Social
{Au bas de l’échelle} : Au service des non syndiqués
Organisme indépendant sans but lucratif né en 1975, Au bas de l’échelle s’est vite imposé comme acteur social de premier ordre. Il est le seul organisme de portée nationale à avoir comme mission première la défense des droits des personnes non syndiquées, soit 60 % des travailleurs québécois.
Une organisation démocratique, informée et combative
Les membres de cette organisation collaborent activement à l’élaboration des grandes orientations politiques de l’organisme. Cet aspect de la vie démocratique est d’autant plus important que bon nombre d’entre eux ont découvert l’organisme par ses services, avant d’en devenir membres.
Car l’organisme offre de nombreux services d’information et de formation aux personnes non syndiquées, sous la forme de permanences téléphoniques, de rencontres personnalisées ou en groupe, de formation sur les droits au travail. L’organisme analyse également le traitement des plaintes déposées à la Commission des normes du travail, de leur dépôt à la décision, en passant par l’enquête ou encore la médiation. Par ailleurs, Au bas de l’échelle publie des documents juridiques vulgarisés (ex. dépliants, ABC des non syndiqués) et prend la parole dans les médias pour sensibiliser la population aux travailleurs les plus démunis.
L’organisme compte également des membres issus des milieux de la pratique et de la recherche, qui offrent leur expertise du monde du travail. L’organisme peut ainsi élaborer des mémoires et avis, dont la qualité en termes de recherche et d’analyse est unanimement reconnue, et pré-
senter ses revendications à différentes tribunes (Assemblée nationale, Ministère du Travail, Commission des normes du travail, etc.).
Des victoires
Dès le début, les luttes d’Au bas de l’échelle portent fruit. En 1979, il initie une coalition des organismes populaires et syndicaux pour l’adoption d’une loi sur les normes du travail et un meilleur accès à la syndicalisation. La Loi sur les normes du travail imposant des conditions minimales de travail (congés fériés, temps supplémentaire rémunéré, congédiement illégal, etc.) voit le jour. Cette loi a évolué avec le temps : Au bas de l’échelle a toujours suivi avec intérêt et grande vigilance ses différentes réformes. Plus récemment, les travaux d’Au bas de l’échelle ont, entre autres, apporté une pierre à l’édifice de la protection contre le harcèlement psychologique en milieu de travail (2002). Ces victoires ont été rendues possibles grâce à l’appui d’acteurs issus des mouvements sociaux et populaires.
Les luttes actuelles
Au bas de l’échelle mène une lutte sans relâche contre le travail précaire, touchant plus d’un tiers des travailleurs au Québec. À ce titre, il dénonce les ravages des formes d’emploi atypiques – temporaire, à temps partiel, via une agence de placement, etc. – et réclame l’introduction dans la législation du travail d’une obligation d’égalité de traitement, quel que soit le statut d’emploi. Ainsi, un employeur aurait peu d’intérêt à recourir au travail atypique. Pour l’organisme, le salaire minimum constitue une préoccupation toute aussi fondamentale et, ce, depuis une trentaine d’années. De sa participation à « L’opération beurre de pinottes » (1985) à la publication de « Le salaire minimum, la pauvreté et l’emploi : des arguments en faveur d’une hausse substantielle du salaire minimum » (2006), cette organisation, appuyée de plusieurs économistes des milieux universitaire et syndical, a déconstruit un à un les arguments défavorables à une hausse significative du salaire minimum. En 2009, l’organisme a appuyé avec d’autres groupes communautaires la « Mission collective : bâtir un Québec sans pauvreté ». En 2010, il revendique la hausse du salaire minimum au sein de la Coordination québécoise de la marche mondiale des femmes.
35 ans de lutte (à poursuivre)
Cet automne, Au bas de l’échelle fêtera son 35e anniversaire. Bien sûr nous trinquerons à la santé de l’organisme et souhaiterons une amélioration des conditions de travail de l’ensemble des travailleurs, mais surtout ce sera l’occasion de mener une réflexion approfondie sur la question de la disparité de traitement au travail. Car, la priorité donnée aux orientations pour l’année 2010 vise, entre autres, l’organisation d’une journée de réflexion sur la disparité de traitement ainsi que la poursuite des projets en cours (offre de formation sur les droits des travailleurs au bénéfice de la communauté haïtienne, analyse des pratiques des agences de placement, situation des travailleurs migrants et des travailleuses domestiques, etc.). Les temps sont durs pour tous, le milieu communautaire n’échappe pas à la règle. Au bas de l’échelle, mené à bout de bras par ses six employées, ses bénévoles et ses membres, manque de ressources. Si vous adhérez à la mission de l’organisme, visant la défense des droits et des intérêts des travailleurs et l’amélioration de leurs conditions de travail, particulièrement de ceux qui ne sont pas syndiqués, si vous êtes sensibles au travail et aux orientations d’Au bas de l’échelle appuyez l’organisme en devenant membre : www.aubasdelechelle.ca