Collectif d’étude sur les pratiques solidaires
La consommation responsable. Entre bonne conscience individuelle et transformations collectives
lu par Philippe de Grosbois
Collectif d’étude sur les pratiques solidaires, La consommation responsable. Entre bonne conscience individuelle et transformations collectives, Montréal, Écosociété, 2007, 96 p.
Réflexion stimulante mais incomplète
Voilà quelques années déjà que l’idée de consommation responsable est bien implantée au Québec. Le commerce équitable a fait son chemin et est maintenant connu d’une large part de la population. Cependant, mis à part quelques discussions informelles entre militantEs, la signification et la portée politiques d’une telle pratique a rarement fait l’objet d’une réflexion soutenue. Pouvons-nous dire que c’est chose faite, à la suite de la parution de l’ouvrage La consommation responsable, du Collectif d’étude sur les pratiques solidaires ? Oui et non. Certes, on s’interroge avec justesse sur les apories derrière la consommation responsable, dont le slogan « Acheter, c’est voter ! » représente peut-être la meilleure illustration des contradictions inhérentes à cette mouvance. De plus, les textes de Marco Silvestro, Serge Mongeau, Julie Jacques, Patrice Rodriguez et Mathieu Demers, rédigés dans le cadre du séminaire au titre provocateur La consommation est-elle au service du néolibéralisme ?, tenu en septembre 2006, abordent tous des aspects multiples et importants de la question. Malheureusement, avec ses maigres 90 pages, dont le tiers sont des transcriptions d’échanges spontanés sur Internet ou lors du séminaire, les individus peu familiers avec la question seront stimulés, mais ceux et celles qui sont déjà perplexes face à la pratique de la « consommation éthique » resteront quelque peu sur leur faim. Et pourtant, le Collectif l’a très bien saisi : les enjeux sont importants et méritent que l’on s’y penche sans tarder. À quand le prochain ?