Chroniqueur de la vie quotidienne ou La petite musique de Jacques Leduc

No 050 - été 2013

Georges Privet

Chroniqueur de la vie quotidienne ou La petite musique de Jacques Leduc

Jean-Marc Piotte

Chroniqueur de la vie quotidienne ou La petite musique de Jacques Leduc, Georges Privet, Coop Vidéo de Montréal, 2013.

Cet opuscule de Privet accompagné d’un DVD constitue un hommage à Jacques Leduc dont la grandeur est proportionnelle à sa modestie. Le DVD reproduit un entretien réalisé lors de la 30e édition des Rendez-vous du cinéma québécois (2012) entre Jacques Leduc, les cinéastes Robert Morin et Louis Bélan­ger, le caméraman, ami et complice de Jacques, Pierre Letarte, ainsi que Georges Privet qui est l’instigateur de cet hommage. L’entretien porte sur les huit documentaires de la série Chronique de la vie quotidienne que Leduc considère comme son œuvre majeure et que chacun peut se procurer gratuitement sur le site de l’Office national du film du Canada (ONF).

Dans l’opuscule, tous les films de Leduc sont présentés par Privet, puis commentés par celui-ci. Ils sont accompagnés de photos prises durant les tournages et entrecoupés des témoignages de six cinéastes de la relève.

Jacques Leduc aimait travailler en équipe dans une atmosphère de franche camaraderie. Il s’entourait des mêmes collaborateurs lorsque les enga­gements professionnels de chacun le permettaient. Tourner un film et le monter devenaient une création commune faite dans l’amitié et le plaisir. Que ce soit dans ses documentaires ou ses fictions, le cinéaste ne jugeait personne. Il manifestait au contraire une grande empathie pour les êtres dont il documentait le quotidien et les personnages dont il imaginait la vie. Écouter, regarder et filmer, là où s’entre­mêlent itinéraire individuel et itinéraire collectif, animaient le projet du cinéaste.

Richard Brouillette écrit avec beaucoup de justesse : « Tu [Jacques L.] m’as aussi appris que le quotidien recèle tout des grandeurs et des misères de l’âme humaine, pour peu que l’observateur prenne soin de s’y attarder, dans cet espace étonnant du regard où le temps s’efface, où la réalité propre du regardeur – ou du filmeur – s’estompe devant le spectacle hallucinant de la vie. »

Ses films constituent un archivage des mœurs et d’une époque. Mais, au-delà de ce regard sur le passé, ils nous aident à mieux lire le présent, notre présent.

Thèmes de recherche Cinéma, Livres
Vous avez aimé cet article?
À bâbord! vit grâce au soutien de ses lectrices et lecteurs.
Partager sur        

Articlessur le même thème