergence d’un mouvement visant à reposer la question du référendum de 1989 ayant mené à la confirmation de l’amnistie des militaires ; mais surtout, partout, la présence marquée et soutenue de mobilisations massives en faveur de la justice, qui ont semblé faire irruption depuis 1998 et depuis l’affaire Pinochet.
- Des coûts plus élevés pour moins de transparence et de démocratie
La controverse actuelle autour des partenariats public-privé (PPP) au Québec fait ressortir le conflit de valeurs entre les secteurs public et privé. On pourrait définir le PPP comme « un projet qui consiste à faire appel à l’intérêt économique privé pour accomplir des tâches considérées traditionnellement comme étatiques. [8] » Or, l’intérêt privé n’a rien à voir avec l’intérêt public : le premier est fondé sur le profit et la rentabilité, le second sur des notions d’intérêt général et de bien commun. La critique des PPP n’a pas pour but de diaboliser le secteur privé, mais de rappeler que les relations qui se tissent entre le public et le privé sont à haut risque, entre autres pour l’accessibilité et l’équité des services publics.
- Philosophies féministes de l’éducation
Il est arrivé à Claude Lévi-Strauss, le célèbre ethnologue, de décrire un village dont tous les adultes mâles étaient absents comme étant… déserté ! Une telle remarque nous choque aujourd’hui et, grâce aux féministes, tout ce qu’elle peut avoir de discriminatoire nous saute désormais aux yeux. Mais que ce passage n’ait, semble-t-il, pas été reconnu comme outrageant par Lévi-Strauss et de nombreux lecteurs incite à supposer chez eux une espèce de point aveugle interdisant de voir certaines choses et ne permettant d’en voir certaines autres que sous un certain angle.