Tracer les marges de la cité : Étranger, immigrants et État au Québec 1627-1981

No 12 - déc. 2005 / jan. 2006

Martin Pâquet

Tracer les marges de la cité : Étranger, immigrants et État au Québec 1627-1981

lu par Christian Brouillard

Christian Brouillard

Martin Pâquet, Tracer les marges de la cité : Étranger, immigrants et État au Québec 1627-1981, Boréal, Montréal, 2005.

Qu’est-ce qui peut bien définir « l’Autre », c’est-à-dire l’étranger et l’immigrant ? La démarcation, si on peut dire, a évolué selon les représentations symboliques qu’on a produit de cet Autre ainsi que des formes de contrôle mises en place par le politique. L’historien Martin Pâquet, dans son ouvrage Tracer les marges de la cité, tente de dresser l’évolution de la notion d’immigrant au Québec, de la période coloniale à nos jours.

De la création de la Compagnie des Cent-associés en 1627, chargée par le roi de France de mettre en valeur (sic !) la nouvelle colonie de son domaine, à la fondation du ministère des Communautés culturelles et de l’Immigration en 1981, le Québec a connu trois grands types de régime politique. En premier lieu, il y a l’Ancien Régime, basé sur des représentations théologiques du politique, où le Roi assume le passage entre la Cité de Dieu et le monde terrestre, le monarque départageant ainsi ses sujets de « l’étranger ». Avec la Révolution industrielle, cette conception cèdera la place à une vision de la Cité en tant que communauté organique, vision basée sur une évaluation « scientifique » où l’humain, réduit à son statut d’agent économique, sera doté de droits évaluables et quantifiables. Enfin, la période actuelle où la citoyenneté et la communauté politique se définissent en termes contractuels.

Un livre qui nous propose donc un vaste survol sans cependant céder à la chronique, un livre qui nous donne surtout à voir que l’histoire du Québec est tissée de beaucoup d’exclusions subtiles ou brutales, mais aussi d’inclusions partielles ou totales.

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